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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

SOMMAIRE

PRÉSIDENCE

DE

M.

RAYMOND

FORNI

1. Solidarité et renouvellement urbains. - Suite de la discussion, après déclaration d'urgence, d'un projet de loi (p. 1913).

DISCUSSION

DES ARTICLES (suite) (p. 1913)

Article 3 (suite) (p. 1913)

ARTICLE

L. 123-1 DU

CODE DE L'URBANISME (suite) (p. 1913)

MM. Daniel Marcovitch, le président.

Amendement no 112 de la commission de la production : MM. Patrick Rimbert, rapporteur de la commission de la production ; Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement. Adoption.

Amendement no 852 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

A mendements nos 1197 de M. Cacheux et 476 de M. Daubresse : MM. Christophe Caresche, Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet de l'amendement no 1197 ; adoption de l'amendement no 476 rectifié.

L'amendement no 723 de M. Poignant n'a plus d'objet.

Amendement no 1286 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 1174 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 113 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

A mendement no 572 de M. Sarrre : MM. Daniel Marcovitch, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Christophe Caresche. - Adoption.

ARTICLE

L. 123-2 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1915)

Amendement no 114 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Les amendements nos 1196 de M. Cacheux, 590 de

M. Delnatte, 473 de M. Daubresse, 1175 de

M. Marchand, 616 de M. Santini, 982 de M. Chabert, 745 de M. Cacheux et 1342 de M. Pinte n'ont plus d'objet.

ARTICLE

L. 123-3 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1915)

Amendements identiques nos 617 de M. Santini et 854 de M. Carrez : MM. Jean-Marie Morisset, Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, le président, Jacques Myard, Alain Cacheux. - Rejet.

Amendement no 115 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 116 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Jean-Michel Marchand. - Adoption.

L'amendement no 1176 de M. Marchand n'a plus d'objet.

Amendement no 1177 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 979 de M. Chabert : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

ARTICLE

L. 123-4 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1917)

Amendement no 618 de M. Santini : MM. Germain Gengenwin, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

ARTICLE

L. 123-6 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1917)

Amendement no 983 de M. Chabert : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 474 de M. Daubresse : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 117 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

ARTICLE

L. 123-7 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1918)

Amendements nos 413 de M. Doligé, 74 de M. Colombier, 412 de M. Doligé et 956 de M. Estrosi : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

ARTICLE

L. 123-8 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1918)

Amendement no 907 de M. Vachez : MM. Daniel Vachez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 1178 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 118 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

ARTICLE

L. 123-10 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1919)

Amendement no 119 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

ARTICLE

L. 123-11 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1919)

Amendement no 120 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 121 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

ARTICLE

L. 123-12 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1919)

Amendement no 122 rectifié de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

L es amendements nos 742 de M. Cacheux, 557 de M. Delattre et 744 et 743 de M. Cacheux n'ont plus d'objet.

ARTICLE

L. 123-13 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1920)

Amendement no 123 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 472 de M. Daubresse : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 855 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 124 corrigé de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 125 corrigé de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 126 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

APRÈS L'ARTICLE

L. 123-13 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1921)

Amendement no 1179 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.


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ARTICLE

L. 123-15 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1922)

Amendement no 127 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

ARTICLE

L. 123-16 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1922)

Amendement no 749 de M. Cacheux : MM. Alain Cacheux, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Amendement no 128 de la commission : MM. le rapporteur, Michel Vaxès, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

ARTICLE

L. 123-17 DU

CODE DE L'URBANISME (p. 1922)

Amendement no 1180 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 984 de M. Chabert : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Alain Cacheux. - Retrait.

Amendement no 129 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 921 de M. Poujade : MM. Robert Poujade, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

A mendements nos 131 de la commission et 748 de M. Cacheux : M. le rapporteur. - Retrait de l'amendement no 131.

M. Alain Cacheux. - Retrait de l'amendement no 748.

Amendement no 132 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 922 de M. Poujade : MM. Robert Poujade, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 133 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 130 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 3 modifié.

Après l'article 3 (p. 1925)

Amendement no 906 de M. Blazy : MM. Jean-Pierre Blazy, l e rapporteur, le secrétaire d'Etat, Jean-Michel Marchand. - Adoption.

Article 4 (p. 1925)

MM. Henri Nayrou, André Vauchez.

Amendement no 490 de M. Warhouver : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 134 de la commission : MM. Henri Nayrou, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 477 de M. Daubresse : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Adoption de l'article 4 modifié.

Article 5 (p. 1927)

Amendement no 619 de M. Santini : MM. Jacques Myard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 987 de M. Chabert : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 1218 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 1412 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 986 de M. Chabert : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 620 de M. Santini : MM. Jacques Myard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 1438 de M. Poignant : M. Serge Poignant.

Amendement no 1439 de M. Poignant : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Jacques Myard, Alain Cacheux, Serge Poignant. - Rejet des amendements nos 1438 et 1439.

Amendements identiques nos 496 de M. Deprez et 621 de M. Santini : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 1366 de M. Marchand et amendements identiques nos 856 de M. Carrez et 1440 de M. Poignant :

M M. Jean-Michel Marchand, Gilles Carrez, Serge P oignant, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Alain Cacheux, Jacques Myard. - Rejet des amendements.

Amendement no 622 de M. Santini : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 985 de M. Chabert : MM. Henry Chabert, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 623 de M. Santini : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendements identiques nos 13 de M. Inchauspé, 374 de M. Bacquet et 456 de M. Michel Bouvard : MM. Michel Bouvard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait des amendements.

Amendement no 135 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendements identiques nos 857 de M. Carrez et 1441 de M. Poignant : MM. Gilles Carrez, Serge Poignant, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Eric Doligé, Alain Cacheux. Rejet.

Amendement no 923 de M. Poujade : MM. Robert Poujade, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 988 de M. Chabert : MM. Henry Chabert, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement no 988 rectifié.

Adoption de l'article 5 modifié.

Article 6 (p. 1934)

A mendement de suppression no 858 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 1181 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Gilles Carrez. - Rejet.

Amendement no 977 de M. Chabert : M. Henry Chabert. Retrait.

Amendement no 751 de M. Cacheux : M. Alain Cacheux. Retrait.

Amendements identiques nos 136 de la commission et 750 de M. Cacheux : M. Alain Cacheux. - Retrait de l'amendement no 750.

MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur. - Retrait de l'amendement no 136.

Amendement no 137 de la commission : MM. Alain Cacheux, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 6 modifié.

Après l'article 6 (p. 1937)

Amendement no 138 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Article 7 (p. 1937)

Amendement de suppression no 664 de M. Santini : MM. Jacques Myard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 989 de M. Chabert : MM. Henry Chabert, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Amendement no 1470 du Gouvernement : MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur. - Adoption.

Les amendements nos 139 de la commission, 1183 et 1184 de M. Marchand et 140 et 141 de la commission n'ont plus d'objet.

Adoption de l'article 7 modifié.

Après l'article 7 (p. 1938)

Amendements identiques nos 627 de M. Santini et 978 de M. Chabert : MM. Jacques Myard, Henry Chabert, le secrétaire d'Etat. - Retrait de l'amendement no 978.

M. Jacques Myard. - Retrait de l'amendement no 627.

Amendement no 1189 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Article 8 (p. 1939)

Amendement no 142 rectifié de la commission : MM. Daniel Marcovitch, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 143 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 144 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 145 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 146 de la commission : M. le rapporteur. Adoption.

Adoption de l'article 8 modifié.

Après l'article 8 (p. 1940)

Amendement no 478 de M. Daubresse : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 1283 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendements identiques nos 378 de M. Bacquet, 455 de M. Michel Bouvard et 891 de M. Inchauspé, et amendements nos 585 et 584 de M. Delattre, 941 de M. Brottes et 1406 de M. Ollier : MM. Michel Bouvard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait des amendements identiques.

MM. Jean Proriol, Michel Bouvard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait des amendements nos 585, 584, 941 et 1406.

Article 9 (p. 1942)

Amendement de suppression no 665 de M. Santini : MM. Jacques Myard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Adoption de l'article 9.

Article 10. - Adoption (p. 1942)

Après l'article 10 (p. 1942)

Amendement no 147 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 1126 du Gouvernement : MM. le secrétaire d'Etat, le rappporteur, Michel Bouvard, le président. Adoption de l'amendement no 1126 rectifié.

Article 11 (p. 1943)

Amendements de suppression nos 497 de M. Deprez, 574 de M. Sarre et 666 de M. Santini : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 1041 de M. Nayrou : MM. Alain Cacheux, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 148 de la commission : MM. Yves Dauge, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 1185 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Amendement no 1186 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

A mendement no 940 de M. Kucheida : MM. Alain Cacheux, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 11 modifié.

Après l'article 11 (p. 1945)

Amendement no 1420 du Gouvernement : MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur. - Adoption.

Amendement no 149 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Daniel Marcovitch. - Retrait.

Article 12 (p. 1945)

Amendement no 667 de M. Santini : MM. Eric Doligé, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 150 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 151 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 152 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 153 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 12 modifié.

Article 13 (p. 1946)

Amendement no 668 de M. Santini : MM. Eric Doligé, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 1187 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 797 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Henry Chabert, Eric Doligé, Alain Cacheux. - Rejet.

A mendements nos 976 de M. Chabert et 1188 de

M. Marchand : MM. Henry Chabert, Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Gilles Carrez. - Rejets.

Amendement no 860 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le président, Henry Chabert, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Adoption de l'article 13.

Article 14 (p. 1950)

Amendement no 1101 de M. Vaxès : MM. Michel Vaxès, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Eric Doligé. - Adoption.

Amendement no 861 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendements nos 154 de la commission et 752 corrigé de M. Cacheux : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. Adoption de l'amendement no 154.

M. Alain Cacheux. - Retrait de l'amendement no 752 corrigé.

Amendement no 990 de M. Chabert : MM. Henry Chabert, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 798 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Alain Cacheux, Eric Doligé, Jean-Michel Marchand. - Rejet.

Amendement no 479 de M. Daubresse : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Adoption de l'article 14 modifié.

M. le président.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Suspension et reprise de la séance (p. 1953)

Article 15 (p. 1953)

MM. Yves Dauge, Robert Poujade.

Amendement de suppression no 924 de M. Poujade : MM. Robert Poujade, le rapporteur. - Retrait.

Amendement no 155 de la commission : M. le rapporteur. Retrait.

Amendement no 925 de M. Poujade : MM. Robert Poujade, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Alain Cacheux. Adoption.

Amendement no 862 de M. Carrez : M. Gilles Carrez. Retrait.

Amendements nos 909 de M. Dauge et 926 de M. Poujade. Adoption de l'amendement no 909 ; l'amendement no 926 n'a plus d'objet.

Amendement no 1297 de M. Poujade : MM. Robert Poujade, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 15 modifié.

Article 16 (p. 1956)

Amendement no 863 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 156 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 157 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Jean-Michel Marchand. - Adoption.

Amendements identiques nos 158 de la commission, 480 de M. Daubresse et 753 de M. Cacheux : MM. Alain Cacheux, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 16 modifié.

Article 17 (p. 1958)

Amendement no 159 de la commission : M. le rapporteur. Adoption.

Adoption de l'article 17 modifié.

Article 18 (p. 1958)

Amendement no 160 de la commission : M. le rapporteur. Adoption.

A mendements nos 161 et 162 de la commission. - Adoption.

Adoption de l'article 18 modifié.

Article 19 (p. 1958)

Amendements identiques nos 163 de la commission, 669 de M. Santini et 865 de M. Carrez : MM. le rapporteur, les ecrétaire d'Etat, Gilles Carrez, Serge Poignant. - Adoption.

Amendement no 164 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 864 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 165 de la commission : M. le rapporteur. Adoption.

Amendement no 866 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Adoption de l'article 19 modifié.

Après l'article 19 (p. 1960)

Amendements identiques nos 166 de la commission, 14 de M. Inchauspé, 375 de M. Bacquet et 427 de M. Michel Bouvard : MM. le rapporteur, Michel Bouvard, le président, Jean-Michel Marchand. - Adoption.

M. le secrétaire d'Etat.

L'amendement no 423 corrigé de M. Grégoire n'a plus d'objet.

Article 20 (p. 1961)

M. Jean-Claude Daniel.

Amendement no 883 de M. Santini : MM. Pierre Cardo, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 481 de M. Daubresse : M. Gilles Carrez. Rejet.

Amendement no 167 de la commission : M. le rapporteur. Adoption.

Amendements identiques nos 560 de M. Delattre et 1191 de

M. Marchand : MM. Pierre Cardo, Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 996 de M. Chabert : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 927 de M. Poujade : MM. Robert Poujade, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 800 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur.

Sous-amendement de M. Rimbert : MM. Gilles Carrez, le secrétaire d'Etat. - Adoption du sous-amendement oral et de l'amendement no 800 modifié.

Amendements nos 754 de M. Cacheux et 168 de la commission : MM. Alain Cacheux, le rapporteur. - Retrait de l'amendement no 754.

M. le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement no 168.

Amendement no 169 de la commission : MM. Pierre Cohen, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 799 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Amendement no 867 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Pierre Cardo, Alain Cacheux. - Rejet.

Amendement no 170 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendements identiques nos 482 de M. Daubresse et 559 de M. Bussereau : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 171 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 586 de M. Bussereau et amendements identiques nos 483 rectifié de M. Daubresse et 1190 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Adoption de l'article 20 modifié.

Après l'article 20 (p. 1967)

Amendement no 1424 de M. Bianco : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - L'amendement n'a plus d'objet.

Amendements identiques nos 376 de M. Bacquet, 428 de M. Michel Bouvard et 889 de M. Inchauspé, et amendements identiques nos 377 de M. Bacquet, 429 de M. Michel Bouvard, 890 de M. Inchauspé et 916 de M. Brottes : MM. Michel Bouvard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet des amendements identiques nos 376, 428 et 889.

MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet des amendements identiques nos 377, 429, 890 et 916.

Amendement no 431 de M. Michel Bouvard et amendements identiques nos 19 de M. Inchauspé, 380 de M. Bacquet et 432 de M. Michel Bouvard : MM. Michel B ouvard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Henri Nayrou. - Rejet des amendements.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Amendements identiques nos 379 de M. Bacquet et 430 de M. Michel Bouvard : MM. Michel Bouvard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Henri Nayrou. - Rejet.

Amendement no 915 corrigé de M. Blazy : MM. Jean-Pierre Blazy, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Jean-Michel Marchand. - Adoption.

Amendement no 561 de M. Delattre : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 562 de M. Delattre. - Rejet.

Amendement no 892 de M. Santini. - Rejet.

Amendement no 801 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 913 de M. Marcovitch : M. Daniel Marcovitch. - Retrait.

Amendements identiques nos 910 de M. Dauge et 928 corrigé de M. Poujade : MM. Yves Dauge, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 1284 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 172 rectifié de la commission : MM. Yves Dauge, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 912 de M. Cohen : MM. Pierre Cohen, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Article 21 (p. 1971)

Amendements de suppression nos 502 de M. Proriol et 670 de M. Santini : MM. Jean Proriol, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 188 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 189 de la commission : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 484 de M. Morisset : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 498 de M. Deprez : MM. Jean-Marie Morisset, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Adoption de l'article 21 modifié.

Après l'article 21 (p. 1973)

Amendement no 975 de M. Brunhes : MM. Jacques Brunhes, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Gilles Carrez, Daniel Marcovitch. - Adoption.

Amendement no 1314 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Alain Cacheux. - Retrait.

Amendement no 974 de M. Brunhes : MM. Jacques Brunhes, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Article 22 (p. 1976)

Amendement de suppression no 543 de M. Deprez : MM. Jacques Myard, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 1192 de M. Marchand : MM. Jean-Michel Marchand, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Adoption de l'article 22.

Article 23 (p. 1977)

Amendements de suppression nos 724 de M. Poignant et 868 de M. Carrez : MM. Serge Poignant, Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 869 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Adoption de l'article 23.

Article 24 (p. 1978)

M. Pierre Cardo.

A mendement de suppression no 870 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, le rapporteur, le secrétaire d'Etat, Pierre Cardo. - Rejet.

Adoption de l'article 24.

Après l'article 24 (p. 1979)

Amendement no 917 de M. Le Roux : MM. le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Avant l'article 25 (p. 1980)

Amendement no 756 de M. Cacheux : MM. Alain Cacheux, le rapporteur, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Rappel au règlement (p. 1981)

MM. Gilles Carrez, le président.

Suspension et reprise de la séance (p. 1982)

Article 25 (p. 1982)

MM. Jean-Marie Morisset, Alain Calmat, Patrick Delnatte, Jean-Michel Marchand, Robert Poujade, Pierre Cardo, Etienne Pinte, Jacques Myard, Gilles Carrez, Daniel

M arcovitch, Alain Cacheux, Mme Janine Jambu,

M. Laurent Cathala.

Renvoi de la suite de la discussion à la prochaine séance.

2. Dépôt d'un rapport d'information (p. 1992).

3. Ordre du jour des prochaines séances (p. 1992).


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

(1) Le texte de cet article a été publié dans le compte rendu intég ral de la deuxième séance du mardi 14 mars 2000.

COMPTE RENDU INTÉGRAL

PRÉSIDENCE DE M. RAYMOND FORNI,

vice-président

M. le président.

La séance est ouverte.

(La séance est ouverte à vingt et une heures.)

1

SOLIDARITÉ ET RENOUVELLEMENT URBAINS Suite de la discussion, après déclaration d'urgence, d'un projet de loi

M. le président.

L'ordre du jour appelle la suite de la discussion, après déclaration d'urgence, du projet de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (nos 2131, 2229).

Discussion des articles (suite)

M. le président.

Cet après-midi, l'Assemblée a poursuivi la discussion des articles et s'est arrêtée, au sein de l'article 3 (1), à l'amendement no 112 à l'article L. 123-1 du code de l'urbanisme.

La parole est à M. Daniel Marcovitch.

M. Daniel Marcovitch.

Monsieur le président, je vous demande, au nom de mon groupe, une suspension de séance de dix minutes.

M. le président.

Pour quelle raison ?

M. Daniel Marcovitch.

Quelques points à vérifier...

(Sourires.)

M. Patrick Delnatte.

Surtout, vous n'êtes pas assez nombreux en séance !

M. le président.

Mes chers collègues, ça commence mal !

M. Patrick Delnatte.

Oui, vraiment !

M. le président.

Je vous signale, monsieur Marcovitch, au cas où vous auriez un doute, que vous êtes majoritaires. Parce que vous me comptez pour du beurre mais je suis là, moi ! (Sourires.)

Pensez-vous toujours que la suspension soit indispensable ?

M. Daniel Marcovitch.

Non, monsieur le président.

(Sourires.)

M. le président.

Bien. M. Rimbert, rapporteur de la commission de la production et des échanges, a présenté un amendement, no 112, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le quinzième alinéa (11o ) du texte proposé pour l'article L. 123-1 du code de l'urbanisme :

« 11o Fixer une superficie minimale des terrains constructibles lorsque cette règle est justifiée par des contraintes techniques relatives à la réalisation d'un dispositif d'assainissement non collectif ;". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur de la commission de la production et des échanges.

Amendement de précision.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat au logement, pour donner l'avis du Gouvernement.

M. Louis Besson, secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 112.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 852, ainsi rédigé :

« Substituer aux seizième (12o ) à avant-dernier alinéas du texte proposé pour l'article L. 123-1 du code de l'urbanisme l'alinéa suivant :

« Fixer pour chaque zone ou partie de zone, en fonction notamment de la capacité des équipements collectifs existants ou en cours de réalisation et de la nature des constructions à édifier, un ou des coefficients d'occupation des sols qui déterminent, éventuellement pour chaque nature de construction, la densité de construction qui y est admise. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement tend à rétablir la rédaction actuelle du code de l'urbanisme pour ce qui concerne les coefficients d'occupation des sols.

En effet, avec l'article L. 123-1 tel qu'il est proposé, les coefficients d'occupation des sols ne pourront plus s'appliquer dès lors que l'on se trouvera dans une zone urbanisée pour laquelle n'aura été prévue qu'une seule destination. Certes, dans le régime actuel, les coefficients d'occupation des sols sont facultatifs, mais la rédaction retenue dans ce projet les interdit en zone urbaine, dès lors qu'ils ne peuvent y être utilisés que pour différencier les types d'utilisation du sol.

Je ne comprends pas pourquoi on lie ainsi le coefficient d'occupation des sols à l'affectation des sols. En effet, selon les termes de l'actuel code de l'urbanisme, la détermination du coefficient d'occupation des sols tient compte avant tout des capacités résiduelles des équipements qui permettent d'accueillir une plus ou moins grande densité de construction. Or, si une zone donnée est réservée à l'habitat et que l'on prévoit d'y construire 30 000 mètres carrés de superficie développée d'habitat, la nouvelle rédaction ne permet pas d'instaurer un coefficient d'occupation des sols. La même remarque vaut s'il s'agit de 30 000 mètres carrés de bureaux, dans une zone réservée aux bureaux. En revanche, si l'on se trouve dans une zone mixte, ayant reçu deux destinations, l'habitat et les activités, on pourra conserver les coefficients d'occupation des sols. Pourtant, le vrai problème, ce n'est pas de savoir ce que l'on construit, 30 000 mètres carrés de


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

bureaux ou 30 000 mètres carrés de logements, il est de connaître la capacité des équipements à absorber les nouvelles constructions. Je pense, par exemple, aux équipements d'assainissement.

Par ailleurs, je voudrais revenir sur une réponse que vous m'avez faite cet après-midi, monsieur le secrétaire d'Etat, à propos des plans d'occupation des sols, car elle me semble erronée. Vous avez prétendu que, dans le code de l'urbanisme en vigueur, les deux premières fonctions d'un plan d'occupation des sols, à savoir la délimitation du zonage et la définition des règles de constructibilité, étaient facultatives. J'affirme de nouveau, après une nouvelle lecture de l'article L. 123-1, que ces deux indications sont obligatoires. Il est seulement ajouté, en 3o , que les POS « peuvent », en outre, déterminer les règles d'architecture, les équipements, les emplacements réservés au POS, et j'en passe.

La rédaction proposée dans le projet supprime non seulement les coefficients d'occupation des sols, dans les cas que je viens d'évoquer, mais également le caractère obligatoire de deux dispositions fondamentales : premièrement, la délimitation des zones urbaines ou à urbaniser prenant en compte les besoins en matière d'habitat, d'emploi, et de services et de transport, ce qu'on appelle la destination des sols ou le zonage ; deuxièmement, la définition, en fonction des situations locales, des règles concernant le droit d'implanter les constructions, leur destination et leur nature.

Je souhaiterais, sur les deux points que je viens de soulever, avoir une réponse précise de la part du Gouvernement.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

M. Carrez est satisfait par l'amendement no 2, ainsi que par l'amendement no 476 de M. Daubresse, accepté par la commission.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement sera également favorable à l'amendement no 476, sous réserve d'une légère modification.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 852.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements, nos 1197 et 476, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 1197, présenté par M. Cacheux, est ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le dix-septième alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-1 du code de l'urbanisme :

« dans les zones à urbaniser et/ou dans les périmètres de renouvellement urbain ; ».

L'amendement no 476, présenté par M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance, est ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le dix-septième alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-1 du code de l'urbanisme :

« dans les zones urbanisées et à urbaniser. »

L'amendement no 1197 est-il défendu ?

M. Christophe Caresche.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

Et l'amendement no 476 ?

M. Gilles Carrez.

Egalement.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

L'amendement no 476 rétablit le COS en l'étendant aux zones à urbaniser.

L'amendement no 1197 a été refusé par la commission.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable à l'amendement no 476 à condition de remplacer le mot

« urbanisées » par le mot « urbaines » dans un souci d'harmonisation.

Défavorable à l'amendement no 1197.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1197.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 476, tel qu'il vient d'être rectifié.

(L'amendement, ainsi rectifié, est adopté.)

M. le président.

En conséquence, l'amendement no 723 de M. Poignant tombe.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 1286, ainsi rédigé :

« Supprimer le dix-huitième alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-1 du code de l'urbanisme. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de conséquence.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1286.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1174, ainsi rédigé :

« Dans l'avant-dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-1 du code de l'urbanisme, après le mot : "paysages", insérer les mots : "et de leurs écosystèmes". »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

La notion de paysage pourrait faire appel simplement à une relation au beau, à l'agréable, alors que l'écosystème donne une dimension environnementale et écologique complète.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Sagesse.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1174.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 113, ainsi rédigé :

« Dans l'avant-dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-1 du code de l'urbanisme, subst ituer à la référence : "L.

123-2" la référence : "L. 123-4". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Correction d'une erreur de référence.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 113.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Sarre, Desallangre, Caresche et Marcovitch ont présenté un amendement, no 572, ainsi rédigé :

« Avant le dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-1 du code de l'urbanisme, insérer l'alinéa suivant :

« 13o Subordonner, dans les villes de Paris, Lyon et Marseille, tout changement de destination d'un local commercial ou artisanal entraînant une modification de la nature de l'activité, à l'autorisation du maire de la commune, délivrée conformément à l'avis du maire d'arrondissement ou de secteur. »

La parole est à M. Daniel Marcovitch.

M. Daniel Marcovitch.

Il est anormal, pour les villes fortement urbanisées que sont Paris, Lyon et Marseille, d'autoriser la modification de certains commerces sans enr éférer à l'autorité municipale. Il suffit, pour s'en convaincre, de constater l'évolution des quartiers lorsque la nature même des commerces change - je pense en particulier à la disparition des commerces de détail, en pied d'immeuble, et à leur transformation en commerces de gros dans des rues entières. C'est le quartier lui-même qui change. C'est la mixité sociale qui n'est plus assurée.

Je propose donc avec MM. Caresche, Sarre et Dessalangre que la modification de nature d'un commerce soit soumise à l'accord des maires, délivrée conformément à l'avis du maire d'arrondissement ou de secteur.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable. Même esprit que l'amendement no 58 déjà adopté.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis défavorable que tout à l'heure.

M. le président.

La parole est à M. Christophe Caresche.

M. Christophe Caresche.

Très brièvement, car la liberté du commerce a déjà fait l'objet d'une discussion.

Dans les quartiers où il y a, comme l'a dit M. Marcovitch, hyper-spécialisation du commerce, il n'y a plus de liberté du commerce. En laissant jouer dans ces quartiers la seule loi du marché, on aboutit au fait que le commerce traditionnel n'a plus sa place.

L'amendement no 572 a précisément pour vocation de défendre la diversité et donc la liberté du commerce.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 572.

(L'amendement est adopté.)

ARTICLE L. 123-2 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 114, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le texte proposé pour l'article L. 123-2 du code de l'urbanisme :

« Art. L. 123-2. - Dans les zones urbaines, le plan l ocal d'urbanisme peut instituer des servitudes consistant :

« a) A interdire, dans un périmètre qu'il délimite et pour une durée au plus de cinq ans dans l'attente de l'approbation par la commune d'un projet d'aménagement global, les constructions ou installations d'une superficie supérieure à un seuil défini par le règlement ; les travaux ayant pour objet l'adaptation, la réfection ou l'extension limitée des constructions existantes sont toutefois autorisés ;

« b) A réserver des emplacements en vue de la réalisation, dans le respect des objectifs de mixité sociale, de programmes de logements qu'il définit ;

« c) A indiquer la localisation prévue et les caractéristiques des voies et ouvrages publics, ainsi que les installations d'intérêt général et les espaces verts à créer ou à modifier, en délimitant les terrains qui peuvent être concernés par ces équipements. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cette rédaction de l'article L. 123-2 du code de l'urbanisme est plus claire.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Avis favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 114.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

En conséquence, les amendements nos 1196 de M. Cacheux, 590 de M. Delnatte, 473 de M. Daubresse, 1175 de M. Marchand, 616 de M. Santini, 982 de M. Chabert, 745 de M. Cacheux et 1342 de M. Pinte n'ont plus d'objet.

ARTICLE L. 123-3 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements i dentiques. L'amendement no 617 est présenté par M. Santini et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ; l'amendement no 854 par MM. Carrez, Doligé et Estrosi.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer le texte proposé pour l'article L. 123-3 du code de l'urbanisme. »

L'amendement no 617 est-il défendu ?

M. Jean-Marie Morisset.

Il l'est !

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez, pour soutenir l'amendement no 854.

M. Gilles Carrez.

L'article L. 123-3, tel qu'il est rédigé, anticipe sur un article que nous allons examiner un peu plus tard et qui, pour les zones d'aménagement concerté, supprime les plans d'aménagement de zone. Cela signifie qu'il faudra être capable de définir à l'avance l'urbanisme opérationnel dans telle ou telle zone particulière située à l'intérieur du périmètre du plan local d'urbanisme.

Par exemple, s'il est envisagé, à l'horizon de cinq ou six ans, de réaliser des constructions par le biais d'une zone d'aménagement concerté, le plan local d'urbanisme doit prévoir en particulier - et vous l'avez constaté à la lecture de l'article - la surface hors oeuvre nette par îlot qui devra être construite le moment venu. Or il est absolument évident que dans un document d'urbanisme comme le plan d'occupation des sols, que nous avons l'habitude de pratiquer, ou comme le futur plan local d'urbanisme, il est impossible de prévoir dans le moindre détail comment se développeront les différents quartiers de la commune.

J'ai déjà parlé de Gosplan , et, implicitement, vous y avez aussi fait allusion, monsieur le secrétaire d'Etat. Là, nous sommes au coeur du problème : on doit prévoir, de


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

façon centralisée, longtemps à l'avance, le nombre et le type de chaussures qu'on va fabriquer à plusieurs milliers d'exemplaires,...

M. Alain Cacheux.

Allons, allons !

M. Gilles Carrez.

... et il est certain que l'on ne parviendra pas à l'objectif.

Alors que va-t-il se passer, mes chers collègues ? Dans le cadre du renouvellement urbain, par exemple, imaginez un projet opérationnel de démolition et de reconstruction d'un nouveau quartier. On recourt à la procédure de ZAC. Comme il n'y a plus de plan d'aménagement de zone, il faut réviser le plan local d'urbanisme. Et nous revenons à la discussion de cet après-midi : nombre d'entre nous vous ont fait observer, monsieur le secrétaire d'Etat, que nous devrions sans arrêt réviser les documents d'urbanisme, les POS, les PLU.

M. Jacques Myard.

Eh oui !

M. Alain Cacheux.

Mais pas du tout !

M. Gilles Carrez.

Et eu égard à tous les contentieux qui peuvent intervenir à l'occasion d'une révision de POS, instruits par l'expérience, nous devrions être beaucoup plus méfiants et ne pas mélanger ce qui ne doit pas l'être, d'un côté, un document d'urbanisme, de planification urbaine, de l'autre, une procédure d'urbanisme opérationnelle, qui doit conduire à une réalisation, à savoir la procédure de ZAC.

Dans la discussion générale, monsieur le secrétaire d'Etat, vous nous avez dit avec sincérité et conviction, je crois, que la suppression des PAZ était une simplification.

Pour ma part, je crois tout aussi sincèrement que vous que ce sera une complication extrême, et, de surcroît, une source de prolifération de contentieux.

C'est pourquoi je vous demande à nouveau de conserver la rédaction actuelle de l'article L. 123-3 du code de l'urbanisme.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a rejeté cet amendement.

M. Gilles Carrez.

Sans explications ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Je vous renvoie au rapport.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Avis défavorable.

Hormis pour les terrains agricoles, une modification suffira. Mieux vaut garder l'avantage d'un document unique.

M. le président.

Mes chers collègues, n'attendez pas des réponses qui vous ont déjà été données à plusieurs reprises.

M. Gilles Carrez.

En l'occurrence, aucune explication ne nous a été donnée.

M. le président.

Elles vous ont été fournies dans le rapport de M. Rimbert, et, manifestement, par M. le secrétaire d'Etat.

La parole est à M. Jacques Myard, mais rapidement.

M. Gilles Carrez.

Pourquoi rapidement ?

M. Jacques Myard.

Monsieur le président, il me semble que ce texte est suffisamment important pour ne pas bâcler la discussion !

M. Gilles Carrez.

Nous ne sommes pas là pour faire du mauvais travail !

M. Jacques Myard.

Monsieur le président, depuis que vous avez pris la présidence, et avec tout le respect que je vous dois...

M. le président.

Messieurs, je vous en prie ! Je préside les débats et lorsque je considère, en vertu du règlement, qu'un amendement a fait l'objet de toutes les explications qui s'imposent, il m'appartient d'appliquer les dispositions réglementaires.

M. Alain Cacheux et Mme Marie-Françoise Clergeau.

Très bien !

M. le président.

Je vous prie donc de revenir à une juste appréciation de la manière dont je préside et les choses se passeront bien.

Monsieur Myard, vous avez la parole.

M. Jacques Myard.

Monsieur le président, permettezmoi tout de même de dire que ces articles sont très importants, qu'ils auront des effets au quotidien pour les communes et les intercommunalités et qu'il me paraît pour le moins scandaleux de prétendre - et passez muscade ! - que toutes les explications ont été données.

Sur ce point précis, les propos de mon collègue Gilles Carrez me paraissent, ô combien, pertinents. Vous voulez coupler les PLU et les PAZ dans un seul document, qui sera extrêmement long à élaborer. Cela provoquera des contentieux multiples, des chausse-trappes, parce que vous ne simplifiez pas les procédures d'élaboration, loin s'en faut. Car le texte devra être à nouveau mouliné, digéré par la juridiction administrative, et cela prendra encore du temps.

Votre démarche constitue véritablement une faute. Il vaut mieux diviser pour régner et il est donc nécessaire de garantir l'autonomie des PAZ par rapport aux PLU et de ne pas se limiter à un seul document d'urbanisme.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux. Un mot !

M. Alain Cacheux.

Dans la réglementation actuelle, les PAZ sont en rupture par rapport aux POS ; ce n'est pas tout à fait normal et la proposition du Gouvernement, qui revient effectivement à réintégrer ces zones dans le droit commun, est une excellente proposition.

Il conviendra simplement de vérifier que la modification sera bien une procédure simplifiée, comme le ministre le propose. On pourra sans doute la simplifier encore davantage. C'est le seul enjeu véritable.

Quoi qu'il en soit, faire sortir les PAZ du droit commun des POS ne serait pas une bonne chose.

M. Jacques Myard.

Vous allez complexifier la situation.

M. le président.

Je mets aux voix les amendements nos 617 et 854.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 115, ainsi rédigé :

« Dans le premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-3 du code de l'urbanisme, après le mot : "peut", insérer les mots : "en outre". »

Rédactionnel, monsieur le rapporteur ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Oui.

M. le président.

Et le Gouvernement est favorable ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

En effet.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 115.

(L'amendement est adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Serge Poignant.

Si vous allez aussi vite, monsieur le président, nous pouvons partir tout de suite.

M. André Angot.

C'est de la dictature.

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 116, ainsi rédigé :

« Dans le deuxième alinéa (a) du texte proposé pour l'article L. 123-3 du code de l'urbanisme, supprimer les mots : "des principales voies de circulation et". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement tend à supprimer une redondance par rapport aux dispositions générales relatives au contenu des PLU, figurant au 5o de l'article 123-1.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

La suppression de l'expression « les principales voies de circulation » n'est pas une bonne proposition. Je l'ai déjà dit à l'occasion de la discussion d'un autre amendement, qui n'a pas été retenu.

Dans la conscience collective, les espaces publics et les voies de circulation sont différenciés. En outre, cela nous permettrait d'être plus précis et d'évoquer des voies essentielles, comme les voies réservées aux transports collectifs ou les voies et les arrêts d'autobus pour les transports publics.

Le sujet mérite donc que nous y réfléchissions davantage.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 116.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

En conséquence, l'amendement no 1176 de M. Marchand tombe.

M

M. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1177, ainsi rédigé :

« Dans l'avant-dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-3 du code de l'urbanisme, après le mot : "publics", insérer les mots : "y compris la localisation des voies et arrêts d'autobus à réserver aux transports publics". »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Rejet. C'est le rôle du PDU, non celui du PLU.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même argumentation.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1177.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 979, ainsi libellé :

« Après les mots : "la construction est", rédiger ainsi la fin du dernier alinéa (c) du texte proposé pour l'article L. 123-3 du code de l'urbanisme : "envisagée sur l'ensemble de la zone avec son affectation principale". »

Défendu ?

M. Gilles Carrez.

Défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 979.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. André Angot et M. Jacques Myard.

Vous ne comptez même pas les vôtres, monsieur le président !

M. le président.

Faites-moi confiance ! (Exclamations et rires sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. André Angot.

Ne nous en demandez pas trop ! ARTICLE L. 123-4 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Santini a présenté un amendement, no 618, ainsi rédigé :

« Supprimer le texte proposé pour l'article L. 123-4 du code de l'urbanisme. »

Cet amendement est-il défendu ?

M. Germain Gengenwin.

Il l'est.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Rejet. Il faut protéger les paysages et les espaces naturels sensibles.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 618.

(L'amendement n'est pas adopté.)

ARTICLE L. 123-6 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 983, ainsi rédigé :

« Substituer à la première phrase du premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-6 du code de l'urbanisme les deux phrases suivantes :

« Le plan local d'urbanisme est élaboré sous la responsabilité de la commune. Sa révision intervient tous les six ans, sur la base d'une délibération prise au premier semestre de la troisième année suivant l'élection municipale. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement équivaut à raccourcir le délai de dix ans, qui, si je ne me trompe, s'applique déjà, dans le texte du Gouvernement, aux SCT, voire aux PLU.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable. Cette mesure serait trop contraignante.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable à ce systématisme.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 983.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 474, ainsi rédigé :

« Compléter la première phrase du premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-6 du code de l'urbanisme par les mots : "ou, lorsqu'il est compétent, de l'établissement public de coopération intercommunale". »

La parole est à M. Jean-Marie Morisset.

M. Jean-Marie Morisset.

« Le plan social d'urbanisme est élaboré à l'initiative et sous la responsabilité de la commune. » Il est indiqué dans le projet. Or, une

commune appartenant à une communauté d'agglomération peut transférer sa compétence à l'EPCI.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable. Cette mesure est déjà prévue à l'article L. 123-16, commenté page 51, du tome II du rapport.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 474.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Vaxès ont présenté un amendement, no 117, ainsi rédigé :

« Dans la dernière phrase du premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-6 du code de l'urbanisme, après les mots : "élaboration du plan local d'urbanisme", insérer les mots : "et précise les modalités de concertation, conformément à l'article L. 300-2,". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement vise à réaffirmer l'importance de la concertation avec la population lors de l'élaboration du PLU.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétarie d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 117.

(L'amendement est adopté.)

ARTICLE L.

123-7 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

Je suis saisi de quatre amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 413, présenté par M. Doligé, est ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L. 123-7 du code de l'urbanisme par la phrase suivante : "A la demande du président du conseil régional, du président du conseil général, leurs services respectifs participent à son élaboration". »

L'amendement no 74, présenté par MM. Colombier, Bussereau et Delattre est ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L. 123-7 du code de l'urbanisme par les mots : "ainsi que les services départementaux, s'ils en font la demande". »

L'amendement no 412, présenté par MM. Doligé, Dupont, Poignant et Gaymard, est ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L. 123-7 du code de l'urbanisme par la phrase suivante : "A la demande du président du conseil général, les services du département participent à son élaboration". »

L'amendement no 956, présenté par M. Estrosi, est ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L. 123-7 du code de l'urbanisme par l'alinéa suivant :

« A la demande du président du conseil général, les services départementaux sont associés à l'élaboration du plan local d'urbanisme sur ces amendements défendus. »

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Un amendement soulevant le même problème a déjà été rejeté par la commission. Il s'agissait du schéma de cohérence territoriale. Avis défavorable, pour les mêmes raisons.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Ces amendements sont satisfaits par l'article L.

123-8.

M. le président.

Je mets aux voix successivement les amendements nos 413, 74, 412 et 956.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

ARTICLE L. 123-8 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Vachez a présenté un amendement, no 907, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-8 du code de l'urbanisme :

« Le président du conseil régional, le président du conseil général, le président de l'établissement public prévu à l'article L. 122-4, s'il en existe un, le président de la communauté d'agglomération nouvelle, s'il en existe une, le président du syndicat d'agglomération nouvelle, s'il en existe un, ou leurs représentants sont entendus, à leur demande, par la commune, au cours de l'élaboration du plan local d'urbanisme. »

La parole est à M. Daniel Vachez.

M. Daniel Vachez.

Il s'agit de rendre possible la consultation des syndicats de ville nouvelle par les communes au cours de l'élaboration de leur plan local d'urbanisme. Dans la mesure où les SAN sont compétents en matière d'urbanisme, cela me semble indispensable.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 907.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Marchand, Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1178, ainsi rédigé :

« Compléter le dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-8 du code de l'urbanisme par les mots : "ainsi que des associations mentionnées à l'article L. 121-5". »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Amendement défendu.

M. le président.

C'est un amendement de coordination avec un autre amendement rejeté.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

En effet.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même opinion.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1178.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 118, ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L. 123-8 du code de l'urbanisme par l'alinéa suivant :

« Le maire peut recueillir l'avis de tout organisme ou association ayant compétence en matière d'habitat, d'urbanisme, de déplacements, d'aménagement ou d'environnement. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Il s'agit d'aligner le régime de concertation avec les associations sur celui adopté pour les SCT.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 118.

(L'amendement est adopté.)

ARTICLE L.

123-10 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 119, ainsi rédigé :

« Supprimer l'avant-dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-10 du code de l'urbanisme. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement tend à supprimer une procédure de révision ou de modification centralisée dérogatoire au droit commun. Lorsqu'une partie du PLU devra être modifiée ou révisée pour une ZAC concernée par une opération d'intérêt national, les dispositions générales de l'article L. 123-12 s'appliqueront.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Avis favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 119.

(L'amendement est adopté.)

ARTICLE L. 123-11 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 120, ainsi rédigé :

« A la fin du premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-11 du code de l'urbanisme, substituer aux mots : "représentant de l'Etat", le mot : "préfet". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Coordination.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 120.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 121, ainsi rédigé :

« Substituer au dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-11 du code de l'urbanisme les six alinéas suivants :

« Toutefois, si dans ce délai le préfet notifie, par lettre motivée, à la commune les modifications qu'il estime nécessaire d'apporter au plan lorsque les dispositions de celui-ci :

« a) Ne sont pas compatibles avec les directives t erritoriales d'aménagement et, en l'absence de celles-ci, avec les dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral mentionnées à l'article

L. 111-1-1 ;

« b) Compromettent gravement les principes énoncés aux articles L.

110 et L.

121-1 ;

« c) Font apparaître des incompatibilités manifestes avec l'utilisation ou l'affectation des sols des communes voisines ;

« d) Sont de nature à compromettre la réalisation d'une directive territoriale d'aménagement, d'un schéma de cohérence territoriale, d'un schéma de secteur ou d'un schéma de mise en valeur de la mer en cours d'établissement.

« Le plan local d'urbanisme est exécutoire dès publication et transmission au préfet de la délibération approuvant les modifications demandées. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement clarifie la rédaction proposée.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 121.

(L'amendement est adopté.)

ARTICLE L. 123-12 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 122 rectifié, ainsi rédigé :

« Substituer au dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-12 du code de l'urbanisme les alinéas suivants :

« Un plan local d'urbanisme peut également être modifié par délibération du conseil municipal après enquête publique à condition :

« - qu'il ne soit pas porté atteinte à son économie générale et que la modification n'ait pas pour effet de réduire une protection édictée en raison de la valeur agricole des terres, des risques de nuisance, de la qualité des sites, des paysages ou des milieux naturels ou un espace boisé classé ou ne comporte pas de graves risques de nuisance ;

« - ou que la modification ne porte que sur la suppression ou la réduction des prescriptions relatives aux obligations imposées en matière de réalisation d'aires de stationnement.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

« Le projet de modification est notifié, avant l'ouverture de l'enquête publique, au préfet, au président du conseil régional, au président du conseil général et, le cas échéant, au président de l'établissement public prévu à l'article L. 122-4, ainsi qu'aux organismes mentionnés à l'article L. 121-4. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de clarification.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 122 rectifié.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

En conséquence, les amendements nos 742 de M. Cacheux, 557 de M. Delattre, 744 et 743 de M. Cacheux tombent.

M. Alain Cacheux.

C'est dommage.

ARTICLE L. 123-13 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 123, ainsi rédigé :

« Dans le premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-13 du code de l'urbanisme, supprimer les mots : ", avec les orientations d'un schéma de cohérence territoriale ou d'un schéma de secteur a pprouvé postérieurement à l'approbation du plan". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La rédaction proposée pour l'article L. 123-13 entre en contradiction avec le deuxième alinéa de l'article L. 123-1.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 123.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 472, ainsi libellé :

« Après les mots : "le préfet en informe", rédiger ainsi la fin du premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-13 du code de l'urban isme : "...

l'organe délibérant de l'établissement p ublic de coopération intercommunale si la commune concernée est membre de cet établissement public de coopération intercommunale ou la commune, sachant que la mise en comptabilité du plan local d'urbanisme d'une commune membre d'un établissement public de coopération intercommunale est du ressort exclusif de ce dernier, du schéma de cohérence territoriale ou du schéma directeur qu'il a approuvé avant l'application de la présente loi". »

Cet amendement est-il défendu ?

M. Jean-Marie Morisset.

Défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Mesure est prévue à l'article L.

123-16.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis que la commission.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 472.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 855, ainsi rédigé :

« Supprimer les deux dernières phrases du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-13 du code de l'urbanisme. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

D'abord, il s'agit de corriger une erreur manifeste de rédaction, qui en dit long, d'ailleurs, sur les conditions de préparation du texte puisqu'il est indiqué que « le préfet peut engager et approuver, après avis du conseil municipal et enquête publique, à la révision ou à la modification du plan ».

Je suppose que le rédacteur a voulu dire que le préfet pouvait engager et approuver la révision et la modification du plan... Pouvez-vous nous éclairer, monsieur le secrétaire d'Etat ? En outre, c'est une mesure violente, très violente, puisqu'elle signifie, en clair, que le préfet se substitue au maire pour réviser, modifier, engager, approuver le POS ou le PLU.

Vous me répondrez que c'est déjà le cas dans la rédaction actuelle du code de l'urbanisme. Mais l'élément nouveau, c'est toujours le même : votre système d'emboîtage et la mise à toutes les sauces de votre notion de compatibilité - compatibilité avec les PLH, les PDU, les principes généraux de l'article 1er , l'ensemble des documents d'urbanisme - vont nous obliger à réviser en permanence nos plans d'occupation des sols, sous l'effet de contraintes imposées d'en haut. Et nous ne pourrons évidemment pas suivre cette mécanique, ce rythme infernal - un peu à l'image de la rapidité avec laquelle le président nous fait travailler ce soir,...

M. Daniel Vachez.

Ça, vous avez raison !

M. Alain Cacheux.

C'est un rythme raisonnable !

M. Gilles Carrez.

... le préfet engagera et approuvera systématiquement la révision et la modification des plans locaux d'urbanisme. De ce fait, les maires, dans un processus de recentralisation accompli, se verront dépouillés de leurs pouvoirs concernant les documents d'urbanisme locaux.

M. Jacques Myard.

C'est la deuxième mort de Gaston Defferre !

M. Gilles Carrez.

Mon amendement vise donc deux objectifs. D'abord corrigier, je le répète, une erreur manifeste de rédaction. Ensuite appeler l'attention de tous nos collègues sur le phénomène de recentralisation massive entre les mains du préfet.

M. Jacques Myard.

Absolument !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement a été repoussé. En cas d'opposition d'une commune à une directive territoriale d'aménagement, son inertie peut bloquer toute évolution.

M. François Brottes.

C'est Pasqua qui a inventé cela !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La vie, c'est le changement, monsieur Carrez !


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Avis défavorable.

Je prie M. Carrez de bien vouloir m'excuser pour deux fautes de frappe, qui n'ont pas l'importance qu'il veut bien dire.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 855.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 124 corriger, ainsi rédigé :

« Dans la deuxième phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-13 du code de l'urbanisme, substituer aux mots : "à la révision ou à la modification", les mots : "la révision ou la modification". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 124 corrigé.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 125 corrigé, corrigé, ainsi rédigé :

« Dans la dernière phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-13 du code de l'urbanisme, substituer aux mots : "la révision ou la modification", les mots : "à la révision ou à la modification". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 125 corrigé.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 126, ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L.

123-13 du code de l'urbanisme par l'alinéa suivant :

« Le préfet met également en oeuvre la procédure prévue aux deux alinéas précédents lorsque, à l'issue du délai de trois ans mentionné au deuxième alinéa de l'article L.

123-1, le plan local d'urbanisme n'a pas été rendu compatible avec les orientations d'un schéma de cohérence territoriale, d'un schéma de secteur, d'un schéma de mise en valeur de la mer, d'une charte de parc naturel régional, d'un plan de déplacements urbains ou d'un programme local de l'habitat. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Conséquence de l'amendement no 123.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 126.

(L'amendement est adopté.)

APRÈS L'ARTICLE L.

123-13 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

MM. Marchand, Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1179, ainsi rédigé :

« Après le texte proposé pour l'article L.

123-13 du code de l'urbanisme, insérer l'article suivant :

« Art. L.

123-13-1 Lorsqu'un plan local d'urbanisme doit être révisé ou modifié pour permettre la réalisation d'une ZAC d'intérêt communautaire, le président de la communauté d'agglomération ou de communes, selon le cas, en informe le maire de la commune sur le territoire de laquelle doit être réalisée la zone.

« Dans un délai d'un mois, le maire fait connaître au président de la communauté concernée si la commune entend opérer la révision ou la modification nécessaire. Dans la négative ou à défaut de réponse dans ce délai, le président de la communauté peut engager et approuver, après avis du conseil municipal et enquête publique, la révision ou la modification du plan. Il en est de même si l'intention exprimée de la commune de procéder à la révision ou à la modification n'est pas suivie, dans un délai de six mois à compter de la notification initiale du président de la communauté, d'une délibération approuvant le projet correspondant. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Il s'agit de se donner les moyens de réaliser une ZAC d'intérêt communautaire.

Les compétences des communes, des communautés de communes ou d'agglomération risquent, dans le cadre d'une ZAC d'intérêt communautaire, de poser un certain nombre de problèmes quant aux dispositions à prendre pour la révision des PLU.

