Jean-Pierre, Fernand Schenardi

1937 - 2004

Informations générales
  • Né le 27 avril 1937 à Courbevoie ( - France)
  • Décédé le 5 avril 2004 à Ouagadougou (Burkina-faso)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Val-de-Marne
Groupe
Front national -6

Biographies

Biographie de la Ve République



SCHENARDI (Jean-Pierre)
Né le 27 avril 1937 à Courbevoie (Hauts-de-Seine)
Décédé le 5 avril 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso)

Député du Val-de-Marne de 1986 à 1988

Petit-fils d’un immigré italien et fils d’un entrepreneur en maçonnerie, Jean-Pierre Fernand Schenardi naît le 27 avril 1937 à Courbevoie. Il suit des études au collège de Mun puis au collège d’enseignement secondaire de Nogent-sur-Marne. De 1957 à 1959, il effectue trente mois de service militaire en Algérie. À son retour en métropole, il devient directeur de l’entreprise paternelle de construction, P. Schenardi SA, basée à Nogent-sur-Marne, puis son président-directeur général à partir de 1971.

En 1981, ce proche de Jean-Marie Le Pen adhère au Front national (FN). Dès 1982, Jean-Pierre Schenardi accède au comité central du parti, puis, en 1983, il devient membre du bureau politique du FN, secrétaire régional de l’Ile-de-France et conseiller municipal de Nogent-sur-Marne. Il organise alors la fête annuelle « Bleu Blanc Rouge » et fonde le Cercle national Chasse pêche nature, révélant ainsi sa passion pour la chasse des grands fauves d’Afrique.

A l’occasion des élections législatives de 1986, il figure en deuxième position sur la liste frontiste d’Olivier d’Ormesson dans le Val-de-Marne. Dans ce département, la liste socialiste conduite par Joseph Franceschi obtient 28,8 % des suffrages exprimés et remporte 4 des 12 sièges à pourvoir. La liste Rassemblement pour la République (RPR) de Robert-André Vivien, avec 23 % des voix, obtient 3 élus dont Roland Nungesser et Christiane Papon. La liste Union pour la démocratie française (UDF) d’Alain Griotteray remporte 2 sièges, tout comme celle du communiste Georges Marchais. La liste du Front national recueille 11,6 % des voix et gagne ainsi un élu. Cependant, sa tête de liste, Olivier d’Ormesson, démissionne aussitôt de son mandat de député à l’Assemblée nationale pour rester au Parlement européen, où il siège depuis 1979. Jean-Pierre Schenardi le remplace au Palais-Bourbon.

Inscrit au groupe du Front national, le député siège à la commission de la production et des échanges. Il est rapporteur pour avis des projets de loi de finances pour 1987 et 1988 pour le Plan. Il est également membre du Conseil national des transports et du conseil d’administration de l’Etablissement national des convalescents de Saint-Maurice. Jean-Pierre Schenardi dépose trois propositions de loi. La première, le 4 juin 1987, dont il est le rapporteur, concerne les activités foraines. Sa proposition de loi du 18 novembre 1987 veut modifier la loi du 31 décembre 1975 sur la sous-traitance. Enfin, le 22 décembre 1987, sa troisième proposition de loi tend à faire bénéficier les locataires français de l’accession gratuite à la propriété de certains logements sociaux gérés par les offices d’habitation à loyer modéré.

Ce dirigeant d’une société de construction à laquelle il a consacré sa vie professionnelle défend avec passion le rôle des entrepreneurs. Lors de l’examen du projet de loi autorisant le gouvernement à prendre diverses mesures d’ordre économique et social, le 6 mai 1986, Jean-Pierre Schenardi souligne avec véhémence le « risque auquel s’expose un entrepreneur » et déplore le « vote de lois dont ils ne connaissent pas les répercussions par des politiciens ou des fonctionnaires ».

L’ordre et la sécurité figurent parmi ses thèmes de prédilection. Le député du Front national s’illustre lors des discussions sur le projet de loi relatif à la lutte contre la délinquance en juillet 1986. Il dénonce des villes abandonnées « à la canaille se comportant en véritable armée d’occupation », le fatalisme des policiers, le « démantèlement du droit pénal » par Robert Badinter, alors garde des Sceaux, et la démoralisation de la magistrature par des « promotions partisanes ». Les mesures répressives du gouvernement de Jacques Chirac lui paraissent trop timides. Plusieurs de ses amendements à la loi proposent de rétablir la peine de mort dans certains cas.

