Jean, Gustave Berthommier

1922 - 1968

Informations générales
  • Né le 1er octobre 1922 à Le brethon (Allier - France)
  • Décédé le 8 juillet 1968 à Saint-laurent-des-eaux (Loir-et-Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 1er octobre 1922 à Le Brethon (Allier) Décédé le 8 juillet 1968 à Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher)

Député de Seine-et-Oise de 1956 à 1958

Jean Berthommier effectue ses études primaires à le Brethon dans l'Allier. Après la guerre, il habite Etampes, où il se marie et exerce la profession de tapissier-décorateur.

En 1955, il devient président de l'Union de Défense des Commerçants et Artisans pour l'arrondissement de Rambouillet. Au titre du mouvement poujadiste, il mène une liste d'Union et de Fraternité Française dans la deuxième circonscription de la Seine-et-Oise pour les élections législatives du 2 janvier 1956. Sa liste est représentative de l'U.D.C.A. : sur 9 membres, elle comporte six artisans, deux commerçants, un agriculteur. La profession de foi qu'elle présente est particulièrement virulente : elle dénonce la faillite de la France, de l'économie, de l'Empire, de la puissance, met en accusation les partis politiques et les députés en place, annonce la « révolte du peuple de France » et la convocation de nouveaux « Etats Généraux ».

Douze listes s'affrontent pour neuf sièges à pourvoir dans cette circonscription. Sur 544 555 électeurs inscrits et 448 365 suffrages exprimés, le parti communiste arrive largement en tête avec 142 193 voix, soit 31,6 % des suffrages, et emporte trois sièges, le parti radical en seconde position avec 57 152 voix, soit 12,7 % des suffrages, a un élu, la liste d'Union et de Fraternité Française, avec 42 985 voix, 9,6 % des suffrages, fait jeu égal avec la liste socialiste, elles ont chacune un élu. Les quatre autres sièges vont, dans l'ordre, à la liste du Rassemblement des Gauches Républicaines, 9,3 % des suffrages, au Centre national des indépendants paysans, 8,8 % des suffrages, au M.R.P., 5,6 % des suffrages, et, enfin, à une liste d'action pour le Salut Public présentée par les Républicains sociaux, 4,1 % des suffrages.

Une fois son élection validée, Jean Berthommier s'affirme comme un des principaux porte-parole du groupe parlementaire d'Union et Fraternité française. Il est nommé membre de plusieurs commissions : de la Commission de la justice et de législation, dont il devient secrétaire le 10 février, de celle de la presse, de la Commission des territoires d'outre-mer. Il est, en outre, le 5 mai 1956, nommé juge titulaire de la Haute Cour de Justice constitutionnelle.

En 17 mois de législature, Jean Berthommier ne dépose aucune proposition de loi ou de résolution, mais intervient dans la plupart des grands débats politiques, où il défend les thèses poujadistes. Le 14 février 1956, dans la discussion sur les invalidations de députés d'Union et de Fraternité Française, il attaque vivement l'attitude de la majorité : « en faisant fi du suffrage universel, s'écrie-t-il et en désignant vous-mêmes les élus, vous assassinez la République ! ». En juillet, pour défendre la cause des petits commerçants, il propose de lier les loyers commerciaux au coût réel de la vie.

La cause de l'Algérie française mobilise son énergie dans l'année 1957. Le 28 mars, il dénonce « l'abandon » qui se prépare en Algérie sous le prétexte d'une crise financière. Il refuse de voter la confiance au Gouvernement de Guy Mollet. Le 30 septembre, il rejette la loi Cadre proposée par le Gouvernement de Maurice Bourgès-Maunoury. « Nous refusons, déclare-t-il, d'être associés aux décisions d'une Assemblée qui n'est plus qu'un Parlement croupion ». Il en appelle au vote d'une nouvelle Constitution. Le 29 novembre, un violent incident l'oppose à Pierre Mendès-France. Rappelé à l'ordre, il réplique : « Monsieur le Président, vos rappels à l'ordre n'ont aucune importance pour moi (...) J'espère bien que vos électeurs sauront vous rappeler vous-même à l'ordre, si c'est à coups de fusil, ce sera tant pis pour vous ». Le 13 décembre, il propose la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur les négociations entreprises, sous le Gouvernement de Guy Mollet avec des dirigeants du FLN algérien : « on ne négocie pas avec une rébellion » argumente-t-il. Sa proposition est repoussée par 435 voix contre 52 sur 487 votants. Le 1er juin 1958, il vote la confiance sur le programme et la politique proposés par le général de Gaulle. Mais, le 2 juin, Jean Berthommier refuse les pleins pouvoirs et s'abstient sur la révision constitutionnelle.