L'objectif de cet amendement est de donner les moyens à la communauté de communes ou d'agglomérations de maîtriser le processus de révision des PLU des lors que la ZAC a été qualifiée d'intérêt communautaire.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable, monsieur le président.

M. Jacques Myard.

C'est rare !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le problème de coordination des actions d'urbanisme qui relèvent d'une communauté et de celles qui restent de la compétence des communes est réel, mais n'est pas limité au cas des ZAC.

La loi ne peut pas, pour résoudre ce problème, organiser un transfert de compétences automatique, même partiel.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1179.

(L'amendement est adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

ARTICLE L.

123-15 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 127, ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article

L. 123-15 du code de l'urbanisme par l'alinéa suivant :

« Lorsqu'une des servitudes mentionnées à l'article L.

123-2 est instituée, les propriétaires des terrains concernés peuvent mettre en demeure la commune de procéder à l'acquisition de leur terrain, d ans les conditions et délais prévus aux articles L.

230-1 et suivants. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement déplace ici certaines dispositions de l'article 123-2.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 127.

(L'amendement est adopté.)

ARTICLE L.

123-16 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

M. Cacheux a présenté un amendement, no 749, ainsi rédigé :

« Supprimer le texte proposé pour l'article

L. 123-16 du code de l'urbanisme. »

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

C'est un amendement de coordination, monsieur le président. L'article L.

123-1 étend désormais l'ensemble des dispositions du chapitre III aux communautés d'agglomérations ou aux communautés urbaines compétentes en matière de PLU ; l'article 123-16 est désormais redondant et inutile.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable. C'est un article essentiel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Négatif, puisque l'amendement principal a été repoussé.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

J'ai bien noté que l'amendement principal était tombé. Dans ces conditions, je retire l'amendement no 749.

M. le président.

L'amendement no 749 est retiré.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Vaxès ont présenté un amendement, no 128, ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L. 123-16 du code de l'urbanisme par les mots : ", qui exerce cette compétence en concertation avec chacune des communes concernées". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Je laisse à M. Vaxès le soin de défendre cet amendement, dont il est cosignataire.

M. le président.

La parole est à M. Michel Vaxès.

M. Michel Vaxès.

Cet amendement est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable, monsieur le président. Ce n'est pas le code de l'urbanisme qui régit les relations entre collectivités au sein d'un établissement public de coopération intercommunale, mais le code général des collectivités territoriales.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 128.

(L'amendement est adopté.)

ARTICLE L. 123-17 DU CODE DE L'URBANISME

M. le président.

MM. Marchand, Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1180, ainsi rédigé :

« Supprimer la dernière phrase du premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-17 du code de l'urbanisme. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand, Il s'agit d'éviter de tomber dans la situation, qui serait préjudiciable, de POS ou PLU à double vitesse, car la coordination entre les deux n'est pas suffisamment claire.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Ce sera encore moins clair si on supprime une disposition transitoire. Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1180.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 984, ainsi rédigé :

« Substituer aux deuxième et troisième alinéas du texte proposé pour l'article L. 123-17 du code de l'urbanisme les trois alinéas suivants :

« Les plans d'occupation des sols approuvés avant l'entrée en vigueur de la loi no du relative SRU sont soumis au régime juridique antérieur qui régit leur contenu applicable aux demandes individuelles d'occuper et d'utiliser le sol durant une durée de trois ans à compter de la date de publication de la loi no du relative SRU.

« Les plans d'occupation des sols rendus publics avant la date d'entrée en vigueur de la loi no du relative SRU sont soumis au régime juridique antérieur durant trois ans à compter du jour où le plan a été rendu public.

« Les plans d'occupation des sols en cours d'élaboration ou de révision ayant été arrêtés par l'organe délibérant compétent avant l'entrée en vigueur de la loi no du SRU sont soumis au régime juridique antérieur durant une période de trois ans à compter de la pubication de la loi no du relative SRU. »

La parole est à M. Gilles Carrez, pour défendre cet amendement.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement mérite qu'on s'y arrête un instant puisqu'il pose la question des mesures transitoires. Dans la rédaction proposée par le Gouvernement, les plans d'occupation des sols approuvés resteront sous le régime actuel tant qu'ils ne seront pas révisés.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Je renouvelle la question que je vous ai posée, monsieur le secrétaire d'Etat, et à laquelle vous n'avez pas apporté de réponse. Si un plan de déplacements urbains est élaboré et approuvé - ce sera bientôt le cas en Ile-deFrance puisque l'enquête publique interviendra dans les prochaines semaines -, tous les plans d'occupation des sols des communes concernées vont donc devoir être révisés pour prendre en compte ce PDU. En Ile-de-France, des centaines de communes sont concernées. Mais la révision entraînée par le plan de déplacements urbains va-telle placer l'ensemble de ces plans d'occupation des sols sous le nouveau régime de PLU ? S'agissant des POS en cours d'élaboration, le Gouvernement indique que, lorsqu'un plan d'occupation des sols est rendu public avant l'entrée en vigueur du présent texte, il reste sous le régime juridique antérieur.

Notre collègue Chabert souhaite que le texte soit encore plus précis. Je crois qu'il a raison, parce que nous allons voir cohabiter les POS ancien régime et les PLU nouveau régime, pendant une assez longue période.

Nombre d'entre nous ont expliqué en effet que l'élaboration ou la révision d'un POS pouvait durer trois, quatre, parfois cinq ans.

Pour stabiliser le régime juridique, notre collègue Chab ert propose d'ajouter à l'hypothèse d'un POS

« approuvé, rendu public » celle d'un POS « en cours d'élaboration ou de révision », et arrêté par l'organe délibérant compétent avant l'entrée en vigueur de la loi.

Il propose par ailleurs de prévoir un délai de trois ans.

En cas de contentieux, le régime juridique applicable serait le régime actuel des plans d'occupation des sols.

L'amendement de M. Chabert vise à mieux définir les mesures transitoires qu'il faut prendre pour passer du code de l'urbanisme actuel à la législation proposée par le présent texte.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Monsieur le président, je suis un peu confus : je cite un peu trop souvent mon rapport...

M. le président.

Mais c'est une très bonne chose !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Page 132 et page 134, un tableau en trois colonnes récapitule les mesures transitoires : stade de l'ancienne procédure, passage à la nouvelle procédure, texte de référence. Il s'agit essentiellement de l'article L. 123-17 et des deux amendements nos 129 et 130, que j'aurai à vous proposer.

Enfin, au troisième alinéa de cet amendement, je préfère la rédaction plus complète de l'amendement qui suit, à savoir l'amendement no 921 de M. Poujade et de M. Nudant.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

M. Carrez souhaite une réponse claire. Je vais lui confirmer celle qui se déduisait de nos discussions antérieures. Dans le cas de l'adoption d'un PDU en région d'Ile-de-France, une révision serait en effet nécessaire si des contradictions apparaissaient entre les dispositions du PDU et celles des POS.

M. Gilles Carrez.

C'est le cas général !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Mais s'il y a compatibilité, le problème ne se pose pas. Ainsi, monsieur Carrez, s'il y a contradiction, il y a révision.

En ce qui concerne les dispositions transitoires, l'amendement no 129 de la commission semble donner satisfaction à celui de M. Chabert. Le Gouvernement sera favorable à cet amendement no 129 de la commission, comme à l'amendement no 921 de M. Poujade.

M. Chabert sera donc très largement satisfait. C'est pourquoi l'amendement no 984 pourrait être retiré.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

L'article L. 123-17, qui pose le problème de la gestion de la période transitoire entre les POS et les PLU, mérite un examen attentif, tout comme la question posée par M. Chabert, qui connaît ces réalités sur l'agglomération lyonnaise.

Certes la rédaction du Gouvernement établit des distinctions claires. Il y est question de période « d'élaboration » et de « POS approuvé ». Mais ce qui va sans dire va parfois mieux en le disant.

L'amendement proposé par M. le rapporteur précise les choses. J'en ai moi-même déposé un, qui traite des POS arrêtés, qui a été adopté par la commission et que nous examinerons un peu plus tard.

M. le rapporteur disait à l'époque que, après avoir mis les bretelles, nous mettions la ceinture. (Sourires.) Cela évite en tous cas certaines interprétations. Il est bon que l'on clarifie ces problèmes qui sont réels. Je pense que les amendements suivants y contribuent.

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Compte tenu des explications qui ont été avancées et des amendements qui suivent, je suis tout à fait disposé à retirer l'amendement de M. Chabert. Je tiens néanmoins à appeler votre attention, monsieur le secrétaire d'Etat, sur le PDU d'Ile-de-France. La plupart des POS seront incompatibles avec ses dispositions, tout simplement parce qu'il prévoit de réserver des sites propres pour les transports en commun - ce qui est une excellente chose - sur un certain nombre de voiries nationales qui traversent pratiquement toutes les communes de la banlieue parisienne.

La RN 1, la RN 2, la RN 3, la RN 6, toutes ces nationales qui partent de Paris et traversent nos communes vont ainsi accueillir des sites propres quand elles n'en ont pas. D'ores et déjà, nous savons qu'il faudra modifier nos plans d'occupation des sols pour prendre en compte le

PDU. Passerons-nous, de ce fait, au régime PLU ?

M. le président.

L'amendement no 984 est donc retiré.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 129, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le deuxième alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-17 du code de l'urbanisme :

« Les plans d'occupation des sols rendus publics avant l'entrée en vigueur de la loi no du relative à la solidarité et au renouvellement urbains demeurent opposables dans les conditions définies par le dernier alinéa de l'article L. 123-5 dans sa rédaction antérieure à cette loi. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement défendu.

M. le président.

Le Gouvernement a déjà exprimé son accord.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

En effet.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 129.

(L'amendement est adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

M. Poujade et M. Nudant ont présenté un amendement, no 921, ainsi rédigé :

« Après le deuxième alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-17 du code de l'urbanisme, insérer l'alinéa suivant :

« Lorsqu'un plan d'occupation des sols est en cours de révision et que le projet de plan d'occupation des sols a été arrêté par le conseil municipal avant l'entrée en vigueur de la loi no du relative à la solidarité et au renouvellement urbains, la révision dudit document reste soumise au régime antérieur à ladite loi à condition que son approbation intervienne dans un délai d'un an à compter de l'entrée en vigueur de la loi. »

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

M. le président, il n'est pas nécessaire que je défende très longuement cet amendement, qui répond à des raisons d'ordre pratique. J'ai eu le sentiment qu'il convenait à la commission.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 921.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je constate que le vote est acquis à l'unanimité. Vous voyez, on avance...

Je suis saisi de deux amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 131, présenté par M. Rimbert, rapporteur et M. Cacheux est ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-17 du code de l'urbanisme, après les mots : "renouvellement urbains", insérer les mots : "et celles qui ont arrêté un plan d'occupation des sols". »

L'amendement no 748, présenté par M. Alain Cacheux, est ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 123-17 du code de l'urbanisme, après les mots : "renouvellement urbains", insérer les mots : "et celles qui ont arrêté leur plan d'occupation des sols". »

La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement no 131.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Je le retire, il est satisfait par l'amendement no 921.

M. le président.

L'amendement no 131 est retiré.

La parole est à M. Alain Cacheux, pour défendre l'amendement no 748.

M. Alain Cacheux.

Même remarque.

M. le président.

L'amendement no 748 est retiré.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 132, ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-17 du code de l'urbanisme, substituer aux mots : "ou révision", les mots : "de l'élaboration ou de la révision". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 132.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Poujade et M. Nudant ont présenté un amendement, no 922, ainsi rédigé :

« Compléter la deuxième phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-17 du code de l'urbanisme par les mots : "à l'exception du cas prévu au troisième alinéa". »

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

Il s'agit d'un amendement de conséquence.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 922.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je constate que le vote est acquis à l'unanimité.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 133, ainsi rédigé :

« Au début de la dernière phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L.

123-17 du code de l'urbanisme, supprimer les mots : "En cas de révision, ". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement vise à corriger une erreur.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 133.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 130, ainsi rédigé :

« Compléter le texte proposé pour l'article L.

123-17 du code de l'urbanisme par l'alinéa suivant :

« Les dispositions des plans d'occupation des sols en cours de révision dont l'application anticipée a été décidée avant l'entrée en vigueur de la loi no du relative à la solidarité et aur enouvellement urbains demeurent applicables jusqu'à l'expiration du délai de six mois mentionné au dernier alinéa de l'article L.

123-4 dans sa rédaction antérieure à cette loi. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défendu.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 130.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 3 du projet de loi, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 3 du projet de loi, ainsi modifié, est adopté.)

Après l'article 3

M. le président.

M. Blazy a présenté un amendement, no 906, ainsi rédigé :

« Après l'article 3, insérer l'article suivant :

« Dans le premier alinéa de l'article 1er de la loi no 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement, il est inséré après le mot : "chantiers," les mots : "lignes aériennes à haute tension,". »

La parole est à M. Jean-Pierre Blazy.

M. Jean-Pierre Blazy.

Je propose de modifier la loi de 1976 pour donner aux lignes à haute et très haute tension le statut d'installations classées.

Dans de nombreuses communes, des habitations se trouvent à proximité des lignes à haute et très haute tension. Les habitants subissent des perturbations électromagnétiques, des nuisances sonores. Leurs biens risquent de se dévaloriser. Cela est tout à fait incacceptable.

Enfin, et bien que ce soit controversé, les habitants mettent en avant le risque que ces lignes représentent pour leur santé et ils demandent le déplacement de celles-ci - déplacement dont le coût est exorbitant.

Il convient donc de prévenir de telles situations en reconnaissant ces lignes comme installations classées.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a repoussé cet amendement, qui n'entre pas dans le cadre de la loi que nous examinons.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Blazy.

M. Jean-Pierre Blazy.

Evidemment, il entre dans le cadre de la loi sur les installations classées. Je voudrais tout de même faire remarquer la grande proximité de cette question avec les problèmes d'urbanisme que nous traitons ici.

M. Michel Bouvard.

C'est le moins que l'on puisse dire !

M. Jean-Pierre Blazy.

Je considère donc qu'il y a un problème, qu'il faut prévenir au titre du principe de précaution.

M. Michel Bouvard.

Excellent amendement !

M. le président.

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Notre collègue Blazy a raison. Nous avons l'occasion ici de soulever le problème particulier des lignes à haute tension, qui ne se promènent pas uniquement dans les campagnes, mais aussi en zone urbaine, en particulier, on le sait pertinemment, dans des banlieues ou des quartiers un petit peu plus difficiles que les autres. Et c'est là qu'on met des maisons sous les lignes !

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 906.

(L'amendement est adopté.)

Article 4

M. le président.

« Art. 4. - Le chapitre IV du titre II du livre Ier de la partie législative du code de l'urbanisme est remplacé par les dispositions suivantes :

« C HAPITRE IV

« Cartes communales

« Art. L. 124-1 . - Les communes qui ne sont pas dotées d'un plan local d'urbanisme peuvent élaborer une carte communale précisant les modalités d'application des règles générales d'urbanisme prises en application de l'article L. 111-1.

« Art. L. 124-2 . - Les cartes communales respectent les principes énoncés aux articles L. 110 et L. 121-1.

« Elles délimitent les secteurs où les constructions sont autorisées et les secteurs où les constructions ne sont pas admises, à l'exception de l'adaptation, la réfection ou l'extension des constructions existantes ou des constructions et installations nécessaires à des équipements collectifs, à l'exploitation agricole ou forestière et à la mise en valeur des ressources naturelles.

« Les cartes communales sont approuvées, après enquête publique, par le conseil municipal et le préfet.

Les cartes communales approuvées sont tenues à la disposition du public.

« Art. L. 124-3 . - Un décret en Conseil d'Etat détermine, en tant que de besoin, les modalités d'application du présent chapitre. »

Plusieurs orateurs sont inscrits sur l'article.

La parole est à M. Henri Nayrou.

M. Henri Nayrou.

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, j'interviens ici avec ma sensibilité de député représentant une zone rurale parmi tant d'autres, et peut-être la plupart des zones rurales. J'aurais préféré intervenir lors de la discussion générale, pour le principe, mais je me contenterai d'appeler l'attention du Gouvernement et de notre Assemblée sur cet article 4 qui propose d'établir une carte communale nouvelle d'un nouveau type comme alternative au vieux POS ou au nouveau PLU pour les communes rurales.

Il est intéressant que l'une des grandes ambitions de ce texte soit d'assurer la mixité sociale ; il serait néanmoins opportun que ni le législateur ni le Gouvernement n'oublient les vertus de la mixité territoriale.

M. Michel Bouvard.

Très bien !

M. Henri Nayrou.

Je ne suis pas ici pour raviver les vieilles oppositions ville-campagne, d'autant plus que ce projet de loi avance sur le terrain de l'assouplissement et de la simplification des règlements d'urbanisme ; j'en veux pour preuve l'image contenue dans les mots :

« schéma de cohérence territoriale ». Mais allons donc jusqu'au bout de la cohérence en pointant le doigt sur les points douloureux et veillons à ne pas nous tromper de remède.

D'accord, cette loi est une bonne réponse au mal des villes, mais ce n'est pas la seule. En traitant le problème de la recomposition du paysage urbain sur une aire identique, on soigne le mal sans s'attaquer aux racines du mal,...


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Gilles Carrez.

En effet !

M. Henri Nayrou.

... lesquelles renvoient à une trop importante concentration de population en un même lieu. Y assurer un meilleur équilibre par un meilleur mixage, c'est bien. Aller plus loin, dans tous les sens du terme, c'est mieux.

C'est la raison pour laquelle je regrette que, sans toucher ni à l'esprit ni au contenu de ce texte fait pour la ville, on n'ait pas eu le goût de comprendre que les mots

« urbanisme », « logement » et « transport » pouvaient aussi bien concerner tous les territoires hors de la ville.

M. Eric Doligé.

Tout à fait !

M. Henri Nayrou.

Je lance ici à la volée quelques considérations qui ne se veulent ni dérangeantes ni exemplaires mais qui sont, tout au plus, un plaidoyer pro domo. Il ne suffit pas de constater que 80 % de la population vivent sur 20 % du territoire, il faut remédier à cette disproportion dommageable pour tout le monde. L'excellence, c'est l'équilibre.

Il n'est pas normal que les POS soient les mêmes pour une ville de 5 000 habitants que pour un village de 50.

On nous dit que la nouvelle carte communale va corriger ces anomalies. Je souhaite que cela se vérifie sur les terrains, notamment les terrains en pente.

Il n'est pas concevable que la loi ne prenne pas en compte le évolutions sociologiques de l'habitat en milieu rural. Ayant fait le choix de la qualité de la vie, les mutants ville-campagne n'ont pas envie d'aller habiter dans des lieux qui seraient régis par les textes et les administrations. Les nouveaux ruraux veulent le point de vue, le jardin et le parking, sinon autant vivre en ville et compliquer encore plus votre tâche, mes chers collègues des zones urbaines.

Il faudra bien un jour tirer les leçons de ces évidences, comme on aurait pu tirer les leçons des excès des années 50-60. Il le faudra bien, car les zones rurales veulent avoir une tout autre vocation que celle de servir de réserve d'indiens - je sais de quoi je parle, puisque je m'appelle Nayrou (Sourires) - pour le week-end de ces pauvres urbains lassés d'être entassés.

Cette loi de solidarité urbaine était nécessaire et rendons grâce aux trois ministres de l'avoir mise en chantier.

Mais M. le secrétaire d'Etat au logement a sans doute déjà compris qu'il faudra bien un jour revisiter la loi montagne de 1995...

M. Michel Bouvard.

Très bien !

M. Henri Nayrou.

... qui lui est si chère, pour coller aux réalités de notre temps, mais aussi pour que le mot

« solidarité » ait un sens en tout point du territoire.

(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste et du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. le président.

La parole est à M. André Vauchez.

M. André Vauchez.

Je serai bref car Henri Nayrou a dit l'essentiel, à savoir que cette loi, qui porte le titre que l'on sait, s'adresse aussi aux communes rurales, ce qui est une très bonne chose.

J'insisterai simplement sur le fait que ces cartes communales nouveau modèle, qui donnent aux conseils municipaux et aux maires des pouvoirs qu'ils ne détenaient pas auparavant, sont un élément essentiel pour la reconnaissance de la compétence des élus ruraux dans l'aménagement du territoire. Les anciennes cartes communales, avec le MARNU annexé, constituaient un dispositif qui tournait toujours à l'avantage soit du préfet, soit des fonctionnaires de la DDE, toujours très en pointe pour montrer qu'ils étaient là et qu'ils savaient lire la loi.

M. Michel Bouvard.

Oh oui !

M. François Brottes.

C'est bien vrai !

M. André Vauchez.

C'est eux qui, en fait, orientaient l'urbanisme dans nos campagnes. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste et du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. le président.

Nous en venons aux amendements à l'article 4.

M. Warhouver a présenté un amendement, no 490, ainsi rédigé :

« Dans le texte proposé pour l'article L.

124-1 du code de l'urbanisme, substituer au mot : "peuvent", le mot : "doivent". »

Cet amendement est-il défendu ?

M. Jean-Michel Marchand.

Il l'est.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a considéré que la carte communale était une avancée intéressante. Je rappellerai simplement à M. Nayrou que 78 % des gens des villes sont pour la mixité et que 70 % s'y trouvent heureux, ce qui est une bonne chose.

Pour ce qui est de l'amendement, rendre la carte communale obligatoire dans les communes n'ayant pas de PLU serait excessif. C'est pourquoi la commission s'est prononcée pour le rejet.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

L'avis du Gouvernement est également négatif, car l'article 4 étend la décentralisation aux communes qui feraient le choix de ne se doter que d'une carte communale. Ce texte va donc plus loin que les lois qui avaient pu être votées il y a dixsept ans sur ce point.

Par ailleurs, il ne me semble pas souhaitable d'imposer aux communes de se doter d'un document d'urbanisme.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 490.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Brottes ont présenté un amendement, no 134, ainsi rédigé :

« Au début du deuxième alinéa du texte proposé pour l'article L. 124-2 du code de l'urbanisme, après les mots : "elles délimitent", insérer les mots : "sur l'ensemble du territoire communal". »

La parole est à M. Henri Nayrou, pour soutenir cet amendement.

M. Henri Nayrou.

Il est important de préciser dans la loi que la nouvelle carte communale dans les zones rurales - confer le dernier amendement de la séance de l'après-midi - s'applique non seulement au niveau des bourgs, mais aussi des écarts et des hameaux. Cela peut aller de soi, mais va mieux en le disant.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Et du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable également.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 134.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 477, ainsi rédigé :

« A la fin de la première phrase du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 124-2 du code de l'urbanisme, supprimer les mots : "et le préfet". »

La parole est à M. Jean-Marie Morisset.

M. Jean-Marie Morisset.

Les communes qui ne sont pas dotées d'un PLU vont pouvoir élaborer une carte communale. Dans la procédure d'approbation, nous pensons qu'il n'est pas opportun de prévoir l'accord du préfet, car les communes risquent de subir en permanence l'arbitraire des services de l'Etat et de ne pas avoir toute leur autonomie de décision.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Et du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 477.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 4, modifié par l'amendement no 134.

(L'article 4, ainsi modifié, est adopté.)

Article 5

M. le président.

« Art. 5. - Le chapitre Ier du titre Ier du livre III de la partie législative du code de l'urbanisme, relatif aux zones d'aménagement concerté, est ainsi modifié :

« I. - Les deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième alinéas de l'article L. 311-1 sont remplacés par les dispositions suivantes :

« Le périmètre et le programme de la zone d'aménagement concerté sont approuvés par délibération du conseil municipal ou de l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale.

« Sont toutefois créées par le préfet, après avis du conseil municipal de la ou des communes concernées, les zones d'aménagement concerté réalisées à l'initiative de l'Etat, des régions, des départements ou de leurs établissements publics et concessionnaires et les zones d'aménagement concerté situées, en tout ou en partie, à l'intérieur d'un périmètre d'opération d'intérêt national.

« Une même zone d'aménagement concerté peut être créée sur plusieurs emplacements territorialement distincts. »

« II. Dans l'article L. 311-2, les mots : "dans les conditions et délais prévus à l'article L. 123-9 du code de l'urbanisme. Toutefois, la date de référence prévue à l'article L. 13-15 du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique est celle de la publication de l'acte créant la zone d'aménagement concerté" sont remplacés par les mots : "dans les conditions et délais prévus à l'article L. 230-1". »

« III. L'article L. 311-4 est abrogé.

« L'article L. 311-4-1 devient L. 311-4.

« Dans le premier alinéa de cet article, les mots : "des constructeurs" sont remplacés par les mots : "de l'aménageur de la zone" et, dans le deuxième alinéa, les mots : "des constructeurs" sont remplacés par les mots : "de l'aménageur".

« Il est ajouté un dernier alinéa ainsi rédigé :

« Lorsqu'une construction est édifiée sur un terrain n'ayant pas fait l'objet d'une cession, location ou concession d'usage consentie par l'aménageur de la zone, une convention conclue entre la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale et le constructeur précise les conditions dans lesquelles celui-ci participe au coût d'équipement de la zone. »

« IV. Les articles L. 311-5 à L. 311-7 sont remplacés par les dispositions suivantes :

« Art. L. 311-5 . - L'aménagement et l'équipement de la zone sont conduits directement par la personne publique qui a pris l'initiative de sa création ou confiés par cette personne publique, dans les conditions précisées aux articles L. 300-4 et L. 300-4-1, à un établissement public y ayant vocation, à une société d'économie mixte ou à une personne publique ou privée.

« Art. L. 311-6 . - Les cessions ou concessions d'usage d e terrains à l'intérieur des zones d'aménagement concerté font l'objet d'un cahier des charges qui indique le nombre de mètres carrés de surface hors oeuvre nette dont la construction est autorisée sur la parcelle cédée. Le cahier des charges peut en outre fixer des prescriptions techniques, urbanistiques et architecturales imposées pour la durée de la réalisation de la zone.

« Le cahier des charges est approuvé lors de chaque cession ou concession d'usage par le maire ou le président de l'établissement public de coopération communale, lorsque la création de la zone relève de la compétence du conseil municipal ou de l'organe délibérant de l'établissement public de coopération communale, et par le préfet dans les autres cas.

« Sauf stipulation expresse contraire de l'acte de vente ou de concession, le cahier des charges devient caduc à la date de la suppression de la zone. Les dispositions du présent alinéa ne sont pas applicables aux cahiers des charges signés avant l'entrée en vigueur de la loi no du relative à la solidarité et au renouvellement urbains.

« Art. L. 311-7 . - Les plans d'aménagement de zone approuvés avant l'entrée en vigueur de la loi no du relative à la solidarité et au renouvellement urbains sont, à compter de cette date, soumis au régime juridique des plans locaux d'urbanisme tel que défini au chapitre III du titre II du livre Ier

« Art. L. 311-8 . - Un décret en Conseil d'Etat détermine, en tant que de besoin, les modalités d'application du présent chapitre. »

M. le président.

M. Santini a présenté un amendement, no 619, ainsi rédigé :

« Supprimer le I de l'article 5. »

Cet amendement est-il défendu ?

M. Jacques Myard.

Oui.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Et du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 619.

(L'amendement n'est pas adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 987, ainsi rédigé :

« Au début du I de l'article 5, insérer l'alinéa suivant :

« Dans le premier alinéa de l'article L. 311-1 du code de l'urbanisme, après les mots : "décide d'intervenir", insérer les mots : "dans le cadre d'un projet urbain d'ensemble". »

La parole est à M. Gilles Carrez, pour soutenir cet amendement.

M. Gilles Carrez.

Le projet de loi ne modifie pas la définition des zones d'aménagement concerté, qui figure au premier alinéa de l'article L. 311-1. M. Chabert propose de la compléter en précisant que les ZAC doivent d'intégrer dans le cadre d'un projet urbain d'ensemble ».

Il s'agit d'un amendement très intéressant, car il est au coeur de la préoccupation de renouvellement urbain dont le Gouvernement a fait état à plusieurs reprises. En effet, dans la rédaction actuelle du code de l'urbanisme, la procédure des zones d'aménagement concerté est définie a vant tout en termes d'aménagement, d'acquisition, d'équipement puis, le cas échéant de cession des terrains concernés. Aucune disposition ne replace cet outil dans la perspective du renouvellement urbain ou du développement de l'urbanisation future.

Or, lorsque seront envoyées sur les terrain des opérations de démolition-reconstruction de grands ensembles, il faudra très certainement recourir à cette procédure, mais en veillant bien à ce que l'outil qu'elle représente soit utilisé dans une finalité d'ensemble qui est celle du projet urbain.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Et du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Formulation trop vague pour ne pas ouvrir la voie à de nombreux contentieux.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 987.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Marchand, Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1218, ainis rédigé :

« Dans le premier alinéa du I de l'article 5, supprimer le mot : "deuxième,". »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Cet amendement a pour objet de rétablir le deuxième alinéa de l'article L. 311-1 du code de l'urbanisme.

J'ai bien compris que les ZAC entrent désormais dans la gestion globale des PLU. Mais si on prend l'exemple d'un périmètre de PLU que je qualifierai d'excessif parce qu'il engloberait très largement la zone déjà urbanisée, il serait alors possible, à défaut de rétablir ce deuxième alinéa, de créer des ZAC non pas seulement en zone urbaine mais également en zone rurale. Il y a là un véritable danger. On se place toujours dans l'hypothèse où le pouvoir local est vertueux. N'oublions pas qu'il peut y avoir des dérives et que quelques précautions sont absolument indispensables.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ? M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a émis un avis défavorable. Cet amendement rétablit le deuxième alinéa de l'article L. 311-1 en vigueur, ce qui nous semble dangereux et contraire à l'esprit de la loi.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable pour la même raison.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1218.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Marchand, Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1412, ainsi rédigé :

« Après le premier alinéa du I de l'article 5, insérer l'alinéa suivant :

« Lorsqu'un plan d'occupation des sols, ou un plan d'urbanisme et d'utilisation des sols, a été rendu public ou approuvé dans des communes, parties de communes ou ensemble de communes, des zones d'aménagement concerté ne peuvent y être créées qu'à l'intérieur des zones urbaines ou des zones d'urbanisation future délimitées par ce plan. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Cet amendement rétablit également, mais en la modifiant légèrement, la rédaction du deuxième alinéa de l'article L.

311-1. L'idée est toujours que les ZAC ne puissent être créées qu'à l'intérieur des zones urbaines, afin de protéger au maximum les autres zones situées à l'intérieur du périmètre du PLU.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable : le même amendement ou presque vient d'être repoussé.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même opinion.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1412.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 986, ainsi rédigé :

« Dans l'avant-dernier alinéa du I de l'article 5, après les mots : "des communes concernées", insérer les mots : "ou de l'établissement public de coopération intercommunale compétent". »

La parole est à M. Gilles Carrez, pour soutenir cet amendement.

M. Gilles Carrez.

Il s'agit de réparer un oubli.

L'article 5 évoque les zones d'aménagement concerté c réées à l'initiative de l'Etat, des régions, des d épartements ou de leurs établissements publics. Il c onvient de prévoir la consultation des communes concernées ou, comme le prévoit l'amendement, de l'étab lissement public de coopération intercommunale compétent, s'il existe.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable également.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 986.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Santini a présenté un amendement, no 620, ainsi rédigé :

« Supprimer le II de l'article 5. »

Cet amendement est-il défendu ?


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Jacques Myard.

Il l'est.

M. le président.

Avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 620.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Poignant a présenté un amendement, no 1438, ainsi rédigé :

« Après le II de l'article 5, insérer le paragraphe suivant :

« II bis. - Dans le cinquième alinéa de l'article L. 311-7, substituer par deux fois aux mots : "plans d'occupation des sols" les mots : "plans locaux d'urbanisme". »

La parole est à M. Serge Poignant.

M. Serge Poignant.

Les amendements que j'ai déposés à l'article 5 visent à rétablir les plans d'aménagement de zone. En effet, s'il n'y a plus de PAZ, il sera nécessaire de réviser le PLU lui-même pour créer une ZAC. Non seulement la procédure sera plus compliquée, mais on privera ainsi les communes des moyens de faire des ZAC à vocation de logement social et on bloquera l'urbanisation de certaines ZAC dont la réalisation devra attendre la prochaine révision du PLU pour être débloquée.

La suppression des PAZ présente un autre gros inconvénient. Lancer une ZAC dans le cadre d'un PAZ est en effet une procédure qui ne risque pas de se heurter aux demandes des habitants portant sur tout le territoire de la commune, ce qui sera le cas s'il faut à chaque fois réviser le PLU. Dans une ZAC donnée, au contraire, on peut parfaitement répondre, grâce au PAZ, à un objectif ciblé de mixité sociale.

C'est donc à mon sens une erreur de vouloir supprimer les PAZ.

M. le président.

Monsieur Poignant, vous venez également de défendre votre amendement no 1439 qui est ainsi libellé :

« Après le II de l'article 5, insérer le paragraphe suivant :

« II ter. L'article L.

311-7 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Dans les zones d'aménagement concerté créées en application de l'article L.

311-1, les dispositions d'un plan local d'urbanisme rendu public ou approuvé, à moins que l'acte de création de la zone ne décide de les maintenir en vigueur, cessent d'être applicables à compter de la publication de l'acte portant approbation du plan d'aménagement de zone, à l'exception de celles qui sont relatives aux espaces boisés classés. »

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur les amendements nos 1438 et 1439 ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable pour les raisons déjà évoquées. Là où il y a aujourd'hui un POS avec une ZAC et un PAZ, il n'y aura plus demain que le PLU, le PAZ de la ZAC étant dans le PLU. La procédure de révision des ZAC sera donc identique à celle du PLU.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis que la commission.

M. le président.

La parole est à M. Jacques Myard.

M. Jacques Myard.

Mes chers collègues, vous voulez tout mettre dans un seul document d'urbanisme dont l'élaboration mais aussi la révision seraient extrêmement lourdes. L'avantage du PAZ concernant un quartier donné est qu'il est facile à réviser. Si, pour modifier des dispositions spécifiques à un quartier, on doit procéder à une révision de l'ensemble du PLU, on ira au devant d'embûches très sérieuses, et surtout on bloquera le système, car on suscitera des demandes multiples et variées portant sur tout le territoire de la commune alors que la rénovation envisagée ne concerne qu'une petite partie.

Je ne comprends pas l'idéologie sous-jacente au principe qui veut que les PAZ ne soient pas bons et qu'il faille tout inscrire dans le PLU. Mieux vaut garder un peu de souplesse. Je vous donne la maxime : diviser pour régner. J'y ajoute la méthode : une idée par paragraphe, un point et on va à la ligne.

Le PLU rassemble un certain nombre de données, et ce n'est pas une mauvaise idée, même si le dispositif est extrêmement lourd et s'il s'agit d'un nid à contentieux.

Mais pour tel quartier, où se posent tels problèmes, il faut prévoir un document ad hoc , plus spécifique, mieux adapté aux réalités locales et qui permette d'avancer vite.

Vous, vous édifiez une nouvelle usine à gaz ; vous prenez un bulldozer pour une petite parcelle.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Nos collègues de l'opposition ont beaucoup de difficultés à entrer dans la philosophie du texte gouvernemental.

M. Jacques Myard.

Normal, il n'en a pas !

M. Alain Cacheux.

Mais si, et je vais vous l'expliquer.

Actuellement, les ZAC sont distinctes du POS et même parfois en rupture avec lui.

M. Jacques Myard et M. Gilles Carrez.

Mais non !

M. Alain Cacheux.

Mais si, et la meilleure preuve, c'est que quand certaines règles du POS nous paraissent difficilement applicables à une zone, nous choisissons la procédure de ZAC précisément pour les contourner.

M. Gilles Carrez.

Oh ! Jamais nous n'avons fait cela ! (Sourires.)

M. Alain Cacheux.

La proposition du Gouvernement consiste à revenir à la règle commune en réintégrant les ZAC dans le plan local d'urbanisme. Dès lors que les modifications seront limitées, la révision ne sera pas une procédure lourde et nous avons intérêt pour la clarté, la transparence et la meilleure compréhension de nos concitoyens à respecter des règles générales. Pour obtenir, mes chers collègues, la souplesse que vous souhaitez, il suffit de ne les modifier que légèrement.

M. Jacques Myard.

Pas d'accord !

M. le président.

Un dernier mot, monsieur Poignant.

M. Serge Poignant.

C'est une question fondamentale et j'aimerais, monsieur le secrétaire d'Etat, obtenir une réponse. Quelle est la différence entre une révision, même légère, du PLU et l'élaboration ou la modification d'un PAZ ? C'est que le PAZ évite tout risque de contentieux avec des habitants qui pourraient mettre à profit la révi-s ion du PLU pour réclamer une modification de l'ensemble du zonage de la commune. Vous risquez donc


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

de bloquer des ZAC où l'on pourrait faire, comme vous le souhaitez, du logement privé et du logement social, c'est-à-dire de la mixité.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Monsieur Poignant, aujourd'hui, les statistiques dont nous disposons sur les contentieux montrent qu'ils sont beaucoup plus nombreux pour les opérations de ZAC que pour les autres. Sans doute cette réalité tient-elle pour partie au caractère dérogatoire que nous allons justement supprimer.

M. Jacques Myard.

Non !

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1438.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1439.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement no 496 est présenté par M. Deprez ; l'amendement no 621 par M. Santini et les membres du groupe Union pour la démocratie française-Alliance.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer le III de l'article 5. »

Sont-ils défendus ?

M. Jean-Marie Morisset.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

Avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 496 et 621.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je suis saisi de trois amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 1366, présenté par MM. Marchand, A schieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère, est ainsi rédigé :

« I. Supprimer les deux premiers alinéas du III de l'article 5.

« II. En conséquence, dans le troisième alinéa, substituer aux mots : "cet article", les mots : "l'article L. 311-4-1". »

L es deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement no 856 est présenté par MM. Carrez, Doligé et Estrosi ; l'amendement no 1440 est présenté par

M. Poignant.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer le premier alinéa du III de l'article 5. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand, pour soutenir l'amendement no 1366.

M. Jean-Michel Marchand.

Je ne partage pas l'opinion d e nos collègues de l'opposition et j'estime que M. Cacheux a raison de souligner l'intérêt de soumettre les ZAC aux normes communes en les intégrant dans le PLU. Je pense néanmoins que, dans le cadre de ces règles générales, il est préférable de maintenir le PAZ pour pouvoir continuer à urbaniser et à faire de la mixité sociale dans des zones délimitées. C'est le sens de notre amendement.

Je crois que nous aurions tout intérêt, en partant de la norme générale, à nous garder de la souplesse avec la possiblité d'appliquer ces règles particulières et donc d'éviter, monsieur le secrétaire d'Etat, les contentieux dont vous parliez.

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez pour présenter l'amendement no 856.

M. Gilles Carrez.

Sur ce sujet très important, je vais m'efforcer une nouvelle fois de justifier les plans d'aménagement de zone.

Il est vrai, monsieur le secrétaire d'Etat, que, comme l'avait sûrement à l'esprit notre collègue Marchand à l'instant, les ZAC ont eu, pendant un temps, mauvaise presse à cause des abus et des détournements de procédure. Il y a une quinzaine d'années notamment, la procédure ZAC était couramment utilisée pour réviser un plan d'occupation des sols sans le dire.

M. Alain Cacheux.

Absolument !

M. Gilles Carrez.

Depuis, la jurisprudence a bien encadré les choses et on ne voit plus guère ce type de comportement aujourd'hui. C'est un point qui est devenu indiscutable.

Supprimer les plans d'aménagement de zone risque de rendre certaines opérations bien plus lourdes. Notre collègue Serge Poignant a cité avec raison l'exemple d'une commune où l'objectif de mixité sociale n'est pas parfaitement rempli et où l'on veut, grâce à une zone d'aménagement concerté, engager un programme équilibré de logements sociaux et non sociaux. Eh bien, on hésitera à le lancer parce qu'il faudra toucher à l'ensemble du plan local d'urbanisme. C'est comme dans le domaine médical ; quand le corps est malade et qu'une opération est nécessaire, la chirurgie moderne préfère de loin un acte de chirurgie locale sous anesthésie locale.

M. Alain Cacheux.

C'est vrai, docteur !

M. Gilles Carrez.

Ça dure moins longtemps, c'est plus efficace et ça marche mieux. Là, vous nous proposez en quelque sorte...

M. Jacques Myard.

L'anesthésie générale !

M. Gilles Carrez.

... de faire de la chirurgie sur l'ensemble du PLU sous anesthésie générale.

M. Jean-Michel Marchand.

Sans anesthésie !

M. Alain Cacheux.

Vous avez tort, docteur !

M. Gilles Carrez.

Je poursuis dans la métaphore médicale. Vous nous disiez à l'instant, monsieur le secrétaire d'Etat, que les contentieux ces dernières années concernaient beaucoup plus les zones d'aménagement concerté, les plans d'aménagement de zone, que les POS.

Moi je vous réponds que vous encourez cette fois le risque d'une contamination. Le contentieux, qui était circonscrit aux PAZ, va gagner les plans locaux d'urbanisme et on assistera à un phénomène de généralisation.

M. Jacques Myard.

C'est le Titanic votre truc !

M. Gilles Carrez.

Je pense qu'il serait beaucoup plus sage, tout en reconnaissant les abus rencontrés dans le passé, de conserver les plans d'aménagement de zone.

C'est l'objet de cet amendement.

M. Jacques Myard.

Très bien !


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Monsieur Poignant, souhaitez-vous ajouter un mot sur l'amendement no 1440 ?

M. Serge Poignant.

Je souhaite insister de nouveau sur la période transitoire pendant laquelle les PLU ne seront pas encore élaborés et les PAZ n'existeront plus. Et, pendant des années, on ne pourra ni toucher aux ZAC ni en faire.

M. Jacques Myard.

Très bon argument !

M. Serge Poignant.

Cette période transitoire n'a pas été examinée.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable. Monsieur Poignant, je suis très sensible aux objectifs que vous dites viser d'atteindre les 20 % de logements locatifs sociaux par les ZAC que vous avez mises en place. Si vraiment je sentais que vous en étiez empêché, je serais pour l'amendement. Mais je n'ai pas ce sentiment.

M. Serge Poignant.

Ne déformez pas mes propos !

M. Jacques Myard.

Ce n'est pas une réponse !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

En cohérence avec sa position sur d'autres amendements traitant du même aspect, le Gouvernement émet un avis forcément négatif.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Je rappelle à nos collègues que la création des ZAC répondait au souci de répartir le coût des équipements publics qui y sont implantés. Or, depuis tout à l'heure, il nous est demandé en fait de maintenir les PAZ pour pouvoir contourner les POS, ou plutôt les PLU. (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)

M. Jacques Myard.

C'est scandaleux ! C'est véritablement mépriser le travail que nous sommes en train de faire !

M. Gilles Carrez.

Encore une vieille lune !

M. Alain Cacheux.

Je pense que les propositions de M. le secrétaire d'Etat sont excellentes dans la mesure où la procédure de simplification est applicable de façon simple. Nous aurons éventuellement l'occasion de nous en assurer en deuxième lecture.

M. Eric Doligé.

On n'en est pas sûr !

M. Alain Cacheux.

Désormais, nous serons dans le régime général des PLU comme nous étions hier dans le régime général des POS. Quant à la ZAC, elle servira à ce qui est son objet propre : la répartition du coût des équipements publics. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.)

M. le président.

La parole est à M. Jacques Myard.

M. Jacques Myard.

Je souhaiterais que M. le secrétaire d'Etat réponde à une question qui vient d'être posée par notre collègue Poignant à propos de la phase transitoire.

Que va-t-il se passer durant la période où les PLU ne seront pas encore élaborés et qu'on ne disposera plus de l'outil juridique des ZAC et des PAZ ? Par ailleurs, quand j'entends dire que, aujourd'hui, les ZAC et les PAZ ne servent qu'à répartir les coûts des équipements publics, les bras m'en tombent ! Les ZAC ont effectivement mauvaise presse parce qu'elles sont des outils lourds qui nécessitent une déclaration d'utilité publique pour exproprier, reformater ou restructurer tout un quartier. Mais parler ainsi, c'est faire insulte à toutes les ZAC qui ont été installées, dans toutes les communes de France, sous tous les régimes de quelque couleur politique qu'ils soient.

M. Alain Cacheux.

On peut le faire avec le POS !

M. Jacques Myard.

C'était un outil très utile. Aujourd'hui, vous le mettez à bas, en le noyant dans le PLU.

D'abord, c'est une faute et une insulte à l'avenir. Ensuite, que va-t-il se passer tant que nous n'aurons pas de PLU ? Répondez à cette question, monsieur le secrétaire d'Etat, parce que je suis inquiet des conséquences sur le terrain.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat au logement.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

L'Assemblée a adopté une disposition qui est extrêmement claire : dès l'adoption de la loi, les POS approuvés bénéficient des dispositifs juridiques applicables aux PLU, instantanément. Il n'y a donc pas, sur ce point, de problème de phase transitoire.

M. Jacques Myard.

Et pour les PAZ ?

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1366.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 856 et 1440.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

M. Santini a présenté un amendement, no 622, ainsi rédigé :

« Compléter le dernier alinéa du III de l'article 5 par les mots : "préalablement à l'autorisation d'occupation des sols. A défaut, celle-ci est considérée comme nulle". »

Cet amendement est-il défendu ?

M. Jean-Marie Morisset.

Il l'est.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 622.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 985, ainsi rédigé :

« Compléter le dernier alinéa du III de l'article 5 par la phrase suivante : "La convention constitue une pièce obligatoire du dossier de permis de construire ou de lotir". »

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

Cet amendement tend à renforcer le caractère juridique de la convention.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La convention ayant un objet purement financier, une telle précision est, à ce stade, inutile.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 985.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Santini a présenté un amendement, no 623, ainsi rédigé :

« Supprimer les six premiers alinéas du IV de l'article 5. »

Cet amendement est défendu.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 623.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L'amendement no 13 est présenté par M. Inchauspé ; l'amendement no 374 par M. Bacquet ; l'amendement no 456 par MM. Michel Bouvard, Ollier, Chavanne, Estrosi, Accoyer, Vannson, Proriol, Meylan, Gaymard et Barrot.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Compléter le troisième alinéa du IV de l'article 5 par la phrase suivante : "en zone de montagne, ces prescriptions peuvent déroger aux obligations de droit commun en matière de conditions d'implantation, afin de permettre une gestion optimale de l'espace". »

Les amendements nos 13 et 374 sont défendus.

La parole est à M. Michel Bouvard pour soutenir l'amendement no 456.

M. Michel Bouvard.

Il s'agit d'un point important, que nous avons d'ailleurs eu l'occasion d'évoquer avec vous, monsieur le secrétaire d'Etat. Dans les zones de montagne, les terrains pouvant être consacrés à des activités économiques sont rares compte tenu des contraintes de l'espace disponible entre les zones naturelles et les zones à risque. Cet amendement tend à autoriser dans les ZAC une mixité d'implantation des différentes activités économiques, notamment artisanales, plus rarement industrielles et agricoles.

Je signale que cet amendement a été cosigné par de très nombreux élus des différents massifs.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Rejeté au profit d'un amendement no 147 après l'article 10.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Pour répondre au souhait des auteurs des amendements, le Gouvernement dit officiellement qu'il sera favorable à l'amendement no 147 du rapporteur après l'article 10, qui résout exactement le problème ici posé.

M. le président.

Retirez-vous votre amendement, monsieur Bouvard ?

M. Michel Bouvard.

Dans ces conditions, je le retire.

M. le président.

L'amendement no 456 est retiré, ainsi que les amendements nos 374 et 13.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 135, ainsi rédigé :

« Dans le quatrième alinéa du IV de l'article 5, par deux fois, substituer au mot : "communale", le mot : "intercommunale". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de correction.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 135.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement no 857 est présenté par MM. Carrez, Doligé et Estrosi ; l'amendement no 1441 par M. Poignant.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer l'avant-dernier alinéa du IV de l'article 5. »

La parole est à M. Gilles Carrez, pour défendre l'amendement no 857.

M. Gilles Carrez.

Il s'agit à nouveau de la question des plans d'aménagement de zone, mais cette fois au titre des dispositions transitoires.

L'amendement que je propose est dans la ligne de ceux que j'ai défendus précédemment, en vain d'ailleurs, visant à maintenir les plans d'aménagement de zone. Le texte proposé pour l'article L. 311-7 indique que les plans d'aménagement de zone approuvés avant l'entrée en vigueur de la loi seront, à compter de cette date, soumis au régime juridique des plans locaux d'urbanisme. Cela conduit à revenir sur la question des dispositions transitoires. Tout à l'heure, notre collègue Jacques Myard a reconnu que M. le secrétaire d'Etat avait apporté une réponse sur les plans d'occupation des sols, mais pas sur les PAZ.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Si !

M. Gilles Carrez.

Ma question est donc la suivante : si nous avons un POS et non pas un PLU, que devient le plan d'aménagement de zone ?

M. Eric Doligé.

Oui, tant que le POS n'est pas modifié, il n'est pas PLU !

M. le président.

La parole est à M. Serge Poignant.

M. Serge Poignant.

Cet amendement revient effectivement sur le régime transitoire. Monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez indiqué que les POS devenaient PLU.

Mais qu'en est-il de la mesure transitoire pour les PAZ ? Votre réponse était incomplète et j'aimerais que vous donniez des précisions.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission avait la conviction que le PAZ était inclus dans le PLU automatiquement.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Bien sûr !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Si ce n'était pas le cas, nous pourrions revenir sur le rejet de cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement confirme que, dans son esprit, le PAZ est bien inclus.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

L'aménagement proposé créerait un problème de période transitoire et un manque de clarté juridique, alors que la disposition que vous souhaitez abroger évite cette difficulté.

M. Gilles Carrez.

S'il y a un PLU ! Mais s'il n'y a pas de PLU ?

M. le président.

La parole est à M. Eric Doligé.

M. Eric Doligé, Je veux bien être, comme vous le dites, monsieur le secrétaire d'Etat, dans l'esprit du Gouvernement. Toutefois, dans « l'esprit du terrain », on sent qu'il y a une petite faille et que vous avez quelques doutes sur ce dossier.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Non, aucun !

M. Eric Doligé.

On l'a répété à maintes reprises à l'article 3, les POS qui ne sont pas révisés sont toujours valables ; ils ne deviennent PLU que lorsqu'ils sont révisés.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Non, je vous ai dit le contraire tout à l'heure !

