Camille, Guillaume Riffaterre

1879 - 1964

Informations générales
  • Né le 20 avril 1879 à Bourganeuf (Creuse - France)
  • Décédé le 10 juillet 1964 à Bourganeuf (Creuse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Creuse
Groupe
Parti républicain socialiste et socialiste français
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Creuse
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Creuse
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 20 avril 1879 à Bourganeuf (Creuse). Député de la Creuse de 1928 à 1942.

Issu d'une vieille famille creusoise, Camille Riffaterre devait rester toute sa vie passionnément attaché à sa terre natale et consacrer ses forces à son développement.

Après d'excellentes études couronnées par une licence de lettres, un diplôme supérieur d'histoire et de géographie, Camille Riffaterre s'inscrit au barreau. Très vite il est attiré par la vie politique. Dès 1910, il est élu au Conseil général de sa ville natale.

En 1919, il se présente aux élections, sur une liste opposée à celle que dirige Viviani.

Sur 75.478 inscrits, 52.467 votants et 51.840 suffrages exprimés, il recueille 11.485 voix, ce qui ne lui permet pas d'être élu, mais constitue néanmoins pour lui, un encouragement.

En 1924, dernier inscrit sur la liste du bloc des gauches, radicale et radicale-socialiste, bien qu'il soit maire de Bourganeuf, il obtient 19.505 suffrages. Ce résultat ne lui permet pas encore d'accéder à la députation, mais l'incite à persévérer, ce qu'il fait en 1928 ; la nouvelle loi électorale, dite du scrutin majoritaire à deux tours, est plus favorable aux hommes ayant acquis une renommée locale. Telle est justement la situation de Camille Riffaterre, qui a été maire de Bourganeuf, qui est alors président de la caisse de Crédit agricole et vice-président du Conseil général de la Creuse.

Dès le premier tour, Camille Riffaterre distance ses rivaux, puisque dans cette circonscription qui compte 13.701 inscrits dont 10.654 iront voter, il recueille 4.868 voix contre 2.564 à M. Giraud et 2.056 à M. Falcucci. Ce dernier se retire et au second tour, Riffaterre obtient avec 5.639 voix la majorité absolue des suffrages des 10.716 votants, Giraud pour sa part est crédité de 4.815 voix.

A la Chambre, Camille Riffaterre s'inscrit au groupe républicain socialiste et entreprend de traduire les préoccupations qui n'ont cessé d'être les siennes : justice fiscale et sociale, développement de la Creuse, notamment grâce à l'électrification des campagnes.

Il propose également des modifications de la loi sur les assurances sociales, ainsi que des mesures facilitant l'attribution de prêts individuels ou collectifs à long terme. Il intervient très souvent, dépose des amendements, interpelle le gouvernement, sur les problèmes agricoles. La mévente de la pomme de terre qui obère les ressources des paysans creusois retient tout particulièrement son attention ; mais il s'intéresse aussi à la situation sociale des familles nombreuses.

Cette activité lui vaut d'être élu en 1932, au premier tour : sur 13.366 inscrits et 10.373 votants, il obtient 7.287 voix, tandis que ses cinq adversaires, MM. Nival, communiste, Calinaud, républicain social, Germonty, républicain de gauche, Auboux, indépendant et Guillon, républicain social, recueillent respectivement 1.234, 719, 569, 386 et 38 suffrages.

L'élection de 1936 est presque aussi facile ; malgré l'exode rural qui a entraîné une réduction des inscrits, dont le nombre est passé à 12.906, les votants sont plus nombreux qu'en 1932 : 10.387 ; Camille Riffaterre est élu dès le premier tour avec 6.447 voix, alors que son principal rival, M. Chambon, communiste, n'en obtient que 2.606. Peu de temps après, Camille Riffaterre a la joie d'être porté à nouveau à la tête de la municipalité de sa ville.

Au cours de ces huit années qui précèdent la guerre, Camille Riffaterre qui s'est inscrit à la S.F.I.O., siège à la commission de l'agriculture, qui lui confie plusieurs rapports ou avis, notamment sur le droit de préemption, sur le statut du fermage, et sur les délais à accorder aux débiteurs de bonne foi.

Il rédige trois propositions de loi sur l'organisation du marché du bétail, et suggère, même, la création d'un Office de la viande.

Il dépose des amendements notamment sur les textes relatifs à la propriété rurale, et prend part aux débats sur les problèmes sociaux des exploitants agricoles, sur l'organisation du marché du blé ; enfin, il interpelle à plusieurs reprises le gouvernement notamment sur la politique agricole: Camille Riffaterre fut, sans conteste, un parlementaire soucieux de résoudre les problèmes les plus immédiats de ces compatriotes. Par contre, et le rappel de son activité le démontre, il ne se passionna pas pour les débats de politique générale, qui ne débouchent pas sur des mesures concrètes. Camille Riffaterre, le 10 juillet 1940, vota la loi de pleins pouvoirs demandée par le gouvernement du maréchal Pétain.