Henri Lorin

1866 - 1932

Informations générales
  • Né le 2 juillet 1866 à Bayonne (Basses-Pyrénées - France)
  • Décédé le 1er mai 1932 à Bordeaux (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Gironde
Groupe
Action républicaine et sociale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Gironde
Groupe
Action démocratique et sociale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 2 juillet 1866 à Bayonne (Basses-Pyrénées), mort le 1er mai 1932 à Bordeaux (Gironde).

Député de la Gironde de 1919 à 1924 et de 1928 à 1932.

Après ses études secondaires, Henri Lorin, entre à l'âge de 20 ans à l'Ecole normale supérieure et en sort avec le titre d'agrégé d'histoire et de géographie. Nommé professeur au lycée de Pau en 1890, il assume pendant les années 1892-1893 la fonction de maître-surveillant à l'Ecole normale supérieure où il travaille sous la direction de Vidal de La Blache. En 1895, il est reçu docteur ès lettres après avoir soutenu deux thèses relatives au XVIIe siècle. Il obtint alors une chaire au lycée de Tunis où il s'initie, de 1895 à 1897, aux problèmes coloniaux. En 1898, il s'installe définitivement à Bordeaux pour occuper la chaire de géographie coloniale. Il y est nommé professeur titulaire l'année suivante.

C'est désormais en tant que professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux que se développera sa brillante carrière universitaire, agrémentée de nombreux voyages d'études ; il parcourt l'Europe centrale, puis les Etats-Unis, professe en Egypte, participe en 1910 au Congrès de Sao Paulo..

Doué d'un sens particulier d'observation, il écrit à la suite de ces voyages de nombreux livres, notamment en matière de géographie coloniale et commerciale qui sont publiés entre 1906 et 1914 ; citons par exemple quelques études riches d'enseignement : La France, puissance coloniale; Etude d'histoire et de géographie politique; L'Afrique du Nord; L'Afrique à l'entrée du XXe siècle.

Mais cet éminent disciple de l'Ecole géographique française est également préoccupé de politique. Il se lance dans l'action à l'occasion de la première guerre mondiale. Ses idées sont d'ailleurs consignées dans un ouvrage publié en 1915 : La paix que nous voudrons.

Pour la première fois aux élections législatives du 26 avril 1914, il engage hardiment la lutte dans la 3e circonscription de Bordeaux, contre Camelle, chef du socialisme girondin. Il est battu au premier tour de scrutin par 8.013 voix contre 8.551 à son adversaire, victime du courant radical et socialiste qui domine ces élections.

Mobilisé sur sa demande pendant la guerre de 1914-1918 comme interprète de 1re classe de Territoriale en mission au ministère des Affaires étrangères, il rend de signalés services en qualité de secrétaire général du Bureau d'études économiques de la présidence du Conseil. A ce titre, il participe à la préparation des traités de Paris et fait également partie des commissions techniques interalliées qui ont étudié les questions coloniales et celles des grandes lignes ferrées.

Pour la seconde fois, il pose sa candidature aux élections législatives du 16 novembre 1919 et participe alors au succès du bloc national, les électeurs ayant voté contre la majorité élue en 1914 sous l'influence de la crainte du bolchevisme. Ainsi, est-il élu à la majorité absolue, par 80.621 voix sur 159.410 votants, sur la liste d'union républicaine patronnée par Clemenceau.

Mais aux élections du 11 mai 1924, il connaît à nouveau l'échec, face à l'entente des radicaux et des socialistes qui constituent le cartel des gauches. Avec 12.586 voix sur la liste républicaine indépendante d'action économique et sociale, il est battu, la liste du bloc des gauches arrivant en tête en Gironde comme dans la majorité des autres départements.

Infatigable, Henri Lorin se présente encore aux élections législatives du 22 avril 1928, cette fois-ci dans la 2e circonscription de Bordeaux. Candidat d'union nationale, investi par l'alliance démocratique et la ligue républicaine nationale, il est élu au second tour de scrutin par 9.602 voix contre 7.369 à son adversaire socialiste Lasserre.

Mais aux élections suivantes, il n'arrive que second au premier tour, après Lasserre qui sera d'ailleurs définitivement élu au tour suivant et, au soir même de ce premier tour des élections, il meurt à Bordeaux, foudroyé par une hémorragie cérébrale, âgé de 65 ans. Tour à tour porté par le flux du bloc national puis de l'union nationale, et emporté par le reflux du bloc et du cartel des gauches, Henri Lorin a donc accompli deux mandats à la députation, sous les 12e (1919-1924) et 14e législature (1928-1932), au cours desquelles, en vertu de ses compétences, il est rapidement reconnu comme le spécialiste tant des questions coloniales que des problèmes relatifs aux voies de communication. Inscrit au groupe de l'action républicaine et sociale, puis au groupe d'action démocratique et sociale, défenseur des principes démocrates et libéraux contre le communisme et le socialisme, il se fait l'avocat de la réconciliation et de la concorde pour accomplir l'œuvre nécessaire de la restauration nationale.

En sa qualité de membre de la commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats, ainsi que de la commission des travaux publics et des moyens de communication, il est l'auteur de nombreux rapports relatifs au régime des chemins de fer et au fonctionnement des réseaux de la métropole et de l'Algérie, le plus important de ces rapports ayant trait au « nouveau régime des chemins de fer d'intérêt général» (1920).

Ses interventions à la Chambre des députés sont également nombreuses : il s'agit bien sûr des questions de politique étrangère et coloniale, des questions économiques et ferroviaires, mais aussi de la fiscalité, de l'enseignement et des intérêts économiques de la Gironde, notamment du développement du port de Bordeaux.

En 1923, il fut délégué de la France à la Conférence des communications organisée par la Société des Nations à Genève.

Officier de la Légion d'honneur, professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux, Henri Lorin fut également propriétaire à Aillas, correspondant de l'Institut et conseiller du Commerce extérieur.