Maurice, Charles, François Ordinaire

1862 - 1934

Informations générales
  • Né le 7 février 1862 à Saint-quelin (Doubs - France)
  • Décédé le 23 septembre 1934 à Pompaples (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Doubs

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1913 au 1er janvier 1934

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 7 février 1862 à Saint-Quelin (Doubs), mort le 23 septembre 1934 à Pompaples (Suisse).

Député du Doubs de 1898 à 1902.
Sénateur du Doubs de 1913 à 1934.

Fils de Dionys Ordinaire, ami et collaborateur de Gambetta, député du Doubs, Maurice Ordinaire passa son enfance dans un milieu profondément républicain. Il fit des études de droit et reçut le grade de docteur. Il devint journaliste à la République française, dirigée par Joseph Reinach, dans les bureaux de laquelle « il avait entendu enfant les exclamations de joie saluant le succès des 363 ». Il y traita les affaires étrangères et coloniales, puis fut le chef de cabinet de deux ministres des colonies - Jamais et Delcassé - avant de devenir celui du président du Sénat, Challemel-Lacour. Il fut ensuite chef de service au ministère des Colonies et chef de cabinet d'Henry Boucher, ministre du Commerce dans le cabinet Méline.

Conseiller général du Doubs depuis 1883, il devait le rester jusqu'à sa mort. Il fut élu en 1898 député de ce même département, que son père avait représenté pendant seize ans. Arrivé en tête au premier tour, le 8 mai, il fut élu au second, le 22 mai, par 6.335 voix sur 11.744 votants, contre 3.814 à Simon. Elu secrétaire de la Chambre en 1898 et 1899, il ne sollicita pas le renouvellement de ses fonctions en 1900. Membre de la commission des colonies, il ne participa guère aux débats en séance publique.

Il fut battu aux élections des 27 avril et 11 mai 1902, recueillant 2.427 voix au premier tour contre 4.557 à Grosjean et 4.186 à Magnin, et 12 suffrages seulement au second tour. Il revint à la République française et collabora à d'autres journaux ou revues, notamment la Revue Blanche et la Revue de Paris. Il fut nommé directeur de l'Office tunisien.

Le 19 octobre 1913, il est élu sénateur du Doubs, en remplacement de Borne, décédé, par 463 voix sur 900 votants contre 435 à Réville. Il fut réélu le 9 janvier 1921 par 478 voix sur 897 votants, en même temps que Japy, 528 voix et Moustier, 520 voix.

Inscrit au groupe de l'union démocratique, membre des commissions des colonies, des chemins de fer et des affaires étrangères, il présenta de nombreux rapports sur des textes concernant surtout l'Afrique du Nord qu'il connaissait particulièrement bien et les chemins de fer d'intérêt local.

En 1924, dans la discussion du projet de loi relatif au mode d'élection des députés, la commission compétente du Sénat dont il était membre s'était prononcée pour le retour au scrutin majoritaire. Mais Poincaré, président du Conseil, ayant posé la question de confiance sur le maintien du statu quo (représentation proportionnelle avec prime de majorité), obtint un vote favorable du Sénat par 16 voix de majorité. A la suite de ce texte, Maurice Ordinaire qui était favorable à la représentation proportionnelle, fut chargé de présenter le nouveau rapport ; il se borna d'ailleurs à un exposé purement technique. En 1926, il déposa avec le général Bourgeois, Millerand, Reynold et Scheurer, une proposition de loi tendant à la décentralisation administrative et à l'organisation régionale.

Il fut élu vice-président du Sénat en 1930, 1931 et 1932.

La plupart de ses interventions gardèrent un caractère essentiellement technique. Toutefois, dans l'une d'entre elles, le 20 décembre 1933, parlant dans la discussion du projet de loi tendant au rétablissement de l'équilibre financier, il critiqua le fonctionnement du régime parlementaire en France. « Alors que le système, dit-il, repose essentiellement sur le gouvernement par une majorité, c'est depuis trop longtemps à des gouvernements de minorité que le pouvoir est confié. »

Maurice Ordinaire mourut le 23 septembre 1934 à la suite d'une intervention chirurgicale, à l'âge de 72 ans, à l'hôpital de Saint-Loup, à Pompaples, dans le canton de Vaud.

Il était attaché à sa « petite patrie », la région de Pontarlier, il y avait consacré un livre : Notes pour mes enfants.