Aldebert, Joseph, Dominique Pineton de Chambrun

1821 - 1899

Informations générales
  • Né le 19 novembre 1821 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 6 février 1899 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IIe législature
Mandat
Du 21 juin 1857 au 7 mai 1863
Département
Lozère
Groupe
Indépendant
Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 31 mai 1863 au 27 avril 1869
Département
Lozère
Groupe
Tiers-parti
Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 mai 1869 au 4 septembre 1870
Département
Lozère
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Lozère
Groupe
Centre droit

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 30 janvier 1876 au 4 janvier 1879

Biographies

Député au Corps législatif de 1857 à 1870, représentant à l'Assemblée nationale de 1871, sénateur de 1876 à 1879, né à Paris, le 19 novembre 1821, il est issu d'une ancienne famille noble de la Manche.

Il fit son droit, devint en 1850 sous-préfet de Toulon, en 1851 sous-préfet de Saint-Etienne, se rallia au coup d'Etat et à l'Empire, qu'il servit comme préfet du Jura, et quitta l'administration en octobre 1854.

Membre du conseil général de la Lozère pour le canton de Villefort, il entra au Corps législatif, le 22 juin 1857, ayant été élu par l'unique circonscription du département, comme candidat officiel, avec 18,562 voix (26,924 votants, 37,585 inscrits), contre 8,314 à M. Desmolles, député sortant.

M. de Chambrun fit partie, dans cette législature, de la majorité; il perdit aux élections de 1863 l'appui de l'administration, mais il battit le candidat officiel, M. Joseph Barrot, avec 17,871 voix contre 9,405, se jeta dans l'opposition dynastique, et prit une part assez active aux travaux des bureaux et des commissions.

Réélu le 24 mai 1869, par 17,887 voix (32,414 votants, 40,208 inscrits), contre M. Barrot, candidat officiel, 14,468, il s'associa aux manifestations du tiers-parti, et fut, en juillet 1869, un des signataires de l'amendement des 45 et de l'interpellation des 116. Au mois d'avril 1870, il se signala par une proposition tendant à faire soumettre le plébiscite à l'adoption préalable du Corps législatif et du Sénat : cette motion ayant été rejetée, il écrivit au journal la Presse qu'il s'abstiendrait de participer à cet acte, « le plébiscite du 8 mai 1870 étant la négation du gouvernement parlementaire ».

« M. de Chambrun, dit une biographie, était célèbre au Corps législatif par un album de trente gravures sur bois qu'il avait commandé pour le distribuer à ses électeurs, et où il était représenté dans toutes les phases de sa vie préfectorale et parlementaire. On le voyait soignant avec madame la comtesse de Chambrun des cholériques, recevant des solliciteurs, distribuant des secours aux nécessiteux, dînant avec des ouvriers, posant la première pierre d'une église, assistant comme parrain au baptême d'une cloche, et réprimant, le pistolet au poing, des insurrections démagogiques. »

Elu, le 8 février 1871, représentant de la Lozère, à l'Assemblée nationale, le 2e sur 3, par 12,227 voix (25,502 votants, 42,096 inscrits), M. de Chambrun, qui avait protesté contre la dissolution des conseils généraux, siégea au centre droit et vota avec les orléanistes de l'Assemblée :

- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour le pouvoir constituant,
- contre le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour le septennat,
- pour la loi des maires,
- pour le ministère de Broglie,
- contre la dissolution,
- contre les amendements Wallon et Pascal Duprat
- et contre l'ensemble des lois constitutionnelles.

Il prit, d'ailleurs, peu de part, comme orateur, aux travaux de l'Assemblée. Auteur de quelques amendements à divers projets de loi, il les réunit sous le titre de Fragments politiques (1872). Il publia aussi : De l'institution d'une régence (1874).

M. de Chambrun fut élu, le 30 janvier 1876, sénateur de la Lozère par 145 voix sur 247 votants. Il siégea au Sénat dans la droite monarchiste, vota (1877) la dissolution de la Chambre, et s'associa à tous les votes des conservateurs de la Chambre haute, jusqu'au renouvellement partiel de 1879. On a encore de lui : Nos historiens, Guizot, Tocqueville, Thiers (1888), Etudes politiques et littéraires (1888).


Né le 19 novembre 1821 à Paris, mort le 6 février 1899 à Paris-7e.

Représentant de la Lozère à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876
Sénateur de la Lozère de 1876 à 1879.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 2, p. 31).

Ne s'étant pas représenté au renouvellement sénatorial du 5 janvier 1879, il vécut à l'écart de la politique, reprit ses études de philosophie, d'histoire et de critique musicale, et sous l'impulsion de sa femme, se voua aux questions sociales. Il avait épousé Marie-Jeanne Godart-Desmarest, fille du Directeur de la cristallerie de Baccarat, dont il devint à son tour Directeur. C'est avec l'aide de cette femme charitable, qui était par ailleurs poète et artiste, qu'il créa les institutions patronales qui lui valurent un grand prix à l'Exposition universelle de 1889. Ayant décidé conjointement d'employer leur fortune « pour Dieu et pour les pauvres», ils s'efforcèrent de rapprocher les diverses classes et de réaliser la paix sociale.

Dans ce but, il fonda trois chaires d'économie sociale: à l'Ecole libre des sciences politiques, à la Sorbonne et à l'Ecole de Droit. Mais son œuvre la plus importante reste l'instauration du Musée social, centre d'études et de documentation, qui fut inauguré le 25 mars 1895 par Alexandre Ribot et Jules Simon. Il l'entretint sa vie durant et lui légua à sa mort une fortune considérable.

On lui doit des ouvrages d'esthétique, de philosophie et de musique. Wagner fut un de ses principaux inspirateurs. Outre les ouvrages cités par ROBERT ET COUGNY, il fit paraître en 1893 : Aux Montagnes d'Auvergne, mes conclusions sociologiques.

Il mourut le 6 février 1899 à Paris-7e, âgé de 78 ans. Il avait perdu la compagne de sa vie le 27 juillet 1891.