Maurice, Edmond, Charles de Rothschild

1881 - 1957

Informations générales
  • Né le 19 mai 1881 à Bouloge-billancourt ( - France)
  • Décédé le 4 septembre 1957 à Prégny (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Gauche républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 10 août 1924 au 31 mai 1928
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Non inscrit
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 24 août 1929
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Députés indépendants

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1929 au 1er janvier 1945

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 19 mai 1881 à Boulogne sur seine (Seine).

Député des Hautes-Pyrénées de 1919 à 1924.

Député des Hautes-Alpes de 1924 à 1926 (Invalidé) et de 1926 à 1930.

Sénateur des Hautes-Alpes de 1929 à 1945.

Le baron Maurice de Rothschild, fils du baron Edmond, poursuivit la grande tradition familiale et se fit à son tour, comme collectionneur et mécène, une réputation que devait consacrer sa nomination au conseil des musées nationaux en 1935 et son entrée à l'Académie des beaux-arts en 1937. Il s'intéressa également à de nombreuses œuvres philanthropiques, comme la fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild dont il fut président.

Sa carrière politique commence au lendemain de la guerre, dans les Hautes-Pyrénées, où il est conseiller général, puis élu député le 16 novembre 1919. Il siège alors à la Chambre dans le groupe de la gauche démocratique. Il se représente le 11 mai 1924, mais n'est pas réélu.

Quelques semaines après, il est conseiller général du canton d'Embrun, dans les Hautes-Alpes. Il se présente dans ce département à l'élection partielle des 27 juillet et 10 août 1924, destinée à pourvoir au remplacement de Gilbert Planche, décédé, et est élu au second tour, sous l'étiquette républicain indépendant. Il obtient 10.248 voix; le candidat du cartel des gauches, Jean Planche, en obtient lui-même 9.450 après être arrivé en tête au premier tour. Le 11 avril 1925, le 1er bureau dépose un rapport concluant à l'invalidation. Le rapporteur souligne la très faible majorité - 800 voix à peine - obtenue par le nouveau député des Hautes-Alpes, qui était inconnu dans le département un mois avant son élection et n'a fait qu'une très courte campagne. Mais celle-ci a été marquée par une corruption des électeurs, étalée au grand jour avec plus encore d'inconscience que de cynisme, déclare le rapporteur, qui condamne dans les termes les plus violents les agissements de l'homme dont le slogan naguère avait été ; « mon nom, c'est mon programme». De nombreux témoignages sont apportés qui convainquent Maurice de Rothschild d'avoir inondé la circonscription d'une véritable manne, distribuant les dons d'argent tant aux associations, groupements, amicales, collectivités diverses, qu'aux particuliers. Il semble d'ailleurs que cette générosité ait fait naître dans la région une vague de mendicité éhontée. Le rapporteur cite des lettres d'instituteurs demandant un don à Maurice de Rothschild pour l'achat de matériel scolaire.

Maurice de Rothschild se défend en attaquant le député socialiste Cluzel qui, après l'avoir décidé à se présenter et lui avoir promis son appui et celui de ses amis, aurait soutenu son adversaire. Il l'accuse même d'avoir répandu un tract signé par « un père de famille catholique » demandant aux électeurs de ne pas voter pour un israélite. Quant aux dons d'argent, il affirme qu'il n'a fait que rétribuer les afficheurs et les employés dont le zèle lui a permis de déjouer les manœuvres dont il était victime.

Après un débat confus et passionné jusqu'au tumulte, une demande d'enquête est votée par 180 voix contre 178. Le 2 juillet 1926, la commission d'enquête soumet à la Chambre son rapport concluant, celui-ci, à la validation. Les adversaires de Maurice de Rothschild reprennent contre lui les mêmes accusations ; on lui reproche aussi, cette fois, d'avoir envoyé des paniers de faisans à de nombreux parlementaires. Cependant, un orateur d'extrême gauche stigmatise le député socialiste Cluzel. Maurice de Rothschild exprime sa gratitude à la commission d'enquête, mais il déclare qu'il ne se tiendra pas satisfait d'une validation dans de telles conditions et que, si les conclusions de la commission sont adoptées, il démissionnera pour revenir devant les électeurs. Il invite Cluzel à suivre son exemple. Mais les conclusions de la commission d'enquête sont repoussées par 209 voix contre 86 et, en conséquence, les opérations électorales dans la circonscription de Gap sont annulées.

Maurice de Rothschild se représente le 3 octobre 1926. Il est élu avec 10.539 voix sur 18.547, son concurrent le mieux placé n'en obtenant que 3.151. Il sera réélu le 23 avril 1928.

Le 24 août 1929, il entre au Luxembourg. Il y est réélu le 23 octobre 1938.

A la Chambre, il prit l'initiative de nombreux textes d'intérêt local: (restauration de Barèges, de l'école professionnelle de Tarbes) ou plus général: (élevage des chevaux, courses, réglementation des paris, création de sanatoriums, de dispensaires, de maisons maternelles). Il intervient en 1921 dans la discussion du budget des Beaux-Arts pour demander la réduction de la subvention de l'Opéra, déjà en crise. Après les débats houleux sur son invalidation, il n'aborda plus guère la tribune.

Au Sénat, on note sa proposition de loi sur l'institution d'audiences foraines dans les tribunaux d'arrondissement supprimés.

Maurice de Rothschild n'a pas pris part au vote de l'Assemblée nationale du 10 juillet 1940.