Barthélémy Ott

1901 - 1982

Informations générales
  • Né le 14 octobre 1901 à Saint-etienne (Loire - France)
  • Décédé le 14 octobre 1982 à Saint-etienne (Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Loire
Groupe
Mouvement républicain populaire

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1946 au 1er janvier 1948

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 14 octobre 1901 à Saint-Etienne (Loire)
Décédé le 14 octobre 1982 à Saint-Etienne

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Loire)
Conseiller de la République de la Loire de 1946 à 1948

Barthélémy Ott naît à Saint-Etienne, dans la Loire, le 14 octobre 1901. Sa famille, d'origine alsacienne, a quitté l'Alsace en 1870, pour rester française.

Après des études au Lycée de Saint-Etienne, dont il est un brillant élève, il passe à Lyon en 1921, une licence ès lettres, puis un diplôme d'études supérieures de langue et littérature allemandes en 1922.

Après un service militaire de trente mois qu'il effectue de 1922 à 1924 en Allemagne alors occupée, il entre dans l'enseignement public en 1925 comme professeur d'allemand au collège d'Armentières (Nord). Parallèlement, il continue de travailler en vue de passer le concours de l'agrégation. En 1929, il est reçu troisième sur quinze.

De 1929 à 1939, il exerce successivement dans les lycées de Mâcon (Saône-et-Loire), de Lyon-Ampère et Lyon-Parc (Rhône), et de Janson de Sailly, à Paris.

Entre-temps, il est reçu docteur ès lettres avec une thèse principale sur le poète allemand Edouard Mörike, et une thèse secondaire sur l'histoire politique de l'Allemagne entre 1830 et 1848. De 1936 à 1940, il est également secrétaire général de la revue Langues vivantes.

Mobilisé en 1939, dès le premier jour, Barthélémy Ott fait la guerre comme lieutenant au deuxième bureau du 14e Corps d'armée (Armée des Alpes) et prend part aux derniers combats contre les Allemands. Suspect en raison de ses activités anti-nazies d'avant-guerre, il ne rentre pas à Paris en 1940, à la suite de sa démobilisation, et exerce en zone libre, au lycée de Saint-Etienne.

Résistant connu, Barthélémy Ott obtient, après la Libération, la croix de guerre 1939-1945. Il prend naturellement la tête des démocrates-chrétiens de la Loire en devenant premier président de la Fédération du Mouvement républicain populaire de la Loire. Dans le même temps, il est éditorialiste à la Dépêche démocratique.

Barthélémy Ott se présente en tête de liste aux élections municipales d'avril 1945 à Saint-Etienne. Il est élu sans difficultés. A l'automne 1945, il détermine Georges Bidault à se présenter à la députation dans la Loire, et s'inscrit sur sa liste. Il est élu député à la première Assemblée nationale constituante en octobre 1945.

En juin 1946, ne s'étant pas présenté à la deuxième Constituante, il se fait embaucher comme conseiller technique de Pierre Schneiter, secrétaire d'Etat aux affaires allemandes. A ce titre, il effectue d'importantes missions en Allemagne et en Autriche.

Barthélémy Ott se présente aux élections au Conseil de la République sur la liste MRP en décembre 1946. Une fois élu, il rejoint le groupe du MRP et est nommé à la commission des affaires étrangères, et à la commission de l'éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs. En 1948, il est également nommé membre de la commission nationale française pour l'UNESCO.

Dès la première session de son mandat, il prend une part active aux débats. L'éducation, et les dispositions françaises relatives à l'Allemagne et l'Autriche, sont ses thèmes de prédilection. En 1946, il intervient ainsi sur le relèvement du taux de rémunération des heures supplémentaires de l'enseignement du second degré, mais aussi sur le budget du commissariat aux affaires allemandes et autrichiennes, ou sur l'introduction du franc en Saxe. La suite de son mandat confirme cette tendance puisqu'en 1948, Barthélémy Ott intervient à la fois dans la discussion sur l'organisation judiciaire en Sarre, et dans le débat sur les effectifs de l'enseignement technique.

Barthélémy Ott effectue également de nombreux rapports - six durant son mandat-, au nom des commissions auxquelles il appartient : par exemple, sur les dispositions transitoires réglementant l'ordre des architectes, ou sur la réinstallation de la bibliothèque de documentation internationale contemporaine dans des locaux appropriés à ses fins.

Le sénateur de la Loire ne s'en tient pas là, et prend des initiatives en matière législative. En 1947, il dépose ainsi une proposition de résolution sur la suppression du reclassement interne pour certains personnels de l'enseignement supérieur. En 1948, c'est une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prévoir la constitution d'une commission pour l'histoire de la deuxième République.

Barthélémy Ott est battu lors du renouvellement du Sénat, en 1948. Il reprend son métier de professeur d'allemand au lycée Saint-Louis, à partir de 1950, où il exerce dans les classes préparatoires à Saint-Cyr et à Polytechnique.

Retraité sur sa demande en 1962, à la fin du conflit algérien, il consacre son temps à une activité littéraire et journalistique intense. Homme de lettres, resté pendant longtemps vice-président de la revue Langues vivantes, il était également l'auteur de nombreux poèmes et d'ouvrages de critiques littéraires parmi lesquels La querelle de Börne et de Heine, et une Petite Histoire de la Poésie allemande.

Bien qu'atteint d'une grave maladie des yeux qui le contraint peu à peu à réduire son activité, Barthélémy Ott conserve jusqu'au bout l'esprit assez vif pour rester un observateur lucide et attentif de son temps.

Il s'éteint le 14 octobre 1982.

Barthélémy Ott était décoré de la Légion d'honneur et des palmes académiques.