M. Eric Doligé.

Vous avez dit qu'un POS reste POS jusqu'au moment où une révision lui permet de devenir PLU.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Non !

M. Eric Doligé.

C'est pourtant ce qui a été dit à l'article 3. A partir de là, que se passe-t-il pour les PAZ ?

M. Gilles Carrez.

Nous avons tous compris cela !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Mais non !

M. Eric Doligé.

C'est ce que j'avais compris et, me semble-t-il, tous mes collègues avec moi : un POS ne devient pas automatiquement PLU le jour où la loi est promulguée ; il reste POS et ne devient PLU que le jour où il fait l'objet d'une révision.

D'ailleurs, le POS est traité différemment dès lors que ses modifications interviennent avant, pendant ou après la promulgation de la loi. L'amendement qui a été déposé par mon collègue Poujade se fondait sur cette logique.

Un POS dont la révision est lancée avant la promulgation de la loi reste dans le champ d'application de l'ancien régime. Donc, le POS reste POS tant qu'il n'y a pas de modification postérieurement à la parution de la loi, ce qui veut dire qu'il y a un problème avec le PAZ.

Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre ! Plusieurs députés du groupe socialiste.

Non !

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Michel Bouvard.

Il va nous éclairer !

M. Alain Cacheux.

C'est un problème important. J'ai bien compris le texte de la façon que vient de l'éclairer

M. le secrétaire d'Etat. Aux termes de l'article L. 311-7, les plans d'aménagement de la ZAC qui ont été approuvés sont, à compter de la date de promulgation de la loi, soumis au régime juridique des plans locaux d'urbanisme.

Cela veux dire très clairement que le plan d'aménagement de zone qui existe à l'intérieur du périmètre de la ZAC avec un règlement particulier vaudra plan d'occupation des sols. Donc, c'est votre amendement qui créera une ambiguïté.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Absolument !

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 857 et 1441.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

M. Poujade et M. Nudant ont présenté un amendement, no 923, ainsi rédigé :

« Dans l'avant-dernier alinéa du IV de l'article 5, après les mots : "plans locaux d'urbanisme", insérer les mots : "dès lors que les plans d'occupation des sols en vigueur sont juridiquement soumis au régime des plans locaux d'urbanisme". »

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

Je pense que cet amendement, qui n'est pas stricto sensu un amendement de conséquence, est susceptible d'apporter des sécurités juridiques répondant au souci de nos collègues de part et d'autre. Peut-être que M. le secrétaire d'Etat pourrait trouver cette disposition acceptable.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable également.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 923.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je constate que le vote est acquis à l'unanimité.

M. Chabert a présenté un amendement, no 988, ainsi rédigé :

« Compléter le IV de l'article 5 par l'alinéa suivant :

« Les plans d'aménagement de zone qui ont fait l'objet d'une délibération d'arrêt et de mise à l'enquête publique conformément à l'article L.

311-4 en vigueur avant l'application de la loi, demeurent soumis aux dispositions législatives antérieures. Ils seront intégrés aux plans locaux d'urbanisme dès leur approbation. »

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

L'amendement en question est un peu symétrique de celui qui a été excellemment défendu plus haut par mon collègue Carrez.

Dès lors que l'article L.

311-7 est maintenu, je crois qu'il est nécessaire de préciser que les plans d'aménagement de zone qui ont déjà fait l'objet d'une délibération d'arrêt et qui sont soumis à une procédure d'enquête publique doivent continuer leur vie jusqu'à leur approbation et, de ce fait, leur accession au statut de PLU.

Cette précision me paraît nécessaire pour éviter que toute une série d'instructions en cours ne soient annulées, ce qui nous placerait dans une situation d'insécurité.

M. le président.

C'est un problème qui a déjà été examiné.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

M. Chabert a tout compris. Je m'en réjouis et je suis très favorable à cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement souhaite apporter une légère modification rédactionnelle, mais il est favorable au principe. Comme les délibérations d'arrêt n'existent pas, le Gouvernement propose que l'amendement commence par : « Les projets de PAZ quio nt été arrêtés en vue d'être soumis à l'enquête publique ». La suite sans changement.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Henry Chabert.

Je suis d'accord.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 988, tel qu'il vient d'être rectifié.

(L'amendement, ainsi rectifié, est adopté.)

M. le président.

Je constate que le vote est acquis à l'unanimité.

Je mets aux voix l'article 5, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 5, ainsi modifié, est adopté.)

Article 6

M. le président.

« Art. 6. - L'article L. 300-4 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Dans le deuxième alinéa, les mots : "elle peut prendre la forme d'une concession d'aménagement. Dans ce cas, l'organisme concessionnaire peut se voir confier les acquisitions par voie d'expropriation" sont remplacés par les mots : "l'aménageur peut se voir confier les acquisitions par voie d'expropriation".

« II. Dans le troisième alinéa, le mot : "concession" est remplacé par le mot : "convention" et les mots : "l'organisme concessionnaire" sont remplacés par les mots : "l'aménageur".

« III. Dans le quatrième alinéa, les mots : "aux concessions ou conventions" sont remplacés par les mots : "aux conventions".

« IV. - Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« La convention peut prévoir les conditions dans lesquelles l'aménageur est associé aux études concernant l'opération et notamment à la révision ou à la modification du plan local d'urbanisme. »

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement no 573 est présenté par M. Sarre et M. Desallangre ; l'amendement no 858 par MM. Carrez, Doligé et Estrosi.

Les amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer l'article 6. »

L'amendement no 573 n'est pas défendu.

La parole est à M. Gilles Carrez, pour défendre l'amendement 858.

M. Gilles Carrez.

Je propose la suppression de l'article 6, car il contient une disposition qui m'inquiète, mais peut-être M. le secrétaire d'Etat ou M. le rapporteur me rassureront-ils.

Les concessions en matière d'aménagement seront remplacées par des conventions qui pourront être passées avec des organismes publics une société d'économie mixte ou un établissement public d'aménagement local - ou, comme c'est le cas aujourd'hui, avec des aménageurs privés, des promoteurs. Or la rédaction de l'article donne le sentiment que l'on déléguera à l'aménageur des prérogatives de puissance publique, puisqu'il est précisé : « l'aménageur peut se voir confier les acquisitions par voie d'expropriation ».

M. Jean-Michel Marchand.

C'est vrai !

M. Gilles Carrez.

Si je comprends bien, monsieur le secrétaire d'Etat, vous nous proposez de confier à des promoteurs privés des prérogatives de puissance publique, en particulier la procédure d'expropriation.

N ous savons, certes, que la déclaration d'utilité publique ne peut être prise que par l'Etat, par arrêté du préfet. Cependant l'article 6 laisse entendre que, une fois la DUP prise, l'aménageur, même s'il est privé, pourra bénéficier, au nom de la collectivité locale qui sera partie prenante à la convention, de prérogatives de puissance publique dans le domaine de la procédure d'expropriation. C'est inacceptable.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Il est négatif, parce que la commission a adopté des amendements qui résolvent clairement le problème. Ils démontrent que l'ancienne concession est remplacée par la convention dans les mêmes termes, stricto sensu.

L'un d'eux rattache cette procédure au code des impôts, montrant ainsi clairement qu'il s'agira d'une convention d'ordre public et jamais d'une convention d'ordre privé. Il est présenté à la page 65 du tableau comparatif, à laquelle je vous renvoie. En effet, cet amendement no 138 propose de remplacer, dans le 6o bis de l'article 207 du code général des impôts, les mots

« concessionnaires d'opérations d'aménagement, » par les mots « chargés de l'aménagement par une convention contractée, ».

M. Daniel Marcovitch.

C'est une définition européenne !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Tous les autres amendements à l'article 6 précisent bien que la convention sera exactement similaire à l'ancienne concession telle qu'elle était définie.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je partage tout à fait l'opinion de la commission. La notion de concession d'aménagement était souvent source de confusion...

M. Alain Cacheux.

C'est vrai !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

... car le terme se rapporte maintenant à d'autres objets, notamment au regard du droit européen.

M. Daniel Marcovitch.

M. Myard ne connaît pas le droit européen !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

L'adoption de l'expression « convention d'aménagement » constitue un changement terminologique, mais cela n'induit aucun bouleversement des rapports avec les aménageurs.

Je souligne aussi que le membre de phrase : « l'aménageur peut se voir confier les acquisitions par voie d'expropriation », qui inquiétait M. Carrez, sera inséré dans l'alinéa de l'article L. 300-4 du code de l'urbanisme qui commence par : « Lorsque la convention est passée par un établissement public, une société d'économie mixte... ».

Nous demeurons donc bien dans le même dispositif qu'actuellement.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 858.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Marchand, Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1181, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi l'article 6 :

« L'article L. 300-4 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« 1o Dans le premier alinéa de cet article, les mots : "par le présent livre" sont remplacés par les mots : "à l'article L. 300-1".


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

« 2o Le même alinéa est complété par les mots : "par voie de convention".

« 3o Les deuxième et avant-dernier alinéas sont remplacés par trois alinéas ainsi rédigés :

« Lorsque l'opération d'aménagement présente des enjeux de développement ou de renouvellement urbain, sociaux ou économiques tels que la personne publique qui en a pris l'initiative veut en conserver la maîtrise et le contrôle, tout en en déléguant sa gestion à un tiers, la convention prend la forme d'une concession d'aménagement, qui implique une participation financière de la personne publique concédante, un contrôle permanent et le retour des biens et droits de la concession d'aménagement dans son patrimoine en fin de contrat. En outre, l'organisme aménageur peut se voir confier les acquisitions par voie d'expropriation ou de préemption.

« Compte tenu des caractéristiques des opérations objets des concessions d'aménagement, celles-ci sont conclues avec un établissement public ou une société d'économie mixte locale définie par les articles L. 1521-1 et suivants du code général des collectivités terrritoriales, ou une société d'économie mixte dont plus de la moitié du capital est détenue par une ou plusieurs des personnes publiques suivantes :

Etat, régions, départements, communes ou leurs groupements.

« Les organismes concessionnaires ci-dessus mentionnés sont soumis à des obligations comptables spécifiques fixées, en ce qui concerne les organismes non soumis aux règles de la comptabilité publique, par le comité de la réglementation comptable. »

« 4o Le dernier alinéa est ainsi rédigé :

« Les dispositions du chapitre IV du titre II de la loi no 93-122 du 29 janvier 1993 relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques, ainsi que les articles L. 1411-1 et suivants du code général des collectivités territoriales, ne sont pas applic ables aux concessions d'aménagement ou aux c onventions établies en application du présent article. »

« 6o L'article est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« La convention ou la concession d'aménagement prévoit les conditions dans lesquelles l'aménageur réalise les études concernant l'opération qui lui est confiée et est associé à la révision ou à la modification du plan local d'urbanisme. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Le débat sur le sujet qui me préoccupe vient d'avoir lieu, mais je demeure inquiet, monsieur le secrétaire d'Etat. Certes vous affirmez qu'il n'y aura aucun changement et que l'on modifie seulement les mots. Alors pourquoi le faire ?

M. Alain Cacheux.

C'est le droit européen !

M. Jacques Myard.

Cela n'existe pas !

M. Daniel Marcovitch.

M. Myard ne sait pas ce qu'est le droit européen. Il ne connaît pas l'Europe !

M. Jean-Michel Marchand.

Dans la procédure actuelle, certains fonctionnements étaient pertinents et reconnus mais il subsistait des inquiétudes. Certes la puissance publique avait, dans le cadre des concessions, la possibilité de prendre des risques, mais elle devait aussi continuer à gérer et assumerait la responsabilité totale des décisions. Je crains donc une dérive qui pourrait être dangereuse. J'ai bien noté que la convention ne permettrait pas à une société privée d'exercer des prérogatives de puissance publique, mais il me semble subsister quelque ambiguïté dans cette rédaction.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis que précédemment.

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

J'ai bien écouté l'intervention de M. le secrétaire d'Etat, mais je constate que cette question suscite quelque trouble. Je voudrais donc qu'il confirme formellement que la convention ne remplace la concession que pour des raisons de terminologie et que seuls pourront exercer des prérogatives de puissance publique les partenaires des concédants, c'est-à-dire les collectivités locales, qui seront des personnes publiques - établissements publics et sociétés d'économie mixte - à l'exclusion de tout organisme privé.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je vous le confirme.

M. Gilles Carrez.

Merci.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1181.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Les amendements nos 624 de M. Santini, 1307 de M. Destot, 625 de M. Santini ne sont pas défendus.

M. Chabert a présenté un amendement, no 977, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le I de l'article 6 :

« I. Le deuxième alinéa est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés :

« Lorsque l'opération d'aménagement prévue à l'article 300-4 du code de l'urbanisme présente des enjeux sociaux ou économiques tels que la personne publique qui en a pris l'initiative veut en conserver la maîtrise et le contrôle tout en déléguant sa réalisation à un tiers, la convention prend la forme d'une concession d'aménagement. Dans ce cas, l'organisme aménageur peut se voir confier les acquisitions par voie d'expropriation.

« Les clauses à inclure dans la concession d'aménagement sont précisées aux articles L. 300-4-2 et L. 300-4-3 du présent code.

« II. En conséquence, dans le dernier alinéa du IV de cet article, substituer au mot : "convention", les mots : "concession d'aménagement". »

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

Cet amendement répond à la même préoccupation que celui qui vient d'être défendu par M. Carrez. La réponse que M. le secrétaire d'Etat a apportée me satisfait dans la mesure où elle précise que seuls les établissements publics et les SEM pourront être bénéficiaires de la convention qui remplace la concession.

Je le retire donc.

M. le président.

L'amendement no 977 est retiré.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Cacheux a présenté un amendement, no 751, ainsi rédigé :

« Compléter le II de l'article 6 par l'alinéa suivant :

« Dans ce même alinéa, les mots "telle que définie à l'article 1er de la loi no 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en place du pacte de relance pour la ville" et les mots "mentionnés au 3 de l'article 42 de la loi no 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire" sont supprimés. »

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

A la suite de l'adoption à l'article 3 de l'important amendement du Gouvernement qui précise les secteurs à restructurer ou à réhabiliter, celui-ci se justifie pleinenemnt.

Certaines concessions traditionnelles vont devenir des conventions d'aménagement. On les connaît. Toutefois, dans les dispositions qu'avait fait adopter M. Gaudin, figurent des concessions de restructuration urbaine qui, dans son esprit, devaient être réservées à des zones bien identifiées. Cet outil pouvait y être efficace dès lors que l'on avait fait reculer une logique de zonage excessif : ZUS, ZRU et tutti quanti . Il est donc essentiel qu'il puisse être utilisé là où les élus le souhaitent.

M. le président.

Monsieur Cacheux, la commission p résente un amendement identique, qui porte le numéro 137, à la fin de l'article. Vous en êtes d'ailleurs cosignataire.

M. Alain Cacheux.

Dans ces conditions, je retire le mien.

M. le président.

L'amendement no 751 est retiré.

L'amendement no 626 de M. Santini n'est pas défendu.

Je suis saisi de deux amendements identiques nos 136.

L'amendement no 136 est présenté par M. Rimbert, rapporteur, et M. Cacheux ; l'amendement no 750 par

M. Cacheux.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Rédiger ainsi le dernier alinéa du IV de l'article 6.

« Une convention peut prévoir les conditions dans lesquelles l'aménageur est associé aux études préalables, à la définition du plan d'aménagement et notamment à la révision ou à la modification du plan local d'urbanisme. Dans le cadre des études préalables, la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale peut passer un mandat d'étude avec un établissement public, une société mixte locale définie par la loi no 83-597 du 7 juillet 1983 ou une société d'économie mixte dont plus de la moitié du capital est détenue par une ou plu-s ieurs des personnes publiques suivantes : Etat, région, département, commune ou EPCI. »

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Proposer, comme le fait le Gouvernement, de remplacer les concessions par des conventions plus conformes à la terminologie du droit européen permettra de supprimer nombre d'ambiguïtés que le contrôle de légalité nous rappelle au besoin.

Cela étant, nous seront confrontés à une autre difficulté, car il serait impossible d'associer aux études préalables la structure avec laquelle on voudrait passer la convention. Dans ces conditions, il faudrait mettre en place de véritables usines à gaz pour prévoir des marchés de définition qui, sans associer complètement les futurs partenaires parce que cela est interdit, permettraient de les mettre cependant dans le coup. Il est en effet souhaitable d'associer le plus en amont possible de l'opération la structure qui réalisera.

Cet amendement adopté par la commission permettrait de clarifier la situation et d'associer légalement aux études préalables la structure qui passera la convention.

M. le président.

Vous retirez donc l'amendement no 750 ?

M. Alain Cacheux.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement est conscient que le cas des contrats d'études passés avec l'aménageur pose un réel problème dans la mesure où les règles actuelles risquent d'interdire à une personne qui a participé aux études préalables de se voir confier tout ou partie de la réalisation du projet.

Néanmoins, le Gouvernement considère que la réponse apportée par l'amendement n'est pas satisfaisante, car elle pourrait laisser croire que l'on peut s'affranchir des règles de concurrence posées par le code des marchés publics et par le droit européen.

M. Michel Bouvard.

Exact !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement propose donc de prendre en compte la réalité du problème, d'approfondir la question et de rechercher une solution dans la suite de la discussion. Dans ces conditions, il serait heureux que l'amendement soit retiré.

M. le président.

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a adopté cet amendement, mais nous n'en sommes qu'à la première lecture.

M. Michel Bouvard.

Voilà qui montre l'aberration de la déclaration d'urgence !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Puisque nous aurons la possibilité de revenir sur ce sujet en seconde lecture, je le retire mais nous ne l'oublierons pas.

M. le président.

L'amendement no 136 est retiré.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Cacheux ont présenté un amendement, no 137, ainsi rédigé :

« Compléter l'article 6 par le paragraphe suivant :

« V. - Dans le troisième alinéa, les mots : "telle que définie à l'article 1er de la loi no 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville." et : "mentionnés au 3 de l'article 42 de la loi no 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire" sont supprimés. »

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 137.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 6, modifié par l'amendement no 137.

(L'article 6, ainsi modifié, est adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Après l'article 6

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 138, ainsi rédigé :

« Après l'article 6, insérer l'article suivant :

« Dans le 6o bis de l'article 207 du code général des impôts, les mots : "concessionnaires d'opérations d'aménagement," sont remplacés par les mots : "chargés de l'aménagement par une convention contractée,". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Il s'agit d'aligner le régime fiscal des conventions sur celui des concessions, ce qui renforce l'idée que celles-ci remplacent bien les anciennes concessions, puisque le code des impôts ne réserve la possibilité en question qu'aux établissements publics et aux SEM.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 138.

(L'amendement est adopté.)

Article 7

M. le président.

« Art. 7. - Il est inséré, après l'article L. 300-4 du code de l'urbanisme, un article L. 300-4-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 300-4-1 . - Dans le cas où une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités qui a pris l'initiative d'une opération d'aménagement prévue aux titres I et II du présent livre en confie la réalisation à un aménageur dans les conditions prévues à l'article L. 300-4 et décide de financer tout ou partie des acquisitions foncières et des équipements publics, la convention précise à peine de nullité :

« 1o Les modalités de cette participation financière, qui peut prendre la forme d'apports en nature ;

« 2o Le montant total de cette participation, son affectation aux acquisitions foncières et à des équipements publics spécifiques et, s'il y a lieu, sa répartition en tranches annuelles.

« Cette participation est approuvée par l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale ou du groupement contractant. Toute révision de cette participation doit faire l'objet d'un avenant à la convention, approuvé par l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale ou du groupement contractant au vu d'un rapport spécial établi par l'aménageur. »

M. Santini a présenté un amendement, no 664, ainsi rédigé :

« Supprimer l'article. »

La parole est à M. Jacques Myard.

M. Jacques Myard.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission l'a rejeté.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Contre.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 664.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 989, ainsi rédigé :

« Rédiger ainsi le texte proposé pour l'article L. 300-4-1 du code de l'urbanisme :

« Art. L. 300-4-1. Dans le cas où une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités qui a pris l'initiative d'une opération d'aménagement prévue aux titres I et II du présent livre en confie la réalisation à un aménageur dans les conditions prévues à l'article L. 300-4 et décide de financer tout ou partie des acquisitions foncières et des équipements publics, la convention précise à peine de nullité :

« les équipements et le foncier d'assiette correspondant, financés en totalité ou en partie par la collectivité ou d'autres personnes publiques compétentes.

« Lorsque ces opérations sont confiées par ladite personne, à un établissement public y ayant vocation, à une société d'économie mixte ou à une personne publique, la convention doit en outre préciser :

« les modalités de la participation financière nécessaire à l'équilibre du bilan laquelle peut prendre la forme d'apport en nature ;

« le montant total de cette participation et s'il y a lieu sa répartition en tranches annuelles.

« Cette participation qui constitue une dépense d'investissement est approuvée par l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale ou du groupement contractant. Toute révision de cette participation doit faire l'objet d'un avenant à la convention.

L'assemblée délibérante de la collectivité territoriale ou du groupement contractant se prononce sur cet avenant au vu d'un rapport spécial établi par l'aménageur. »

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Rejeté.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement souhaite le retrait de cet amendement ou son rejet. En effet, le projet de loi permet aux collectivités locales de maîtriser les conditions d'intervention des aménageurs des ZAC au moyen de conventions d'aménagement. De plus l es amendements proposés par le rapporteur et le Gouvernement vont répondre aux préoccupations de M. Chabert.

M. le président.

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

Je retire l'amendement.

M. le président.

L'amendement no 989 est retiré.

Le Gouvernement a présenté un amendement, no 1470, ainsi rédigé :

« Dans le premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 300-4-1 du code de l'urbanisme substituer aux mots : "pris l'initiative d'une opération d'aménagement prévue aux titres I et II", les mots : "décidé de mener une opération publique d'aménagement au sens". »

La parole est à M. le ministre.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je viens de m'en expliquer en répondant à M. Chabert.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement n'a pas été examiné par la commission, mais, après avoir écouté le ministre, le rapporteur y est favorable.

Je mets aux voix l'amendement no 1470.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

En conséquence, les amendements no 139 de la commission, 1183 et 1184 de M. Marchand, 140 et 141 de la commission tombent.

M. le président.

Je mets aux voix l'article 7, modifié par l'amendement no 1470.

(L'article 7, ainsi modifié, est adopté.)

Après l'article 7

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement no 627 est présenté par M. Santini ; l'amendement no 978 par M. Chabert.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 7, insérer l'article suivant :

« Il est inséré, après l'article L. 300-4-1 du code de l'urbanisme, deux articles ainsi rédigés :

« Art. L. 300-4-2 Les concessions d'aménagement visées à l'article L. 300-4 précisent à peine de nullité :

«

1. L'objet du contrat, sa durée et les conditions dans lesquelles il peut être éventuellement prorogé ou renouvelé ;

«

2. Les conditions de rachat, de résiliation ou de déchéance de l'aménageur par son cocontractant ainsi que, éventuellement, les conditions et modalités d'indemnisation de l'aménageur ;

«

3. Les obligations de chacune des parties ;

«

4. Les pénalités applicables en cas de défaillance d e l'aménageur ou de mauvaise exécution du contrat ;

« 5. Les modalités du contrôle technique, financier et comptable exercé par la personne publique contractante ; à cet effet, l'aménageur doit fournir chaque année un compte rendu financier comportant notamment en annexes :

« a) Le bilan prévisionnel actualisé des activités, objet du contrat, faisant apparaître, d'une part, l'état des réalisations en recettes et en dépenses et, d'autre part, l'estimation des recettes et dépenses restant à réaliser ;

« b) Le plan de trésorerie actualisé faisant apparaître l'échéancier des recettes et des dépenses ;

« c) Un tableau des acquisitions et cessions immobilières réalisées pendant la durée de l'exercice.

« L'ensemble de ces documents est soumis à l'examen de l'assemblée délibérante de la personne publique contractante qui a le droit de contrôler les renseignements fournis, ses agents accrédités pouvant se faire présenter toutes pièces de comptabilité nécessaires à leur vérification. Dès la communication de ces documents et, le cas échéant, après les résultats du contrôle diligenté par la personne publique contractante, leur examen est mis à l'ordre du jour de la plus prochaine réunion de l'assemblée délibérante, qui se prononce par un vote.

«

6. Les conditions de retour à la personne publique contractante des biens et droits compris dans la concession à l'expiration de cette dernière, pour quelque cause que ce soit.

« La concession d'aménagement peut prévoir les conditions dans lesquelles l'aménageur est associé aux études de mise en oeuvre de l'opération et celles concernant la révision ou la modification du plan d'urbanisme local.

« Art. L. 300-4-3. Lorsqu'une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités souhaite financer tout ou partie de l'opération, le traité de concession d'aménagement précise en outre à peine de nullité :

«

1. Les modalités de cette participation financière, qui peut prendre la forme d'apports en nature ;

«

2. Le montant total de cette participation, obligatoirement déterminé par rapport au coût total de l'opération d'aménagement et, s'il y a lieu, sa répartition en tranches annuelles ou son affectation à des équipements spécifiques.

« Cette participation est approuvée par l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale ou du groupement contractant. Toute révision de cette participation doit faire l'objet d'un avenant à la convent ion. L'assemblée délibérante de la collectivité territoriale ou du groupement contractant se prononce sur cet avenant au vu d'un rapport spécial établi par l'aménageur. »

La parole est à M. Jacques Myard pour soutenir l'amendement no 627.

M. Jacques Myard.

Amendement défendu.

M. le président.

La parole est à M. Henry Chabert, pour soutenir l'amendement no 978.

M. Henry Chabert.

Monsieur le secrétaire d'Etat, il s'agissait de préciser de préciser ce qu'était une concession. Comme nous avons cru comprendre qu'elle serait équivalente à la convention,...

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je le confirme.

M. Henry Chabert.

... cet amendement peut être retiré.

M. le président.

L'amendement no 978 est retiré.

En est-il de même de l'amendement no 627 ?

M. Jacques Myard.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 627 est donc également retiré.

Je suis saisi de deux amendements, nos 1038 et 1189, qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune bien qu'ils n'aient pas été présentés au même endroit du texte.

L'amendement no 1038 n'est pas défendu. L'amendement no 1189 présenté par M. Marchand, M. Aschieri, Mme Auber, MM. Cochet, Hascoët et Mamère est ainsi rédigé :

« Après l'article 14, insérer l'article suivant :

« L'article L. 300-5 du code de l'urbanisme est rétabli dans la rédaction suivante :

« Art. L. 300-5. Dans les agglomérations où l'état de l'habitat existant nécessite la mise en oeuvre de procédures d'amélioration et la réhabilitation, le conseil municipal ou l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale c ompétent élabore un programme de référence destiné à servir de cadre aux actions ou opérations d'aménagement, au sens de l'article L. 300-1, visant notamment à la mise en valeur des quartiers anciens, à la protection du patrimoine historique et architectural et des sites urbains, à la lutte contre l'insalubrité et à l'amélioration du confort des logements.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

« Ce programme tient compte des objectifs et principes de diversité de l'habitat fixés par la loi no 91-662 du 13 juillet 1991 d'orientation pour la ville.

« Avant approbation, le projet de programme de référence est soumis pour avis au conseil départemental de l'habitat et, le cas échéant, à l'architecte des bâtiments de France, puis à la disposition du public pendant un mois.

« Il est joint au dossier des actions ou opérations mentionnées au premier alinéa lorsqu'elles sont soumises à la concertation prévue à l'article L. 300-2 ou à une enquête publique. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Il s'agit de réintroduire un dispositif de la LOV, le programme de référence, qui permettait, dans les quartiers anciens, de protéger les tissus fragiles et d'obliger les collectivités à n'intervenir qu'après la réalisation d'un diagnostic complet, aussi bien urbain que social.

J'ai déjà exposé les raisons de cette proposition dans la discussion générale.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable, puisque le rapport de présentation du PLU intègre le programme de référence.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis, car il n'est nul besoin de procédures supplémentaires pour aboutir au même résultat.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1189.

(L'amendement n'est pas adopté.)

Article 8

M. le président.

« Art. 8. - L'article L. 111-1-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Le premier alinéa est abrogé.

« II. Dans le deuxième alinéa, les mots : "des lois d'aménagement et d'urbanisme" sont remplacés par les mots : "des dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral figurant aux chapitres V et VI du titre IV du présent livre". La dernière phrase de ce deuxième alinéa est abrogée.

« III. Les quatrième et cinquième alinéas sont remplacés par les dispositions suivantes :

« Les schémas de cohérence territoriale et les schémas de secteur doivent être compatibles avec les directives territoriales d'aménagement.

« Les plans locaux d'urbanisme des sols, les cartes communales ou les documents en tenant lieu doivent être compatibles avec les orientations des schémas de cohérence territoriale et des schémas de secteur. En l'absence de ces schémas, ils doivent être compatibles avec les directives territoriales d'aménagement. »

M. Rimbert, rapporteur, et M. Marcovitch ont présenté un amendement, no 142 rectifié, ainsi libellé :

« Après le II de l'article 8, insérer le paragraphe suivant :

« II bis. - Il est inséré, avant la dernière phrase du q uatrième aliéna, une phrase ainsi rédigée :

« Lorsqu'ils précisent également les modalités d'application des dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral figurant aux chapitres V et VI du présent livre, ils sont soumis à enquête publique dans des conditions prévues par décret. »

La parole est à M. Daniel Marcovitch.

M. Daniel Marcovitch.

Il est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 142 rectifié.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 143, ainsi rédigé :

« Dans le premier alinéa du III de l'article 8, substituer aux mots : "quatrième et cinquième", les mots : "cinquième et sixième". »

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Correction.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 143.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 144, ainsi rédigé :

« Compléter le deuxième alinéa du III de l'article 8, par les mots : "et en l'absence de ces dernières, avec les dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral des articles L. 145-1 et suivants et L. 146-1 et suivants". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de précision.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Avis favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 144.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 145, ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du dernier alinéa du III de l'article 8, après le mot : "l'urbanisme", supprimer les mots : "des sols". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement rédactionnel.

M. la président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 145.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 146, ainsi rédigé :

« Compléter la dernière phrase du dernier alinéa du III de l'article 8 par les mots : "et en l'absence de ces dernières, avec les dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral des articles L. 145-1 et suivants et L. 146-1 et suivants". »

La parole est à M. le rapporteur.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Même motif.

M. le président.

Même avis du Gouvernement.

Je mets aux voix l'amendement no 146.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 8, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 8, ainsi modifié, est adopté.)

Après l'article 8

M. le président.

M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 478, ainsi rédigé :

« Après l'article 8, insérer l'article suivant :

« Dans le premier alinéa de l'article L. 111-1-4 du code de l'urbanisme, après les mots : ", les constructions ou installations", sont insérés les mots : "d'immeubles à usage d'habitation". »

La parole est à M. Jean-Marie Morisset.

M. Jean-Marie Morisset.

Il est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Avis défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Négatif.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 478.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 1283, ainsi libellé :

« Après l'article 8, insérer l'article suivant :

« L'article L. 111-1-4 du code de l'urbanisme est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Il en est de même, dans les communes non dotées d'un plan local d'urbanisme, lorsqu'une étude attestant de la prise en compte des nuisances, de la sécurité, de la qualité architecturale, ainsi que de la qualité de l'urbanisme et des paysages, ayant reçu l'accord de la commission départementale des sites, est jointe à la demande d'autorisation du projet. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement répond aux préoccupations exprimées dans l'amendement no 15 de M. Inchauspé déposé après l'article 20. J'avais indiqué en commission que je le présenterai pour remplacer un amendement qui avait été retiré.

M. le président.

Cette réponse aux montagnards devrait satisfaire M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Absolument !

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1283.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de sept amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L es trois premiers amendements sont identiques.

L'amendemment no 378 est présenté par M. Bacquet ; l'amendement no 455 par MM. Michel Bouvard, Ollier, Estrosi, Chavanne, Accoyer, Vannson, Proriol, Meylan, G aymard et Barrot ; l'amendement no 891 par

M. Inchauspé.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« L'article L. 111-3 du code rural est ainsi rédigé :

« Art. L. 111-3. - Lorsque les dispositions législatives ou réglementaires soumettent à des conditions de distance l'implantation ou l'extension de bâtiments agricoles, la même exigence d'éloignement doit être imposée à toute construction ultérieure de tiers, à usage d'habitation ou à usage professionnel, n écessitant une autorisation administrative de construire sauf renoncement exprès du pétitionnaire à exiger le respect desdites conditions d'éloignement, ce renoncement ayant pour effet de grever la propriété d'une servitude en ce sens. »

L'amendement no 585, présenté par M. Delattre et M. Proriol, est ainsi rédigé :

« Après l'article 8, insérer l'article suivant :

« L'exigence d'éloignement visée à l'article L. 111-3 du code rural ne s'applique pas en zone de montagne. »

L'amendement no 584, présenté par MM. Delattre, Proriol et Barrot, est ainsi rédigé :

« Après l'article 8, insérer l'article suivant :

« Les dispositions de l'article L. 111-3 du code rural ne s'appliquent pas dans les départements dont la majorité des communes est classée en zone de montagne telle que définie aux articles 3 et 4 de la loi 85-30 du 9 janvier 1985 dès lors que le projet concerne :

« un bâtiment à usage d'habitation ou à usage professionnel nécessaire à l'activité agricole implantée sur le site ;

« l'implantation d'une construction nouvelle sur un terrain compris entre deux constructions existantes édifiées dans le périmètre de distance de référence ;

« le changement de destination de locaux annexes et/ou l'extension mesurée d'une construction ou installation existante ayant pour objet d'améliorer les conditions d'habitabilité ou de salubrité sans création de logements nouveaux ou de rendre l'installation plus fonctionnelle sans augmentation de sa capacité.

« Dans le cadre de ce régime spécifique et pour déterminer le périmètre opposable, seul le nombre d'animaux présents sur le site (îlot de propriété d'un seul tenant) est pris en compte. »

L'amendement no 941, présenté par M. Brottes, est ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« L'article L. 111-3 du code rural est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Le préfet, après avis de la chambre d'agriculture, peut accorder une dérogation aux dispositions de cet article dans les secteurs où l'espace constructible est limité par des contraintes physiques ou naturelles notamment en zone de montagne ou périurbaine. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

L'amendement no 1406, présenté par M. Ollier et M. Michel Bouvard, est ainsi libellé :

« Après l'article 19, insérer l'article suivant :

« L'article L. 111-3 du code rural est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« En zone de montagne, la distance à respecter entre bâtiments d'élevage et construction à usage d'habitation pour les tiers peut être ramenée à vingtcinq mètres sur décision individuelle du préfet. »

La parole est à M. Michel Bouvard, pour soutenir les amendements identiques nos 378, 455 et 891.

M. Michel Bouvard.

Ces amendements concernent la construction de bâtiments d'élevage, un sujet important, en particulier dans les zones de montagne. Il est d'ailleurs posé de façon récurrente dans notre assemblée. En introduisant dans la loi d'orientation agricole un article instituant un principe de réciprocité des obligations de respect de distances minimales entre constructions d'habitation et bâtiments agricoles, qui est devenu l'article L. 111-3 du code rural, nous espérions régler le problème et protéger l'agriculteur contre la construction de bâtiments à proximité de son exploitation qui pourraient, un jour, en bloquer l'extension. Or nous sommes aujourd'hui dans une situation absurde où même les agriculteurs qui veulent construire sur leur propre exploitation pour leur habitation ne peuvent plus le faire.

Par ailleurs, compte tenu de la rareté des espaces disponibles pour la construction dans certaines zones de montagne, cette disposition bloque la réalisation de nouveaux bâtiments d'élevage à l'intérieur et même à l'extérieu r des villages ainsi que tout agrandissement des bâtiments préexistants, alors que ce dernier est souvent rendu nécessaire pour une mise aux normes de ces bâtiments.

Les amendements que je défends visent à compléter la règle de réciprocité en l'assortissant d'une autorisation et d'une servitude. Cependant, ils ne règlent pas, nous en sommes conscients, la totalité du problème et nous serions heureux de connaître l'avis de la commission et du Gouvernement sur cette question et d'examiner avec eux de quelle manière nous pourrions, le cas échéant, aller un peu plus loin.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

J'ai proposé un amendement de suppression de l'article L. 111-3 du code rural qui a été accepté par la commission. Tous les amendements portant sur cet article du code rural ont donc été rejetés par elle.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je reconnais que l'article L.

111-3 du code rural pose vraiment des difficultés d'application. En accord avec mon collègue de l'agriculture, je précise aux auteurs des amendements défendus par M. Bouvard que le Gouvernement estime préférable de supprimer purement et simplement cet article, les problèmes de voisinage pouvant être réglés par l'article R.

111-2 du code de l'urbanisme.

Il me semble que, sur cette base, les amendements pourraient être retirés.

M. Jacques Myard.

A quel article trouve-t-on l'amendement de suppression de l'article L.

111-3 du code rural ?

M. le président.

Monsieur Bouvard, retirez-vous les amendements que vous avez défendus ?

M. Michel Bouvard.

La réponse du ministre nous satisfait pleinement et, compte tenu de l'évolution positive du droit par la suppression de l'article L.

111-3 du code rural, qui devrait simplifier la vie des agriculteurs, et des élus chargés de délivrer les permis de construire, c'est bien volontiers que je retire les amendements.

M. le président.

Les amendements nos 378, 455 et 891 sont retirés.

La parole est à M. Jean Proriol, pour soutenir l'amendement no 585.

M. Jean Proriol.

Les particularités des exploitations de montagne justifient qu'il soit dérogé à la règle de la réciprocité introduite par la loi d'orientation agricole dont on vient de parler.

La conception des exploitations d'élevage en zone de montagne est tout d'abord totalement différente de celle des autres exploitations car, souvent, elles sont situées à l'intérieur des bourgs ou des villages.

Par ailleurs, la loi d'orientation crée des situations de blocage, qui ont déjà été évoquées, empêchant de construire, voire simplement de réparer, des bâtiments à l'intérieur des villages alors qu'il n'est déjà pas possible de construire à l'extérieur de ceux-ci du fait des dispositions prises contre le mitage.

Autrement dit, s'il y a des exploitations agricoles dans le coeur d'un village, d'un hameau, d'une petite agglomération rurale, personne ne peut plus y aménager de bâtiments, ni l'agriculteur, ni ses voisins, ni ceux qui achètent des maisons en cours de restauration ou susceptibles d'être restaurées. On ne peut pas non plus s'installer à l'extérieur de l'agglomération, en vertu des dispositions prises contre le mitage, pour ne pas occasionner de dépenses à la commune qui devrait y étendre les différents réseaux, et pour ne pas perturber le contexte agricole.

L'amendement no 585 aurait donc au moins l'avantage de régler le problème dans les zones de montagne. Je n'ai pas compris tout à l'heure, en effet, qu'il était effectivement résolu.

M. le président.

Monsieur Proriol, vous avez par là même défendu l'amendement no 584, qui vise à introduire des dérogations à la règle de la réciprocité pour les zones de montagne.

M. Jean Proriol.

En effet, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 941 de M. Brottes est défendu.

La parole est à M. Michel Bouvard, pour défendre l'amendement no 1406.

M. Michel Bouvard.

Le présent amendement vise à adapter aux réalités de l'espace montagnard la distance que doivent respecter les bâtiments d'élevage par rapport aux habitations. Nous proposons de la ramener de 100 à 25 mètres sur décision du préfet, afin de tenir compte de ce qui vient d'être excellement évoqué par mon collègue Proriol, c'est-à-dire du fait que, en montagne, les bâtiments agricoles sont souvent situés au coeur d'un village.

Lorsqu'on doit y faire des travaux nécessitant un permis de construire, il faut bien pouvoir disposer de cette possibilité de dérogation.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur les quatre amendements dont nous discutons ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Je précise que l'amendement de suppression de l'article L. 111-3 du code rural que j'ai proposé et qui a été adopté à l'unanimité par la commission est l'amendement no 389 après l'article 87 comme vous l'indique le tableau comparatif à la page 295.

Tous les amendements qui se rattachent à cet article du code rural ont reçu un avis défavorable de la commission.

M. le président.

Monsieur le rapporteur, votre comparatif en trois colonnes est excellent.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Merci, monsieur le président.

M. le président.

Monsieur Bouvard et monsieur Proriol, puisque les dispositions du code rural visées par vos amendements sont abrogées, je pense que le problème est réglé.

M. Michel Bouvard.

Nous avons compris que, a priori, le problème était réglé.

M. le président.

Je vous le confirme, monsieur Bouvard.

M. Jean Proriol.

J'aimerais bien en avoir la confirmation par M. le secrétaire d'Etat.

M. le président.

Il ne peut que vous le confirmer puisqu'il a lu l'excellent comparatif en trois colonnes de M. Rimbert.

(Sourires.)

Monsieur le secrétaire d'Etat, le confirmez-vous ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Tout à fait !

M. le président.

Vous avez donc confirmation de M. le secrétaire d'Etat. Les amendements sont-ils retirés ?

M. Michel Bouvard.

Oui !

M. Jean Proriol.

Oui !

M. le président.

Les amendements nos 585, 584, 941 et 1406 sont retirés.

Article 9

M. le président.

« Art. 9. - L'article L. 111-5 du code de l'urbanisme est remplacé par les dispositions suivantes :

« Art. L. 111-5 . - La seule reproduction ou mention d'un document d'urbanisme ou d'un règlement de lotissement dans un cahier des charges, un acte ou une promesse de vente ne confère pas à ce document ou règlement un caractère contractuel. »

M. Santini et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 665, ainsi rédigé :

« Supprimer l'article 9. »

L'amendement est-il défendu ?

M. Jacques Myard.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 665.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

L'amendement no 908 de M. Espilondo n'est pas défendu.

Je mets aux voix l'article 9.

(L'article 9 est adopté.)

Article 10

M. le président.

« Art. 10. - L'article L. 123-12 du code de l'urbanisme est inséré dans le chapitre VIII du titre Ier du livre III et devient l'article L. 318-9, dans le premier alinéa de cet article, les mots : "plans d'occupation des sols" sont remplacés par les mots : "plans locaux d'urbanisme" et, dans le second alinéa, les mots : "Lorsque l'établissement d'un plan d'occupation des sols n'a pas été prescrit ou si le plan d'occupation des sols n'est pas rendu public ou approuvé au moment de la fin de la concession" sont remplacés par les mots : "Lorsque la commune n'est pas dotée d'un plan local d'urbanisme". »

Je mets aux voix l'article 10.

(L'article 10 est adopté.)

Après l'article 10

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Brottes ont présenté un amendement, no 147, ainsi rédigé :

« Après l'article 10, insérer l'article suivant :

« Le premier alinéa du III de l'article L.

145-3 du code de l'urbanisme est complété par les mots : "ou, à titre exceptionnel et après accord de la chambre d'agriculture et de la commission des sites, de zones d'urbanisation future de taille et de capacité d'accueil limitées". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement a pour but de résoudre à un certain nombre de problèmes évoqués par tous les élus de la montagne. Il tend à assouplir le régime de l'urbanisation en continuité en zone de montagne, en créant des petites ZAC permettant de moderniser les établissements existant et même d'agrandir des locaux d'habitation afin qu'ils répondent mieux aux normes.

Il fait partie d'une série de trois ou quatre amendements, qui tendent à faire évoluer les choses, par petites touches, et qui font véritablement de ce texte une loi de l'urbanisme pour l'ensemble des communes de France.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement n'est pas favorable à l'amendement no 147. Il comprend les difficultés auxquelles sont parfois confrontées les communes des zones de montagne du fait de la règle qui prévoit que l'urbanisation nouvelle doit toujours être réalisée en continuité des bourgs et villages existants. Il faut toutefois préciser que cette règle a été atténuée il n'y a pas si longtemps et qu'il est maintenant possible de prévoir l'extension des hameaux.

Dans ces conditions, le Gouvernement n'est pas favorable à une dérogation trop générale, mais il a déposé un amendement qui permet de rétablir les prescriptions de massif.

Au bénéfice de cette proposition, il souhaite donc le rejet de l'amendement no 147.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 147.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Le Gouvernement a présenté un amendement, no 1126, ainsi libellé :

« Après l'article 10, insérer l'article suivant :

« L'article L.

145-7 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

«

1. Dans la première phrase du I, les mots "sont établies pour chacun des massifs" sont remplacés par les mots "peuvent être établies sur tout ou partie des massifs".


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

«

2. Il est inséré dans le I un cinquième alinéa ainsi rédigé :

« 4o définir les types de bâtiments relevant des dispositions relatives aux chalets d'alpage mentionnés au I de l'article L.

145-3. »

«

3. Il est inséré un III ainsi rédigé :

« III. Des décrets en Conseil d'Etat, pris après avis du comité de massif, des communes et des établissements publics de coopération intercommunale compétents en matière de documents d'urbanisme concernés et après enquête publique, peuvent définir des prescriptions particulières pour tout ou partie d'un massif non couvert par une directive territoriale d'aménagement, qui comprennent tout ou partie des éléments mentionnées au I ci-dessus. »

La parole est à M. le ministre.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

J'ai déjà évoqué cet amendement dans mes propos que je viens de tenir.

La nécessité de préciser les conditions d'application de la loi pour tenir compte de la diversité des situations des massifs avait été discutée lors du dernier Conseil national de la montagne.

L'instance d'évaluation de la politique de la montagne a relevé et regretté que les documents de cohérence prévus par la loi montagne au niveau de chaque massif, à savoir les prescriptions particulières de massif, n'aient jamais vu le jour. Elle a recommandé de « s'engager dans des démarches de mise en cohérence et de planification. »

Les premières études de directives territoriales d'aménagement, les DTA, commencent à répondre à cette préoccupation. A la lumière de l'expérience, il est proposé de compléter l'article correspondant pour permettre aux DTA de préciser, en fonction des traditions architecturales, un certain nombre de points qu'il est utile de clarifier.

L'amendement apporte donc une réponse à ces problèmes évoqués au Conseil national de la montagne.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Nous découvrons en séance l'amendement du Gouvernement. La démarche est intéressante et je veux en remercier M. le secrétaire d'Etat.

Mais, même si nous jugeons que l'article additionnel qu'il introduit constitue un progrès, nous regrettons qu'il ne soit pas plus précis.

Si le Gouvernement en est d'accord, je proposerais deux sous-amendements : l'un pour préciser les dispositions relatives aux chalets d'alpage - il en sera question ultérieurement, c'est vrai, mais le problème des granges reste à traiter - l'autre pour qu'il soit demandé l'avis, non seulement du comité de massif, mais également de sa commission permanente.

Cette précision n'est pas neutre, monsieur le secrétaire d'Etat car le comité de massif est composé majoritairement de fonctionnaires - ceux-ci font très consciencieusement leur travail, je n'ai aucun reproche à leur faire, mais ils ne représentent pas forcément les populations de montagne - alors que la commission permanente du comité de massif est l'instance dans laquelle siègent les élus.

Ceux-ci pourraient ainsi se prononcer et donner leur avis.

M. le président.

Comme c'est une procédure exceptionnelle sur un texte technique compliqué, je propose de retenir la proposition de M. Bouvard de la manière suivante : nous ajouterions après les mots « comité de massif », les mots : « et de sa commission permanente », le reste sans changement,...

M. Michel Bouvard.

Tout à fait.

M. le président.

... et nous laisserions pour l'instant, si vous le voulez bien, les chalets d'alpage sous la neige.

(Sourires.)

M. Michel Bouvard.

Oui, nous en traiterons après.

M. le président.

Monsieur le ministre, êtes-vous d'accord avec la proposition de M. Michel Bouvard telle que je viens de la résumer.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je n'ai pas d'objection.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1126 du Gouvernement tel qu'il vient d'être rectifié.

(L'amendement no 1126, ainsi rectifié, est adopté.)

Article 11

M. le président.

« Art. 11. - Dans le deuxième alinéa de l'article L. 213-11 du code de l'urbanisme, les mots : "Si le titulaire du droit de préemption décide d'utiliser ou d'aliéner à d'autres fins un bien acquis depuis moins de dix ans par exercice de ce droit," sont remplacés par les mots : "Si le titulaire du droit de préemption décide d'utiliser ou d'aliéner à d'autres fins un bien acquis depuis moins de cinq ans par exercice de ce droit". »

Je suis saisi de trois amendements identiques. L'amend ement no 497 est présenté par M. Deprez ; l'amendement no 574 par M. Sarre et M. Desallangre ; l'amendement no 666 par M. Santini et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer l'article 11. »

Ces amendements sont-ils défendus ?

M. Jean-Marie Morisset.

Ils le sont.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur ces trois amendements ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 497, 574 et 666.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

M. Nayrou a présenté un amendement, no 1041, ainsi rédigé :

« Au début de l'article 11, insérer le paragraphe suivant :

« I. Dans le premier alinéa de l'article L. 211-1 du code de l'urbanisme, les mots : "des plans d'occupation des sols", sont remplacés par les mots : "les PLU ou les cartes communales". »

Cet amendement est-il défendu ?

M. Alain Cacheux.

Il l'est.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1041.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, M. Dauge et M. Marcovitch ont présenté un amendement, no 148, ainsi rédigé :

« Au début de l'article 11, insérer l'alinéa suivant :

« Dans le premier alinéa de l'article L. 213-1 du code de l'urbanisme, le mot : "volontairement" est supprimé. »

La parole est à M. Dauge.

M. Yves Dauge.

En supprimant l'adverbe « volontairement », la préemption est rendue possible sur des ventes par adjudication.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 148.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1185, ainsi libellé :

« Compléter l'article 11 par le paragraphe suivant :

« II. - Le même alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Le bien acquis par voie de préemption doit être régulièrement entretenu et de manière satisfaisante par le titulaire du droit de préemption pendant toute la durée qui précède la réalisation de l'opération pour lequel il a été acquis. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Cet amendement vise à introduire un peu de morale dans le droit de préemption en contraignant les acquéreurs à entretenir de manière satisfaisante les biens acquis.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Rejet. La commission a considéré qu'instituer des obligations sans sanction posait un problème.

M. le président.

Monsieur le ministre est d'accord avec cet analyse ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Tout à fait, étant précisé que les articles L.

213-16 et L.

221-2 du code de l'urbanisme prévoient que les biens acquis par l'exercice du droit de préemption doivent être gérés « en bon père de famille ».

