Pierre Masse

1879 - 1942

Mort pour la France

Informations générales
  • Né le 13 décembre 1879 à Ribérac (Dordogne - France)
  • Décédé le 15 octobre 1942 à Auschwitz (Pologne)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Hérault
Groupe
Gauche radicale

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 9 octobre 1938 au 1er janvier 1941

Biographies

Né le 13 décembre 1879 à Ribérac (Dordogne).

Député de l'Hérault de 1914 à 1919.
Sous-secrétaire d'Etat à la Guerre du 12 septembre au 16 novembre 1917.
Sénateur de l'Hérault de 1939 à 1941.

Issu d'une famille lorraine originaire de Phalsbourg, son grand-père fut bâtonnier de l'ordre des avocats de Strasbourg en 1870, son père président de chambre à la cour d'appel de Besançon. Après des études au lycée de Besançon, Pierre Masse alla à la Faculté de droit de Montpellier dont il fut lauréat. Docteur en droit de la Faculté de droit de Paris en 1906 avec une thèse sur Le droit moral de l'auteur sur son œuvre littéraire et artistique, il était inscrit au barreau de Paris depuis 1901. Premier secrétaire de la conférence des avocats en 1906, il débuta alors dans la carrière politique. Il devint en juillet 1907 conseiller général de Lunas. Rapporteur général de la commission des travaux publics, il connaissait bien le département de l'Hérault et sut tirer le maximum du budget tout en pratiquant une rigoureuse économie. Au sein de l'assemblée départementale ses avis furent toujours très écoutés.

Il fut élu député de Lodève en 1914, par 6.359 voix sur 21.902 suffrages exprimés contre 5.700 à Pelisse.

Il ne resta pas longtemps au Palais Bourbon. Quelque temps après, il partait pour le front, au 36e régiment d'infanterie. Officier, il fut blessé et reçut, outre d'élogieuses citations, la croix de guerre et la Légion d'honneur. Il trouva cependant le temps de déposer cinq propositions de loi et une quinzaine de rapports principalement sur des questions relatives aux pensions, retraites, allocations concernant les mobilisés et leurs familles et d'intervenir de nombreuses fois à la tribune.

Démobilisé, il fut appelé par Paul Painlevé dans son ministère, de septembre à novembre 1917, et chargé d'un sous-secrétariat d'Etat au ministère de la Guerre, celui du contentieux de la justice militaire et des pensions.

C'est alors qu'il mit sur pied tout le régime des pensions et entra dans l'Histoire en signant l'ordre d'exécution de la célèbre espionne Mata Hari.

Il ne se représenta pas aux élections de 1919.

Pierre Masse abandonne alors la vie parlementaire pour retourner à ses dossiers. Avocat complet, grand civiliste, mais aussi remarquable avocat d'assises, il compte, dans l'entre-deux guerres, parmi les maîtres incontestés du barreau parisien ; il siège d'ailleurs au conseil de l'Ordre de 1928 à 1934.

Devant la montée des périls, Pierre Masse, de qui les électeurs de l'Hérault renouvellent depuis 1907 le mandat de conseiller général, décide de reprendre du service au Parlement : le renouvellement triennal de 1939 lui en offre l'occasion. Il est élu sénateur de l'Hérault en octobre 1938, au deuxième tour de scrutin, par 462 voix contre 391 à Auguste Albertini, sous l'étiquette radical indépendant.

Malgré sa facilité de parole, Pierre Masse n'aborda pas la tribune du Sénat, réservant ses lumières à la commission de la législation civile et criminelle et à celle des mines.

Le 10 juillet 1940, il vota les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain au congrès de Vichy.




Né le 13 décembre 1879 à Ribérac (Dordogne)
Décédé à Auschwitz, probablement en octobre 1942

Député de l'Hérault de 1914 à 1919
Sous-secrétaire d'Etat à la guerre du 12 septembre au 16 novembre 1917
Sénateur de l'Hérault de 1939 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2398)

A Vichy le 10 juillet 1940, Pierre Masse se prononce en faveur du projet de loi constitutionnelle. Après la parution du décret chassant de l'armée les officiers israélites, il écrit au chef de l'Etat en octobre 1940 pour protester contre le statut des juifs. Fin 1940, il est l'avocat de l'auteur dramatique, Henry Bernstein, grossièrement diffamé pour ses origines juives par un journaliste devenu depuis peu de temps le nouveau directeur du journal Je suis partout. Sa brillante plaidoirie lui fait une publicité redoutable.

Le 16 février 1941, il proteste ainsi auprès du maréchal Pétain contre la circulaire demandant aux parlementaires de préciser s'ils étaient de famille juive : « D'ascendance strictement française dans toutes les branches et aussi loin que je puis remonter, officier d'infanterie, titulaire de citations qui ont toutes été gagnées en avant des lignes françaises, ancien chef de la justice militaire à une époque où les gens de la 5e colonne étaient envoyés aux fossés de Vincennes, ayant parmi mes parents les plus proches quatre officiers tués à l'ennemi, membre du conseil de mon ordre, régulièrement élu sénateur par nos compatriotes de l'Hérault, je n'accepte pas d'être traité en Français de la 2e catégorie ».

En août 1941, il est arrêté, interné à Drancy puis à Compiègne. Dans l'un et l'autre camp, il se préoccupe d'aider au mieux ses camarades de captivité, consolant les uns, partageant avec les autres les quelques colis qui lui parviennent. C'est pour lui permettre d'échapper à cette antichambre de la déportation que des amis astucieux imaginent de toutes pièces un prétendu abus de blanc-seing dont se serait rendu coupable Pierre Masse. Leur but, gagner du temps, en suscitant une enquête approfondie et une instruction, est partiellement atteint : Pierre Masse est ramené à la prison de la Santé et enfermé comme détenu administratif. Mais le non-lieu prononcé par le procureur de la République le renvoie à Drancy, puis à Compiègne. Le 30 septembre 1942, il est appelé pour compléter un train de déportés à destination d'Auschwitz. C'est dans ce camp qu'il disparaît probablement dans le courant du mois d'octobre 1942.

Le 8 juillet 1948 il a été cité à l'Ordre de la Nation.