Mme Marie-Hélène Amiable interroge M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique sur la réforme des retraites annoncée par le Président de la République lors du sommet social du 15 février 2010. « Je veux dire aux jeunes de 20 ans que c'est justement pour eux que nous [la] faisons », déclara le ministre à la suite de cette annonce. Le 4 juin 2010, dix-neuf organisations de jeunesse, syndicales, associatives et politiques, lançaient pourtant un appel intitulé « la retraite : une affaire de jeunes ! » pour faire entendre leurs revendications et défendre le droit à une retraite à 60 ans, en regrettant d'être les grands oubliés d'un débat qui les concerne. Les jeunes ne sont pas les seuls à s'estimer exclus d'une réforme qui est assurément l'affaire de tous : salariés du privé comme du public, retraités, chômeurs... En réalité, en dehors d'un dialogue, qui a été qualifié de faussé, avec les organisations syndicales, le Gouvernement ne semble envisager aucune consultation préalable. Il s'apprête néanmoins à présenter un projet de loi en conseil des ministres sachant que le Président de la République a affirmé que « la question de la pérennité de notre système de retraite sera réglée à l'automne ». Plusieurs déclarations ont, en outre, précisé les intentions du Gouvernement. Celui-ci envisage, en tout état de cause, de « repousser l'âge légal » de la retraite. De son côté, le président du Sénat a appelé à tenir compte d'une « vérité : c'est qu'il faudra cotiser plus longtemps et partir plus tard à la retraite ». Repousser l'âge légal et augmenter la cotisation des retraites, telles sont les deux options proposées par le Gouvernement en omettant de prendre en compte la pluralité des opinions, notamment celles des partenaires sociaux. Cette méthode visant à imposer à marche forcée de profondes régressions à notre système de retraite n'est pas respectueuse du débat démocratique. Dans ce contexte, elle l'interpelle sur la nécessaire participation des citoyens au débat et lui demande notamment si le Gouvernement compte organiser un référendum visant à les associer, comme le proposent les députés communistes, républicains, du parti de gauche.
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