Albert Tournier

1855 - 1909

Informations générales
  • Né le 24 mai 1855 à Pamiers (Ariège - France)
  • Décédé le 3 septembre 1909 à Ussat (Ariège - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Ariège
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 3 septembre 1909
Département
Ariège
Groupe
Gauche radicale-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 24 mai 1855 à Pamiers (Ariège), mort le 3 septembre 1909 à Ussat (Ariège). Député de l'Ariège de 1902 à 1909.

Albert Tournier a une carrière bien remplie d'homme de lettres et de journaliste derrière lui lorsqu'il entre à la Chambre des députés en 1902.

Après avoir fait ses études classiques au collège de Pamiers, il monte à Paris où il mène à bien ses études de droit et s'inscrit au barreau de la capitale en 1880 à l'âge de 25 ans ; il va exercer jusqu'en 1894, date à laquelle il devient bibliothécaire du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Mais c'est moins au barreau que comme journaliste et homme de lettres qu'Albert Tournier se fait un renom.

Il débute dans la presse à la République française sous la direction de Gambetta, devient chroniqueur parlementaire à l'Evénement collabore au Figaro, au Matin, au Télégraphe ainsi qu'à de très nombreuses revues. Il écrit aussi de nombreux ouvrages, dont en 1892 un Gambetta et en 1897 un livre sur un ariégeois célèbre Vadier, président du comité de sûreté générale sous la Terreur. Félibre, il est vice-président de la « Cigale » et du « Félibrige de Paris », il écrit un Chansonnier provençal et, avec Paul Arène, Des Alpes aux Pyrénées. Il est en outre de ceux qui furent à l'origine des représentations au théâtre antique d'Orange.

C'est en 1898 qu'Albert Tournier entre dans la carrière politique : les comités radicaux et de concentration républicaine de l'Ariège lui demandent de se présenter aux élections de 1898, il pose sa candidature dans la circonscription de Pamiens contre Julien Dumas. Au premier tour, sur 17.327 votants il obtient 5.872 voix soit un retard de 900 voix sur Dumas qui est élu au scrutin de ballottage avec 9.844 sur 18.230 votants alors qu'il recueille 8.360 voix. Au renouvellement de 1902, la situation se renverse et Tournier l'emporte aisément au premier tour avec 10.745 voix sur 19.087 votants contre 8.222 à Dumas. En 1906, même victoire aisée par 10.282 voix sur 19.274 contre 8.960 à Remaury.

Profondément laïc, partisan de l'abrogation de la loi Falloux sur l'enseignement, de l'impôt progressif sur le revenu, du service militaire de deux ans, il se montre très favorable aux mesures sociales : retraites ouvrières et agricoles, assistance aux vieillards et aux infirmes, etc..

Inscrit à la Chambre au groupe radical socialiste, il est membre des commissions de l'armée, de l'enseignement et des beaux-arts, de l'agriculture, de la législation fiscale et de la commission d'enquête sur l'affaire Humbert.

Ses initiatives législatives sont de caractère local : elles concernent les moyens d'aider les victimes de calamités survenues en Ariège et il dépose quelques rapports sur diverses élections. Albert Tournier monte peu à la tribune, sinon pour participer à la discussion des budgets -Marine (1904,1905 et 1909) Travaux publics (1905) et Guerre (1908) - et pour présenter un amendement dans la discussion de la loi de séparation, amendement qu'il retire, une nouvelle rédaction du texte gouvernemental lui ayant donné satisfaction. Bien entendu, il votera cette loi qu'il appelait de ses vœux.

La carrière parlementaire d'Albert Tournier va être brutalement interrompue par la mort qui le surprend le 3 septembre 1909 à Ussat. Quelques instants avant d'expirer il murmure : « Je meurs dans la voie républicaine 1 Vive la République !»

Lorsqu'il avait épousé Marie Colin en juillet 1902, les témoins du couple étaient Delcassé, ministre des Affaires étrangères, Frézoul et Delpech sénateurs de l'Ariège, et le général Pedoya, qui devait lui succéder dans la circonscription de Pamiers. Les mêmes amis fidèles se retrouvèrent d'ailleurs autour de son cercueil.

Tournier était chevalier de la Légion d'honneur.