PROJET DE LOI

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N° 2449

_____

ASSEMBLÉE  NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 11 décembre 2014.

TEXTE DE LA COMMISSION
DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE
ET DU CONTRÔLE BUDGÉTAIRE

PROJET DE LOI

de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019.

 

(Nouvelle lecture)

ANNEXE AU RAPPORT

Voir les numéros :

Assemblée nationale :              1ère lecture : 2236, 2245 et T.A. 413.

              Commission mixte paritaire : 2445.

              Nouvelle lecture : 2350.

                         Sénat : 1ère lecture : 45, 55, 46, 56 et T.A. 23 (2014-2015).

                                          Commission mixte paritaire : 177 et 178 (2014-2015)

 


 

 


 

TITRE Ier

ORIENTATIONS PLURIANNUELLES

DES FINANCES PUBLIQUES

Article 1er

Est approuvé le rapport annexé à la présente loi, prévu à l’article 5 de la loi organique n° 2012-1403 du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques.

Chapitre IER

Les objectifs généraux des finances publiques

Article 2

(1) L’objectif à moyen terme des administrations publiques mentionné au b du 1 de l’article 3 du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire, signé à Bruxelles le 2 mars 2012, est fixé à 0,4 % du produit intérieur brut potentiel.

(2) Le solde structurel correspondant à l’objectif à moyen terme mentionné au premier alinéa est atteint en 2019.

(3) Dans le contexte macroéconomique et selon les hypothèses et les méthodes retenues pour établir la programmation, décrits dans le rapport mentionné à l’article 1er de la présente loi, l’évolution du solde structurel des administrations publiques, défini à l’annexe 4 au rapport annexé à la présente loi, s’établit comme suit :

(En points de produit intérieur brut potentiel)

 

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Solde structurel

2,4

2,1

1,8

1,3

0,8

0,2

Article 3

(1) Dans le contexte macroéconomique et selon les hypothèses et les méthodes retenues pour établir la programmation mentionnée à l’article 2 :

(2)  L’évolution du solde public effectif, du solde conjoncturel, des mesures ponctuelles et temporaires, du solde structurel et de la dette publique s’établit comme suit :

(En points de produit intérieur brut)

 

 

2014

2015

2016

2017

2018

2019

 

Solde public effectif (1+2+3)

4,4

4,1

3,6

2,7

1,7

0,7

 

Solde conjoncturel (1)

1,9

2,0

1,7

1,4

0,9

0,5

 

Mesures ponctuelles et temporaires (2)

0,0

0,1

0,1

0,0

0,0

0,0

 

Solde structurel (en points de PIB potentiel) (3)

2,4

2,1

1,8

1,3

0,8

0,2

 

Dette des administrations publiques

95,2

97,1

97,7

97,0

95,1

92,4

 

Dette des administrations publiques,
hors soutien financier à la zone euro

92,0

94,0

94,7

94,0

92,3

89,6

;

(3)  L’évolution du solde public effectif, décliné par sous-secteur des administrations publiques, s’établit comme suit :

(En points de produit intérieur brut)

 

2014

2015

2016

2017

Solde public effectif

4,4

4,1

3,6

2,7

Dont :

 

 

 

 

 administrations publiques centrales

3,6

3,6

3,3

2,7

 administrations publiques locales

0,3

0,2

0,3

0,3

 administrations de sécurité sociale

0,5

0,3

0,0

0,3

Article 4

L’objectif d’effort structurel des administrations publiques s’établit comme suit :

(En points de produit intérieur brut potentiel)

 

2014

2015

2016

2017

Effort structurel

0,4

0,6

0,2

0,3

Dont :

 mesures nouvelles sur les prélèvements obligatoires

0,1

0,1

0,1

0,2

 effort en dépenses

0,2

0,5

0,4

0,6

Article 5

Dans le contexte macroéconomique et selon les hypothèses et les méthodes retenues pour établir la programmation mentionnée à l’article 2, les objectifs d’évolution de la dépense publique et du taux de prélèvements obligatoires s’établissent comme suit :

(En points de produit intérieur brut)

 

2014

2015

2016

2017

Dépense publique, hors crédits d’impôt

56,5

56,1

55,4

54,5

Taux de prélèvements obligatoires

44,7

44,7

44,5

44,5

Dépense publique, y compris crédits d’impôt

57,7

57,5

56,9

56,0

             

Chapitre II

L’évolution des dépenses publiques sur la période 2014-2017

Article 7

(1) Dans le contexte macroéconomique mentionné à l’article 2, les objectifs d’évolution de la dépense publique des sous-secteurs des administrations publiques s’établissent comme suit :

(2) Taux de croissance des dépenses publiques en valeur, hors crédits d’impôt

 

 

 

(En %)

 

2014

2015

2016

2017

Administrations publiques, hors crédits d’impôt

1,4

1,1

1,9

1,9

Dont :
 administrations publiques centrales

0,4

0,1

0,7

0,4

 administrations publiques locales

1,2

0,5

1,9

2,0

 administrations de sécurité sociale

2,3

0,8

2,1

2,3

Administrations publiques, y compris crédits d’impôt

2,2

1,5

2,0

2,0

Dont :
 administrations publiques centrales

2,5

1,2

1,0

0,8

Article 8

(1) I.  L’agrégat composé des dépenses du budget général de l’État, hors remboursements et dégrèvements, des prélèvements sur recettes et des plafonds des impositions de toutes natures mentionnées au I de l’article 46 de la loi  2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 dans sa rédaction résultant de la loi    du   de finances pour 2015 ne peut, à périmètre constant, excéder 372,95 milliards d’euros pour chacune des années 2015, 2016 et 2017, en euros constants de 2014. Ce montant est actualisé en fonction de la prévision d’évolution des prix à la consommation, hors tabac, associée au projet de loi de finances de l’année pour chacune des années 2015 à 2017.

(2) II.  Hors charge de la dette et hors contributions au compte d’affectation spéciale « Pensions », cet agrégat, exprimé en euros courants, est au plus égal à 282,81 milliards d’euros en 2015, 280,65 milliards d’euros en 2016 et 275,48 milliards d’euros en 2017.

Article 9

Le plafond global des autorisations d’emplois de l’État et de ses opérateurs, mentionné aux articles 36 et 37 de la loi n°   du   de finances pour 2015, est stabilisé pour les années 2012 à 2017.

Article 10

(1) I.  L’objectif de dépenses des régimes obligatoires de base de sécurité sociale ne peut, à périmètre constant, excéder les montants suivants, exprimés en milliards d’euros courants :

2015

2016

2017

476,6

486,8

498,3

(2) II.  L’objectif national de dépenses d’assurance maladie de l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale mentionné par la loi  20111906 du 21 décembre 2011 de financement de la sécurité sociale pour 2012, tel que modifié par l’article 78 de la loi n°   du    de financement de la sécurité sociale pour 2015, ne peut, à périmètre constant, excéder les montants suivants, exprimés en milliards d’euros courants :

2015

2016

2017

182,3

186,0

189,5

Article 11

(1) I.  (Non modifié)

(2) II.  Il est institué un objectif d’évolution de la dépense publique locale, exprimé en pourcentage d’évolution annuelle et à périmètre constant.

(3) Cet objectif s’établit comme suit :

(4) Taux d’évolution de la dépense locale en valeur – exprimé en comptabilité générale

 

 

 

 

(En %)

 

2014

2015

2016

2017

Objectif d’évolution de la dépense publique locale

1,2

0,3

1,8

1,9

Dont évolution de la dépense de fonctionnement

2,7

1,8

2,2

1,9

(5) La dépense publique locale, exprimée en valeur, est définie comme la somme des dépenses réelles en comptabilité générale des sections de fonctionnement et d’investissement, nettes des amortissements d’emprunts.

(6) III.  (Non modifié) Le Gouvernement présente devant les commissions chargées des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, en préalable à l’examen du projet de loi de finances de l’année, les hypothèses retenues pour le calcul de l’objectif d’évolution de la dépense publique locale.

(7) Cet objectif est déterminé après consultation du comité des finances locales et ensuite suivi, au cours de l’exercice, en lien avec ce comité.

Article 12

(1) I.  Chaque année, en moyenne pour l’ensemble des programmes du budget général de l’État dotés de crédits limitatifs, sont mis en réserve au moins 0,5 % des crédits de paiement et des autorisations d’engagement ouverts sur le titre 2 « Dépenses de personnel » et au moins 6 % des crédits de paiement et des autorisations d’engagement ouverts sur les autres titres. L’application du taux de mise en réserve sur le titre 3 « Dépenses de fonctionnement » peut être modulée en fonction de la nature des dépenses supportées par les organismes bénéficiant d’une subvention pour charge de service public.

(2) Le montant des crédits mis en réserve, dans les conditions mentionnées au premier alinéa du présent I, sur le titre 2 « Dépenses de personnel » et sur les autres titres est détaillé et justifié  pour chaque programme dans le projet de loi de finances de l’année et, le cas échéant, dans les projets de lois de finances rectificatives.

(3) Par dérogation au deuxième alinéa, au titre de la loi n°   du    de finances pour 2015, ce montant et sa répartition par programme sont présentés par le Gouvernement aux commissions chargées des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat au plus tard le 15 janvier 2015.

(4) II.  À compter du 1er janvier 2015, une fraction représentant au moins 0,3 % du montant de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie de l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale mentionnés à l’article L.O. 1113 du code de la sécurité sociale est mise en réserve au début de chaque exercice.

Chapitre III

L’évolution des dépenses de l’État sur la période 2015-2017

Article 13

En 2015, 2016 et 2017, les plafonds de crédits alloués aux missions du budget général de l’État, hors contribution du budget général au compte d’affectation spéciale « Pensions », hors charge de la dette et hors remboursements et dégrèvements, ne peuvent, à périmètre constant, excéder les montants suivants, exprimés en milliards d’euros courants :

Crédits de paiement

Loi de finances pour 2014

Loi de finances pour 2014 (format 2015)

2015

2016

2017

Action extérieure de l’État

2,80

2,84

2,82

2,96

2,75

Administration générale et territoriale de l’État

2,20

2,17

2,17

1,93

2,16

Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales

2,93

2,93

2,68

2,54

2,51

Aide publique au développement

2,87

2,87

2,79

2,73

2,66

Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation

2,94

2,89

2,74

2,63

2,51

Conseil et contrôle de l’État

0,49

0,49

0,50

0,50

0,51

Culture

2,39

2,39

2,39

2,38

2,39

Défense

29,55

29,60

29,10

29,62

30,15

Direction de l’action du Gouvernement

1,13

1,14

1,18

1,17

1,18

Écologie, développement et mobilité durables

7,14

7,06

6,65

6,59

6,56

Économie

1,68

1,63

1,55

1,53

1,50

Égalité des territoires et logement

7,40

13,11

13,21

13,32

13,16

Engagements financiers de l’État

1,00

1,00

0,90

0,86

0,70

Enseignement scolaire

46,31

46,30

47,43

47,68

48,05

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

8,70

8,70

8,55

8,37

8,19

Immigration, asile et intégration

0,66

0,65

0,67

0,67

0,67

Justice

6,27

6,28

6,38

6,32

6,35

Médias, livre et industries culturelles

0,81

0,81

0,71

0,63

0,55

Outre-mer

2,01

2,01

2,02

2,07

2,11

Politique des territoires

0,81

0,81

0,75

0,72

0,67

Pouvoirs publics

0,99

0,99

0,99

0,99

0,99

Recherche et enseignement supérieur

25,73

25,73

25,70

25,75

25,81

Régimes sociaux et de retraite

6,51

6,51

6,41

6,40

6,40

Santé

1,30

1,17

1,20

1,22

1,23

Sécurités

12,12

12,15

12,17

12,21

12,21

Solidarité, insertion et égalité des chances

13,65

15,38

15,55

15,80

16,00

Sport, jeunesse et vie associative

0,45

0,45

0,43

0,48

0,52

Travail et emploi

10,78

11,41

11,07

10,53

9,84

Pour mémoire, Provisions (hors réserve parlementaire)

0,04

0,04

0,02

0,02

0,02

Pour mémoire, Relations avec les collectivités territoriales (hors réserve parlementaire)

2,61

2,68

2,68

2,68

2,68

Article 14

(1) L’ensemble des concours financiers de l’État aux collectivités territoriales ne peut, à périmètre constant, excéder les montants suivants, exprimés en milliards d’euros courants :

2014

2015

2016

2017

56,86

53,20

49,53

45,86

(2) Cet ensemble est constitué par :

(3)  Les prélèvements sur recettes de l’État établis au profit des collectivités territoriales ;

(4)  Les crédits du budget général relevant de la mission « Relations avec les collectivités territoriales », hors crédits ouverts au titre de la réserve parlementaire.

(5) Les modalités de répartition de ces concours sont déterminées en association avec les collectivités territoriales.

             

Chapitre IV

Les recettes publiques et le pilotage des niches fiscales et sociales

             

Article 18

(1) L’incidence des mesures afférentes aux prélèvements obligatoires, adoptées par le Parlement ou prises par le Gouvernement par voie réglementaire à compter du 1er juillet 2012, ne peut être inférieure aux montants suivants, exprimés en milliards d’euros courants :

2015

2016

2017

2

6

8

(2) L’incidence mentionnée au premier alinéa est appréciée une année donnée au regard de la situation de l’année précédente.

Article 19

(1) I.  Le montant annuel des dépenses fiscales ne peut excéder 80,6 milliards d’euros en 2015, 81,8 milliards d’euros en 2016 et 86,2 milliards d’euros en 2017.

(2) En vue de l’appréciation du respect de cette orientation pluriannuelle, le calcul de la variation de ce montant d’une année sur l’autre comprend exclusivement l’incidence de la croissance spontanée et des créations, modifications et suppressions des dépenses mentionnées au premier alinéa du présent I.

(3) II.  Le montant annuel des crédits d’impôt ne peut excéder 24,7 milliards d’euros en 2015, 25,9 milliards d’euros en 2016 et 30,3 milliards d’euros en 2017.

(4) En vue de l’appréciation du respect de cette orientation pluriannuelle, le calcul de la variation de ce montant d’une année sur l’autre comprend exclusivement l’incidence de la croissance spontanée et des créations, modifications et suppressions des crédits d’impôts mentionnées au premier alinéa du présent II.

Article 20

(Non modifié)

(1) À compter du 1er janvier 2015, le montant annuel des exonérations ou abattements d’assiette et des réductions de taux s’appliquant aux cotisations et contributions de sécurité sociale affectées aux régimes obligatoires de base ou aux organismes concourant à leur financement, hors mesures étendant la réduction des cotisations à la charge de l’employeur mentionnée à l’article L. 241-13 du code de la sécurité sociale, ne peut excéder le montant de l’année précédente.

(2) En vue de l’appréciation du respect de cette orientation pluriannuelle, le calcul de la variation de ce montant d’une année sur l’autre comprend exclusivement l’incidence de la croissance spontanée des dispositifs listés et chiffrés dans les annexes au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015, ainsi que les créations, modifications et suppressions des exonérations ou abattements d’assiette mentionnés au premier alinéa du présent article.

Article 21

Les créations ou extensions de dépenses fiscales, d’une part, et les créations ou extensions d’exonérations ou d’abattements d’assiette et de réductions de taux s’appliquant aux cotisations et contributions de sécurité sociale affectées aux régimes obligatoires de base ou aux organismes concourant à leur financement, d’autre part, instaurées par un texte postérieur au 1er janvier 2015, doivent être revues au plus tard avant l’expiration d’une période de trois années suivant la date de leur entrée en vigueur.

TITRE II

DISPOSITIONS RELATIVES À LA GESTIon
des finances publiques et À l’information
et au contrÔle du parlement

Chapitre Ier 

Revues de dépenses et évaluation
des dépenses fiscales et niches sociales

Article 22

(1) I.  En vue d’éclairer sa préparation, est jointe au projet de loi de finances de l’année une annexe dressant la liste des revues de dépenses que le Gouvernement prévoit de mener avant la fin du mois de février de l’année suivant l’adoption de ladite loi de finances. Elle porte sur l’ensemble des dépenses et des moyens des administrations publiques ou des entités bénéficiant de concours publics ainsi que sur les crédits d’impôt, les dépenses fiscales et les exonérations ou abattements d’assiette et les réductions de taux s’appliquant aux cotisations et contributions de sécurité sociale affectées aux régimes obligatoires de base ou aux organismes concourant à leur financement, en vue d’identifier des sources d’économies potentielles. Cette annexe précise les objectifs d’économies attendues sur chacune d’entre elles, ainsi qu’un bilan des précédentes revues de dépenses, précisant le montant des économies réalisées au regard des objectifs initiaux. Elle dresse la liste des crédits d’impôt et présente leurs montants exécutés, déclinés pour chacun des crédits d’impôt pour les deux dernières années précédentes.

(2) II et III.  (Non modifiés)

Article 23

(Non modifié)

(1) Pour toute mesure, entrée en vigueur pour une durée limitée à partir du 1er janvier 2015, de création ou d’extension d’une dépense fiscale ou de création ou d’extension d’une exonération ou d’un abattement d’assiette ou d’une réduction de taux s’appliquant aux cotisations et contributions de sécurité sociale affectées aux régimes obligatoires de base ou aux organismes concourant à leur financement, le Gouvernement, présente au Parlement, au plus tard six mois avant l’expiration du délai pour lequel la mesure a été adoptée, une évaluation de celle-ci et, le cas échéant, justifie son maintien pour une durée supplémentaire de trois années. Cette évaluation présente notamment les principales caractéristiques des bénéficiaires de la mesure et apporte des précisions sur son efficacité, sa contribution aux indicateurs de qualité de vie et de développement durable définis à l’annexe statistique, tome 2 du rapport économique, social et financier, son impact sur l’emploi, l’investissement et la transition écologique et énergétique et son coût.

(2) Est jointe au projet de loi de finances de l’année une annexe qui dresse la liste des crédits d’impôt et présente les montants exécutés, déclinés pour chacun des crédits d’impôt, pour les deux années précédentes.

Chapitre II

Opérateurs de l’État et autres organismes publics

Article 24

(Non modifié)

(1) Le I de l’article 12 de la loi n° 20101645 du 28 décembre 2010 de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 est ainsi modifié :

(2)  À la première phrase, les mots : « (CE)  2223/96 du Conseil du 25 juin 1996 relatif au système européen des comptes nationaux et régionaux dans la Communauté » sont remplacés par les mots : « relatif au système européen des comptes nationaux et régionaux en vigueur » ;

(3)  Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

(4) « Pour tout organisme nouvellement entrant dans la liste mentionnée au premier alinéa, l’interdiction s’applique un an après la publication de l’arrêté modifiant ladite liste. »

 

Article 25

(Non modifié)

(1) I.  L’article 14 de la loi n° 2006888 du 19 juillet 2006 portant règlement définitif du budget de 2005 est complété par quatre alinéas ainsi rédigés :

(2) « Cette annexe présente également :

(3) «  Les opérateurs et autres organismes publics contrôlés par l’État ayant été supprimées ou créés au cours de l’année précédant le dépôt du projet de loi de finances de l’année ;

(4) «  Un bilan, portant sur au moins trois exercices, de l’évolution de la masse salariale des opérateurs, de leurs ressources propres, de leur fonds de roulement, du total des emplois rémunérés par eux, de l’exécution des plafonds d’emplois, ainsi que des crédits budgétaires ou des impositions affectées qui leur sont destinés. »

(5) «  L’évolution, sur les trois derniers exercices, de la surface utile brute du parc immobilier de l’opérateur ainsi que du rapport entre le nombre de postes de travail et la surface utile nette du parc immobilier. »

(6) II.  (Non modifié)

Article 25 bis

(Non modifié)

Les bénéficiaires des impositions de toutes natures mentionnés au I de l’article 46 de la loi  2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012, recouvrant directement le produit de la taxe qui leur est affectée, transmettent à l’administration fiscale, avant le 30 juin de chaque année, l’assiette et le produit de ladite taxe pour l’exercice précédent, ainsi que les prévisions y afférentes pour l’année en cours et l’année suivante.

Chapitre III

Administrations de sécurité sociale

Article 26

(1) I.  (Non modifié) L’article L. 6143-4 du code de la santé publique est ainsi modifié :

(2)  Après le 2°, il est inséré un 2° bis ainsi rédigé :

(3) «  bis L’état des prévisions de recettes et de dépenses, à l’exclusion des annexes, ainsi que le plan global de financement pluriannuel, mentionnés au 5° de l’article L. 6143-7 sont réputés approuvés si le directeur général de l’agence régionale de santé n’a pas fait connaître son opposition dans des délais et pour des motifs déterminés par décret.

(4) « Pour les établissements de santé soumis à un plan de redressement en application de l’article L. 6143-3, l’état des prévisions de recettes et de dépenses et ses annexes ainsi que le plan global de financement pluriannuel mentionnés au 5° de l’article L. 6143-7 sont soumis à l’approbation expresse du directeur général de l’agence régionale de santé.

(5) « Dans le cas prévu au deuxième alinéa du présent 2° bis, l’état des prévisions de recettes et de dépenses ne peut être approuvé par le directeur général de l’agence régionale de santé si l’évolution des effectifs est manifestement incompatible avec l’évolution de l’activité de l’établissement de santé.

(6) « Les modalités d’application des deuxième et troisième alinéas du présent 2° bis sont fixées par décret ; »

(7)  Le septième alinéa est supprimé ;

(8)  Au cinquième alinéa, la référence : « septième alinéa » est remplacée par la référence : «  bis » ;

(9)  À la fin de la première phrase de l’avant-dernier alinéa, la référence : « de l’alinéa précédent » est remplacée par la référence : « du 2° bis du présent article ».

(10) I bis.  (Non modifié) L’article L. 6162-11 du même code est ainsi modifié :

(11)  Le deuxième alinéa est ainsi rédigé :

(12) « Le 2° bis et l’avant-dernier alinéa de l’article L. 6143-4 sont applicables au 3° du même article L. 6162-9. » ;

(13)  Au dernier alinéa, après la référence : «  », les mots : « du même article » sont remplacés par la référence : « dudit article L. 6162-9 ».

(14) I ter.  (Non modifié) À la première phrase du deuxième alinéa du XX de l’article 1er de la loi  2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, les références : « les septième et huitième alinéas » sont remplacées par les références : « le 2° bis et l’avant-dernier alinéa ».

(15) II.  Le Gouvernement présente chaque année au Parlement, au plus tard le 15 octobre, un rapport sur l’évolution des charges et des produits ainsi que de la dette des établissements de santé. Les données relatives aux dépenses de personnel détaillent notamment les mesures catégorielles en faveur des agents de la fonction publique hospitalière et des personnels médicaux, l’évaluation de leur coût pour le dernier exercice clos, une prévision pour l’exercice à venir du coût annuel des mesures catégorielles déjà décidées, ainsi qu’une présentation de l’évolution salariale globale que connaissent les personnels des établissements publics de santé.

Article 27 A

(1) I.  Une annexe au projet de loi de finances détaille, pour chacun des sous-secteurs des administrations publiques, les prévisions pour l’année à venir de solde structurel, de solde conjoncturel et de solde effectif accompagnées des prévisions de recettes et de dépenses dont elles résultent.

(2) II.  (Non modifié) L’annexe mentionnée au I précise, pour chacun des organismes relevant de la catégorie des administrations de sécurité sociale autres que les régimes obligatoires de base, les perspectives de recettes, de dépenses, de solde et d’endettement.

 

Article 27

(Non modifié)

(1) Le code du travail est ainsi modifié :

(2)  Le chapitre II du titre II du livre IV de la cinquième partie est complété par une section 6 ainsi rédigée :

(3) « Section 6

(4) « Suivi financier du régime d’assurance chômage

(5) « Art. L. 542225.  L’organisme gestionnaire de l’assurance chômage mentionné à l’article L. 54271 transmet chaque année au Parlement et au Gouvernement, au plus tard le 30 juin, ses perspectives financières triennales, en précisant notamment les effets de la composante conjoncturelle de l’évolution de l’emploi salarié et du chômage sur l’équilibre financier du régime d’assurance chômage.

(6) « Au vu de ce rapport et des autres informations disponibles, le Gouvernement transmet au Parlement et aux partenaires sociaux gestionnaires de l’organisme mentionné au premier alinéa du présent article, avant le 31 décembre, un rapport sur la situation financière de l’assurance chômage, précisant notamment les mesures mises en œuvre et celles susceptibles de contribuer à l’atteinte de l’équilibre financier à moyen terme. » ;

(7)  Au premier alinéa de l’article L. 542220, après la référence : « L. 542216 », est insérée la référence : « et de l’article L. 542225 ».

Article 27 bis

(Non modifié)

(1) Le I de l’article L. 182-2-4 du code de la sécurité sociale est complété par un 3° ainsi rédigé :

(2) «  Présente devant les commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat mentionnées à l’article L.O. 111-9 les orientations prévues au 4° de l’article L. 182-2-3. Il transmet au Parlement un rapport annuel sur le bilan de la négociation avec les professionnels de santé, comprenant une évaluation de l’impact financier des mesures conventionnelles et de leurs conséquences en matière d’organisation des soins. »

Chapitre IV

Administrations publiques locales

Article 28

(Non modifié)

(1) I.  Le Gouvernement présente chaque année au comité des finances locales, avant le débat d’orientation des finances publiques, un rapport présentant le bilan de l’exécution de l’objectif d’évolution de la dépense publique locale fixé au II de l’article 11 de la présente loi. Ce rapport est transmis aux commissions chargées des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat.

(2) À compter de 2016, le Gouvernement présente, en outre, à ce comité une décomposition, sur l’ensemble de la période de programmation, de l’objectif mentionné au premier alinéa du présent I pour les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre et pour chacune des trois catégories de collectivités suivantes : régions, départements et communes. Il recueille à cette occasion l’avis du comité.

(3) II.  Une annexe générale est jointe au projet de loi de finances de l’année détaillant les attributions individuelles versées aux collectivités territoriales ou, le cas échéant, les prélèvements dont elles font l’objet, au titre de l’année précédente. Elle porte sur les dotations financées par des prélèvements sur les recettes de l’État ou par des crédits inscrits sur la mission « Relations avec les collectivités territoriales », les fonds de péréquation entre collectivités et la fiscalité transférée à divers titres. Elle présente de façon distincte chaque dispositif compris dans ce périmètre.