M. le président.

Vous satisfaites-vous de cette o bligation de gestion en bon père de famille, monsieur Marchand ?

M. Jean-Michel Marchand.

Oui... Mais cette obligation n'est jamais respectée, monsieur le secrétaire d'Etat, et vous le savez bien !

M. le président.

Retirez-vous votre amendement, monsieur Marchand ?

M. Jean-Michel Marchand.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 1185 est retiré.

M

M. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1186, ainsi rédigé :

« Compléter l'article 11 par le paragraphe suivant :

« II. Le même alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Dans le cas où le bien acquis est un logement, le titulaire du droit de préemption est tenu de l'utiliser. »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Amendement défendu, monsieur le président.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis que celui de la commission.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1186.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Kucheida a présenté un amendement, no 940, ainsi libellé :

« Compléter l'article 11 par le paragraphe suivant :

« II. L'article L.

210-1 du code de l'urbanisme est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque la commune a délibéré pour définir le cadre des actions qu'elle entend mettre en oeuvre pour mener à bien un programme local de l'habitat, la décision de préemption peut, sauf lorsqu'il s'agit d'un bien mentionné à l'article L.

211-4, se référer aux dispositions de cette délibération. Il en est de même lorsque la commune a délibéré pour délimiter des périmètres déterminés dans lesquels elle décide d'intervenir pour les aménager et améliorer leur qualité urbaine. »

L'amendement est-il défendu ?

M. Alain Cacheux.

Il l'est.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 940.

(L'amendement est adopté.)

M. Jean-Louis Debré.

La commission et le Gouvernement ne se lèvent même plus pour donner leur avis !

M. le président.

Peut-être conviendrez-vous, monsieur le président du groupe RPR, que, pour dire « favorable » ou « défavorable » cela ne soit plus nécessaire à cette heure de la nuit !

M. Jean-Louis Debré.

Les traditions se perdent !

M. le président.

Oh, les traditions ont fluctué au fil des législatures !

M. Jacques Myard.

Un ministre de l'intérieur est toujours très attaché aux traditions républicaines ! (Sourires.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 11, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 11, ainsi modifié, est adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Après l'article 11

M. le président.

L'amendement no 911 n'est pas défendu.

Le Gouvernement a présenté un amendement, no 1420, ainsi libellé :

« Après l'article 11, insérer l'article suivant :

« Le premier alinéa de l'article L.

213-1 du code de l'urbanisme est complété par les mots : ", à l'exception de ceux qui sont compris dans un plan de cession arrêté en application des dispositions des articles 81 à 98 de la loi no 85-98 du 25 janvier 1985 relative au redressement et à la liquidation judiciaires des entreprises, et dans une unité de production cédée en application de l'article 155 de cette loi". »

La parole est à M. le ministre.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Cet amendement vient en complément d'un autre amendement, défendu par M. Dauge, et adopté par l'Assemblée.

L'exercice du droit de préemption urbain ne peut avoir pour effet de mettre en péril un ensemble économique et l'emploi qui lui est lié. La cession globale des actifs, par la voie d'un plan de redressement ou d'une liquidation judiciaire, est souvent le seul moyen utile à même de maintenir l'activité d'une entreprise et par voie de conséquence les emplois qu'elle représente. Elle comprend souvent des actifs immobilisés indispensables au bon fonctionnement de l'entreprise. Or, celle-ci serait anéantie, bien que la décision soit prononcée par un tribunal, si le droit de préemption était exercé.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1420.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Marcovitch ont présenté un amendement, no 149, ainsi libellé :

« Après l'article 11, insérer l'article suivant :

« Après le quatrième alinéa de l'article L.

213-1 du code de l'urbanisme, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Dans le cas d'une vente par adjudication suite à une décision de justice d'un immeuble à usage d'habitation, le droit de préemption peut s'appliquer si une déclaration d'intention d'aliéner est adressée à la commune dans un délai d'un an après la vente par adjudication. Dans ce cas, l'acquisition par le titulaire du droit de préemption a lieu au prix de la dernière enchère, par substitution à l'adjudicataire. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Il paraît difficile d'accorder un droit de préemption pendant un an. C'est à nos yeux excessif.

M. Daniel Marcovitch. Monsieur le président, je retire cet amendement.

M. Alain Cacheux.

Beau geste !

M. le président.

L'amendement no 149 est retiré.

Article 12

M. le président.

« Art. 12. - I. - L'article L. 230-1 du code de l'urbanisme devient l'article L. 221-3.

« II. Le titre III du livre II de la partie législative du code de l'urbanisme est remplacé par les dispositions suivantes :

«

TITRE

III

«

DROITS DE DÉLAISSEMENT

« Art. L. 230-1 . - Les droits de délaissement prévus par les articles L. 111-11, L. 123-2, L. 123-15 et L. 311-2 s'exercent dans les conditions prévues par le présent titre.

« La mise en demeure de procéder à l'acquisition d'un terrain est adressée par le propriétaire à la mairie de la commune où se situe le bien. Elle mentionne les fermiers, locataires, ceux qui ont des droits d'emphytéose, d'habitation ou d'usage et ceux qui peuvent réclamer des servitudes.

« Les autres intéressés sont mis en demeure de faire valoir leurs droits par publicité collective à l'initiative de la collectivité ou du service public qui fait l'objet de la mise en demeure. Ils sont tenus de se faire connaître à ces derniers, dans le délai de deux mois, à défaut de quoi ils perdent tout droit à indemnité.

« Art. L. 230-2 . - Au cas où le terrain viendrait faire l'objet d'une transmission pour cause de décès, les ayants droit du propriétaire décédé peuvent, sur justification que l'immeuble en cause représente au moins la moitié de l'actif successoral et sous réserve de présenter la demande d'acquisition dans le délai de six mois à compter de l'ouverture de la succession, si celle-ci n'a pas été formulée par le propriétaire décédé, exiger qu'il soit sursis, à concurrence du montant du prix du terrain, au recouvrement des droits de mutation afférents à la succession tant que ce prix n'aura pas été payé.

« Art. L. 230-3 . - La collectivité ou le service public qui fait l'objet de la mise en demeure doit se prononcer dans le délai d'un an à compter de la réception en mairie de la demande du propriétaire.

« En cas d'accord amiable, le prix d'acquisition doit être payé au plus tard deux ans à compter de la réception en mairie de cette demande.

« A défaut d'accord amiable l'expiration du délai d'un an mentionné à l'article L. 230-4, le juge de l'expropriation, saisi soit par le propriétaire, soit par la collectivité ou le service public qui a fait l'objet de la mise en demeure, prononce le transfert de propriété et fixe le prix du terrain. Ce prix, y compris l'indemnité de réemploi, est fixé et payé comme en matière d'expropriation, sans qu'il soit tenu compte des dispositions qui ont justifié le droit de délaissement.

« La date de référence prévue à l'article L. 13-15 du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique est celle à laquelle est devenu opposable aux tiers le plus récent des actes rendant public le plan d'occupation des sols ou approuvant, révisant ou modifiant le plan local d'urbanisme et délimitant la zone dans laquelle est situé le terrain. En l'absence de plan d'occupation des sols rendu public ou de plan local d'urbanisme, la date de référence est, pour le cas mentionné à l'article L. 111-9, celle d'un an avant l'ouverture de l'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique, pour les cas mentionnés à l'article L. 511-10, celle de la publication de l'acte ayant


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

pris le projet en considération et, pour les cas mentionnés à l'article L. 311-2, un an avant la création de la zone d'aménagement concerté.

« Le juge de l'expropriation fixe également, s'il y a lieu, les indemnités auxquelles peuvent prétendre les personnes mentionnées à l'article L. 230-2.

« Le propriétaire peut requérir l'emprise totale de son terrain dans les cas prévus aux articles L. 13-10 et L. 13-11 du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique.

« Art. L. 230-4 . - Dans le cas des terrains mentionnés à l'article L. 123-2 et des terrains réservés en application de l'article. 123-15, les limitations au droit de construire et la réserve ne sont plus opposables si le juge de l'expropriation n'a pas été saisi trois mois après l'expiration du délai d'un an mentionné à l'article L. 230-4. Cette disposition ne fait pas obstacle à la saisine du juge de l'expropriation au-delà de ces trois mois dans les conditions prévues au troisième alinéa de l'article L. 230-3.

« Art. L. 230-5 . - L'acte ou la décision portant transfert de propriété éteint par lui-même et sa date tous droits réels ou personnels existants sur les immeubles cédés même en l'absence de déclaration d'utilité publique antérieure. Les droits des créanciers inscrits sont reportés sur le prix dans les conditions prévues à l'article L. 12-3 du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique.

« Art. L. 230-6 . - Les dispositions de l'article L. 221-2 sont applicables aux terrains acquis par une collectivité ou un service public en application du présent titre. »

« III. Dans l'article L. 111-11 du code de l'urbanisme, les mots : "dans les conditions et délai mentionnés à l'article L. 123-9" sont remplacés par les mots : "dans les conditions et délai mentionnés aux articles L. 230-1 et suivants" et la dernière phrase est supprimée. »

M. le président. M. Santini a présenté un amendement, no 667, ainsi rédigé :

« I. Supprimer le texte proposé pour l'article L.

230-1 du code de l'urbanisme.

« II. En conséquence, supprimer les articles L.

230-2 à L.

230-4. »

M. Eric Doligé. Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 667.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 150, ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du troisième alinéa du texte proposé pour l'article L.

230-3 du code de l'urbanisme, substituer aux mots : "à l'article L.

230-4", les mots : "au premier alinéa". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de forme.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 150.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 151, ainsi rédigé :

« Dans la dernière phrase du quatrième alinéa du texte proposé pour l'article L.

230-3 du code de l'urbanisme, substituer à la référence : "L.

511-10", la référence : "L.

111-10". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de correction.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 151.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 152, ainsi rédigé :

« A la fin de la première phrase du texte proposé pour l'article L.

230-4 du code de l'urbanisme, substituer à la référence : "L.

230-3", la référence : "L.

230-3". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Encore un amendement de correction de références.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 152.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 153, ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du texte proposé pour l'article L.

230-5 du code de l'urbanisme, après les mots : "éteint par lui-même et", insérer les mot : "à". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 153.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 12, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 12, ainsi modifié, est adopté.)

Article 13

M. le président.

« Art. 13. - L'article L. 300-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Dans le premier alinéa, entre les mots : "Les actions ou opérations d'aménagement ont pour objet de mettre en oeuvre" et les mots : "une politique locale de l'habitat" sont insérés les mots : "un projet urbain,". »

« II. Il est ajouté un dernier alinéa ainsi rédigé :

« Pour la mise en oeuvre de leurs actions et opérations d'aménagement, les collectivités locales ou des établissem ents publics de coopération intercommunale ont


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

recours à des professionnels qualifiés dans les domaines de la conception et de l'aménagement de l'espace. »

M. Santini a présenté un amendement, no 668, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi l'article 13 :

« L'article L.

300-1 du code de l'urbanisme est ainsi rédigé :

« Art. L.

300-1. - Les opérations d'aménagement ont pour objectifs dans le cadre d'un projet préalablement défini par la collectivité locale ou l'établissement public de coopération intercommunale, de mettre en oeuvre une politique locale de l'habitat, d'organiser le maintien, l'extension ou l'accueil des activités économiques, de favoriser le développement des loisirs et du tourisme, de réaliser des équipements collectifs, de lutter contre l'insalubrité, de sauvegarder ou de mettre en valeur le patrimoine bâti ou non bâti et les espaces naturels.

« Elles font l'objet d'un ensemble d'actions cohérentes, tant matérielles qu'immatérielles se traduisant par la création, la transformation ou la valorisation d'un secteur urbain.

« Les opérations peuvent être réalisées dans le cadre des procédures d'aménagement prévues au titre I du présent livre.

« L'aménagement, au sens du code, désigne l'ensemble des actes des collectivités locales ou des établissements de coopération intercommunale qui visent, dans le cadre de leurs compétences, d'une part à traduire ou à autoriser des actions ou des opérations définies dans l'alinéa précédent et d'autre part, à assurer l'harmonisation de ces actions ou de ces opération. »

M. Eric Doligé.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 668.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1187, ainsi rédigé :

« Après le I de l'article 13, insérer le paragraphe suivant :

« I bis . - Dans le même alinéa de cet article, le mot : "objets" est remplacé par les mots : "objectifs dans le cadre d'un projet urbain préalablement défini par la collectivité locale ou l'établissement public de coopération intercommunale". »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Cet amendement tend à éviter tout risque de confusion entre le projet urbain et la liste des objectifs assignés aux opérations et actions d'aménagement.

M. le président.

Dans ce rythme, vous êtes notre respiration, monsieur Marchand.

(Sourires.)

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable. Le mot

« objets », plus précis que le terme « objectifs », apparaît moins contraignant.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1187.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Estrosi et Doligé ont présenté un amendement, no 797, ainsi rédigé :

« Supprimer le II de l'article 13. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Le paragraphe II de l'article 13 prévoit que les collectivités locales devront avoir recours à des professionnels qualifiés dans les domaines de la conception et de l'aménagement de l'espace pour mettre en oeuvre leurs actions et opérations d'aménagement. J'estime pour ma part que les collectivités locales doivent être traitées de la même manière que l'Etat ; il n'y a pas de hiérarchie à établir dans ce domaine. Et l'on ne voit pas très bien en quoi elles auraient besoin d'une norme juridique pour rechercher des professionnels qualifiés. Les communes le font spontanément ; leurs élus sont des gens sérieux et responsables et s'entourent évidemment de personnels compétents pour leurs études et leurs opérations d'aménagement.

Du reste, on n'imagine pas l'Etat, pour ses propres opérations d'aménagement, éprouver le besoin d'inscrire dans la loi qu'il doit recourir à des professionnels qualifiés. Imposer une telle norme aux collectivités locales me paraît bien peu utile. A l'heure de la décentralisation, alors que l'article 72 de la Constitution dispose que les collectivités locales s'administrent librement, à quel titre l'Etat pourrait-il du haut de sa superbe, les obliger à s'entourer des professionnels qualifiés, ce qui reviendrait à les considérer comme personnes mineures, incapables de gérer et de mener correctement leurs propres affaires ? C'est pourtant, hélas ! la voie dans laquelle semble s'orienter le Gouvernement, en imposant, dès lors que l'on est une collectivité locale, le recours à des personnels qualifiés.

M. Alain Cacheux.

Ce n'est pas toujours le cas.

M. Gilles Carrez.

Par ailleurs, monsieur le secrétaire d'Etat, il conviendrait de qualifier ces personnalités qualifiées... Comment peut-on créer une norme juridique de qualification sans dire précisément de quels professionnels il s'agit ? Sur le plan du principe, votre II est déjà très contestable. A supposer que l'on vous suive - ce qui n'est évidemment pas mon cas - dans cette logique qui recèle une certaine méfiance à l'égard des capacités des collectivités locales, c'est le moins que l'on puisse dire, encore faudrait-il définir très précisément ce que vous entendez par « professionnels qualifiés ». Pour ces deux raisons, il me paraît préférable de supprimer le II.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Le niveau monte. Nous avons besoin de professionnels qualifiés. Formons-les !

M. Gilles Carrez.

Certes, mais n'allons pas l'imposer par la loi !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement entend seulement souligner l'importance qu'il attache à l'objectif de qualité urbaine.

M. Alain Cacheux.

Très bien !


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Les professionnels en question peuvent être de droit privé, mais ils peuvent aussi se compter dans les services de la ville considérée. Il n'y a aucune désobligeance à leur endroit à en faire mention.

M. le président.

Monsieur Chabert, je veux bien vous donner la parole, mais vous allez défendre un amendement immédiatement après, qui complète le II.

M. Henry Chabert.

En effet, monsieur le président, mais j'aimerais intervenir sur ce point précis.

M. le président.

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

L'exposé de Gilles Carrez est plein de bon sens. Je trouve totalement superflu de demander à des collectivités de faire appel à des professionnels qualifiés, d'autant que ce serait créer un risque d'insécurité juridique.

Pourquoi du reste limiter l'appel aux professionnels qualifiés à la conception et à l'aménagement ? Après tout, l'élaboration des textes ou l'étude des aspects juridiques de l'aménagement exigent aussi des personnels qualifiés.

M. Gilles Carrez.

Et que dire de l'élaboration des budgets !

M. Henry Chabert.

La multiplicité des normes existant dans nombre de domaines impose déjà que des architectes interviennent...

M. Alain Cacheux.

Ce n'est pas toujours le cas.

M. Henry Chabert.

Ce n'est pas toujours le cas, mon cher collègue, mais cela ne le sera pas davantage avec une formulation aussi large, aussi vague que celle de « professionnels qualifiés ». Des professionnels, c'est une chose ; des personnes qualifiées, c'en est une autre ; mais parler de professionnels qualifiés, c'est créer une troisième catégorie. A trop vouloir préciser, vous ouvrez paradoxalement la porte à l'imprécision. Le I de l'article 13, tel que je proposerai de le compléter par l'amendement suivant, me paraît largement suffire. Ce II paraît totalement superflu et pour tout dire peu correct à l'égard des collectivités locales.

M. Gilles Carrez.

C'est même blessant !

M. Henry Chabert.

Je suis persuadé, monsieur le secrétaire d'Etat, qu'il n'est pas dans l'intention du Gouvernement d'instaurer ainsi une sorte de tutelle supplémentaire sur les communes. Nous pouvons leur faire confiance ; elles savent faire appel à des personnes qualifiées, au sens général du terme, sans qu'il soit besoin de les y obliger par ce II.

M. le président.

La parole est à M. Eric Doligé.

M. Eric Doligé.

J'étais tellement persuadé que le secrétaire d'Etat et le président de la commission allaient accepter cet amendement que je n'avais pas prévu d'intervenir...

Il est clair que, faute d'une définition très précise, chacun sera en droit d'estimer tel ou tel personnel qualifié au vu de ses aspirations, de ses connaissances et j'en passe. Et tout un chacun, au motif qu'il aura travaillé pour Marseille, pour Lille ou pour Bordeaux, pourra se p rétendre qualifié. A l'inverse, d'autres pourront s'entendre répondre qu'ils ne le sont pas, faute d'avoir jamais été employés par une collectivité ! En fait, votre qualification ne sera jamais qu'une autoqualification, à moins qu'il ne suffise de se prévaloir d'avoir été choisi par telle ou telle ville. Je suis désolé, mais « personnel qualifié », ce n'est pas un diplôme. Qualifié dans quel domaine, en quelle matière ? De surcroît, vous pourrez avoir affaire à des cabinets dont seulement un membre sera réellement qualifié, et non la totalité des personnels mis à disposition. Cette notion extrêmement floue ne pourra que conduire à des difficultés d'interprétation.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Nos villes grandes et moyennes utilisent des personnels qualifiés, cela va de soi. Mais tous nos collègues ont en tête certaines opérations d'aménagement, conduites dans des communes secondaires... (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)

M. Eric Doligé et M. Gilles Carrez.

Il n'y a pas de communes secondaires !

M. Michel Bouvard.

Et pourquoi pas des communes de première et de deuxième classe, tant qu'on y est ?

M. Alain Cacheux.

... et des personnels qui, c'est le moins que l'on puisse dire, n'étaient pas qualifiés. A cet égard, la proposition du Gouvernement me paraît sage.

M. Michel Bouvard.

C'est inouï !

M. Gilles Carrez.

M. Cacheux révèle sa vraie nature !

M. Jacques Myard.

Qu'il présente des excuses au peuple ! (Sourires.)

M. le président.

Est-ce la fin de ce petit moment de folie, mes chers collègues ? A croire qu'une ligne à haute tension passe au-dessus de cette maison, comme le disait M. Blazy tout à l'heure ! Je mets aux voix l'amendement no 797.

(Après une épreuve à main levée déclarée douteuse, l'Assemblée est consultée par assis et levé.)

M. Jacques Myard.

Debout, le peuple !

M. Eric Doligé.

Il faudrait faire une photo !

M. Jacques Myard.

Nous sommes tous des secondaires !

M. le président.

L'amendement n'est pas adopté.

Je suis saisi de deux amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 976, présenté par M. Chabert, est ainsi rédigé :

« Compléter le II de l'article 13 par les quatre alinéas suivants :

« Les opérations d'aménagement ont pour objectifs, dans le cadre d'un projet urbain préalablement défini par la collectivité locale ou l'établissement public de coopération intercommunale, de mettre en oeuvre une politique locale de l'habitat, d'organiser le maintien, l'extension ou l'accueil des activités économiques, de favoriser le développement des loisirs et du tourisme, de réaliser des équipements collectifs, de lutter contre l'insalubrité, de sauvegarder ou de mettre en valeur le patrimoine bâti ou non bâti et les espaces naturels.

« Elles font l'objet d'un ensemble d'actions cohérentes, tant matérielles qu'immatérielles se traduisant par la création, la transformation ou la valorisation d'un secteur urbain.

« Les opérations d'aménagement peuvent être réalisées dans le cadre des procédures d'aménagement prévues au titre I du présent livre.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

« L'aménagement, au sens du présent code, désigne l'ensemble des actes des collectivités locales ou des établissements publics de coopération intercommunale qui visent, dans le cadre de leurs compétences, d'une part, à conduire ou à autoriser des actions ou des opérations définies dans l'alinéa précédent et, d'autre part, à assurer l'harmonisation de ces actions ou de ces opérations. »

L'amendement no 1188, présenté par MM. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère, est ainsi rédigé :

« Après le premier alinéa du II de l'article 13, insérer les deux alinéas suivants :

« Elles font l'objet d'un ensemble d'actions cohérentes, tant matérielles qu'immatérielles, se traduisant par la création, la transformation ou la valorisation d'un secteur urbain.

« Les opérations d'aménagement peuvent être réalisées dans le cadre des procédures d'aménagement prévues au titre I du présent livre. »

La parole est à M. Henry Chabert, pour soutenir l'amendement no 976.

M. Henry Chabert.

Cet amendement vise en fait à préciser ce que l'on appelle une opération d'aménagement.

Le texte proposé n'apportant pas les indications indispensables pour conduire ces opérations dans de bonnes conditions. Je me fais, d'une certaine façon, le porteparole de ceux qui, confrontés à la conduite d'une opération d'aménagement, souhaitent trouver dans la loi quelques définitions précises.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Michel Marchand, pour soutenir l'amendement no 1188.

M. Jean-Michel Marchand.

Il est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Chers collègues, votre souci est très louable, mais votre précision elle-même trouve ses limites lorsque vous écrivez : « Elles font l'objet d'un ensemble d'actions cohérentes, tant matérielles qu'immatérielles se traduisant par la création, la transformation ou la valorisation d'un secteur urbain. » Pour

ma part, la précision me semble un peu vague ! La commission a reconnu l'intérêt, mais aussi le caractère par trop flou de ces deux amendements.

M. Henry Chabert.

Dans ce cas, supprimez la phrase en question !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

L'avis du Gouvernement est identique à celui de la commission. Les éléments introduits par ces deux amendements risquent à ses yeux de créer une certaine insécurité juridique, qui tient à leur rédaction même. Ce souci de précision part d'une bonne intention, mais il en vient à créer une source de confusion peu souhaitable.

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Je soutiens l'amendement de M. Chabert. Nous sommes exactement dans l'esprit du précédent amendement de notre collègue, par lequel il avait souhaité que la procédure Z.A.C. soit bien insérée dans la notion de projet urbain. Dans celui-ci, il entend clairement rappeler que les opérations d'aménagement ont une finalité et qu'elles s'inscrivent dans une problématique ou une dynamique de renouvellement urbain.

Cela rejoint une critique fondamentale que nous répétons depuis le début de l'examen d'un texte que vous avez intitulé monsieur le secrétaire d'Etat, « relatif au renouvellement urbain », mais où l'on cherche en vain toute notion de renouvellement. En effet, si celle-ci figure bien dans le titre, elle est totalement abandonnée dans les articles qui suivent. Mon collègue ne fait que voler à votre secours avec son amendement dont l'objet est précisément d'approfondir la notion de renouvellement urbain à laquelle vous nous avez semblé attaché.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 976.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1188.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 860, ainsi rédigé :

« Compléter le dernier alinéa du II de l'article 13 par les mots : "et de l'architecture". »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Mon amendement de suppression ayant été rejeté, nous nous attachons malgré tout à définir la notion de « professionnels qualifiés » en ajoutant les mots : « et de l'architecture ».

A lire votre rédaction : « des professionnels qualifiés dans les domaines de la conception et de l'aménagement de l'espace », on a le sentiment que les architectes sont exclus et que vous pensez d'abord et avant tout aux urbanistes. Certes, il existe des urbanistes-architectes et des architectes-urbanistes, mais il est fort dommage que le mot « architecture » ne figure pas, d'autant plus que ces domaines sont liés à la mise en oeuvre des actions et opérations d'aménagement.

Nous sommes beaucoup plus dans le domaine de l'urbanisme opérationnel, qui débouche sur des constructions, que dans celui de l'élaboration de documents d'urbanisme et du travail de conception. Dès lors, on ne voit vraiment pas comment on peut se priver de mentionner l'architecture et le concours des architectes.

J'ai trouvé un peu blessant d'imposer aux collectivités locales le recours à des professionnels qualifiés, qu'elles sont les premières à souhaiter. Cette fois-ci, c'est à l'égard des architectes que je vous trouve vexant car ils se sentiront exclus du champ de votre réflexion.

Permettez-moi de revenir sur la notion de professionnels qualifiés que vous imposez aux collectivités locales pour réaliser des opérations d'aménagement. C'est mettre le doigt dans un engrenage : demain, ce sera le ministère des finances qui exigera des collectivités locales de recourir à des professionnels qualifiés pour élaborer leur budget ! Jusqu'où ira-t-on à ce rythme ?

M. Jacques Myard.

C'est la mise sous tutelle !

M. le président.

Qu'en pense la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

M. Carrez aime bien se faire peur tout seul, mais en n'évoquant que les architectes, c'est tous les autres qu'il ramène à un rang inférieur.

M. Gilles Carrez.

J'ai parlé d'architecture !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Une profession ne l'emporte pas sur l'autre.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Il y a les paysagistes, ceux qui travaillent sur la lumière, ceux qui travaillent sur l'espace urbain, les sculpteurs, les ingénieurs. Le projet


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

urbain a besoin de professionnels qualifiés. J'aurais d'ailleurs préféré que l'on parle de professionnels compétents, terme un peu plus précis.

Cela dit, je ne l'ai pas proposé et la commission a repoussé cet amendement pour les multiples raisons que je viens de vous indiquer.

M. le président.

Vous proposerez à l'occasion d'une autre lecture de modifier ce terme, car « des professionnels qualifiés » ça me paraît effectivement quelque peu redondant et presque un pléonasme. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

Monsieur le président, je vous remercie d'avoir anticipé ce que j'allais dire. Il est question d'architecture et pas spécialement des architectes.

Vous avez évoqué les artistes, monsieur le rapporteur.

Comment déterminer un professionnel qualifié dans le domaine de la création artistique ? Vous voyez bien que, comme l'a fait d'ailleurs remarquer le président lui-même, il y a une marge d'appréciation trop large.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

D'où le terme que j'ai employé.

M. Henry Chabert.

Nous faisons donc confiance au Gouvernement pour revoir cette partie du texte de manière à le préciser sur un certain nombre d'aspects, notamment les opérations d'aménagement, et puis, peutêtre, pour faire évoluer la notion de professionnels qualifiés.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Il n'y a pas de point après le terme « qualifiés », qui ne se comprend que par les mots qui suivent. Si le terme « compétents » était préféré par l'Assemblée, sur la proposition du rapporteur, le Gouvernement n'y verrait pas d'objection.

M. le président.

Vous verrez à l'occasion d'une autre lecture ! Je mets aux voix l'amendement no 860.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 13.

(L'article 13 est adopté.)

Article 14

M. le président.

« Art. 14. - L'article L. 300-2 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Dans la première phrase du I, après les mots : "le conseil municipal", sont ajoutés les mots : "ou l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale". »

« II. Le a du I est ainsi rédigé :

« a) Toute élaboration ou révision du schéma de cohérence territoriale ou du plan local d'urbanisme ; ».

« III. Le II est supprimé.

« IV. Dans le III qui devient le II, les mots : "dans des conditions fixées en accord avec la commune" sont remplacés par les mots : "dans des conditions fixées après avis de la commune". »

M. Vaxès, Mme Jambu, MM. Meï, Biessy, Billard et les membres du groupe communiste et apparentés ont présenté un amendement, no 1101, ainsi rédigé :

« Compléter le I de l'article 14 par les mots : "après avis des communes concernées". »

La parole est à M. Michel Vaxès.

M. Michel Vaxès.

Le développement des solidarités intercommunales ne peut que bénéficier de l'ensemble des garanties que l'on saura apporter au travail partenarial, c'est-à-dire à la réalisation très concrète de la dé mocratie locale.

Comme l'a rappelé M. le ministre en répondant à M. Carrez à l'occasion de la discussion de l'article 3, la qualité de la concertation garantit la qualité des documents d'urbanisme. J'ajoute que la rédaction actuelle de l'article L. 330-2 II du code de l'urbanisme prévoyait que, dans le cadre de l'intercommunalité, l'établissement public de coopération intercommunale devait obtenir l'accord de la communauté membre. Ce n'est pas ce que nous demandons. En revanche, il nous paraît pour le moins indispensable que les communes soient consultées pour avis.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission s'est interrogée sur la concertation des communes avec ellesmêmes. C'est un peu contraire à l'esprit de la loi Chevènement, mais, après discussion, une majorité s'est dégagée pour accepter cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement s'en remet à la sagesse de l'Assemblée. Il n'entend pas dessaisir les communes de la concertation se faisant sur leur territoire. Il n'est donc pas opposé à l'amendement de M. Vaxès, même s'il s'agit, en l'occurrence, de viser la concertation portant sur des opérations de la compétence de l'agglomération.

M. le président.

La parole est à M. Eric Doligé.

M. Eric Doligé.

Nous avons suivi ce débat en commission et, compte tenu des discussion, qu'il y avait eu, j'avais peur que le Gouvernement ne rejette cet amendement, que je soutiens.

Je voudrais simplement demander à M. le rapporteur s'il ajoute « secondaires et principales » après le mot

« communes ». Tout à l'heure, en effet, j'ai cru comprendre qu'il y avait deux catégories de communes, les secondaires et les autres, et j'aimerais donc bien qu'il précise si toutes les communes sont concernées.

M. le président.

C'était un trait d'humour, monsieur Doligé ?

M. Eric Doligé.

Non, monsieur le président, c'est sérieux ! J'ai le sentiment que ma commune fait partie des communes secondaires et j'aimerais savoir si j'ai encore le droit de participer à ce genre de débat.

M. le président.

Rassurez-vous, nous sommes ensemble, monsieur Doligé ! Monsieur le rapporteur, rassurez M. Doligé qui nous fait un petit complexe ! (Sourires.)

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Monsieur Doligé, je n'ai jamais employé ces mots. Adressez-vous à ceux qui les ont tenus.

M. Gilles Carrez.

C'était M. Cacheux !

M. Eric Doligé.

En effet, excusez-moi, monsieur le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Pour moi, toutes les communes sont égales.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1101.

(L'amendement est adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 861, ainsi régigé :

« Supprimer le II de l'article 14. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement vise à conserver le système existant en matière de concertation préalable.

Dans le droit actuel, une concertation en amont n'a lieu qu'en cas d'élaboration ou de révision d'un plan d'occupation des sols pour ouvrir à l'urbanisation tout ou partie d'un secteur qui a été classé en urbanisation nouvelle.

Là, on nous propose d'étendre une concertation, qui, bien entendu, ne se substitue pas à l'enquête publique qui, elle, sera organisée en aval, à l'élaboration ou à la révision des documents d'urbanisme, qu'il s'agisse d'ailleurs des PLU ou des schémas de cohérence territoriale, et ce, d'une manière générale, sans conditions restrictives.

Je m'inquiète un peu de cette généralisation car, lorsque l'on organise dans nos mairies la procédure de zone d'aménagement concerté, qui comprend une concertation, une mise à disposition puis une enquête publique, il se pose toujours le problème suivant : soit nous exposons des plans, des maquettes et des projets extrêmement généraux et vagues pour bien montrer que le projet n'est pas encore défini, et la population nous soupçonne de lui cacher quelque chose et d'avoir déjà pris une décision, soit on précise très clairement ce que l'on veut faire, avec des images, des shémas et des maquettes, auquel cas on nous demande à quoi sert cette procédure puisque tout a été défini à l'avance.

Je vous mets donc en garde, car la concertation en amont trouve rapidement ses limites et peut générer des difficultés. Je suis tout à fait favorable au fait que le public soit informé et associé le mieux possible et que les enquêtes publiques soient faites de façon systématique. Il vaudrait d'ailleurs peut-être mieux que nous réfléchissions ensemble à une réforme de l'enquête publique, parce qu'elle obéit encore à des critères et à des modalités totalement dépassées compte tenu de l'évolution moderne des techniques de communication.

M. Jean-Michel Marchand.

Tout à fait !

M. Gilles Carrez.

Je referme cette parenthèse.

Mon amendement vise à appeler l'attention de mes collègues sur ces risques que fait peser une concertation généralisée en amont.

M. le président.

Merci, monsieur Carrez. Je n'avais pas décelé qu'il y avait tout cela dans votre amendement.

(Sourires.)

M. Alain Cacheux.

C'est un homme de synthèse !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Monsieur Carrez, la concertation est difficile mais elle me semble nécessaire.

Personnellement, je l'exerce sur ma commune, avec des difficultés. Même quand les projets ne sont pas aussi importants qu'ils doivent amener une enquête publique par la suite, les projets que nous réalisons doivent se faire en concertation. Au fur et à mesure, la population comprend très bien le système d'aller-retour à chaque niveau des projets proposés par la ville et cela fait avancer tout le monde. Ce croisement entre démocratie directe et démocratie représentative, qui fait que nous prenons les décisions mais en concertation, se passe très bien, même si c'est difficile.

J'ai l'impression, monsieur Carrez, qu'à chaque fois que quelque chose est difficile, vous avez envie de le supprimer !

M. Gilles Carrez.

Pas du tout ! Je trouve le droit actuel très équilibré. Pourquoi le changer ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

J'ai souvent entendu dire que c'était difficile à mettre en oeuvre, notamment.

N ous faisons un travail difficile, mais nous avons demandé à le faire, et chacun d'entre nous le fait, je crois, le mieux qu'il le peut. En tout cas, en supprimant le II, vous supprimez ce qui fonde la concertation. Je trouve cela un peu liberticide et dangereux, et je m'y oppose totalement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 861.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 154, présenté par M. Rimbert, rapporteur, et M. Cacheux, est ainsi rédigé :

« Après le II de l'article 14, insérer le paragaphe suivant :

« II bis. - Dans le c du I, après les mots : "opération d'aménagement", sont insérés les mots : "ou de renouvellement urbain". »

L'amendement no 752 corrigé, présenté par M. Cacheux, est ainsi libellé :

« Après le II de l'article 14, insérer le paragraphe suivant :

« Après le quatrième alinéa du I, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« d) Toute opération de renouvellement urbain. »

La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l'amendement no 154.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

L'amendement rend obligatoire la concertation

M. le président.

L'amendement no 752 corrigé également.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement a exposé, lors de la discussion des articles relatifs aux schémas de cohérence territoriale et aux PLU, les raisons pour lesquelles il n'était pas favorable à l'institution d'opérations spécifiques, et il ne peut que maintenir cette position.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a repoussé l'amendement no 752 corrigé.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 154.

(L'amendement est adopté.)

M. Alain Cacheux.

L'amendement no 752 corrigé est retiré.

M. le président.

De toute manière, il tombait !

M. Alain Cacheux.

Heureusement que je l'ai retiré.

(Sourires.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 990, ainsi rédigé :

« Supprimer les III et IV de l'article 14. »

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

C'est un amendement important.

L'article tend à substituer à l'accord de la commune un simple avis, lorsque la commune fait partie d'un établissement public de coopération intercommunale. Je suis membre d'une collectivité comprenant cinquante-cinq communes, et je me vois mal revenir auprès des cinquante-quatre autres communes, et d'ailleurs dans celle à laquelle j'appartiens, et leur expliquer que, désormais, l'ensemble des projets urbains seront réalisés sans leur accord, simplement après que l'on a recueilli leur avis.

Je comprends bien l'objectif du Gouvernement, l'efficacité, mais ce serait tout de même un comble d'introduire la concertation en amont des projets avec les particuliers et pas au moment de l'adoption des projets avec l'ensemble des communes, d'autant que ce sont elles, que je sache, qui délivrent les permis de construire. Il serait donc tout à fait anormal qu'ayant la décision en aval, elles n'aient pas la possibilité d'être directement et pleinement associées à l'ensemble des décisions les concernant.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a repoussé cet amendement, car le III supprime une disposition devenue inutile et le IV allège une procédure trop contraignante.

P ar ailleurs, dans l'esprit de la loi, lorsqu'une commune est concernée par un projet d'urbanisme, la concertation s'organise avec elle si un EPCI mène le projet. C'est précisé dans la loi et cela me semble nécessaire.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis, dans le prolongement de celui qui a été donné sur l'amendement de M. Vaxès, tout à l'heure.

M. le président.

La parole est à M. Henry Chabert.

M. Henry Chabert.

Imaginons que la communauté urbaine de Lyon, par exemple, après avis de Villeurbanne, prenne une décision contraire au point de vue de cette commune et décide de ce qui est bon pour elle. Franchement, je vois mal comment cela peut être possible.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 990.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Estrosi et Doligé ont présenté un amendement, no 798, ainsi rédigé :

« Supprimer le IV de l'article 14. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Je vais prolonger les observations très judicieuses de M. Chabert.

Dans la rédaction actuelle du code de l'urbanisme, lorsque un organisme qui a l'initiative de l'aménagement, un établissement public d'Etat, par exemple, engage une zone d'aménagement concerté sur une commune, il lui revient d'organiser la concertation dont nous parlons, d'organiser l'exposition, de fixer à quelle date elle sera soumise au public, quel en sera le contenu, quel sera le degré de détail des documents, de décider si l'on organise une consultation particulière de telle ou telle partie de la population. Vous voyez bien qu'il est indispensable que la commune soit associée ! Dans la rédaction actuelle du code de l'urbanisme, il est écrit que la concertation menée par l'organisme qui a l'initiative de l'aménagement ne peut se faire qu'en accord avec la commune. C'est normal puisque l'on va consulter les habitants de la commune.

Là, il est proposé dans le IV de substituer au mot

« accord » le mot « avis ». Cela veut dire, par exemple, que la SNCF pourrait faire un aménagement dans une commune, organiser la concertation à sa guise, en ne recueillant que l'avis de la commune. La commune peut ne pas être d'accord avec les modalités que revêtira la concertation, mais elle passera pour quantité secondaire, comme aurait dit M. Cacheux.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

L'amendement no 1101 présenté par M. Vaxès répond tout à fait au problème posé.

M. Gilles Carrez.

Non, ce n'est pas pas le même problème.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Par ailleurs, je rappelle tout de même que la concertation, le débat et la prise en compte de ce débat dans le processus de décision se font en commun accord avec la commune. Avis défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement est également défavorable à cet amendement, en appelant l'attention de l'Assemblée sur le fait que, au début de l'article, elle a voté l'amendement de M. Vaxès qui mentionne un avis. On ne comprendrait pas que, dans le même article, on ait à un alinéa un avis et à un autre alinéa un accord.

Il s'agit là des compétences de l'agglomération et, dans le prolongement direct de ces compétences, on pouvait très bien concevoir qu'il n'y ait ni accord ni avis. Le terme « avis » est une voie moyenne qui paraît raisonnable et qui justifie qu'on ne retienne pas l'amendement.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Je m'en tiendrai bien entendu à l'avis qui vient d'être donné par le rapporteur et le Gouvernement mais je voudrais attirer l'attention sur un problème posé par M. Chabert, relayé par M. Carrez et tout à fait réel.

En réalité, je comprends bien que, dans la ligne des compétences données par la loi Chevènement, cette préoccupation existe, mais la loi Chevènement a fait un choix fondamental, c'est de laisser la légitimité démocratique au niveau des communes et non pas à celui de l'agglomération puisque nous avons décidé de ne pas élire les communautés d'agglomération et les communautés urbaines au suffrage universel. Dès lors, comme l'a dit

M. Chabert, je vois mal comment une agglomération, dans le respect de ses compétences sur une opération d'aménagement, irait contre l'avis des communes. Cela me paraît très difficile, et ce n'est pas ce que vous vivons au quotidien.

C'est au fond une discussion permanente que nous avons avec les conseils municipaux. C'est vrai que l'amendement de M. Vaxès permet d'avancer en prévoyant un avis, mais, dans la réalité de ce que nous vivons, c'est bien quelque part un avis conforme dont on a besoin, et donc un accord.

Je souhaite donc que l'on puisse éventuellement réfléchir à ce problème pour voir si on ne peut pas améliorer les choses en deuxième lecture. (« Très bien ! » sur plu-s ieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. le président.

La parole est à M. Eric Doligé.

M. Eric Doligé.

Je constate une notable avancée. Toutes les discussions en commission, notamment avec M. Vaxès, reposaient sur l'idée qu'on ne pouvait pas, en matière


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

d'urbanisme, imposer à une commune un aménagement contraire à sa volonté. Avec l'exemple concret donné tout à l'heure par notre collègue Chabert, nous avons tous bien compris l'enjeu - j'ai même senti à ce moment-là comme une illumination chez M. Cacheux.

Hier midi, je m'entretenais avec un ancien secrétaire d'Etat, actuel maire d'Orléans et père d'une loi qui est sans doute à l'origine de certaines de nos réflexions. Je lui expliquais le devenir des SDAU dans les schémas de cohérence territoriale ; il a été scandalisé et effaré d'apprendre qu'ainsi on pourrait imposer à des communes des réalisations contraires à leurs souhaits. Il devrait rapidement prendre contact avec vous, monsieur le secrétaire d'Etat, pour vous faire part de sa réflexion. En tout cas, il s'est montré très surpris de l'état d'esprit qui préside à l'élaboration de certaines dispositions de ce texte, notamment celle qu'a soulignée M. Chabert. Je ne sais plus si l'urgence a été décrétée sur ce texte. Je souhaiterais né anmoins qu'on prenne le temps de revenir sur cette question ! Entre l'avis et l'accord, la différence est en effet fondamentale.

M. le président.

Monsieur Doligé, qu'il y ait urgence ou non, ce texte passera dans les semaines qui viennent.

M. Gilles Carrez.

L'urgence a bien été demandée, monsieur le président.

M. le président.

Ce n'est quand même pas tout de suite que les relations entre Villeurbanne et Lyon changeront. Ce sera pour un peu plus tard. (Sourires.)

M. le président.

Vous avez la parole, monsieur Marchand.

Je voudrais revenir sur ce problème d'avis ou d'accord et essayer de prendre des exemples concrets.

La nécessité d'un accord impose l'obligation de trouver, par la discussion, des points communs, un dénominateur commun, dont j'espère qu'il ne sera pas le plus petit, bref une solution. Imaginons - et vous savez bien que le cas se présentera - un maire battu dans sa commune mais devenant le président de la communauté d'agglomération. Comment pourra-t-on concilier l'inconciliable, c'est-à-dire un maire qui pèsera dans l'agglomération et un président d'agglomération qui, se contentant d'un simple avis, pourra passer outre les desiderata de la commune principale ? Les choses méritent d'être approfondies.

Et puis, si vous permettez, un mot sur la nécessaire concertations des populations et des citoyens.

Notre collègue Carrez a raison : même si elle est difficile, il faut que la concertation s'instaure. A cet effet, il faut réviser l'ensemble des dispositifs qui permettent lese nquêtes publiques parce que, actuellement, ils aboutissent plus souvent à des conflits qu'ils ne favorisent le dialogue. J'attends donc avec une grande impatience un nouveau texte dans ce domaine.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 798.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Daubresse a présenté un amendement, no 479, ainsi rédigé :

« A la fin du IV de l'article 14, substituer aux mots : "après avis de la commune", les mots : "en accord avec la commune ou l'EPCI dont fait partie la commune". »

La parole est à M. Jean-Marie Morisset, pour défendre cet amendement.

M. Jean-Marie Morisset.

Notre collègue Cacheux as uggéré une ouverture au Gouvernement pour la deuxième lecture. J'aurais donc pu retirer mon amendement : toutefois, n'ayant pas encore d'assurance quant à la décision finale, je le maintiens.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a rejeté cet amendement qui, à cause de la conjonction « ou » supprime éventuellement l'avis de la commune, ce qui me paraît très dangereux.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 479.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 14, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 14, ainsi modifié, est adopté.)

M. le président.

Mes chers collègues, je vous propose de respirer un peu ! (Sourires.)

Suspension et reprise de la séance

M. le président.

La séance est suspendue.

(La séance, suspendue le 15 mars à zéro heure cinq, est reprise à zéro heure vingt-cinq.)

M. le président.

La séance est reprise.

Article 15

M. le président.

« Art. 15. - L'article L. 313-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Dans le texte du premier alinéa, après les mots : "la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d'un ensemble d'immeubles" sont ajoutés les mots : "bâtis ou non". »

« II. Il est ajouté, après le premier alinéa, un alinéa ainsi rédigé :

« L'acte qui crée le secteur sauvegardé met en révision le plan local d'urbanisme. »

« III. Dans le deuxième alinéa, qui devient le troisième alinéa, les mots : "à l'exception de celles des articles L. 123-3, L. 123-3-1, L. 123-3-2 et L. 123-4, L. 123-6, L. 123-7-1, L. 123-8" sont remplacés par les mots : "à l'exception de celles des articles L. 123-6 à L. 123-14" et les deux dernières phrases sont remplacées par les dispositions suivantes : "Le plan de sauvegarde et de mise en valeur est approuvé par décret en Conseil d'Etat, après avis de la commission nationale des secteurs sauvegardés et enquête publique. En cas d'avis favorable du conseil municipal, de la commission locale du secteur sauvegardé et du commissaire enquêteur ou de la commission d'enquête, le plan de sauvegarde et de mise en valeur peut être approuvé par arrêté préfectoral, après avis de la commission nationale". »

« IV. Dans le troisième alinéa, qui devient quatrième alinéa, les mots : "dont la démolition, l'enlèvement, la modification ou l'altération sont interdits" sont remplacés par les mots : "dont la démolition, l'enlèvement ou l'altération sont interdits et dont la modification est soumise à des conditions spéciales".


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

« V. - La dernière phrase du dernier alinéa est supprimée. »

La parole est à M. Yves Dauge, premier orateur inscrit sur l'article.

M. Yves Dauge.

Cet article traite des secteurs sauvegardés, et je souhaite vérifier qu'il n'y a pas de malentendu avec le Gouvernement, car je sais que plusieurs collègues se sont inquiétés de la rédaction de certains amendements.

Les secteurs sauvegardés sont bien créés par l'Etat au niveau interministériel - je m'en tiens à votre texte, monsieur le secrétaire d'Etat, texte auquel j'adhère et auquel je souhaite que nous nous tenions -, l'architecte des bâtiments de France étant à sa place, avec un droit de veto.

Sa présence n'est pas contestée. Il est essentiel d'être bien clair sur ces points.

Pour constater l'accord de la commission locale, du conseil municipal, de l'ABF, après l'avis du Conseil d'Etat, au lieu de remonter au niveau ministériel et de prendre un arrêté, ce qui demande un temps fou, vous suggérez que l'on ne remonte qu'au niveau du préfet. La procédure, qui est trop longue, et dont tout le monde se plaint, s'en trouverait radicalement simplifiée. C'est une proposition intéressante, mais il faut que nous en discutions.

A ce stade - et j'ai déposé un amendement en ce sens -, je souhaiterais que l'on en revienne à un avis au niveau ministériel. Parce que, je le répète, l'acte de création est un arrêté interministériel.

Cette question mise à part, le texte que vous proposez pour l'article 15 ne remet nullement en cause les principes, les modalités, le régime - que je qualifierai presque de régime d'exception - des secteurs sauvegardés. Et je souhaite, pour éviter tout malentendu, que le Gouvernement le confirme clairement, de façon que nous puissions poursuivre le débat sans inquiétude.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. le président.

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

Je partage évidemment pour une bonne part les soucis exprimés par M. Dauge mais je voudrais être tout à fait tranquillisé quant aux procédures.

Je ne vous le cache pas, je reste très attaché aux procédures telles qu'elles existaient jusqu'à présent : non que je considère la loi Malraux comme une vache sacrée, mais parce que, comme M. Dauge, notamment, je la connais bien. Pour ma part, j'ai même été amené à beaucoup la pratiquer ; il se trouve que j'ai eu à connaître de la plupart des plans de sauvegarde et de mise en valeur qui ont été établis au cours des deux dernières décennies.

Si les procédures sont longues, je ne suis pas sûr que ce soit pour des raisons intrinsèques. En vérité, c'est que les maires ont un peu de mal à comprendre les nécessités des contraintes imposées par la loi Malraux, d'autant, M. le secrétaire d'Etat, qu'ils n'y sont guère aidés.

Lorsque les maires passent devant la commission nationale des secteurs sauvegardés, par exemple, ils nous font remarquer, à juste titre, que de bien grandes contraintes leur sont imposées et ils nous demandent ce qu'ils recevront en échange. Et je comprends qu'il y ait parfois une sorte d'hésitation face à la rigueur de ces contraintes, peut-être plus encore face à la longueur des procédures ; celles-ci seraient probablement mieux comprises s'il existait encore des systèmes d'aide à travers un fonds spécialisé, lequel malheureusement a disparu et nous manque cruellement.

Vous ne serez donc pas surpris si, laudator temporis acti, comme on disait autrefois, je reste attaché à l'intervention du Conseil d'Etat à tous les niveaux. Je ne vous cache pas que j'ai beaucoup de considération pour le Conseil d'Etat. Peut-être d'ailleurs par regret d'avoir refusé d'entrer dans cette institution... Le Conseil d'Etat est une grande garantie pour la sécurité des procédures. Je n'insiste pas, mais, à l'occasion, j'y reviendrai peut-être.

M. le président.

M. Poujade et M. Nudant ont présenté un amendement, no 924, ainsi rédigé :

« Supprimer l'article 15. »

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

Je suis bien conscient qu'il s'agit d'un amendement de principe dont les chances d'être accepté sont à peu près nulles. (Sourires.)

