Maurice Poirot

1900 - 1981

Informations générales
  • Né le 17 octobre 1900 à Uzemain (Vosges - France)
  • Décédé le 24 janvier 1981 à Cleurie (Vosges - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Vosges
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Vosges
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Vosges
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Vosges
Groupe
Non inscrit

Biographies

Biographie de la IVe République

POIROT (Georges, Maurice)
Né le 17 octobre 1900 à Uzemain (Vosges)
Décédé le 24 janvier 1981 à Cleurie (Vosges)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Vosges)
Député des Vosges de 1946 à 1951 et de 1956 à 1958

Fils d’agriculteurs vosgiens, Maurice Poirot, après avoir fréquenté comme boursier l’école primaire supérieure de Gérardmer, entre à l’Ecole normale d’instituteurs de Mirecourt et obtient son brevet supérieur qui le conduit à l’enseignement public à Plombières, puis à Rambervillers. Il est nommé directeur de l’école primaire de Cleurie en 1928 où il exerce jusqu’à sa retraite. Membre du syndicat des instituteurs, il est délégué syndical jusqu’à la guerre. Maurice Poirot adhère à la SFIO en 1926. Il est l’un des fondateurs du syndicat paysan vosgien, ce qui lui vaut, par la suite, une certaine influence dans les milieux ruraux. Animateur du Réveil de la montagne, un journal favorable au Front populaire, et du Travailleur vosgien, l’organe de la SFIO départemental, il devient secrétaire de la Fédération socialiste des Vosges de 1936 jusqu’à 1939, juste après avoir échoué aux élections législatives d’avril-mai 1936 dans la circonscription de Lunéville, en Meurthe-et-Moselle. Candidat en mai 1935 à l’élection législative partielle de la circonscription de Remiremont, il n’obtient que 2 209 des 16 421 suffrages exprimés, soit 13,5% des voix, contre 8 227 au candidat du Parti social français (PSF - 50,1%), 4 510 (27,4%) à un indépendant de gauche et 1 475 (9%) au communiste.
Il est mobilisé en septembre 1939 comme lieutenant navigant de l’armée de l’air. Il est fait prisonnier par les Allemands en 1940. Accusé d’avoir organisé des groupements anti-allemands parmi les prisonniers et d’avoir réalisé un journal clandestin, La Voix socialiste, il est condamné à deux ans d’incarcération mais n’est libéré de son lieu de détention, la forteresse de Koenigstein, qu’en mai 1945, par l’Armée rouge. A son retour dans les Vosges, il retrouve ses fonctions au sein de la SFIO, à la gauche de laquelle il se situe très nettement. En février 1946, il signe « l’appel au militant » lancé par Guy Mollet qui devient secrétaire général du parti en août suivant. Maurice Poirot est élu conseiller général de Remiremont en septembre 1945 mais perd son siège en 1951, au profit d’un candidat RPF.
Il se présente également à l’élection à la première Assemblée nationale constituante en octobre 1945. La liste qu’il dirige recueille près de 24,7% des voix, soit 41 796 des 169 105 suffrages exprimés, ce qui est suffisant pour obtenir l’un des cinq sièges à pourvoir. Après la validation de son élection, il est nommé membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il dépose une proposition de résolution tendant à la répartition entre l’Etat et les communes du traitement des gardes-champêtres et un rapport sur le projet de loi relatif aux associations syndicales de remembrement et de reconstruction. Il vote l’ensemble des nationalisations et le premier projet constitutionnel. Il ne prend pas la parole en séance publique au cours de ce premier mandat.
Il est de nouveau candidat en tête de liste aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante, en juin 1946. Avec 30 438 des 169 955 suffrages exprimés, soit 17,9% des voix, Maurice Poirot est réélu. Son élection est validée le 13 juin 1946 ; il retrouve la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il dépose une proposition de loi tendant à créer un insigne spécial pour les blessés civils de la guerre et une proposition de résolution en faveur de l’unification des barèmes de pension pour les invalides. Il intervient à deux reprises en séance et défend quatre amendements. Il présente un rapport sur les opérations électorales à Saint-Pierre-et-Miquelon et participe assez activement aux discussions du projet de loi sur les dommages de guerre, en octobre 1946. Il vote pour le second projet constitutionnel dont l’adoption par référendum conduit à la désignation de la première Assemblée nationale en novembre 1946.