(4) Ces données individuelles sont mises à la disposition du public sur internet sous une forme susceptible d’être exploitée grâce à des logiciels de traitement de base de données.

             

Chapitre V

Autres dispositions

Article 29 A

(1) I.  Le Gouvernement transmet chaque année au Parlement, avant le 15 avril, l’estimation du niveau de dette publique pour l’année écoulée notifiée à la Commission européenne en application du règlement (CE) n° 479/2009 du Conseil, du 25 mai 2009, relatif à l’application du protocole sur la procédure concernant les déficits excessifs annexé au traité instituant la Communauté européenne. Cette estimation est exprimée en valeur nominale ainsi qu’en pourcentage du produit intérieur brut de cette même année.

(2) II.  (Supprimé)

 

             

Article 29 bis

(Non modifié)

(1) I.  (Non modifié)

(2) II.  L’État peut conclure, pour le compte d’une personne publique mentionnée au I, un des contrats mentionnés aux 1° et 2° du même I sous réserve que :

(3)  Le ministère de tutelle ait procédé à l’instruction du projet ;

(4)  L’opération soit soutenable au regard de ses conséquences sur les finances publiques et sur la situation financière de la personne publique.

(5) Un décret en Conseil d’État précise les conditions d’application du présent II.

(6) III.  (Non modifié)

Article 30

(Non modifié)

(1) I.  (Non modifié)

(2) II.  (Supprimé)

(3)

 

 

 


 

RAPPORT ANNEXÉ
À LA LOI DE PROGRAMMATION DES FINANCES PUBLIQUES
POUR LES ANNÉES 2014 À 2019

 

I.  LE CONTEXTE MACROÉCONOMIQUE

A.               LES PERSPECTIVES À COURT TERME (2014-2015)

B.               LES PERSPECTIVES À MOYEN TERME (2016-2019)

II  LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE PROPOSÉE PAR LE GOUVERNEMENT
POUR LA SECONDE PARTIE DE LA LÉGISLATURE

A.               LA POURSUITE DE LASSAINISSEMENT BUDGÉTAIRE

1.              Lévolution des recettes, des dépenses et du solde des administrations publiques

2.              La trajectoire à politique inchangée

3.              Lévolution du solde structurel et de leffort structurel des administrations publiques

4.              Trajectoire de dette des administrations publiques
(écart au solde stabilisant, flux de créances)

5.              Le cadre européen

B.               LA MAÎTRISE DE LA DÉPENSE PUBLIQUE, CONDITION
DE LA BAISSE DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES

1.              La maîtrise de la dépense publique

2.              La baisse des prélèvements : le pacte de responsabilité et de solidarité

III.  LA TRAJECTOIRE DES FINANCES PUBLIQUES : ANALYSE PAR SOUSSECTEUR ET RÈGLES DE GOUVERNANCE

A.               LA TRAJECTOIRE DE LÉTAT

1.              Une contribution essentielle de lÉtat et de ses agences au retour vers léquilibre des finances publiques

2.              Une répartition équilibrée des économies qui garantit lefficacité de laction publique et sappuie sur la modernisation de lensemble des politiques conduites par lÉtat

3.              Un budget triennal qui décline leffort de lÉtat et de ses agences
mais marque également les priorités du Gouvernement

B.               LA TRAJECTOIRE DES ORGANISMES DIVERS DADMINISTRATION CENTRALE

C.               LA TRAJECTOIRE DES ADMINISTRATIONS DE SÉCURITÉ SOCIALE

1.              Maîtriser les dépenses dassurance maladie en garantissant la qualité des soins

2.              Les dépenses dassurance vieillesse et dallocations familiales pour chacun des exercices de la période de la programmation

3.              Les dépenses des régimes complémentaires de retraite et de lassurance chômage
pour chacun des exercices de la période de la programmation

D.               LA TRAJECTOIRE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES LOCALES

E.               LES RÈGLES DE GOUVERNANCE

1.              Les mesures transversales de pilotage des finances publiques, préventives
et correctives

2.              Les mesures de gouvernance portant sur les ODAC et sur les agences de lÉtat

3.              Les mesures de gouvernance portant sur les collectivités locales

4.              Les mesures de gouvernance portant sur les administrations de sécurité sociale

5.              Les mesures de gouvernance portant sur les dépenses fiscales et les niches sociales

6.              Lamélioration de linformation au Parlement

Annexes :

Annexe 1 :              Effort structurel par sous-secteurs

Annexe 2 :              Précisions méthodologiques concernant le budget triennal

Annexe 3 :              Changements méthodologiques et conceptuels en lien avec lapplication
des nouvelles conventions de comptabilité nationale

Annexe 4 :              Principales définitions

Annexe 5 :              Périmètre des mesures exceptionnelles et temporaires à exclure du solde structurel

Annexe 6 :              Table de passage entre les dispositions de la loi organique relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques et le présent rapport annexé

 


 

(1) I.  LE CONTEXTE MACROÉCONOMIQUE

(2) A.  LES PERSPECTIVES À COURT TERME (2014-2015)

(3) Après les espoirs suscités par lamélioration des perspectives conjoncturelles tout au long de 2013, la reprise de lactivité dans la zone euro a déçu au premier semestre 2014. Si les économies extérieures à la zone semblent avoir retrouvé une croissance dynamique, notamment les ÉtatsUnis et le Royaume-Uni, lactivité économique ralentirait au Japon et la croissance repartirait à un rythme plus faible quavant la crise dans les principales économies émergentes.

(4) Lenvironnement international de la France demeure ainsi marqué par de profondes incertitudes. Dans la zone euro, linflation se maintient durablement à un niveau très faible (+0,4 % en août 2014), du fait de lappréciation de leuro jusquau début de 2014, de la baisse plus récente du prix du pétrole, mais aussi de la faiblesse prolongée de la demande. Le risque de déflation ne peut dès lors pas être totalement écarté. La Banque centrale européenne (BCE) a dans ce contexte récemment assoupli de nouveau sa politique monétaire. Le rythme de sortie des politiques monétaires accommodantes aux ÉtatsUnis et au Royaume-Uni sera également déterminant, comme en ont témoigné les tensions financières chez certains pays émergents en 2013. Le contexte géopolitique est lui aussi porteur de risques : crises en Ukraine et au Moyen-Orient en particulier.

(5) La croissance française serait de +1,0 % en 2015 après +0,4 % en 2014. Ce scénario de croissance est identique à celui publié par lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le 15 septembre 2014 et légèrement moins favorable que celui publié par le Consensus Forecasts de septembre 2014 qui prévoit +0,5 % de croissance en 2014 et +1,1 % en 2015. Linflation progresserait de 0,6 % en 2014 et de 0,9 % en 2015 (respectivement 0,5 % et 0,9 % hors tabac), globalement similaire aux prévisions de septembre 2014 de la BCE pour la zone euro.

(6) Ce scénario intègre une accélération très progressive de la demande mondiale, tenant notamment à la faible croissance de la zone euro à court terme. En outre, les exportations subissent encore leffet de lappréciation de leuro observée entre lété 2012 et le printemps 2014, en dépit de sa dépréciation récente. Les exportations naccélèreraient ainsi que graduellement à +2,8 % en 2014 et à +4,6 % en 2015.

(7) Lactivité économique en France serait néanmoins soutenue par les mesures prises en faveur de la compétitivité, de la croissance et de lemploi. Le déploiement du crédit dimpôt pour la compétitivité et lemploi (CICE) et du pacte de responsabilité et de solidarité allègera le coût du travail et permettra aux entreprises de retrouver des marges de manœuvre pour embaucher, investir ou innover. Le volet solidarité est quant à lui favorable au pouvoir dachat des ménages, soutenu par ailleurs par la faible inflation. Des mesures sont également prises pour créer les conditions dune reprise de lactivité dans la construction.

(8) Dans ce contexte, linvestissement des entreprises repartirait, encore de manière modérée en 2015 (+0,9 %) avant daccélérer. La consommation des ménages, encore faible en 2014 sous leffet de facteurs temporaires (douceur du climat notamment lhiver dernier), saccroîtrait de 1,3 % en 2015, en lien avec un pouvoir dachat plus dynamique. Lemploi augmenterait également progressivement.

(9) Cette prévision reste soumise à de nombreux aléas. Le dynamisme des exportations françaises dépendra de la croissance de nos partenaires et de la résolution des risques géopolitiques (Russie/Ukraine notamment). La reprise de la demande intérieure privée pourrait être plus vigoureuse en France si les anticipations venaient à saméliorer, même si les données conjoncturelles disponibles ne permettent pas non plus dexclure une période datonie plus prolongée. Enfin, si la récente dépréciation de leuro ou la baisse du prix du pétrole devaient se maintenir voire samplifier, la croissance pourrait être plus élevée en 2015. Ce serait également le cas si le prix des matières premières et notamment du pétrole baissait.

(10) B.  LES PERSPECTIVES À MOYEN TERME (2016-2019)

(11) Les projections de finances publiques reposent sur une hypothèse daccélération progressive de lactivité, avec une croissance de 1,7 % en 2016, 1,9 % en 2017 puis de 2 % en 20182019.

(12) Cette projection tient dabord au potentiel de croissance de léconomie à cet horizon. Les estimations de croissance potentielle retenues pour la présente loi de programmation des finances publiques sont les dernières estimations publiées par la Commission européenne dans ses prévisions économiques de printemps 2014, en date du 5 mai 2014. Daprès ces estimations, la croissance potentielle sétablirait à 1,2 % par an en moyenne sur la période 2014-2019. Lécart de production serait de 2,7 % en 2013, égal à lestimation de la commission pour cette même année.

(13) Des incertitudes fortes demeurent sur le potentiel de léconomie au sortir de la crise récente. Aussi, le choix conventionnel de retenir la croissance potentielle de la Commission européenne est une hypothèse prudente : elle correspond à une révision à la baisse comprise entre 0,3 et 0,4 point par an sur lensemble de la période 2014-2017 par rapport à la loi n° 20121558 du 31 décembre 2012 de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017. Elle permet de plus un rapprochement avec le cadre institutionnel européen. Elle présente en revanche linconvénient dêtre estimée sur la base des comptes dans le Système européen comptable antérieur (SEC 95).

(14) Selon cette estimation de la croissance potentielle, après un choc négatif pendant la crise, les gains de productivité commenceraient à retrouver un rythme un peu plus important, et contribueraient à la croissance potentielle à hauteur de 0,4 point par an en moyenne. Ce rythme resterait malgré tout inférieur à celui qui prévalait avant la crise. De même, linvestissement des entreprises se redressant, la contribution de laccumulation du capital à la croissance potentielle augmenterait légèrement, pour atteindre 0,6 point par an en fin de période. Malgré le départ à la retraite des générations du baby-boom, la population active resterait dynamique, et contribuerait à la croissance potentielle à hauteur de 0,4 point par an.

(15) Les hypothèses de croissance pour 2016 et au-delà, légèrement supérieures à la croissance potentielle, traduisent la réduction progressive du déficit dactivité accumulé  supérieur à 3 points de produit intérieur brut (PIB) en 2015  qui serait significativement rattrapé à lhorizon de la programmation. Cette résorption du déficit dactivité dépendra néanmoins du redémarrage des moteurs de la croissance et de la capacité de léconomie française à en tirer parti.

(16) En anticipant le retour de la demande adressée par nos partenaires commerciaux vers son rythme habituel (+6,5 % par an), les exportations accéléreraient progressivement pour atteindre un rythme dépassant 6 % par an à partir de 2016.

(17) Par ailleurs, les entreprises retrouveraient des conditions propices à linvestissement. Utilisant le CICE et le pacte de responsabilité et de solidarité en partie pour améliorer leurs marges, les entreprises pourraient investir à nouveau face au regain de demande. Les taux dintérêt devraient logiquement saccroître avec la reprise, mais sans obérer leur capacité à investir.

(18) La consommation des ménages retrouverait davantage de vigueur, à un rythme de lordre de 2 % en fin de période, notamment grâce à lamélioration progressive du marché du travail. Le taux dépargne des ménages devrait baisser, en particulier avec la dissipation de lépargne de précaution liée aux incertitudes actuelles. En revanche, la demande publique napporterait pas de contribution à la croissance, en cohérence avec la programmation pluriannuelle de finances publiques.

(19) Le scénario macroéconomique retenu pour la programmation pluriannuelle fait, en outre, lhypothèse dun retour très progressif de linflation vers des niveaux cohérents avec la cible de la banque centrale.

(20) Le scénario de moyen terme, avec une croissance moyenne de 1,9 % sur 2016-2019, est proche de celui retenu par le Fonds monétaire international au mois de juillet 2014 (moyenne de 1,8 % sur la même période).

(21) Principales hypothèses du scénario macroéconomique 2014-2019*

 

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

PIB

0,3

0,4

1,0

1,7

1,9

2,0

2,0

Déflateur de PIB

0,8

0,8

0,9

1,4

1,7

 

 

Indice des prix à la consommation hors tabac

0,7

0,5

0,9

1,4

1 ¾

 

 

Masse salariale privée

0,8

1,6

2,0

3,5

4,2

 

 

Croissance potentielle

1,0

1,0

1,1

1,3

1,3

1,2

1,1

PIB potentiel
(en Md € 2010)

2 110

2 132

2 156

2 184

2 212

2 238

2 264

Écart de production (en % du PIB potentiel)

2,7

3,3

3,4

3,1

2,5

1,7

0,9

Note : *Données exprimées en taux dévolution annuelle, sauf précision contraire.

(22) II  La politique budgétaire proposée par le Gouvernement pour la seconde partie de la législature

(23) A.  LA POURSUITE DE LASSAINISSEMENT BUDGÉTAIRE

(24) 1. Lévolution des recettes, des dépenses et du solde des administrations publiques

(25) Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de lUnion économique et monétaire (TSCG) prévoit, au b du 1 de son article 3, que lobjectif à moyen terme (OMT) est fixé de manière spécifique par chaque pays, avec une limite inférieure de déficit structurel de 0,5 % de PIB potentiel. Par ailleurs, larticle 2bis du règlement (CE)  1466/97 du Conseil, du 7 juillet 1997, relatif au renforcement de la surveillance des positions budgétaires ainsi que de la surveillance et de la coordination des politiques économiques précise que lOMT est revu tous les trois ans ; celui-ci peut néanmoins être révisé en cas de mise en œuvre dune réforme structurelle ayant une incidence majeure sur la soutenabilité des finances publiques.

(26) Conformément à larticle 1er de la loi organique n° 20121403 du 17 décembre relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques, il revient à la loi de programmation des finances publiques de fixer lOMT des administrations publiques. Larticle 2 de la loi n° 20121558 du 31 décembre 2012 précitée définit lOMT comme étant léquilibre structurel.

(27) Dans un contexte de mise en œuvre de réformes structurelles visant à améliorer durablement la compétitivité de léconomie française (en particulier, le pacte de responsabilité et de solidarité qui représente de lordre de 1,3 point de PIB à lhorizon 2017), le Gouvernement modifie la définition de lOMT de la France. Par ailleurs, ladoption de nouvelles hypothèses de croissance potentielle, moins favorables que celle de la précédente loi de programmation, justifie également une modification de lOMT. Larticle 2 de la présente loi de programmation le fixe ainsi à 0,4 % du PIB potentiel.

(28) La trajectoire de la présente loi de programmation explicite les modalités de retour à léquilibre des comptes publics compte tenu de cette nouvelle définition de lOMT.

(29) Lobjectif du Gouvernement est ainsi la poursuite du redressement des finances publiques engagé dès 2012 afin de réduire la part de lendettement dans la richesse nationale et datteindre lOMT en 2019.

(30) Le rétablissement des finances publiques entrepris depuis 2012 a permis une réduction du déficit structurel denviron 2 points de PIB sur 2012-2013. Cette amélioration na pas trouvé intégralement sa traduction dans la trajectoire de déficit nominal compte tenu dune croissance et dune inflation faibles. Cette conjoncture économique dégradée a ainsi pesé sur la trajectoire de solde nominal via une dégradation du solde conjoncturel. De plus, lajustement structurel a pâti dune évolution spontanée des prélèvements obligatoires inférieure à celle de lactivité, compte tenu dune composition de la croissance moins favorable aux recettes. Enfin, le régime de faible inflation a réduit comptablement la mesure de leffort en dépense, malgré une croissance de la dépense en valeur évoluant à des plus bas niveaux historiques, notamment en 2013 (cf. annexe 2). Au total, le solde public sest redressé de 5,1 points de PIB en 2011 à 4,1 points en 2013.

(31) Un programme de maîtrise des dépenses, représentant 50 Md€ déconomies sur la période 2015-2017, permettra au déficit de repasser en dessous du seuil des 3 % en 2017. Après 4,4 % du PIB en 2014 et 4,3 % en 2015, le solde sétablirait à 3,8 % de PIB en 2016, puis à 2,8 % en 2017. Ce plan déconomies permettra, en outre, de regagner des marges de manœuvre budgétaires pour financer la baisse des prélèvements obligatoires liée au CICE et au pacte de responsabilité et de solidarité. Au delà, leffort de maîtrise des dépenses sera poursuivi et la trajectoire prévoit un effort structurel de 0,5 point de PIB par an, permettant datteindre lOMT en 2019.

(32) Le ralentissement de la dépense se traduira par un ratio de dépense publique qui passerait de 56,5 % du PIB en 2014 à 54,5 % en 2017 (hors crédits dimpôt). Dans le même temps, les mesures de baisse des prélèvements obligatoires permettront au taux de prélèvements obligatoires de baisser de 0,3 point de PIB entre 2014 et 2017.

 

(33) Solde public (exprimés selon les conventions de la comptabilité nationale)

 

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Solde public
(en point de PIB)

4,1

4,4

4,3

3,8

2,8

1,8

0,8

Solde structurel
(en points de PIB potentiel)

2,5

2,4

2,2

1,9

1,4

0,9

0,4

Ajustement structurel

1,1

0,1

0,25

0,25

0,5

0,5

0,5

 

(34) Dépenses et recettes
(exprimés selon les conventions de la comptabilité nationale)

En points de PIB,
sauf mention contraire

2013

2014

2015

2016

2017

Ratio de dépenses publiques *

56,4

56,5

56,1

55,5

54,5

Ratio de prélèvements obligatoires (PO)

44,7

44,7

44,6

44,5

44,4

              dont ratio de PO hors contentieux

44,8

44,7

44,7

44,6

44,4

Ratio de recettes hors prélèvements obligatoires **

7,7

7,7

7,7

7,7

7,7

Clé de crédits dimpôts (clé en recettes nette de la clé en dépense)

0,1

0,2

0,3

0,3

0,2

Note : (*) hors crédits dimpôt
(**) = recettes brutes – PO (hors PO UE) – Clé en recettes en crédits dimpôt

(35) Lecture : cf. encadré 2.

(36) Le taux de croissance de la dépense publique en valeur  hors crédits dimpôt – ralentirait en 2014, puis à nouveau en 2015 à la faveur des économies adoptées en lois de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2014 et 2015 et de celles annoncées dès le programme de stabilité 20142017 pour concrétiser le plan déconomies de 50 Md€. Ce ralentissement résulterait aussi des évolutions spontanées, sagissant notamment de linvestissement local en lien avec le cycle électoral, et de la charge dintérêts sur la dette publique. Les effets du plan déconomies continueraient à monter en puissance en 2016 puis en 2017, et cette annéelà, la dépense évoluerait à un rythme proche de linflation.

(37) Croissance de la dépense publique en valeur, hors crédits dimpôt

 

2013

2014

2015

2016

2017

Taux de croissance de la dépense publique en valeur

2,0²

1,4

1,1

1,9

1,8

Taux de croissance de la dépense publique en volume

1,3

0,9

0,2

0,5*

0,0

Inflation hors tabac

0,7

0,5

0,9

1,4

1,75

Note : * Lannée 2016 sera marquée par des dépenses exceptionnelles liées, notamment, à un ressaut du prélèvement sur recettes en faveur de lUnion européenne et aux remises de dette aux États étrangers.

 

(38) Croissance de la dépense publique en valeur par sous-secteur

 

2013

2014

2015

2016

2017

Administrations publiques hors crédits dimpôt

2,0

1,4

1,1

1,9

1,8

Administrations publiques y compris crédits dimpôt

1,9

2,3

1,6

2,0

2,0

              Dont administrations publiques centrales, hors crédits dimpôt

0,5

0,4

0,3

0,8

0,4

              Dont administrations publiques centrales y compris crédits dimpôt

0,3

2,6

1,4

1,1

0,8

              Dont administrations publiques locales

3,4

1,2

0,3

1,8

1,9

              Dont organismes de sécurité sociale

2,3

2,3

0,8

2,1

2,3

(39)

Évolutions et hypothèses de taux dintérêt

Les taux à lémission de la dette souveraine française enregistrés au cours des derniers mois demeurent à des niveaux très bas. Au début septembre 2014, le taux moyen pondéré à lémission sur lannée 2014 des titres à court terme sétablit à 0,11 % et celui des titres à moyen et long termes à 1,51 %. Ces niveaux sont semblables à ceux enregistrés en 2013, déjà à un niveau historiquement bas (0,06 % et 1,54 %), en conséquence de deux principaux facteurs :

 la France conserve la confiance des investisseurs internationaux qui recherchent des titres de qualité pour investir leurs liquidités dans un environnement international incertain ;

 la politique monétaire accommodante de la BCE (notamment les opérations exceptionnelles de refinancement à long terme et les réductions de taux directeurs à limage de sa décision de septembre dabaisser son principal taux directeur à 0,05 % contre 0,15 % depuis juin 2014).

Les hypothèses de taux retenues pour les années 2015 à 2017, en cohérence avec le scénario de redressement graduel de lactivité économique et de linflation, aboutissent à une remontée progressive des taux courts et longs. Ainsi, le taux à dix ans sétablirait en moyenne à 2,2 % sur lannée 2015 et continuerait sa progression régulièrement de 50 points de base chaque année, pour sétablir à 3,2 % en moyenne sur lannée 2017.

Ces hypothèses de taux conduisent à une hausse des charges dintérêt de lensemble des administrations publiques sur lhorizon de la programmation.

Évolutions et hypothèses de taux dintérêt

En points de PIB

2013

2014

2015

2016

2017

Solde effectif

-4,1

-4,4

-4,3

-3,8

-2,8

Solde primaire

-1,9

-2,2

-2,0

-1,4

-0,3

Charges dintérêts

2,3

2,2

2,3

2,3

2,5

 

 

 

 

 

 

 

(40) 2. La trajectoire à politique inchangée

(41) La trajectoire spontanée du solde public est déterminée compte tenu du rythme spontané de progression des recettes et des dépenses publiques :

(42)  côté recettes, elle repose sur leurs évolutions spontanées (liées à la situation économique ainsi quaux élasticités historiques des prélèvements obligatoires aux bases taxables), sur lévolution usuellement constatée des taux des impôts locaux (liée aux cycles électoraux) et sur les indexations dimpôts. Leffet des mesures déjà votées dans lensemble des lois précédant la loi n° 2012958 du 16 août 2012 de finances rectificative pour 2012 (LFR II 2012) est également pris en compte, mais pas les mesures nouvelles en prélèvements obligatoires prises après mai 2012 (via la LFR II 2012, les lois de finances initiales (LFI) ainsi que les lois de finances et de financement de la sécurité sociale rectificatives pour 2013 et 2014, le CICE et le pacte de responsabilité et de solidarité) ;

(43)  côté dépense, les prestations sont supposées évoluer spontanément en lien avec les règles usuelles dindexation et les changements démographiques. Les évolutions régulières des dépenses des collectivités locales, liées aux cycles électoraux, sont également incluses, tout comme lévolution spontanée des dépenses de lÉtat et des dépenses de lassurance maladie qui seraient constatées en labsence de normes de dépenses. En revanche, les économies liées aux réformes postérieures à 2012, telles que la réforme des retraites, laccord Agirc-Arrco de 2013, laccord Unedic de 2014, les mesures famille prises à la suite de lévaluation de politique publique confiée au viceprésident du Haut Conseil de la famille, M. Fragonard, ou les économies annoncées dans le cadre du programme de stabilité voté par lAssemblée nationale en avril 2014, ne sont pas prises en compte.

(44) Projection à « politique inchangée »
au sens de la directive européenne sur les cadres budgétaires

(En % du PIB)

2012

2013

2014

2015

2016

2017

Trajectoire spontanée (avant mesures prises après juillet 2012)

-5,6

-6,4

-7,1

-7,6

-7,4

-6,8

Économies en dépense

0,4

0,8

1,4

2,2

2,9

3,5

dont inflexion de lOndam par rapport à son évolution tendancielle

0,1

0,3

0,4

0,5

0,7

0,8

dont inflexion sur les dépenses de lÉtat

0,3

0,5

0,9

1,1

1,4

1,6

dont autres

0,0

0,0

0,1

0,6

0,8

1,1

Mesures en PO (prises après mai 2012, y compris LFI 2014 et CICE, pacte de responsabilité, hors contentieux, y compris effet de la clé en crédits dimpôts)

0,3

1,4

1,4

1,1

0,9

0,6

Scénario à législation et pratique inchangées

-4,9

-4,1

-4,4

-4,3

-3,7

-2,8

Mesures en PO annoncées en LFI/LFSS 2015

 

 

 

0,0

-0,1

0,0

Trajectoire cible

-4,9

-4,1

-4,4

-4,3

-3,8

-2,8

(45) Ce rapport présente également un scénario à « législation et à pratique budgétaire inchangée », conformément à la directive du Conseil de lUnion européenne du 8 novembre 2011 :

(46)  côté recettes, ce scénario suit les mêmes conventions que la trajectoire spontanée mais intègre toutes les mesures nouvelles annoncées jusquaux lois de finances rectificatives de lété 2014. Il intègre ainsi les mesures prises en LFR II 2012 et en LFI 2013, ainsi que les baisses de prélèvements obligatoires liées à la mise en place du CICE et du pacte de responsabilité et de solidarité ;

(47)  côté dépense, contrairement à la trajectoire spontanée, le scénario inclut le respect des normes en dépense pour le budget de lÉtat, le respect de lobjectif national dévolution des dépenses dassurance maladie (ONDAM), toutes les économies votées avant le programme de stabilité, ainsi que les économies en dépense présentées dans le cadre du programme de stabilité allant au-delà du respect des normes.