Par le biais de cet amendement, j'exprime toute ma considération à l'égard de la Haute assemblée et je la remercie pour son rôle dans la protection du patrimoine.

Elle a été, dans bien des cas, particulièrement attentive à sauvegarder le coeur de nos villes. Considérez donc cet amendement comme une sorte d'hommage à la Haute Assemblée.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

J'ai rédigé un amendement no 155, adopté par la commission. Il tend à intégrer le plan de sauvegarde dans le PLU et à le faire approuver quand l'ensemble des accords est obtenu.

Mon intention était double. D'abord, lorsque l'on met en place un plan de sauvegarde, on fait bien attention à ce qu'il soit cohérent avec le fonctionnement des villes situées dans ses limites. J'ai toujours été surpris par les incohérences et les problèmes non détectés, à l'interface entre les plans de sauvegarde et la ville, à travers son POS, avant le PLU. De la même façon, les ZAC, à travers leur PAZ, faisaient souvent mal l'interface avec le reste de la ville.

Ensuite, j'ai été animé par un souci de simplification.

Pourquoi, lorsqu'il n'y a aucune opposition, prendre encore un avis supplémentaire pour entériner l'accord sur l'accord ? J'ai bien entendu M. Dauge et M. Poujade. Le plan de sauvegarde est effectivement assez solennel. Il a été créé par la loi Malraux, que je respecte beaucoup et qui, je pense, a constitué une grande avancée pour les villes. Et à bien y réfléchir, je m'aperçois que mon amendement va un peu à l'encontre de la solennité qui mettrait le plan de sauvegarde à sa juste place, et je ne vois guère comment il pourrait être sous-amendé en vue d'atteindre les objectifs multiples que je me fixe.

La solennité que l'on perd avec l'avis du Conseil d'Etat, on peut la regagner avec l'avis ministériel ou interministériel. Je me propose donc de retirer cet amendement, adopté par la commission sur ma proposition.

J'en prends l'entière responsabilité. Je préfère laisser à

M. Dauge le loisir d'amender le texte du Gouvernement.

Si je maintenais mon amendement, j'ai bien conscience que tous les autres tomberaient, ce qui nous empêcherait d'atteindre notre objectif commun.

M. le président.

Et quel est l'avis de la commission sur l'amendement no 924 ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

M. Poujade pourrait peut-être retirer son amendement.

M. Robert Poujade.

Je le retire.

M. le président.

L'amendement no 924 est retiré.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Rimbert, rapporteur, avait présenté un amendement, no 155, ainsi libellé :

« Substituer aux II à V de l'article 15 le paragraphe suivant :

« II. Les quatrième, cinquième et sixième alinéas sont ainsi rédigés :

« A compter de la publication de l'acte qui crée le secteur sauvegardé, toute élaboration, modification ou révision du plan local d'urbanisme est élaborée conjointement, en ce qui concerne le périmètre du secteur sauvegardé, par la commune et l'architecte des bâtiments de France.

« A l'intérieur des secteurs sauvegardés, le plan local d'urbanisme comporte notamment l'indication des immeubles ou parties d'immeubles dont la démolition, l'enlèvement, ou l'altération sont interdits et dont la modification est soumise à des conditions spéciales, ainsi que l'indication des immeubles ou parties d'immeubles dont la démolition ou la modification pourra être imposée par l'autorité administrative à l'occasion d'opérations d'aménagement publiques ou privées.

« Les dispositions du plan local d'urbanisme concernant le secteur sauvegardé sont soumises pour avis, avant l'enquête publique, à la Commission nationale des secteurs sauvegardés. Par dérogation aux dispositions de l'article L.

123-10, elles ne peuvent être approuvées que par décret en Conseil d'Etat en cas d'avis défavorable de la Commission nationale des secteurs sauvegardés, du commissaire enquêteur ou de la commission d'enquête. »

V ous le retirez votre amendement, monsieur le rapporteur ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 155 est retiré.

M. Poujade et M. Nudant ont présenté un amendement, no 925, ainsi rédigé :

« Compléter le dernier alinéa du II de l'article 15 par les deux phrases suivantes : "Pendant la période courant de l'acte créant le secteur sauvegardé à l'acte rendant public le plan de sauvegarde et de mise en valeur, il peut être dérogé aux dispositions du plan local d'urbanisme approuvé pour accorder à titre exceptionnel une autorisation d'occupation ou d'utilisation du sol non conforme à ses dispositions dans la mesure où lesdites dispositions compromettraient la mise en oeuvre des objectifs de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé dont le plan de sauvegarde et de mise en valeur est en cours d'étude.

Cette dérogation est accordée par l'autorité compétente après avis conforme de l'architecte des bâtiments de France". »

La parole est à M. Robert Poujade, qui maintient son amendement.

M. Robert Poujade.

Cet amendement, purement opérationnel, n'est pas le fruit de ma créativité personnelle, plusieurs collègues le savent bien. Il m'a été suggéré par des opérateurs intervenant en secteur sauvegardé, je le dis très simplement, dans le but, précisément, de faciliter la procédure - ce qui va dans le sens de votre préoccupation - et d'éviter la remise en cause de certains projets.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement n'a pas été examiné mais je crois que nous sommes tous animés du même esprit. Si M. Poujade et M. Nudant voul aient bien se rallier à l'amendement présenté par

M. Dauge, celui-ci ferait l'unanimité.

M. Alain Cacheux.

Bonne idée !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Le plan de sauvegarde serait valorisé, dans l'esprit qui animait M. Malraux.

M. le président.

Venons-en à l'essentiel : monsieur Poujade, répondez-vous à l'appel qui vous est lancé ?

M. Robert Poujade.

Mon amendement n'est pas interchangeable avec celui de M. Dauge.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

On peut considérer qu'ils sont complémentaires.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement no 925 ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement ne voit pas comment il pourrait souscrire à l'idée de d éroger aux règles d'un document d'urbanisme en vigueur, que ce soit un POS ou un PLU, dans la perspective d'un plan de sauvegarde et de mise en valeur qui n'est pas encore arrêté. Il souhaite que l'Assemblée ne retienne pas cette disposition qui créerait une situation bien particulière.

En écho à l'intervention de M. Dauge et au plaidoyer de M. Poujade, je souhaite indiquer que le Gouvernement n'a nullement l'intention de remettre en cause l'existence des secteurs sauvegardés. Les textes les instituant ne sont pas touchés, le contenu du plan de sauvegarde et de mise en valeur est simplement précisé pour améliorer le dispositif actuel. La principale modification porte sur la compétence pour approuver les plans de sauvegarde et de mise en valeur, que l'article 15 proposait de déconcentrer dans certains cas.

Le Gouvernement maintient la nécessité de recourir à un décret en Conseil d'Etat lorsqu'il existe un désaccord dans l'appréciation portée sur le projet de plan de sauvegarde et de mise en valeur par le conseil municipal, par la commission locale du secteur sauvegardé, par le commissaire-enquêteur ou la commission d'enquête elle-même.

Pour le cas où ces différents avis seraient favorables, le Gouvernement proposait une formule de déconcentration au niveau du préfet. Finalement, M. Dauge, M. Poujade et M. Nudant proposent de retenir une compétence interministérielle. Le rapporteur vient de s'y rallier. Le Gouvernement n'y est pas défavorable. Il propose donc le rejet de l'amendement no 925 et l'adoption de l'amendement no 909.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Je comprends mal l'analyse que le Gouvernement fait de l'amendement no 925, auquel le rapporteur est favorable.

Bien évidemment, à partir du moment où le plan de sauvegarde est rendu public, les dispositions s'appliquent.

Mais M. Poujade a bien raison de poser le problème de la période transitoire qui s'écoulera entre l'acte de création et l'acte de publication.

Il se peut que demain, dans un PLU - comme aujourd'hui, dans un POS - des dispositions soient contraires à la logique de préservation qui est celle du secteur sauvegardé. Il est donc important de prévoir des mesures conservatoires. Parmi ces mesures conservatoires, figure la possibilité d'accorder, avec toutes les précautions néces-


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

saires, les autorisations d'occupation du sol, dès lors qu'il s'agit de préserver des bâtiments de grande qualité architecturale.

Monsieur le secrétaire d'Etat, la préoccupation de M. Poujade correspond tout à fait à la vôtre, bien que vous parveniez à une conclusion différente. M. le rapporteur a eu raison de dire que cet amendement était tout à fait complémentaire de celui présenté par M. Dauge. Il nous faut donc l'adopter.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 925.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 862, ainsi rédigé :

« Supprimer la dernière phrase du III de l'article 15. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Monsieur le président, compte tenu de ce qui vient de se passer, je vais retirer cet amendement, dont le seul objet était de souligner le rôle éminent joué par le Conseil d'Etat dans la politique de sauvegarde de notre patrimoine historique. J'ajoute pour répondre à M. Dauge que, honnêtement, on ne peut pas faire endosser au Conseil d'Etat la responsabilité des délais de procédure qui, je le reconnais, sont très longs.

M. le président.

L'amendement no 862 est retiré.

Je suis saisi de deux amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 909, présenté par M. Dauge, est ainsi rédigé :

« Dans la dernière phrase du III de l'article 15, substituer au mot : "préfectoral" les mots : "des ministres compétents". »

L'amendement no 926, présenté par M. Poujade et M. Nudant, est ainsi rédigé :

« Dans la dernière phrase du III de l'article 15, substituer au mot : "préfectoral" les mots : "conjoint du ministre chargé de l'architecture et du ministre chargé de l'urbanisme". »

Nous nous sommes déjà expliqués.

La commission et le Gouvernement se sont prononcés en faveur de l'amendement no 909.

Je le mets aux voix.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

En conséquence, l'amendement no 926 tombe.

M. Poujade et M. Nudant ont présenté un amendement, no 1297, ainsi libellé : Rédiger ainsi le V de l'article 15 :

« Le dernier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : "Cette procédure de modification est applicable, lorsque le PSMV est approuvé, à la mise en oeuvre du projet d'aménagement global approuvé par délibération du conseil municipal prévu à l'article L.

123-2". »

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

Cet amendement vise à maintenir des dispositifs de concertation qui sont, à mon avis satisfaisants. Je ne vois pas de raison de les éliminer.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable à la concertation.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Sagesse.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1297.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 15, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 15, ainsi modifié, est adopté.)

Article 16

M. le président.

« Art. 16. - L'article L. 315-1-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Dans le a, les mots : "dans les communes où un plan d'occupation des sols a été approuvé" sont remplacés par les mots : "dans les communes où une carte communale ou un plan local d'urbanisme a été approuvé".

« II. Il est ajouté un second alinéa ainsi rédigé :

« La demande d'autorisation de lotir précise le projet architectural et paysager du futur lotissement. Les dispositions du présent alinéa ne sont pas applicables aux projets de lotissement comportant un nombre de lots inférieur à un seuil défini par décret en Conseil d'Etat. »

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 863, ainsi rédigé :

« Dans le I de l'article 16, supprimer les mots : "une carte communale ou". »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

A l'article 4, on a introduit l'enquête publique dans la procédure d'élaboration des cartes communales, qui s'applique aux petites communes. Et à l'article 16, on en tire la conséquence d'une manière quelque peu insidieuse.

La carte communale s'établira selon la nouvelle procédure, avec enquête publique, permis de construire, l'auto-r isation de lotir. Dès lors, les maires des petites communes endosseront la responsabilité de ces différentes autorisations.

Or ces petites communes n'ont pas les services nécessaires et elles continueront de devoir s'appuyer sur les services de l'Etat. Elles assumeront toute la responsabilité, pénale le cas échéant, de la délivrance d'autorisations, alors qu'elles n'ont pas les moyens d'y procéder dans de bonnes conditions.

M. Daniel Marcovitch.

Elles n'ont pas de « professionnels qualifiés »...

(Sourires.)

M. Gilles Carrez.

Il me semble donc difficile de transférer une telle responsabilité à ces communes.

Et puis, en cas de problème, dès lors que ce sont les fonctionnaires de l'Etat qui auront, à la demande de la commune, établi la carte communale, qui sera responsable ? Du fait de cette rédaction, les fonctionnaires seront-ils exonérés de toute responsabilité ? Les maires seront-ils les seuls à l'assumer ?

M. Daniel Marcovitch.

Mais non, la carte communale doit être approuvée par le préfet !

M. Gilles Carrez.

Actuellement, mes chers collègues, cette responsabilité est assumée au nom de l'Etat. Le permis de construire ou l'autorisation de lotir sont délivrés au nom de l'Etat, pas de la commune.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable. La carte communale est devenue un document d'urbanisme. Il est donc cohérent que les communes puissent délivrer des autorisations de le lotir. L'objectif est bien de permettre aux communes rurales de se développer.

Vous tenez un discours contradictoire, monsieur Carrez : vous demandez des responsabilités et quand on vous l es donne, vous les refusez ! Je n'arrive plus à comprendre ! M. Gilles Carrez. Ces communes n'en ont pas les moyens.

M. le président.

Sur 1 500 amendements, il y a forcément quelques contradictions...

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Monsieur Carrez, la carte communale ne va pas devenir un document obligatoire. Simplement, les petites communes, quand elles auront décidé d'en établir une, auront les mêmes prérogatives que les communes de plus grande dimension. Et, bien sûr, elles le feront dans les mêmes conditions.

M. Gilles Carrez. J'ai bien compris.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 863.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 156, ainsi rédigé :

« Dans le premier alinéa du II de l'article 16, substituer au mot : "second" le mot : "quatrième". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

C'est un amendement de correction.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 156.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Marchand ont présenté un amendement, no 157, ainsi rédigé :

« Compléter la première phrase du dernier alinéa du II de l'article 16 par les mots : ", qui doit comprendre des dispositions relatives à l'environnement et à la collecte des déchets". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement a été adopté par la commission.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Le Gouvernement considère qu'il est nécessaire de prévoir, dans les lotissements, un volet architectural et paysager analogue à celui qui est prévu pour les permis de construire par la loi du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages.

Dans ces conditions, le Gouvernement souhaite le retrait de l'amendement no 157 ou son rejet.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand. J'entends bien vos propos, monsieur le secrétaire d'Etat. Mais il s'agit d'aborder un autre volet de l'aménagement de ces lotissements et de prendre en compte à la fois leur environnement et la collecte des déchets.

Je m'explique. Alors que les déchets sont devenus un sujet majeur de préoccupation et que l'on met en place un peu partout des collectes sélectives, rien n'est prévu pour permettre l'exercice de la responsabilité citoyenne.

On risque donc de passer à côté des objectifs que l'on cherche à atteindre.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 157.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L'amendement no 158 est présenté par M. Rimbert, rapporteur, et M. Cacheux ; l'amendement no 480 par M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ; l'amendement no 753 par M. Cacheux.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer la dernière phrase dernier alinéa du II de l'article 16. »

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux. Nous sommes ici dans une problématique de la qualité architecturale.

Actuellement, pour les lotissements, nous demandons une étude architecturale et paysagère. Pour une construction individuelle, nous demandons que le permis de construire comporte un volet paysager. Mais pour les petits lotissements, nous ne demandons rien.

Nous proposons donc de procéder à une harmonisation des demandes exprimées sur les différents documents. Cela ira dans le sens de l'amélioration de la qualité architecturale, quelle que soit la taille du lotissement.

C'est une mesure positive, comme était positive la proposition de M. Marchand. Nous savons bien que certains édicules construits pour traiter les déchets sont de nature à compromettre la qualité architecturale d'un lotissement.

M. le président.

Nous pouvons considérer, mes chers collègues, que les amendements no 480 et 753 ont été présentés.

Quel est l'avis de la commission sur les trois amendements ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement ne pense pas que cette proposition soit conforme à notre volonté de simplification des procédures. ll n'en voit pas la pertinence pour des petits lotissements.

M. Alain Cacheux.

Supprimez alors cette exigence aussi pour le permis de construire, monsieur le secrétaire d'Etat !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je vous ai donné ma réponse...

M. le président.

Evitez d'interpeller M. le secrétaire d'Etat de cette façon, monsieur Cacheux ! (Sourires.)

M. Michel Bouvard.

Il a oublié qu'il était dans la majorité.

M. le président.

Vous soutenez quand même le Gouvernement ? (Sourires.)

M. Alain Cacheux.

Bien sûr !

M. Michel Bouvard.

Nous ne nous serions jamais permis une chose pareille ! (Sourires.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 158, 480 et 753.

(Ces amendements sont adoptés.)

M. le président.

Je constate que le vote est acquis à l'unanimité.

Je mets aux voix l'article 16, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 16, ainsi modifié, est adopté.)

Article 17

M. le président.

« Art. 17. - Le 2o de l'article L. 324-6 du code de l'urbanisme est ainsi rédigé :

« 2o Le versement prévu au dernier alinéa de l'article L. 302-6 du code de la construction et de l'habitation. »

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 159, ainsi rédigé :

« Dans le dernier alinéa de l'article 17, substituer aux mots : "au dernier alinéa de" le mot : "à". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Correction.

M. le président.

L'avis du Gouvernement est favorable.

Je mets aux voix l'amendement no 159.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 17, modifié par l'amendement no 159.

(L'article 17, ainsi modifié, est adopté.)

Article 18

M. le président.

« Art. 18. - L'article L. 410-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Le premier alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :

« Le certificat d'urbanisme indique les dispositions d'urbanisme et les limitations administratives au droit de propriété et le régime des taxes et participations d'urbanisme applicables à un terrain ainsi que l'état des équipements publics existants ou prévus.

« Lorsque la demande précise l'opération projetée, en indiquant notamment la destination des bâtiments projetés et leur superficie de plancher hors oeuvre, le certificat d'urbanisme précise si le terrain peut être utilisé pour la réalisation de cette opération. »

« II. Dans le texte du cinquième alinéa, les mots : "Dans le cas visé au b ci-dessus," sont remplacés par les mots : "Dans le cas visé au deuxième alinéa ci-dessus,". »

« III. Dans le texte du a du sixième alinéa, les mots : "dans les communes où un plan d'occupation des sols a été approuvé," sont remplacés par les mots : "dans les communes où une carte communale ou un plan local d'urbanisme a été approuvé,". »

M. Patrick Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 160, ainsi rédigé :

« Dans le premier alinéa du I de l'article 18, substituer aux mots : "le premier alinéa est remplacé" les mots "les trois premiers alinéas sont remplacés". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de correction.

M. le président.

L'avis du Gouvernement est favorable.

Je mets aux voix l'amendement no 160.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

L'amendement no 161 et l'amendement no 162 présentés par M. Rimbert, rapporteur, peuvent faire l'objet d'une présentation commune.

L'amendement no 62 est ainsi rédigé :

« Dans le II de l'article 18, substituer au mot : "cinquième" le mot : "septième". »

L'amendement no 162 est ainsi rédigé :

« Dans le III de l'article 18, substituer au mot : "sixième" le mot : "neuvième". »

Je les mets aux voix directement.

Je mets aux voix l'amendement no 161.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 162.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 18, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 18, ainsi modifié, est adopté.)

Article 19

M. le président.

« Art. 19. - Le chapitre I du titre II du livre IV de la partie législative du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Dans les premier et deuxième alinéas de l'article L. 421-1 les mots : "sous réserve des dispositions des articles L. 422-1 à L. 422-5" sont supprimés.

« Après le quatrième alinéa de l'article L. 421-1, est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Ce permis de construire n'est pas non plus exigé pour les constructions ou travaux couverts par le secret de la défense nationale et les travaux sur les immeubles classés. »

« II. Dans le a du premier alinéa de l'article L. 421-2 et du premier alinéa de l'article L. 421, les mots : "dans les communes où un plan d'occupation des sols a été approuvé," sont remplacés par les mots : "dans les communes où une carte communale ou un plan local d'urbanisme a été approuvé,". »

« III. Dans le b du premier alinéa de l'article L. 421-2-2, les mots : "Sur une partie du territoire communal non couverte par un plan d'occupation des sols, un plan d'aménagement de zone ou un plan de sauvegarde et de mise en valeur, opposable aux tiers" sont remplacés par les mots : "Sur une partie du territoire communal non couverte par une carte communale, un plan local d'urbanisme ou un plan de sauvegarde et de mise en valeur, opposable aux tiers". »

« IV. L'article L. 421-2-7 est ainsi rédigé :

« Art. L. 421-2-7 . - En cas d'annulation par voie juridictionnelle d'une carte communale, d'un plan d'occupation des sols ou d'un plan local d'urbanisme, ou de constatation de leur illégalité par la juridiction administrative ou l'autorité compétente, les permis de construire postérieurs à cette annulation ou cette constatation sont délivrés dans les conditions définies au b de l'article L. 421-2-2. »

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L'amendement no 163 est présenté par M. Rimbert,r apporteur, MM. Marchand, Marcovitch, Poignant, Proriol, Santini et Vaxès ; l'amendement no 669 par


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Santini et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ; l'amendement no 865 par MM. Carrez, Doligé et Estrosi.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer le I de l'article 19. »

La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l'amendement no 163.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La déclaration de travaux est passée aujourd'hui dans les habitudes, même si la procédure est un peu lourde.

M. Michel Bouvard.

Dans les secteurs sauvegardés, c'est très utile !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Elle permet aux élus d'observer certaines choses et de savoir ce qui se passe dans leur commune.

Faute d'avoir obtenu des précisions sur le contenu du décret, la commission a adopté cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

L'Assemblée ne sera pas étonnée que le Gouvernement soit plutôt d'accord avec son propre texte... Il ne souhaite pas maintenir la déclaration de travaux. Celle-ci est à l'origine d'un certain nombre de contentieux qui révèlent la difficulté de son application et qui montrent qu'en fait, elle n'est pas la simplification que l'on escomptait.

Le Gouvernement propose, par cet article 19, une disposition qui lui permettra ensuite, dans les décrets d'application de la loi, d'aménager le permis de construire afin de ne pas alourdir inutilement les procédures administratives tout en conservant un contrôle préalable des projets susceptibles d'avoir un impact sur l'aménagement de l'espace.

Telle est l'analyse du Gouvernement. Il y reste attaché et demande donc le retrait ou le rejet de ces amendements.

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez, pour présenter son amendement.

M. Gilles Carrez.

Je suis moi aussi favorable au maintien de la déclaration de travaux qui existe depuis bientôt quinze ans. Les services des mairies s'y sont habitués.

C'est une sorte de permis de construire simplifié.

J'attire votre attention sur le fait que ce dispositif est très protecteur pour ceux qui en bénéficient, les pétitionnaires, comme on les nomme. Je prendrai plusieurs exemples, afin que l'on comprenne bien de quoi il s'agit.

Premier exemple, un pétitionnaire souhaite ouvrir une véranda dans un pavillon. Je suis maire d'une commune pavillonnaire, et ce type de problème s'y rencontre très souvent. Le pétitionnaire peut parfaitement ignorer, en toute bonne foi, les règles du code civil qui exigent une distance de huit mètres au moins pour ménager une vue par rapport au voisin. Quand il va déposer sa déclaration de travaux, les services vont l'avertir immédiatement pour lui dire qu'il y a un problème.

Deuxième exemple, un commerçant refait sa devanture et décide de la peindre en rouge vif ou en vert pomme.

S'il se trouve à moins de 400 mètres d'un monument classé, l'architecte des bâtiments de France va lui dire que le vert pomme ou le rouge vif ne s'impose pas. Là encore, en amont, grâce à la déclaration de travaux, les services vont pouvoir l'avertir de ce qu'il ne doit pas faire.

Troisième exemple. Toujours dans ma commune, une partie du territoire, en bord de Marne, est maintenant couverte par un PPRI - plan de protection contre le risque inondation. Un administré peut faire en toute bonne foi, dans la zone inondable, des travaux qui ne nécessitent pas de permis de construire, mais une déclaration de travaux, et se faire ensuite taper sur les doigts.

Par ailleurs, ce dispositif est protecteur pour les communes elles-mêmes. Nous récoltons une part non négligéable de taxe locale d'équipement par le biais des déclarations de travaux.

Le permis de construire n'est pas exigé en dessous de 8 mètres carrés en surface hors oeuvre brute. Mais des travaux de modification de votre construction, qui exigent une déclaration de travaux, peuvent conduire à une forte augmentation de la surface hors oeuvre nette.

Prenez le cas de l'élévation du toit d'un pavillon. Vous l'élevez d'un mètre. Cela permet d'augmenter la surface habitable et de créer 80 mètres carrés supplémentaires de surface hors oeuvre nette. Pour cela il n'y a pas besoin d'un permis de construire, il y a besoin d'une déclaration de travaux. Grâce à cette déclaration de travaux, la commune pourra assujettir ces travaux à la taxe locale d'équipement.

Ainsi, au fil du temps, notre déclaration de travaux rend des services à tout le monde...

Monsieur le secrétaire d'Etat, vous allez penser que je suis profondément conservateur...

M. Alain Cacheux.

C'est vrai !

M. Gilles Carrez.

... parce que je défends la législation actuelle. Vous y êtes d'ailleurs pour beaucoup, monsieur le sécrétaire d'Etat. Excusez donc mon conservatisme !

M. le président.

Si je pouvais résumer, monsieur Carrez, je dirais que vous n'êtes pas un homme de façade, mais un homme d'ouverture (Rires.)

Et vous ne coulez pas ! C'est clair...

La parole est à M. Serge Poignant.

M. Serge Poignant.

J'ai pris l'initiative de cet amendement dont il n'est pas utile de discuter plus avant puisque tous les groupes ont décidé de s'y rallier. Mais si je devais ajouter quelque chose aux arguments de Gilles Carrez, je dirais que nous risquons de graves atteintes à l'environnement. Des murs, des clôtures ou des cabanes de jardin pourraient se construire n'importe où. C'est donc le bon sens qui nous amène à rétablir l'autorisation.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 163, 669 et 865.

(Ces amendements sont adoptés à l'unanimité.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 164, ainsi rédigé :

« Dans le II de l'article 19, substituer aux mots : " a du premier alinéa de l'article L. 421-2 et du" les mots : "deuxième alinéa de l'article L. 421-2 et le". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 164.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 864, ainsi rédigé :

« Dans le II de l'article 19, supprimer les mots : "une carte communale ou". »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Il s'agit de nouveau de la carte communale, monsieur Carrez.

M. Gilles Carrez.

En effet, monsieur le président. Mais l'amendement précédent concernait les autorisations de lotir et celui-ci les permis de construire.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable, comme pour l'amendement précédent.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 864.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 165, ainsi rédigé :

« Au début du III de l'article 19, substituer aux mots : " b du premier", le mot : "quatrième". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement de correction.

M. le président.

Auquel le Gouvernement estfavorable.

Je le mets aux voix.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 866, ainsi rédigé :

« Supprimer le IV de l'article 19. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Je me demande si la rédaction du IV ne comporte pas une erreur. Si un plan d'occupation des sols ou un plan local d'urbanisme est annulé, on revient, on l'a vu, au document antérieur, c'est-à-dire à l'ancien POS ou, dans quelques années, à l'ancien PLU. Mais il est alors exigé que les permis de construire postérieurss oient délivrés selon la procédure qui exige l'avis conforme du préfet. Or il me semble que, dès lors que l'on revient au document d'urbanisme antérieur, il n'est pas nécessaire de requérir cet avis conforme : il n'y a aucune raison qui le justifie.

M. Jacques Myard.

Sauf si l'on veut recentraliser !

M. Gilles Carrez.

La question que je pose à travers cet amendement est très simple : s'il y a annulation d'un document d'urbanisme et que l'on revienne au document antérieur, pouvez-vous nous garantir, monsieur le secrétaire d'Etat, que la procédure de l'avis conforme du préfet ne sera pas applicable pour l'attribution des permis de construire ?

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable à l'amendement. Le IV de l'article 19 est un élément de sécurité juridique qu'il serait dangereux de supprimer.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Monsieur Carrez, l'avis conforme du préfet n'est requis que dans l'hypothèse où c'est le règlement national d'urbanisme qui s'applique, et non pas un document antérieur d'urbanisme.

Ma réponse est très claire.

La disposition introduite par le nouvel article L. 421-2-7 du code de l'urbanisme est un élément essentiel de la sécurité juridique des permis de construire. Cette disposition évitera en effet à l'avenir que l'annulation d'un POS n'entraîne automatiquement l'illégalité de tous les permis de construire délivrés avant cette annulation. Voilà pourquoi le Gouvernement souhaite conserver le IV, et s'oppose donc à l'amendement no 866.

M. le président.

Vous n'allez pas vous opposer au maintien de la sécurité juridique, monsieur Carrez : c'est le bon sens !

M. Gilles Carrez.

Le Gouvernement a parfaitement répondu à mon interrogation en confirmant que la procédure de l'avis conforme du préfet ne s'impose que s'il y a retour au règlement national d'urbanisme.

J'en déduis, monsieur le secrétaire d'Etat, que vous êtes d'accord avec moi pour considérer que cette procédure ne s'applique pas quand on revient au POS ou au PLU antérieur. Or l'article L. 421-2-2 b, auquel renvoie le IV de l'article 19 pour l'exercice de la compétence en matière de permis de construire - dispose que le maire recueille l'« avis conforme du représentant de l'Etat lorsque la construction projetée est située sur une partie du territoire communal non couverte par une carte communale, un plan local d'urbanisme ou un plan de sauvegarde et de mise en valeur ». Donc, le b se rapporte bien à l'hypothèse où il n'y a pas de POS ou de PLU, et non à l'hypothèse, qui me soucie, où il en existe un. Il me semble donc qu'il y a là un problème de rédaction.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat au logement.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

L'interprétation qui prévaudra, c'est évidemment celle que nous avons donnée, et elle est claire. Mais si une petite modification rédactionnelle peut lever toute anbiguïté, nous y pourvoirons en temps utile.

M. Gilles Carrez.

Merci, monsieur le secrétaire d'Etat.

Je retire donc mon amendement.

M. le président.

L'amendement no 866 est retiré.

Je mets aux voix l'article 19, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 19, ainsi modifié, est adopté.)

Après l'article 19

M. le président.

Je suis saisi de quatre amendements identiques.

L'amendement no 166 est présenté par M. Rimbert, rapporteur, M. Brottes et M. Ollier ; l'amendement no 14 par M. Inschaupé ; l'amendement no 375 par M. Bacquet ; l'amendement no 427 par MM. Michel Bouvard, Ollier, Estrosi, Chavannes, Accoyer, Vannson, Proriol, Meylan et Gaymard.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 19, insérer l'article suivant :

« La dernière phrase du I de l'article L. 145-3 du code de l'urbanisme est ainsi rédigée :

« Peuvent être également autorisés, par arrêté préfectoral, après avis de la commission départementale des sites, dans un objectif de protection et de mise en valeur du patrimoine montagnard, la restauration ou la reconstruction d'anciens chalets d'alpage ou autres bâtiments agricoles isolés, ainsi que leur extension limitée lorsque leur destination actuelle ou à venir est liée à une activité professionnelle saisonnière, notamment agricole ou touristique. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l'amendement no 166.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Je suis député de LoireAtlantique, département qui n'est pas concerné par la loi montagne.

(Sourires.)

Je le précise pour bien montrer que je n'ai aucun intérêt d'élu à défendre tous ces amendements en faveur du développement de la montagne. La Bretagne a bien le Menez Hom, mais il culmine à 300 mètres ! Elle n'a pas trop de prétentions. A Nantes, nous sommes à la fois ligériens et bretons et nous cumulons tous les avantages, sauf les charmes de la montagne, malheureusement.

Cet amendement vise à résoudre le douloureux problème des « chalets d'alpage » des Pyrénées, qui sont dénommés « granges » dans cette région et ne pouvaient donc pas bénéficier jusqu'à présent de la procédure de restauration applicable aux chalets d'alpage des Alpes, bien que les enjeux patrimoniaux soient les mêmes. Grâce à la nouvelle rédaction proposée, ce patrimoine rural pourra bénéficier du même développement dans toutes les régions de montagne et nous aiderons nos amis pyrénéens à comprendre la notion de chalet d'alpage et nos amis des Alpes celle de grange, les deux termes étant en réalité synonymes.

M. le président.

Vous vous êtes associé à M. Ollier pour nous fournir cette explication, ce qui est un gage de sérieux et de compétence.

(Sourires.)

La parole est à M. Michel Bouvard, pour défendre peut-être plus spécifiquement les chalets...

M. Michel Bouvard.

Le rapporteur a excellement dit les choses. En 1994, nous avions pu, au travers d'amendements dont j'étais l'auteur avec Patrick Ollier, modifier les dispositions de la loi montagne pour permettre la restauration des chalets d'alpage. Il est vrai que l'interprétation des services de l'équipement, dans le massif des Pyrénées en particulier, mais cela concerne aussi le Massif central, a exclu les granges du bénéfice du régime applicable aux chalets d'alpage et a donc empêché leur restauration ou leur extension.

Il s'agit, par cet amendement, de compléter les dispositions que nous avions fait adopter en 1994, de manière à les étendre aux granges. Nous précisons, comme dans la rédaction précédente, que l'utilisation de ces bâtiments doit être « liée à une activité professionnelle saisonnière », en ajoutant cette fois que cette activité peut être « notamment agricole ou touristique », afin de répondre à l'argument, parfois mis en avant pour s'opposer aux travaux, d'un changement de destination du bâtiment. Cette nouvelle rédaction devrait faciliter la restauration ou la reconstruction de ces bâtiments anciens et permettre de leur donner une vocation qui corresponde aux besoins économiques des régions de montagne.

M. le président.

Monsieur Bouvard, vous pourriez peut-être éclairer la présidence : les chalets d'alpage, c'est dans les Alpes ; les granges, dans les Pyrénées ; mais où se trouvent les mazots ? (Sourires.)

M. Jacques Myard.

Les masos ?... Ici même ! (Sourires.)

M. Michel Bouvard.

Dans les Alpes aussi, mais ils ne sont pas concernés.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Je ferai entendre un son un peu discordant.

M. Michel Bouvard.

Pas étonnant : vous étiez déjà contre il y a six ans !

M. Jean-Michel Marchand.

Je n'étais pas là, monsieur Bouvard.

Je comprends qu'il s'agit de généraliser une disposition qui n'était appliquée que sur une partie de notre territoire, mais je mets l'Assemblée en garde en ce qui concerne la vocation que l'on va donner à ces granges ou chalets d'alpage. Je sais bien que les choses doivent évoluer et que ces bâtiments ne peuvent pas conserver leur affectation d'origine, mais ils vont être profondément transformés ainsi que leur environnement et les paysages où ils s'insèrent.

Compte tenu de ce risque, je ne voterai pas ces amendements identiques.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 166, 14, 375 et 427.

(Ces amendements sont adoptés.)

M. le président.

J'ai considéré, monsieur le secrétaire d'Etat, que le Gouvernement avait exprimé son accord sur cette disposition.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Ses réserves.

M. le président.

Voulez-vous intervenir ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Un simple mot, monsieur le président, pour que les choses soient très claires. Le Gouvernement avait eu l'occasion d'exprimer sa position dans une réponse à une question écrite de M. Brottes au mois de mai dernier. Sa position allait dans le sens de cet amendement qui est même plutôt plus restrictif que ne l'était la réponse gouvernementale, dans la mesure où l'autorisation ne visait pas que des bâtiments agricoles. Par exemple un bâtiment artisanal, une ancienne scierie, etc. pouvaient être transformés.

Par ailleurs, l'amendement qui a été adopté sur le rétablissement des prescriptions de massif permettra des ajustements par massif qui éviteront les problèmes de vocabulaire adapté à certains types de bâtiment de tradition locale.

M. le président.

Il est vrai que j'aurais dû interroger le Gouvernement, mais il s'était déjà exprimé précédemment sur cette question.

L'adoption des quatre amendements identiques fait tomber l'amendement no 423 corrigé de M. Grégoire.

Article 20

M. le président.

« Art. 20. - I. - Les quatrième et cinquième alinéas de l'article L. 421-3 du code de l'urbanisme sont remplacés par les dispositions suivantes :

« Lorsque le pétitionnaire ne peut satisfaire lui-même aux obligations imposées par un document d'urbanisme en matière de réalisation d'aires de stationnement, il peut être tenu quitte de ces obligations en justifiant, pour les places qu'il ne peut réaliser lui-même, de l'obtention d'une concession à long terme dans un parc public de stationnement existant ou en cours de réalisation.

« Il peut être dérogé à tout ou partie des mêmes obligations lorsque la réalisation d'aires de stationnement pose des problèmes techniques ou architecturaux, en particulier dans le cas de changement de destination d'un immeuble existant, ou serait de nature à compromettre la conservation de vestiges archéologiques dont la destruction n'est pas envisageable.

« II. Le sixième alinéa de l'article L. 421-3 du code de l'urbanisme est abrogé.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

« III. Les deux alinéas de l'article L. 123-2-1 du code de l'urbanisme, dans sa rédaction issue de l'article 46 de la loi no 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions deviennent sixième et septième alinéas de l'article L. 421-3 du même code. Dans la première phrase du sixième alinéa, les mots : "nonobstant toute disposition du plan d'occupation des sols" sont remplacés par les mots : "nonobstant toute disposition des documents d'urbanisme". Dans la seconde phrase du sixième alinéa, les mots : "les plans d'occupation des sols" sont remplacés par les mots : "les plans locaux d'urbanisme". »

« IV. Il est ajouté, après le septième alinéa de l'article L. 421-3, un huitième alinéa ainsi rédigé :

« Nonobstant toute disposition contraire des documents d'urbanisme, l'emprise au sol des surfaces, bâties ou non, affectées aux aires de stationnement annexes d'un commerce soumis à l'autorisation d'exploitation commerciale prévue aux 1o , 6o et au 8o du I de l'article 29 de la loi no 73-1193 du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat, ne peut excéder une fois et d emie l'emprise au sol des bâtiments affectés au commerce. »

La parole est à M. Jean-Claude Daniel, inscrit sur l'article.

M. Jean-Claude Daniel.

L'article 20 vise à limiter la surface des parkings en fixant un coefficient de 1,5 applicable à la surface occupée par le commerce. Il sera souhaitable - et c'est ce que le rapporteur propose - que ce ratio soit établi entre la surface hors oeuvre nette et celle de l'aire de stationnement.

L'objectif en termes d'urbanisme et d'esthétique paraît raisonnable et opportun. Il consiste à limiter l'occupation des sols et les terrains d'emprise. Ne faudrait-il pas cependant vérifier que, pour des domaines particuliers comme la protection et la qualité de l'environnement, et en particulier les dispositifs arborés, les dispositifs de collecte des eaux pluviales et les bâches d'orage, le coefficient de 1,5 n'impose des conditions encore plus restrictives que pour les places de stationnement. De quelle manière, monsieur le secrétaire d'Etat, pourrait-on intégrer ces dispositifs de protection de l'environnement dans le ratio prévu ?

M. le président.

M. Santini et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 883, ainsi rédigé :

« Supprimer le I, le II et le IV de l'article 20. »

Est-il défendu ?

M. Pierre Cardo.

Il l'est.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Et du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable également.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 883.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Daubresse et les membres du groupe Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 481, ainsi rédigé :

« Substituer aux deuxième et dernier alinéa du I de l'article 20 l'alinéa suivant :

« Lorsque le pétitionnaire ne peut satisfaire luimême aux obligations imposées par un document d'urbanisme en matière de réalisation d'aires de stationnement, et lorsque la réalisation d'aires de stationnement pose des problèmes techniques ou architecturaux, en particulier dans le cas de changement de destination d'un immeuble existant, ou serait de nature à compromettre la conservation de vestiges archéologiques dont la destruction n'est pas envisageable, il peut être tenu quitte de ces obligations en justifiant, pour les places qu'il ne peut réaliser luimême, de l'obtention d'une concession à long terme dans un parc public de stationnement existant ou en cours de réalisation, ou dans le cas des zones de livraisons, de l'obtention d'une concession à long terme dans une plate-forme publique de chargement-déchargement des marchandises existantes ou en cours de réalisation. »

Défendu ?...

M. Gilles Carrez.

Oui.

M. le président.

Avis défavorable de la commission et du Gouvernement.

Je mets cet amendement aux voix.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Cacheux ont présenté un amendement, no 167, ainsi rédigé :

« Dans le deuxième alinéa du I de l'article 20, après les mots : "ne peut réaliser lui-même", insérer les mots : "sur le terrain d'assiette ou dans son environnement immédiat". »

C'est un amendement qui renvoie au rapport no 2229.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Excellent rapport, me souffle M. Cacheux... (Sourires.)

M. le président.

Rédigé par un excellent rapporteur issu d'une excellente commission dans le cadre d'un excellent débat.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Conduit par un excellent président ! (Rires.)

M. le président.

Et M. le secrétaire d'Etat ne pense que du bien de cet amendement no 167.

Je le mets aux voix.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements identiques. L'amendement no 560, est présenté par MM. Delattre, Herbillon et Goulard ; l'amendement no 1191 par MM. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Compléter le deuxième alinéa du I de l'article 20 par les mots : ", ou dans le cas des zones de livraisons dans une plate-forme publique de chargement/déchargement des marchandises existantes ou en cours de réalisation". »

Le 560 est-il soutenu ?

M. Pierre Cardo.

Oui.

M. le président.

Et le 1191, monsieur Marchand ?

M. Jean-Michel Marchand.

Mon intervention va nous permettre de respirer, monsieur le président.

M. le président.

Ma respiration est excellente et je trouve que le rythme est bon.

M. Jean-Michel Marchand.

Nous avançons raisonnablement.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Il s'agit de donner accès à des plates-formes publiques aux établissements industriels et commerciaux qui ne disposent pas d'emplacements internes permettant le chargement et le déchargement des marchandises et qui, externalisant ces opérations sur la voie publique, créent à la fois des nuisances sonores et des nuisances de congestion.

Lorsqu'une entreprise de transports transfère des chargements d'un camion à l'autre, de nuit, sur le trottoir, dans des quartiers quasi résidentiels, vous imaginez les plaintes des habitants !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Cette disposition relève du plan de déplacements urbains et le problème est traité à l'article 36.

M. le président.

Je mets aux voix les amendements nos 560 et 1191.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

M. Chabert a présenté un amendement, no 996, ainsi rédigé :

« Compléter le deuxième alinéa du I de l'article 20 par les mots : "l'acquisition dans un parc privé de stationnement existant ou en cours de réalisation". »

Cet amendement est-il défendu ?

M. Gilles Carrez.

Il l'est.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Et du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 996.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Poujade et M. Nudant ont présenté un amendement, no 927, ainsi rédigé :

« Compléter le deuxième alinéa I de l'article 20 par la phrase suivante :

« Toutefois ces dispositions ne s'appliquent pas au stationnement lié à l'habitat. »

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

J'ai toujours la crainte de voir reporter sur l'espace public les stationnements qui ne seront pas réalisés dans les conditions que l'on pouvait espérer jusqu'à présent. C'est une inquiétude que beaucoup de nos collègues partagent.

M. le président.

Avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement est attaché à la souplesse de sa rédaction et défavorable à l'amendement.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 927.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Carrez et M. Estrosi ont présenté un amendement, no 800, ainsi rédigé :

« I. Après le deuxième alinéa du I de l'article 20, insérer l'alinéa suivant :

« A défaut de pouvoir réaliser l'obligation prévue à l'alinéa ci-dessus, le pétitionnaire peut être tenu de verser à la commune une participation fixée par le conseil municipal, en vue de la réalisation de parcs publics de stationnement. Le montant de cette participation ne peut excéder 50 000 francs par place de stationnement. Cette valeur fixée à la date de prom ulgation de la présente loi est modifiée au 1er novembre de chaque année en fonction de l'indice INSEE du coût de la construction. »

« II. En conséquence, supprimer le II de cet article. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement vise à améliorer encore la souplesse à laquelle tient tant M. le secrétaire d'Etat. Nous souhaitons tous limiter le stationnement sur la voie publique, comme vient de le rappeler Robert Poujade. Mais la réalisation de stationnements, en particulier la construction de parkings, souterrains ou en structure, est très coûteuse et difficile à faire aboutir parce qu'il faut trouver des emprises foncières. Il faut parfois profiter d'une opération particulière permettant de réaliser des places publiques de stationnement. Bref, il faut rechercher des formules aussi souples que possible pour pouvoir assurer dans les conditions optimales l'offre de stationnement nécessaire.

L'amendement que je propose consiste à substituer à l'obligation du pétitionnaire tenu de réaliser des places de stationnement une participation financière à la réalisation de parcs publics. Le montant serait fixé par le conseil municipal et pourrait donc varier selon les caractéristiques d e chaque commune, mais il n'excéderait pas 50 000 francs par place de stationnement.

Cela permet, de façon souple et intelligente, à l'occasion des différentes opérations qui peuvent se produire dans le centre-ville, de contribuer au financement des places de stationnement nécessaires réalisées sous la maîtrise d'ouvrage de la commune.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable à ce retour au texte initial. Cependant, je m'interroge sur ce montant de 50 000 francs qui n'a pas été actualisé depuis longtemps.

M. Jacques Myard.

Mettons 50 000 euros ! (Sourires.)

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Pour avoir eu à faire des parcs publics, je puis vous dire que si je trouve à en construire pour 50 000 francs la place, je signe tout des uite. Actuellement, le coût est plus proche de 150 000 francs.

M. Gilles Carrez.

Je suis prêt à relever le plafond !

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Je ne voulais pas mettre la barre trop haut pour ne pas vous effrayer. Mais je vois que mon amendement recueille votre assentiment et je laisse au rapporteur, qui semble avoir une grande expérience en la matière le soin de fixer un plafond.

M. Jacques Myard.

Creusez l'affaire ! (Sourires.)

M. Gilles Carrez.

Je ne sais pas s'il faut le relever à 70 000 ou 80 000 francs. En tout cas, c'est vrai qu'il n'a pas été actualisé.

M. Alain Cacheux.

C'est vrai !

M. le président.

Je ne vais pas vous proposer une suspension de séance pour jouer le montant au 421, tout de même ! (Sourires.)

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Je vous propose de porter le plafond à 80 000 francs, qui est, je crois, une bonne moyenne, c'est un sous-amendement.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Plusieurs députés du groupe socialiste.

Très bien !

M. Gilles Carrez.

D'accord.

M. le président.

Voilà ce que l'on appelle un sousamendement réfléchi.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Et pondéré !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement et le sous-amendement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable aux deux.

M. le président.

Favorable à 80 000 francs ? C'est votre dernier prix ? (Rires.)

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Oui !

M. Jacques Myard.

Adjugé ! (Sourires.)

M. le président.

Je mets aux voix le sous-amendement présenté verbalement par M. le rapporteur.

(Le sous-amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 800, modifié par le sous-amendement.

(L'amendement, ainsi modifié, est adopté.)

M. le président.

N'y revenez pas, cela coûte cher chaque fois ! (Sourires.)

Je suis saisi de deux amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 754, présenté par M. Cacheux, est ainsi rédigé :

« Après le deuxième alinéa du I de l'article 20, insérer l'alinéa suivant :

« Si les travaux ou constructions ne sont pas soumis à l'obtention d'une autorisation telle que prévue à l'article L. 421-1 du code de l'urbanisme, les dispositions contenues dans le plan local d'urbanisme relatives à la réalisation d'aires de stationnement ou les normes de stationnement demeurent applicables.

En cas de non-respect de celles-ci, il est fait application de l'article L. 123-5. »

L'amendement no 168, présenté par M. Rimbert, rapporteur, et M. Cacheux, est ainsi rédigé :

« Après le deuxième alinéa du I de l'article 20, insérer l'alinéa suivant :

« Si les travaux ou constructions ne sont pas soumis à l'obtention d'une autorisation prévue à l'article L. 421-1 du code de l'urbanisme, les dispositions contenues dans le plan local d'urbanisme relatives à la réalisation d'aires de stationnement s'appliquent. »

La parole est à M. Cacheux, pour soutenir l'amendement no 754.

M. Alain Cacheux.

Il s'agit d'essayer de répondre à un problème que rencontrent beaucoup de collègues lors de la transformation de maisons bourgeoises en plusieurs studios destinés à être loués à des étudiants, par exempl e.

M. Michel Bouvard.

Ou aux curistes, dans les stations thermales !

M. Alain Cacheux.

Vous connaissez cet aspect mieux que moi. Lille n'est pas encore une station thermale. Cela ne saurait tarder, mais ce n'est pas encore le cas. (Sourires.)

M. Jacques Brunhes.

Il y a Saint-Amand-les-Eaux !

M. Alain Cacheux.

Comme il n'y a pas création de surface hors oeuvre nette, un permis de construire n'est pas nécessaire. Et si le pétitionnaire ne modifie pas la façade, il n'est pas soumis à déclaration de travaux et n'est pas tenu de réaliser de parking. Pourtant, les besoins en stationnement se trouvent considérablement modifiés car, d'une unité de logement, nous passons à sept, huit ou dix.

L'amendement no 754,...

M. Daniel Marcovitch.

Excellent amendement !

M. Alain Cacheux.

... excellent amendement, comme le dit à juste raison M. Marcovitch - je suis toujours d'accord avec ceux qui sont d'accord avec moi (Sourires) -, propose d'apporter une réponse à ce problème.

J'indique à M. le rapporteur que l'amendement no 754 est un peu plus complet que l'amendement no 168 et que je trouverais parfait qu'il recueille sa préférence.

M. le président.

Votre coeur balance en faveur du no 754.

Monsieur le rapporteur, vous ralliez-vous à cette position ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a pourtant repoussé l'amendement no 754 et accepté l'amendement no 168.

M. le président.

Vous ne nous l'aviez pas dit, monsieur Cacheux : vous avez essayé de nous surprendre ! (Sourires.)

M. Alain Cacheux.

Je retire l'amendement no 754.

M. le président.

L'amendement no 754 est retiré.

Quel est l'avis du Gouvernement sur le no 168 ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Sagesse.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 168.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, et M. Cohen ont présenté un amendement, no 169, ainsi rédigé :

« Supprimer le dernier alinéa du I de l'article 20. »

La parole est à M. Pierre Cohen.

M. Pierre Cohen.

Cet amendement vise à supprimer toute possibilité de dérogation à la réalisation d'aires des tationnement. En effet, des problèmes techniques, architecturaux ou archéologiques ne manqueront pas d'être avancés pour se soustraire à cette obligation et les pressions sur les communes pourraient se multiplier.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement a été favorable à l'amendement no 800. Il voit maintenant apparaître une contradiction car la disposition proposée là est moins souple. Il vaut donc mieux ne pas retenir l'amendement no 169.

