Gaston Bergery

1892 - 1974

Informations générales
  • Né le 22 novembre 1892 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 février 1974 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 20 février 1934
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Parti frontiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 22 novembre 1892 à Paris.

Député de Seine-et-Oise de 1928 à 1934 et de 1936 à 1942.

Fils de Jean-Paul Bergery et de Marie-Louise Morel-Derocle, Gaston Bergery obtint sa licence en droit en 1912 et s'inscrivit au stage du barreau de Paris. II préparait sa thèse de Doctorat en droit et sa licence de philosophie lorsque éclata le conflit mondial de 1914. Il s'engagea dans l'infanterie dès la déclaration de guerre.

Parti simple soldat, il conquiert au feu les galons de caporal, de sergent, puis d'aspirant. Il est cité à l'ordre du jour du 4e corps d'armée, le 3 mars 1915, avec le motif suivant : « A fait preuve d'une vigueur et d'une énergie admirables en entraînant sa troupe à l'assaut pendant le jour et à la contre-attaque de la nuit du 23 février. »

Il est blessé gravement à la bataille de Champagne en 1915 et doit être hospitalisé pendant neuf mois.

Versé en 1916 au service de liaison avec l'armée britannique, il est décoré de la Military-Cross pour « Services distingués », pendant le repli sur Amiens en 1917.

Nommé sous-lieutenant, il est attaché-comme tel au Secrétariat de la Conférence de la Paix en 1918.

Démobilisé, il est promu lieutenant puis capitaine de réserve.

En 1918, il devient secrétaire général adjoint interallié de la Commission des réparations. Il le restera jusqu'en 1924. De 1924 à 1925, il est directeur du Cabinet du Ministre des Affaires étrangères, et délégué à la Conférence de Londres. En 1925, il est chargé d'une mission aux Etats-Unis d'Amérique et en 1926 il reprend sa profession d'Avocat à la Cour de Paris, spécialisé dans le droit international privé.

Attiré par la politique, il fait acte de candidature aux élections générales législatives des 22 et 29 avril 1928, dans le département de Seine-et-Oise et est élu par la circonscription de Mantes, au deuxième tour de scrutin avec 7.859 voix contre 7.606 à son rival, M. Lefebure. Membre, puis vice-président du groupe radical-socialiste, il entre à la Commission des affaires étrangères. Il s'intéresse tout spécialement durant cette législature : au pacte général de renonciation à la guerre, aux dettes interalliées et aux réparations, à la banque des règlements internationaux (1929) ; au règlement des dettes russes (1930 et 1931).; .à la liberté de parole et de réunion (1931) ; et à la politique extérieure du Gouvernement (1932).

Il retrouve son siège de Député aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, au deuxième tour de scrutin, avec 8.683 voix contre 7.352 à son concurrent le plus favorisé, M. Sarret. Il entre à nouveau à la Commission des affaires étrangères et participe à de nombreux débats ayant trait notamment : à la conférence du désarmement, au règlement des dettes interalliées (1932) ; à l'amnistie, à la politique générale du Gouvernement (1933 et 1934).

Il se démet de son mandat le 20 fé vrier 1934 en signe de protestation contre les conséquences politiques des émeutes du 6 février ; demandant au corps électoral d'approuver son attitude, il se représente à l'élection partielle du 29 avril suivant, destinée à pourvoir à son remplacement. Il est battu au 2e tour par M. Sarret, avec 300 voix d'écart sur 17.428 suffrages exprimés. Mais il prend sa revanche aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin, battant M. Sarret par 10.480 voix contre 7.951. Il se fait inscrire au parti frontiste qu'il avait fondé avec Georges Izard, futur député de Meurthe-et-Moselle. Toujours membre de la Commission des affaires étrangères, il interpelle le Gouvernement : sur le passage d'un discours du Président du Conseil à la Société des -Nations, paraissant subordonner l'organisation du désarmement à celle de l'assistance mutuelle, et sur sa politique extérieure vis-à-vis de l'Espagne (1936); -sur sa politique financière (1937); enfin sur la formation du nouveau Cabinet ministériel (1938). Il prend part également à la discussion de projets de loi concernant: l'émission d'un emprunt comportant des garanties de change, le redressement financier (1937) ; les pouvoirs spéciaux demandés par le Gouvernement, les crédits supplémentaires exigés par la situation extérieure (1939).

Entre-temps, il dirige la rubrique politique de l'hebdomadaire La Flèche qu'il avait créé en 1934 avec des militants radicaux, socialistes et syndicalistes, et qui ne cessa de paraître qu'à la déclaration de guerre en 1939.

Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vote les pouvoirs constituants réclamés par le maréchal Pétain.