(48) Enfin, la trajectoire cible est celle de la présente loi de programmation, qui inclut les mesures nouvelles en prélèvements obligatoires présentées dans les projets de loi de finances (PLF) et projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour lannée 2015.

(49) Au total, sans les mesures adoptées depuis 2012, le solde public atteindrait 6,8 points du PIB en 2017 contre 2,8 points dans la trajectoire de la présente programmation.

(50) 3. Lévolution du solde structurel et de leffort structurel des administrations publiques

(51) Lévolution du solde public est directement reliée à lévolution de la conjoncture économique. Un pilotage reposant uniquement sur des objectifs de solde effectif porterait le risque de contraindre les États à compenser les moindres recettes en phase de ralentissement de léconomie, avec de potentiels effets pro-cycliques pénalisant la croissance économique. Il est donc préférable de fixer des objectifs dévolution en termes de solde structurel, cest-à-dire du solde public corrigé des effets de la conjoncture ainsi que des mesures ponctuelles et temporaires. Cest lesprit des évolutions récentes des règles budgétaires européennes, notamment le TSCG, ratifié à la fin de lannée 2012. Cette mesure reste toutefois imparfaite : en particulier, les effets délasticité des recettes à la croissance, de même que limpact dune faible inflation ne sont pas pris en compte.

(52) Après avoir atteint 1,1 point en 2013, lajustement structurel (cf. encadré suivant) sera de 0,1 point en 2014 pour un effort structurel de 0,4 point. En premier lieu, les effets comptables dune inflation encore faible  0,8 % pour le déflateur du PIB après également 0,8 % en 2013  continueraient de peser sur la mesure de leffort en dépense et ce malgré les mesures déconomie qui permettront de ramener la progression de la dépense publique en valeur à 1,4 % seulement, soit le rythme le plus faible depuis 1998. Par ailleurs, lélasticité des prélèvements obligatoires se redresserait à 0,7, après 0,2 en 2013, mais resterait inferieure à lunité, conduisant à ce que la composante non discrétionnaire continue de peser sur lajustement structurel. Enfin, avec les nouvelles conventions comptables du système européen des comptes nationaux 2010 (SEC 2010), la montée en charge du CICE saccompagnerait dun écart entre la créance et les décaissements budgétaires en 2014 qui pèserait également sur lajustement structurel (0,1 point).

     Lajustement structurel

1/ Définition de lajustement structurel, de leffort en recettes et en dépenses

Lajustement structurel (défini comme la variation du solde structurel) nest pas entièrement de nature discrétionnaire. Certains éléments échappent en effet au contrôle direct du Gouvernement et du Parlement comme les sur-réactions des recettes à lévolution du PIB ainsi que lévolution des recettes non fiscales (comme les dividendes). Dans le détail, lajustement structurel se décompose en un effort en recettes, un effort en dépense, une composante non discrétionnaire et la contribution de la clé en crédits dimpôt.

Leffort en recettes est défini comme le montant des mesures nouvelles en prélèvements obligatoires (hors one-offs). La définition de leffort en recettes est inchangée par rapport à la précédente loi de programmation. Leffort en dépense est défini comme la contribution de lécart entre la croissance de la dépense publique réelle (hors crédits dimpôt, hors one-offs, hors effet de la conjoncture sur les dépenses chômage) et la croissance potentielle de léconomie. La définition de leffort en dépense est inchangée par rapport à la définition retenue dans la précédente loi de programmation. La composante non discrétionnaire, hors de contrôle du Gouvernement, est définie comme leffet du décalage observé entre les élasticités spontanées des recettes et les élasticités usuelles auquel sajoute lévolution des recettes hors prélèvements obligatoires. La définition est inchangée par rapport à la précédente loi de programmation. Les nouvelles conventions comptables du SEC 2010 (cf. annexe 3), conduisent à ajouter un terme supplémentaire pour traiter les crédits dimpôt. En effet, les crédits dimpôt, en comptabilité nationale, réduisent les prélèvements obligatoires du montant de leur impact sur les recettes fiscales (« budgétaire »), mais contribuent au solde public au niveau de leur créance (« droits constatés »). Dès lors, afin de maintenir inchangé leffort en recettes et sa cohérence avec le concept de taux de prélèvements obligatoires et de mesures nouvelles, ainsi que les autres composantes de lajustement structurel précitées, un terme supplémentaire apparaît dans cette décomposition : cest le terme de variation de lécart entre le coût budgétaire et le coût en comptabilité nationale des crédits dimpôt restituables et reportables.

Outre cette nouvelle décomposition liée au passage au SEC 2010, lactuelle méthodologie de calcul du solde structurel ne diffère de celle utilisée pour la précédente loi de programmation des finances publiques que sur deux aspects développés ci-dessous. Pour le calcul du solde structurel et par suite du solde conjoncturel, une approche impôt par impôt est retenue, dans la mesure où la réaction des bases taxables à la conjoncture peut être très différente en fonction des impôts considérés : des élasticités estimées à lécart de production spécifiques pour limpôt sur les sociétés (IS), limpôt sur le revenu (IR) et la contribution sociale généralisée (CSG), les cotisations sociales et les autres prélèvements obligatoires sont donc utilisées. Lencadré infra précise le calcul dans le détail. LOCDE a actualisé à lété 2014 les élasticités des prélèvements obligatoires[1] et la Commission a annoncé quelle utiliserait ces nouvelles estimations dès cet automne. Les élasticités utilisées ont été révisées en conséquence pour reprendre celles de lOCDE et sont présentées dans le tableau suivant :

Élasticités à lécart de production

 

Anciennes (2005)

Nouvelles (2014)

Impôt sur le revenu

1,18

1,86

CSG

0,825

1,86

Impôt sur les sociétés

1,59

2,76

Cotisations sociales

0,825

0,63

Autres prélèvements obligatoires (dont TVA)

1,00

1,00

Dépenses chômage

-3,30

-3,23

 

Enfin, dans la précédente loi de programmation, il était tenu compte du retard dun an des recettes dIR et dIS par rapport à leur fait générateur. Ce retard visait à capter la spécificité de perception de ces deux impôts. Trois raisons conduisent à ne plus tenir compte de ces retards dans lévolution du solde. Dune part, il apparait que ces retards sont en pratique dun impact limité. Dautre part, cela permet de simplifier lanalyse du solde structurel et de lajustement structurel[2]. Enfin, cette approche sapparente à la méthodologie suivie par la Commission européenne.

2/ Mode de calcul du solde structurel[3]

Le solde structurel est le solde qui serait observé si le PIB était égal à son potentiel. Il correspond au solde public corrigé des effets du cycle économique et son calcul repose donc sur lécart entre le PIB effectif noté Y et le PIB potentiel noté Y*.

Côté dépense, seules les dépenses de chômage sont supposées cycliques. Le reste des dépenses sont supposées être structurelles, soit parce quelles sont de nature discrétionnaire, soit parce que leur lien avec la conjoncture est difficile à mesurer. Côté recettes, on suppose que tous les prélèvements obligatoires (IR et CSG, IS, cotisations sociales et les autres prélèvements obligatoires) dépendent de la conjoncture tandis que le reste des recettes (comme les dividendes versés à lÉtat) est supposé être indépendant à la position de léconomie dans le cycle.

Pour chaque catégorie de prélèvements obligatoires R, la composante structurelle Rs peut sécrire en fonction de lélasticité conventionnelle q à lécart de production :

Le total des recettes structurelles est donc obtenu comme la somme des recettes structurelles, calculées Rs (pour les quatre catégories de prélèvements obligatoires cycliques : IR et CSG, IS, cotisations sociales et autres prélèvements obligatoires), additionnée au reste des recettes.

Les dépenses structurelles sobtiennent comme la différence entre les dépenses effectives et les dépenses structurelles liées au chômage, Dscho. Celles-ci sont déterminées de la même manière que pour les recettes structurelles, en fonction de lélasticité conventionnelle des dépenses de chômage à lécart de production.

La différence entre les dépenses structurelles et les recettes structurelles constitue le solde structurel Ss. Enfin, le ratio du solde structurel au PIB potentiel en valeur retient le déflateur du PIB.

***

Les principales différences méthodologiques par rapport au programme de stabilité du printemps 2014 consistent en une révision de lestimation de croissance potentielle, désormais identique à celle de la Commission européenne, une mise à jour des élasticités spontanées à lactivité impôt par impôt (identiques à celles de la Commission européenne) et, enfin, en un changement de référentiel de comptabilité nationale (passage du SEC 95 au SEC 2010).

Dans le référentiel prévalant pour la loi de programmation de 2012 comme le programme de stabilité de 2014, la réduction du déficit structurel serait plus élevée de 0,4 points environ en 2014 comme en 2015 :

 À hauteur de 0,25 point en raison de la révision de la croissance potentielle denviron 0,5 point ;

 À hauteur de 0,1 point en raison du changement de traitement des crédits dimpôt.

 

(% du PIB)

2013

2014

2015

Solde structurel SEC 2010

-2,5

-2,4

-2,2

Solde structurel SEC 95

-3,0

-2,5

-1,9

Ajustement structurel SEC 2010

 

0,1

0,2

Ajustement structurel SEC 95

 

0,5

0,6

 

 

 

 

(53) Lajustement structurel des comptes publics se poursuivra et sera amplifié sur la période 20152017, à un rythme de lordre de 0,25 point en 2015 et en 2016 puis dau moins 0,5 point par an à partir de 2017 afin dassurer le retour progressif à léquilibre structurel des comptes publics.

(54) La révision par rapport à la programmation précédente tient au choix dune croissance potentielle volontairement prudente. Ceci explique 0,25 point décart par an en moyenne. Par ailleurs, lajustement structurel serait inférieur de près de 0,1 point en 2014 et 2015 par rapport au référentiel prévalent pour la programmation précédente en lien avec le changement de traitement des crédits dimpôt (cf. encadré 2).

(55) Leffort structurel en dépense resterait soutenu, particulièrement sur la période 20152017, du fait de la mise en œuvre du plan déconomies de 50 Md€, pour une contribution à lajustement structurel de 0,5 point par an en moyenne. Ces économies permettrait à la dépense de ralentir par rapport à son évolution spontanée (règles dindexation usuelles et effets volume anticipés pour les prestations sociales, hausse progressive des taux dintérêt à partir de 2015 en cohérence avec la remontée progressive de linflation et la normalisation des conditions de financement, et évolution des dépenses des administrations publiques locales dépendant du cycle électoral, notamment concernant linvestissement).

(56) Les recettes diminueraient en point de PIB sur toute la période, résultant en un effort structurel en recettes négatif. Les mesures du pacte de responsabilité et de solidarité (baisse des cotisations employeurs, suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés à lhorizon 2017, baisse du taux normal de limpôt sur les sociétés, suppression de la contribution exceptionnelle dIS sur les grandes entreprises et mesures en faveur des ménages à revenus modestes et moyens) et la poursuite de la montée en charge du CICE feraient plus que compenser la contribution climat énergie et la hausse de cotisations sociales prévue dans le cadre de la réforme des retraites.

(57) Si, en 2015, la montée en charge du CICE continuerait de peser sur lajustement structurel via la clé en crédits dimpôt (cf. encadré précédent), tout comme une élasticité légèrement inférieure à lunité, ces facteurs disparaitraient à partir de 2016, lélasticité devenant proche de lunité, permettant à lajustement structurel datteindre le rythme de 0,5 point de PIB en 2017.

(58) Les mesures ponctuelles et temporaires affecteraient négativement le solde public en 2015 et en 2016, principalement du fait des contentieux sur les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). La méthodologie retenue par le Gouvernement concernant la notion des mesures ponctuelles et temporaires est détaillée dans lannexe 5.

(59) Au-delà de 2017 et jusquà latteinte de lOMT, lajustement structurel retenu est de 0,5 point par an.

(60) Mesures ponctuelles et temporaires  Hypothèses retenues
dans la programmation au titre des contentieux fiscaux

 

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Mesures ponctuelles et temporaires (% du PIB potentiel)

0,0

-0,1

-0,1

0,0

0,0

0,0

Précompte (Md€)

0,0

-0,4

-0,9

0,0

0,0

0,0

Contentieux OPCVM (Md€)

-0,7

-1,8

-1,8

-0,5

0,0

0,0

Note : linscription des chiffres dans ce tableau ne préjuge pas de lissue des contentieux, mais reflète une volonté de prudence dans les projections pluriannuelles de finances publiques. En outre, les chiffres affichés sont susceptibles de changer avec les décisions finales de justice.

 

(61) Variation du solde structurel des administrations publiques

En % de PIB potentiel

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Variation du solde structurel (ajustement structurel)

1,1

0,1

0,25

0,25

0,5

0,5

0,5

Dont effort structurel

1,2

0,4

0,5

0,2

0,4

 

 

Mesures nouvelles en PO

1,4

0,1

0,0

-0,2

-0,2

 

 

Effort en dépenses hors crédits dimpôt

-0,2

0,2

0,5

0,4

0,6

 

 

Dont composante non discrétionnaire

-0,2

-0,1

-0,1

0,0

0,0

 

 

Dont clé en crédits dimpôts

0,0

-0,1

-0,1

0,0

0,1

 

 

 

(62) Évolution de leffort structurel des administrations publiques,
et détail par sous-secteur

En % de PIB potentiel

2013

2014

2015

2016

2017

Effort structurel

1,2

0,4

0,5

0,2

0,4

dont Administrations publiques centrales

0,9

0,2

0,2

0,1

0,2

dont Administrations publiques locales

-0,2

0,1

0,3

0,2

0,2

dont Administrations de sécurité sociale

0,5

0,1

0,0

-0,1

0,0

(63)

Les conséquences dune inflation faible sur le redressement des comptes publics

Linflation a fortement baissé depuis lété 2012 et atteint désormais un niveau très bas, en France comme dans la zone euro : le taux de croissance de lindice des prix à la consommation hors tabac (IPCHT) serait de seulement 0,5 % en 2014 et se situerait à 0,9 % en 2015. Ce contexte dinflation basse pénalise le redressement des comptes publics et rend plus difficile lajustement structurel.

En effet, une inflation basse se traduit par une progression moins rapide des recettes publiques du fait du ralentissement des bases taxables en valeur. Par exemple, une inflation plus faible réduit la consommation des ménages en valeur, ce qui pèse sur les recettes de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ainsi que sur le bénéfice fiscal des entreprises et donc, in fine, sur les recettes de limpôt sur les sociétés. Inversement, la dépense publique ne sajuste pas aussi mécaniquement à la baisse de linflation : limpact est partiel et produit ses effets avec retard. La baisse de linflation reste ainsi sans effet sur les prestations dont la progression a été gelée dans le cadre de la loi de finances rectificative. Elle est également sans effet sur les rémunérations des fonctionnaires en raison du gel du point fonction publique. Ces deux masses représentent près de la moitié de la dépense publique. Pour les autres dépenses, si certaines se réduisent (comme les charges dintérêts sur les obligations indexées ou encore certaines dépenses de fonctionnement), les projets qui sinscrivent dans le cadre dopération programmées de manière pluriannuelles, certains achats déconnectés de lindice général des prix ou certaines prestations dont la revalorisation peut dépendre de manière différée de linflation névoluent pas directement comme lindice des prix.

Au final, dans un contexte dinflation basse, il est plus difficile, toutes choses égales par ailleurs, de redresser le solde public. La faible inflation conduit ainsi comptablement à réduire leffort en dépense, la plus faible amélioration du déficit nominal étant comptabilisée comme de nature structurelle.

 

(64) 4. Trajectoire de dette des administrations publiques (écart au solde stabilisant, flux de créances)

(65) La poursuite des efforts de réduction du déficit, associée à un rythme de croissance de lactivité plus porteur, permettront dentamer une décrue du ratio dendettement à partir de 2017 (97,3 points de PIB après un pic à 98,0 points en 2016  soit 94,4 points en 2017 après 94,9 points en 2016 hors soutien financier à la zone euro). Ce rythme de progression résulterait principalement des effets mécaniques du déficit sur laccroissement de lendettement[4].

(66) La trajectoire de dette publique des administrations publiques,
et détail par sous-secteur

En points de PIB

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Ratio dendettement au sens de Maastricht

92,2

95,3

97,2

98,0

97,3

95,6

92,9

Ratio dendettement hors soutien financier à la zone euro

89,2

92,1

94,0

94,9

94,4

92,7

90,2

dont APUC

73,6

76,1

77,9

78,9

78,9

 

 

dont ASSO

10,0

10,3

10,4

10,1

9,4

 

 

dont APUL

8,6

8,8

8,9

9,0

9,0

 

 

Note : APUC : administrations publiques centrales ; ASSO : administrations de sécurité sociale ; APUL : administrations publiques locales.

 

(67) Lécart au solde stabilisant, le flux de créances
et la variation du ratio dendettement

 

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Croissance nominale du PIB (en %)

1,1

1,2

1,9

3,1

3,6

3,7

3,7

Écart au solde stabilisant

3,2

3,3

2,5

0,9

-0,6

-1,7

-2,6

Solde public effectif

-4,1

-4,4

-4,3

-3,8

-2,8

-1,8

-0,8

Solde stabilisant le ratio dendettement

-1,0

-1,1

-1,8

-2,9

-3,4

-3,5

-3,4

Flux de créances

-0,2

-0,2

-0,6

-0,1

-0,1

-0,1

0,0

dont soutien financier à la zone euro

0,7

0,3

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Variation du ratio dendettement

3,0

3,1

1,9

0,8

-0,7

-1,7

-2,6

(68) Après une importante progression de lendettement lié au soutien financier apporté par la France à ses partenaires de la zone euro entre 2010 et 2013, les prêts accordés à la Grèce et au Portugal  prêts bilatéraux et prêts via le Fonds européen de stabilisation financière (FESF)[5]  ainsi que le financement des dotations au mécanisme européen de stabilité (MES) ne contribueraient plus en 2014 quà une hausse de 0,3 point du ratio de dette. À partir de 2015 et sur le reste de la période, laccroissement de lendettement imputable au soutien financier à la zone euro serait nul.

(69) Endettement imputable au soutien financier à la zone euro

En Md

2010

2011

2012

2013

2014
et suivants

Dette au sens de Maastricht (cumul)

4,4

14,5

48,1

62,9

68,6

dont Grèce (prêts bilatéraux)

4,4

11,4

11,4

11,4

11,4

dont Grèce via le FESF

 

 

23,6

29,2

31,4

dont Irlande via le FESF

 

1,6

2,6

3,8

3,8

dont Portugal via le FESF

 

1,5

4,0

5,4

5,7

dont dotation au capital du MES

 

 

6,5

13,0

16,3

(70) 5. Le cadre européen

(71) La dernière recommandation du Conseil de lUnion européenne au titre de la procédure pour déficit excessif a été adoptée le 21 juin 2013. Elle requiert un ajustement structurel de 1,3 point en 2013, puis de 0,8 point en 2014 et 2015, ou, au sens de leffort en termes de volume de mesures ou « bottom-up »[6], un effort de 1,5 point en 2013 puis de 1,0 point en 2014 et 2015.

(72) La trajectoire de solde nominal sous-jacente à la recommandation était de 3,9 % du PIB en 2013, puis 3,6 % du PIB en 2014 et 2,8 % en 2015, sous lhypothèse de base dune croissance de 0,1 % en 2013 et de 1,1 % en 2014 et dune inflation de 1,2 % en 2013 et de 1,7 % en 2014.

(73) En mars 2014, la Commission européenne a déclaré dans une recommandation autonome que la France devrait prendre les mesures nécessaires pour respecter sa trajectoire. En juillet 2014, le Conseil de lUnion européenne a estimé dans la recommandation adressée à la France au titre du semestre européen sur proposition de la commission européenne, que le programme de stabilité de la France pouvait être considéré globalement conforme à cette recommandation autonome de la commission. Il a par ailleurs recommandé à la France de présenter des efforts additionnels dans la loi de finances rectificative pour 2014. À lété, le Parlement a adopté une LFR et une loi de financement rectificative de la sécurité sociale (LFRSS) détaillant les mesures déconomies pour 2014.

(74) Enfin, la recommandation au titre du semestre européen du 8 juillet 2014 indiquait notamment que la France devait « veiller à ce que la réduction des coûts du travail résultant du crédit dimpôt pour la compétitivité et lemploi soit maintenue ; […] prendre des mesures pour réduire encore les cotisations sociales patronales conformément aux engagements pris au titre du pacte de responsabilité et de solidarité, en sassurant quaucune autre mesure nannule leurs effets et que le ciblage actuellement envisagé soit conservé ».

(75) Le contexte macroéconomique sest néanmoins fortement dégradé en cours dannée 2014, se traduisant par une forte révision à la baisse des perspectives de croissance et dinflation. Dans ce contexte, le Conseil européen a conclu en juin 2014 qu« il y a lieu de mettre à profit les possibilités quoffre le cadre budgétaire actuel de lUE pour concilier la discipline budgétaire et la nécessité de soutenir la croissance […] Les réformes structurelles qui favorisent la croissance et améliorent la viabilité des finances publiques devraient bénéficier dune attention particulière, y compris par une évaluation appropriée des mesures budgétaires et des réformes structurelles, en utilisant au mieux la flexibilité quoffrent les règles actuelles du pacte de stabilité et de croissance », puis demandé le 30 août « que lon progresse rapidement dans la mise en œuvre de ces orientations ».

(76) En octobre 2014, la France présentera un PLF et un PLFSS pour 2015, qui seront examinés par la Commission européenne conformément au règlement (UE) n° 473/2013 du Parlement européen et du Conseil, du 21 mai 2013, établissant des dispositions communes pour le suivi et lévaluation des projets de plans budgétaires et pour la correction des déficits excessifs dans les États membres de la zone euro. La commission rendra un avis sur la base de ses prévisions de croissance révisées (publication prévue le 4 novembre) en amont de lexamen par lEurogroupe le 21 novembre.

(77) B.  LA MAÎTRISE DE LA DÉPENSE PUBLIQUE, CONDITION DE LA BAISSE DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES

(78) Depuis le début de la législature, le Gouvernement conduit une politique de redressement des finances publiques. Avec un ajustement structurel total de 2 points de PIB en 2012 et 2013, les finances publiques ont connu, depuis 2012, une amélioration notable.

(79) Compte tenu des déséquilibres budgétaires constatés en début de législature  le déficit public sélevait encore à 5,1 % du PIB en 2011  et des risques existants sur les conditions de financement, des mesures portant sur les prélèvements obligatoires, à effet rapide, ont été dans un premier temps nécessaires. Ces mesures ont permis dentamer lassainissement des finances publiques, en demandant un effort plus important aux ménages les plus aisés.

(80) Dans le même temps, les dépenses ont été strictement maîtrisées en 2012 et en 2013 avec pour résultat un taux de croissance de la dépense publique de 2,0 % en valeur en 2013. Comme la loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 la prévu, le rétablissement des finances publiques est désormais fondé sur des économies en dépense, après avoir mobilisé ces hausses de prélèvements.

(81) La construction du projet de loi de finances pour 2014 reposait ainsi en priorité sur un ralentissement des dépenses, avec près de 15 Md€ déconomies sur lÉtat et ses agences, les collectivités territoriales et les régimes sociaux par rapport à leur progression spontanée. Cet effort a été accru dès lété par les lois de finances et de financement de la sécurité sociale rectificatives.

(82) Il sera poursuivi sur la période 2015-2017, avec lobjectif de réaliser 50 Md€ déconomies sur les dépenses publiques. Ces économies sont nécessaires pour poursuivre lassainissement des comptes publics et financer la baisse des prélèvements obligatoires résultant de la création du CICE et du pacte de responsabilité et de solidarité. La diminution des prélèvements sur les entreprises vise à leur redonner les moyens dembaucher, de former leurs salariés et dinvestir pour moderniser leur outil de production. Elle sélèvera à plus de 40 Md€, ce qui leur permettra de reconstituer les marges quelles ont perdues depuis 2008. Cette réduction de prélèvements est accompagnée des mesures de solidarité destinées à soutenir le pouvoir dachat des ménages, en 2014 avec la réduction exceptionnelle dimpôt sur le revenu prévue par la loi de finances rectificative du 8 août 2014, qui est amplifiée et pérennisée en 2015.

(83) Lensemble des acteurs de la dépense publique seront mobilisés pour la réalisation des 50 Md€ déconomies : lÉtat, ses agences, les collectivités territoriales et les administrations de sécurité sociale contribueront ainsi chacun à leffort de redressement des finances publiques, en proportion de leur part respective dans la dépense publique totale. Ces économies sont conçues pour limiter leur coût pour la croissance et préserver les dépenses davenir pour le pays, facteur de croissance future. Sont ainsi privilégiées des économies visant à améliorer lefficacité de laction publique, telles que la réforme des aides aux entreprises, ou encore le recours accru à la chirurgie ambulatoire et aux médicaments génériques dans le secteur de la santé.

  1. (84) La maîtrise de la dépense publique

(85) i) Une maîtrise de la dépense engagée depuis 2012…

(86) Le Gouvernement propose de poursuivre lassainissement des finances publiques en le fondant exclusivement sur des économies en dépense. Une telle voie est une condition indispensable à lallègement des prélèvements. Elle est également cohérente avec la volonté de garantir à chacun que les contributions versées à la puissance publique sont utilisées de la manière la plus efficace possible.

(87) La maîtrise de la dépense publique constitue une priorité de la politique budgétaire du Gouvernement. Ainsi, en 2012, les dépenses de lÉtat, y compris charge de la dette et des pensions, ont baissé, de 0,3 Md et lONDAM a été sous-exécuté de 1 Md€. En 2013, la dynamique de la dépense publique a ralenti, passant dune évolution de +3,0 % en 2012 à +2,0 % en 2013 (en valeur et hors crédits dimpôts), notamment grâce à une stricte maîtrise des dépenses placées sous normes : la norme en valeur de lÉtat a été sous-exécutée de 0,1 Md€ et lONDAM de 1,7 Md€.

(88) Pour 2014, 15 Md€ déconomies en dépense ont été présentés dès le PLF. Un nouvel ensemble de mesures  portant en totalité sur la dépense publique  a été mis en œuvre par les lois financières rectificatives de lété, pour entamer la résorption de « lécart important », au sens de la loi organique relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques, constaté en 2013.