Maurice Poirot conduit une fois encore la liste SFIO qui obtient 23 458 des 156 709 suffrages exprimés. Avec près de 15% des voix, il est réélu et voit son élection validée le 29 novembre 1946. De nouveau nommé à la commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1946-1951), il rejoint également celle des pensions (1946-1951) et la commission consultative des opérations de rapatriements tardifs. Il est désigné comme juré à la Haute cour de justice en 1947-1948. Au cours de cette première législature de la Quatrième République, il dépose une proposition de résolution et cinq propositions de loi. Il cosigne huit rapports - dont l’un est effectué sur un texte d’initiative gouvernementale relatif au remembrement amiable en vue de la reconstruction - et deux rapports supplémentaires. Ses autres initiatives parlementaires concernent tout autant la réévaluation des pensions de guerre et du traitement des fonctionnaires, que les victimes des intempéries. Il intervient à dix-sept reprises en séance, généralement sur les mêmes sujets lors de la plupart des discussions générales et se livre à des démonstrations extrêmement techniques. Entre 1946 et 1951, il défend quatre amendements. Il est élu secrétaire de l’Assemblée nationale pour l’année 1949. Il vote les investitures de Blum et Ramadier, la question de confiance entraînant le départ des ministres communistes du gouvernement, le plan Marshall, le statut du Conseil de l’Europe et la ratification du Pacte Atlantique. Il se prononce, enfin, en faveur des conventions collectives et de la loi sur les apparentements.
Il est à la tête d’une liste « d’entente républicaine » présentée par la SFIO aux élections législatives du 17 juin 1951. Ne rassemblant que 19 765 des 162 206 suffrages exprimés, soit 12,2% des voix, il perd son siège de député, la totalité revenant aux listes gaulliste et indépendante dont l’apparentement a recueilli 54,3% des voix. Le décès de l’indépendant Jacques Ducreux conduit à l’organisation, le 23 mars 1952, d’une élection législative partielle à laquelle Maurice Poirot se porte candidat. Mais les 8,74% des suffrages qu’il rassemble sur son nom lui interdisent de se maintenir au second tour. C’est finalement le candidat gaulliste qui l’emporte le 6 avril 1952.
La perspective des élections législatives du 2 janvier 1956 donne lieu, dans la fédération des Vosges, à des manœuvres auxquelles se prête Maurice Poirot. Après l’échec à l’échelon départemental de la tentative d’un apparentement de style « Front républicain », socialistes et communistes vosgiens décident, contre l’avis des instances nationales, de s’unir sur une même liste dite « d’union pour un Nouveau Front populaire ». Compte-tenu du rapport de forces, cette liste est conduite par l’ancien communiste Robert Chambeiron, secondé par Maurice Poirot. Cette dernière recueille 59 577 des 180 615 suffrages exprimés, soit 33% des voix, et obtient deux élus.
Guy Mollet réagit de façon immédiate à cette « violation des statuts » et de la ligne de la SFIO. Il décide alors d’exclure Maurice Poirot du parti. Celui-ci, une fois son élection validée le 20 janvier 1956, décide de siéger parmi les non-inscrits et rejoint les commissions des affaires économiques (1957-1958) et des boissons (1957-1958). Il dépose quatre propositions de loi et deux propositions de résolution. Il intervient à deux reprises en séance publique. Il s’attache surtout à actualiser la législation sur les dommages de guerre et la reconstruction, défend l’uniformisation nationale des honoraires médicaux, l’amélioration du Code rural en matière de plantation forestière ou le financement national de toutes les constructions scolaires de l’enseignement public. Il prend la parole en mars 1958 pour dénoncer le manque de générosité du gouvernement envers les anciens combattants. Il s’abstient sur les pouvoirs spéciaux et vote contre le projet de loi sur les institutions en Algérie. Il se prononce en faveur de la Communauté économique européenne (CEE) et de l’Euratom et pour la proclamation de l’état d’urgence. Il s’abstient logiquement lors de l’investiture de Guy Mollet, avant de s’opposer à sa chute. Il vote l’investiture de Maurice Bourgès-Maunoury et s’abstient lors du scrutin qui précipite sa chute. Il refuse de donner sa voix à l’investiture de Félix Gaillard et contribue à son départ. Il s’abstient lors de l’investiture de Pierre Pflimlin. Il refuse sa confiance au général de Gaulle, le 1er juin 1958, et vote le lendemain contre les pleins pouvoirs et le principe d’une révision constitutionnelle. En 1958, il fonde le Parti socialiste autonome (PSA) dans les Vosges, puis rejoint quelque temps le Parti socialiste unifié (PSU) dont il fut le secrétaire départemental en 1962. Toutefois, rapidement exaspéré par la multiplication des tendances cohabitant et s’affrontant au sein du PSU, il abandonne, au milieu des années 1960, toute activité politique. Maurice Poirot était chevalier de la Légion d’honneur. Il disparaît le 24 janvier 1981.