Robert Levol

1909 - 1989

Informations générales
  • Né le 26 octobre 1909 à Dormans (Marne - France)
  • Décédé le 7 août 1989 à Fontenay-les-briis (Essonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Hauts-de-Seine
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la Ve République

LEVOL (René, Robert)
Né le 26 octobre 1909 à Dormans (Marne)
Décédé le 7 août 1989 à Fontenay-les-Briis (Essonne)

Député des Hauts-de-Seine de 1967 à 1968

Né le 26 octobre 1909 en Champagne, il adhère très jeune au Parti communiste français, en 1934. Traceur en chaudronnerie, il est marié à Marcelle Quentin, union de laquelle naissent deux enfants, il. Il est candidat à la mairie du Plessis-Robinson, aux premières élections municipales de l’après-guerre, en 1945 et, huit ans plus tard, entre au Conseil général de la Seine.
Candidat aux élections législatives de 1962, consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale par le général de Gaulle, il recueille 16 743 des 59 146 suffrages exprimés au premier tour de scrutin, se plaçant ainsi en deuxième position, à la suite du député sortant Pierre Comte-Offenbach, candidat gaulliste. Il ne s’incline au second tour que de 3 400 voix. Il s’agit d’un score particulièrement élevé pour un candidat issu du PCF, dans une circonscription qui, sociologiquement, est fidèle à la droite. En effet, la 54ème circonscription de la Seine, qui devient la 12ème des Hauts-de-Seine en 1964, rassemble les communes de Châtenay-Malabry, de Châtillon, de Clamart, de Fontenay-aux-Roses, du Plessis-Robinson et de Sceaux. Fort de ce bon score, René Levol est à nouveau candidat cinq ans après, au scrutin législatif de 1967. Le député sortant arrive en tête au premier tour, devançant le candidat communiste de 1 600 voix. Mais le désistement du candidat du Parti socialiste unifié (PSU), conformément aux accords SFIO–Fédération de la gauche démocrate et socialiste – P.S.U. – PCF, fonctionne très correctement. Edouard Depreux, avocat honoraire à la Cour d’appel de Paris, ancien ministre, ancien député et figure du PSU., appelle d’ailleurs à voter pour Robert Levol. Les six sections du PSU de la 12ème circonscription en font autant. La semaine suivante, le conseiller général et maire du Plessis-Robinson est élu député. Il rassemble 37 360 suffrages, alors que son adversaire de l’Union pour la nouvelle République (UNR) n’en recueille que 34 831. Il semble que le report des voix portées, au premier tour, sur les candidats des autres formations de la droite et du centre droit (Marcel Diamant-Berger pour le Centre national pour la Vème République et Jean Fonteneau, maire de Clamart, pour le Centre démocrate), n’ait pas été complet.
La campagne électorale a été mouvementée, Robert Levol se présentant d’emblée comme le « candidat de la démocratie » contre Pierre Comte-Offenbach, qu’il qualifie de « candidat du pouvoir personnel ». Secondé par son suppléant, le conseiller général et maire communiste de Châtillon-sous-Bagneux, Lucien Bailleux, l’élu PCF mène une campagne combative. Considérant que le pouvoir gaulliste « engendre la régression sociale », est « à l’origine des difficultés de l’éducation nationale » et participe de « la crise du logement » et des problèmes budgétaires de « santé publique », il condamne « la ruineuse force de frappe ». Les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) sont considérés de la même manière, comme figurant parmi les adversaires de la démocratie. C’est la raison pour laquelle Robert Levol déclare que les communistes sont prêts à participer au pouvoir, en cas de victoire de la gauche aux élections législatives. Son programme est présenté comme celui d’une « France démocratique, prospère, indépendante et pacifique ». Outre la nationalisation des « grands monopoles » visant à développer le plein emploi, en plus de la volonté de « démocratisation des impôts », dans le but de faire payer les grandes sociétés capitalistes, en sus de l’augmentation demandée des salaires, traitements, retraites et pensions, et en même temps que la réduction progressive de la durée du travail, Robert Levol promet à ses électeurs de se battre pour l’attribution à l’éducation nationale d’un quart du budget de l’Etat, pour une réforme « démocratique » de l’enseignement, en même temps que pour le respect de la laïcité. Il souhaite aussi la construction massive de logements sociaux, la pleine égalité des droits pour la femme, simultanément à l’amélioration de sa condition. Enfin, il promet un droit pour tous les jeunes à l’instruction et à la culture, au métier et aux loisirs, et à une vie qu’ils pourront mener dans un monde sans la force de frappe telle que conçue par l’Etat gaulliste, et réglementé par la sécurité européenne et la coexistence pacifique.