(89) Lensemble des administrations publiques contribue aux économies : ainsi, les collectivités territoriales sont incitées à ralentir la croissance de leurs dépenses de fonctionnement via une baisse de 1,5 Md€ de leurs concours financiers. La norme de dépense en valeur de lÉtat a été à nouveau abaissée en loi de finances rectificative pour 2014, à hauteur de 1,6 Md€, hors concours financiers aux collectivités territoriales. Les dépenses sous norme diminueraient donc de 3,2 Md€ par rapport à lexécution 2013. Les agences de lÉtat ont été mises à contribution via les subventions du budget général, mais également par la baisse des taxes qui leur sont affectées et la mobilisation de contributions exceptionnelles pour certaines catégories dacteurs (Centre national de la cinématographie et de limage animée  [CNC], agences de leau et chambres de commerce et dindustrie  [CCI]  notamment). Les administrations de sécurité sociale contribuent également aux économies, via la poursuite de la maîtrise des dépenses dassurance-maladie, avec le plus faible taux de croissance de lONDAM prévu dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale depuis 1998 (2,4 %), la réforme de la politique familiale et la consolidation du système de retraite, tant pour les pensions de base dans le cadre de la réforme des retraites que pour les retraites complémentaires suite aux décisions des partenaires sociaux, la maitrise des dépenses de lUnedic ainsi que les économies de gestion réalisées par les caisses.

(90) Lensemble de ces mesures doit permettre un nouveau ralentissement de la dépense publique à +1,4 % en 2014 (en valeur et hors crédits dimpôts).

(91) ii) Qui sera amplifiée sur lensemble du quinquennat

(92) Dès 2015, le redressement sera porté exclusivement par des mesures en dépense.

(93) Lobjectif total de 50 Md€ déconomies sera intégralement mis en œuvre.

(94) Un premier effort de 21 Md€ sera effectué en 2015, ce qui permettra de ramener le taux de croissance de la dépense publique à 1,1 % (en valeur, hors crédit dimpôt désormais comptablement considérés comme des dépenses). Les économies seront poursuivies en 2016, atteignant un total de lordre de 36 Md€, et les 50 Md€ seront atteints dici 2017. Grâce à ces efforts, le taux de croissance de la dépense publique sétablira à 1,8 % en moyenne en valeur en 2016 et 2017, soit un niveau très largement inférieur à celui de la croissance du PIB nominal à cet horizon (+3,4 % en moyenne).

(95) LÉtat et ses agences assumeront une économie nette totale de près de 19 Md€, dont 7,7 Md€ déconomie dès la première année. Cet effort permet de compenser lévolution spontanée de la dépense et de poursuivre la diminution en euros courants des crédits des ministères et des taxes affectées aux agences qui connaîtront une réduction de 1,8 Md€ dès 2015 et de 2,2 Md€ à horizon 2017, tendance inverse de celle qui prévalait avant 2012. Les économies ont été réparties de manière équilibrée pour garantir lefficacité de laction publique et assurer le financement des priorités du Gouvernement. La progression des rémunérations sera ainsi strictement maîtrisée, en lien avec la stabilisation du point fonction publique. Les créations demplois en faveur de léducation nationale, la recherche, la sécurité et la justice seront compensées par les réductions demplois dans les autres administrations. Lamélioration de la productivité des administrations, qui passe notamment par la simplification des règles administratives, la modernisation des fonctions support de lÉtat notamment en matière dachats, dimmobilier et dinformatique, lévolution de lorganisation territoriale de lÉtat et la dématérialisation accrue des échanges avec les usagers permettra de poursuivre la réduction des dépenses de fonctionnement de lÉtat. Les agences, dont les dépenses ont progressé beaucoup plus rapidement que celles de lÉtat sur les dernières années, prendront toute leur part aux efforts de redressement, en particulier par une meilleure maîtrise des recettes qui leur sont affectées. Le recours à ces ressources fera ainsi lobjet dun encadrement plus strict par les règles prévues à larticle 16 de la présente loi de programmation et leur niveau total sera réduit de 1,1 Md€ dès 2015. Les projets de loi de finances pour 2015 et 2016 préciseront en détail lensemble des réformes ciblées qui seront mises en œuvre sur chaque secteur, notamment pour ce qui concerne les dépenses dintervention : limpact de lensemble de ces mesures trouve sa traduction dans la programmation des moyens alloués à chaque mission budgétaire détaillée à larticle 13 de la présente loi de programmation.

(96) Les dotations budgétaires versées par lÉtat aux collectivités territoriales baisseront en euros courants de 11 Md€ à horizon 2017, à un rythme régulier de 3,7 Md€ par an. Cet effort permet de ramener la progression de lensemble des ressources des collectivités territoriales à un rythme proche de linflation sur les trois prochaines années.

(97) Ainsi, les ressources et les dépenses des collectivités territoriales continueront de progresser mais à un rythme moindre que celui des trois dernières années.

(98) La répartition de leffort entre les trois catégories de collectivités territoriales en 2015 sera proportionnelle à leurs recettes réelles de fonctionnement, conformément au choix opéré par le Parlement pour la répartition de cet effort en 2014. Ainsi, les régions contribueront à hauteur de 12 %, soit 451 M€, les départements pour 31 %, soit 1,148 Md€ et lensemble du bloc communal, communes et établissements publics de coopération intercommunale, à hauteur de 56 %, soit 2,071 Md€.

(99) Cet effort saccompagnera dun renforcement substantiel de la péréquation. Ainsi, le fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) progressera de 210 M€ entre 2014 et 2015, soit une hausse de plus de 36 %. Le rythme de progression des dotations de péréquation verticale, comprises dans la dotation globale de fonctionnement, sera par ailleurs doublé par rapport à 2014, pour progresser de 228 M€. Grâce à ces efforts, limpact de la baisse des concours financiers de lÉtat sera modulé en fonction de la richesse de la collectivité concernée. À titre dexemple, la contribution par habitant des communes dont les ressources sont les plus élevées sera sept fois plus forte que celle des communes les plus en difficulté.

(100) Par ailleurs, les articles 11 et 28 de la présente loi de programmation proposent dinstaurer un objectif indicatif dévolution de la dépense locale. Cet objectif sappliquera sur le périmètre de la dépense totale, hors amortissement de la dette, dont le montant pour lannée 2013 sélève à 220,8 Md€[7]. Mis en place à compter de 2015, il permettra de partager, entre lÉtat et les collectivités territoriales, un outil de mesure objectif de la trajectoire de la dépense locale. Il sera, à compter de 2016, affiné par catégorie de collectivités territoriales.

(101) La mise en œuvre de la stratégie nationale de santé (SNS) permettra de réaliser plus de 10 Md€ déconomies sur lassurance maladie ce qui correspond concrètement à une progression moyenne de lONDAM de lordre de 2 % par an entre 2015 et 2017. Un premier effort de plus de 3 Md€ sera effectué dès 2015 avec une progression de lONDAM ralentie à 2,1 %.

(102) Les dépenses de protection sociale hors assurance-maladie contribueront à la maîtrise de la dépense publique à hauteur de 10 Md€, dont un peu plus de 6 Md€ pour lannée 2015. Une partie importante de ces économies, pour près de 4 Md€ dès 2015, correspondent en réalité à limpact de mesures déjà décidées (notamment : convention dassurance chômage du premier semestre 2014 ; réforme des retraites ; réforme de la politique de la famille). Un ensemble de mesures complémentaires sera détaillé dans les prochains PLFSS (notamment : poursuite de la réforme de la politique familiale ; efforts sur la gestion des prestations sociales ; maîtrise des dépenses par les régimes gérés paritairement).

(103) Enfin, au-delà des mesures déjà programmées, la création dune revue des dépenses, prévue à larticle 22 de la présente loi de programmation, modernisera la procédure budgétaire de manière à donner au Parlement et au Gouvernement de nouvelles pistes de réformes structurelles, dans le prolongement des évaluations de politiques publiques lancées dans le cadre de la modernisation de laction publique. Cette revue, mise en œuvre chaque année, permettra de disposer dune analyse complète de la dépense et des interventions publiques, dont il sera notamment tenu compte lors de la construction budgétaire. Ces revues, qui porteront également sur les dépenses fiscales et notamment sur les crédits dimpôt, apporteront une vision agrégée des moyens dédiés aux politiques publiques.

(104) 2. La baisse des prélèvements : le pacte de responsabilité et de solidarité

(105) Sur la période de programmation, le taux de prélèvements obligatoires baisserait continûment pour atteindre 44,4 % du PIB en 2017, contre 44,7 % en 2014. Cette baisse serait essentiellement portée par la montée en charge du CICE et la mise en place du pacte de responsabilité et de solidarité.

(106) Annoncé par le Président de la République le 14 janvier 2014, le pacte de responsabilité et de solidarité participe à la baisse des prélèvements obligatoires sur la période 20142017. Les mesures portant sur 2014 et 2015 ont été votées en LFR et LFRSS à lété 2014. Lensemble des mesures du pacte se déploieront progressivement avec pour objectifs de favoriser lemploi, de soutenir la capacité dinvestissement productif et la compétitivité des entreprises, et de rendre les prélèvements obligatoires plus progressifs, au bénéfice des ménages moyens et modestes. La baisse des prélèvements obligatoires au titre du pacte atteindra plus de 26 Md€ à lhorizon 2017, dont près de 10 Md€ dès 2015. En y ajoutant les effets du CICE, la baisse totale sera de plus de 40 Md€ à horizon 2017.

(107) Le pacte a pour objectif, avec le CICE, de restaurer la compétitivité des entreprises, atteinte par dix ans dérosion continue (cf. rapport Gallois, novembre 2012), tout en amorçant la baisse des prélèvements sur les ménages à revenus modestes et moyens et en rénovant le dispositif de soutien à lemploi des salariés proches du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic)[8].

(108) Une amplification de la baisse du coût du travail, déjà initiée par la mise en place du CICE. En 2015, le coût du travail au niveau du Smic sera réduit au moyen de lexonération complète des cotisations que les employeurs versent aux Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et dallocations familiales (URSSAF), dans le cadre dun renforcement des allègements existants, ainsi que par une baisse de 1,8 point des cotisations dallocations familiales pour les salaires allant jusquà 1,6 fois le Smic. En complément, le niveau des allègements est harmonisé pour lensemble des entreprises, quelle que soit leur taille. À partir du 1er janvier 2016, la baisse des cotisations dallocations familiales sera étendue aux salaires inférieurs ou égaux à 3,5 fois le Smic. Ces cotisations seront également réduites pour les travailleurs indépendants. Ces allègements, qui sélèveront à environ 11 Md€ à horizon 2017, répondent à un double objectif : favoriser la création demplois et soutenir la production et linvestissement.

(109) Une modernisation et une réduction de la fiscalité des entreprises. La C3S, payée par environ 300 000 entreprises, sera supprimée dici 2017. Une première réduction équivalente à 1 Md€ interviendra dès 2015 sous la forme dun abattement qui permettra à deux tiers des assujettis, des petites et moyennes entreprises (PME), de ne plus acquitter la C3S. Au total, cette suppression représente de lordre de 6 Md€ à horizon 2017 qui seront restitués aux entreprises. La contribution exceptionnelle sur limpôt sur les sociétés sera également supprimée en 2016, ce qui représente une baisse de fiscalité de plus de 2,5 Md€. Par ailleurs, le taux nominal de lIS passera de 33,33 % actuellement à 28 % en 2020, avec une première étape dès 2017.

(110) Des mesures pour les ménages à revenus moyens et modestes. Le pacte prévoit des mesures favorables au pouvoir dachat des revenus les plus modestes. Des baisses dimpôt sur le revenu, ciblées sur les ménages proches du Smic, ont été mises en place en 2014 ; elles représenteraient 3,2 Md€ à partir de 2015. Ces mesures seront complétées par la fusion de la prime pour lemploi et du revenu de solidarité active (RSA activité).

(111) Les mesures nouvelles en prélèvements obligatoires

(112) La notion de prélèvements obligatoires est définie en annexe de ce rapport. Les mesures nouvelles au sens du compteur de la présente loi de programmation sont les mesures prises par voie législative ou réglementaire depuis le début du quinquennat ayant un impact sur la période de programmation. Le tableau distingue également limpact des contentieux, compte tenu des décaissements importants prévus à ce titre sur la période. Les autres mesures nouvelles regroupent aussi bien les mesures nouvelles votées dans des lois de finances et de financement de la sécurité sociale antérieures au 1er juillet 2012 que des mesures décidées par les autres administrations publiques.

(113) Mesures nouvelles (MN) en prélèvements obligatoires

En Md

2014

2015

2016

2017

Mesures nouvelles en prélèvements obligatoires

3

-2

-4

-3

Dont mesures nouvelles au sens de larticle 18 de la présente loi de programmation (hors compétitivité) (*)

0

3

2

-1

Dont compétitivité (**)

0

-7

-8

-6

Dont contentieux

0

-1

0

2

Dont autres

3

4

3

3

Elasticité des prélèvements obligatoires (hors UE)

0,7

0,9

1,0

1,0

Note : (*) en sommant la ligne mesures nouvelles au sens de larticle 18 hors compétitivité et la ligne compétitivité, on obtient le total de mesures nouvelles au sens de larticle 18 de la présente loi de programmation ;
(**) par compétitivité, on entend le volet responsabilité du Pacte de responsabilité et de solidarité.

(114) Les mesures nouvelles au sens de la présente loi de programmation

(115) Comme le prévoit larticle 18 du présent projet de loi, lincidence des mesures afférentes aux prélèvements obligatoires, adoptées par le Parlement ou prises par le Gouvernement par voie réglementaire à compter du 1er juillet 2012, ne peut être inférieure aux montants suivants, exprimés en milliards deuros :

 

(116) Les mesures nouvelles au sens de la présente loi de programmation

(En Md€)

2014

2015

2016

2017

0

-4

-6

-8

(117) Sur la période 2014-2017, le compteur est constitué des mesures votées dans les lois de finances ultérieures à la LFR II 2012, présentées en PLF 2015 et PLFSS 2015. Il prend également en compte les mesures du pacte de responsabilité et de solidarité dont certaines ont déjà été votées en LFR 2014 et LFRSS 2014.

(118) III.  La trajectoire des finances publiques : analyse par sous-secteur et règles de gouvernance

(119) Sur la période de programmation, les soldes effectifs et structurels des administrations publiques se décomposent de la manière suivante :

(120) Décomposition par sous-secteurs des soldes effectif et structurel
des administrations publiques

En points de PIB potentiel,
sauf mention contraire

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

APU

Solde effectif (points de PIB)

-4,1

-4,4

-4,3

-3,8

-2,8

-1,8

-0,8

Solde Structurel

-2,5

-2,4

-2,2

-1,9

-1,4

-0,9

-0,4

APUC

Solde effectif (points de PIB)

-3,2

-3,6

-3,7

-3,4

-2,8

 

 

Solde Structurel

-2,5

-2,7

-2,8

-2,6

-2,2

 

 

ASSO

Solde effectif (points de PIB)

-0,5

-0,5

-0,3

0,0

0,3

 

 

Solde Structurel

0,2

0,4

0,6

0,8

0,9

 

 

APUL

Solde effectif (points de PIB)

-0,4

-0,3

-0,3

-0,3

-0,3

 

 

Solde Structurel

-0,2

-0,1

0,0

-0,1

-0,2

 

 

 

(121) A.  LA TRAJECTOIRE DE LÉTAT

(122) Sur la période de la programmation, le solde budgétaire connaîtrait lévolution suivante :

(123) Dépenses / Recettes / Solde budgétaire / Solde effectif

 

2013

2014

2015

2016

2017

Solde en comptabilité nationale
(en Md€)

-69,2

-76,9

-79,1

-76,6

-63,9

Solde en comptabilité nationale
(en point de PIB)

-3,3

-3,6

-3,6

-3,4

-2,7

Dépenses (en point de PIB)

21,5

21,8

21,4

21,0

20,3

Recettes (en point de PIB)

18,3

18,2

17,8

17,5

17,6

Solde budgétaire (en Md€)

-74,9

-87,0

-75,7

-72,0

-61,9

(124) Après avoir été fortement positive en 2013 et en 2014 (5,7 Md€ et 10,2 Md€), la clé de passage entre le solde budgétaire de lÉtat et le solde de lÉtat en comptabilité nationale deviendrait négative sur la période 2015-2017 (-3,4 Md€ en 2015 et 4,6 Md€ en 2016, avant de se redresser à 2,1 Md€ en 2017).

(125) En 2013 et en 2014, plusieurs opérations réalisées dans le cadre de laide aux pays de la zone euro (dotations au mécanisme européen de stabilité [MES] en particulier : 6,5 Md€ en 2013 et 3,3 Md€ en 2014) contribuent positivement à la clé. En effet, ces opérations correspondent à des dépenses en comptabilité budgétaire, mais sont considérées comme des opérations financières neutres sur le solde public en compatibilité nationale car elles ne conduisent pas à un appauvrissement financier de lÉtat. Il en est de même pour des dotations non consomptibles (en capital) effectuées par lÉtat en faveur de certains opérateurs dans le cadre du second volet du programme dinvestissement davenir (PIA) en 2014 (4,7 Md€).

(126) Sur la période de programmation, la montée en charge du CICE expliquerait une contribution négative à la clé. Avec les nouvelles conventions comptables du SEC 2010, les crédits dimpôt restituables sont désormais considérés comme de la dépense, et sont comptabilisés dans le solde public pour le montant de la créance (« droits constatés ») et non de leur coût budgétaire. Du fait de sa montée en charge, et des règles de remboursement, le coût budgétaire pour les administrations publiques du CICE est inférieur à la valeur de la créance au début de la période, ce qui explique une contribution négative à la clé. Cet effet sestompe progressivement, une fois le régime permanent atteint.

(127) En dehors de cette contribution des crédits dimpôt à la clé, le niveau de celle-ci reflète essentiellement les corrections en droits constatés sur la charge de la dette (primes et décotes à lémission et intérêts courus non échus), qui améliorent le solde public en comptabilité nationale sur lensemble de la période. Lémission de titres sur des souches anciennes conduit à lapparition dun écart entre la valeur démission et la valeur de remboursement des titres. Comme les taux dintérêt sont actuellement bas, les taux dintérêt sur les souches anciennes sont plus élevés que les taux de marché, ce qui conduit à un écart positif entre les valeurs démission et de remboursement. Il en découle un gain de trésorerie, non comptabilisé en recettes budgétaires, qui est étalé en comptabilité nationale sur la durée de lemprunt. Avec la remontée progressive des taux et lépuisement du stock dobligations concernées, cet effet serait moindre en fin de période mais demeurerait positif.

(128) Les partenariats public-privé (PPP) sont enregistrés en comptabilité nationale au moment de leur livraison et non au fur et à mesure du paiement des loyers associés. Ces derniers contribueraient en moyenne à hauteur dun peu moins de –0,5 Md€ par an. Les dépenses militaires, qui sont également enregistrées au moment de leur livraison en comptabilité nationale, contribueraient également à la clé à hauteur de –0,5 Md€ par an en moyenne. 

(129) Enfin, une fraction des dépenses du PIA est attachée directement à lÉtat en comptabilité nationale (en particulier celles réalisées par des fonds de la Caisse des dépôts et consignations [CDC] avec un effet négatif sur la période de la programmation. Par ailleurs, depuis la mise en œuvre du SEC 2010, le fonds national daide au logement (FNAL), le fonds national des solidarités actives (FNSA) et le fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) sont rattachés à lÉtat en comptabilité nationale, leur solde est donc intégré à la clé, pour un montant quasi nul.

(130) Clé de passage de lÉtat

En Md

2013

2014

2015

2016

2017

Solde en comptabilité nationale

-69,2

-76,9

-79,1

-76,6

-63,9

Solde budgétaire

-74,9

-87,0

-75,7

-72,0

-61,9

Clé associée

5,7

10,2

-3,4

-4,6

-2,1

dont clé crédits dimpôt

-1,6

-4,7

-7,3

-7,5

-4,9

Clé, hors crédits dimpôt

7,3

14,9

3,9

2,9

2,9

(131)

Les engagements financiers significatifs de lÉtat
nayant pas dimplication immédiate sur le solde structurel

Les engagements financiers significatifs de lÉtat ayant un impact potentiel sur sa situation financière sont, en application de la norme 13 du recueil des normes comptables de lÉtat, présentés en annexe au compte général de lÉtat et font donc à ce titre partie du périmètre de certification de la Cour des comptes. Ils représentent soit des obligations potentielles de lÉtat à légard de tiers, soit des obligations certaines nentrainant pas nécessairement une sortie de ressource. Les principaux engagements de lÉtat sont, à la date de clôture des comptes 2013, les suivants :

 les engagements de retraite de lÉtat envers les fonctionnaires civils et militaires, qui sont évalués à 1 302 Md€ au 31 décembre 2013 (avec un taux dactualisation de 1,08 %), principalement au titre dagents déjà à la retraite (67 %). Le financement annuel de ces engagements sélève à environ 50 Md€ par an pour les années à venir ;

 la garantie, pour 416 Md€, du montant total des dépôts de lépargne réglementée : livrets A, bleus et de développement durable (367 Md€) et livret dépargne populaire (48 Md€) ;

 les engagements découlant de la mission de régulateur économique et social de lÉtat, pour un montant total de 363 Md€. Au sein de cet ensemble, qui recouvre les obligations potentielles de lÉtat correspondant à des transferts pour lesquels lensemble des conditions nécessaires à la constitution du droit du bénéficiaire nest pas réalisé à la date de clôture ou doit être maintenu sur des périodes postérieures. Il sagit principalement du besoin de financement estimé des régimes spéciaux de retraites subventionnés (SNCF, RATP, ENIM[9], SEITA[10] et CANSSM[11]) pour 200 Md€ et des engagements au titre des aides au logement (106 Md€) ;

 la dette garantie par lÉtat dans les conditions fixées par larticle 34 de la loi organique  2001692 du 1er août 2001 relative aux lois de finance, pour un montant total de 203 Md€ dont 99 % est concentré sur huit bénéficiaires, le principal étant le fonds européen de stabilité financière (70,4 Md€).

 les garanties de passifs (179 Md€), constituées principalement du capital restant appelable du MES pour la France (126 Md€, à comparer aux 16,3 Md€ appelés et versés sur 2012-2014) et de capitaux appelables par différentes banques multilatérales et institutions de lUE, dont la BEI (35 Md€). Ces engagements couvrent les défaillances éventuelles bénéficiaires des prêts accordés par ces institutions.

 les mécanismes dassurance dans le cadre du soutien à lexportation (102 Md€). LÉtat est notamment engagé à hauteur de 81 Md€ pour lassurance-crédit de la COFACE, qui consiste à couvrir les exportateurs contre le risque dinterruption de leur contrat, et les banques contre le risque de non remboursement des crédits à lexportation octroyés à un acheteur public ou privé.

 

(132) 1. Une contribution essentielle de lÉtat et de ses agences au retour vers léquilibre des finances publiques

(133) Le budget triennal 20152017 constitue la déclinaison concrète de la contribution de lÉtat et de ses agences au retour vers léquilibre des finances publiques. Un volume total de 19 Md€ déconomies sera ainsi réalisé dici 2017 (hors réduction des dotations aux collectivités territoriales) : 18,5 Md€ déconomies sur les crédits des ministères et les ressources affectées aux agences auxquels sajoute 0,5 Md€ sur les investissements davenir liés à une prévision de stabilisation du rythme de décaissement des opérateurs de ce programme, soit une progression moins rapide que celle anticipée lors des prévisions précédentes.

(134) Les 18,5 Md€ déconomies engagées sur le triennal déconomies sur les crédits des ministères et les ressources affectées aux agences permettent de compenser la progression spontanée des dépenses, qui sélève à 17,5 Md€ entre 2014 et 2017 (5,8 Md€ par an[12]), et de poursuivre la diminution en euros courants des crédits des ministères et des taxes affectées aux agences amorcées depuis le début du quinquennat, tendance inverse de celle qui prévalait avant 2012.

(135)   

Lévolution tendancielle des dépenses de lÉtat

Lévolution tendancielle des dépenses hors dette, pensions et transferts aux collectivités locales et à lUnion européenne, se décompose de la façon suivante, pour un total de 5,4 Md€ par an :

 1,9 Md€ de masse salariale, tenant compte dune revalorisation du point fonction publique au niveau de linflation moyenne prévue pour la période 2015-2017 (1,35 %) et de mesures catégorielles et diverses à hauteur de 0,55 Md€ ;

 0,5 Md€ de fonctionnement et 0,5 Md€ dinvestissement, ce qui correspond au tendanciel estimé par la Cour des comptes, et retient des évolutions différenciées par type de dépenses (loyers budgétaires, fonctionnement courant, dépenses déquipement militaire, etc.) ;

 0,8 Md€ de contributions aux opérateurs, pour lesquels lévolution tendancielle est estimée suivant les mêmes hypothèses que lÉtat par nature de dépense (personnel, fonctionnement, investissement, interventions) ;

 1,7 Md€ dinterventions, comprenant notamment des dépenses dites de « guichet », versées automatiquement dès lors que le bénéficiaire répond à des conditions définies par des textes législatifs ou réglementaires, et des interventions « hors guichet », pour lesquelles le niveau de la dépense peut être piloté de manière discrétionnaire par les ministères.

La prise en compte de lévolution des transferts à lUnion européenne, pour un montant équivalent à la dépense prévisionnelle, aboutit à un tendanciel différencié suivant les années : 6,2 Md€ en 2015, 7,2 Md€ en 2016 et 4 Md€ en 2017, soit une moyenne de 5,8 Md€ annuels. Ce chiffrage est inférieur à celui présenté dans le cadre du projet de loi de finances pour lannée 2014 (7 Md€). Il a été revu cette année afin de tenir compte de :

 lexclusion de lassiette du tendanciel des transferts aux collectivités territoriales, pour 0,5 Md€, compte tenu du suivi spécifique dont ils font lobjet ;

 la prise en compte de la chronique prévisionnelle du prélèvement sur recettes au profit de lUnion européenne (PSR-UE), qui présente un ressaut significatif en 2016 au moment où entrera en vigueur la nouvelle décision ressources propres (0,4 Md€ en moyenne annuelle sur le triennal) ; compte tenu de ce ressaut, le tendanciel prend en compte la chronique effective de décaissement et non la moyenne annuelle constatée antérieurement ;

 une diminution des prévisions de masse salariale (0,3 Md€) liée notamment à la prise en compte de linflation moyenne sur la période du triennal (1,35 %), au lieu de linflation de moyenne période ;

 un alignement des prévisions relatives aux investissements sur celles de la Cour des comptes (0,2 Md€) ;

 un relèvement du tendanciel des opérateurs, pour tenir compte notamment dune révision de lassiette considérée, celle-ci comprenant les subventions pour charges de service public ainsi que les taxes affectées plafonnées.

