Marie Texier-Lahoulle

1889 - 1972

Informations générales
  • Née le 22 juillet 1889 à Auray (Morbihan - France)
  • Décédée le 10 septembre 1972 à Vannes (Morbihan - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Morbihan
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Morbihan
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie de la IVe République

TEXIER-LAHOULLE (Marie, Rosalie, Joséphine née Lahoulle) Née le 22 juillet 1889 à Auray (Morbihan) Décédée le 10 septembre 1972 à Vannes (Morbihan) Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Morbihan) Née dans la petite ville d’Auray située au fond d’un estuaire de la côte morbihannaise, à mi chemin de Vannes et de Lorient, Marie Lahoulle fait des études primaires. Mariée à un notaire installé à Vannes, femme au foyer, mère de deux enfants « morts pour la France », Marie Texier-Lahoulle est une militante catholique engagée. A la Libération, elle devient la présidente départementale pour le Morbihan de l’Union féminine civique et sociale (1 000 adhérentes en 1953) qui sert de relais en direction des femmes devenues électrices au MRP, le nouveau parti démocrate chrétien qui se développe rapidement en Bretagne en 1945. Elle milite également dans la délégation départementale de la puissante Ligue féminine d’action catholique française (35 000 adhérentes en 1953 dont un dixième à Vannes). Comme sa future collègue Marie-Madeleine Dienesch, élue députée des Côtes-du-Nord en 1945, c’est ce qui lui vaut de figurer sur la liste du MRP du Morbihan lors des élections à la Première Assemblée Constituante, le 21 octobre 1945. Auparavant, elle a été élue conseillère municipale de Vannes lors des élections d’avril-mai 1945. Placée en 4ème position sur la liste républicaine populaire et paysanne (liste du MRP ouverte sur sa droite) conduite par les deux députés d’avant guerre Ernest Pezet (PDP) et Paul Ihuel (indépendant), Marie Texier-Lahoulle ne paraît pas être en position éligible. Elle est pourtant élue à la plus forte moyenne : en l’absence de liste de droite et grâce à l’électorat catholique très nombreux dans le Morbihan, du centre et de droite, la liste du MRP obtient 129 996 voix, 55,3 % des suffrages exprimés et quatre sièges, les partis de gauche, communiste, socialiste et radical-socialiste ayant chacun un élu. Après le rejet par référendum du projet de Constitution par les Français et les Françaises le 5 mai 1946, Marie Texier-Lahoulle ne figure plus qu’en cinquième position sur la liste du mouvement républicain populaire et d’action paysanne désormais conduite par Paul Ihuel et par Paul Hutin, directeur du quotidien régional démocrate chrétien Ouest-France. Elle est néanmoins réélue députée MRP du Morbihan, à la plus forte moyenne, du fait de la progression électorale en Bretagne comme dans l’ensemble du pays de son parti. Sa liste obtient 142 331 suffrages, un pourcentage identique de 55,3 %, et un cinquième siège. Mais c’est surtout la nette progression en voix du PCF qui prive la liste RGR-radicale socialiste d’un siège, mettant fin à la longue carrière politique de l’ancien ministre de la Troisième République Alphonse Rio. Cette bonne surprise ne se reproduit pas le 10 novembre 1946 lors de l’élection de l’Assemblée nationale. Toujours en cinquième position sur la liste du MRP, Marie Texier-Lahoulle n’est pas réélue (quatre sièges pour son parti) car une liste d’Union gaulliste et du parti paysan, conduite par Raymond Marcellin, est venue concurrencer sur sa droite le MRP dans le Morbihan. Sensibilisée par son histoire familiale, deux enfants « morts pour la France », et par les enjeux de la reconstruction, notamment du port de Lorient fortement détruit, Marie Texier-Lahoulle est membre de la commission des pensions civiles et militaires et de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre dans la première Assemblée constituante ; dans la seconde, elle siège à la commission des pensions civiles et des victimes de la guerre et de la répression. Sur les deux assemblées, elle dépose cinq propositions de loi, une proposition de résolution (sur la prise en charge par la nation des frais d’inhumation définitive de toutes les victimes de la guerre et de l’Occupation, 29 août 1946), et elle établit huit rapports sur ces différentes questions, n’intervenant qu’une seule fois sur le relèvement des pensions de guerre (9 août 1946). Ses propositions de lois portent en particulier sur la création de nécropoles régionales pour les victimes de guerre (19 février 1946), sur les pensions des veuves de guerre, et sur la création d’un insigne spécial en témoignage de la reconnaissance de la Nation française envers les mères et les veuves de ceux qui sont « morts pour la France » (28 février 1946). N’étant plus parlementaire, Marie Texier-Lahoulle adhère au RPF à Vannes en 1950 « plus par sympathie pour le général de Gaulle que pour la doctrine de son parti, car elle ne cache pas qu’au point de vue social, elle est demeurée fidèle au programme du MRP », selon un rapport du préfet du 23 février 1953. Lors des élections municipales de 1953, elle démissionne du RPF pour tenter de mettre sur pied une liste d’union MRP-RPF à Vannes, mais c’est une combinaison tripartite avec les indépendants proches de Raymond Marcellin qui est finalement choisie par le maire RPF sortant Francis Decker. Dès lors Marie Texier-Lahoulle n’apparaît plus dans la vie politique départementale. Elle décède à Vannes le 10 septembre 1972.