Raoul, Jean, Vincent Borra

1896 - 1988

Informations générales
  • Né le 14 août 1896 à Bône (Algérie)
  • Décédé le 28 février 1988 à Nice (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 14 août 1896 à Bône (Constantine)

Décédé le 28 février 1988 à Nice (Alpes-Maritimes)

Membre de la Première et de la Seconde Assemblée nationale Constituante (Constantine)

Député de Constantine de 1946 à 1951

D'une famille d'origine corse établie en Algérie, Raoul Borra est le fils d'un chef de gare de Mondovi. Après ses études à l'Ecole normale de Constantine, il est nommé instituteur à Bône. Au cours de la Première Guerre mondiale, il combat dans les rangs du 3e bis régiment de zouaves, est l'objet de deux citations et reçoit la Croix de guerre.

Après sa démobilisation, il s'engage à fond dans le militantisme politique au sein de la S.F.I.O. où il occupe successivement les fonctions de secrétaire de la Fédération socialiste du département de Constantine et du département de Bône. Parallèlement, il joue un rôle important dans le syndicat national des instituteurs et crée les sections de Guelma et de Bône. En juin 1938, il participe au congrès socialiste de Royan.

Pendant l'Occupation, Raoul Borra est relevé de ses fonctions d'instituteur par le gouvernement de Vichy. Il prend alors une part active dans la Résistance, en particulier dans la région de Bône. En 1944, ayant retrouvé ses fonctions de secrétaire de la Fédération départementale socialiste, il est délégué au congrès socialiste extraordinaire, qui se tient à Paris en novembre.

Les élections municipales de juillet-août 1945 le portent à la mairie de Bône, à l'unanimité des deux collèges européen et musulman, et le 23 septembre suivant il est élu conseiller général. A la municipalité de Bône, son équipe s'attache particulièrement au ressassement des sinistrés, au développement des équipements scolaires et sanitaires.

Le 21 octobre 1945, Raoul Borra est élu député de Constantine et du territoire de Touggourt à la Première Assemblée Constituante. La S.F.I.O., dont il était tête de liste, ayant obtenu 23 073 voix sur 66 821 suffrages exprimés, est devancée par la liste de « concentration républicaine» avec 24 688 voix. Il est nommé membre de la Commission de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale, au nom de laquelle il intervient en faveur des prisonniers politiques musulmans. Le 31 décembre 1945, il est désigné comme juré à la Haute Cour de justice.

Raoul Borra se prononce en faveur des lois de nationalisation et pour le premier projet de constitution. II intervient lors des débats sur le projet de loi portant dévolution des biens des entreprises de presse, étant lui-même à cette époque directeur de l'Est républicain, de Bône.

Il est réélu, le 2 juin 1946, à la Seconde Assemblée nationale Constituante, avec 18 405 voix sur 72 023 suffrages exprimés, mais derrière son principal adversaire, le docteur Pantaloni dont la liste de « Concentration républicaine» obtient 20 526 suffrages. Les opérations électorales du département de Constantine sont ensuite longuement examinées à l'Assemblée au cours de débats où Raoul Borra conteste la validation de son concurrent.

Les élections législatives du 10 novembre 1946 le conduisent de nouveau à la Chambre comme député de Constantine. Il est le seul élu de la liste S.F.I.O. qui obtient 14 226 voix sur 72 423, tandis que la liste de l'Union républicaine, avec 46 955 voix, obtient trois élus, René Mayer, Jacques Augard et Paul Pantaloni dont Raoul Borra conteste une nouvelle fois la validation.

Inscrit au groupe socialiste, il fait partie de la Commission de l'intérieur pendant toute la législature, de la Commission de la marine marchande en 1947 et de la commission de la presse de 1948 à 1950. Il participe très activement aux travaux de la Chambre, notamment sur la fonction publique, les collectivités locales et l'administration de l'Algérie. En tant que membre de la Commission de la presse, il participe à l'élaboration du statut réclamé par la profession et soutient le texte préparé par son collègue Robert Bichet, rejeté en commission, à une voix de majorité, par la coalition des communistes, des radicaux et des modérés, le 16 juin 1949.

Au cours de la législature, il vote pour le statut de l'Algérie, proposé le 27 août 1947, pour la nationalisation des écoles des Houillères, le 15 mai 1948, pour l'acceptation du plan Marshall, le 7 juillet 1948, pour le statut du Conseil de l'Europe et la ratification du pacte Atlantique, en juillet 1949, pour la réforme électorale, en mai 1951.

Lors des élections municipales d'octobre 1947, Raoul Borra est battu par Paul Pantaloni, son adversaire de toujours soutenu par le R.P.F., à qui il doit céder la mairie de Bône. Une nouvelle fois candidat de la S.F.LO. aux élections législatives du 17 juin 1951 à Constantine, il perd son siège, avec 11 341 voix sur 81 959 suffrages exprimés, les électeurs s'étant portés sur les listes de René Mayer et Paul Pantaloni, du Rassemblement des groupes républicains et indépendants, et du R.P.F. C'est de nouveau sans succès qu'il conduit une liste socialiste aux élections municipales de Bône en avril 1953.