(136) Les dépenses de lÉtat hors charge de la dette, hors pensions et hors transferts aux collectivités territoriales, seront diminuées de 1 Md€ en 2015, augmenteront de 1,5 Md€ en 2016 compte tenu du ressaut exceptionnel du PSR-UE et diminueront ensuite de 1,5 Md€ en 2017 par rapport à lannée précédente.

(137) Compte tenu de cette norme et du tendanciel exposé ci-dessus, leffort total se décompose donc en 7,2 Md€ en 2015, 5,7 Md€ en 2016 et 5,6 Md€ en 2017, soit 18,5 Md€ sur la période.

(138) Lévolution des dépenses de lÉtat sur un périmètre plus large, hors charge de la dette, hors pensions mais intégrant les transferts aux collectivités territoriales et à lUnion européenne, traduit encore plus nettement la détermination et la capacité du Gouvernement à maîtriser dans la durée la dynamique de la dépense publique. Les dépenses avaient augmenté de près de 8 Md€ entre 2007 et 2011 sur ce périmètre et la précédente loi de programmation des finances publiques leur assignait un objectif de stabilité en euros courants. Les mesures prises par le Gouvernement conduiront à une diminution de plus de 13 Md€ en euros courants de ces dépenses sur le quinquennat, soit une baisse de 5 %. Si pour 2012 et 2013, la construction budgétaire a reposé sur une stabilisation en valeur de ces dépenses, celles-ci baissent désormais depuis 2014. Ainsi, après une première diminution des dépenses sur ce champ introduite par la loi de finances pour 2014 (1,7 Md€ par rapport à la LFI 2012), cette baisse va se poursuivre et samplifier jusquà atteindre une baisse supplémentaire de 11,5 Md€ en euros courants à horizon 2017 par rapport au niveau de la LFI 2014, les efforts réalisées par les collectivités locales sajoutant à ceux de lÉtat et des agences.

(139) À noter, la plus faible baisse des dépenses entre 2015 et 2016, rattrapée lannée suivante, sexplique par le ressaut exceptionnel du prélèvement sur recettes au profit de lUnion européenne (+1,8 Mds deuros par rapport à 2015).

(140) Évolution des dépenses de lÉtat

En crédits de paiement (CP)
et en Md€, au format PLF 2015

LFI 2014
Format PLF 2015

2015

2016

2017

Dépenses du budget général (hors dette, pensions et mission RCT)

204,23

203,50

203,26

202,72

Taxes affectées plafonnées et prélèvements exceptionnels

6,17

5,08

5,05

5,42

Total des dépenses des ministères et affectations de recettes plafonnées

210,39

208,57

208,32

208,14

Soit en écart à 2014

 

-1,82

-2,08

-2,26

Prélèvements sur recettes au profit de lUnion européenne

20,22

21,04

22,80

21,48

Total des dépenses de lÉtat, hors dette, pensions, dotations aux collectivités et prélèvements exceptionnels

230,62

229,62

231,12

229,62

Soit en écart à 2014

 

-1,00

0,50

-1,00

Transferts aux collectivités locales (PSR et mission RCT*)

56,86

53,20

49,53

45,86

Soit en écart à 2014

 

-3,67

-7,33

-11,00

Prélèvements sur fonds de roulement prévus en loi de finances pour 2014

-0,48

 

 

 

Total des dépenses de lÉtat, hors charge de la dette et pensions

287,00

282,81

280,65

275,48

Soit en écart à 2014

 

-4,19

-6,35

-11,52

Charge de la dette

46,65

44,34

47,70

50,09

Contributions au CAS Pensions

45,44

45,80

46,19

48,40

Total des dépenses de lÉtat, hors dotation au mécanisme européen de stabilité et deuxième programme dinvestissements davenir

379,09

372,95

374,53

373,97

Note : (*) hors réserve parlementaire, réintégrée aux dépenses du budget général.

 

(141) 2. Une répartition équilibrée des économies qui garantit lefficacité de laction publique et sappuie sur la modernisation de lensemble des politiques conduites par lÉtat

(142) Lensemble des administrations et des organismes financés par lÉtat sont associés à leffort de rétablissement des comptes publics.

(143) Lévolution de la masse salariale, qui représente plus de 40 % des dépenses des ministères, est maîtrisée et augmentera beaucoup moins vite que linflation : lévolution annuelle moyenne est ainsi limitée à 0,3 % sur la période 2014-2017.

(144) La progression des rémunérations sera ainsi strictement contrôlée par la stabilisation du point fonction publique et la réduction des enveloppes catégorielles. Alors que les mesures catégorielles entraînaient une augmentation moyenne des dépenses de masse salariale de lordre de 500 M€ par an entre 2007 et 2012, ces mesures sont réduites à 177 M€ par an sur la période 2015 – 2017 et sont prioritairement affectées aux services en cours de réorganisation.

(145) Par ailleurs, conformément à lengagement du Président de la République, les effectifs de lÉtat et de lensemble de ses opérateurs seront stabilisés sur le quinquennat. Cette stabilisation sera atteinte en fin de période, pour lensemble constitué de lÉtat et de ses opérateurs, dont le plafond demplois est fixé dans les lois de finances de lannée.

(146) Les créations demplois dans les secteurs prioritaires (éducation, justice, sécurité, emploi) seront ainsi compensées par des réductions deffectifs dans les autres secteurs : le taux deffort moyen sur la période 2015-2017 sera de 2 % pour ces derniers. Ces réductions résulteront des gains de productivité liés notamment au développement de ladministration numérique, de loptimisation de lorganisation territoriale de lÉtat, de la mutualisation accrue des fonctions support et, dans le cas particulier du ministère de la défense, des évolutions deffectifs cohérentes avec les objectifs de la loi de programmation militaire. Cette stabilisation des effectifs contribuera à maîtriser la masse salariale, tant de lÉtat que des opérateurs.

(147) Évolution des effectifs de lÉtat

 

2012

2013

2014

2015

État

4 278

-2 317

-3 180

-1 177

dont enseignement

4 278

8 981

8 954

9 561

dont justice/sécurité

 

1 000

960

1 005

dont autres

 

-12 298

-13 094

-11 743

Note : Ces données nintègrent pas les 2 500 postes créés en LFR 2012 (assistants déducation) dans les établissements publics locaux denseignement (EPLE), rémunérés hors titre 2, et donc non comptabilisés dans le plafond demploi de lÉtat ou des opérateurs de lÉtat (les EPLE nétant pas des opérateurs de lÉtat).

(148) Les dépenses de fonctionnement seront réduites dans lensemble des ministères et les agences contribueront pleinement à leffort de rétablissement des comptes publics.

(149) La réduction des dépenses de fonctionnement passe dabord par lamélioration de la productivité des administrations : dématérialisation des échanges avec les citoyens, par exemple en matière de fiscalité, simplification des règles administratives, modernisation des achats publics et optimisation des dépenses immobilières. Elle sappuie également sur la rationalisation, par exemple sagissant des implantations territoriales de lÉtat en France et à létranger, tout en veillant à laccès et à la qualité du service public. Ces dépenses seront ainsi maîtrisées, tout en préservant les moyens nécessaires pour assurer la mise en œuvre des priorités du Gouvernement.

(150) Ainsi, le ministère des finances et des comptes publics contribuera de manière exemplaire à cette évolution, avec une diminution nette de ses dépenses (hors dépenses de personnel), de 69 M€ en 2015 (et 225 M€, par rapport à 2014, dici 2017). Cette évolution sappuiera notamment sur la priorité donnée au numérique, notamment dans les relations avec lusager, avec la généralisation progressive de la dématérialisation des échanges et des paiements, et sur une adaptation des réseaux territoriaux, tout en maintenant des modalités daccueil adaptées aux publics les plus fragiles.

(151) La simplification des démarches sera recherchée avec le déploiement des télé-procédures et des actions spécifiques en matière de simplification des procédures pour les entreprises : poursuite de la mise en place du guichet unique national de dédouanement, suppression de redondances avec la démarche du « test PME » et le programme « Dites-le nous une fois », ou encore développement des échanges dématérialisés entre les notaires et les services de la direction générale des finances publiques (DGFiP).

(152) Le ministère de la justice, qui voit son budget augmenter de près de 100 M€ entre 2014 et 2015 pour assurer la mise en œuvre des réformes engagés par le Gouvernement, prend néanmoins toute sa part dans leffort déconomie en poursuivant sa modernisation. À titre illustratif, une gestion plus efficace des frais de justice permettra de dégager une économie de 40 M€ dès 2015 (plateforme nationale dinterception judiciaire).

(153) Autre illustration, le matériel de propagande électorale sera progressivement dématérialisé : tout en renforçant linformation des électeurs par une diffusion large sur internet et dans les médias audiovisuels, ainsi que par une consultation dans le réseau préfectoral et en mairie, la réduction des envois au format papier de la propagande électorale (bulletins de vote et circulaires des candidats) permettra de dégager des économies très substantielle sur le budget du ministère de lintérieur dès lorganisation des élections locales de 2015.

(154) La maîtrise des dépenses des agences, dont les dépenses ont progressé beaucoup plus rapidement que celles de lÉtat sur les dernières années, constitue un axe structurant de la programmation, en particulier par une meilleure maîtrise des recettes qui leur sont affectées. Le niveau des ressources sera ainsi mis en meilleure adéquation avec les besoins liés à leurs activités, quelle que soit la nature du financement dont elles bénéficient (taxes affectées ou subventions pour charges de service public) : le recours à ces ressources fera ainsi lobjet dun encadrement plus strict par les règles prévues par la présente loi de programmation. Dès 2015, plusieurs taxes affectées aux opérateurs de lurbanisme et du logement seront ainsi intégrées dans le champ du plafonnement, dont la généralisation est prévue en 2016.

(155) Surtout, des efforts massifs sont engagés avec une réduction de 1,1 Md€ des ressources fiscales affectées aux agences dès 2015. Le réseau consulaire et les agences de leau, qui ont connu une très forte progression de leurs moyens sur les dix dernières années, seront ainsi fortement associés à leffort de redressement des finances publiques. Les plafonds de près de 20 taxes affectées différentes seront réduits.

(156) Enfin, les subventions versées par lÉtat aux opérateurs seront maîtrisées grâce à la mise en œuvre de mesures de modernisation et de mutualisation suivant les mêmes principes et les mêmes méthodes que celles mises en œuvre par les administrations de lÉtat.

(157) Au delà, dautres réformes structurelles ciblées sont mises en œuvre sur chaque secteur, notamment pour les dispositifs dintervention.

(158) Lensemble des politiques publiques seront ainsi concernés par des réformes en profondeur de leurs dispositifs dintervention : aides à lagriculture et à loutre-mer, interventions économiques, financement de laudiovisuel, accès au droit, etc.

(159) Ces mesures, qui passent souvent par une meilleure coordination de laction des différents acteurs du secteur, seront présentées en détail dans le cadre des projets de loi de finances pour 2015 et 2016.

(160) 3. Un budget triennal qui décline leffort de lÉtat et de ses agences mais marque également les priorités du Gouvernement

(161) La programmation densemble des finances publiques couvre cinq années (2014-2019). Au cours de cette période, lÉtat fait lobjet dune programmation plus précise, qui détaille, dans le cadre dun budget triennal, les crédits alloués à chaque mission entre 2015 et 2017.

(162) Les plafonds de crédits par mission, hors contributions de lÉtat au compte daffectation spéciale (CAS) « Pensions », arbitrés dans le cadre du budget triennal, sont les suivants :

(163) Évolution des plafonds de crédits de paiement par mission

En CP et en Md€

LFI 2014

LFI 2014
Format 2015

2015

2016

2017

Action extérieure de lÉtat

2,80

2,84

2,82

2,96

2,75

Administration générale et territoriale de lÉtat

2,20

2,17

2,17

1,93

2,16

Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales

2,93

2,93

2,68

2,54

2,51

Aide publique au développement

2,87

2,87

2,79

2,73

2,66

Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation

2,94

2,89

2,74

2,63

2,51

Conseil et contrôle de lÉtat

0,49

0,49

0,50

0,50

0,51

Culture

2,39

2,39

2,39

2,38

2,39

Défense

29,55

29,60

29,10

29,62

30,15

Direction de laction du Gouvernement

1,13

1,14

1,18

1,17

1,18

Écologie, développement et mobilité durables

7,14

7,06

6,65

6,59

6,56

Économie

1,68

1,63

1,55

1,53

1,50

Égalité des territoires et logement

7,40

13,11

13,21

13,32

13,16

Engagements financiers de lÉtat

1,00

1,00

0,90

0,86

0,70

Enseignement scolaire

46,31

46,30

47,43

47,68

48,05

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

8,70

8,70

8,55

8,37

8,19

Immigration, asile et intégration

0,66

0,65

0,67

0,67

0,67

Justice

6,27

6,28

6,38

6,32

6,35

Médias, livre et industries culturelles

0,81

0,81

0,71

0,63

0,55

Outre-mer

2,01

2,01

2,02

2,07

2,11

Politique des territoires

0,81

0,81

0,75

0,72

0,67

Pouvoirs publics

0,99

0,99

0,99

0,99

0,99

Recherche et enseignement supérieur

25,73

25,73

25,70

25,75

25,81

Régimes sociaux et de retraite

6,51

6,51

6,41

6,40

6,40

Santé

1,30

1,17

1,20

1,22

1,23

Sécurités

12,12

12,15

12,17

12,21

12,21

Solidarité, insertion et égalité des chances

13,65

15,38

15,55

15,80

16,00

Sport, jeunesse et vie associative

0,45

0,45

0,43

0,48

0,52

Travail et emploi

10,78

11,41

11,07

10,53

9,84

Pour mémoire

 

 

 

 

 

Provisions*

0,04

0,04

0,02

0,02

0,02

Relations avec les collectivités territoriales*

2,61

2,68

2,68

2,68

2,68

Note : * Montant hors réserve parlementaire

 

 

 

 

 

(164) Le respect de ce budget triennal est garanti par deux mécanismes fondamentaux :

(165)  un principe dauto-assurance, au sein de chaque mission budgétaire, tant infraannuelle que pluriannuelle. Les dépassements sur un programme devront ainsi être gagés par des économies sur la mission de rattachement au cours de lannée concernée et ne justifient pas, sauf circonstances exceptionnelles, de modification des plafonds présentés ici ;

(166)  la constitution, en début dannée, dune réserve de précaution. Elle permettra de faire face aux aléas en cours de gestion, tant en dépenses quen recettes (par lannulation de crédits de la réserve correspondant aux baisses de recettes anticipées). Cette mesure de prudence, prévue par la loi organique n° 2001692 du 1er août 2001 précitée, est réaffirmée et quantifiée à larticle 12 de la présente loi : sur 2015-2017, le taux de réserve sera dau moins 0,5 % sur les crédits de personnel et dau moins 6 % sur les autres crédits.

(167) Si lensemble des ministères contribuent aux 19 Md€ déconomies qui seront réalisés à horizon 2017 par lÉtat et ses opérateurs, des efforts supplémentaires ont été programmés pour dégager les moyens financiers nécessaires pour la mise en œuvre des priorités du Gouvernement. Les principales mesures financées par le budget de lÉtat sont détaillées ci-dessous : cependant, pour dautres chantiers comme la transition énergétique ou le plan de relance du logement, une part importante des efforts financiers peut passer par dautres vecteurs notamment fiscaux.

(168) i) La jeunesse constitue lun des axes principaux de laction du Gouvernement. Elle se traduit par des mesures importantes en matière :

(169)  denseignement scolaire :

(170) Le recrutement de 30 000 emplois supplémentaires au bénéfice de lenseignement scolaire en trois ans, dont 9 561 nouveaux postes dès 2015, principalement dans lenseignement primaire, permettra, conformément à lengagement du Président de la République, de couvrir les besoins liés à laugmentation des effectifs délèves, de poursuivre lamélioration de la formation initiale et continue des enseignants, et de mettre en œuvre la réforme de léducation prioritaire. Cette priorité donnée par le Gouvernement à lenseignement scolaire se traduit par une hausse de 1,8 Md€ des moyens à horizon 2017 par rapport à 2014.

(171)  dautonomie et demploi des jeunes :

(172) Le service civique constitue un outil privilégié dengagement et de prise dautonomie. Il permet à des jeunes entre 16 et 25 ans deffectuer une mission dintérêt général dans une association ou une collectivité publique. Sa montée en charge se poursuivra avec laccueil de 40 000 volontaires dès 2015, soit un effort budgétaire de 125 M€.

(173) La Garantie Jeunes, expérimentée en 2014 dans dix départements, se développera en 2015 pour proposer un accompagnement renforcé vers lemploi à près de 50 000 jeunes de 18 à 25 ans en situation de précarité, en leur versant une allocation dun montant équivalent au revenu de solidarité active (RSA), représentant un effort financier de 100 M€ par rapport à 2014. Ce dispositif comporte aussi et surtout un accompagnement renforcé vers la formation et lemploi qui pourra concerner à horizon 2017 près de 100 000 jeunes.

(174) Les emplois davenir et le contrat de génération, dont le lancement a fait partie des projets structurants du début du quinquennat, sont également pérennisés et consolidés.

(175)  denseignement supérieur :

(176) Dans la continuité des deux précédentes rentrées, 1 000 emplois seront créés en 2015 dans les universités pour contribuer à la réussite des étudiants, soit un effort de 58 M€ en année pleine. Cet effort contribuera à tenir lengagement présidentiel de créer 5 000 postes sur le quinquennat.

(177) Lélargissement des bourses sur critères sociaux dans le cadre de la fusion de léchelon 0 et 0 bis des bourses sur critères sociaux (+77,5 M€ en 2015) permettra aux boursiers concernés de recevoir une aide de 1 000 € par an, au-delà de la dispense des droits dinscriptions à luniversité.

(178) ii) La protection des plus démunis passe notamment par la préservation des minima sociaux, et la mise en œuvre du plan de lutte contre la pauvreté.

(179) La programmation triennale tient ainsi compte de la revalorisation exceptionnelle du RSA de 2 % par an au-delà de linflation.

(180) Le plan de lutte contre la pauvreté prévoyait également la création ou la pérennisation de 5 000 places durgence : ces objectifs ont été dépassés et le financement de la totalité de ces places est intégré dans la programmation triennale.

(181) Lallocation dont bénéficient les adultes handicapés est strictement préservée.

(182) iii) La garantie de la sécurité des Français

(183) Les créations demploi au ministère de la justice seront poursuivies entre 2015 et 2017 (+1 834 équivalents temps plein), notamment pour contribuer à la création de postes de conseillers pénitentiaires dinsertion et de probation (CPIP). La sécurité bénéficiera, en outre, de la création de 1 405 emplois en trois ans dans la police et la gendarmerie nationales.

(184) Enfin, la loi  2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale sera appliquée, permettant de doter nos forces des moyens nécessaires à laccomplissement de ces missions. Les budgets 2015-2017 concrétiseront ainsi la transition vers le nouveau modèle darmée, plus efficace car mieux adapté aux formes nouvelles des crises.

(185) B.  LA TRAJECTOIRE DES ORGANISMES DIVERS DADMINISTRATION CENTRALE

(186) En 2013 et en 2014, les organismes divers dadministration centrale (ODAC) enregistrent des excédents liés, en 2013, à la reprise de la dette de lÉtablissement public de financement et de restructuration (EPFR) par lÉtat (4,5 Md€), et, en 2014, à la dotation de lÉtat au titre du nouveau programme dinvestissements davenir (4,6 Md€). Ces éléments exceptionnels passés, le solde agrégé des ODAC serait en déficit et ce dernier se résorberait progressivement avant la fin de la période de programmation.

(187) Sur cette période en effet, les deux volets du PIA dégraderaient le solde des ODAC opérateurs de ce programme à mesure que les décaissements auraient lieu, sauf lannée de dotation par lÉtat (2014). À linverse, la contribution au service public de lélectricité (CSPE)[13] verrait ses recettes augmenter chaque année jusquà apurement de sa dette et afficherait un solde positif ensuite. Contraints par linterdiction de sendetter auprès dun établissement de crédit pour une période allant au-delà dune année (cf. infra), les autres ODAC seraient globalement à léquilibre.

(188) Dépenses, recettes et solde des ODAC

En points de PIB,
sauf mention contraire

2013

2014

2015

2016

2017

Dépenses

3,8

4,0

3,9

3,9

3,8

Recettes

3,9

4,0

3,9

3,9

3,8

Solde

0,1

0,0

-0,1

0,0

0,0

Solde (en Md€)

1,3

0,8

-1,3

-0,7

-0,3

 

(189) C.  LA TRAJECTOIRE DES ADMINISTRATIONS DE SÉCURITÉ SOCIALE

(190) Le tableau ci-dessous présente la trajectoire des administrations de sécurité sociale pour les années 20132017 :

(191) Dépenses / Recettes / Solde effectif

En points de PIB
sauf indication contraire

2013

2014

2015

2016

2017

Dépenses

26,6

26,9

26,6

26,4

26,1

Recettes

26,2

26,4

26,3

26,4

26,3

Solde

-0,5

-0,5

-0,3

0,0

0,3

Solde (Md€)

-10,1

-10,6

-6,5

-0,4

6,5

Solde hors CADES-FRR

-1,0

-1,0

-0,8

-0,6

-0,3

Solde hors CADES-FRR (Md€)

-20,6

-21,5

-18,1

-12,5

-6,1

(192) Les comptes présentés dans la loi de financement de la sécurité sociale et dans la loi de programmation des finances publiques relèvent de périmètres et de conventions comptables distinctes. Le champ des administrations de sécurité sociale (ASSO) couvert par la LPFP est plus étendu que celui couvert par la LFSS car il inclut notamment le régime dindemnisation du chômage, les régimes complémentaires de retraite des salariés et les organismes dépendant des assurances sociales (hôpitaux notamment). Par ailleurs, les conventions comptables utilisées par la comptabilité nationale diffèrent du plan comptable unique des organismes de sécurité sociale. Elles excluent en particulier les dotations nettes des reprises sur provisions, les dotations aux amortissements et les plus-values sur cessions dimmobilisations financières ou opérations de change.

(193) 1. Maîtriser les dépenses dassurance maladie en garantissant la qualité des soins

(194) Les réformes en matière de gouvernance et de pilotage de lONDAM ont permis de respecter voire, dans les dernières années, de sous-exécuter lobjectif initial voté chaque année en LFSS. Ainsi, il était dores et déjà acquis en juin 2014, que les dépenses dassurance maladie 2013 relevant de lONDAM seraient inférieures de 1,4 Md€ au niveau prévu par la LFSS pour lannée 2013. Cette sous-exécution a été intégralement prise en compte dans la construction de lONDAM 2014, dabord en LFSS initiale puis dans le cadre de la LFSS rectificative, afin dabaisser durablement lévolution des dépenses de santé en ajustant strictement lobjectif aux résultats. Les estimations présentées dans le rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS) de septembre 2014 font finalement état dune sous-consommation de lONDAM 2013 de 1,7 Md€, après prise en compte du dénouement des provisions.

(195) À côté des réformes structurelles mises en œuvre, la mise en réserve dune partie des moyens de lONDAM, en début dannée, à hauteur de 0,3 % au minimum de lobjectif voté, a contribué à ce résultat et a fait la preuve de son efficacité en matière de pilotage de dépenses dassurance maladie. Cette disposition, introduite dans les lois de programmation des finances publiques précédentes, sest avérée efficace et correctement calibrée ; il est donc proposé de la reconduire dans la présente loi de programmation.

(196) Ainsi, les gels infra-annuels réalisés sur lONDAM 2014, à hauteur de 0,5 Md€, contribueront à sécuriser lexécution de lobjectif prévu en LFSS rectificative, malgré laugmentation attendue sur les soins de ville liée à lintroduction sur le marché du nouveau traitement destiné aux patients atteints du virus de lhépatite C (VHC).

(197) Dans le cadre de la stratégie globale de finances publiques, lONDAM verra par ailleurs son taux dévolution abaissé à 2 % en moyenne sur la période 2015-2017, soit un effort global déconomie de 10 Md€ sur trois ans. En 2015, les dépenses dans le champ de lONDAM seront contenues en évolution de 2,1 % par rapport à lobjectif 2014. Le respect de cet objectif nécessitera un effort inédit déconomies, de plus de 3 Md€ dès 2015 afin de compenser une évolution tendancielle des dépenses de 3,9 %.

(198) Cette trajectoire suppose, dune part, de poursuivre et daccentuer leffort déconomies structurelles sur le champ de lassurance maladie, mais également, dautre part, de garantir un pilotage renforcé de son exécution, sans diminuer la qualité des soins ou augmenter le reste à charge des assurés, avec lobjectif de préserver linnovation et laccès de tous aux soins les plus efficaces.

(199) Le plan déconomies qui structure le déploiement de la SNS sarticulera autour de quatre axes :

(200)  le premier axe vise le renforcement de lefficacité de la dépense hospitalière. Il passe notamment par des mutualisations qui pourront sappuyer sur les nouveaux groupements hospitaliers territoriaux et des économies sur les achats hospitaliers, où des marges très importantes demeurent. En cohérence avec ces actions, portées en partie dans la loi de santé, les outils à disposition des agences régionales de santé en matière de supervision financière des établissements de santé en difficulté seront renforcés ;

(201)  le deuxième axe est le virage ambulatoire, qui sera opéré dans les établissements hospitaliers. Une accélération de la diffusion de la chirurgie ambulatoire sera naturellement le pivot de cette transformation densemble qui vise à une meilleure articulation entre soins de ville et hôpital. Dautres actions seront menées : développement de lhospitalisation à domicile, amélioration de la prise en charge en sortie détablissement et optimisation du parcours pour certaines pathologies ou populations ;

(202)  le troisième axe concerne les produits de santé. Au delà des mesures de maîtrise des prix, un accent particulier sera placé sur le développement du recours aux médicaments génériques afin de lever les derniers freins à une diffusion plus large, génératrice déconomies importantes ;

(203)  le dernier axe vise à améliorer la pertinence du recours à notre système de soins dans toutes ses composantes : réduction des actes inutiles ou redondants, que ce soit en ville ou en établissements de santé, maîtrise de volume de prescription des médicaments et lutte contre la iatrogénie, ou encore optimisation des transports de patients. Ces actions seront déclinées dans le programme national de gestion du risque qui est instauré par la loi de santé.

