Louis, Bernard Bonjean

1804 - 1871

Informations générales
  • Né le 4 décembre 1804 à Valence (Drôme - France)
  • Décédé le 24 mai 1871 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Drôme
Groupe
Droite

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 16 février 1855 au 4 septembre 1870

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à l'Assemblée constituante de 1848, et sénateur du second Empire, né à Valence (Drôme), le 4 décembre 1804, mort à Paris, le 24 mai 1871, il était originaire de la Savoie.

Il vint à Paris faire son droit, fut reçu docteur (1830), prit part à la révolution de Juillet, et se destina à l'enseignement du droit; il y renonça après avoir concouru, sans succès, pour une chaire à la Faculté, et acheta (1838) une charge d'avocat aux conseils du roi et à la Cour de cassation. Divers travaux de jurisprudence, un Traité des actions (1841-1844), une Traduction des Institutes de Justinien, etc., le mirent en réputation.

Il entra dans la politique en 1848. Sur une profession de foi républicaine, il se fit élire, le 23 avril, représentant de la Drôme, le 1er sur 8, par 60,836 voix (76,005 votants, 92,501 inscrits), prit place néanmoins à la droite de l'Assemblée, et devint l'interprète des sentiments conservateurs et catholiques qui animaient la majorité, en dénonçant, dès le 16 mai 1848, le préfet de police Caussidière, qui donna sa démission le lendemain, et contre qui des poursuites furent votées trois mois après, et en appelant sur les circulaires de M. Carnot, ministre de l'Instruction publique, le blâme de l'Assemblée. Bonjean vota :

- 26 mai 1848, pour le bannissement de la famille d'Orléans;
- 9 août, pour le rétablissement du cautionnement;
- 26 août, pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière;
- 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps;
- 7 octobre, contre l'amendement Grévy ;
- 2 novembre, contre le droit au travail;
- 25 novembre, pour l'ordre du jour : « Le général Cavaignac a bien mérité de la patrie »;
- 12 janvier 1849, pour la proposition Rateau;
- 22 janvier, pour le renvoi des accusés du 15 mai devant la haute Cour;
- 21 mars, pour l'interdiction des clubs;
- 16 Avril, pour les crédits de l'expédition de Rome;
- 18 mai, contre l'abolition de l'impôt des boissons.
Non réélu à la Législative, bien qu'il eût, le 13 mai 1849, posé sa candidature dans la Drôme, et qu'au mois de mars 1850, il eût obtenu à Paris, dans une élection complémentaire, 125,000 voix, il n'en continua pas moins à se mêler à la politique, se rapprocha de plus en plus de l'Elysée, et fut même appelé par le président, au début de l'année 1851, à prendre le portefeuille de l'Agriculture et du Commerce; mais il ne le garda que du 9 au 24 janvier.

Il applaudit au coup d'Etat, fut compris parmi les membres du conseil d'Etat réorganisé (1852), et présida la section de l'intérieur. Puis, il entra dans la magistrature impériale, devint premier président de la Cour de Riom (1863) et président de chambre à la Cour de cassation (1865).

Le 16 février 1855, il avait été nommé sénateur. On remarqua alors que ses opinions conservatrices prirent une teinte libérale, qui le mit parfois en contradiction avec la grande majorité de ses collègues : ainsi, en 1864, dans la discussion de l'adresse, il plaida la cause de la Pologne, et, en 1866, il fit, dans un discours qui eut quelque retentissement, le procès du pouvoir temporel. Enfin, il intervint dans le débat soulevé par le sénatus-consulte du 8 septembre 1869 en proposant un amendement qui avait pour objet de modifier les attributions du Sénat et même son mode de recrutement. L'amendement fut rejeté, et peu s'en fallut qu'on ne lui opposât la question préalable.
Après le 4 septembre 1870, Bonjean resta à Paris et prit part, comme garde national, à la défense de la capitale assiégée. Compris sous la Commune, parmi les personnes arrêtées comme otages, il fut enfermé à Mazas; après d'inutiles pourparlers tentés auprès de Thiers pour l'échange de ces prisonniers contre Blanqui, détenu alors en Bretagne au fort du Taureau, Bonjean fut compris dans l'exécution des otages fusillés à la Roquette par les troupes de la Commune, le 24 mai 1871.

On doit à Bonjean, outre ses ouvrages juridiques, un certain nombre d'écrits politiques: Du pouvoir temporel et de la papauté (1862), Révision et Conservation du cadastre, Péréquation de l'impôt, etc. - Grand officier de la Légion d'honneur au 14 août 1862.