Jean-Baptiste Billot

1828 - 1907

Informations générales
  • Né le 15 août 1828 à Chaumeil (Corrèze - France)
  • Décédé le 31 mai 1907 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Corrèze
Groupe
Gauche républicaine

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 16 décembre 1875 au 31 mai 1907

Biographies

Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, sénateur inamovible et ministre, né à Chaumeil (Corrèze), le 15 août 1828, sortit de l'Ecole de Saint-Cyr en 1849, il entra dans l'état-major, et servit en Algérie, où il devint lieutenant en 1852, et capitaine en 1854.

Il fit la campagne du Mexique et passa chef d'escadron, retourna en Algérie, devint lieutenant-colonel le 3 août 1869, et fut promu chef d'état-major de la division de Constantine (13 août 1869).

Ramené en France par la guerre franco-allemande, il réussit à s'échapper de Metz, fut nommé colonel le 9 novembre 1870, puis général de brigade, chef d'état-major du 18e corps à l'armée de Bourbaki, dont il prit le commandement comme général de division au titre auxiliaire; c'est à la tête de ces troupes qu'il contribua largement aux succès de Beaune-la-Rolande et de Villersexel. La commission de révision des grades le remit général de brigade.

Aux élections du 8 février 1871, le département de la Corrèze l'élut représentant à l'Assemblée nationale, le 4e sur 6, par 28,246 voix, sur 54,642 votants et 83,707 inscrits; il siégea à l'union républicaine, dont il devint président, et prit fréquemment la parole, notamment dans les questions militaires. Il vota:

- contre la paix,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre la pétition des évêques,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le service militaire de trois ans,
- contre la démission de Thiers;

le 5 juin 1873, sur une proposition relative à la Légion d'honneur, il déposa un article additionnel : « Une commission composée de membres de la Légion d'honneur, nommée par le président de la République, examine les titres des candidats. Nul ne peut être nommé, s'il n'est maintenu sur la liste de la commission, excepté en campagne, pour blessures ou faits de guerre.» L'article fut rejeté par 377 voix contre 225. Il se prononça:

- contre l'admission à titre définitif dans l'armée des membres de la famille d'Orléans,
- contre le ministère de Broglie (16 mai 1874),
- pour la dissolution de l'Assemblée,
- et pour les lois constitutionnelles (25 février 1875).

Le 16 décembre 1875 l'Assemblée nationale l'élut sénateur inamovible, le 70e sur 75, par 299 voix. Il y parla sur les questions militaires, fut nommé général de division le 30 mars 1878, commanda la 1re division du 1er corps, et, le 30 janvier 1882, entra dans le cabinet Freycinet comme ministre de la Guerre.

En raison de l'insuffisance des crédits votés, il prescrivit (5 janvier 1883) l'envoi en congé d'un cinquième de l'effectif, combattit, d'accord avec l'amiral Jauréguiberry, ministre de la Marine, l'expulsion des membres des familles ayant régné sur la France, et donna sa démission, le 28 janvier, à cette occasion.

Lorsque la question d'expulsion des princes revint devant le Sénat, le 22 juin 1886, il s'abstint de prendre part au vote. En mai 1888, dans la discussion de la loi sur le recrutement, il critiqua la réduction de la durée du service et la suppression des dispenses, et proposa, sur le service de trois ans, plusieurs amendements qui furent écartés. Dans la dernière session, il a voté pour le rétablissement du scrutin uninominal (13 février 1889), s'est abstenu sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (18 février), et s'est prononcé pour la proposition de loi sur la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat (29 mars, affaire Boulanger).

Chevalier de la Légion d'honneur du 19 mars 1859, officier du 1er février 1867, grand officier du 4 juin 1884 et grand croix du 8 juillet 1889, il reçut en outre la médaille militaire le 8 juillet 1887.


Né le 15 août 1828 à Chaumeil (Corrèze), mort le 31 mai 1907 à Paris.

Représentant de la Corrèze à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876. Sénateur inamovible de 1876 à 1907. Ministre de la Guerre de 1882 à 1883 et de 1896 à 1898. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 325.)

En 1889, il prend part aux discussions de projets de loi sur le recrutement de l'armée, sur l'administration de l'armée et le service militaire de santé et sur l'augmentation de l'artillerie de campagne.

En 1891, il est nommé président de la Commission de l'armée et à ce titre participe à tous les débats militaires : avancement des sous-lieutenants, régiments régionaux d'infanterie, création d'un régiment d'infanterie divisionnaire.

En 1892 il demande la gratuité en faveur des élèves des grandes Ecoles militaires et traite de l'organisation de l'armée coloniale, ce dernier débat devant se poursuivre l'année suivante.

En 1894, il se fait entendre sur le projet de loi relatif aux modifications à apporter dans l'organisation de l'artillerie et du génie.

En 1895, il participe à la discussion de la proposition de loi portant application du service militaire à l'île de la Réunion et du projet de loi relatif à la fabrication de la conserve de viande nécessaire à la nourriture de l'armée.

Le 29 avril 1896, Jules Méline lui confie le portefeuille de Ministre de la Guerre dans son Gouvernement. A ce titre, il soutient devant la Chambre le budget de son département pour l'exercice 1897 puis pour l'exercice 1898. Il soutient ces mêmes budgets au Sénat. C'est en octobre 1896 qu'il présenta l'armée française reconstituée au tsar Nicolas II à la revue du camp de Chalons. Mais c'est aussi pendant qu'il détenait son portefeuille de Ministre de la Guerre que commença l'agitation qui devait amener la révision du procès Dreyfus. Interpellé à la Chambre et au Sénat sur ses intentions quant à la reprise de ce jugement, il répondit qu'à son sentiment Dreyfus avait été justement condamné et qu'il n'envisageait aucune révision. Les événements lui donnèrent tort. Après la chute du Ministère Méline le 15 juin 1898, cette révision eut lieu. Il fut appelé comme témoin devant la Cour de cassation puis devant le Conseil de guerre de Rennes, où il renouvela les déclarations qu'il avait déjà faites comme Ministre. Il soutint fermement le général Mercier et les chefs d'Etat-major attaqués par la presse, mais son témoignage n'eut pas d'influence sur le procès.

A son banc de sénateur, il continua de s'intéresser à toutes les questions militaires soumises à l'examen de la Haute-Assemblée. En 1902, 1903 et 1904, lorsque vint en discussion le projet de loi sur le recrutement de l'armée, il adjura ses collègues de ne pas voter l'abrogation du service militaire de trois ans. Ce furent ses dernières interventions.

A la séance du 4 juin 1907, le Président Antonin Dubost annonçait son décès à l'Assemblée et prononçait son éloge-funèbre, rappelant que pendant la guerre de 1870-1871, il s'échappa de Metz pour venir se mettre à la disposition du Gouvernement de la Défense Nationale, et la manière dont il sût servir à Beaume-la-Rolande et à Villersexel.