M. Etienne Pinte et M. Gilles Carrez.

Tout à fait !

M. le président.

C'est un argument de bon sens ! Je mets aux voix l'amendement no 169.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Carrez et M. Estrosi ont présenté un amendement, no 799, ainsi rédigé :

« Dans le dernier alinéa du I de l'article 20, supprimer les mots : "en particulier dans le cas de changement de destination d'un immeuble existant,". »

La parole est à M. Gilles Carrez.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Gilles Carrez.

La dérogation en matière de nonconstruction de places de stationnement est possible lorsqu'il y a changement de destination d'un immeuble existant. Cela me paraît dangereux.

Il est tout à fait compréhensible que, pour des raisons a rchitecturales, techniques ou archéologiques, on ne puisse satisfaire à l'obligation de création de places de stationnement. Mais je ne vois pas la motivation dans le cas d'un changement de destination.

Ainsi, pour des immeubles d'habitation transformés en bureaux, on peut admettre une dérogation et ne pas exiger la construction de places de stationnement. Cela ne paraît pas très logique.

M. Jacques Myard.

Ce n'est pas acceptable.

M. Gilles Carrez.

Il peut en être de même en cas de transformation d'un hôtel en locaux d'habitation.

Je suis tout à fait prêt à retirer mon amendement, mais je souhaite connaître les motivations du Gouvernement.

M. le président.

Sur un sujet aussi important, je ne vai s pas manquer d'interroger la commission et le Gouvernement. Je voulais juste faire remarquer, à cette heure tardive, à propos des places de stationnement à proximité d'un hôtel, qu'il vaut mieux laisser sa voiture un peu plus loin de temps en temps ! (Sourires.)

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a repoussé cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable, car très souvent, le changement de destination est la condition par laquelle peut passer le sauvetage d'un immeuble et le Gouvernement souhaite garder cette possibilité.

M. Gilles Carrez.

Je retire mon amendement.

M. le président.

L'amendement no 799 est retiré.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 867, ainsi rédigé :

« Supprimer le III de l'article 20. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Nous avons déjà eu longuement ce débat à l'occasion de la discussion de la loi de lutte contre les exclusions. Les opinions étaient très partagées sur la question de savoir s'il faut accorder des dérogations pour la construction de logements sociaux.

L'expérience tirée de ma propre commune m'a convaincu que, pour persuader le voisinage de l'intérêt de réaliser une résidence sociale, il faut absolument être en mesure d'assurer la création de parkings. Avec des rues étroites et le manque de places de stationnement public, on ne peut pas présenter la réalisation de logements sociaux assortie d'une dérogation en matière de stationnement car cela veut dire accumulation des voitures des futurs occupants sur une voirie incapable de les absorber, donc nouvelles nuisances. Pour faciliter l'insertion de logements sociaux - ce que nous souhaitons vraiment-, on a tout intérêt à dire clairement que ces logements iront de pair avec des places de stationnement.

Toutefois, et à l'inverse de ce que je disais, dans des opérations de réhabilitation par changement de destination pour faire du logement très social, par exemple dans un vieil hôtel insalubre, on voit bien que l'on ne pourra rester dans les prix et réaliser l'opération que si l'on est exonéré de l'obligation de création de places de parking.

Tout cela est bien difficile à concilier. Je me souviens de notre débat lors de l'examen du projet de loi de lutte contre les exclusions. L'idée avait été formulée que les habitants des logements sociaux avaient moins ou pas de voitures et qu'il n'était, par conséquent, pas nécessaire de prévoir de parking. Sur le principe, c'est choquant. Pourquoi ne pas dire, après tout, qu'on ne va pas faire de salle de bains ? Que va-t-on chercher à supprimer encore ! Je verse à nouveau tous ces éléments au débat pour appuyer mon souhait de voir maintenir l'obligation de réaliser des places de stationnement.

M. Jacques Myard.

Très bien !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable. Cet amendement conduirait à l'abrogation d'une disposition de la loi de lutte contre les exclusions.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable. Le Gouvernement est attaché aux résultats d'un travail approfondi qui a été conduit dans le cadre de la discussion de la loi de lutte contre les exclusions. Les thèses en présence étaient très opposées et ont néanmoins débouché sur un compromis. Certes, un compromis nes oulève jamais l'enthousiasme, mais c'est une voie moyenne qui, à l'époque, avait fait l'unanimité. Je souhaite qu'on ne la remette pas en cause dix-huit mois plus tard.

M. le président.

La parole est à M. Pierre Cardo.

M. Pierre Cardo.

Je comprends la position du Gouvernement. Mais même dans les logements très sociaux, on a des véhicules à garer, surtout dans des zones qui ne sont pas toujours desservies par les transports en commun. Les dispenser de parkings au motif que les habitants n'auraient pas les moyens de posséder de véhicules reviendrait à supposer qu'ils n'en ont pas besoin. Il aurait mieux valu, dans la loi de lutte contre les exclusions, se donner les moyens de financer les parkings plutôt que de s'en dispenser pour réduire le coût des logements très sociaux.

L'état des cités est aujourd'hui édifiant. Certes, des parkings ont été réalisés, mais sur la base de normes insuffisantes. Les véhicules sont stationnés partout, dans tous les sens. Dieu sait pourtant que, chez moi, ce n'est pas une cité de grand luxe puisqu'elle abrite la plus grande pauvreté de la région parisienne. Ajoutez à cela les épaves et autres objets qui stationnent longtemps parce que les procédures d'évacuation prennent du temps, vous admettrez que les habitants sont placés dans des situations très inconfortables. Je ne suis pas certain qu'on fasse de l'habitat correct en se dispensant de ce type d'obligation. C'est pourquoi je suis favorable à l'amendement.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Ayant été le rapporteur du volet logement de la loi de lutte contre les exclusions, j'ai un souvenir assez précis des discussions. La proposition de M. le secrétaire d'Etat de s'en tenir à l'équilibre que nous avons établi me paraît tout à fait raisonnable. Ne revenons pas sur un débat qui nous a occupés il y a maintenant presque deux ans.

J'ajoute que cette loi tendait à éviter que les POS - on parlait des POS à l'époque - ne prévoient des règles de stationnement par trop contraignantes. En aucun cas nous n'avions prétendu éliminer toute possibilité de stationnement.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Il est vrai que, dans le logement social, M. Cardo a raison de le souligner, les demandes de parking existent en nombre. Et il soulève également à juste titre le problème du financement. Mais vous savez aussi, cher collègue, qu'il y a des résidences, en particulier dans le tissu urbain dense, dans lesquelles les parcs souterrains sont à moitié vides et que l'on a souvent du mal à inciter les automobiles, y compris riverains de la réalisation, à les utiliser.

M. Pierre Cardo.

Là, c'est un problème de sécurité !

M. Alain Cacheux.

Franchement, la position de M. le secrétaire d'Etat me semble très raisonnable, autant que l'a été l'option que nous avons prise il y a presque deux ans. Il faut, je crois, s'y tenir.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 867.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 170, ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du III de l'article 20, substituer aux mots : "dans sa rédaction issue de l'article 46 de la loi no 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions deviennent", les mots : "deviennent les". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 170.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement no 482 est présenté par M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ; l'amendement no 559 par MM. Bussereau, Herbillon et Goulard.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Dans le dernier alinéa du IV de l'article 20, après les mots : "de l'article 29", insérer les mots : "et au 1o de l'article 36-1". »

Sur ces deux amendements, défendus, quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable aux deux amendements.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement, pour sa part, est défavorable.

M. le président.

Cela arrive.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 482 et 559.

(Ces amendements sont adoptés.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 171, ainsi rédigé :

« Dans le dernier alinéa du IV de l'article 20, a près le mot : "demie", substituer aux mots : "l'emprise au sol", les mots : "la surface hors oeuvre nette". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement tend à améliorer le dispositif du projet de loi.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 171.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de trois amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 586, présenté par MM. Bussereau, Herbillon et Goulard, est ainsi rédigé :

« Compléter le dernier alinéa du IV de l'article 20 par la phrase suivante : "Nonobstant toute disposition contraire des documents d'urbanisme, l'emprise au sol des surfaces bâties ou non affectées aux aires de stationnement annexes des équipements ouverts au public (équipements de loisirs, sportifs, universitaires...) supérieurs à 300 mètres carrés ne peut excéder une fois et demie l'emprise au sol des bâtiments principaux". »

Les deux autres amendements sont identiques.

L'amendement no 483 rectifié est présenté par M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ; l'amendement no 1190 par MM. Marchand et Aschieri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Compléter le IV de l'article 20 par l'alinéa suivant :

« Nonobstant toute disposition contraire des documents d'urbanisme, l'emprise au sol des surfaces bâties ou non affectées aux aires de stationnement annexes des équipements ouverts au public (équipements de loisirs, sportifs, universitaires...) supérieurs à 300 mètres carrés ne peut excéder une fois et demie l'emprise au sol des bâtiments principaux ».

La parole est à M. Jean-Michel Marchand, pour soutenir l'amendement no 586.

M. Jean-Michel Marchand.

Défendu.

M. le président.

L'amendement no 483 rectifié l'est aussi.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Ces trois amendements ont été repoussés par la commission.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable également.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 586.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 483 rectifié et 1190.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 20, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 20, ainsi modifié, est adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Après l'article 20

M. le président.

M. Bianco a présenté un amendement, no 1424.

M. Alain Cacheux.

Monsieur le président, je vais le soutenir.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Mais il y a eu un amendement de suppression de l'article !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

La suppression de l'article est suffisante.

M. le président.

Mes chers collègues, j'allais vous dire que cet amendement tomberait ! Je suis saisi de sept amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L es trois premiers amendements sont identiques.

L'amendement no 376 est présenté par M. Bacquet ; l'amendement no 428 par MM. Michel Bouvard, Ollier, Estrosi, Chavannes, Accoyer, Vannson, Proriol, Meylan et Gaymard ; l'amendement no 889 par M. Inchauspé.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Après le deuxième alinéa de l'article L. 111-1-4 du code de l'urbanisme, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« aux entrées de communes classées en zone de montagne. »

Les quatre amendements suivants sont identiques.

L'amendement no 377 est présenté par M. Bacquet ; l'amendement no 429 par MM. Michel Bouvard, Ollier, Estrosi, Chavannes, Accoyer, Vannson, Proriol, Meylan et Gaymard ; l'amendement no 890 par M. Inchauspé ; l'amendement no 916 par M. Brottes et M. Nayrou.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Après le deuxième alinéa de l'article L. 111-1-4 du code de l'urbanisme, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« aux entrées de communes classées en zone de montagne pour lesquelles la commission départementale des sites a donné son accord. »

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Je vais, dans un même élan, et avec votre autorisation, monsieur le président, vous présenter la première série de trois amendements identiques et même la suivante.

Il s'agit de traiter un problème d'application de l'amendement Dupont à la loi Barnier qui réglemente les constructions aux entrées et aux sorties d'agglomération, en particulier le long des axes à grande circulation. Ces dispositions soulèvent des difficultés dans les territoires où les disponibilités foncières sont limitées compte tenu des règles de protection et des risques naturels mais où il faut pourtant bien disposer de quelques terrains pour satisfaire le minimum de besoins économiques locaux.

Les trois premiers amendements proposent donc de déroger aux dispositions de la loi pour les entrées de communes classées en zone de montagne. Nous avons également déposé d'autres amendements portant aussi sur cette dérogation mais sollicitant l'avis de la commission départementale des sites afin de s'assurer de la qualité environnementale des zones susceptibles d'être aménagées et des bâtiments liés aux activités économiques, lorsqu'il n'y a pas d'autre possibilité d'implantation qu'à l'entrée des communes.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur ces trois amendements ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Ils ont été rejetés par la commission car ils sont satisfaits par l'amendement no 1283 qui sera appelé plus tard. Je l'avais souligné en commission.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement pense aussi que l'amendement no 1283 résout le problème dans une rédaction qui lui paraît plus heureuse.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 376, 428 et 889.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur l es amendements nos 377, 429, 890 et 916 que M. Bouvard a déjà défendus ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 377, 429, 890 et 916.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je suis saisi de quatre amendements pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 431, présenté par MM. Michel Bouvard, Ollier, Estrosi, Chavannes, Accoyer, Vannson, Meylan et Gaymard, est ainsi rédigé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Dans le cinquième alinéa de l'article L. 145-9 du code de l'urbanisme, le nombre : "8 000" est remplacé par le nombre : "15 000". »

Les trois autres amendements sont identiques. L'amendement no 19 est présenté par M. Inchauspé ; l'amendement no 380 par M. Bacquet ; l'amendement no 432 par

M

M. Michel Bouvard, Ollier, Estrosi, Chavannes, Accoyer, Vannson, Meylan et Gaymard.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Dans le cinquième alinéa de l'article L. 145-9 du code de l'urbanisme, le nombre : "8 000" est remplacé par le nombre : "12 000". »

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Tous ces amendements sont liés à un problème posé par la procédure des unités touristiques nouvelles pour les aménagements touristiques dans les stations de sports d'hiver.

Ainsi que je l'ai indiqué dans la discussion générale, il n'entre pas dans nos intentions de procéder à une refonte de la loi montagne à l'occasion de l'examen de ce texte ni de revoir complètement la procédure des unités touristiques nouvelles. Il convient néanmoins de rappeler que cette dernière a été conçue à une époque où nous connaissions un fort développement du tourisme de loisir en montagne, avec des créations de stations ex nihilo

Aujourd'hui nous ne sommes plus dans cette configuration et, au fil des années, la procédure des unités touristiques nouvelles s'est alourdie, non pas à cause de ce que les textes législatifs et réglementaires demandent aux pétitionnaires qui souhaitent créer une unité touristique nouvelle, mais parce que, dans la pratique, on a été de plus en plus loin dans le détail des pièces demandées. En outre la durée de la procédure s'est également allongée.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Actuellement, pour des opérations limitées de construction dans des stations de sports d'hiver existantes, qu'il s'agisse d'urbaniser un secteur situé au milieu d'une commune où le conseil municipal a pu maîtriser le foncier, ou de construire à la périphérie d'une commune ou d'une station, les seuils de mètres carrés sont inadaptés au regard de ce qu'est devenue la procédure des UTN.

Ces amendements proposent donc de relever le seuil de mètres carrés au-delà duquel la procédure des unités touristiques nouvelles est nécessaire de 8 000 à 15 000 ou 12 000 mètres carrés. Cela aurait le mérite de permettre, là où cela serait possible et où il y aurait une demande, de compléter l'urbanisation des stations de sports d'hiver existantes.

Cette proposition s'inscrit dans la logique de la directive territoriale d'aménagement qui considère qu'il n'est plus dans l'air du temps de créer de nouvelles stations et qu'il vaut mieux conforter celles qui existent.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ? M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission a considéré que le quasi-doublement du seuil obligeant à recourir à la procédure des UTN...

M. Michel Bouvard.

Il est aussi proposé de ne passer qu'à 12 000 mètres carrés !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

... n'était pas souhaitable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétraire d'Etat au logement.

Le Gouvernement est conscient qu'il existe des problèmes liés aux dispositions relatives aux UTN. C'est d'ailleurs pourquoi il a engagé une réflexion d'ensemble qu'il n'a pas encore menée à terme. Néanmoins je peux donner l'assurance aux auteurs des amendements que la question des seuils est bien intégrée dans cette réflexion qui devrait déboucher prochainement.

M. le président.

La parole est à M. Henri Nayrou.

M. Henri Nayrou.

Je veux rappeler à M. le secrétaire d'Etat au logement qu'il est urgent de revenir sur la loi montagne. Tel semble d'ailleurs être l'objet de la réflexion d'ensemble qu'il a évoquée.

A cet égard je partage les inquiétudes de M. Bouvard et j'approuve ses propositions relatives à ce qui pourrait être une OPAH en matière de réhabilitation touristique dans les stations de moyenne et de haute montagne.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 431.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 19, 380 et 432.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements identiques. L'amendement no 379 est présenté par M. Bacquet ; l'amendement no 430 par MM. Michel Bouvard, Ollier, Estrosi, Chavannes, Accoyer, Vannson, Meylan, Gaymard et Inchauspé.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Après le mot : "desquels", la fin du sixième alinéa de l'article L.

145-9 du code de l'urbanisme est ainsi rédigée :

« Sont considérés comme unités touristiques nouvelles, d'une part, les extensions et, d'autre part, lesr enforcements significatifs des remontées mécaniques. »

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Je remercie M. le secrétaire d'Etat des propos qu'il a tenus sur la procédure des UTN. Je suis heureux que le Gouvernement soit conscient du problème des seuils et j'espère que des discussions pourront rapidement être engagées sur ce sujet.

Les deux amendements que vous venez d'appeler, monsieur le président, traitent aussi de la procédure des unités touristiques nouvelles, mais la question en cause à un caractère beaucoup plus urgent que celle des seuils en matière d'immobilier.

Il s'agit d'actualiser la rédaction de la partie de l'article du code de l'urbanisme qui impose la fixation par décret d'un montant financier minimal pour qu'un projet de remontée mécanique soit considéré comme unité touristique nouvelle et soumis à la procédure qui s'y rattache.

Notre proposition tend à opérer une distinction entre les seuils financiers relatifs aux extensions de remontées mécaniques et ceux concernant des renforcements significatifs. Ce dernier cas vise, par exemple, le remplacement d'un téléski par un télésiège ou d'un télésiège à deux places par un télésiège débrayable à trois places pour répondre aux attentes de la clientèle, à la nécessité de réduire les files d'attente afin d'améliorer la circulation et la fluidité sur le domaine skiable.

Actuellement, un seuil unique de 17,5 millions de francs s'applique tant aux extensions qu'aux renforcements significatifs. Or il ne correspond pas du tout à l'évolution du coût des remontées mécaniques. En effet, depuis le malheureux accident survenu à Luz-Ardiden, la réglementation relative aux remontées mécaniques et les prescriptions ont été renforcées. En outre les engins sont de plus en plus chers et de plus en plus sophistiqués. En conséquences ce seuil est fréquemment dépassé, y compris en cas de simples remplacements d'engins. Tel peut être d'ailleurs le cas dans le cadre d'une amélioration environnementale.

J'insiste sur ce sujet parce que la procédure des unités touristiques nouvelles avait été instaurée pour éviter que la conception des nouvelles stations et l'aménagement des domaines skiables abîment la montagne et faire en sorte qu'il soit tenu compte des aspects environnementaux.

Quand vous démontez deux téléskis et un télésiège pour les remplacer par un seul engin, vous diminuez l'atteinte au paysage et vous améliorez la gestion de votre domaine skiable. Or, pour réaliser une telle opération, vous êtes obligés de passer par la procédure lourde des UTN, qui va vous faire perdre un ou deux ans dans l'adaptation du domaine skiable.

Cela est même devenu un handicap pour nos stations car nos concurrents italiens, suisses et autrichiens investissent plus facilement grâce à une plus grande souplesse dans la gestion de leurs domaines skiables. Il devient donc urgent d'adapter la loi sur ce point.

M. Jacques Myard.

Très bien !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Le problème posé est réel. M. le secrétaire d'Etat en est certainement conscient puisqu'il travaille sur ces sujets. Cependant il ne me semble guère judicieux d'aborder de telles questions à l'occasion de l'examen d'un texte relatif à la solidarité et au renouvellement urbains.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le secrétaire d'Etat au logement.

C'est un peu loin !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Je fais la même réponse qu'aux amendements précédents.

Chacun comprendra que l'on ne saurait préjuger des résultats du travail en cours. Nous en informerons évidemment les auteurs des amendements puisqu'ils ont manifesté une attention toute particulière à cette question qui est très éloignée du sujet de notre débat.

M. le président.

La parole est à M. Henri Nayrou.

M. Henri Nayrou.

Président d'une station de ski de moyenne montagne, je suis confronté à ce problème.

M. Jacques Myard.

Cumulard !

M. Henri Nayrou.

Je ne le suis qu'en qualité de conseiller général, à titre purement honorifique et même désintéressé. En effet je n'ai nullement investi à titre personnel dans des stations de ski de moyenne montagne.

Les difficultés économiques, ajoutées à une certaine prise de conscience environnementale, me font dire que, même si l'on est loin des problèmes de la ville, je préfère, pour la qualité de l'environnement et du service, un télésiège neuf à trois vieux téléskis.

M. Jacques Myard.

Pour la sécurité aussi !

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 379 et 430.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

M. Blazy a présenté un amendement, no 915 corrigé, ainsi rédigé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« L'article L. 147-5 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. Dans le cinquième alinéa, les mots : "ainsi que des constructions d'immeubles collectifs à usage d'habitation si elles s'accompagnent d'une réduction équivalente, dans un délai n'excédant pas un an, de la capacité d'accueil d'habitants dans des constructions existantes situées dans la même zone" sont supprimés. »

« II. Après le huitième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« 5o A l'intérieur des zones C, les plans d'exposition au bruit peuvent délimiter des secteurs où, pour permettre le renouvellement urbain des quartiers ou villages existants, des opérations de réhabilitation et de réaménagement urbain peuvent être autorisées, à condition qu'elles n'entraînent pas d'augmentation significative de la population soumise aux nuisance sonores. »

La parole est à M. Jean-Pierre Blazy.

M. Jean-Pierre Blazy.

Avec cet amendement, nous revenons vers la ville, au voisinage des aéroports.

Il existe des documents d'urbanisme spécifiques aux alentours des aéroports : les plans d'exposition au bruit.

A cet égard il est proposé de favoriser, dans les zones C qu'ils définissent, c'est-à-dire les plus extérieures, le renouvellement urbain de façon modérée.

En effet, s'il convient de limiter l'urbanisation autour des aéroports, il ne faut pas empêcher pour autant le renouvellement dans les tissus urbains existants.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Tout à fait favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Il est également favorable, mais il tient à préciser que c'est seulement dans le mesure où cela n'ouvre pas la porte à des augmentations de populations importantes.

M. le président.

Cela est précisé dans l'amendement.

La parole est à M. Jean-Pierre Blazy.

M. Jean-Pierre Blazy.

C'est exact. Je dois préciser que, lors du débat sur l'ACNUSA, nous avions adopté une disposition qui ne nous satisfaisait pas et nous avions convenu avec le Gouvernement de revoir la rédaction en cause en trouvant un point d'équilibre. Il me semble que nous allons y parvenir avec l'accord du Gouvernement.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Cette fois-ci, je ne vais pas vous soutenir, monsieur Blazy.

M. Jean-Pierre Blazy.

Vous avez tort.

M. Jean-Michel Marchand.

Même si l'augmentation de la population soumise aux nuisance sonores n'est pas

« significative », davantage de personnes en seront victimes. Compte tenu des conditions dans lesquelles vivent ces populations, il serait préférable d'envisager plutôt une diminution de leur nombre.

M. Jacques Myard.

Interdiction !

M. Jean-Michel Marchand.

Je ne veux pas dire qu'il faille tout interdire systématiquement. Il faudrait cependant faire en sorte que, en cas de renouvellement de l'habitat, on réduise le nombre des personnes concernées.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 915 corrigé.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Delattre a présenté un amendement, no 561, ainsi rédigé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Dans le premier alinéa de l'article L. 443-1 du code de l'urbanisme, après les mots : "aménagement de terrains de camping", sont insérés les mots : ", des terrains destinés spécialement à l'accueil d'habitations légères de loisirs, de caravane et/ou de résidences mobiles de loisirs,". »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Amendement défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 561.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Delattre a présenté un amendement, no 562, ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« L'article L. 443-1 du code de l'urbanisme est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Un décret en Conseil d'Etat définit les résidences mobiles de loisirs, les habitations légères de loisirs et les caravanes, ainsi que les conditions dans lesquelles elles peuvent être installées ou implantées. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Cet amendement est soutenu.

Même avis défavorable de la commission et du Gouvernement.

Je mets aux voix l'amendement no 562.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Santini a présenté un amendement, no 892, ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« I. - Au début du I de l'article L. 510-1 du code de l'urbanisme, les mots : "La construction, la reconstruction, l'extension" sont supprimés.

« II. - La deuxième phrase du II de l'article L. 510-1 est ainsi rédigée :

« Dans ce cas, la décision d'agrément, relative au changement d'utilisateur, ou d'utilisation des locaux ou installations ou de leurs annexes mentionnées au premier alinéa du I, relève du représentant de l'Etat dans le département, sous réserve du respect des termes de cette convention par l'autre partie. »

« III. - Le III du même article est ainsi rédigé :

« III. - Dans la région Ile-de-France, le changement d'utilisateur, ou d'utilisation des locaux ou installations ou de leurs annexes mentionnées au premier alinéa du I sont, à compter du 1er janvier 1995, soumises à la procédure d'agrément, dans les conditions prévues aux I et II et dans le respect des directives territoriales d'aménagement applicables à cette région ainsi que de son schéma directeur. »

Amendement soutenu.

Avis négatif de la commission et du Gouvernement.

Je mets aux voix l'amendement no 892.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Carrez et M. Estrosi ont présenté un amendement, no 801, ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Le premier alinéa de l'article L.

600-3 du code de l'urbanisme est ainsi rédigé :

« Art.

L. 600-3. Lorsque l'auteur d'un recours contentieux, à l'encontre d'une autorisation relative à l'occupation ou l'utilisation du sol fait une demande juridictionnelle, prévue par la loi no 91-647 du 10 juillet 1991, relative à l'aide juridique, il notifie sa demande, à peine d'irrecevabilité de son recours, au bénéficiaire de l'autorisation dans les quinze jours de la présentation de sa demande. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement procède du bon sens et de l'expérience. En effet, lorsque l'auteur d'un recours contentieux demande l'aide juridictionnelle, le délai est prolongé de deux mois. Le bénéficiaire de l'acte visé - un permis de construire par exemple - n'étant pas informé du fait que le délai a ainsi été prorogé est créée une insécurité juridique.

Il arrive même parfois que la demande d'aide juridictionnelle soit un moyen dilatoire pour obtenir des délais supplémentaires.

Il paraît donc logique d'obliger le requérant à notifier au bénéficiaire du permis de construire qu'il a effectué une demande d'aide juridictionnelle, dans un délai de quinze jours à compter de son dépôt, sous peine d'irrecevabilité du recours. Ainsi le bénéficiaire de l'autorisation attaquée sera informé de la longueur du délai.

M. Jacques Myard.

Très bien !

M. le président.

Monsieur Carrez, je vous indique que M. Léonce Deprez avait déjà déposé à l'article 1er un amendement identique rejeté par l'Assemblée, mais cela ne vous avait sans doute pas échappé.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 801.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Marcovitch et M. Dauge ont présenté un amendement, no 913, ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« La deuxième phrase du premier alinéa de l'article L.

600-3 du code de l'urbanisme est ainsi rédigée :

« Cette notification doit également être effectuée à la ou aux parties adverses dans tous les cas où il est demandé l'annulation ou la réformation d'une déci-s ion juridictionnelle concernant un document d'urbanisme ou une décision relative à l'occupation ou à l'utilisation du sol. »

La parole est à M. Daniel Marcovitch.

M. Daniel Marcovitch.

Je retire l'amendement.

M. le président.

L'amendement no 913 est retiré.

Je suis saisi de deux amendements identiques. L'amendement no 910 est présenté par M. Dauge ; l'amendement no 928 corrigé par M. Poujade et M. Nudant.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Il est inséré, après l'article L.

600-4 du code de l'urbanisme, un article L.

600-4-1 ainsi rédigé :

« Art.

L. 600-4-1. La juridiction administrative, lorsqu'elle annule pour excès de pouvoir un a cte intervenu en matière d'urbanisme ou en ordonne le sursis à exécution, se prononce sur l'ensemble des moyens de la requête qu'elle estime susceptible de fonder l'annulation ou le sursis à exécution. »

La parole est à M. Yves Dauge, pour soutenir l'amendement no 910.

M. Yves Dauge. Il est proposé un regroupement des moyens de requête afin de réduire les délais et d'accélérer les procédures.

M. le président.

L'amendement no 928 corrigé est également défendu.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Sagesse.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 910 et 918 corrigé.

(Ces amendements sont adoptés.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 1284, ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« L'article L.

27 bis du code du domaine de l'Etat est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsqu'un bien vacant est nécessaire à la réalisation d'une action ou d'une opération d'aménagement au sens de l'article L.

300-1 du code de l'urba-


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

nisme, le maire peut demander au préfet de mettre en oeuvre la procédure prévue par le présent article, en vue de la cession de ce bien par l'Etat à la commune. Le transfert de propriété au profit de la commune est effectué par acte administratif dans le délai de six mois à compter de la signature de l'arrêté préfectoral prévu à l'alinéa précédent et donne lieu au versement à l'Etat d'une indemnité égale à la valeur du bien estimée par le service du domaine. »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Il s'agit de permettre aux maires qui réclament des opérations de renouvellement de quartiers et qui se heurtent à la vacance de certains biens d'enclencher cette procédure qui cause beaucoup de difficultés à l'heure actuelle.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Sagesse également.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1284.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

MM. Rimbert, rapporteur, Dauge et Marcovitch ont présenté un amendement, no 172 rectifié, ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Après le cinquième alinéa de l'article 1er de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Lors de l'élaboration ou de la révision d'un plan local d'urbanisme, le périmètre de 500 mètres mentionné à l'alinéa ci-dessus peut, sur proposition de l'architecte des bâtiments de France et après accord de la commune, être modifié de façon à désigner des ensembles d'immeubles et des espaces qui participent de l'environnement du momunent pour en préserver le caractère ou contribuer à en améliorer la qualité. Le périmètre est soumis à enquête publique conjointement avec le plan local d'urbanisme. Il est annexé au plan local d'urbanisme dans les conditions prévues à l'article L.

126-1 du code de l'urbanisme. »

La parole est à M. Yves Dauge.

M. Yves Dauge. Cet amendement porte sur un dispositif instauré par la loi du 31 décembre 1913 qui exige l'intervention de l'architecte des Bâtiments de France dans un rayon de 500 mètres d'un bâtiment protégé.

Afin de répondre à de nombreuses demandes des élus, nous proposons un dispositif d'ajustement du périmètre - au principe duquel nous ne touchons pas - en fonction de la nature du bâtiment et de la géographie afin qu'il soit possible de faire preuve d'un certain réalisme et de pragmatisme.

Ce dispositif n'a rien à voir avec la zone de protection qui demeure.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Favorable également.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 172 rectifié.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Cohen a présenté un amendement, no 912, ainsi libellé :

« Après l'article 20, insérer l'article suivant :

« Le II de l'article 57 de la loi no 99-586 du 12 juillet 1999 précitée est complété par trois alinéas ainsi rédigés :

« G. Retrait d'une commune :

« Le troisième alinéa de l'article L.

5211-19 du code général des collectivités territoriales ne s'applique pas aux cas de retrait d'une commune d'une communauté de villes pour adhérer à une communauté d'agglomération ou à un établissement public de coopération intercommunale qui a décidé de se transformer en communauté d'agglomération.

« En cas de refus du conseil communautaire, ce retrait peut être autorisé par le représentant de l'Etat dans les conditions prévues à l'article L.

5214-26 du code général des collectivités territoriales. »

La parole est à M. Pierre Cohen.

M. Pierre Cohen. Cet amendement, qui vise à modifier le code général des collectivités locales est parfaitement dans la ligne de la loi Chevènement qui a pour objectif de créer, entre autres, des communautés d'agglomération.

En effet, cette loi a donné aux communes la possibilité de se retirer d'une communauté de communes pour adhérer à un autre établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, y compris en période d'unification des taux de taxe professionnelle. La loi du 2 8 décembre 1999 a étendu cette possibilité aux communes membres d'un district. Cet amendement a pour objet d'étendre ces dispositions aux cas de retrait d'une communauté de villes pour permettre à une commune d'adhérer à une communauté d'agglomération ou à une structure ayant vocation à se transformer en une communauté d'agglomération.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le secrétaire d'Etat au logement. Le Gouvernement ne voit pas très bien la relation entre cet amendement et son texte. Il s'en remet à la sagesse de l'Assemblée.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 912.

(L'amendement est adopté.)

Article 21

M. le président.

Je donne lecture de l'article 21 : Section 2 Le financement de l'urbanisme

« Art. 21. - Le chapitre II du titre III du livre III de la p artie législative du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

« I. - Il est inséré deux articles ainsi rédigés :

« Art. L. 332-11-1 . - Le conseil municipal peut instituer une participation pour le financement de tout ou partie des voies nouvelles et des réseaux réalisés pour permettre l'implantation de nouvelles constructions.

« Le coût de l'établissement de la voie, du dispositif d'écoulement des eaux pluviales, de l'éclairage public et des réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement


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est réparti au prorata des droits à construire, lorsqu'un coefficient d'occupation des sols a été institué ou, à défaut d'un tel coefficient, de la superficie des terrains nouvellement desservis et situés à moins de quatre-vingt mètres de la voie.

« La participation n'est pas due pour les voies etr éseaux compris dans le programme d'équipements publics d'une zone d'aménagement concerté créée en application de l'article L. 311-1 ou d'un programme d'aménagement d'ensemble créé en application de l'article L. 332-9.

« Les opérations de construction de logements sociaux peuvent être exemptées de la participation.

« Le conseil municipal arrête par délibération pour chaque voie nouvelle la part du coût des travaux mise à la charge des propriétaires riverains. »

« Art. L. 332-11-2 . - La participation prévue à l'article L. 332-11-1 est due à compter de la construction d'un bâtiment sur le terrain.

« Elle est recouvrée, comme en matière de produits locaux, dans des délais fixés par l'autorité qui délivre le permis de construire.

« Toutefois les propriétaires peuvent conclure avec la commune une convention par laquelle ils offrent de verser la participation avant la délivrance d'une autorisation de construire.

« La convention fixe le délai dans lequel la voie et les réseaux seront réalisés et les modalités de règlement de la participation. Elle précise le régime des autres contributions d'urbanisme applicables au terrain, les dispositions d'urbanisme, les limitations administratives au droit de propriété et l'état des équipements publics existants ou prévus.

« La convention est, dès publication de la délibération du conseil municipal l'approuvant, créatrice de droit au sens des dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 160-5.

« Si la demande de permis de construire prévue à l'article L. 421-1 est déposée dans le délai de cinq ans à compter de la signature de la convention et respecte les dispositions d'urbanisme mentionnées par la convention, celles-ci ne peuvent être remises en cause pour ce qui concerne le cocontractant de la commune ou ses ayants droit.

« Si la voie ou les réseaux n'ont pas été réalisés dans le délai fixé par la convention, les sommes représentatives du coût des travaux non réalisés sont restituées au propriétaire, sans préjudice des indemnités éventuelles fixées par les tribunaux. »

« II. Le d du 2o de l'article L. 332-6-1 est remplacé par les dispositions suivantes :

« d) La participation au financement des voies nouvelles et réseaux prévue à l'article L. 332-11-1 ; ».

« III. Le a et le b du 1o et le b du 2o de l'article L. 332-6-1 sont abrogés.

« Toutefois, l'abrogation du prélèvement pour dépassement du plafond légal de densité prend effet lors de la suppression du plafond légal de densité intervenue dans les conditions fixées au II de l'article 22. »

Je suis saisi de deux amendements identiques. L'amendement no 502 est présenté par MM. Proriol, Delattre et Goulard ; l'amendement no 670 par M. Santini et les membres du groupe Union pour la démocratie françaiseAlliance.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer l'article 21. »

La parole est à M. Jean Proriol, pour soutenir l'amendement no 502.

M. Jean Proriol.

Cet article permet au conseil municipal d'instituer une participation des riverains au financement des voies nouvelles. Nous considérons que la création de taxes est toujours sujette à caution, qu'elle peut introduire des effets pervers et peut entraîner une discrimination selon les revenus des propriétaires.

Comme nous savons par ailleurs qu'il existe déjà des taxes qui peuvent financer ce genre d'opérations, notamment les versements pour dépassement du plafond légal de densité, voire du COS, nous préférerions continuer à faire jouer ceux-ci. C'est pour cela que nous proposons de supprimer cet article.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable également, car la participation au financement des voies nouvelles et des infrastructures constitue un véritable outil d'aménagement dont il ne faut pas priver les collectivités locales.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 502 et 670.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 188, ainsi libellé :

« Après les mots : "au prorata", rédiger ainsi la fin du deuxième alinéa du texte proposé pour l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme : "de la superficie des terrains nouvellement desservis, pondérée des droits à construire lorsqu'un coefficient d'occupation des sols a été institué, et situés à moins de quatre-vingt mètres de la voie". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Il s'agit d'un amendement de précision. Il définit la clé de répartition de la taxe entre les surfaces nouvellement desservies.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 188.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Rimbert, rapporteur, a présenté un amendement, no 189, ainsi rédigé :

« Dans l'avant-dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme, après les mots : "construction de logements sociaux", insérer les mots : "visées au II de l'article 1585 C du code général des impôts". »

La parole est à M. le rapporteur.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet amendement de précision identifie les opérations de construction de logements sociaux susceptibles d'être dispensés du paiement de la participation.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Favorable.


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M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 189.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Morisset, M. Daubresse et les membres du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance ont présenté un amendement, no 484, ainsi rédigé :

« A la fin du premier alinéa du texte proposé pour l'article L. 332-11-2 du code de l'urbanisme, substituer aux mots : "la construction d'un bâtiment sur le terrain", les mots : "l'installation du raccordement au réseau public". »

La parole est à M. Jean-Marie Morisset.

M. Jean-Marie Morisset.

L'article 21 prévoit que la participation est due à compter de la construction d'un bâtiment. Il est proposé dans l'amendement qu'elle le soit à compter de l'installation du raccordement au réseau public.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 484.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Deprez a présenté un amendement, no 498, ainsi rédigé :

« Supprimer le dernier alinéa du III de l'article 21. »

L'amendement est-il défendu ?

M. Jean-Marie Morisset.

Défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 498.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 21, modifié par les amendements adoptés.

(L'article 21, ainsi modifié, est adopté.)

Après l'article 21

M. le président.

M. Brunhes et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 975, ainsi libellé :

« Après l'article 21, insérer l'article suivant :

« L'article L.

520-1 du code de l'urbanisme est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Dans les communes éligibles à la dotation de solidarité urbaine, le montant de cette redevance ne peut excéder le seuil des montants prévus au 3o de l'article R.

520-12 du présent code et fixés par le décret no 89-86 du 10 février 1989. »

La parole est à M. Jacques Brunhes.

M. Jacques Brunhes.

Le code de l'urbanisme prévoit en région Ile-de-France la perception d'une redevance à l'occasion de la construction de locaux à usage de bureaux et de locaux de recherche ainsi que de leurs annexes. L'article R.

520-12 définit trois zones - une zone où le montant de la redevance est de 1 600 francs par mètre carré, une autre où il est de 1 000 francs par mètre carré et une troisième où il est de 400 francs par mètre carré - et énumère très précisément les parti es de département et les parties de Paris qui ressortissent de chaque zone. Ces montants et ces zones ont été fixés par le décret no 89-86 du 10 février 1989.

Il en résulte des situations proprement surprenantes.

Ainsi, toute une série de communes qui ont une population extrêmement modeste, sont éligibles à la dotation de solidarité urbaine mais qui ont néanmoins de grands projets urbains, sont taxées de la même façon que les beaux quartiers de Paris - place de l'Opéra, le XVIe , le XVIIe c'est-à-dire à 1 600 francs par mètre carré de bureaux.

Nous avons signalé cette situation ubuesque à tous les ministres de l'équipement qui se sont succédés depuis quinze ans.

D'un côté, des efforts considérables sont faits dans le cadre de la politique de la ville pour les communes modestes, de l'autre, on y empêche la construction de bureaux. Alors qu'elles bénéficient d'un prix du foncier moins élevé qu'ailleurs, le montant de la redevance rend t oute construction de bureaux aussi coûteuse qu'à La Défense, par exemple, ce qui fait qu'on ne peut pas en construire.

Le préfet a beau dire que, dans les zones d'aménagement concerté, il faut trouver un équilibre entre la construction de bureaux, de logements et de zones d'activité, force est de constater que certaines communes sont dans l'incapacité de construire des bureaux.

Par notre amendement, nous proposons une autre logique qui tient compte du caractère jugé unanimement absurde : elle consiste à permettre aux communes éligibles à la dotation de solidarité urbaine situées dans les zones où le montant de la redevance acquittée par les personnes publiques ou privées à l'occasion de la construction de locaux à usage de bureaux, de se voir appliquer le seuil le plus faible des montants fixés par le décret no 89-86 du 10 février 1989. La référence à l'éligibilité à la dot ation de solidarité urbaine est pertinente puisque, pour l'attribution de celle-ci, on tient compte de tous les indices synthétiques bien connus, dont, entre autres, le potentiel fiscal, le nombre de chômeurs, le nombre de logements sociaux, le nombre de Rmistes.

M. Laurent Cathala.

C'est un bon amendement !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Favorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

La préoccupation de M. Brunhes est parfaitement légitime, et je reconnais avec lui que le maintien de communes comme Gennevilliers dans la zone où le montant de la redevance est le plus élevé aux côtés des arrondissements de l'Ouest parisien est effectivement une anomalie.

Cependant, sur la forme, la proposition modifie le code général des impôts et elle devrait trouver sa place dans la loi de finances. Il en sera de même pour l'amendement no 974 qui, lui, modifie le code de l'urbanisme et soulève une question de nature réglementaire.

En conclusion, monsieur Brunhes, le Gouvernement proposera, dès la prochaine loi de finances, d'apporter une solution globale à vos légitimes préoccupations.

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Gilles Carrez.

Je souscris totalement à la proposition de notre collègue Brunhes à la différence près que je considère que le critère de sélection n'est pas forcément l'éligibilité à la dotation de solidarité urbaine, car ce que l'on cherche, c'est à encourager l'implantation d'emplois dans les communes qui en sont dépourvues.

Je prends l'exemple de ma commune. Bien qu'elle ait un nombre d'emplois et des bases de taxe professionnelle par habitant très inférieurs à ceux de Gennevilliers, elle ne perçoit pas la dotation de solidarité urbaine. Elle aussi est pénalisée par le système que vous évoquez, monsieur Brunhes.

Dès lors qu'il s'agit d'encourager l'implantation de bureaux, c'est, me semble-t-il, l'insuffisance de bases de taxe professionnelle - à laquelle on peut éventuellement adjoindre l'éligibilité à la DSU - qu'il faut prendre en compte pour résoudre le cas de ces différentes communes de façon équitable.

M. le président.

La parole est à M. Marcovitch.

M. Daniel Marcovitch.

Nous prenons acte des propositions du Gouvernement. Pour être certains qu'il n'oubliera pas d'aborder le sujet dans le prochain projet de loi de finances, nous voterons l'amendement déposé par

M. Brunhes.

M. le président.

La parole est à M. Jacques Brunhes.

M. Jacques Brunhes.

Monsieur Carrez, le problème n'est pas seulement lié aux bases de taxe professionnelle ou au potentiel fiscal de la commune. C'est d'ailleurs parce qu'on avait retenu ces critères en 1989 que des villes dont les populations comptent parmi les plus pauvres de la région Ile-de-France se trouvent pénalisées et ont des redevances équivalentes à celles des beaux quartiers de Paris.

En prenant comme critère l'éligibilité à la dotation de solidarité urbaine, on tient compte, en plus du potentiel fiscal - et par là même de la taxe professionnelle - des fameux indices synthétiques que j'évoquais tout à l'heure, à savoir du chômage,...

M. Gilles Carrez.

Le chômage n'entre pas en ligne de compte pour l'attribution de la DSU.

M. Jacques Brunhes.

... du nombre de RMIstes, du nombre de logements sociaux. C'est infiniment plus équitable.

G ennevilliers n'est pas la seule ville concernée, Bagneux, Colombes et des dizaines d'autres villes se trouvent dans le même cas.

Monsieur le secrétaire d'Etat, si je souhaite tant que l'amendement soit adopté, c'est parce que, depuis quinze ans, tous les ministres de l'équipement, tous les ministres du logement, tous les collaborateurs que je suis allé voir - et j'ai également rencontré votre collaboratrice monsieur le secrétaire d'Etat - reconnaissent que j'ai raison. M. Voizard, président du comité de décentralisation l'a dit également. Il a même accepté de réunir le conseil d'administration du comité au port de Gennevilliers.

Mais la situation est toujours la même. Le seul moyen pour faire appliquer cette mesure que tout le monde reconnaît de bon sens est de l'inscrire dans la loi.

M. Alain Cacheux.

Absolument !

M. Jacques Brunhes.

Si nous ne passons pas par la loi, jamais nous n'y réussirons.

M. Alain Cacheux.

C'est évident.

M. Jacques Brunhes.

C'est la raison pour laquelle j'insiste auprès de mes collègues, pour qu'ils votent cet amendement.

M. Alain Cacheux et M. Yves Dauge.

Nous allons le voter, monsieur Brunhes.

M. le président.

Ne vous emportez pas, monsieur Brunhes. Tout le monde semble appuyer votre demande !

M. Jacques Brunhes.

Je ne m'emporte pas du tout, j'essaie d'être convaincant !

M. le président.

Vous l'êtes, monsieur Brunhes. Tous les députés de la majorité vous approuvent.

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Sur l'excellent amendement de M. Brunhes, je voudrais déposer un sous-amendement très court tendant à écrire : « Dans les communes éligibles à la dotation de solidarité urbaine et dans celles où les bases de taxe professionnelle par habitant sont inférieures à la moyenne régionale, le montant de cette redevance,... ».

M. le président.

Oh là là !

M. Jacques Brunhes.

On verra ça en deuxième lecture.

M. Gilles Carrez.

C'est très simple.

M. Laurent Cathala.

Mieux vaut en rester à l'amendement.

M. le président.

Dans vos propos, monsieur Carrez, cela paraît très simple, parce que vous êtes convaincant, mais je crains que vous n'introduisiez des critères nouveaux qui compliquent un peu la perception de l'amendement.

M. Gilles Carrez.

Le sens de la solidarité qui devrait être naturel à tous les élus locaux confrontés à ces problèmes devrait vous rendre plus réceptif. (Sourires.)

C'est un peu égoïste de régler les cas particuliers des communes éligibles à la DSU. Il faut avoir une vision plus générale et plus généreuse du problème : il concerne toutes les communes pauvres de l'Ile-de-France.

M. Laurent Cathala.

Vous me faites pleurez, monsieur Carrez.

M. le président.

Pour l'instant, je mets aux voix l'amendement no 975.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Carrez a présenté un amendement, no 1314, ainsi libellé :

« Après l'article 21, insérer l'article suivant :

« I. L'article L.

2335-3 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigé :

« Art. L.

2335-3. Les pertes de recettes des communes résultant des exonérations de taxe foncière sur les propriétés bâties prévues aux articles 1384 et 1384 A du code général des impôts et aux 1 et 2 bis de l'article 1385 du même code, donnent droit chaque année à une compensation par l'Etat égale au produit du montant des bases exonérées pour l'année en cours par le taux communal de la taxe foncière sur les propriétés bâties constaté pour l'année précédente.

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle assise sur les droits de consommation sur les tabacs visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement concerne un problème important que rencontrent tous les maires qui ont de nombreux logements sociaux, en particulier récents,


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sur leur territoire. Depuis la loi de finances de 1991, ou de 1992, - je ne me souviens plus exactement de l'année - la compensation des exonérations de taxe foncière sur l es propriétés bâties dont bénéficient les logements sociaux nouvellement construits n'est que partielle : elle se fait sur la base d'un taux qui a été figé à sa valeur 1991 et, de surcroît, je parle toujours de mémoire, elle ne porte pas sur la totalité de l'assiette. Qui plus est, la fixation de son montant est renvoyée à des textes réglementaires, ce qui est un cas unique en matière de compensation. Il en résulte un manque à gagner très important pour les communes qui construisent des logements sociaux.

Comme nous sommes tous réunis dans cet hémicycle autour de ce projet de loi pour faire face à l'ardente nécessité de construire des logements sociaux, cet amendement, qui tend à favoriser leur construction en évitant aux communes d'être fiscalement pénalisées en le faisant, devrait recueillir l'assentiment général.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur cette impérieuse nécessité ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement ne peut donner son accord à une mesure qui n'a fait l'objet d'aucune expertise et qui se traduirait par une aggravation sensible des charges de l'Etat.

M. Gilles Carrez.

Mais très inférieure à la cagnotte !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Cela étant dit, je rappelle qu'une disposition a été prise dans le cadre de la loi relative à la lutte contre les exclusions qui étend la compensation des exonérations de la taxe foncière sur les propriétés bâties à l'ensemble des opérations résultant d'acquisition-amélioration. L'exonération est prévue sur quinze ans. Elle n'était pas ouverte par les textes antérieurs.

M. Gilles Carrez.

Oui, mais ce n'est pas le même problème.

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Il s'agit là néanmoins d'une amélioration profitant au logement très social.

Il n'y a donc pas de divergence quant au fond entre M. Carrez et le Gouvernement mais celui-ci ne peut accepter sa propositoin compte tenu des limites des capacités d'intervention budgétaire de l'Etat.

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Monsieur le président, mes chers collègues, la remarque de M. Carrez est très juste.

M. Jacques Myard et M. Gilles Carrez.

Ah !

M. Alain Cacheux.

Bien entendu, nous voulons favoriser la construction de logements sociaux. Or, il est vrai que la compensation des exonérations de la taxe foncière sur les propriétés bâties est très partielle et qu'il s'ensuit une perte de ressources pour les communes.

Je comprends tout à fait la préoccupation du Gouvernement, qui souhaite approfondir cette question. Mais, monsieur le secrétaire d'Etat, si vous preniez l'engagement de faire étudier ce problème, dans le cadre, par exemple, de l'élaboration du projet de loi de finances pour 2001 et de faire des propositions en ce sens, cela serait une avancée très sensible en matière de financement des logements sociaux et j'imagine que M. Carrez accepterait alors de retirer son amendement. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Je suis prêt à retirer mon amendement sous réserve d'une étude mais je précise que la proposition contenue dans cet amendement n'est pas très coûteuse : de l'ordre de 2 ou 3 milliards de francs, ce qui est peu comparé au 50 milliards d'excédent que nous a annoncés M. Sautter hier après-midi en commission des finances.

M. le président.

Décidément, il est plus difficile de gouverner quand les choses vont bien, monsieur le secrétaire d'Etat ! (Sourires.)

