Ernest Arrighi de Casanova de Padoue

1814 - 1888

Informations générales
  • Né le 26 septembre 1814 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 27 mars 1888 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Corse
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Corse
Groupe
Appel au peuple

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 23 juin 1853 au 4 septembre 1870

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Sénateur du second Empire, puis député de 1876 à 1881, né à Paris, le 26 septembre 1814, mort à Paris, le 27 mars 1888, il était le fils de Jean Thomas Arrighi de Casanova qui avait été représentant en 1849 et de Rose Zoé de Montesquiou-fezensac, fille du comte Henri de Montesquiou-Fezensac, chambellan de Napoléon Ier.

Entré en 1833 à l'Ecole polytechnique, d'ou il sortit en 1835 comme officier du génie, il devint lieutenant en premier au 3e régiment de cette arme, puis donna sa démission en 1839. Des lors il fut tenu, comme son père, éloigné des fonctions publiques par la monarchie de Juillet.

Très attaché à la famille Bonaparte, il n'aborda la scène politique qu'après l'avènement de Louis Napoléon à la Présidence. Il fut, en 1849, nommé préfet de Seine-et-Oise, et prêta, comme tel, tout son concours au coup d'Etat de Décembre 1851. Il appartint notamment aux « commissions mixtes» de son département. Il passa de là au Conseil d'Etat, où il resta jusqu'en juin 1853.

Promu alors sénateur, peu de temps avant la mort du duc de Padoue, son père, il fut un des porte-parole attitrés du gouvernement impérial, et fit plusieurs fois partie de la commission de l'Adresse. Vice secrétaire du Sénat en 1856, secrétaire en 1857, il fut nommé ministre de l'Intérieur en mai 1859 : il occupait ce poste au moment de la guerre d'Italie. Il adressa alors aux préfets une circulaire où il affirmait « son dévouement sans réserve à la dynastie ». Il ajoutait que cette dynastie était « la clef de voûte de l'édifice social », et recommandait aux préfets de s'attacher à prévenir et à dissiper les « préoccupations » que pourrait faire naître le départ de l'Empereur. Il contresigna les bulletins et les correspondances officielles de la campagne, ainsi que les décrets d'amnistie du 15 août suivant, et fit remise des avertissements donnés aux journaux. Au mois de novembre, il abandonna son portefeuille à M. Billault, pour raisons de santé, et reçut, comme compensation, la Grand-Croix de la Légion d'honneur. A partir de ce moment, il continua de siéger au Sénat jusqu'au 4 septembre, qui le rendit à la vie privée.

Retiré dans le département de Seine-et-Oise, où il était conseiller général, il devint un des membres les plus militants du Comité de l'Appel au peuple. Le gouvernement du 24 Mai le nomma maire de la commune de Courson. Il était en fonctions lorsqu'il alla haranguer, le 16 mars 1874, à Chiselhurst, le Prince impérial, au nom des fidèles du parti ; il fut, de ce chef, suspendu par le préfet de Seine-et-Oise, M. Limbourg. Après avoir vainement essayé, à deux reprises, de se faire élire à l'Assemblée nationale dans Seine-et-oise, - la première fois il avait échoué avec 45,000 voix contre M. Senard, républicain conservateur, la seconde fois contre M. Valentin, - il se retourna vers les électeurs de la Corse, et le 20 février 1876, il fut élu député de l'arrondissement de Calvi, comme conservateur bonapartiste : il avait réuni 2,535 voix sur 4,848 votants et 6,493 inscrits; ses deux concurrents étaient MM. Savelli (1,306 voix) et Graziani (989). Il siégea au groupe de l'appel au peuple, s'associa à l'acte du Seixe-Mai, et soutint, avec la minorité, le ministère du duc de Broglie.

Aux élections du 14 octobre 1877, la même circonscription le réélut à la Chambre par 3,420 voix sur 4,737 votants et 6,548 inscrits; il s'était présenté en même temps dans Seine-et-Oise où il avait été battu par M. Carrey, un des 363. Dans la législature de 1877-1881, le duc de Padoue vota contre les divers ministères de gauche qui furent appelés aux affaires; il se prononça:

- contre l'amnistie,
- contre le retour du Parlement à Paris ,
- contre l'article 7,
- contre l'application des lois existantes aux congrégations non autorisées,
- contre le rétablissement du divorce, etc.

Un assez grave incident fut soulevé à son sujet en juin 1880 devant la Chambre des députés ; accusé d'avoir profité d'une double inscription de domicile pour voter deux fois, à Paris et à Rambouillet, Il fut l'objet d'une demande de poursuites que l'Assemblée accorda. Mais le duc de Padoue bénéficia de l'amnistie du 14 juillet, et l'affaire n'eut pas de suites. Il mourut année suivante.