(204) 2. Les dépenses dassurance vieillesse et dallocations familiales pour chacun des exercices de la période de la programmation

(205) Le tableau ci-dessous présente les dépenses prévisionnelles dassurance vieillesse et dallocations familiales des régimes obligatoires de base de sécurité sociale pour les années 2013-2017 :

(206) Charges nettes des régimes obligatoires de base de sécurité sociale

En Md

2013

2014

2015

2016

2017

Branche Vieillesse

215,8

219,9

224,0

229,9

236,5

Branche Famille

58,2

59,1

54,6

55,1

56,2

(207) Lévolution des dépenses dassurance vieillesse des régimes de base serait de 2,4 % en moyenne sur la période 2013-2017. Cette évolution reflète leffet des réformes adoptées dans le cadre de la loi  2014-40 du 20 janvier 2014 garantissant lavenir et la justice du système de retraites et de la loi  2010-1330 du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites qui, en relevant progressivement les bornes dâge de départ en retraite, conduit à des départs en retraite plus tardifs. Dans un contexte de faible inflation, la stabilité des pensions en 2014 contribue également à la modération des dépenses.

(208) Les dépenses de la branche Famille sont affectées par un changement de périmètre en 2015 correspondant au transfert à la charge de lÉtat de la part de laide personnalisée au logement (APL) actuellement financée par la branche Famille. Ce transfert couvre une partie des réductions de cotisations sociales mises en œuvre au 1er janvier 2015 par la loi  2014892 du 8 août 2014 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014 dans le cadre du pacte de responsabilité. Il réduit les dépenses de la branche famille des régimes obligatoires de sécurité sociale de 4,8 Md€ en 2015.

(209) Les trajectoires de dépenses dallocations familiales présentées comportent par ailleurs, outre la montée en charge des économies déjà mises en œuvre en 2014, un volet déconomies à venir conformément aux dispositions qui sont proposées au vote du Parlement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015. Ces dispositions apporteront 700 M€ déconomies sur les prestations légales en 2015. Elles permettront dinfléchir significativement le rythme moyen dévolution des dépenses : il aurait été de 2 % par an en labsence des mesures prévues en loi de financement et sera ramené à 1,3 % suite aux mesures prises et en neutralisant le transfert du financement de lAPL à lÉtat, qui est neutre sur le solde de lensemble des finances publiques.

(210) 3. Les dépenses des régimes complémentaires de retraite et de lassurance chômage pour chacun des exercices de la période de la programmation

(211) Le solde des régimes complémentaires se redresserait de 2,5 Md€ entre 2014 et 2017. Cette amélioration sexplique notamment par les efforts importants entrepris par les régimes Agirc et Arrco dans le cadre de laccord signé en 2013, dont la mise en œuvre freinerait les dépenses en 2014 et 2015 (sous indexation des pensions dun point) et soutiendrait les recettes (hausse des taux de cotisation). La poursuite de cette démarche de rétablissement des comptes des régimes complémentaires permettrait la réalisation de 2 Md€ déconomies supplémentaires à lhorizon 2017.

(212) Dépenses, recettes et soldes des régimes complémentaires de retraite

En Md€ en
comptabilité nationale

2013

2014

2015

2016

2017

Solde

-2,2

-2,4

-1,9

-1,3

0,1

Recettes

77,1

78,7

81,2

84,3

87,9

Dépenses

79,3

81,2

83,1

85,5

87,8

(213) Le solde du régime dindemnisation du chômage se redresserait de 2,2 Md€ entre 2014 et 2017 sous leffet de lamélioration progressive de lemploi et des mesures prises par les partenaires sociaux (+ 0,5 Md€ à lhorizon 2017 au titre de laccord de 2014, + 0,1 Md€ en 2015 au titre du gel partiel des indemnisations), qui seraient complétées à partir de 2016 afin datteindre un effort total de 2 Md€ à lhorizon 2017.

(214) Dépenses, recettes et soldes de lassurance chômage

En Md€ en
comptabilité nationale

2013

2014

2015

2016

2017

Solde

-3,6

-4,0

-3,4

-2,5

-1,8

Recettes

33,6

34,3

35,1

36,3

37,8

Dépenses

37,2

38,2

38,5

38,8

39,6

 

(215) D.  LA TRAJECTOIRE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES LOCALES

(216) Le solde des collectivités territoriales serait le reflet de deux mouvements principaux au cours de la période de programmation. Dune part, les dépenses locales seraient sensibles au cycle de linvestissement, marqué par les élections municipales de mars 2014, avec des reculs en 2014 (5 %) et en 2015 (6 %), puis une reprise progressive en ligne avec le cycle précédent, à compter de 2017, après une relative stabilité en 2016. Il est ainsi anticipé un ralentissement de la dynamique dinvestissement dans les années basses du cycle  2014 et 2015  dune ampleur équivalente à celles en moyenne constatées lors des cycles passés. Dautre part, la baisse des concours financiers de lÉtat touchera les ressources des collectivités territoriales (11 Md€ entre 2015 et 2017, après une réfaction de la dotation globale de fonctionnement de 1,5 Md€ en 2014), ce qui devrait inviter les collectivités territoriales à une maîtrise accrue de leurs dépenses de fonctionnement. Au total, le solde local serait quasiment stable entre le début et la fin de la programmation.

(217) Si les recettes des administrations publiques locales seront affectées par la baisse des concours financiers de lÉtat sur le prochain triennal, il convient de préciser que les bases des impôts locaux sont spontanément dynamiques et génèrent une augmentation régulière des ressources des collectivités. En outre, cette baisse sera dautant plus soutenable que les concours financiers de lÉtat ne représentent que 28 % des 189 Md€ de recettes de fonctionnement des collectivités, composées à 60 % de recettes fiscales. Ainsi au total, les recettes des collectivités territoriales progresseront de 10 Md€ entre 2014 et 2017, soit de +1,3% par an en moyenne.

(218) Dépenses, recettes et solde des administrations publiques locales

En points de PIB, sauf mention contraire

2013

2014

2015

2016

2017

Dépenses

11,9

11,9

11,7

11,6

11,4

Recettes

11,5

11,6

11,5

11,3

11,1

Solde

-0,4

-0,3

-0,3

-0,3

-0,3

Solde en Md

-9,2

-7,2

-6,1

-7,2

-7,8

 

(219) En définitive, la maîtrise accrue de la dépense locale devrait ainsi se traduire par une dépense hors investissement qui évoluerait de manière limitée sur lensemble de la période. Les dépenses dinvestissement diminueraient spontanément en 2014 et 2015 du fait du cycle électoral puis rebondiraient à partir de 2016. Linvestissement local serait, par ailleurs, soutenu par les nouveaux contrats de plan État-région pour les années 20152020 et par le développement du très haut débit financé par le programme dinvestissements davenir.

(220) Au total, le ralentissement de la dépense locale, plus marqué en début de période de programmation (+1,2 % en 2014 et +0,3 % en 2015, après +3,2 % en 2013), serait suivi dune reprise globalement en ligne avec linflation en fin de période (environ +1,8 % par an en 2016 et 2017). La présente loi de programmation introduit un objectif de dépense locale qui, à compter de 2016, sera décliné au niveau des catégories de collectivités (bloc communal, départements et régions) après avis du comité des finances locales (cf. infra).

(221) E.  LES RÈGLES DE GOUVERNANCE

(222) La présente loi de programmation des finances publiques est la première loi de programmation adoptée sous lempire de la loi organique n° 2012-1403 du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques, qui prévoit notamment que des règles puissent « encadrer les dépenses, les recettes et le solde ou le recours à lendettement de tout ou partie des administrations publiques. » 

(223) Les nouvelles règles de gouvernance de la présente loi de programmation visent ainsi au rétablissement des comptes publics, soit quelles portent des mesures de bonne gestion publique, soit quelles améliorent linformation à disposition du Parlement ; en particulier, elle instaure des règles de gouvernance financière pour des administrations publiques qui nen disposaient pas ou peu jusquà présent. Les évaluations préalables des différents articles, publiées en annexe au présent projet de loi, complètent la présentation ci-dessous.

(224) 1. Les mesures transversales de pilotage des finances publiques, préventives et correctives

(225) Linstauration dune revue de dépenses toutes administrations publiques : la LPFP instaure une revue de dépenses qui doit contribuer à assurer le respect de la trajectoire de finances publiques. Ces revues, qui seront conduites chaque année avant la fin du mois de février et dont les thèmes seront discutés avec le Parlement, seront utilisées lors de la construction budgétaire, afin de documenter précisément les économies nécessaires au respect de la trajectoire notamment à partir de 2016.

(226) La mise en place dune conférence des finances publiques : couvrant lensemble du champ des administrations publiques, cette instance de concertation est destinée à associer tous les acteurs des finances publiques au respect de la trajectoire de rétablissement des comptes publics. Cette conférence complète les outils de pilotage des finances publiques ; en se réunissant de manière obligatoire en cas de déclenchement du mécanisme de correction, elle constituera lune des modalités de mise en œuvre de ce mécanisme et permettra de débattre avec lensemble des acteurs des causes de son déclenchement et des mesures de correction envisageables.

(227) Les règles de mise en réserve des crédits sur les dépenses de lÉtat : la LPFP prévoit de durcir les règles de mise en réserve minimale pour les crédits de lÉtat (0,5 % des crédits de personnel, soit un niveau inchangé, et 6 % des autres dépenses de lÉtat, contre 5 % dans la précédente LPFP) afin de permettre le respect des orientations fixées en dépenses par un pilotage infra-annuel.

(228) Le principe daffectation des surplus de recettes au désendettement : larticle 15 de la loi  20121558 du 31 décembre 2012 de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 est abrogé et est remplacé par larticle 17 de la présente loi.

(229) Lévaluation socio-économique des projets dinvestissements publics : larticle 17 de la même loi est reconduit. Il prévoit que les projets dinvestissements civils financés par lÉtat, ses établissements publics, les établissements publics de santé ou les structures de coopération sanitaire font lobjet dune évaluation socio-économique préalable.

(230) 2. Les mesures de gouvernance portant sur les ODAC et sur les agences de lÉtat

(231) Lencadrement du recours aux taxes affectées : tirant les conclusions des travaux du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO)[14], la présente loi de programmation prévoit trois mesures pour mieux encadrer le recours aux taxes affectées. Premièrement, seules les taxes présentant une logique économique de « quasi-redevance », de prélèvement sectoriel ou revêtant le caractère dune contribution assurantielle, sont susceptibles dêtre affectées. Deuxièmement, toute nouvelle affectation doit être gagée et plafonnée. Troisièmement, les taxes affectées seront systématiquement plafonnées à compter du 1er janvier 2016 ou, si elles ne létaient pas, rebudgétisées à compter du 1er janvier 2017, toute dérogation à ce principe devant faire lobjet dune justification dans une annexe au PLF.

(232) Le principe dinterdiction demprunt des ODAC auprès dun établissement de crédit ou via des émissions obligataires pour une durée supérieure à une année : larticle 12 de la loi  20101645 du 28 décembre 2010 de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 est mis à jour des nouvelles références comptables européennes, et complété dune période dérogatoire dun an pour les organismes nouvellement qualifiés dODAC. La rénovation de cet article traduit la poursuite des efforts en faveur de la maîtrise de lendettement public.

(233)  Lamélioration de linformation et du contrôle du Parlement sur les agences de lÉtat : le jaune « Opérateurs » comprendra dorénavant, dune part, un bilan des créations ou des suppressions dopérateurs ou dorganismes publics au cours de lannée précédant chaque projet de loi de finances et, dautre part, un bilan portant sur trois exercices de lévolution de la masse salariale des opérateurs, de leurs emplois, et de leurs sources de financement (budgétaire ou imposition affectée).

(234) 3. Les mesures de gouvernance portant sur les collectivités locales

(235) Lintroduction dun objectif de dépense locale : Alors que les dépenses de lÉtat, de lassurance maladie et celles des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale sont dores et déjà couvertes par des normes ou des objectifs, la dépense locale faisait figure dexception, à laquelle la présente loi de programmation cherche à remédier. Désormais, grâce à lobjectif dévolution de la dépense publique locale (ODEDEL), chacun des soussecteurs des administrations publiques fera lobjet dun suivi et dune programmation, en cohérence avec les engagements budgétaires européens de la France qui portent sur lensemble des dépenses publiques. Dans le respect de la libre administration des collectivités territoriales, cet objectif est indicatif, et exprimé selon les normes de la comptabilité générale afin dêtre directement compréhensible par les collectivités territoriales.

(236) 4. Les mesures de gouvernance portant sur les administrations de sécurité sociale

(237) Les règles de mise en réserve des crédits sur les dépenses dassurance maladie : la présente loi de programmation prévoit de reconduire les règles de mise en réserve sur les dépenses dassurance maladie (0,3 % de lONDAM), afin de permettre le respect des orientations fixées en dépenses par un pilotage infra-annuel.

(238) Le renforcement du pilotage budgétaire des établissements de santé soumis à un plan de redressement : pour ces établissements, létat des prévisions de recettes et de dépenses (EPRD) et ses annexes, comprenant notamment le tableau prévisionnel des effectifs rémunérés, devront être expressément approuvés par le directeur général de lagence de santé (ARS). Celui-ci ne pourra pas approuver lEPRD si lévolution des effectifs est manifestement incompatible avec lévolution de lactivité de létablissement de santé concerné.

(239) Lamélioration de linformation et du contrôle du Parlement sur lévolution des dépenses de personnels des établissements de santé : le Gouvernement présentera annuellement un rapport sur lévolution des dépenses de personnels des établissements de santé, en détaillant notamment les sous-jacents de cette évolution : limpact des mesures catégorielles et le rythme dévolution salariale pour lensemble des personnels des établissements publics de santé (agents de la fonction publique hospitalière et personnels médicaux).

(240) Lamélioration de linformation et du contrôle du Parlement sur les perspectives financières de lassurance chômage : lUnédic transmettra chaque année au Parlement et au Gouvernement, au plus tard le 30 juin, ses perspectives financières triennales, en précisant notamment les effets de la composante conjoncturelle de lévolution de lemploi salarié et du chômage sur léquilibre financier du régime dassurance chômage. Sur la base de ce rapport, le Gouvernement transmet au Parlement, ainsi quaux partenaires sociaux gestionnaires de lUnédic, avant le 31 décembre, un rapport sur la situation de lassurance chômage au regard de son équilibre financier.

(241) 5. Les mesures de gouvernance portant sur les dépenses fiscales et les niches sociales

(242) Le principe de limitation dans le temps des dépenses fiscales et niches sociales : larticle 16 de la loi n° 20121558 du 31 décembre 2012 précitée disposait que tout nouveau texte instituant une dépense fiscale ou une niche sociale devait prévoir un délai limité dapplication pour les dispositions ainsi créées. Couplé à larticle 18 de cette même loi, qui prévoyait une évaluation systématique de tous les dispositifs dérogatoires un an avant leur arrivée à échéance et dun cinquième des autres dispositifs, cet article devait permettre au Gouvernement et au Parlement de disposer dun instrument permanent dappréciation de la pertinence des dépenses fiscales et niches sociales. La              présente loi de programmation introduit désormais, dune part, un dispositif limitant à trois années les nouvelles dépenses fiscales et niches sociales et, dautre part, une évaluation systématique à lissue de cette période couplée, en cas de maintien de cellesci, à une obligation de justification.

(243) La transmission au Parlement avant le dépôt du PLF et du PLFSS du coût des dépenses fiscales et des niches sociales : larticle 20 de la loi n° 2012-1558 du 31 décembre 2012 précitée est reconduit. Il prévoit que le Gouvernement présente chaque année au Parlement le coût des dépenses fiscales et des niches sociales pour le dernier exercice clos, pour lexercice en cours, ainsi que pour lexercice à venir, ainsi quun bilan des créations, modifications, et suppressions des mesures dans les douze mois qui précèdent et qui suivent le dépôt des lois financières.

(244) 6. Lamélioration de linformation au Parlement

(245) La transmission au Parlement du programme de stabilité : larticle 14 de la loi n° 20101465 du 28 décembre 2010 précité est reconduit. Cet article prévoit que le programme de stabilité est transmis et soumis au vote du Parlement, qui bénéficie pour éclairer son vote et conformément à larticle 17 de la loi organique  20121403 du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques dun avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) relatif aux prévisions macroéconomiques retenues.

(246) La présentation annuelle au Parlement dun bilan de la LPFP : le Gouvernement présente chaque année, au moment du débat dorientation des finances publiques (DOFP) prévu à larticle 48 de la LOLF, un bilan de la mise en œuvre des différents articles de la LPFP.


(247) Annexe 1 : Effort structurel par sous-secteurs

(248) Les évolutions discrétionnaires des recettes et des dépenses des administrations publiques permettent de déterminer les efforts de consolidation réalisés. Dun point de vue structurel, une progression des dépenses corrigées des effets de la conjoncture moins rapide que le produit intérieur brut (PIB) potentiel et des décisions de hausses des prélèvements obligatoires constituent des efforts structurels (le poids des dépenses publiques dans le PIB potentiel se réduit et celui des recettes augmente). À linverse, des dépenses plus dynamiques que le PIB potentiel et des décisions de baisses de prélèvements induisent un déseffort structurel. Leffort structurel ainsi calculé correspond à la composante « discrétionnaire » de la variation du solde structurel. La composante non discrétionnaire correspond au fait que les recettes publiques évoluent spontanément à un rythme différent de celui du PIB (quand lélasticité des recettes nest pas unitaire). Enfin, un écart peut exister entre la dynamique du coût budgétaire des crédits dimpôt et leur coût en droits constatés (pour le montant de la créance), ce qui contribue également à lajustement structurel (composante « clé en crédits dimpôt » cf. annexe 4).

(249) Afin didentifier la part de leffort structurel réalisée par chaque sous-secteur, une analyse plus fine est nécessaire, tenant compte des éléments qui influencent le solde des sous-secteurs mais pas celui de lensemble des administrations publiques : les dépenses de transferts et de charges dintérêts entre sous-secteurs des administrations publiques et les changements de périmètre (par exemple : modifications de laffectation de taxes entre sous-secteurs). La convention simple consiste à calculer leffort en dépense dun sous-secteur en ne retenant que lévolution à périmètre constant des dépenses quil réalise vers des agents économiques qui ne sont pas dans le champ des administrations publiques, et de calculer son effort en recettes en ne retenant que les décisions de hausses/baisses de prélèvements obligatoires affectées à ce sous-secteur.

(250) Les différents cas possibles sont résumés dans le tableau ci-dessous, ainsi que les écarts par rapport à la définition dun solde structurel des sous-secteurs des administrations publiques :

(251)   

 

Contribution à leffort structurel du sous-secteur des APU

Contribution au solde structurel du sous-secteur des APU

Dépense dun sous-secteur

Dépense du sous-secteur vers un agent économique hors des APU (par exemple : dépenses de fonctionnement de lÉtat, allocations familiales de la CNAF).

Contribue à leffort structurel du sous-secteur dès que la dépense corrigée des effets du cycle progresse moins vite que le PIB potentiel.

Contribue à lamélioration du solde structurel du sous-secteur dès que la dépense corrigée des effets du cycle progresse moins rapidement que le PIB potentiel.

Dépense du sous-secteur vers un autre sous-secteur APU (par exemple : prélèvements sur recettes de lÉtat à destination des collectivités territoriales).

Na pas deffet sur leffort structurel du sous-secteur dépensier.

Contribue à lamélioration du solde structurel du sous-secteur dès que la dépense progresse moins rapidement que le PIB potentiel.

Changement de périmètre sur les dépenses entre sous-secteurs (par exemple : changement daffectation des dépenses).

Na pas deffet sur leffort structurel des sous-secteurs concernés.

Contribue à lévolution du solde structurel du sous-secteur.

Recettes dun sous-secteur

Mesures nouvelles en PO affectées à un sous-secteur (par exemple : hausse dimpôt).

Contribue à leffort structurel du sous-secteur.

Contribue à lévolution du solde structurel du sous-secteur.

Changement de périmètre sur les recettes entre sous-secteurs (par exemple : changement daffectation des recettes).

Na pas deffet sur leffort structurel des sous-secteurs concernés.

Contribue à lévolution du solde structurel du sous-secteur.

Recettes du sous-secteur en provenance dun autre sous-secteur des APU (par exemple : les prélèvements sur recettes de lÉtat à destination des collectivités territoriales).

Na pas deffet sur leffort structurel des sous-secteurs concernés.

Contribue à lévolution du solde structurel des sous-secteurs en fonction de lévolution relative des recettes au PIB potentiel.

Évolution spontanée des recettes différente de lévolution du PIB (par exemple : forte variation de limpôt sur les sociétés).

Na pas deffet sur leffort des sous-secteurs concernés.

Contribue à lamélioration du solde structurel du sous-secteur dès que lélasticité spontanée des recettes dépasse lélasticité moyenne historique (et réciproquement).

 

(252) Soldes structurels par sous-secteur

En points de PIB potentiel,
sauf mention contraire

2013

2014

2015

2016

2017

APUC

 

Solde effectif (points de PIB)

-3,2

-3,6

-3,7

-3,4

-2,8

Solde conjoncturel (points de PIB)

-0,7

-0,8

-0,8

-0,7

-0,6

Mesures ponctuelles et temporaires

0,0

0,0

-0,1

-0,1

0,0

Solde structurel

-2,5

-2,7

-2,8

-2,6

-2,2

APUL

Solde effectif (points de PIB)

-0,4

-0,3

-0,3

-0,3

-0,3

Solde conjoncturel (points de PIB)

-0,2

-0,2

-0,2

-0,2

-0,2

Mesures ponctuelles et temporaires

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Solde structurel

-0,2

-0,1

0,0

-0,1

-0,2

ASSO

Solde effectif (points de PIB)

-0,5

-0,5

-0,3

0,0

0,3

Solde conjoncturel (points de PIB)

-0,7

-0,9

-0,9

-0,8

-0,6

Mesures ponctuelles et temporaires

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Solde structurel

0,2

0,4

0,6

0,8

0,9

 

(253) Effort structurel par sous-secteur

En points de PIB potentiel

2013

2014

2015

2016

2017

APUC

Variation du solde structurel

0,9

-0,2

0,0

0,2

0,4

Effort structurel

0,9

0,2

0,2

0,1

0,2

   dont effort en recettes

0,8

0,0

0,1

0,0

-0,1

   dont effort en dépense

0,1

0,2

0,1

0,1

0,3

Autres

0,0

-0,4

-0,3

0,0

0,2

APUL

Variation du solde structurel

-0,2

0,1

0,1

-0,1

-0,1

Effort structurel

-0,2

0,1

0,3

0,2

0,2

   dont effort en recettes

0,0

0,0

0,1

0,1

0,0

   dont effort en dépense

-0,2

0,1

0,2

0,1

0,1

Autres

0,0

0,0

-0,2

-0,2

-0,2

ASSO

Variation du solde structurel

0,3

0,2

0,2

0,2

0,1

Effort structurel

0,5

0,1

0,0

-0,1

0,0

   dont effort en recettes

0,6

0,1

-0,1

-0,2

-0,2

   dont effort en dépense

-0,1

-0,1

0,1

0,1

0,2

Autres

-0,1

0,1

0,2

0,2

0,1

 

(254) Note de lecture : la ligne « Autres » regroupe les éléments de lajustement structurel non compris dans leffort structurel. Ces éléments sont : effet délasticité des prélèvements obligatoires, évolution de la part des recettes hors prélèvements obligatoires dans le PIB potentiel et éléments neutres sur le solde structurel de lensemble des APU mais qui influent sur le niveau des soldes structurels par sous-secteur (variation des dépenses ou recettes de transferts entre administrations publiques et réaffectation de recettes).


(255) Annexe 2 : Précisions méthodologiques concernant le budget triennal

(256) I.  Champ constant et charte de budgétisation

(257) A.  Le principe du champ constant

(258) La réalité de la dynamique de la dépense sapprécie entre deux lois de finances consécutives, à périmètre (ou champ) constant. En effet, le périmètre des dépenses de lÉtat peut être amené à évoluer dune année sur lautre, des dépenses ou recettes étant nouvellement inscrites au budget de lÉtat, dautres à linverse étant sorties du périmètre du budget de lÉtat. Pour apprécier la dynamique réelle de la dépense de lÉtat sur un champ identique (champ « constant ») entre deux exercices, le budget doit donc être retraité de ces modifications de périmètre. À cette fin, seuls sont intégrés au calcul de la norme de dépense de lÉtat prévue à larticle 8 de la présente loi de programmation les mouvements de dépense et les affectations de recettes ayant pour effet daccroître ou de diminuer le niveau de la dépense publique.

(259) A contrario, les mouvements constituant une simple réimputation au sein du périmètre de la norme (par exemple, entre budget général et prélèvements sur recettes) ou les mouvements équilibrés en recettes et en dépenses, entre ce périmètre et une autre entité (par exemple, les collectivités locales), ne doivent pas être comptabilisés dans ce calcul. Ces mouvements, équilibrés en recettes et en dépenses, sont appelés mesures de transfert quand ils ont lieu au sein du périmètre de la norme ou mesures de périmètre quand ils ont lieu entre ce même périmètre et une autre entité. Leur prise en compte permet de passer du champ constant au champ courant, sur lequel est présenté le projet de loi de finances de lannée, mais ils sont sans influence sur lappréciation de la dynamique du budget.

(260) B.  La charte de budgétisation

(261) Lensemble des règles qui suivent constituent la charte de budgétisation de lÉtat, qui permet, en précisant les modalités de prise en compte des modifications de champ dans le calcul de la norme, de déterminer lévolution de la dépense à champ constant. Cette charte tient compte de lintégration dans la norme de dépense de certaines taxes affectées, réalisée depuis 2012.