Au mois de novembre de la même année, il est chargé d'une mission en Suisse par le Ministère des Affaires étrangères. Elle met en valeur ses qualités de diplomate, et le 5 avril 1941 il est nommé Ambassadeur de France à Moscou, poste qu'il conservera jusqu'à la rupture des relations diplomatiques entre la France et l'U.R.S.S., le 29 juin 1941. Enfin, le 16 juin 1942, lui est confiée l'Ambassade de France à Ankara, où il restera jusqu'à la Libération.

Il rentre volontairement en France dès 1945, et est traduit devant la Cour de justice pour avoir accepté ces deux dernières missions diplomatiques du Gouvernement de Vichy. Il est totalement acquitté et reprend sa place au barreau de Paris avec la même spécialisation dans le droit international.

Il a publié son rapport à la Commission des affaires étrangères sur la question des réparations en 1929.

De 1929 à 1939 il a écrit de nombreux articles dans la presse quotidienne et hebdomadaire.

Il est en outre l'auteur de « Notre Plan », principes d'économie politique, édité. par « La Flèche » (Paris 1938), « Air-Afrique, voie impériale », publié aux éditions Bernard Grasset (Paris 1937), et sous le pseudonyme de Gaston François « La Vierge et le Sagittaire » (Edition « Le Portulan », Paris 1848). Il a été chargé de la libre chronique diplomatique à « Paris-Presse-l'Intransigeant » en 1957 et 1958.

Il est titulaire de la Croix de Guerre. Il a été fait Chevalier de la Légion d'honneur le 27 juillet 1924 avec la citation suivante : « Gaston Bergery, secrétaire général adjoint de la Commission des réparations, remplit ses fonctions avec la plus remarquable distinction, services exceptionnels, une blessure de guerre » ; et il a reçu les décorations étrangères suivantes : Military Cross (Grande-Bretagne), Commandeur de Léopold (Belgique), Commandeur de Saint-Sava (Yougoslavie), Grand officier de la Couronne de Chêne (Luxembourg), Chevalier de la Couronne d'Italie.




Né le 22 novembre 1892 à Paris

Décédé le 10 février 1974 à Paris

Député de Seine-et-Oise de 1928 à 1934 et de 1936 à 1942

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 554, 555)

Partisan de Pierre Laval et proche collaborateur du Maréchal Pétain, Gaston Bergery rédige la déclaration du 7 juillet 1940, signée par 97 parlementaires. Celle-ci dénonce la IIIe République, réclame un ordre nouveau, autoritaire, national et social, demande le retour du gouvernement à Paris et appelle à la réconciliation avec l'Allemagne. C'est dans ce texte qu'apparaît pour la première fois le terme de « collaboration ».

Après le vote du 10 juillet, Gaston Bergery devient conseiller politique du Maréchal Pétain.

A ce titre il expose la doctrine politique et sociale de l'Etat français. Gaston Bergery inspire le message du 11 août 1940 relatif à la nouvelle organisation politique du pays et rédige celui du 12 octobre 1940. De même il serait à l'origine de l'article du Maréchal Pétain paru dans le Temps du 20 septembre 1940. De ces textes on retiendra la nomination de gouverneurs à la tête des provinces, la création d'élites, la sauvegarde des disciplines familiales, le rejet simultané du capitalisme et du socialisme, tous deux qualifiés « d'international ».

Désigné au Conseil national de Vichy mais par la suite écarté de l'entourage du Chef de l'Etat français, il effectue une mission en Suisse pour le ministère des affaires étrangères, avant d'accepter l'ambassade de France à Moscou, d'avril 1941 à la rupture des relations diplomatiques avec l'U.R.S.S. en juin de la même année.

L'ancien député de Seine-et-Oise qui se croit un recours possible, est éloigné de Vichy par Pierre Laval, qui le nomme ambassadeur à Ankara en juin 1940.

Après la Libération, rentré volontairement en France, traduit devant la Haute Cour de justice et acquitté, Gaston Bergery n'en demeure pas moins inéligible, le jury d'honneur, dans sa séance du 19 décembre 1945, ne le relevant pas de l'inéligibilité qui le frappait du fait de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi constitutionnelle, il retrouve sa place au barreau de Paris et le droit international privé.

Après l'amnistie de 1953, aux élections législatives du 2 janvier 1956, il conduit la liste d'Union pour le redressement de la France dans la première circonscription de Seine-et-Oise. Elle obtient 0,9 % des suffrages exprimés.

Gaston Bergery poursuit d'autre part son oeuvre d'écrivain et publie La vierge et le sagittaire sous le pseudonyme de Gaston François. En 1957 et 1958, il assure une libre chronique diplomatique dans le quotidien Paris presse l'intransigeant.