M. Gilles Carrez.

Cela étant, je retire mon amendement, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 1314 est retiré.

M. Brunhes et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 974, ainsi libellé :

« Après l'article 21, insérer l'article suivant :

« Le 3o du VI de l'article 231 ter du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Les communes des autres départements éligibles à la dotation de solidarité urbaine prévue à l'article L. 2334-15 du code des collectivités territoriales sont réputées appartenir à la troisième circonscription. »

La parole est à M. Jacques Brunhes.

M. Jacques Brunhes.

Je reviendrai brièvement sur ce qu'a dit précédemment M. Carrez car le sujet mérite vraiment qu'on y réfléchisse.

Les zones qui ont été définies par le comité de décentralisation et qui figurent dans le code de l'urbanisme pour la fixation du montant de la redevance due lors de la construction de locaux à usage de bureaux comme dans le code général des impôts pour l'acquittement de la taxe sur les bureaux sont anciennes et ne tiennent pas compte des réalités d'aujourd'hui. Certaines de ces zones ont été définies, il y a plus de vingt ans et doivent donc être revues.

Mais je reconnais qu'il s'agit là d'un problème lourd et je partage l'opinion de M. Carrez : il faudrait revoir l'ensemble de la question et faire en quelque sorte un peignage du zoning.

M. Jacques Myard.

Des mots français, s'il vous plaît.

(Sourires.)

M. Jacques Brunhes.

L'amendement précédent no 975, qui a été adopté par l'Assemblée, concernait la redevance réclamée à l'occasion de la construction de locaux à usage de bureaux et il se rapportait donc au code de l'urbanisme.

L'amendement no 974 que je défends maintenant concerne la taxe annuelle sur les bureaux et se rapporte donc à l'article 231 ter des impôts.

Le problème est exactement identique, même si le nom change. Ce ne sont pas trois zones, mais trois circonscriptions. Le mot « circonscription » a troublé M. le rapporteur, hier matin, en commission : il se demandait s'il s'agissait de circonscriptions électorales. En réalité, il y a une première circonscription avec un tarif normal de 74 francs et un tarif réduit de 37 francs ; une deuxième avec un tarif normal de 44 francs et un tarif réduit de 26 francs ; une troisième avec un tarif normal de 21 francs et un tarif réduit de 19 francs.

Cet amendement, exactement dans le même esprit que celui que l'Assemblée a déjà adopté, vise à inscrire les villes éligibles à la dotation de solidarité urbaine dans la


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troisième circonscription, c'est-à-dire là où la taxe sur les bureaux est le plus faible, afin d'y favoriser le développement des activités tertiaires.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Les membres de la commission étaient restés perplexes devant cette référence à la troisième circonscription... Les députés font toujours très attention dès qu'ils entendent le mot de circonscription. (Sourires.). Aussi la commission avait-elle repoussé cet amendement.

Cependant, éclairés par les explications de M. Brunhes, avec lequel je m'étais déjà entretenu sur ce sujet,...

M. Alain Cacheux.

Explications très claires !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

... je ne trahirai pas la commission en émettant finalement un avis favorable à son amendement, contrairement à notre première décision. L'esprit est, en effet, exactement celui de l'amendement no 95 que nous avons adopté.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

J'avais mission de répondre à M. Brunhes qu'il avait raison, mais que le bon support pour cet amendement serait la loi de finances. Je n'ai pas convaincu l'Assemblée pour l'amendement précédent ; mon argument reste le même et je m'attends à un résultat identique...

M. Jacques Brunhes.

Vous avez raison !

M. Daniel Marcovitch.

Ne soyez pas triste. (Sourires.)

M. le président.

Je vous trouve bien pessimiste, monsieur le secrétaire d'Etat. (Sourires.).

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 974.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

Vous aviez finalement raison, monsieur le secrétaire d'Etat. (Sourires.).

Article 22

M. le président.

« Art. 22. - I. - L'intitulé du chapitre II du titre Ier du livre Ier de la partie législative du code de l'urbanisme est remplacé par les dispositions suivantes :

« C HAPITRE II

« Surface hors oeuvre des constructions

« II. - Les articles L. 112-1 à L. 112-6, L. 113-1 et L. 113-2 et les articles L. 333-1 à L. 333-16 du code de l'urbanisme, dans leur rédaction antérieure à l'entrée en vigueur de la présente loi, demeurent applicables dans les communes où un plafond légal de densité était institué le 31 décembre 1999. Le conseil municipal ou l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale compétent peut décider de supprimer le plafond légal de densité. Celui-ci est supprimé de plein droit en cas d'institution de la participation au financement des voies nouvelles et réseaux définie par l'article L. 332-11-1 du code de l'urbanisme, dans sa rédaction issue de la présente loi.

« III. - L'article L. 112-7 devient l'article L. 112-1.

Dans cet article, les mots : "Des décrets en Conseil d'Etat déterminent, en tant que de besoin, les modalités d'application du présent chapitre. Ils définissent notamment" sont remplacés par les mots : "Des décrets en Conseil d'Etat définissent". »

M. Deprez a présenté un amendement, no 543, ainsi rédigé :

« Supprimez l'article 22. »

M. Jacques Myard.

Cet amendement est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 543.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Marchand, M. Aschiéri, Mme Aubert, MM. Cochet, Hascoët et Mamère ont présenté un amendement, no 1192, ainsi rédigé :

« Compléter le III de l'article 22 par l'alinéa suivant :

« Le premier alinéa est complété par les mots : "et, pour les bâtiments collectifs, la surface prévue pour le rangement des vélos et des poussettes, ainsi que les locaux poubelles". »

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

La taxe locale d'équipement, définie à l'article 1585 A du code général des impôts, est assise sur la surface hors oeuvre nette des constructions. De cette surface sont exclues un certain nombre d'aires qui ne servent pas directement à l'habitation - je vous fais grâce de l'énumération. Je propose d'y ajouter les locaux réservés aux vélos ainsi que ceux réservés aux poubelles. Cela éviterait d'abord que les constructeurs rognent sur ces surfaces ; cela permettrait également d'alléger la taxe locale d'équipement ; enfin, cette disposition apporterait aux habitants des possibilités particulièrement appréciées : je pense notamment au remplacement des poussettes pour les parents de jeunes enfants. Et, bien entendu, dans la logique de ce que j'ai défendu tout à l'heure par les lotissements, et que l'Assemblée a adopté, de plus grands locaux à poubelles permettraient de développer le tri sélectif en habitat collectif, précisément là où ce n'est pas toujours facile, et d'y renforcer la citoyenneté en matière de gestion des déchets.

M. le président.

O tez-moi un doute, monsieur Marchand : les tricycles sont-ils bien compris dans l'énumération ? (Sourires.)

M. Etienne Pinte.

Et les trottinettes ?

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. Jean-Michel Marchand.

Vous avez tort.

M. le président.

C'est affaire de roues.

(Sourires.)

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement s'en remet à la sagesse de l'Assemblée.

M. Jean-Michel Marchand.

Si le Gouvernement s'en remet à la sagesse de l'Assemblée, permettez-moi, mes chers collègues, d'insister un peu.

M. le président.

Prenez garde, monsieur Marchand : ce n'est pas ainsi que l'on obtient gain de cause ! Plus on est rapide, mieux cela vaut.

(Sourires.).


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. Jean-Michel Marchand.

Laissez-moi une chance, monsieur le président.

M. le président.

Soit !

M. Jean-Michel Marchand.

Adopter cet amendement serait cohérent avec ce que nous avons voté sur les lotissements, et assurerait les mêmes avantages aux habitants des bâtiments collectifs.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 1192.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 22.

(L'article 22 est adopté.)

Article 23

M. le président.

« Art. 23. Les 5e et 7o du tableau des valeurs forfaitaires figurant à l'article 1585 D du code général des impôts sont remplacés par les dispositions suivantes : CATÉGORIES PLANCHER hors oeuvre (en francs) 5o

-1. Construction individuelle et ses annexes à usage d'habitation principale : Pour les 80 premiers mètres carrés de surface hors oeuvre nette

...........................................................................

...............................

1 520 De 81 à 170 mètres carrés

...............................................................

2 215 5o

-2. Locaux des immeubles collectifs et leurs annexes à usage de résidence principale, par logement : Pour les 80 premiers mètres carrés de surface hors oeuvre nette

...........................................................................

...............................

1 070 De 81 à 170 mètres carrés

...............................................................

1 520 5o

-2. Partie des locaux à usage d'habitation principale et leurs annexes, autres que ceux entrant dans les deuxième et quatrième catégories et dont la surface hors oeuvre nette excède 170 mètres carrés

...........................................................................

.....

2 910 Je suis saisi de deux amendements identiques. L'amendement no 724 est présenté par M. Poignant ; l'amendement no 868 par MM. Carrez, Doligné et Estrosi.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Supprimer l'article 23. »

La parole est à M. Serge Poignant, pour soutenir l'amendement no 724.

M. Serge Poignant.

L'article 23 vise à augmenter les valeurs forfaitaires figurant à l'article 1585-D du code des impôts. S'agit-il vraiment ici d'un objectif de mixité sociale ? Je ne vois pas du tout où est la cohérence. Dites tout simplement que vous voulez relever les planchers pour les maisons individuelles ou les grands logements de plus de 80 mètres carrés ! C'est pourquoi je propose de supprimer cet article.

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet article est en effet contestable à tous points de vue.

Du point de vue des collectivités locales et de leur autonomie fiscale, tout d'abord : vous modifiez unilatéralement, sans la moindre concertation, une taxe locale, dans des proportions substantielles, leur faisant du même coup perdre une partie de leurs recettes. Je ne suis livré à une simulation sur ma propre commune : si votre nouveau barème avait été appliqué au cours des trois dernières années, la perte de taxe locale d'équipement y aurait atteint pratiquement 10 %.

Le plus stupéfiant, c'est que vous ne prévoyez aucune mesure de compensation à cette mesure autoritaire.

Du point de vue de l'objectif lui-même, mon collègue vient de le souligner, cet article est également on ne peut plus contestable. Il révèle la philosophie de densification et de bétonnage qui inspire tout votre projet, puisque vous abaissez très fortement - 30 % - la base de taxation des immeubles collectifs et, en sens inverse, vous la majorez pour le logement individuel. A croire qu'aux yeux du Gouvernement, le bon logement, le logement idéal, la cité idéale qu'il faut construire, c'est le logement collectif ! C'est là où vous tenez à faire habiter mes compatriotes en leur interdisant de se loger dans des logements individuels et en particulier d'y accéder à la propriété.

Tout cela n'est pas neutre et doit être relié à toutes les discussions que nous avons eues sur les articles 1er , 2, 3, dans lesquelles, nous l'avons bien vu, vous avez refusé l'urbanisation nouvelle, c'est-à-dire des constructions aérées et le logement individuel. Vous n'aimez pas le logement individuel ; alors vous le taxez et vous favorisez le collectif. Cet article est parfaitement détestable à tous points de vue et il faut le supprimer.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Derrière le débat technique apparaissent vos véritables motivations. Vous agitez le chiffon rouge du logement locatif social,...

M. Gilles Carrez.

Du logement collectif !

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

... du logement collectif. Mais celui-ci existe dans le secteur privé comme dans le secteur public, et peut très bien se faire dans n'importe quelle commune, dont la vôtre. Je suis sûr que vous aussi allez vous y mettre

M. Gilles Carrez.

Je suis pour l'individuel social ! M. Patrick Rimbert rapporteur.

Votre chiffon rouge, c'est celui de la barre, de la densification. Or, dans votre commune, vous savez certainement, tout comme nous, réaliser des constructions aérées et bien organisées. Tout ce que nous vous demandons, c'est d'y inclure du logement locatif social. Je suis persuadé que, contrairement à ce que vous décrivez, vous saurez très bien y parvenir grâce à cette loi.

Cet article 23 est donc essentiel. Le supprimer serait totalement incohérent. Mais j'ai l'impression que vous vous échauffez déjà en prévision de l'article 25... Mais nous avons encore quelque temps avant de l'examiner.

M. le président.

Nous y arriverons bientôt, monsieur le rapporteur.

Quel est l'avis du Gouvernement sur ces amendements ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement s'oppose à la suppression de l'article 23. Mais il s'inscrit également en faux contre l'interprétation soutenue par

M. Carrez.

Si l'on fait un calcul de vérité des coûts, on constate que les dépenses rapportées aux surfaces construites sont beaucoup plus lourdes pour l'habitat individuel que pour l'habitat collectif. Or nous n'augmentons pas la charge de l'habitat individuel, si ce n'est pour des maisons individuelles les plus vastes, et dans le but d'assurer une stabilité des références. En revanche, nous les allégeons pour l'habitat collectif, et dans des proportions sans doute inférieures à ce qu'exigerait la réalité des coûts.

Ne cherchez pas à diviser cette assemblée en laissant penser qu'il y aurait d'un côté les partisans de l'habitat collectif, de l'autre ceux du logement individuel. Le pro-


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

blème est de savoir si l'on veut une urbanisation maîtrisée, équitable et qui surtout fasse une place à tout le monde, notamment dans les centres où existent des disponibilités foncières et où il ne faut pas dissuader l'effort, qui peut être possible et qui répond à une très forte attente, notamment chez ceux qui sont inscrits sur les listes d'attente. Vous avez entendu parler du rapport sur la situation du logement que la Fondation de l'abbé Pierre a rendu public ; vous avez entendu l'abbé Pierre lui-même s'exprimer : il faut écouter cet appel à la solidarité.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. Gilles Carrez.

Voilà que vous appelez l'abbé Pierre à la rescousse, maintenant !

M. Patrick Delnatte.

Cela prouve à quel point votre situation est catastrophique !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Il s'est exprimé en toute liberté. Et je crois que, quelque part, il peut être considéré comme une référence. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)

M. le président.

Chers collègues, personne ne s'approprie l'abbé Pierre...

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Voilà l'essentiel de notre démarche, après vous avoir rappelé les efforts que nous avons faits afin que l'accession à la propriété reste financée par le budget de l'Etat,...

M. Alain Cacheux.

Absolument !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

... mais soit également sécurisée par le 1 %.

M. Alain Cacheux.

Absolument !

M. Jacques Myard.

Il n'y a plus de 1 % !

M. le secrétaire d'Etat au logement.

J'y vois des avancées, non des reculs, et c'est pourquoi je ne saurais admettre l'argumentation que vous aviez développée.

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 724 et 868.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 869, ainsi rédigé :

« Compléter l'article 23 par les deux paragraphes suivants :

« II. - Les dépenses entraînées par l'application du présent article, pour les collectivités locales, font l'objet d'une compensation de l'Etat dans le cadre de la dotation générale de fonctionnement.

« III. - Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées à due concurrence par une taxe additionnelle sur les droits de consommation sur les tabacs visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement vise à mettre en place un dispositif de compensation, conformément à la règle générale inscrite dans les lois de décentralisation de 1982. A partir du moment où l'on baisse la base de la taxe locale d'équipement de 30 % pour les logements collectifs, qu'ils soient sociaux ou non aidés, une compensation s'impose. C'est le principe de base de la décentralisation et je m'étonne que le Gouvernement l'ait oublié.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Egalement défavorable. La Constitution donne au Parlement la liberté de voter la loi pour déterminer les ressources des collectivités.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 869.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 23.

(L'article 23 est adopté.)

Article 24

M. le président.

« Art. 24. - I. - Les deuxième, troisième et quatrième alinéas de l'article 1396 du code général des impôts sont remplacés par les deux alinéas suivants :

« La valeur locative cadastrale des terrains constructibles situés dans les zones urbaines délimitées par une carte communale, un plan local d'urbanisme, ou un plan de sauvegarde et de mise en valeur approuvé conformément au code de l'urbanisme, peut, sur délibération du conseil municipal prise dans les conditions prévues au premier alinéa de l'article 1639 A bis , être majorée d'une valeur forfaitaire qui ne peut excéder 5 francs par mètre carré, pour le calcul de la part revenant aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale sans fiscalité propre. Cette disposition n'est pas applicable aux terrains déjà classés dans la catégorie fiscale des terrains à bâtir.

« La liste des terrains constructibles concernés est dressée par le maire. Cette liste, ainsi que les modifications qui y sont apportées en cas de révision ou de modification des documents d'urbanisme sont communiquées à l'administration des impôts avant le 1er septembre de l'année qui précède l'année d'imposition. En cas d'inscription erronée, les dégrèvements en résultant sont à la charge de la commune ; ils s'imputent sur les attributions mentionnées à l'article L. 2332-2 du code général des collectivités territoriales. »

« II. - Les délibérations prises en applications du deuxième alinéa de l'article 1396 du code général des impôts, dans sa rédaction antérieure à l'entrée en vigueur de la loi no du relative à la solidarité et au renouvellement urbains, cessent de produire effet à compter des impositions établies au titre de 2002. »

La parole est à M. Pierre Cardo, inscrit sur l'article.

M. Pierre Cardo.

Mon propos servira d'argument aux amendements de mes collègues qui vont suivre.

L'article 24, qui vise à réformer la taxe foncière sur les propriétés non bâties, est non seulement injuste, mais ridicule au regard des ressources qu'il permettra d'engager pour les communes. Chez moi en tout cas, compte tenu du faible nombre de mètres carrés disponibles, cela ne représentera pas grand-chose. Et pourtant, nous taxerons déjà à 100 %. Par ailleurs, vous avez décidé à l'article 21 que le conseil municipal pourra instituer une participation pour financer tout ou partie des voies et des réseaux nouveaux liés à l'implantation de nouvelles constructions.

Cette taxe permettant, à vous entendre, à la collectivité


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de récupérer une partie de la plus-value réalisée par son investissement au lieu de profiter au seul propriétaire par le biais de la spéculation, on peut s'interroger sur l'utilité de la majoration prévue à l'article 24. Dès lors que l'article 21 a généré la recette, il n'a plus de raison d'être, d'autant qu'elle rapportera relativement peu, les terrains en question ayant déjà payé au titre de l'article 21 pour b énéficier des équipements publics réalisés par la commune.

M. le président.

MM. Carrez, Doligé et Estrosi ont présenté un amendement, no 870, ainsi rédigé :

« Supprimer l'article 24. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Je me bornerai à rappeler, après l'excellente argumentation de notre collègue Cardo que l'on avait créé, il y a de cela près de vingt ans, une catégorie supplémentaire de foncier non bâti qui venait s'ajouter aux terres agricoles, aux vignes, aux forêts, etc.

: les terrains dits susceptibles d'être bâtis. Le classement dans cette nouvelle catégorie fiscale de terrains par définition en zones constructibles avait, par voie de conséquence, notablement accru leur valeur cadastrale. Alors que cette disposition me paraissait tout à fait suffisante, voilà que vous inventez une véritable usine à gaz qui, de surcroît, ne rapportera pas grand-chose : cinq francs de plus par habitant. En outre, le système sera source d'injustices : certains terrains, bien que théoriquement constructibles, peuvent être frappés de servitudes, si bien que leurs propriétaires seront injustement pénalisés par le fait que, dans la pratique, leurs terrains ne pourront pas être construits davantage qu'ils ne le sont.

Votre proposition me paraît donc le type même de la fausse bonne idée. L'intention est bonne, mais le dispositif vraiment trop compliqué. Gardons le mécanisme existant des terrains classés dans la catégorie des terrains à bâtir.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur cet amendement de suppression ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commission estime cette taxe parfaitement justifiée, le dispositif qui, à entendre M. Carrez, fonctionnait jusqu'à présent si bien, consistait en fait à multiplier 500 % par zéro, ce qui ne saurait donner un rendement bien fort... Nous ne faisons que donner une possibilité aux communes. Libre à Carrez ne pas s'en emparer, mais d'autres communes s'en serviront, et cela les aidera.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

MM. Cardo et Carrez conviendront qu'il existe une différence réelle et légitime de valeur cadastrale entre les terrains non bâtis, selon qu'ils sont destinés à un usage agricole ou qu'ils sont constructibles.

La majorité précédente avait inventé, voilà près d'une trentaine d'années, une disposition qui s'est dans les faits traduite par une possibilité de majoration de 500 % de la valeur locative du terrain non bâti - système peu productif dans la mesure où il revient dans la pratique à multiplier une base nulle. En donnant aux communes la possibilité de jouer sur une majoration de zéro à cinq francs de la valeur cadastrale, nous devrions parvenir à un rendement plus significatif. Nous pouvons du même coup - ne soyons pas hypocrites - inciter certains propriétaires à mettre sur le marché des terrains qui faisant l'objet d'une rétention, parce qu'ils ne supportaient pour la plupart aucune fiscalité et restaient quelques peu oubliés. Les politiques de renouvellement urbain nécessitent de mobiliser quelques capacités. C'est l'objet de l'évolution législative qui vous est proposée.

M. le président.

La parole est à M. Pierre Cardo.

M. Pierre Cardo.

Je comprends bien votre raisonnement, monsieur le secrétaire d'Etat. Bien sûr, vous avez quelques arguments pour défendre ce texte. Cela dit, il ne me dérange pas que certains chez moi ne paient pas d'impôts. Ce qui me dérange, c'est que la collectivité fasse des investissements et que des particuliers en profitent pour réaliser une plus-value sur laquelle je ne récupère rien.

L'article 21 permet de mettre un terme à cette pratique contre laquelle on avait du mal à lutter. La taxe que vous créez me semble redondante par rapport à un certain nombre d'aspects du texte que vous avez défendus ces derniers temps.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 870.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 24.

(L'article 24 est adopté.)

Après l'article 24

M. le président.

M. Bruno Le Roux a présenté un amendement, no 917, ainsi rédigé :

« Après l'article 24, insérer l'article suivant :

« Il est créé, dans chaque région, un fonds régional unique d'attribution et de péréquation de la taxe professionnelle dont la gestion est confiée à la direction générale des collectivités locales. Ce fonds dispose du produit de la taxe professionnelle perçue par les communes et leurs groupements.

« Le fonds régional d'attribution et de péréquation répartit le produit de la taxe professionnelle entre les communes et leurs groupements de la manière suivante :

« 20 % en fonction de l'augmentation des bases de la taxe professionnelle ;

« 20 % en fonction de la population ;

« 20 % en fonction du potentiel fiscal par habitant tel que défini à l'article L.

2334-4 du code général des collectivités territoriales ;

« 20 % en fonction du nombre de logements sociaux répartis sur la commune ;

« 20 % en fonction du revenu moyen par habitant. »

Cet amendement est défendu.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 917.

(L'amendement n'est pas adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Avant l'article 25

M. le président.

Je donne lecture des intitulés du titre II :

TITRE II

CONFORTER LA POLITIQUE DE LA VILLE Section 1 Dispositions relatives à la solidarité entre les communes en matière d'habitat M. Cacheux a présenté un amendement, no 756, ainsi libellé :

« Avant l'article 25, insérer les dispositions suivantes : Section 1 A

« L'article 1er de la loi no 91-662 du 13 juillet 1991, est ainsi rédigé :

« Art. 1er L'Etat et ses établissemetns publics, les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale mettent en oeuvre la politique de la ville afin d'assurer à tous les habitants concernés l'existence d'un cadre de vie favorisant la cohésion sociale et la mixité sociale et urbaine.

« Dans le respect de leurs compétences, ces acteurs prennent toutes les mesures nécessaires à la diversification de leurs interventions sur leur territoire afin de :

« 1o Veiller à une répartition équilibrée des catégories de logement ;

« 2o Maintenir et développer les activités commerciales et économiques ;

« 3o Intégrer leurs territoires aux plans de déplacements urbains ;

« 4o Proposer un niveau d'équipements et de service conforme aux exigences du développement de la vie collective ;

« 5o Assurer la sécurité des personnes et de biens. »

« Pour la mise en oeuvre de la politique de la ville, il est tenu compte de chaque niveau territorial qu'il s'agisse du quartier, de la commune ou de l'agglomération. A cette fin, l'Etat et ses établissements publics, les collectivités territoriales et les établissem ents publics de coopération intercommunale doivent tout mettre en oeuvre pour coordonner la mise en oeuvre de leurs actions. Les opérations de renouvellement urbain nécessaires à la requalification des territoires sont celles qui figurent dans l'article L. 300-1 du code de l'urbanisme. »

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

J'ai entendu ce soir tellement de mes collègues défendre la loi d'orientation sur la ville de 1991 de Michel Delebarre qu'ils seront sensibles à la préoccupation qui est la mienne à travers cet amendemetn. Il s'agit de rappeler l'article 1er de 1991. On va en discuter ensuite à travers les propositions de M. Bartolone, l'enrichir, et y revenir pour un certain nombre de dispositions. Mais il faut tenir compte également de ce qui a évolué depuis 1991, en particulier cette notion de renouvellement urbain et tout le contexte.

Qu'y a-t-il de nouveau par rapport à la rédaction de l'article 1er de la loi Delebarre ? C'est que nous mettons l'accord sur un certain nombre d'autres points.

Le 1o , dans les mesures nécessaires à la diversification,

« veiller à une répartition équilibrée des catégories de logement », ce n'était pas dans le texte de 1991.

Le 3o , « intégrer les territoires aux plans de déplacements urbains ». En 1991, nous ne parlions pas des plans de déplacements urbains, c'est utile aujourd'hui de les évoquer.

Ce qui est nouveau, c'est le 4o , « proposer un niveau d'équipements et de service conforme aux exigences du développement de la vie collective ». Désormais, dans le cadre de la vie politique, on met davantage l'accent sur le développement de la vie collective.

Enfin, le dernier alinéa précise qu'il est tenu compte de chaque niveau territorial. Il s'agit de bien rappeler que, dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de la ville, chaque collectivité participe. C'est d'ailleurs ce qui se passe concrètement au quotiden, et je pense que le ministre pourra le confirmer.

Dans ces conditions, il s'agit d'un enrichissement de la loi d'orientation que nous allons par ailleurs enrichir et rétablir sur un certain nombre d'autres points.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

M. Cacheux propose une nouvelle rédaction de l'article 1er de la loi d'orientation sur la ville, en intégrant de nouveaux éléments.

La commision a repoussé cet amendement car, quelle que soit la qualité de cette nouvelle rédaction, elle oublie la force notamment du premier alinéa de l'article 1er de la loi du 13 juillet 1991, qui met en oeuvre le droit à la ville et crée l'obligation d'assurer à tous les habitants des villes des conditions de vie et d'habitat favorisant la cohésion sociale.

M. Alain Cacheux.

Je reprends ces dispositions.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cet article est fort. A la limite, ce que je propose à M. Cacheux, c'est de reprendre tout cet article, qui a de la puissance, et d'ajouter les éléments sur les PDU ou le nouveau territoire qu'il a évoqués.

M. Alain Cacheux.

Le niveau d'équipements et de service, ce n'était pas dans la loi de 1991, ni la coopération de toutes les collectivités !

M. le président.

C'est un amendement tout de même assez complexe et on ne va improviser ainsi au détour d'une discussion.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

La commisison a repoussé cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat au logement.

Le Gouvernement reste attaché à la rédaction retenue par Michel Delebarre pour l'article 1er de la loi de juillet 1991. Il est conscient que tout est toujours perfectible. Peut-être me faut-il pas écarter telle ou telle adjonction, mais une lecture à venir pourra en donner l'occasion, et, dans l'immédiat, la sagesse serait peut-être le retrait de cet amendement.

M. le président.

Monsieur Cacheux, êtes-vous convaincu par cet argument ?

M. Alain Cacheux.

Je suis largement convaincu, monsieur le président, dans la mesure où comme souvent d'ailleurs, M. le rapporteur et M. le ministre me proposent tous les deux d'enrichir la loi de 1991, ce qui était ma préoccupation.

Des problématiques nouvelles sont apparues. Le texte de la loi Delebarre était excellent, personne n'en doute, mais, depuis 1991, par exemple, on parle beaucoup des déplacements urbains ou des niveaux d'équipements et de service.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

Je me permets d'insister également sur la nécessaire coopération de toutes les collectivités territoriales. C'est concrètement ce qui se passe, et je pense qu'il est utile de le préciser.

Cela dit, je retire cet amendement.

M. le président.

L'amendement no 756 est retiré.

Rappel au règlement

M. le président.

La parole est à M. Gilles Carrez, pour un rappel au règlement.

M. Gilles Carrez.

Monsieur le président, je voudrais faire un rappel au règlement au titre de l'article 50, quatrième alinéa, sur les conditions de travail, notamment du point de vue des horaires.

Vous venez de présider, avec l'efficacité et la rapidité qui vous sont coutumières,...

M. Alain Cacheux.

C'est vrai !

M. Gilles Carrez.

... mais, malgré tout, il est bientôt trois heures du matin...

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Déjà ? Le temps passe !

M. Gilles Carrez.

... et c'est seulement maintenant que nous abordons la clé de voûte du texte, le fameux article 25,...

M. Daniel Marcovitch.

Ce n'est pas la clé de voûte, c'est un article parmi tant d'autres !

M. Gilles Carrez.

... qui nous vaut d'ailleurs, c'est un honneur, l'arrivée de M. Bartolone...

M. Alain Cacheux.

Il était là depuis longtemps !

M. Gilles Carrez.

... et la présence simultanée des trois ministres !

M. le président.

Excusez-moi, monsieur Carrez, quand vous nous dites que c'est seulement maintenant que nous abordons l'article 25, c'est un reproche que vous me faites de ne pas avoir mené les débats suffisamment vite ! (Sourires.)

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Exactement !

M. Gilles Carrez.

Non !

M. Pierre Cardo.

Ce n'est pas vraiment ce que nous voulions dire !

M. le président.

C'est ce que j'ai cru comprendre ! J'en prends acte, et j'essaierai de modifier mon attitude à l'avenir ! Je fais amende honorable ! (Rires.)

M. Gilles Carrez.

Monsieur le président, nous avons tous pensé, quand nous vous avons vu arriver ce soir à vingt et une heures, que, en dépit de tous vos talents, c'était mission impossible.

M. Jacques Myard.

C'est mission impossible !

M. Daniel Marcovitch.

C'était mal connaître notre

président

! M. Gilles Carrez. On nous avait expliqué que, grâce à vous, nous pourrions aborder l'article 25 dès minuit. Or il est bientôt trois heures du matin.

Il est vrai que la conférence des présidents a indiqué, hier, que nous pourrions éventuellement aller jusqu'à quatre heures du matin. Déjà, la semaine dernière, nous avons travaillé deux nuits jusqu'à deux heures et deux heures et demie respectivement. Nous l'avons fait de façon extrêmement constructive. Depuis seize heures, tous les amendements qui ont été présentés portaient sur des q uestions de fond, ont fait l'objet d'interventions constructives et concises, pour la quasi-totalité d'entre elles.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Il ne faut peut-être pas exagérer pour la concision !

M. Gilles Carrez.

Si on regarde la liste des orateurs inscrits sur l'article 25, compte tenu de ceux qui n'y figurent pas et de ceux qui sont apparemment absents...

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Apparemment !

M. Gilles Carrez.

... il y en a pour une heure et demie.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Cela fait quatre heures du matin !

M. Gilles Carrez.

Tout cela ne paraît pas du tout raisonnable !

M. Alain Cacheux.

Nous sommes en pleine forme !

M. Gilles Carrez.

Par conséquent, dans le souci constructif qui est le nôtre d'aborder l'article 25 avec un esprit dispos,...

M. Alain Cacheux.

Nous sommes dispos !

M. Gilles Carrez.

... attentif et clair, avec des concepts bien précis, surtout pour définir le logement social, qui a ses exigences, nous souhaitons nous en tenir là...

M. Jacques Myard.

C'est la sagesse !

M. Gilles Carrez.

... et aborder cette question cet aprèsmidi, après un repos bien mérité.

M. Jacques Myard.

Pour vous comme pour nous !

M. Pierre Cardo.

Et les 35 heures ?

M. le président.

Monsieur Carrez, je me permettrai de vous faire remarquer plusieurs petites choses même si elles ne sont pas d'une importance capitale par rapport au débat essentiel que nous sommes en train de mener.

D'abord, c'est me faire un honneur considérable de considérer qu'à minuit, j'aurais pu épuiser 254 amendements, ce qui nous aurait conduits à examiner environ 100 amendements à l'heure. Reconnaissez-le, c'est très loin de la moyenne habituelle qui est de vingt-cinq à trente amendements.

Je considère que nous avons travaillé agréablement, dans un climat très serein,...

M. Daniel Marcovitch.

C'est vrai !

M. Alain Cacheux.

Excellent rythme !

M. le président.

... et que cela ne nuit pas forcément à la qualité des débats ou à la qualité du texte qui sortira de nos travaux.

Par ailleurs, disposant bien entendu d'une certaine liberté, il me paraît souhaitable que nous respections ce qui a été décidé par la conférence des présidents.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Eh oui !

M. le président.

Or, la conférence des présidents réunit des représentants de tous les groupes et vos collègues présidents de groupe se sont, bien entendu, exprimés.

La commission a décidé de siéger jusqu'à quatre heures du matin.

M. Alain Cacheux.

Cela paraît raisonnable !


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

M. le président.

C'est une heure qui m'est apparue raisonnable et je devais présider cette séance.

Presque tous les intervenants sur l'article 25 sont présents, et j'imagine qu'un grand nombre d'entre eux sont restés jusqu'à trois heures du matin précisément pour intervenir...

Plusieurs députés du groupe socialiste.

Oui !

M. Laurent Cathala.

Nous sommes restés aussi pour écouter M. Carrez !

M. le président.

Il ne me paraît pas souhaitable de les renvoyer chez eux et de les faire revenir demain matin ou après-midi. J'ajoute, mais cela ne peut vous rassurer qu'à demi, que l'essentiel des absents sont plutôt de ce côté-ci que de ce côté-là. Je parle ainsi pour qu'on ne puisse pas lire dans le Journal officiel s'il s'agit de la gauche ou de la droite ! Nous pourrions donc aborder très calmement la discussion de l'article 25. Si vous souhaitez une petite suspension de séance pour que chacun reprenne son souffle, je vous l'accorderai volontiers, ce serait sans doute utile.

Nous en avons à peu près pour une heure. Si chacun respecte son temps de parole, nous serons dans les limites.

Etes-vous d'accord sur cette procédure et sur ma proposition de suspendre quelques instants ?

M. Gilles Carrez.

J'allais précisément vous demander une suspension de séance, monsieur le président,...

M. le président.

Vous voyez !

M. Gilles Carrez.

... non pour accepter votre proposition, mais pour réfléchir à son bien-fondé, parce qu'elle nous paraît mériter une discussion.

M. le président.

Mais je vous connais, monsieur Carrez, et j'ai tellement plaisir à vous entendre qu'il serait dommage de s'arrêter.

M. Gilles Carrez.

Ce n'est pas ainsi que vous obtiendrez notre assentiment, monsieur le président. (Sourires.)

M. le président.

J'allais dire que vous êtes aussi bon dans l'hémicycle que vous l'êtes à la télévision, où j'ai eu l'occasion de vous voir à plusieurs reprises.

Suspension et reprise de la séance

M. le président.

La séance est suspendue.

(La séance, suspendue à deux heures cinquante-cinq, est reprise à trois heures cinq.)

M. le président.

La séance est reprise.

Article 25

« Section 2

« Dispositions particulières à certaines agglomérations

« Art. L. 302-5 . - Les dispositions de la présente section s'appliquent aux communes dont la population est au moins égale à 1 500 habitants qui sont comprises, au sens du recensement général de la population, dans une agglomération de plus de 50 000 habitants comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants, et dans lesquelles le nombre total de logements locatifs sociaux représente, au 1er janvier de la pénultième année précédente, moins de 20 % des résidences principales au sens du I de l'article 1411 du code général des impôts.

« Les logements sociaux retenus pour l'application du présent article sont les logements locatifs appartenant aux organismes d'habitations à loyer modéré, les logements conventionnés dans les conditions définies à l'article L. 351-2 appartenant aux sociétés d'économie mixte et aux filiales de la société centrale immobilière de la caisse des dépôts et consignations, les logements appartenant aux sociétés d'économie mixte des départements d'outremer, les logements appartenant à l'entreprise minière et chimique et aux sociétés à participation majoritaire de l'entreprise minière et chimique, les logements appartenant aux houillères de bassin, aux sociétés à participation majoritaire des houillères de bassin ainsi qu'aux sociétés à participation majoritaire des charbonnages de France et les logements-foyers dénommés résidences sociales.

« Les résidences principales retenues pour l'application de la présente loi sont celles qui figurent au rôle établi pour la perception de la taxe d'habitation.

« Art. L. 302-6 . - A compter du 1er janvier 2002, il est effectué un prélèvement sur les ressources fiscales des communes visées à l'article L. 302-5, à l'exception de celles qui bénéficient de la dotation de solidarité urbaine prévue par l'article L. 2334-15 du code général des collectivités territoriales lorsque le nombre des logements sociaux y excède 15 % des résidences principales.

« Ce prélèvement est égal à 1000 francs multipliés par la différence entre 20 % des résidences principales au sens du I de l'article 1411 du code général des impôts et le nombre de logements sociaux existant dans la commune l'année précédente, comme il est dit à l'article L. 302-5, sans pouvoir excéder 5 % du montant des dépenses réelles de fonctionnement de la commune constatées dans le compte administratif afférent au pénultième exercice.

« Le prélèvement est diminué du montant des dépenses exposées par la commune, pendant le pénultième exercice, au titre des subventions foncières mentionnées à l'article L. 2254-1 du code général des collectivités territoriales et des moins-values correspondant à la différence entre le prix de cession de terrains en vue de la réalisation de logements sociaux et leur valeur vénale estimée par le service du domaine.

« Le produit de la taxe foncière sur les propriétés bâties, de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, de la taxe d'habitation et de la taxe professionnelle inscrit à la section de fonctionnement du budget des communes soumises au prélèvement institué au présent article est diminué du montant de ce prélèvement. Celui-ci est imputé sur les attributions mentionnées au premier alinéa de l'article L. 2332-2 du code général des collectivités territoriales.

« Lorsque la commune appartient à une communauté urbaine, à une communauté d'agglomération ou à une communauté de communes compétente pour effectuer des réserves foncières en vue de la réalisation de logement sociaux et lorsque cette communauté est dotée d'un programme local de l'habitat, la somme correspondante est versée à la communauté. Elle est utilisée pour financer des acquisitions foncières et immobilières en vue de la réalisation de logements locatifs sociaux et des opérations de restructuration urbaine.

« A défaut, elle est versée à l'établissement public foncier créé en application de l'article L. 324-1 du code de l'urbanisme, si la commune appartient à un tel établissement.


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« A défaut, elle est versée à un fonds d'aménagement urbain affecté aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale pour des actions foncières et immobilières en faveur du logement social. »

« Art. L. 302-7 . - Le conseil municipal définit un objectif de réalisation de logements locatifs sociaux qui ne peut être inférieur au nombre de logements locatifs sociaux nécessaires pour atteindre 20 % du total des résidences principales.

« Toutefois, lorsqu'une commune appartient à une communauté urbaine, une communauté d'agglomération ou à une communauté de communes compétente en matière de programme local de l'habitat, celui-ci fixe, de façon à favoriser la mixité sociale en assurant entre les communes une répartition équilibrée et diversifiée de l'offre de logements, l'objectif de réalisation de logements locatifs sociaux sur le territoire de la commune de manière à accroître la part de ces logements par rapport au nombre de résidences principales. L'objectif de réalisation de logements locatifs sociaux pour l'ensemble des communes de la communauté ne peut être inférieur au nombre total de logements locatifs sociaux dont la réalisation serait nécessaire, dans les communes soumises au prélèvement prévu par le premier alinéa de l'article L. 302-6, pour atteindre 20 % du total des résidences principales de ces communes.

« Les programmes locaux de l'habitat précisent l'échéancier et les conditions de réalisation de logements sociaux, soit par des constructions neuves soit par l'acquisition de bâtiments existants, par période triennale.

A défaut de programme local de l'habitat approuvé dans le délai d'un an à compter de la publication de la loi no du relative à la solidarité et au renouvellement urbains, la commune prend, sur son territoire, les dispositions nécessaires pour permettre la réalisation du nombre de logements locatifs sociaux prévus au premier alinéa ci-dessus.

« L'accroissement net du nombre de logements locatifs sociaux prévu pour chaque période triennale ne peut être inférieur à 15 % de la différence entre le nombre de logements sociaux correspondant à l'objectif fixé au premier alinéa et le nombre de logements sociaux sur le territoire de la commune. Ces chiffres sont réévalués à l'issue de chaque période triennale. »

« Art. L. 302-8 . - La collectivité ou l'établissement public de coopération intercommunale ayant approuvé le programme local de l'habitat établit, au terme de chaque période triennale, un bilan portant en particulier sur le respect des engagements en matière de mixité sociale.

Celui-ci est communiqué au conseil départemental de l'habitat. Lorsque les engagements figurant dans le programme local de l'habitat n'ont pas été tenus, ou lorsque, à défaut de programme local de l'habitat, le nombre de logements locatifs sociaux à réaliser en application du dernier alinéa de l'article L. 302-7 n'a pas été atteint, le préfet, après avis du conseil départemental de l'habitat, constate la carence de la commune par arrêté motivé.

« A compter de cet arrêté, le prélèvement est porté à 2 000 francs multipliés par la différence entre 20 % des résidences principales au sens du I de l'article 1411 du code général des impôts et le nombre de logements sociaux existant dans la commune l'année précédente, comme il est dit à l'article L. 302-5, sans pouvoir excéder 10 % du montant des dépenses réelles de fonctionnement de la commune constatées dans le compte administratif afférent au pénultième exercice.

« Art. L. 302-9 . - Dans les communes ayant fait l'objet de l'arrêté préfectoral prévu par l'article L. 302-8, le pré fet peut passer une convention avec un organisme pour la construction ou l'acquisition-réhabilitation de logements sociaux, en vue de réaliser les objectifs fixés au premier alinéa de l'article L. 302-7.

« Lorsque l'Etat verse à ces opérations une subvention foncière, une dépense égale est mise à la charge de la commune.

« Art. L. 302-10 . - Un décret en Conseil d'Etat détermine, en tant que de besoin, les conditions d'application du présent chapitre notamment celles nécessitées par la situation particulière des départements d'outre-mer. Il précise les dépenses à retenir pour l'application du troisième alinéa de l'article L. 302-6. »

M. le président.

Plusieurs orateurs sont inscrits sur l'article.

La parole est à M. Jean-Marie Morisset.

M. Jean-Marie Morisset.

Monsieur le ministre délégué à la ville, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, je me suis déjà exprimé lors de la discussion géné rale sur les remarques que m'inspirait l'article 25 et j'aurai l'occasion, lors de la discussion des amendements, de revenir sur les priorités auxquelles le groupe UDF est très attaché. Mais l'examen en commission de cet article a suscité de nombreuses questions que je veux reprendre ici.

Nous nous sommes d'abord interrogés sur la nécessité de définir un quota de 20 % de logements locatifs sociaux. Ce quota nous semble arbitraire. Il est en effet nécessaire de prendre en compte à la fois la diversité des situations locales - le territoire est très diversifié - et les besoins réels. Pour cela, un outil existe, c'est le PLH. Ce doit être l'outil à privilégier pour définir les besoins avant d'arrêter un quota.

Ensuite, concernant les seuils, entre le tableau de l'étude d'impact et le tableau qui nous a été donné dans le dossier de presse, quel est le bon ? Quels sont les chiffres exacts ? Nous n'en savons rien. De plus, le tableau de l'étude d'impact s'arrête à Toulouse, nous n'avons pas les villes suivantes. Pour une ville que je ne citerai pas, j'ai même observé un écart de mille logements entre l'étude d'impact et le document qui était annexé au dossier de presse.

A l'évidence, il serait utile de disposer d'un tableau réactualisé, avec les agglomérations, et exhaustif pour prendre les décisions. On parle d'unités urbaines, de communautés d'agglomération, de communes qui sont concernées ou non, de communes éligibles à la DSU ou non. Si nous avions eu connaissance de l'intégralité des données, y compris sur les communes qui ne sont pas concernées par cet article, nous aurions certainement pu constater que le taux moyen de logements sociaux était de 23 %. Aujourd'hui, personne ne peut l'affirmer. Bref, s'agissant des seuils, nous aurions pu trouver des réponses à certaines de nos questions et éviter ainsi d'avoir à vous les poser : Premièrement, alors qu'une commune de 1 500 habitants est concernée dès lors qu'elle fait partie d'une unité urbaine, une commune de 40 000 habitants, située dans le même département, à quinze kilomètres, sera exclue du dispositif. Où est l'équité ? Où est l'égalité ? Deuxièmement, pourquoi imposer une commune qui fait partie d'une communauté d'agglomération alors que l'établissement public auquel elle appartient possède un taux de logements sociaux - et j'ai fait le calcul sur


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l'ensemble des unités urbaines - de 30 ou de 40 % ? Ne faut-il pas tenir compte plutôt de la solidarité de territoire qui s'exprime lorsqu'une commune décide d'intégrer une communauté d'agglomération ? Troisièmement, il paraît tout à fait logique, dès lors qu'une commune a transféré sa compétence en matière de logement, de considérer, dans le respect de la loi Chevènement, l'agglomération, comme le niveau pertinent pour la contribution, l'objectif triennal et pour l'objectif sur les vingt ans.

Quatrièmement, le texte nous semble incohérent, je songe tout particulièrement aux villes éligibles à la DSU.

Dans un premier temps, elles sont exclues dès lors qu'elles ont plus de 15 % de logements sociaux, mais, dans un deuxième temps, le calcul de la contribution se fait sur la base de 20 %. J'espère que vous nous apporterez des éclaircissements à ce sujet.

Cinquièmement, une contribution est imposée aux communes dès lors qu'elles font partie d'une communauté d'agglomération, a un principe interdit le cumul entre la perception du produit d'une fiscalité propre et la perception de contributions budgétaires en provenance des communes. Ce principe a été rappelé maintes fois par les préfets dès lors qu'une commune voulait verser un fonds de concours sur une compétence qu'elle a fait transférer. Ce point mérite également d'être précisé. Vous avez certes justifié votre dispositif par le système de dotations qui, dans certains cas, permet à une commune de verser une contribution, mais ce n'est pas d'une grande clarté.

Je ferai des propositions d'amendements pour résoudre ces questions, mais j'observe que des communes qui font partie de communautés d'agglomération vont être sanctionnées. Or, 51 communautés d'agglomération ont déjà été constatées au 31 décembre, concernant 763 communes et six millions d'habitants.

Des communes devront verser leur contribution à une communauté d'agglomération, qui devra mettre en place le programme de logements. Or, dans certains départements, notamment le mien, le PLH est préparé et planifié à un échelon supérieur à la communauté d'aggloméra tion. Le projet de loi indique que le préfet va constater la carence de la commune.

M. Gilles Carrez.

La carence de l'Etat !

M. Jean-Marie Morisset.

Il serait préférable que le préfet constate d'abord la carence de la structure qui établit le PLH, de la structure qui ne réalise pas les logements sociaux, avant de sanctionner une deuxième fois la commune, en lui imposant une contribution de mille francs supplémentaire.

Voilà, monsieur le président, une synthèse de mes réflexions sur l'article 25.

M. le président.

Merci, monsieur Morisset, d'avoir respecté votre temps de parole.

La parole est à M. Alain Calmat.

M. Alain Calmat.

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, je ne suis pas membre de la commission de la production et des échanges, et ne me suis pas exprimé dans la discussion générale : vous me permettrez sans doute de vous faire part de quelques remarques d'ordre général.

L'article 25 tend à favoriser la mixité sociale par la construction de logements sociaux. Les enjeux sont importants : il s'agit de mieux organiser la ville de demain, afin d'éviter la spirale du déséquilibre qui conduit à une dualité insupportable de l'espace urbain.

Cet article précise en particulier la nature des logements sociaux qui seront pris en compte pour la détermination du pourcentage de logements sociaux sur le territoire de chaque commune, à partir duquel s'établira le montant du prélèvement, mille francs par logement manquant pour atteindre 20 % de logements sociaux.

Tout d'abord, je voudrais vous dire, mes chers collègues, combien je suis stupéfait par les propos tenus depuis quelques jours par certains maires du département dont je suis l'élu, la Seine-Saint-Denis.

M. Alain Cacheux.

Eh oui !

M. Alain Calmat.

Par leur campagne démagogique, ils tentent d'effrayer nos concitoyens.

M. Laurent Cathala.

C'est vrai !

M. Alain Cacheux.

Campagne outrancière !

M. Alain Calmat.

C'est un spectacle affligeant...

M. Alain Cacheux.

Consternant !

M. Alain Calmat.

... qu'ils ont donné récemment en brandissant la menace de grandes barres d'immeubles dans les communes qui ont moins de 20 % de logements sociaux. Ces personnes ont-elles seulement lu le projet ? On peut se le demander.

M. Alain Cacheux.

Mais non ils ne l'ont pas lu !

M. Alain Calmat.

Vous le savez, avec un plan d'occupation des sols et un coefficient d'occupation des sols restrictifs, les maires peuvent veiller à un développement urbain limitant la construction de hautes bâtisses, tout en favorisant celle de logements sociaux à taille humaine.

M. Alain Cacheux.

C'est vrai !

M. Alain Calmat.

Encore faut-il poursuivre une politique de l'habitat fondée sur la diversité, et qui tienne compte de la demande sociale. En fait, ces élus de l'opposition expriment, par leurs propos idéologiques, leur haine de la mixité sociale, synonyme, selon eux, d'insécurité. (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.)

On ne peut accepter cet amalgame entre logements sociaux, problèmes de sécurité et immigration.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. Jacques Myard.

C'est une caricature.

M. Alain Calmat.

Il est même encore plus scandaleux de les entendre annoncer qu'ils n'appliqueront pas cette loi !

M. Alain Cacheux.

Absolument !

M. Gilles Carrez.

Le débat était pourtant d'une bonne tenue jusqu'à présent !

M. Alain Calmat.

Cette mise au point était nécessaire.

Cela dit, j'ai émis des réserves sur certaines dispositions, en particulier à la définition du logement social.

Mais j'ai constaté que, dans leur grande sagesse, les parlementaires de mon groupe avaient fait des propositions. Je me félicite notamment de l'amendement du rapporteur qui élargit notoirement la définition du logement social.