(262) (i) Les mesures de périmètre, qui donnent lieu à des inscriptions ou à linverse à des suppressions de crédits qui nont pas à être intégrées dans lévolution des dépenses à champ constant, recouvrent les situations dans lesquelles lÉtat :

(263)  transfère à une autre entité une dépense quil assumait auparavant, en transférant parallèlement les ressources dun même montant permettant de la financer ;

(264)  inscrit à son budget une dépense nouvelle auparavant financée par une autre entité, ainsi que des recettes dun même montant ;

(265)  prend en charge une dépense financée auparavant par dotations en capital ou par une entité supprimée.

(266) Les mouvements liés à la décentralisation illustrent le premier cas de figure. Le deuxième correspond à des mesures de rebudgétisation, par exemple la réintégration concomitante et équilibrée au sein du budget général dune recette affectée non plafonnée à un opérateur et des dépenses quelle finance. En revanche, dans le cas dune recette affectée plafonnée et donc déjà comptabilisée dans la norme de dépense, il sagit dune mesure de transfert au sein du périmètre de la norme (cf. infra). Le troisième cas de figure, enfin, naccroît ni la dépense publique, ni le déficit public, puisque la dépense existait déjà auparavant et était financée par une recette non prise en compte dans le solde public selon les règles de la comptabilité nationale.

(267) (ii) Les mesures de transfert, parce quelles concernent des mouvements de crédits à lintérieur du champ couvert par la norme, nont pas dimpact sur le niveau de celle-ci.

(268) Les mouvements de transferts les plus fréquents sont réalisés entre missions du budget général ; néanmoins, ils peuvent également être effectués entre crédits du budget général et prélèvements sur recettes par exemple.

(269) De même, la baisse du plafond dune taxe affectée à un organisme accompagnée de la création ou dune hausse à due concurrence dune subvention à ce même organisme constitue une mesure de transfert (cf. infra).

(270) (iii) Les modifications du plafonnement des taxes et autres recettes affectées peuvent recouvrir quatre situations différentes :

(271)  modification du plafond dune taxe ou autre recette existante et déjà plafonnée en loi de finances.

(272) La modification du plafond se traduit par une variation des ressources allouées par lÉtat à lentité. La modification de plafond dans la loi de finances a le même effet que lévolution à la baisse (ou à la hausse) dune subvention pour charge de service public inscrite en dépense et est donc prise en compte dans la norme de dépense. Si le plafond est abaissé, on comptabilise une économie dès lors que le niveau du plafond est inférieur ou égal au rendement prévisionnel de la taxe présenté dans lannexe « Voies et moyens » du projet de loi de finances, pour un montant correspondant à la baisse effective des ressources de lorganisme ;

(273)  ajout dans larticle de plafonnement dune taxe ou autre recette déjà existante mais qui nétait pas jusqualors plafonnée ;

(274) La mesure de plafonnement est alors traitée comme une mesure de périmètre pour le montant correspondant à lévaluation du produit de la recette. Léconomie ou la dépense nouvelle liée, le cas échéant, à la fixation du plafond à un niveau différent de lévaluation du produit de la recette est quant à elle décomptée dans la norme de dépense. Il sagit bien dune évolution des ressources allouées à lentité ;

(275)  nouvelle affectation de recette ;

(276) Toute nouvelle affectation de recette à un organisme public autre que les administrations de sécurité sociale, les collectivités territoriales, et les établissements publics de coopération intercommunale est prise en compte intégralement dans la norme de dépense, pour un montant égal au niveau du plafonnement. Cette mesure est en effet assimilable à lattribution dune subvention à un organisme.

(277)  rebudgétisation dune recette affectée plafonnée ;

(278) En cas de rebudgétisation dune recette affectée à un organisme, qui fait déjà lobjet dun plafonnement en loi de finances et qui est donc prise en compte au sein de la norme de dépenses, le versement dune subvention à cet organisme constitue une mesure de transfert dès lors que le montant de cette subvention est identique au rendement prévisionnel de la recette effectivement perçue par lorganisme. Dans ce cas, lécart entre la subvention versée et le plafond de la recette est pris en compte au sein de la norme et constitue ainsi une économie (subvention inférieure à lancien plafond) ou une dépense nouvelle (subvention supérieure à lancien plafond). Si le rendement prévisionnel de la recette est supérieur ou égal au plafond de celle-ci, la rebudgétisation constitue une mesure de transfert. À linverse, si le rendement prévisionnel est inférieur au plafond, la rebudgétisation donne lieu, dune part, à une mesure de périmètre diminuant le niveau de la norme de dépense pour un montant égal à lécart entre le plafond de la recette et son rendement prévisionnel et, dautre part, à une mesure de transfert, du montant prévisionnel de la recette. La hausse des crédits budgétaires par transfert est ainsi limitée au niveau du rendement prévisionnel de la recette qui est rebudgétisée, toute hausse supplémentaire étant comptabilisée comme une mesure nouvelle.

(279) (iv) Une contribution exceptionnelle dun opérateur ou dun autre organisme publics au budget général (hors administrations de sécurité sociale ou collectivités territoriales), peut aboutir à une diminution de la dépense publique, puisquelle sapparente à une baisse des ressources attribuées à cet organisme. Compte tenu du caractère ponctuel dune telle mesure, son impact sur la norme ne peut être pris en compte que lannée de la perception par lÉtat de ces ressources.

(280) Les mouvements de dépense et de recettes considérés comme des mesures de périmètre, les propositions dextension du champ du plafonnement des taxes affectées sont présentés dans lexposé général des motifs du projet de loi de finances de lannée.

(281) II.  Doctrine daffectation de taxes

(282) À linverse des dotations versées par le budget général de lÉtat, laffectation directe dimpositions de toutes natures fait échapper ce financement public au contrôle annuel du Parlement dans le cadre de lexamen du projet de loi de finances. Laffectation constitue par ailleurs une dérogation au principe duniversalité budgétaire. Enfin, la plupart des taxes affectées connaissent une évolution dynamique, ce qui, en labsence de mécanisme de limitation, conduit à une progression de la dépense des organismes concernés à un rythme plus soutenu que celle de lÉtat ou des organismes financés sur subvention budgétaire incluse dans la norme de dépense de lÉtat.

(283) Conformément aux orientations définies à larticle 16 de la présente loi de programmation des finances publiques, le recours à laffectation dimposition de toutes natures à des tiers autres que les organismes de sécurité sociale, les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale doit faire lobjet dun encadrement précis. Afin dassurer un bon suivi de la dépense de lÉtat, le même article fixe ainsi un objectif de plafonner ou de rebudgétiser à lhorizon de la programmation triennale toutes les taxes affectées au profit de tiers autres que les organismes de sécurité sociale, les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale.

(284) A.  Les critères justifiant le maintien dune affectation

(285) La présente doctrine daffectation précise le cadre dans lequel sapprécient les critères définis par la loi de programmation des finances publiques pour autoriser le maintien ou la création dune affectation de taxe. Les impositions concernées sont celles affectées à une personne morale autre que lÉtat, les organismes de sécurité sociale, les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale, et qui sont énumérées et évaluées dans lannexe « Évaluation des voies et moyens » au projet de loi de finances, conformément au 1° de larticle 51 de la LOLF. La présente loi de programmation des finances publiques exclut expressément laffectation de taxes, à trois exceptions près :

(286)  la première exception est celle des ressources présentant une logique de « quasi-redevance », cest-à-dire qui sinscrivent dans la logique économique qui prévaut dans un système de droits ou de redevance, en lien avec le service rendu. La ressource affectée est ainsi la contrepartie dun service directement rendu à un usager par laffectataire. Son montant doit pouvoir sapprécier sur des bases objectives, notamment par le recours à la comptabilité analytique de lorganisme affectataire, laquelle doit pouvoir faire apparaître la proportionnalité entre le coût du service rendu et le montant payé par lusager. Cette définition sapprécie sur le plan économique ; si elle se rapproche de la définition jurisprudentielle de la redevance, elle na cependant pas vocation à se substituer à cette dernière ;

(287)  la seconde exception concerne les prélèvements finançant des actions de mutualisation ou de solidarités sectorielles au sein dun secteur dactivité. Ces prélèvements présentent pour spécificité, dune part, de ne reposer que sur un seul secteur dactivité économique ou sur un groupe restreint dassujettis et, dautre part, de leur bénéficier exclusivement. Dans un tel cas de figure, laffectation dune ressource peut être justifiée, dun point de vue économique, par lamélioration du consentement à limpôt. Ledit consentement nécessite toutefois dêtre objectivé par lexistence dun lien manifeste entre le secteur assujetti à limposition et les missions accomplies par lorganisme affectataire. Pour ces contributions qui financent des missions à la marge du service public, ou des entités sur lesquelles le contrôle de lÉtat est faible une évolution vers une forme de contribution volontaire peut in fine être envisagée ;

(288)  enfin, la troisième exception est celle des fonds dassurance ou dindemnisation et présentant une logique de mutualisation du risque, et qui nécessitent la constitution régulière de réserves financières.

(289) B.  La politique générale en matière de fiscalité affectée

(290) Conformément aux principes fixés par la charte de budgétisation, toute création de nouvelle taxe affectée ou nouvelle affectation doit, dune part, être justifiée au regard des critères mentionnés précédemment et, dautre part, saccompagner dun plafonnement de ladite taxe. Ce plafonnement est comptabilisé dans la norme de dépense de lÉtat.

(291) Par ailleurs, la loi de programmation des finances publiques prévoit :

(292)  un plafonnement de lensemble des taxes affectées avant le 1er janvier 2016 ; le niveau du plafonnement devra être défini en cohérence avec la charte de budgétisation ;

(293)  la réintégration au sein du budget général de lÉtat des taxes non plafonnées à compter du 1er janvier 2017 ; ces rebudgétisations pourront saccompagner dun transfert de la collecte à lune des administrations fiscales de lÉtat, notamment sil est établi que les coûts de collecte de la taxe en seraient diminués ; à défaut de recouvrement par une administration de lÉtat, les bases de données du recouvrement devront être transmises aux tutelles techniques et financières par les organismes collecteurs.

(294) III.  Nature et portée des autorisations du budget pluriannuel

(295) A.  Les plafonds de crédits et les schémas demplois fixés dans le budget triennal

(296) Le budget pluriannuel détermine deux niveaux de plafonds de crédits de paiement à respecter en construction de loi de finances initiale (LFI) chaque année de la période de programmation.

(297) (i) Il comporte dabord, pour chacune des trois années de la programmation, un plafond global de crédits de paiement pour les dépenses soumises à la règle du « 0 valeur hors dette et pensions », conformément à larticle 8 de la présente loi. Ce plafond est indépendant de lhypothèse dinflation et correspond, à champ constant, au niveau des crédits fixé en loi de finances initiale pour 2014.

(298) Ce plafond sinscrit dans le périmètre plus global de la norme élargie (y compris charge de la dette et pensions), qui fixe un plafond global de crédits pour lensemble des dépenses de lÉtat pour les cinq années de la programmation. Ce plafond global naugmente pas plus vite, entre deux LFI successives, que lévolution prévisionnelle des prix (article 8 de la présente loi, qui pose le principe de la norme « 0 volume ») associée à la présente loi ou, selon les modalités prévues infra, lévolution prévisionnelle des prix associée au projet de loi de finances de lannée, si celle-ci est différente. Ainsi, ce plafond global peut être revu à la hausse comme à la baisse en cas de révision de lhypothèse dinflation.

(299) (ii) Le budget pluriannuel comporte par ailleurs les plafonds 2015, 2016 et 2017 de chacune des missions du budget général (cf. article 13 de la présente loi de programmation). Ces derniers sont exprimés en crédits de paiement.

(300) Pour lannée 2015, les plafonds de dépense établis au niveau des missions et la répartition par programme correspondent à ceux du PLF pour 2015.

(301) Pour lannée 2016, les crédits par missions sont des plafonds limitatifs qui ne pourraient être revus quà la baisse si lobjectif global de dépense était modifié.

(302) Pour 2017, les crédits par mission pourront faire lobjet dajustements, dans le respect du plafond global de dépense.

(303) B.  Larticulation entre les budgets pluriannuels et les lois de finances annuelles

(304) Pour chacune des années de la programmation, le projet de loi de finances est élaboré et présenté au Parlement dans le respect des plafonds fixés dans le budget pluriannuel.

(305) La première année de la programmation constitue le cadre du projet de loi de finances pour 2015, qui procède à la ventilation fine des crédits par destination et, à titre indicatif, par nature.

(306) La deuxième année de la programmation fera, de la même façon, lobjet dune déclinaison au niveau prévu par la loi organique (programmes, actions, titres et catégories) dans le cadre du projet de loi de finances pour 2016.

(307) Enfin, la troisième année de la programmation (2017) constituera le point de départ dun nouveau budget pluriannuel portant sur trois années (ajoutant ainsi deux années par rapport à la programmation initiale), soit 2017 à 2019. Des ajustements dans la répartition des crédits par mission seront possibles pour la première année de la nouvelle programmation (2017), tout en respectant le montant global des dépenses prévu dans le budget pluriannuel initial.

(308) Le schéma ci-dessous illustre les différents degrés de rigidité de la programmation :

(309)   

(310) Le schéma ci-dessous illustre lenchaînement des différents budgets pluriannuels :

(311)   

 

(312) Chaque année, le Gouvernement établit et transmet au Parlement, au plus tard avant le débat dorientation des finances publiques prévu à larticle 48 de la LOLF, un bilan des ajustements opérés par rapport aux plafonds fixés dans le budget pluriannuel, tant en ce qui concerne le plafond global de dépense que les plafonds par mission, conformément à larticle 29 de la présente loi.

(313) IV.  Les règles de fonctionnement du budget triennal

(314) La réussite du budget triennal repose sur des règles qui permettent de gérer les incertitudes inhérentes à la pluriannualité. Ces règles doivent concilier deux impératifs : dune part, assurer une visibilité suffisante aux gestionnaires et, dautre part, garantir le strict respect de la norme de dépense, afin dassurer le respect de la trajectoire de redressement des comptes publics.

(315) La présente partie définit les modalités de fonctionnement du budget pluriannuel.

(316) A.  Une règle de fonctionnement essentielle : la mise en œuvre du mécanisme d« auto-assurance »

(317) Corollaire de la visibilité donnée sur les enveloppes triennales allouées à chaque mission, le principe de responsabilisation des ministères sur les plafonds pluriannuels par mission, ou « auto-assurance », est une règle de gouvernance budgétaire, au niveau des missions, qui doit permettre de garantir le respect des plafonds par mission du budget triennal et donc de la trajectoire de redressement des finances publiques. En construction budgétaire (pour les budgets à venir au-delà de celui de 2015), comme en gestion, ce principe implique que les aléas ou les priorités nouvelles affectant les dépenses dune mission soient gérés dans la limite du plafond de ses crédits, soit par redéploiement de dépenses discrétionnaires, soit par la réalisation déconomies. Ces redéploiements ou économies doivent être mis en œuvre prioritairement au sein du programme qui supporte les aléas ou les priorités nouvelles. À défaut, ils doivent être réalisés entre les programmes de la même mission ou, le cas échéant, sur lensemble des missions et programmes relevant dun même ministre.

(318) La mise en œuvre du principe dauto-assurance permet ainsi de limiter aux seules situations exceptionnelles les ajustements susceptibles daffecter en cours dannée les plafonds définis par mission ou leur révision dans le cadre des projets de lois de finances, selon les modalités précisées ci-après.

(319) En tout état de cause, afin de renforcer la logique dauto-assurance et dinciter au respect de la programmation, les dépassements de crédits réalisés en année n pourront se traduire par une révision à la baisse des ressources disponibles lannée n+1, par exemple par la limitation des reports de lannée n vers lannée n+1 ou par lapplication de taux dérogatoires de mise en réserve de crédits en année n+1.

(320) B.  La mise en réserve de crédits

(321) Comme le précédent budget triennal, le budget triennal 2015-2017 ne prévoit aucune réserve de budgétisation. Les crédits budgétés sur la mission « Provisions » sont en effet destinés essentiellement aux dépenses accidentelles et imprévisibles, dont les crédits sont répartis par décret conformément à larticle 11 de la LOLF.

(322) Cela sexplique par lambition inédite du budget pluriannuel 2015-2017 en termes de maîtrise des dépenses, qui se traduit par une baisse nette des dépenses « hors dette et pensions » ; cette contrainte plus élevée que par le passé ne permet pas de dégager des marges complémentaires. Elle doit à linverse conduire à donner au principe d« auto-assurance » sa pleine portée.

(323) La réserve de précaution constituée suivant les règles posées au  bis de larticle 51 de la LOLF permet, pour sa part, de faire face à des aléas importants survenant en cours de gestion. Elle demeure nécessaire dans le cadre du budget pluriannuel et sera, comme aujourdhui, constituée en début de gestion par lapplication de taux de mise en réserve différenciés sur le titre 2 et les autres titres des programmes du budget général.

(324) Afin de garantir la constitution juste et équitable dune réserve suffisante pour faire face aux aléas de gestion et garantir le respect de la trajectoire de redressement des comptes publics, la présente loi précise, dans son article 12, les taux minimaux de mise en réserve des crédits limitatifs.

(325) C.  Le respect des règles « 0 volume » et « 0 valeur » en cas dévolution des hypothèses dinflation, de dette et de pensions

(326) La programmation fixée pour les années 2015 à 2017 à larticle 13 de la présente loi respecte lobjectif de stabilité en volume sur le périmètre de la norme élargie sur la base dhypothèses dinflation, de dette et de pensions présentées dans le présent rapport annexé.

(327) Or, celles-ci sont susceptibles dévoluer dici lélaboration des projets de loi de finances postérieurs à 2015. Néanmoins, quelles que soient ces hypothèses et leur variation, les plafonds de dépenses résultant de lapplication des règles de stabilité en volume et des règles de diminution hors dette et pensions seront respectés, la règle la plus contraignante des deux étant retenue pour chaque année. Ainsi, en 2017, lapplication stricte de la baisse en valeur est plus contraignante que la stabilité en volume, les crédits couverts par cette dernière diminueront en effet de lordre de 20 Md€ par rapport à la LFI 2014.

(328) Les années suivantes, si les prévisions de dépenses relatives à la charge de la dette et aux pensions le permettent, le plafond global de crédits sera révisé à la baisse par rapport à celui déterminé sur le champ des dépenses totales, ce qui contribuera au désendettement de lÉtat.

(329) À linverse, si les variations de prévisions dinflation, dette et pensions ne permettaient plus de respecter le plafond global des dépenses totales et alors même que les crédits sur le périmètre « hors dette et pensions » respecteraient la baisse prévue, les plafonds des crédits des missions seraient révisés à la baisse de manière à limiter à linflation la progression des dépenses totales.


(330) Annexe 3 : Changements méthodologiques et conceptuels
en lien avec lapplication des nouvelles conventions de comptabilité nationale

(331) Un nouveau système européen des comptes nationaux, le SEC 2010, sapplique à lensemble des États membres à compter du mois de septembre 2014. LInsee a devancé ce changement lors de la publication des comptes annuels 2013, le 15 mai 2014[15]. Le SEC 2010 remplace ainsi le SEC 95 précédemment en vigueur.

(332) I.  Révision à la hausse du PIB en niveau

(333) Lapplication du SEC 2010 a entraîné une révision à la hausse du niveau du produit intérieur brut (PIB) principalement du fait de la comptabilisation des dépenses de recherche et développement (R&D). Ainsi le niveau du PIB en 2010 a été révisé à 1 998 Md€ dans les comptes publiés le 15 mai 2014, contre 1 937 Md€ lors de la notification.

(334) II.  Le traitement des crédits dimpôts

(335) Les crédits dimpôts étaient traités dans le SEC 95 en moindres recettes publiques, pour le montant budgétaire de la baisse dimpôt générée. En SEC 2010, les crédits dimpôt dits restituables[16] sont désormais enregistrés comme un surplus de dépenses[17] et les recettes ne sont ainsi plus minorées par limpact financier de ces crédits dimpôt.

(336) Le montant enregistré en dépense est le montant intégral de la créance reconnue par ladministration fiscale et non plus seulement le montant budgétaire imputé ou restitué. Pour la plupart des crédits dimpôts, le montant de la créance est globalement équivalent au montant budgétaire, soit parce que la restitution est immédiate, soit parce que les dispositifs sont en régime « de croisière ». Ainsi, cette modification méthodologique na de conséquences sur le solde public que pour deux crédits dimpôts : le crédit impôt recherche (CIR) et le crédit impôt compétitivité emploi (CICE). Lenregistrement a lieu lannée de la reconnaissance de la créance par ladministration fiscale, même si lentreprise utilise sa créance pour payer son impôt sur les sociétés sur plusieurs années. Ainsi, le CICE au titre de la masse salariale 2013 est enregistré dans les comptes nationaux en 2014, année de sa déclaration par les entreprises.

(337) Au total, le montant des recettes et des dépenses des administrations publiques (APU) est augmenté du montant des crédits dimpôts (+15,5 Md€ sur la dépense en 2013 et +14 Md€ sur les recettes, toutes choses égales par ailleurs).

(338) Toutefois, le taux de prélèvements obligatoires reste calculé net des crédits dimpôt afin de rester proche de la charge fiscale réelle supportée par les agents économiques.

(339) Pour des raisons de lisibilité, notamment dans la phase de montée en charge du CICE, cest lévolution de la dépense publique hors crédits dimpôts qui est mise en avant dans la présente loi de programmation des finances publiques et dans son rapport annexé.

(340) III.  Soultes

(341) Les soultes[18] étaient auparavant comptabilisées comme des recettes publiques lannée de leur versement. Dans le SEC 2010, le montant dune soulte est étalé sur la durée entière de versement des pensions.

(342) Ce nouveau traitement dégrade le solde lannée du versement dune soulte (seule une fraction de la soulte, et non lintégralité, est comptabilisée en recette cette année-là) mais laméliore les années suivantes. Limpact négatif maximal est de 7,1 Md€ en 2005, année de versement de la soulte des industries électriques et gazières. À linverse, en 2013, lensemble des soultes[19] améliore le solde de 0,5 Md€.

(343) IV.  Recherche et développement (R&D)

(344) Les dépenses de R&D sont désormais comptabilisées en investissement plutôt quen consommation intermédiaire. Il existe deux cas :

(345) (i) lorsque la dépense de R&D est un achat externe, la composition de la dépense publique est modifiée (le montant correspondant est enregistré en investissement plutôt quen consommation intermédiaire). Ce mouvement est neutre sur la dépense et les recettes des APU.

(346) (ii) lorsque la R&D est produite par une administration publique, la production de R&D constitue une production pour emploi final propre. Une dépense dinvestissement est par ailleurs comptabilisée en double compte des dépenses réellement engagées, afin de traduire le fait que la R&D donne lieu à constitution dun capital physique. Pour neutraliser leffet sur le solde, une opération dun même montant, également fictive, est enregistrée côté recettes.

(347) Ce traitement aboutit, à solde inchangé, à augmenter le montant des dépenses et des recettes des APU (en loccurrence, les recettes hors prélèvements obligatoires), dun montant de 13 Md€ environ en 2013.

(348) V.  Dépenses militaires

(349) Les biens déquipement à usage militaire sont désormais comptabilisés en investissement plutôt quen consommation intermédiaire. Ce nouveau traitement modifie, à dépense globale inchangée, la composition de la dépense.

(350) VI.  Alignement de la définition du solde maastrichtien sur le solde en comptabilité nationale

(351) À partir de septembre 2014 (entrée en vigueur de la révision du règlement (CE)  479/2009 du Conseil, du 25 mai 2009, sur les statistiques dans le cadre de la procédure « EDP »), la définition du solde maastrichtien est identique à celle du solde en comptabilité nationale. Par conséquent, le solde pris en compte à léchelon européen ne sera plus corrigé des gains et pertes sur swaps. La disparition de cette correction entraîne une dégradation du solde public de 0,5 Md€ en 2013.


(352) Annexe 4 : Principales définitions

(353) La notion d« administrations publiques » (APU) est celle définie à larticle 2 du protocole n° 12 sur la procédure concernant les déficits excessifs, annexé aux traités européens, cest-à-dire « les administrations centrales, les autorités régionales ou locales et les fonds de sécurité sociale, à lexclusion des opérations commerciales, telles que définies dans le système européen de comptes économiques intégrés[20] ».

(354) La notion de prélèvements obligatoires (PO) a été initialement proposée par lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et repose sur trois critères : les flux doivent correspondre à des versements effectifs, les destinataires de ces flux doivent être les APU et, enfin, ces versements doivent avoir un caractère « non volontaire » (absence de choix du montant et des conditions de versement, inexistence de contreparties immédiates). Au sein de lUnion européenne, les notions dimpôts et de cotisations sociales sont définies selon des critères précis et contraignants pour les États membres. En France, cest lInstitut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui est en charge du classement dun prélèvement dans la catégorie des PO. La notion de mesures nouvelles en prélèvements obligatoires, qui correspond à leffort en recettes, sentend comme les mesures sociales et fiscales nouvelles décidées ou mises en œuvre par les APU, votées par le Parlement ou prises par voie réglementaire, qui font évoluer les prélèvements obligatoires (y compris impact des crédits dimpôt).

(355) Afin de se prémunir des effets du cycle économique, et déviter les effets pro-cycliques dun pilotage par le solde public nominal (cest-à-dire éviter une politique budgétaire expansionniste lorsque la conjoncture est favorable et que les recettes fiscales sont dynamiques, et inversement une politique restrictive en bas de cycle), les États de lUnion signataires du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de lUnion économique et monétaire (TSCG) ont mis en place des règles ancrées sur le solde structurel par sous-secteurs (cest-à-dire le solde public corrigé des variations conjoncturelles et net des mesures ponctuelles et temporaires  cf. infra).

