Barema, Kissourou Bocoum

1914 - 1973

Informations générales
  • Né le 1er janvier 1914 à Mopti (Soudan)
  • Décédé le 3 mars 1973 à Quizanbougou-bamako (Mali)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 8 juillet 1956 au 8 décembre 1958
Département
Soudan
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance et du RDA
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 9 décembre 1958 au 15 juillet 1959
Département
Soudan

Biographies



Né en 1914 à Mopti (Soudan)

Décédé le 3 mars 1978 à Quinzambougou-Bamako (Mali)

Député du Soudan de 1956 à 1958

Né dans une famille d'origine Peulh, Barema Bocoum fait ses études primaires à Mopti. Il réussit son certificat d'études primaires en 1930 et passe, ensuite, trois années à l'Ecole primaire supérieure de Bamako. En 1936, il obtient, à l'Ecole Normale William Ponty de Gorée, au Sénégal, un diplôme de comptable. Il entre, alors, dans les services administratifs de l'Afrique Occidentale française, et devient, après la guerre, chef de bureau des services financiers et comptables.

Il commence une carrière politique en 1946 en entrant au Rassemblement démocratique africain, et est élu conseiller municipal de Bamako en avril 1952. En 1955, il revient à Mopti où il est comptable du Trésor à la paierie. Il y exerce aussi la fonction de Secrétaire général de la section du R.D.A. En 1956, il devient maire de Mopti.

En janvier 1956, aux élections législatives, Barema Bocoum figure en troisième position sur une liste d'Union soudanaise, constituée par le R.D.A. et apparentée à l'Union démocratique et socialiste de la Résistance. Dans le territoire du Soudan, pour quatre sièges à pourvoir, cinq listes sont en présence. Sur 1 075 645 inscrits, il y a 438 502 votants et 433 029 suffrages exprimés. La liste d'Union soudanaise arrive en tête, avec 215 519 voix, et a deux élus, Mamadou Konaté et Mamadou Keita dit Modibo, tous deux instituteurs. Elle est suivie par la liste du parti progressiste soudanais, apparentée à la S.F.I.O., avec 161 911 voix, qui a également deux élus. Les trois dernières listes sont nettement distancées.

La mort, en juin, de Mamadou Konaté entraîne une élection législative partielle le 8 juillet. Elle se fait non comme en janvier, au scrutin proportionnel avec apparentements, mais au scrutin majoritaire uninominal à un tour. Barema Bocoum est candidat pour l'Union soudanaise. Dans sa profession de foi, il énonce les deux principes de son engagement : « Union de tous les Soudanais, africains et métropolitains dans une fraternelle et loyale collaboration. Lutte pour l'émancipation politique, économique, sociale et culturelle dans le cadre d'une Union française fondée sur l'égalité des droits et des devoirs ». Les abstentions sont importantes : sur 1 072 957 inscrits, il n'y a que 258 315 votants et 255 621 suffrages exprimés. Le candidat du R.D.A. arrive en première position avec 159 441 voix, soit 62,4 % du total, devançant son concurrent du parti soudanais progressiste qui obtient 88 719 voix. Barema Bocoum est élu.

Son élection est validée le 31 octobre 1956. Il est nommé membre de la Commission des boissons et de la Commission des moyens de communication et du tourisme. Il intervient peu dans les débats. Le 6 octobre 1957, cependant, il est le porte-parole du R.D.A. dans la discussion du projet de loi portant ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom. Il plaide pour que l'Europe soit la « chance » d'une communauté franco-africaine : « Nous tenons en conséquence, déclare-t-il, à avoir l'assurance qu'il s'agit bien d'un complément destiné à accélérer l'expansion des territoires d'outre-mer et non à servir de prétexte à une diminution des investissements de la France (...) l'Afrique s'achemine vers sa majorité politique (...) »

Le 1er juin 1958, il vote la confiance au Général de Gaulle sur son programme et sa politique. Son influence politique s'accroît. Membre du comité directeur du R.D.A., il est, depuis 1957, conseiller général. A l'automne 1958, Barema Bocoum exerce la responsabilité des relations extérieures au Bureau national du R.D.A. Il devient sénateur de la Communauté.


BOCOUM (Barema, Kissourou)
Né en 1914 à Mopti (Haut-Sénégal-Niger)
Décédé le 3 mars 1978 à Quinzambougou (Mali)

Député du Soudan de 1958 à 1959

(Pour la première partie de la biographie, voir le Dictionnaire des parlementaires de la IVème République, tome 2, p. 412-413)

Elu député sous la bannière de l’Union soudanaise lors d’une élection partielle le 8 juillet 1956, Barema Bocoum a voté le 1er juin 1958 la confiance au général de Gaulle, tant sur son programme que sur sa politique. Il continue donc de siéger comme non inscrit dans la nouvelle Assemblée nationale, comme député du Soudan français (appellation qui succède à celle du Haut-Sénégal-Niger de 1920 à 1958), en application de l’article 4 de l’ordonnance du 17 octobre 1958, et ce jusqu’au 15 juillet 1959. Il n’intervient pas en séance, pas plus qu’il ne prend part au vote sur la déclaration de politique générale du gouvernement Debré (16 janvier 1959) ni à ceux des 28 mai et 3 juin 1959 concernant le règlement de l’Assemblée nationale.
Barema Bocoum est, au début de la Vème République, une personnalité politique de premier plan dans ce qui va devenir, en 1960, la République du Mali. Son ascension n’est nullement contrariée par l’indépendance. Il exerce des responsabilités au sein du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), comme secrétaire aux relations extérieures de son bureau politique (1958). Notable local (il est maire de Mopti depuis 1956, puis conseiller général du Soudan français en 1957), c’est aussi un parlementaire au parcours étoffé : sénateur de la Communauté en 1958, il est député l’année suivante à l’Assemblée de la Fédération du Mali présidée par Léopold Sedar Senghor, qui unit le Sénégal et la République soudanaise. Après la sécession du Sénégal, il est réélu député dans la première Assemblée nationale de la nouvelle République du Mali (1960). Ce parcours débouche sur des responsabilités ministérielles, à la Présidence, comme chargé des affaires étrangères (1960), puis comme ministre de l’intérieur, en 1964.
De multiples distinctions nationales (ordre national du Mali) et africaines (Côte d’Ivoire, Haute-Volta, Dahomey, Mauritanie, Niger, Sénégal) témoignent de l’importance de son parcours.