A son arrivée à l’Assemblée nationale, Robert Levol s’inscrit au groupe communiste. Il est nommé membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées, et y siège pour la durée de cette législature écourtée à une session parlementaire. A partir du 23 octobre 1967, il siège également au sein de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif aux impôts directs locaux.
Au cours de son mandat, le député communiste des Hauts-de-Seine dépose, le 7 décembre 1967, une proposition de loi autorisant l’attribution d’office des appartements neufs inoccupés. En une année, il prend part à trois discussions différentes en séance publique. En premier lieu, le 24 octobre 1967, il monte à la tribune dans les débats relatifs à la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1968, au chapitre des budgets militaires. Il rappelle la situation des membres de la gendarmerie nationale et des pensionnés militaires, nombreux dans sa circonscription. Il suggère le rétablissement de la parité de leur pension avec les pensions civiles. Il défend, par ailleurs, la création d’une subdivision de la gendarmerie de la route, ainsi que la remise en ordre des casernes. Le 22 novembre suivant, il prend la parole dans l’hémicycle du Palais-Bourbon, au cours de la délibération sur le projet de loi relatif aux impôts locaux. Il souhaite le maintien de la taxe sur la valeur locative des locaux servant à l’exercice d’une profession. Le 19 décembre 1967, il est membre suppléant d’une commission mixte paritaire (CMP) chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif aux évaluations des propriétés bâties servant de base aux impôts directs locaux. A ce titre, il est l’un des signataires du rapport de la CMP sur les dispositions de ce projet de loi qu’il présente le 19 décembre 1967.
Quelques jours plus tôt, le 15 décembre, il prend part au débat sur les questions orales relatives aux problèmes du logement. Il souligne, pour en rappeler l’urgence, l’insuffisante construction de logements, s’insurge de la cherté des loyers des HLM, et défend l’accession à la propriété des locataires HLM., par l’intermédiaire des prêts bonifiés du Crédit foncier de France. Il condamne la spéculation de la société immobilière Friedland.
Au cours de son mandat, Robert Levol illustre, par ses votes, son caractère d’opposant aux gouvernements de Georges Pompidou. Les 20 mai et 9 juin 1967, il vote les motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi autorisant le gouvernement à prendre des mesures d’ordre économique et social.
A l’occasion du scrutin législatif du mois de juin 1968, consécutif à la dissolution de l’Assemblée nationale par le général de Gaulle, Robert Levol est candidat à sa succession dans la 12ème circonscription des Hauts-de-Seine. Mais le contexte politique, fortement influencé par les événements du mois de mai, donne toutes ses chances au candidat gaulliste, le magistrat Pierre Mazeaud, qui arrive très largement en tête au soir du premier tour. La semaine suivante, le représentant de l’Union pour la défense de la République est élu député, recueillant 37 613 des 68 667 suffrages exprimés. Robert Revol accuse un retard de 6 559 voix. Il quitte alors le Palais-Bourbon, pour se consacrer à sa mairie du Plessis-Robinson, jusqu’en 1971. Sa succession dans la bataille des municipales et des législatives sera assurée par Robert Gelly, ajusteur de profession, conseiller général et maire du Plessis, à compter de 1971.
Robert Levol qui aura, un temps, brisé la dynamique gaulliste en marche dans l’arrondissement de Clamart, disparaît, le 7 août 1989, à l’âge de 79 ans.