François, Henri, René Allain-Targé

1832 - 1902

Informations générales
  • Né le 17 mai 1832 à Angers (Maine-et-Loire - France)
  • Décédé le 16 juillet 1902 à Parnay (Maine-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 5 mars 1876 au 25 juin 1877
Département
Seine
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Seine
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Seine
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Seine
Groupe
Union républicaine

Biographies

Fils de François-Henri Allain-Targé (1797-1884), député de Maine-et-Loire en 1837, François-Henri-René Targé, député de la Seine depuis 1876, né à Angers (Maine-et-Loire), le 17 mai 1832, fit son droit à Poitiers, s'inscrivit au barreau d'Angers en 1858, et fut un des avocats qui plaidèrent en 1855, dans le procès de la Marianne.

Le passé politique et les relations de son père le destinaient à la magistrature. Il fut nommé, le 23 juillet 1861, substitut du procureur impérial à Angers. Trois ans après, ayant vainement sollicité le poste de substitut du procureur général près la même cour, il donna sa démission et vint se fixer à Paris. Il collabora alors avec MM. Henri Brisson, Challemel-Lacour, etc., à divers journaux qui combattaient l'Empire, au Courrier du dimanche, d'abord, puis à l'Avenir national et à la Revue politique. Il fut, avec MM. Gambetta, Spuller, Brisson, un des fondateurs de cette dernière feuille, qui fut supprimée par le pouvoir au bout de quelques mois.

La notoriété qu'il avait acquise par ses études critiques sur les questions financières le fit choisir comme candidat de l'opposition libérale au Corps législatif, le 24 mai 1869, dans la 3e circonscription électorale de Maine-et-Loire. Il n'obtint que 7 135 voix sur 33 802 inscrits et 25 205 votants, contre 17 980 à M. Louvet, député sortant, réélu.

Au 4 Septembre 1870, M. Allain-Targé fut nommé préfet de Maine-et-Loire ; mais il ne remplit ces fonctions que pendant un mois, et les échangea contre celles de commissaire aux armées dans les départements de Maine-et Loire, de la Sarthe et de la Mayenne. Nommé par Gambetta préfet de la Gironde, en décembre, il donna sa démission après la capitulation de Paris, comme partisan de la guerre à outrance.

Le 8 février 1871, M. Allain-Targé fut candidat à l'Assemblée nationale sur la liste républicaine dans Maine-et-Loire ; mais il échoua avec 19 980 voix sur 151 588 inscrits et 120 174 votants. La liste conservatrice passa toute entière ; le moins favorisé de cette liste, M. de Cumont, fut élu par 96 495 voix. M. Allain-Targé, fit partie, en mars 1871, de la Ligue républicaine des Droits de Paris, et signa les manifestes publiés par cette association.

Après la Commune, il se représenta, sans succès à Paris aux élections complémentaires du 2 juillet, et obtint alors 67 000 suffrages. Le 30 du même mois, il fut élu au second tour de scrutin, membre du conseil municipal de Paris, par le 19e arrondissement. En même temps, il prenait part à la fondation du journal la République française, le 9 novembre 1871, avec Gambetta, pour directeur politique et M. Eugène Spuller pour rédacteur en chef, et soutint, en 1873, la candidature Barodet contre Rémusat.

Réélu conseiller municipal du 19e arrondissement au renouvellement de 1874, M. Allain-Targé fut, le 5 mars 1876, nommé par le même arrondissement député de la Seine, au scrutin de ballottage, par 6 320 voix sur 15 125 inscrits et 10 001 votants. Il avait pour concurrents l'ancien général de la Défense nationale, Cremer, qui obtint 2 584 voix, et M. Mullet, qui en eut 993.

Après avoir donné sa démission de conseiller municipal, il prit place à l'extrême gauche de la Chambre, et vota avec elle, mais sans s'associer toutefois à la campagne « intransigeante », menée dès lors par quelques-uns de ses membres ; il vota, avec les 363, après l'acte du 16 Mai 1877, l'ordre du jour de défiance et de blâme présenté par les gauches réunies, et, candidat à ce titre, dans le même arrondissement de Paris, le 14 octobre 1877, il fut réélu, sans opposition, par 10 936 voix sur 16 063 inscrits et 12 117 votants. Dans cette nouvelle législature, comme dans la précédente, il intervint activement dans plusieurs discussions importantes, notamment dans les questions de finances, d'emprunts, de budget et de chemins de fer; défendit fréquemment à la tribune le rachat des chemins de fer par l'Etat, dont il s'est toujours montré le partisan résolu ; vota pour l'amnistie plénière ; pour l'invalidation de l'élection de Blanqui à Bordeaux ; pour l'article 7, application des lois existantes aux congrégations non autorisées ; pour le divorce et pour le scrutin de liste.

Les élections du 21 août 1881 le renvoyèrent à la Chambre: son arrondissement lui donna 8 883 voix sur 18 559 inscrits et 13 875 votant, contre 2 859 voix à M. Chabert, 1 353 à M. Cattiaux, et 641 voix à M. Fliche. Il se fit alors inscrire au groupe de l'union républicaine, et entra bientôt comme ministre des Finances dans le cabinet du 14 novembre 1881, présidé par Gambetta, son ami personnel.