(356) La règle déquilibre est considérée comme respectée si le solde structurel annuel correspond à lobjectif à moyen terme (OMT). Chaque État membre fixe dans son programme de stabilité cet OMT, qui doit respecter une limite supérieure de déficit structurel de 0,5 %, ou de 1 % pour les États dont le ratio dendettement est sensiblement inférieur à la valeur de référence de 60 % du produit intérieur brut (PIB) et dont les risques sur la soutenabilité des finances publiques sont faibles. En droit interne français, lOMT est fixé par la loi de programmation des finances publiques (LPFP). Le Conseil examine lOMT dans le cadre de lexamen du programme de stabilité ainsi que la trajectoire dajustement vers cet objectif. Par ailleurs, conformément à larticle 2 bis du règlement (CE) n° 1466/1997 du Conseil, du 7 juillet 1997, relatif au renforcement de la surveillance des positions budgétaires ainsi que de la surveillance et de la coordination des politiques économiques, lOMT est fixé à un niveau de solde structurel qui garantit « la soutenabilité des finances publiques ou une progression rapide vers leur soutenabilité, tout en autorisant une marge de manœuvre budgétaire, en tenant compte notamment des besoins en investissements publics ». Le code de conduite pour lapplication du pacte de stabilité et de croissance précise que lobjectif de moyen terme est différencié selon les États membres pour prendre en compte la diversité des situations économiques (notamment la volatilité de lécart de production) et de finances publiques et les risques liés à la soutenabilité (en particulier le niveau de la dette et lévolution des dépenses futures liées au vieillissement). LOMT fixé par la France est défini à larticle 2 de la présente loi de programmation.

(357) Le solde structurel vise à séparer la partie du solde public qui dépend directement de la conjoncture de celle qui en est indépendante. Ainsi, le calcul du solde structurel repose sur la définition du cycle économique, et donc de lécart du PIB effectif au PIB potentiel, appelé écart de production. Chaque année, le solde public peut se décomposer en : (1) une composante conjoncturelle qui reflète donc limpact de la position dans le cycle sur les postes de recettes et de dépenses qui en sont affectés ; (2) des mesures ponctuelles et temporaires (« one-offs »), qui, parce quelles naffectent pas le déficit durablement, sont exclues de lévaluation du solde structurel (cf. annexe 5) ; et (3) de la composante structurelle (cf. encadré infra).

(358) Les évaluations du solde structurel et des efforts structurels nécessitent lestimation de l« activité potentielle » (ou PIB potentiel) de léconomie française : il sagit du niveau dactivité qui serait observée en labsence de tensions sur lutilisation des capacités de production, et qui correspond par conséquent à une croissance tendancielle qui nest pas sujette aux fluctuations du cycle économique. Elle est estimée à partir dune projection des gains tendanciels de productivité et de loffre potentielle de travail, cette dernière dépendant de la démographie, des taux dactivité et du chômage structurel. Le terme « croissance potentielle » désigne lévolution de lactivité potentielle.

(359) Lajustement structurel (défini comme la variation du solde structurel) nest cependant pas entièrement de nature discrétionnaire. Certains éléments échappent en effet au contrôle direct du Gouvernement et du Parlement comme les sur-réactions des recettes à lévolution du PIB ainsi que lévolution des recettes non fiscales (comme les dividendes). Dans le détail, lajustement structurel se décompose en un effort en recettes, un effort en dépense, une composante non discrétionnaire et la contribution de la clé en crédits dimpôt.

(360) Leffort en recettes est défini comme le montant des mesures nouvelles en prélèvements obligatoires (hors one-offs). La définition de leffort en recettes est inchangée par rapport à la précédente loi de programmation. Leffort en dépense est défini comme la contribution de lécart entre la croissance de la dépense publique réelle (hors crédits dimpôt, hors one-offs, hors effet de la conjoncture sur les dépenses chômage) et la croissance potentielle de léconomie. La définition de leffort en dépense est inchangée par rapport à la définition retenue dans la précédente loi de programmation. La composante non discrétionnaire, hors de contrôle du Gouvernement, est définie comme leffet du décalage observé entre les élasticités spontanées des recettes et les élasticités usuelles auquel sajoute lévolution des recettes hors prélèvements obligatoires. La définition est inchangée par rapport à la précédente loi de programmation. Les nouvelles conventions comptables du SEC 2010 (cf. annexe 3), conduisent à ajouter un terme supplémentaire pour traiter les crédits dimpôt. En effet, les crédits dimpôt, en comptabilité nationale, réduisent les prélèvements obligatoires du montant de leur impact sur les recettes fiscales (« budgétaire »), mais contribuent au solde public au niveau de leur créance (« droits constatés »). Dès lors, afin de maintenir inchangé leffort en recettes et sa cohérence avec le concept de taux de prélèvements obligatoires et de mesures nouvelles, ainsi que les autres composantes de lajustement structurel précitées, un terme supplémentaire apparaît dans cette décomposition : cest le terme de variation de lécart entre le coût budgétaire et le coût en comptabilité nationale des crédits dimpôt restituables et reportables.

(361) Outre cette nouvelle décomposition liée au passage au SEC 2010, lactuelle méthodologie de calcul du solde structurel ne diffère de celle utilisée pour la précédente LPFP que sur deux aspects développés ci-dessous. Pour le calcul du solde structurel et par suite du solde conjoncturel, une approche impôt par impôt est retenue, dans la mesure où la réaction des bases taxables à la conjoncture peut être très différente en fonction des impôts considérés : des élasticités estimées à lécart de production spécifiques pour lIS, lIR et la CSG, les cotisations sociales et les autres prélèvements obligatoires sont donc utilisées. Lencadré infra précise le calcul dans le détail. LOCDE a actualisé à lété 2014 les élasticités des prélèvements obligatoires[21] et la Commission européenne a annoncé quelle utiliserait ces nouvelles estimations dès cet automne. Les élasticités utilisées ont été révisées en conséquence pour reprendre celles de lOCDE et sont présentées dans le tableau suivant :

(362) Élasticités à lécart de production

 

Anciennes (2005)

Nouvelles (2014)

Impôt sur le revenu

1,18

1,86

CSG

0,825

1,86

Impôt sur les sociétés

1,59

2,76

Cotisations sociales

0,825

0,63

Autres prélèvements obligatoires (dont TVA)

1,00

1,00

Dépenses chômage

-3,30

-3,23

 

(363) Enfin, dans la précédente loi de programmation, il était tenu compte du retard dun an des recettes dIR et dIS par rapport à leur fait générateur. Ce retard visait à capter la spécificité de perception de ces deux impôts. Trois raisons conduisent à ne plus tenir compte de ces retards dans lévolution du solde. Dune part, il apparait que ces retards sont en pratique dun impact limité. Dautre part, cela permet de simplifier lanalyse du solde structurel et de lajustement structurel[22]. Enfin, cette approche sapparente à la méthodologie suivie par la Commission européenne.

(364) Encadré : Mode de calcul du solde structurel[23]

(365) Le solde structurel est le solde qui serait observé si le PIB était égal à son potentiel. Il correspond au solde public corrigé des effets du cycle économique et son calcul repose donc sur lécart entre le PIB effectif noté Y et le PIB potentiel noté Y*.

(366) Côté dépense, seules les dépenses de chômage sont supposées cycliques. Le reste des dépenses sont supposées être structurelles, soit parce quelles sont de nature discrétionnaire, soit parce que leur lien avec la conjoncture est difficile à mesurer. Côté recettes, on suppose que tous les prélèvements obligatoires (IR CSG, IS, cotisations sociales et les autres prélèvements obligatoires) dépendent de la conjoncture tandis que le reste des recettes (comme les dividendes versés à lÉtat) est supposé être indépendant à la position de léconomie dans le cycle.

(367) Pour chaque catégorie de prélèvements obligatoires R, la composante structurelle Rs peut sécrire en fonction de lélasticité conventionnelle q à lécart de production :

(368) Le total des recettes structurelles est donc obtenu comme la somme des recettes structurelles, calculées Rs (pour les quatre catégories de prélèvements obligatoires cycliques : IR et CSG, IS, cotisations sociales et autres prélèvements obligatoires), additionnée au reste des recettes.

(369) Les dépenses structurelles sobtiennent comme la différence entre les dépenses effectives et les dépenses structurelles liées au chômage, Dscho. Celles-ci sont déterminées de la même manière que pour les recettes structurelles, en fonction de lélasticité conventionnelle e des dépenses de chômage à lécart de production.

(370) La différence entre les dépenses structurelles et les recettes structurelles constitue le solde structurel Ss. Enfin, le ratio du solde structurel au PIB potentiel en valeur retient le déflateur du PIB.


(371) Annexe 5 : Périmètre des mesures exceptionnelles et temporaires
à exclure du solde structurel

(372) Afin de traiter des mesures exceptionnelles qui modifient de manière temporaire les soldes publics, le Pacte de stabilité et de croissance a introduit, dès sa révision de 2005, la notion de mesures exceptionnelles et temporaires qui nont pas dimpact pérenne sur le déficit public, les « one-offs ». Ce concept visait à faire face à la multiplication dévénements de très grande ampleur qui brouillaient fortement la lecture de léquilibre des finances publiques. Le solde structurel est ainsi défini comme le solde public corrigé des effets du cycle économique et de ces mesures.

(373) I.  Une définition générale difficile à déterminer

(374) Les finances publiques résultent dune multitude dévènements temporaires et exceptionnels. Il est donc malaisé de distinguer ce qui peut être considéré comme un élément one-off et ce qui relève du domaine de lordinaire.

(375) Par exemple, beaucoup dinvestissements publics sont par nature des dépenses « uniques » : la construction dune route, dune école ou dune ligne à grande vitesse. Pour autant, il ne serait pas envisageable dexclure les investissements du solde structurel dans la mesure où ils représentent chaque année un montant denviron 4 % du PIB.

(376) Cette problématique est plus générale en termes de finances publiques : les coûts des opérations extérieures (guerre, opération à létranger), les dépenses en cas de catastrophes naturelles, le déclenchement de garanties, peuvent représenter des montants importants, parfois temporaires, quil est difficile de caractériser.

(377) Face à la difficulté de la définition générale du concept, la Commission européenne a progressivement développé une liste théorique de one-offs potentiels, quelle ne suit pas systématiquement.

(378) Les textes européens ne contiennent pas de définition précise des one-offs : le pacte de stabilité et de croissance se contente de mentionner que les soultes, cest-à-dire les transferts dobligation de pension, en font partie. Cest le code de conduite du programme de stabilité qui essaie de préciser la notion, en la définissant comme des recettes ou dépenses ponctuelles « qui ne modifient pas la situation budgétaire des finances publiques à long terme ». Les exemples cités incluent notamment les dépenses exceptionnelles en cas de catastrophes naturelles ou dévénements exceptionnels (action militaire) et les soultes perçues lors de transferts dengagements de retraites.

(379) La Commission européenne admet explicitement la difficulté inhérente à la manipulation de ce concept. Dans une publication de 2006[24], elle souligne notamment quun one-off ne peut avoir quune influence temporaire sur le déficit, et ne doit pas être récurrent[25].

(380) La liste de la commission présente deux caractéristiques : elle est explicitement non exhaustive et non systématique. Il sagit seulement dune « liste indicative de catégories dopérations qui peuvent être considérées comme des mesures exceptionnelles et temporaires »[26]. À titre dillustration, des mesures qui sont pourtant citées dans la liste indicative de la commission nont pas été corrigées en one-offs :

(381)  les ventes dimmobilier nont jamais été traitées en one-offs par la commission dans le cas de la France ;

(382)  en 2012, la décision de budget rectificatif européen pour 2012, qui a dégradé ex post le solde public en 2012 (le paiement ayant été fait en 2013), na pas non plus été classé en one-off par la commission.

(383) En pratique, face à cette absence de définition juridiquement contraignante des one-offs à léchelon européen, la commission adopte donc une approche au cas par cas.

(384) II.  La doctrine proposée par le Gouvernement

(385) Répondant à la demande du Haut Conseil des finances publiques, le Gouvernement propose un ensemble de critères permettant de mieux appréhender la notion de one-offs. Trois ensembles de one-offs peuvent être dégagés.

(386) A.  Premier ensemble : les mesures one-offs systématiques. Elles doivent être définies au regard des cinq principes. En pratique, aucune mesure ne suit lensemble de ces principes en SEC 2010.

(387) (1) Lévénement concerné ne doit pas être récurrent

(388) Il convient de ne pas exclure systématiquement une catégorie particulière dévénements. Par exemple, les remises de dette aux États étrangers sont fréquentes en France, notamment dans le cadre du Club de Paris et de sa politique daide au développement. Exclure systématiquement de telles opérations viendrait biaiser la mesure du déficit. Une telle approche est également valable pour les dépenses liées aux catastrophes naturelles ou aux opérations extérieures. Des opérations qui relèvent de la gestion habituelle du patrimoine non financier de lÉtat (investissement public, cessions dimmeubles, gestion du patrimoine immatériel comme les fréquences hertziennes) nont pas non plus vocation à être systématiquement corrigées en one-offs. Seule une analyse au cas par cas permettrait de retirer celles dont lampleur brouille la lecture du déficit public.

(389) (2) Pour une année donnée, le nombre de one-offs doit être limité pour éviter de biaiser la mesure du déficit public

(390) Ce principe est un garde-fou face au grand nombre de « mesures exceptionnelles et temporaires » qui rythment lévolution dun solde budgétaire. Il permet déviter de traiter en one-offs un nombre important dévènements, ce qui aurait pour effet de concentrer lattention sur la classification en one-off plutôt que sur la trajectoire de finances publiques.

(391) (3) Lévénement concerné doit entraîner un impact budgétaire significatif

(392) Il convient ainsi de nenvisager que des facteurs qui peuvent potentiellement représenter un montant important.

(393) (4) Tout événement qui améliore le solde aujourdhui pour le dégrader systématiquement dans le futur doit être considéré comme un one-off

(394) Les évènements qui se qualifient spontanément pour un traitement en one-off sont en effet ceux qui correspondent à une recette importante qui se fait en contrepartie de dépenses futures : en SEC 95, cétait le cas des soultes liées à la reprise des obligations futures de paiement de retraite (les administrations récupèrent en une fois une compensation correspondant à la valeur actualisée des déséquilibres futurs). Néanmoins, depuis la publication des comptes en SEC 2010, les soultes naméliorent plus le déficit en une seule fois mais sur de nombreuses années.

(395) (5) Les mesures one-offs ne doivent pas concerner le mode de calcul de limpôt

(396) Le Gouvernement na pas repris lapproche de la Commission européenne, qui corrige certaines mesures nouvelles quand elle juge leur rendement non pérenne : cest par exemple le cas de recettes qui rapportent plus lannée de leur mise en place quen régime permanent.

(397) La ligne de partage peut en effet être difficile à déterminer lorsquil y a de nombreuses mesures nouvelles chaque année.

(398) En outre, un tel choix ne permet pas dassurer de manière simple et transparente un traitement homogène entre les différentes mesures nouvelles. Par exemple, une hausse dIS dont limpact est plus fort la première année du fait de la mécanique de limpôt peut être considérée par la commission comme exceptionnelle et temporaire. À linverse, une hausse progressive de cotisation sociale à mi-année (avec une montée en charge sur deux ans) est traitée par la commission de façon séquentielle.

(399) Au total, alors que seules les soultes étaient auparavant incluses dans la liste de mesures toujours considérées comme one-off, en SEC 2010 plus aucune mesure ne doit être considérée systématiquement comme telle.

(400) Ensemble 1 : Mesures systématiquement considérées comme one-offs :

(401) LPFP 2012-2017(SEC 95) : Soultes

(402) LPFP 2014-2017 (SEC 2010) : Aucune

(403) B.  Deuxième ensemble : dans les lois de programmation des finances publiques, les événements dont limpact budgétaire est substantiel et dont la temporalité est incertaine sont classés en one-offs

(404) Au moment de la programmation pluriannuelle, il convient de traiter de manière spécifique les éléments connus ex ante, dont lincertitude entourant les montants concernés ou les dates doccurrence ou dimputation est importante. Cette logique a prévalu dans le traitement en one-offs des contentieux fiscaux de série dont linstruction est en cours. Au moment de la précédente programmation, les montants concernés étaient importants et il existait une forte incertitude sur la temporalité et le montant de décaissement. Cette incertitude est toujours dactualité. Il a été choisi de maintenir ce traitement. Cette incertitude ne doit pas biaiser la mesure du solde structurel, ce qui est le cas puisque les montants sont déjà provisionnés dans la trajectoire initiale.

(405) Ensemble 2 : Évènements importants financièrement mais incertains en termes de temporalité, considérées comme one-offs en amont des lois de programmation :

(406) LPFP 2012-2017 : contentieux fiscaux de masse

(407) LPFP 2014-2017 : contentieux fiscaux de masse

(408) C.  Troisième ensemble : dans le cadre du contrôle ex post, des événements imprévus ayant un impact unique sur le solde public peuvent être traités en one-offs

(409) Le traitement des événements imprévus dans le cadre du contrôle ex post doit être apprécié au regard des règles organiques relatives au mécanisme de correction des écarts.

(410) Si, en cours de mise en œuvre de la programmation, des événements apparaissent qui navaient pu être anticipés ex ante et sont de taille très importante et quils ne modifient pas la trajectoire de moyen terme, il parait inutile de prendre des mesures pour corriger la déviation compte tenu de ce caractère temporaire. Du point de vue des règles organiques, il est pragmatique de le traiter en one-off pour éviter de déclencher inutilement le mécanisme de correction. Par exemple, le Gouvernement, comme la Commission européenne, a traité en one-off la recapitalisation de Dexia fin 2012.

(411) Les critères de taille et de non pérennité sont essentiels. Ainsi, bien quEurostat ait changé le traitement comptable du prélèvement sur recettes en faveur de lUnion européenne en fin dannée 2012, le Gouvernement na pas proposé de le traiter en oneoffs alors quil a augmenté le déficit 2012 (600 M€ en net). Même si leur caractère imprévisible pousserait à corriger les budgets rectificatifs en one-offs, le Gouvernement a fait le choix de ne pas le faire.

(412) Ensemble 3 : Évènements imprévus à intégrer en tant que one-offs ex post :

(413) LPFP 2012-2017 : Aucune définition ex ante. Seule la recapitalisation de Dexia est intervenue en tant que one-off ex post.

(414) LPFP 2014-2017 : Aucune information à ce stade. Exceptionnel et non anticipé par nature.


(415) Annexe 6 : Table de passage entre les dispositions de la loi organique
relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques
et le présent rapport annexé

(416)   

LOI ORGANIQUE
relatif à la programmation et à la gouvernance
des finances publiques (article 5) prévoit que le rapport annexé contienne les éléments suivants :

PARTIES CORRESPONDANTES
du rapport annexé

 Les hypothèses et les méthodes retenues pour établir la programmation ;

Ensemble du rapport, notamment partie I sur le contexte macroéconomique

 Pour chacun des exercices de la période de la programmation, les perspectives de recettes, de dépenses, de solde et dendettement des administrations publiques et de chacun de leurs sous-secteurs, exprimées selon les conventions de la comptabilité nationale ;

Parties II. et III. : la trajectoire des finances publiques et analyse par sous-secteurs

 Pour chacun des exercices de la période de la programmation, lestimation des dépenses dassurance vieillesse et lestimation des dépenses dallocations familiales ;

Partie III.C.2 : Dépenses dassurance vieillesse et dallocations familiales

 Pour chacun des exercices de la période de la program–mation, les perspectives de recettes, de dépenses et de solde des régimes complémentaires de retraite et de lassurance chômage, exprimées selon les conventions de la comptabilité nationale ;

Partie III.C.3 :
Dépenses des régimes complémentaires de retraite et de lassurance chômage

 Les mesures de nature à garantir le respect de la programmation ;

Partie III :
La trajectoire des finances publiques par sous-secteur

 Toute autre information utile au contrôle du respect des plafonds et objectifs mentionnés aux 1° et 2° de larticle 2, notamment les principes permettant de comparer les montants que la loi de programmation des finances publiques prévoit avec les montants figurant dans les lois de finances de lannée et les lois de financement de la sécurité sociale de lannée ;

Partie III : La trajectoire des finances publiques par sous-secteur), notamment III.A
partie « Passage LPFP- PLF »
et III.C partie « Passage LPFP – PLFSS

 Les projections de finances publiques à politiques inchangées, au sens de la directive 2011/85/UE du Conseil, du 8 novembre 2011, sur les exigences applicables aux cadres budgétaires des États membres, et la description des politiques envisagées pour réaliser lobjectif à moyen terme au regard de ces projections ;

Partie II.A.2

 Le montant et la date déchéance des engagements financiers significatifs de lÉtat en cours nayant pas dimplication immédiate sur le solde structurel ;

Partie III.A

 Les modalités de calcul de leffort structurel mentionné à larticle 1er, la répartition de cet effort entre chacun des sous-secteurs des administrations publiques et les éléments permettant détablir la correspondance entre la notion deffort structurel et celle de solde structurel ;

Partie II.A.3 :
Évolution du solde structurel et de leffort structurel des administrations publiques et III.

10° Les hypothèses de produit intérieur brut potentiel retenues pour la programmation des finances publiques. Le rapport présente et justifie les différences éventuelles par rapport aux estimations de la Commission européenne ;

Partie I.C : Les hypothèses de produit intérieur brut potentiel et la justification des écarts par rapport aux estimations de la Commission européenne

11° Les hypothèses ayant permis lestimation des effets de la conjoncture sur les dépenses et les recettes publiques, et notamment les hypothèses délasticité à la conjoncture des différentes catégories de prélèvements obligatoires et des dépenses dindemnisation du chômage. Le rapport présente et justifie les différences éventuelles par rapport aux estimations de la Commission européenne ;

Partie II.A.3 :
Évolution du solde structurel et de leffort structurel des administrations publiques

12° Les modalités de calcul du solde structurel annuel mentionné à larticle 1er.

Partie II.A.1 :
Évolution du solde structurel et de leffort structurel des administrations publiques

Ce rapport présente également la situation de la France au regard des objectifs stratégiques européens.

Partie II.A.5 :
Le cadre européen

 

 


[1] Plus précisément, la semi-élasticité à l’écart de production.

[2] Ainsi, le solde conjoncturel était auparavant affecté non seulement par l’écart de production contemporain mais également par les effets retards de la conjoncture (écart de production passé).

[3] Voir le document de travail de la direction générale du Trésor « Solde structurel et effort structurel : vers une décomposition par sous-secteur des administrations publiques », décembre 2009.

[4] Les autres flux de créances sont supposés nuls de manière conventionnelle à partir de 2016, hormis ceux relatifs à la Caisse nationale des autoroutes.

[5] Eurostat a en effet décidé que les montants prêtés par le FESF devaient être rattachés directement à la dette des États apportant des garanties, au prorata de celles-ci (ce qui correspond à la clé BCE hors Grèce, Irlande et Portugal).

[6] Le calcul de l’effort bottom-up repose sur une composante en dépense et une composante en recettes. La composante en recettes est constituée des mesures nouvelles en prélèvements obligatoires, la composante en dépense s’obtient comme l’écart entre la variation de la dépense en valeur en niveau (hors intérêts, mesures exceptionnelles et temporaires et composante conjoncturelle de chômage) dans un scénario de référence fixé lors de la recommandation et la variation de la dépense en valeur en niveau observée lors de l’évaluation.

[7] Source : Observatoire des finances locales (OFL).

[8] Revenu de solidarité active (RSA)-activité et prime pour lemploi (PPE).

[9] Établissement national des invalides de la marine

[10] Régime de retraite de la société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes

[11] Caisse autonome nationale de sécurité sociale des mines

[12] La décomposition de ce montant est précisée dans lencadré.

[13] Les recettes dEDF au titre de cette contribution, ainsi que les dépenses afférentes, sont intégrées dans le champ des ODAC.

[14] « La fiscalité affectée : constats, enjeux et réformes », Conseil des prélèvements obligatoires, juillet 2013.

[15] Voir la note de l’Insee du 15 mai 2014 « Les comptes nationaux passent en base 2010 » : http://www.insee.fr/fr/indicateurs/cnat_annu/base_2010/méethodologie/comptes-nationaux-base-2010.pdf

[16] Selon l’INSEE, « le Système européen de comptes 2010 distingue deux sortes de crédits d’impôts : les crédits restituables et non-restituables. Un crédit d’impôt est dit “restituable” si le contribuable peut obtenir un remboursement de l’État lorsque l’avantage fiscal excède le montant d’impôt dû. Par exemple, la prime pour l’emploi est un crédit d’impôt restituable car même des ménages peu ou pas imposables peuvent en bénéficier sous la forme d’un versement de l’État. A contrario, la réduction d’impôt obtenue pour les dons aux œuvres est “non-restituable”, puisqu’elle ne peut pas excéder l’impôt dû et ne donne donc lieu à aucun remboursement. »

[17] Selon la nature du crédit d’impôt, le reclassement a lieu en subvention, en prestation sociale ou en aide à l’investissement.

[18] Montants versés par une entité au titre d’une contribution ponctuelle, valant solde de tout compte, à la future dépense de pension de ses employés.

[19] Les transferts reçus sont les suivants : i) Régime de retraite de France-Télécom transféré à l’État en 1997, pour 37,5 Md de Francs ; ii) Industries électriques et gazières (IEG) transféré à la CNAV en 2005, pour une soulte de 3,1 Md€ payée immédiatement, plus le paiement pendant 20 ans de la contribution tarifaire d’acheminement (CTA) ; iii) Régime de retraite de La Poste transféré à l’État en 2006, pour 2 Md€.

[20] Les quatre départements et régions d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) font partie des collectivités territoriales résidant sur le territoire économique, et donc du sous-secteur APUL. Les collectivités d’outre-mer (Wallis et Futuna, SaintPierreetMiquelon) et les pays d’outre-mer (Polynésie et Nouvelle-Calédonie) sont en revanche classés dans le « Reste du Monde », en dehors des administrations publiques françaises.

[21] Plus précisément, la semi-élasticité à l’écart de production.

[22] Ainsi, le solde conjoncturel était auparavant affecté non seulement par l’écart de production contemporain mais également par les effets retards de la conjoncture (écart de production passé).

[23] Voir le document de travail de la DG Trésor (décembre 2009) intitulé « Solde structurel et effort structurel : vers une décomposition par sous-secteur des administrations publiques » par T. GUYON et S. SORBE.

[24] Cf. Public finances in EMU 2006.

[25] Par exemple, bien que chaque projet d’investissement soit unique, les investissements sont vus comme un continuum de décisions du même type, et ne seront considérés comme one-offs que si exceptionnellement, ils concernent des montants importants.

[26] « an indicative list of types of operations that could be considered as one-off and temporary measures ».