Toutefois, j'aurais souhaité que soient inclus dans la définition du logement social certains logements non locatifs. En effet, c'est, à mon sens, une erreur que de penser que des communes où le foncier est en partie occupé par des pavillons ou dont les appartements


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n'entrent pas dans les contingents de logements sociaux tels que définis par les services départementaux de l'habitat, sont obligatoirement des villes riches. Je suis maire d'une commune de la Seine-Saint-Denis, Livry-Gargan, où le revenu moyen par habitant est d'à peine plus de 5 000 francs.

M. Pierre Cardo.

Moi, c'est 2 000 francs !

M. Alain Calmat.

Une bonne partie de ces pavillons ont été construits grâce aux dispositions de la loi Loucheur de 1928. Il s'agit, pour la plupart, de petites habitations qui ne dépassent pas 70 mètres carrés sur de toutes petites parcelles. La loi Loucheur avait déjà pour but de remédier à la crise de l'habitat. Héritage d'une politique sociale et de l'histoire urbaine, elle interfère encore aujourd'hui sur la structure du bâti et du foncier communal.

De même, dans les années 50-60, un effort important a été consenti pour la réalisation d'HLM dans ma ville.

Or 447 logements sociaux issus de ces constructions, qui, rappelons-le, ont bénéficié de la garantie d'emprunt communale, ne sont plus comptés comme tels parce que leurs occupants ont pu les acquérir grâce aux dispositions de la loi de 1971. Pourtant l'occupation, elle, est restée la même.

M. Etienne Pinte.

Très juste !

M. Alain Calmat.

La structure même de l'habitat n'a pas changé. Ce ne sont pas des résidences de luxe. D'ailleurs, sans ce dispositif qui n'a fonctionné qu'une fois, ces personnes n'auraient jamais pu devenir propriétaires.

M. Etienne Pinte.

Exactement !

M. Alain Calmat.

Les exemples abondent en matière d'occupation sociale dans ma circonscription : les copropriétés dégradées, notamment celles de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil, sont, en fait, je crois, des logements sociaux et de mauvais logements sociaux.

C'est pourquoi il me semble indispensable de tenir compte, dans la définition du logement social, de l'histoire du peuplement des villes. Si le logement n'est plus social au sens de certaines administrations, les familles qui les occupent ne sont pas forcément aisées.

Il me paraît aussi important de tenir compte des ressources des personnes qui vivent dans ces logements, critère aussi important que la nature de l'habitat.

Je terminerai par la comptabilisation initiale. Nous avons entendu avancer des chiffres tout à fait fantaisistes, je rejoins les propos de mon collègue. Quels sont les bons chiffres ? Le décompte doit tenir compte des efforts des communes qui, dans le cadre de leur programme local de l'habitat, ont favorisé - c'est le cas de ma commune - la mise en oeuvre de PLATS et engagent aujourd'hui des programmes incluant des PLAI. C'est là un effort supplémentaire en direction de la mixité et de la diversité de l'habitat. Ces logements, que l'on dit très sociaux, devraient, à mon sens, compter double tant dans le flux que dans le stock.

Ces remarques faites, je tiens à assurer le Gouvernement de mon soutien dans la mise en oeuvre de cette loi, que je voterai, bien entendu,...

M. Jacques Myard.

On n'en doutait pas !

M. Alain Calmat.

... améliorée par les amendements que le rapporteur présentera. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)

M. le président.

La parole est à M. Patrick Delnatte.

M. Patrick Delnatte.

Messieurs les ministres, l'article 25 est au coeur de votre conception idéologique et autoritaire de la ville et du logement social.

M. Jacques Myard.

C'est vrai.

M. Patrick Delnatte.

En demander la suppression permet de rappeler que ce projet est mal engagé, mal maîtrisé et inacceptable en l'état actuel.

C'est un projet mal engagé.

M. Daniel Marcovitch.

Voilà pourquoi nous voulons l'amender.

M. Patrick Delnatte.

C'est un texte fourre-tout : quatre sujets bien différents, 87 articles. Nul n'est censé ignorer la loi ? Eh bien, je souhaite bonne lecture à nos concitoyens.

La concertation préalable a été purement formelle et limitée aux grands principes. La technicité des dispositions aurait exigé plus de temps pour conduire à bien une véritable concertation, y compris sur les aspects techniques, avec les opérateurs publics et privés concernés.

M. Alain Cacheux.

Nous l'avons fait !

M. Patrick Delnatte.

Ajoutez à cela la procédure d'urgence et la méthode du pas de charge, qui ne favorisent pas la sécurité juridique de nos travaux.

M. Alain Cacheux.

Il a été reproché au président de ne pas aller assez vite.

(Sourires.)

M. Patrick Delnatte.

C'est une loi mal maîtrisée. Vous rendez plus compliqué ce qui devait être simplifié - beaucoup d'orateurs l'ont déjà relevé. Votre conception du logement social est réductrice et ne tient pas compte des réalités. Il y a un paradoxe à parler de mixité et à la réduire à l'occupation du locatif social HLM. En fait, votre texte est un rideau de fumée destiné à masquer l'effondrement de la construction HLM neuve. Le véritable équilibre est dans la coexistence entre l'individuel et le collectif, l'accession à la propriété et le locatif, et entre les habitants à revenus différents.

Vous ne tenez pas compte de l'accession sociale à la propriété, de la vente de logements HLM à leurs locataires occupants, du logement locatif privé conventionné, dont le caractère social est évident. Bref, vous préférez le statut juridique des murs à la réalité humaine des habitants. Curieuse conception de l'humanisme.

M. Jacques Myard.

Exactement.

M. Patrick Delnatte.

Votre loi ne tient pas compte des réalités communales. Certaines communes ont fait de gros efforts pour atteindre les objectifs qui leur étaient fixés dans les lois d'orientation sur la ville ; leurs efforts sont balayés.

Vous raisonnez en stock de logements, alors que le dynamisme d'une commune ne peut se juger qu'en flux relatifs.

Quant à la pénalité financière sur les logements sociaux manquants, les déclarations de M. Gayssot, qui a parlé d'« épargne », ajoutent à la confusion. Quand un automobiliste commet une infraction au code de la route, il paie une amende. C'est bien une sanction, et non pas une épargne, même si le produit de l'amende est consacré aux travaux d'amélioration de la sécurité routière. Dans votre loi, il s'agit bien d'une sanction, et il n'y a aucune garantie de retour pour une commune faisant partie d'une intercommunalité.

Enfin, ce projet de loi est inacceptable en l'état actuel.

Il favorisera une densification de l'espace urbain, en totale contradiction avec les attentes des Français. Il n'apporte


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aucune solution aux quartiers et cités en difficulté, victimes des conséquences du chômage et de la nouvelle pauvreté des années 80.

M. Pierre Cohen.

Mais nous en sommes à l'article 25 ! La discussion générale est terminée !

M. Patrick Delnatte.

Il vient à contre-courant de la décentralisation et de notre tradition républicaine de libre administration des collectivités locales.

Si nous sommes d'accord avec l'idée de l'équilibre social dans la ville, nous n'acceptons pas votre vision autoritaire et coercitive de l'habitat et de la ville. Nous préférons une approche contractuelle de la mixité de l'habitat. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)

M. Alain Cacheux.

Appliquez donc la mixité dans vos villes !

M. Patrick Delnatte.

J'habite Tourcoing, monsieur Cacheux. Et à Tourcoing, il y a une ZUP, construite dans les années 60, tout à fait remarquable. Le dérapage s'est produit dans les années 80.

M. Alain Cacheux.

A cause de la crise.

M. Patrick Delnatte.

Il y a d'autres méthodes pour aboutir à la mixité de l'habitat, pour accueillir des familles à revenus modestes. Et ces méthodes ont fait leurs preuves. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. le président.

La parole est à M. Jean-Michel Marchand.

M. Jean-Michel Marchand.

Si le taux de 20 % doit laisser augurer d'une volonté politique affirmée, tant m ieux ! Si cette volonté politique s'accompagne de moyens pour y parvenir, tant mieux ! Et ces moyens, me semble-t-il, sont à la mesure de notre ambition : l'échelonnement, une montée en puissance très progressive mais aussi des contraintes financières et des possibilités données aux préfets. Voilà pour l'esprit de l'article dont nous allons discuter.

Il sera utile, je crois, que nous réfléchissions à la définition que nous entendons donner du logement social et que nous énumérions toutes les catégories d'habitations qui relèvent ou relèveront de cette définition.

Mais je regrette que le texte ne retienne pas comme définition de la communauté d'agglomération celle de la l oi Chevènement. Les communautés d'agglomération englobant une aire urbaine de moins de 50 000 habitants ne seront pas prises en compte et le logement social ne pourra donc pas être réparti sur les communes les plus petites, voire dans un tissu un peu plus rural.

La commission a fait des propositions intéressantes : la participation financière par logement manquant sera progressive et liée au potentiel fiscal de la commune - j'espère b ien que nous parviendrons à faire passer cet amendement.

En revanche, je regrette que la commission ait relevé le seuil à 3 500 habitants hors de l'Ile-de-France. Un certain nombre de communes sont, par là même, exclues du dispositif. Normalement, à partir de 1 500 habitants, toute commune devrait participer à la volonté politique que nous affirmons.

Je regrette aussi l'exonération accordée aux communes qui auraient perdu de la population entre les deux recensements, même si je comprends l'argumentation sousjacente. Mais si la population baisse, il y a sûrement des logements disponibles. Il faut faire preuve de plus de dynamisme.

Il y a donc une volonté, des moyens mais aussi des possibilités opérationnelles pour réaliser notre souhait, c'est-à-dire la mixité sociale. Lors du débat sur la loi d'orientation de lutte contre les exclusions, je me souviens que nous avions beaucoup parlé de mixité sociale,...

M. Alain Cacheux.

C'est vrai !

M. Jean-Michel Marchand.

... sans vraiment avoir les moyens de la mettre en oeuvre. Maintenant, nous en avons les moyens. J'espère - et je crois - qu'ils seront suffisants pour réduire les discriminations les plus criantes, mais ne soyons pas naïfs, des risques subsistent, et deux d'entre eux me semblent particulièrement préoccupants.

Le premier, c'est un risque d' apartheid social si trop de communes refusent de participer à cette volonté politique, choisissent de ne pas accepter de logement social ou de ne pas en accepter plus qu'elles n'en accueillent aujourd'hui, et se contentent de payer.

Le second risque, qui n'est pas non plus négligeable, serait que nous ne réglions pas les problèmes de ghettoïsation qui apparaissent dans certains secteurs, si nous ne savions pas établir la mixité sociale sur l'ensemble du territoire de la cité.

Sans doute cet article offre-t-il des possibilités véritables, mais elles ne se concrétiseront que si se manifeste une volonté politique forte, de la part de l'Etat comme d es collectivités territoriales, des communes et des communautés de communes. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste.)

M. le président.

La parole est à M. Robert Poujade.

M. Robert Poujade.

Que la mixité sociale soit un objectif d'équité, c'est un sentiment partagé sur pratiquement tous les bancs de notre assemblée.

M. Jacques Myard.

C'est exact !

M. Robert Poujade.

C'est pourquoi il faut se garder de toute espèce de manichéisme sommaire et dangereux, qui se retournera contre les uns et contre les autres : mieux vaut chercher un dialogue véritable sur la manière de faire passer l'équité dans les textes.

M. Alain Cacheux.

Qui a fait preuve de manichéisme dans les médias ?

M. Jacques Myard.

Vous, monsieur Cacheux !

M. Robert Poujade.

Je parlais tout à l'heure du secteur sauvegardé au coeur de la cité. Quand j'ai été élu maire de Dijon, il n'y avait pas de logement social au coeur de la cité. Et lorsque j'ai commencé à en installer, j'ai reçu des pétitions contre la mixité sociale. On m'a reproché d'établir des logements sociaux à côté de la cathédrale.

Cette pensée était sans doute inspirée par la charité chrétienne... (Sourires.) J'ai laissé les pétitions passer et j'ai attendu que les bons chrétiens le deviennent tout à fait.

M. Alain Cacheux.

Il faut le dire à M. Carrez !

M. Alain Calmat.

Plutôt à M. Raoult !

M. Robert Poujade.

Nous devons réfléchir à la question avec sérénité, car si nous voulons vraiment une loi d'équité, il faut qu'elle prenne en compte la réalité du logement social dans toutes ses dimensions.

Dans ma ville - pardonnez-moi d'être un peu chauvin -, près de 1 500 logements répondent totalement aux exigences que ce texte est censé imposer mais ne sont pas pris en compte. Je considère que ce n'est pas équitable.

Or l'équité est réclamée non seulement par les élus, mais aussi, vous le savez bien, par les représentants des offices


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

d'HLM, qui souhaiteraient que nous soyons beaucoup plus précis et exigeants dans la définition du logement social.

La discussion sur l'article 25, fondamental, n'aura de sens que si nous parvenons à élargir la notion de logement social, au lieu de nous opposer inutilement.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. Robert Poujade.

Pour arriver à un dialogue véritable, il faudra consentir des efforts réciproques. Car je crois - et je le dis sans aucun esprit polémique - que la rédaction a été un peu hâtive.

Mais il est tard, monsieur le président. Est-il bien raisonnable d'aller au fond des choses en pleine nuit ? Je sais bien que les lois sur l'urbanisme sont souvent des lois obscures et que l'on peut par conséquent considérer que la nuit est propice pour les élaborer ! (Sourires.)

Essayons de rapprocher nos exigences. J'espère que nous ferons du bon travail. Je crains de devoir partager beaucoup des inquiétudes exprimées par mes collègues, notamment par mon ami Delnatte. Toutefois, je voudrais surtout vous persuader que, sur l'article 25, nous ne cherchons pas la polémique ; nous comptons au contraire sur une discussion positive et un vrai dialogue. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. Laurent Cathala.

Après avoir allumé le feu...

M. le président.

Je vous rassure, monsieur Poujade, nous n'irons pas au-delà de la discussion sur l'article 25.

Nous éviterons donc l'obscurité. (Sourires.)

La parole est à M. Pierre Cardo.

M. Pierre Cardo.

Je dirai tout d'abord, pour revenir sur un certain nombre d'idées reçues, que des élus de l'opposition sont plutôt favorables à l'esprit de ce texte,...

M. Alain Cacheux.

C'est vrai.

M. Pierre Cardo.

... même s'ils expriment certaines réserves, s'ils attendent certains aménagements. Je maintiens cette position.

Nous sommes un certain nombre à gérer des grands ensembles : dans ma commune, il y a 80 % de logementss ociaux, avec un potentiel fiscal moyen non pas de 5 000 francs, mais de 2 000 francs, ce qui laisse apparaître la pauvreté de la population. Là, on peut vraiment parler de logements sociaux ; on ne se pose pas la question de savoir s'ils entrent dans la définition.

L'article 25 prévoit 20 % de logements sociaux ; pourquoi pas ? Mais il faudra veiller à ne pas trop élargir le champ du logement social, sans quoi toutes les constructions y entreraient. Chacun se souvient de l'efficacité de la loi d'orientation sur la ville...

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Tout à fait d'accord !

M. Pierre Cardo.

Finalement, tout le monde se dispensera d'appliquer la loi, à droite comme à gauche. Car entendons-nous bien : on raisonne ainsi des deux côtés.

Pour se protéger, on est prêt à tout faire, tout en tenant bien évidemment le discours de la mixité sociale, que je qualifie alors d'incantatoire - qu'il émane du Gouvernement ou des bancs de cette assemblée.

On sait que les ghettos, ce n'est pas bien ; on s'en sent responsable. Alors quand on les gère, c'est encore mieux.

Mais comment mieux répartir les gens si ce n'est en les sortant des ghettos pour les mettre ailleurs ? Et la difficulté, c'est ailleurs, quand on est le maire d'ailleurs.

Face à toutes ces contradictions, il faut apporter plusieurs précisions.

L'article 25 m'inquiète compte tenu de la non-réussite des politiques de la ville, jusqu'à présent, même si beaucoup d'efforts ont été déployés, et on peut espérer qu'il y en aura d'autres.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. Pierre Cardo.

Quel effet aura l'image négative de nos quartiers ? Quand nous avons voulu démocratiser l'accession à la propriété, nous avons assisté à un premier effet d'écrémage, dans nos quartiers, qui a contribué à la première couche de paupérisation.

Ma commune a une certaine image et les gens ont du mal à y vivre au quotidien. Si l'on crée, dans les communes périphériques très résidentielles, plutôt haut de gamme, des petits ensembles de logements sociaux parfaitement adaptés, avec de chouettes équipements publics, tous les citoyens de ma commune qui sont sur la voie de l'ascension sociale et qui supportent mal le quotidien y fileront immédiatement ; j'aurai droit à la deuxième couche de paupérisation, et je ne serai pas le seul.

M. Henry Chabert.

Voilà le vrai problème.

M. Pierre Cardo.

Cela m'inquiète un peu, d'autant que la notion d'itinéraire résidentiel n'est pas clairement définie dans ce projet de loi, même si on la retrouve dans d'autres textes.

Si nous voulons éviter cet effet de fuite, nous devons définir clairement, dans les grands ensembles existants, grâce à la restructuration urbaine, la façon dont nous allons faire en sorte de garder les gens chez nous pour qu'ils ne s'évadent pas vers le nouveau logement social. Il faut leur proposer le logement adapté, l'habitat qui va leur permettre de se maintenir dans le tissu social de la commune et de participer avec nous à son encadrement et à son lien social.

S'agissant des 20 %, le taux sera toujours contesté, il y aura discussion, nous le savons. Mais vous avez négligé un aspect important, et cela m'étonne. Certes, ce qui a provoqué les difficultés, c'est le chômage, les difficultés économiques des familles, éventuellement des difficultés culturelles. Mais où est le vrai problème ? Quel est le phénomène qui met nos quartiers en difficulté ? C'est la concentration des familles nombreuses. Et en quoi le taux de 20 % règle-t-il le problème de façon cohérente ? Si je suis maire d'une ville qui respecte la loi, et donc le taux de 20 %, mais qui n'a pas envie de récupérer des profils un peu trop difficiles, qu'est-ce que je fais ? Eh bien, je construis 20 % de logements sociaux de type studio ou F 2. Ainsi, j'évacue le problème, et celui-ci restera toujours concentré dans les grands ensembles actuels. Il n'y a de place pour personne dans ces conditions.

Le problème n'est pas négligeable. Si vous ne le réglez pas, vous ne réglerez pas le problème de la mixité sociale.

Car vous savez très bien que, lorsque quatorze personnes habitent dans un F 4, on peut difficilement considérer que la vie est normale dans leur environnement, surtout quand une famille sur deux est dans les cages d'escalier.

Il y aurait encore beaucoup à dire, mais, vu l'heure, je me réserverai pour la discussion des amendements.

(Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. le président.

La parole est à M. Etienne Pinte.

M. Etienne Pinte.

Je formulerai deux réflexions et quelques questions. Première réflexion, je crois pouvoir dire que tous ceux qui, dans cette assemblée, sont maires, commencent à en avoir assez de voir la législation sur la définition du logement social changer tous les quatre ou cinq ans : 1991, 1996, 2000.


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Je me suis reporté à des lettres de préfets depuis l'adaptation de la LOV. Le 16 octobre 1995, Claude Erignac, qui était alors mon préfet, m'écrivait : « Monsieur le maire, au titre de la dotation globale de fonctionnement de 1994, vous disposez de 20,72 % de logements sociaux. » Trois ans après, presque jour pour jour, son

successeur m'écrivait : « Il apparaît qu'au titre de 1998 la ville de Versailles dispose de moins de 20 % de logements sociaux. »

M. Daniel Marcovitch.

Le nombre total de logements a dû augmenter entre-temps.

M. Etienne Pinte.

En quelque trois ou quatre ans, après l'adoption des deux lois de 1996, je suis passé de 20,72 % à 18,20 % de logements sociaux, et aujourd'hui le taux est même tombé à 14,34 %.

Ainsi, en très peu de temps, dans un domaine aussi difficile que celui de la construction - marqué par la complexité des procédures et le nombre des recours contre les permis de construire -, la loi a changé. Et le taux de logements sociaux est tombé aujourd'hui à 14,34 %. J'espère qu'on ne changera pas de sitôt la définition du logement social ! C'est ma première requête.

Par ailleurs, comme je vous l'ai déjà fait remarquer, je regrette que vous n'ayez pas suffisamment tenu compte, dans votre texte, des réalités locales, juridiques, économiques et financières et de la réalité patrimoniale des communes.

Comment voulez-vous qu'une ville qui ne maîtrise pas plus de 50 % de son territoire communal réalise le nombre de logements sociaux requis, quelle que soit d'ailleurs sa bonne volonté ?

M. Daniel Marcovitch.

C'est un rapport, une proportion !

M. Etienne Pinte.

La situation devient d'autant plus extraordinaire lorsque la majorité du territoire communal appartient à l'Etat.

Monsieur Besson, lors de la discussion du budget du logement, vous m'aviez dit que vous étiez prêt à m'aider auprès de votre collègue de la culture et de votre collègue de l'agriculture pour qu'ils essaient de me céder du terrain. Mais voyez-vous Mme Trautmann nous autoriser à créer des mezzanines dans le château de Versailles ? Et M. Glavany nous donner du terrain sur des forêts domaniales protégées et classées - à juste titre d'ailleurs ? J'ajoute que l'Etat a fait de gros efforts dans ma ville en finançant des logements sociaux. Or les logements sociaux construits par l'Etat sont aujourd'hui exclus de la définition du logement social.

Certaines communes sont « enserrées » sur le plan juridique et réglementaire parce qu'elles englobent de vastes territoires classés, inscrits ou en secteur sauvegardé.

Sur les 37 % du territoire que j'essaie de maîtriser, 40 % se trouvent en secteur sauvegardé, inscrits ou classés. Là encore, malgré ma volonté de créer du logement social, comment, avec la nouvelle définition, pourrais-je atteindre ces 20 % ? J'aurais pu « m'endormir » sur les 20 % de logements sociaux dont je pouvais me prévaloir au titre de la LOV.

Je ne l'ai pas fait. Non seulement j'ai supprimé le plafond légal de densité, mais j'ai fixé au taux le plus bas la taxe locale d'équipement, autorisé le dépassement de la norme d'application du COS de 20 % uniquement pour les logements sociaux locatifs et mis au point plusieurs opérations d'aménagement dans le secteur ancien. Tous ces efforts tendaient à maintenir le niveau du logement social dans ma ville. Et malgré toutes les difficultés, nous avons essayé de tenir ce cap.

Nos efforts n'ont pas à être pénalisés par le fameux prélèvement. Je vous l'ai dit l'autre jour, 80 % de la dette garantie s'est portée sur le logement social dans ma ville.

M. Calmat, de son côté, s'est très justement demandé pourquoi il faudrait exclure une partie du logement social qui a été vendu en accession à la propriété par les offices ou sociétés anonymes d'HLM. Ce parc contribue également, me semble-t-il, à la mixité sociale.

Telles sont les quelques réflexions générales dont je voulais vous faire part. Même avec la volonté de faire du logement social, nul n'est tenu à l'impossible quand les situations géographiques, économiques, administratives et financières ne permettent pas d'atteindre les objectifs fixés dans les délais impartis. J'ai même l'impression que, par le prélèvement, vous pénalisez les « bons élèves du logement social ».

M. le président.

Monsieur Pinte, vous avez dépassé votre temps de parole non de 20 %... mais de 40 % ! M. Etienne Pinte. Admettez que je n'en ai pas abusé au cours du débat.

M. le président.

C'est bien pourquoi je ne vous ai pas interrompu.

La parole est à M. Jacques Myard.

M. Jacques Myard. Messieurs les ministres, la mixité sociale, beaucoup de mes collègues et moi-même, nous l'avons pratiquée avant vous, et nous la pratiquerons après vous, soyez-en certains ! Mais ce qui est intolérable dans votre attitude, - et dans les propos excessifs que nous avons entendus tout à l'heure -...

M. Alain Calmat. M. Raoult a été lui aussi excessif ! M. Jacques Myard. Monsieur Calmat, vous vous êtes reconnu sans avoir été nommé ? ... le plus intolérable, donc, c'est l'esprit de système dont ce projet de loi est l'archétype. Vous concevez un monde fait de clones répartis dans toutes les communes de France et de Navarre : je veux 20 % de logements sociaux ici, j'en veux 20 % là, j'en veux 20 % partout.

Pourtant - et Etienne Pinte, maire de Versailles, vient de le souligner -, des réalités locales, des réalités sociologiques font que ce n'est pas toujours possible. Même si nous sommes d'accord sur la mixité sociale, nous considérons qu'il faut accepter le monde tel qu'il est, sans rêver de chimères.

Votre projet est doublement réducteur.

Il est réducteur d'abord dans la définition du logement social. Les chiffres qui nous sont communiqués régulièrement montrent très bien que vous jouez au Yo-Yo avec cette définition. Quand on songe qu'aujourd'hui vouse xcluez les logements d'urgence construits par les communes ! Et que vous sortez tous les logements des villes qui sont pourtant très souvent loués à des conditions très sociales ! On frise l'aberration, mais ce n'est pas pour nous surprendre.

Ce projet est réducteur ensuite dans la logique que vous mettez en place, celle de la sanction quand les 20 % ne sont pas atteints. D'abord mille francs, puis deux mille... Une telle logique aboutira exactement à l'inverse de l'effet recherché.

Que se passera-t-il quand ce que vous exigez est impossible ? Je connais quelques exemples dans l'Ouest parisien. Car s'il faut construire des logements sociaux, il ne


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faut pas pour autant saborder, saccager un patrimoine qui appartient à tous, même à celles et à ceux qui n'habitent pas ces villes résidentielles. Les beaux quartiers ont aussi une fonction.

Je me félicite de la foule qui vient se promener dans le parc de Maisons-Laffitte, ma ville. Les gens en profitent pour leurs promenades sans y habiter pour autant. Voulez-vous remettre en cause l'urbanisme de ces quartiers ? Ce serait une faute contre le patrimoine culturel, artistique et architectural.

Nous savons très bien que dans ces villes les chiffres qu'on nous annonce - environ 1 500 logements à construire - sont impossibles à atteindre, qu'il s'agisse de logements privés ou de logements sociaux. Vous allez donc sanctionner ces villes, y faire monter les impôts locaux et chasser davantage encore les populations moins aisées qui y résident. Cela s'appelle une politique de Gribouille !

Monsieur le secrétaire d'Etat, ce texte masque vos propres faiblesses et vos propres turpitudes. Savez-vous que dans les Yvelines il y a pratiquement autant de logements sociaux vacants que de demandes ? Mais comme l'insécurité va grandissant dans certains quartiers, lorsqu'on propose à certaines personnes des logements sociaux, elles répondent : « Non, je n'irai pas ! »

En réalité, parce que vous êtes incapable de faire régner la sécurité, vous pointez les autres du doigt en disant :

« Toi, tu n'as pas de logements sociaux, donc tu vas en c onstruire. » Sachez que nous sommes prêts à en

construire mais pas sous n'importe quelles conditions, comme vous nous l'imposez. C'est simple : aidez les communes à construire des logements sociaux au lieu de les sanctionner et rétablissez la sécurité. Vous aurez alors résolu au moins la moitié du problème des logements sociaux.

M. Laurent Cathala.

Mais il n'a pas parlé d'immigration !

M. Alain Cacheux.

Ce n'est pas dur à entendre, monsieur Cardo, un discours comme celui-là ?

M. le président.

La parole est M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'Etat, nous avons discuté des articles 1er à 24 de manière constructive, je souhaiterais poursuivre dans cet esprit avec l'article 25.

M. Daniel Marcovitch.

Vous n'êtes pas aidés de votre côté !

M. Gilles Carrez.

Nous sommes tous convaincus sur ces bancs de la nécessité de la mixité sociale ; dans les communes dont nous sommes maires, nous nous efforçons de la mettre en oeuvre. Or nous rencontrons, il faut le reconnaître, des difficultés qu'il nous faut surmonter.

J'en veux pour preuve le fait que tous ceux d'entre nous qui sont aujourd'hui concernés par les dispositions de la loi sur la mixité sociale ont pris à coeur de remplir les engagements que préconisait cette loi et sont très souvent allés au-delà. Mais le texte que vous nous proposez apporte deux modifications essentielles à ces dispositions, dont je rappelle qu'elles ne sont réellement mises en oeuvre que depuis cinq ans.

Premièrement, nous sommes obligés de travailler sur une appréciation en stock. On mesure, à partir de l'existant, la différence entre le nombre de logements sociaux et 20 % des résidences principales, indépendamment de toute prise en considération du rythme de construction, des flux ou de l'évolution de la ville. Cela entraîne des impossibilités, que j'évoquerai dans le cadre de ma propre commune.

Deuxièmement, dans le texte que vous proposez, je note une différence essentielle par rapport à la loi. Cette dernière prévoyait le versement d'une contribution dès lors que les engagements contractuels - puisqu'on travaillait sur la base de contrats passés avec l'Etat - n'étaient pas remplis. Vous y substituez, dans ce texte, un prélèvement à la source sur la fiscalité locale, imposé en amont quoi qu'il arrive.

Cette position est d'autant plus critiquable que la notion même de logement social est discutable. Je ne m'appesantirai pas sur ce point, mais je remarquerai que dans ma commune, il y a toute une accession sociale à la propriété dans les petits pavillons - ceux de la loi Loucheur ; or elle n'est pas prise en compte. Il y a ces centaines d'occupants d'HLM qui, profitant de la loi de 1971, ont acheté leur logement et qui, de ce fait, ont disparu de la comptabilité. Il y a tous les logements conventionnés. Il y a les loyers loi de 1948. Et j'en passe...

Résultat : au Perreux, faute de terrains, l'emprise qui serait nécessaire pour construire les 1 839 logements sociaux qui résultent de cette comptabilité, représente la surface de 700 pavillons sur la base du COS actuel - sur la base de 250 mètres carrés de terrain par pavillon.

On ne voit pas très bien comment substituer à ces 700 pavillons les 1 839 logements collectifs sociaux. Cela ne pourra pas se faire, même avec la meilleure volonté du monde.

Ma commune, ou plutôt ses habitants vont devoir payer une taxe qui sera prélevée, en amont, sur leurs ressources. Or il s'agit d'une commune pauvre, sans taxe professionnelle.

L'impôt foncier bâti va augmenter de 5 à 6 % - j'ai fait les calculs. Il frappera des personnes modestes, puisque 37 % d'entre elles sont dégrevées ou écrêtées à l a taxe d'habitation.

Ce qui compte, mes chers collègues, Patrick Delnatte l'a très bien dit, ce n'est pas la typologie du logement ou le statut juridique des murs ; c'est notre capacité à garder dans nos communes les populations modestes. Quand on a 37 % de familles dans ce cas, qu'on arrive à les garder, je ne vois pas pourquoi on serait sanctionné ! Nous éprouvons aujourd'hui un sentiment d'injustice et de découragement. Nous nous sommes battus. Je souriais tout à l'heure en entendant Robert Poujade parler de la cathédrale. Moi-même, au Perreux, en utilisant la rétrocession du PLD, les sur-COS, en faisant toutes sortes de bricolages, j'ai pu construire deux résidences sociales entre l'église et la mairie. Pour que, précisément, les habitants, en sortant de la messe, puissent se rendre compte de visu qu'une petite résidence HLM, c'est aussi bien qu'un immeuble de standing.

M. Alain Cacheux.

Ils ne vont pas tous à la messe !

M. Gilles Carrez.

Nous avons rempli les objectifs de la loi d'orientation sur la ville.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Donnez donc la recette à vos collègues !

M. Gilles Carrez.

Aujourd'hui, vous nous proposez des mesures punitives qui vont nous faire reculer et desservir la juste cause de la mixité sociale, car nous risquons d'effrayer nos concitoyens.

M. Alain Cacheux.

Qui les effraie ?


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M. Gilles Carrez.

Je conclurai comme notre collègue Robert Poujade. Je souhaite que sur cet article comme sur les articles précédents, nous ayons un véritable dialogue...

M. Alain Cacheux.

Très bien !

M. Gilles Carrez.

... et que vous acceptiez certains amendements de bonne foi, qui sont inspirés par un véritable souci de la mixité sociale ; je souhaite que l'on s'éloigne des positions tranchées, manichéennes, polémiques et que l'on fasse du bon travail. (Applaudissementss ur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)

M. Alain Calmat.

Parlez-en à M. Raoult !

M. le président.

La parole est à M. Daniel Marcovitch.

M. Daniel Marcovitch.

Cet article, il est vrai, ne va pas du tout dans le sens de la mixité sociale. Vous rendezvous compte que l'on demande aux villes d'avoir 80 % de logements qui ne relèvent pas du locatif social correspondant à des PLA, auxquels les deux tiers de nos concitoyens sont éligibles ? Certes, on prévoit, sur ces 80 %, de faire de l'accession à la propriété sociale, des PLI ou d'autres logements aidés. Mais 80 % ! Vous rendez-vous compte ? Je comprends que M. Carrez ne le supporte pas. Avec plusieurs de ses collègues de l'opposition, depuis le début de la soirée, il n'arrête pas de nous dire que nous voulons changer la loi de 1991. Ils ne l'avaient d'ailleurs pas votée, ils se sont contentés de l'adapter légèrement par la suite, au gré de leurs besoins politiques. Mais cette loi qui a été considérablement modifiée par rapport à ce qu'elle était à l'époque, ils voudraient ne pas pouvoir l'appliquer aujourd'hui.

Il n'est pas normal de dire que l'on veut la mixité sociale et refuser qu'il y ait 80 % de logements non sociaux locatifs dans les villes. Car c'est de cela qu'il est question. Il n'est pas question, bien sûr, d'aller au-delà de ces chiffres.

Il ne s'agit pas d'une définition du logement social qui correspondrait à ces 20 %. Personne n'est dupe. Il s'agit d'une partie du locatif social qui représente, à l'échelon national, 23 % des logements construits. Nous proposons que les villes de plus de 3 500 habitants hors région parisienne et au-dessus de 1 500 habitants en région parisienne s'en dotent.

Est-il si extraordinaire de demander 20 % pour cette portion de la population, qui n'a pas accès à la propriété sociale, au PLI ou à d'autres logements aidés qui font les 80 % dont je parlais tout à l'heure ? Cette mixité minimale que nous vous demandons, c'est celle de la solidarité. Vous n'avez pas le droit de vous en exonérer, même au prix d'une cotisation de 1 000 francs par logement. On sait ce que coûte à une commune une famille dure dans un environnement difficile : souvent plus de 100 000 francs par an ! Pour 1 000 francs par logement, certaines villes pourraient-elles s'en exonérer ? Eh bien non ! Il faut que l'Etat, au-delà des lois de décentralisation, soit le garant de cette solidarité et que le préfet, lorsque c'est nécessaire, puisse imposer ce logement social. 20 % de logements locatifs sociaux, quand 66 % à 70 % de nos concitoyens y sont éligibles, franchement, ce n'est pas un gros effort que nous demandons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)

M. le président.

La parole est à M. Alain Cacheux.

M. Alain Cacheux.

Je me contenterai de considérations générales, dans la mesure où nous pourrons examiner plus précisement les problèmes au moment de la discussion des amendements.

Quelle est la motivation du Gouvernement, et celle de la majorité plurielle, dans cet article ? C'est d'affirmer que la ville du

XXIe siècle doit être la ville de la diversité sociale, où des gens différents de conditions différentes, dont les préoccupations sont différentes, se rencontrent et échangent.

M. Jacques Myard.

Personne ne le nie !

M. Alain Cacheux.

C'est rejeter le modèle ségrégatif à l'anglo-saxonne, celui, par exemple, des villes nordaméricaines. Et c'est reconnaître que le logement locatif social est un instrument essentiel de cette diversité.

J'ajoute que les problèmes des personnes « les plus en difficulté », celles qui cumulent les difficultés financières et les difficultés de comportement seront mieux réglés si chaque commune en prend sa part. C'est la motivation essentielle du Gouvernement et, en tous les cas, celle de la majorité plurielle. Première remarque.

Quels arguments ont été opposés à ces idées de bon sens ? On nous a dit et redit que notre position était purement idéologique et que nous menions une politique de Gribouille. En réalité, la majorité souhaite adopter un texte pragmatique, mais efficace.

M. Jacques Myard.

Aidez les communes !

M. Alain Cacheux.

Deuxième argument : ce texte serait inutile, parce que tout le monde ferait le maximum. Mais vous savez bien, monsieur Cardo, que ce n'est pas vrai.

Beaucoup d'élus font le maximum, et notamment parmi ceux qui appartiennent à votre mouvement politique, mais tous ne consentent pas l'effort nécessaire. Il faut donc faire la distinction entre ceux qui ne peuvent pas et ceux qui ne veulent pas.

M. Carrez nous dit que la loi Delebarre suffit. Mais qui l'a vidée de son contenu, monsieur Carrez ?

M. Gilles Carrez et M. Jacques Myard.

C'est faux !

M. Alain Cacheux.

Vous-même en intégrant les PLI ! Dès lors, les 20 % étaient atteints à peu près par tout le monde, sauf Neuilly.

M. Laurent Cathala.

Ils ont fait ça en catimini !

M. Alain Cacheux.

M. Cathala a raison : dans un premier temps, vous avez différé l'application de la loi Delebarre et, ensuite, vous l'avez vidée de son contenu.

M. Jacques Myard.

C'est archifaux ! C'est de la caricature !

M. Alain Cacheux.

Nous essayons de rétablir cette loi dans sa plénitude.

Vous avez dénoncé aussi un recul de la décentralisation.

M. Jacques Myard.

Eh oui, c'est la mort de Gaston Defferre !

M. Alain Cacheux.

Il est toujours un peu émouvant d'entendre des collègues qui, évidemment, ne l'ont pas votée et l'ont combattue pendant des années et des années, défendre aujourd'hui la décentralisation. Malheureusement, il n'ont toujours pas compris que décentralisation ne signifie pas suppression du rôle de l'Etat et que celui-ci garde des responsabilités essentielles.

C'est le cas, en particulier, en matière de locatif social.

Je vous rappelle que les lois de 1982 n'avaient pas décentralisé le logement social tout simplement parce que, à


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l'époque, Gaston Defferre et le gouvernement de Pierre Mauroy avaient estimé que c'était un instrument de la solidarité nationale. Il est donc normal que l'Etat, par la loi, prenne des dispositions efficaces pour assurer la solidarité territoriale.

Dernier argument, vous avez brandi la menace du retour aux barres des années 60. Mais enfin, il y a plus de vingt ans qu'on ne fait plus ça pour le logement social ! Bref, vos arguments n'étaient que des slogans balancés l a semaine dernière et puissamment relayés par

M. Raoult.

Aujourd'hui, le discours de certains d'entre vous a changé. M. Carrez, par exemple, a appelé à un travail pragmatique et il a bien raison. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il s'est rendu compte que les Français partageaient nos préoccupations de solidarité territoriale.

M. Daniel Marcovitch.

A 78 % !

M. Alain Cacheux.

Quand vous dites, monsieur Carrez, qu'il ne faut pas affoler les populations, vous avez encore raison. Mais qui l'a fait la semaine dernière, sinon vousmême et M. Raoult ?

M. Daniel Marcovitch.

Ils se sont répandus dans les radios !

M. Alain Cacheux.

Vous avez changé de discours, tant mieux ! M. Myard et M. Delnatte n'ont pas encore compris, mais cela va venir.

M. Jacques Myard.

Je ne vous ai pas attendus pour construire des logements sociaux ! Vous êtes des moralisateurs à la petite semaine !

M. Alain Cacheux.

En tout cas, vous avez donné une vision caricaturale...

M. Gilles Carrez.

C'est vous qui caricaturez !

M. Alain Cacheux.

... du logement social et des organismes d'HLM que vous prétendez défendre, en particulier à travers l'accession sociale. Aujourd'hui, vous soutenez des propositions plus raisonnables. Je souhaite, comme beaucoup d'autres, que ce soit un texte pragmatique à la seule réserve que ce soit un texte efficace.

(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)

M. le président.

La parole est à Mme Janine Jambu.

Mme Janine Jambu.

Les députés communistes partagent les objectifs assignés à l'article 25. Comment refuser de promouvoir la solidarité entre les communes en matière d'habitat quand tant d'inégalités morcellent et cloisonnent notre monde urbain ? On ne peut, sans se soucier de la cohésion républicaine, laisser s'installer une société de ségrégation où des enclaves de populations nanties tourneraient le dos à des territoires stigmatisés.

Nous sommes donc pleinement d'accord sur l'objectif des 20 % que doivent atteindre toutes les communes.

Certains de nos collègues de l'opposition dénoncent avec virulence un projet qui risque, à les entendre, de défigurer et de bétonner de coquettes et paisibles cités.

Des villes où l'on ne trouverait plus le moindre mètre carré constructible. Que dire alors de ces programmes immobiliers qui pourtant y fleurissent sans indisposer les élus de droite ? Par exemple à Croissy-sur-Seine, dans les Yvelines, ville dotée de seulement 9 % d'habitat social et où une résidence de 34 logements vient de sortir de terre comme par enchantement. Il est vrai que tous ces appartements sont réservés à la vente pour pas moins de 1,1 million de francs le F 3 ! Idem à Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes, où le taux de logements à loyer modéré n'est que de 3 %, mais qui s'enrichit de trois immeubles où le moindre petit F2 se négocie à partir de 450 000 francs.

M ême surprise à Viry-Châtillon, dans l'Essonne - 7,77 % d'habitat social - où pas l'ombre d'une pétition ne circule contre un projet de 67 logements sur six étages... mis à pris, il est vrai, à partir de 12 000 francs le mètre carré.

M. Gilles Carrez.

C'est le tour de France de l'immobilier !

Mme Janine Jambu.

On pourrait allonger la liste à loisir ! Il n'y a qu'à parcourir les dépliants publicitaires des promoteurs immobiliers.

Ainsi donc, ce fameux béton, quand il abrite en priorité des familles aisées pour le plus grand bonheur des spéculateurs, se pare des vertus les plus angéliques ! Mais quand il sert de toit à des locataires modestes, il prend soudain le visage du démon.

M. Alain Cacheux.

C'est vrai !

M. Jacques Myard.

N'importe quoi !

Mme Janine Jambu.

En incitant les communes où les logements locatifs sociaux s'avèrent nettement insuffisants à diversifier leur habitat, le Gouvernement prend une mesure juste et raisonnable.

Nous souhaitons cependant que cet effort pour assurer la mixité sociale s'accompagne d'une action résolue pour préserver ou améliorer la qualité et le cadre de vie dans le parc HLM existant, en priorité dans les quartiers dits sensibles. A défaut, on peut craindre de nouveaux déséquilibres.

C'est en ce sens que nous voulons enrichir le dispositif, tout en le rendant plus efficace.

En premier lieu, nous souhaitons que la mise à contribution des communes soit en partie proportionnelle à leur potentiel fiscal, c'est-à-dire à leur capacité financière.

M. Alain Cacheux.

Très bien !

Mme Janine Jambu.

Cette préoccupation est partagée par le rapporteur et la majorité de la commission de la production et des échanges.

M. Patrick Rimbert, rapporteur.

Absolument !

Mme Janine Jambu.

Nous espérons qu'elle rencontrera un écho favorable.

De même, nous proposons que l'utilisation du fruit des pénalités non seulement permette la construction ou l'acquisition-réhabilitation de logements sociaux là où ils font défaut, mais aussi participe à la redynamisation des cités qui en ont le plus besoin.

Enfin, ne convient-il pas de compléter ces mesures par une réforme des politiques d'attribution qui, malheureusement, trop souvent, ne favorisent pas la diversité sociale dans l'occupation de l'habitat HLM, mais entretiennent parfois, au contraire, les phénomènes de ghettoïsation ? La solidarité ne saurait, chacun en conviendra, se limiter à une plus juste répartition spatiale sans s'attaquer aux racines des inégalités. (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et du groupe socialiste.)

M. le président.

La parole est à M. Laurent Cathala.

M. Laurent Cathala.

Monsieur le président, mes chers collègues, j'observe qu'en une semaine, le débat s'est apaisé. MM. Carrez et Plagnol, avec à peu près le même sens de la mesure que M. Poniatowski lorsqu'il annon-


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

çait, au lendemain de la victoire de François Mitterrand, l'arrivée des chars russes sur les Champs-Elysées (Rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste), nous ont prédit, pour apeurer quelques rentiers, le retour des barres, des hordes, des tours.

M. Jacques Myard.

Qui a parlé de cela aujourd'hui ? Vous !

M. Laurent Cathala.

Mais ce soir, tout le monde se rallie à l'idée de mixité sociale.

M. Jacques Myard.

On l'a faite avant vous, monsieur Cathala !

M. Laurent Cathala.

Monsieur Myard, pour la plupart, nous ne sommes pas maires ou élus locaux depuis quelques mois, et il faut bien constater ce soir que, parmi nous, certains ont réalisé la mixité sociale ou créé les conditions pour y parvenir, d'autres non. C'est votre cas.

M. Jacques Myard.

Non ! Tu te trompes, camarade !

M. Laurent Cathala.

L'article 25, contrairement à ce que vous avez dit...

M. Jacques Myard.

Ce sont des procès d'intention, sans cesse !

M. le président.

Monsieur Myard !

M. Laurent Cathala.

... n'est pas la clé de voûte de ce texte : il ne l'est que dans vos fantasmes.

M. Alain Cacheux.

Absolument !

M. Jacques Myard.

C'est vous qui fantasmez !

M. Laurent Cathala.

Il donne simplement la marque, le signe, le sens de la ville que nous voulons construire pour l'avenir. Il est vrai que la conception de la ville de demain fait l'objet de divergences entre la droite et nous.

M. Jacques Myard.

A 19 %, c'est le diable ; à 21 % le ciel !

M. Laurent Cathala.

Il y a ceux qui souhaitent une ville ouverte, accessible à tous, métissée, épanouissante, et ceux qui ont de la ville une conception figée, protectrice de certaines catégories sociales, et surtout pas trop ouverte.

M. Henry Chabert.

Vos propos sont indignes de l'Assemblée !

M. Laurent Cathala.

Car vous assimilez le logement social aux difficultés, à l'insécurité.

M. Jacques Myard.

Si on le fait comme vous, oui !

M. Laurent Cathala.

Et puis, vous ne l'avez pas dit, mais vous y pensez sans arrêt : votre préoccupation centrale, c'est d'éviter que le logement social n'accueille aussi des populations migrantes, même en situation régulière.

M. Alain Cacheux.

Absolument !

M. Laurent Cathala.

Car vous ne pouvez pas nier les b esoins sociaux qui existent, y compris dans vos communes. Est-ce que les jeunes adultes et les jeunes ménages, même issus de familles plus aisées, peuvent d'emblée accéder à la propriété ou simplement entrer dans le parc locatif libre ? Vous savez très bien que non !

M. Jacques Myard.

Mais on le sait, tout ça !

M. Laurent Cathala.

En refusant le logement social, vous excluez également ces jeunes et ces couples, y compris parmi vos propres concitoyens.

M. Jacques Myard.

On ne vous a pas attendus pour faire des logements sociaux !

M. Laurent Cathala.

Tout cela, en réalité, parce que vous avez une conception complètement erronée du logement social ! Ce que nous voulons promouvoir en ce qui nous concerne, ce sont des HLM d'un type nouveau, des logements qui, grâce au talent de nos plus grands architectes,...

M. Pierre Cardo.

Aillaud !

M. Laurent Cathala.

... s'appuyant sur le génie de nos urbanistes, sont susceptibles d'embellir la ville !

M. Gilles Carrez.

La Cité radieuse !

M. Laurent Cathala.

Le logement social n'est pas un handicap pour la beauté de la ville. Au contraire, il peut être un atout, car l'intervention publique prend également en compte les aménagements urbains.

M. Jacques Myard.

Hors sujet !

M. Laurent Cathala.

Ultime argument, et il est d'ordre humain : sachez, monsieur Myard, que la diversité est aussi une source d'embellissement de nos villes. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)

M. le président.

Mes chers collègues, je vous indique que la discussion sur l'article 25 est close. Nous entendrons demain la réponse du Gouvernement.

La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance.

2 DÉPÔT D'UN RAPPORT D'INFORMATION

M. le président.

J'ai reçu, le 14 mars 2000, de M. Didier Migaud, rapporteur général, un rapport d'information, no 2244, déposé, en application de l'article 145 du règlement, par la commission des finances, de l'économie générale et du Plan, sur les premiers éléments disponibles concernant l'exécution du budget en 1999.

3

ORDRE DU JOUR DES PROCHAINES SÉANCES

M. le président.

Aujourd'hui, à quinze heures, première séance publique : Questions au Gouvernement ; Suite de la discussion, après déclaration d'urgence, du projet de loi, no 2131, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains :

M. Patrick Rimbert, rapporteur, au nom de la commission de la production et des échanges (rapport no 2229).

A vingt et une heures, deuxième séance publique : Suite de l'ordre du jour de la première séance.

La séance est levée.

(La séance est levée à quatre heures quinze.)

L e Directeur du service du compte rendu intégral de l'Assemblée nationale,

JEAN PINCHOT


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 14 MARS 2000

TEXTES SOUMIS EN APPLICATION DE L'ARTICLE 88-4 DE LA CONSTITUTION Transmissions

M. le Premier ministre a transmis, en application de l'article 88-4 de la Constitution, à M. le président de l'Assemblée nationale les textes suivants : Communication du 10 mars 2000 No E 1420. - Proposition de directive du Conseil modifiant les directives 69/169/CEE et 92/12/CEE en ce qui concerne des restrictions quantitatives temporaires sur les importations de bière en Finlande. Proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (CEE) no 918/83 du Conseil en ce qui concerne une dérogation temporaire pour les importations en Finlande de bière en franchise de droits (COM [2000] 76 final).

No E 1421. - Proposition de règlement du Conseil relatif au soutien à certaines entités mises en place par la communauté internationale suite à des conflits pour assurer soit l'administration civile transitoire de certaines régions, soit la mise en oeuvre des accords de paix (COM [2000] 95 final).

No E 1422. - Proposition de décision du Parlement européen et du Conseil portant sur la mise en oeuvre d'un programme de formation pour les professionnels de l'industrie européenne des programmes audiovisuels (MEDIAFormation 2001-2005). Proposition de décision du Conseil portant sur la mise en oeuvre d'un programme d'encouragement au développement, à la distribution et à la promotion des oeuvres audiovisuelles européennes (MEDIA plus Développement, Distribution et Promotion) (COM [1999] 658 final).