Ce ministère ayant été mis en échec par la Chambre, le 26 janvier 1882, sur la question du scrutin de liste, M. Allain-Targé démissionnaire, reprit sa place à la gauche radicale, se mêla souvent aux grandes discussions économiques et financières, et combattit vivement les conventions des chemins de fer conclues par M. Raynal, ministre des Travaux publics dans le cabinet Jules Ferry.

Après la chute de ce cabinet. séance du 28 mars 1885, chute à laquelle il contribua par son vote, M. Allain-Targé rentra au pouvoir dans le ministère présidé par M. Henri Brisson, avec le portefeuille de l'Intérieur. Il suivit une politique peu différente de celle du cabinet précèdent.

À l'ouverture de la période électorale de 1885 il adressa aux fonctionnaires de son département une circulaire où il leur recommandait une stricte neutralité. Il fit élu alors au scrutin de liste, et au scrutin de ballottage, dans le département de la Seine par 289 866 voix sur 564 338 inscrits et 416 886 votants. Il s'était présenté en même temps dans le département de Maine-et-Loire, oit il n'obtint que 47 489 voix sur 151 859 inscrits et 123 110 votants. Le dernier élu de la liste conservatrice, M. de Terves, passa avec 72 820 voix.

Il quitta le pouvoir avec ses collègues le 2 janvier 1886, a la suite de la réélection de M. Jules Grévy à la présidence de la République. Dans le cours de cette législature, M. Allain-Targé a voté : Le 4 novembre 1888, contre le projet de conversion des titres 4 1/2 % (ancien fonds) et rentes 4 % en rentes 3 %, présenté par M. Rouvier, ministre des Finances.

Il a voté le plus souvent avec les opportunistes, et quelquefois avec les radicaux :
- le 6 février 1886, contre la proposition de M. H. Rochefort sur l'amnistie ;
- le 8 février, contre la prise en considération de la proposition Michelin, tendant à rechercher les origines de l'expédition du Tonkin ;
- le 13 mars, contre l'ordre du jour Camélinat en faveur des mineurs grévistes de Decazeville ;
- Le 29 mars, contre l'ordre du jour pur et simple à la suite de l'interpellation Delattre sur la catastrophe de Roquebrune-Monte-Carlo ;
- le 20 avril, s'est abstenu dans le scrutin sur les crédits pour l'organisation des résidences à Madagascar ;
- en juillet 1886, contre le projet de loi concernant les céréales ;
- le 3 décembre, contre l'amendement Colfavru portant suppression des sous-préfets (chute du ministère Freycinet) ;
- le 10 février 1887, pour l'ensemble de l'amendement Georges Périn en faveur de l'impôt sur le revenu ;
- le 17 mai, contre la proposition de résolution présentée par la commission du budget (chute du ministère Goblet) ;
- le 9 juillet, pour l'ensemble du titre 1er du projet de loi organique militaire ;
- le 19 novembre, pour la discussion immédiate de l'interpellation Clemenceau (chute du ministère Rouvier) ;
- le 30 mars 1888, contre l'urgence sur la proposition C. Pelletan relative à la révision (chute du ministère Tirard).

M. Allain Targé a soutenu le ministère Floquet. Le 11 février 1889, il s'est abstenu sur le projet de rétablissement du scrutin d'arrondissement.
Il a voté :
- le 14 février, contre l'ajournement indéfini de la révision des lois constitutionnelles ;
- le 14 mars pour la demande en autorisation de poursuites contre trois députés membres de la Ligue des Patriotes ;
- le 2 avril, contre la proposition de loi Lisbonne, restrictive de la liberté de la presse ;
- le 4 avril, pour la demande en autorisation de poursuites contre le général Boulanger.


Né le 17 mai 1832 à Angers (Maine-et-Loire), mort au château de Targé (Maine-et-Loire) le 16 juillet 1902.


Député de la Seine de 1876 à 1889.

(Voir 1re partie de la biographie dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 39).

À l'expiration de son mandat, en 1889, il n'en sollicita pas le renouvellement et déclara vouloir se retirer définitivement de la vie politique.

Il mourut au château de Targé (Maine-et-Loire), le 16 juillet 1902.

Il était devenu, en 1857, le gendre de Villemain, ancien Député, Pair de France et Ministre. De ce mariage naquirent deux filles qui épousèrent l'une Charles Ferry qui fut Député des Vosges, l'autre, Jean, Roger, Amédée de la Porte qui fut Député des Deux-Sèvres.

Allain-Targé a laissé deux ouvrages :
- Les déficits de 1852 à 1868 (Paris 1868) ;
- et Le projet de réorganisation de l'armée (Paris 1866).
Ses lettres de 1864 à 1870, réunies et annotées par Suzanne de La Porte sous le titre La République sous l'Empire et préfacées par Maurice Sarraut, ont été publiées en 1939.