Jean-Pierre Schenardi s’intéresse également aux questions d’immigration. Dans une question au gouvernement, le 21 mai 1986, il propose de réduire les subventions à SOS Racisme qu’il considère comme « une organisation subversive créée par les socialistes et encadrée par des militants trotskistes » afin d’utiliser ces fonds pour les « Français dans le besoin ». A cette occasion, il relève la « discrétion de la majorité sur les problèmes de l’immigration ». Le projet de loi relatif aux conditions d’entrée des étrangers en France, discuté en séance publique en juillet 1986, est une autre occasion pour Jean-Pierre Schenardi d’exposer ses idées en matière d’immigration. Selon le député du Val-de-Marne, « l’immigration détruit la France et son identité nationale » par « la multiplication des enclaves étrangère au cœur des villes » aboutissant à une « société plurinationale ». De même, le débat sur le projet de loi tendant à favoriser l’investissement locatif et l’accession à la propriété des logements sociaux, le 18 juillet 1986, lui permet de défendre le principe d’une préférence nationale dans l’attribution des logements sociaux. La question du logement est en effet un autre thème majeur d’intervention du député du Front national. Lors de l’examen du projet de loi relatif à la famille, en novembre 1986, il s’inquiète par ailleurs de la fécondité des populations immigrées en France, évoquant le risque « d’une situation à la libanaise ». Il refuse « de voir le destin de la France sous la dépendance du comportement des étrangers ». Aussi entend-il limiter l’immigration et dynamiser la fécondité des familles françaises. Le 6 décembre 1986, le député du Val-de-Marne estime qu’il faudrait établir une condition de durée minimale de résidence sur le territoire pour avoir droit à l’allocation du fonds national de solidarité et à l’allocation aux adultes handicapés.

Comme la plupart des membres de son groupe parlementaire, le député frontiste vote contre les deux déclarations de politique générale du gouvernement Chirac, les 9 avril 1986 et 7 avril 1987. De la même façon, Jean-Pierre Schenardi s’abstient volontairement lors du vote sur le projet de loi autorisant la ratification de l’Acte unique européen le 20 novembre 1986, ainsi que celui sur l’exercice de l’autorité parentale le 7 mai 1987.


Ces années parlementaires sont l’occasion pour le député frontiste de renforcer sa place dans le parti. En février 1987, il est nommé responsable des « Meetings et action militantes pour l’organisation de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen ». En mai de la même année, il devient secrétaire national du FN à la coordination et à l’animation, ainsi que secrétaire national au logement des Français.
En 1988, la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, François Mitterrand, qui vient d’être réélu, amène Jean-Pierre Schenardi à solliciter le renouvellement de son mandat au scrutin majoritaire dans la 4e circonscription du Val-de-Marne. Il n’obtient que 5 378 voix, soit 14,6 % des suffrages exprimés au premier tour, loin derrière le socialiste Serge Delaporte (34,6 %) et l’UDF Jean-Jacques Jégou (39,1 % des suffrages) qui est élu à l’issue du second tour.

Cet échec ne décourage nullement Jean-Pierre Schenardi, élu conseiller municipal de Chennevières-sur-Marne en 1989 et conseiller régional d’Île-de-France en 1992. Il se représente dans la 4e circonscription du Val-de-Marne aux législatives de 1993. Son score est similaire à celui de 1988 : il obtient 6 022 voix, soit 14,6 % des suffrages exprimés. Mais, dans un scrutin qui oppose onze candidats, il termine en deuxième position, derrière l’UDF Jean-Jacques Jégou, qui recueille 8 314 voix et devant le RPR Roger Fontanille, 5 730 voix, le candidat du Centre national des indépendants (CNI) Olivier d’Ormesson, 5 360 voix, l’écologiste Gilles Desseigne, 4 118 voix, le socialiste Serge Delaporte, 5 606 voix et le communiste Jean-Jacques Hédouin, 3 156 voix. Au second tour, Jean-Pierre Schenardi affronte le député sortant Jean-Jacques Jégou, qui le bat par 67,1 % des suffrages.

En 1997, Jean-Pierre Schenardi renonce à briguer le mandat de député de la 4éme circonscription du Val de Marne contre son ancienne tête de liste aux législatives de 1986, Olivier d’Ormesson, qui a reçu l’investiture du Mouvement pour la France (MPF). Il cède la place à son épouse, Lydia Schenardi, précédemment candidate du Front national aux cantonales de 1985 et aux européennes de 1995. Elle obtient 6 415 voix, soit 15,86 % des suffrages exprimés, contre 3 797 voix à Olivier d’Ormesson, 9 795 voix à Michèle Ville, candidate Parti socialiste-Parti radical de gauche et 11 575 voix à Jean-Jacques Jégou.

L’ancien député s’est, entretemps, tourné vers la région de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il est élu conseiller régional en 1998 et obtient le secrétariat de la fédération du FN des Alpes-Maritimes. Il se présente aux législatives de 2002 dans la 9e circonscription des Alpes-Maritimes. Il recueille 10 137 voix soit 16,6 % des suffrages exprimés mais ne peut, compte tenu d’une participation de 65,15 % des inscrits, disputer le second tour qui oppose la candidate de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) Michèle Tabarot à l’écologiste André Aschieri. Jean-Pierre Schenardi connaît le même sort aux élections municipales de 2001 à Grasse, sa ville de résidence.

Jean-Pierre Schenardi décède à l’âge de 66 ans, victime d’une crise cardiaque, au cours d’un voyage en Afrique, que ce grand amateur de chasse aimait sillonner. Il était l’auteur, avec Marcel Diki-Kidiri, d’un Guide chasse et tourisme en République centrafricaine publié aux Editions de la Pommeraie. Sa veuve, Lydia Schenardi, devient membre du bureau du FN, de son comité central et secrétaire départementale de la fédération des Alpes-Maritimes.