budget et réforme de l'État : services extérieurs
Question de :
M. Armand Jung
Bas-Rhin (1re circonscription) - Socialiste
M. Armand Jung appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le projet de réforme des services déconcentrés de la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI). Un nouveau schéma d'organisation des services locaux, qui engage la douane à long terme, est actuellement en cours d'élaboration. Ce projet de réorganisation, contrairement aux précédents, ne serait pas motivé par un élargissement de l'Union européenne, et semblerait davantage généré par des options de restrictions budgétaires que par la modernisation des services de l'État. Le projet de démantèlement géographique des services douaniers, qui prévoirait de supprimer la quasi-totalité des 250 postes comptables et 50 % des bureaux de douane, tous services de proximité, risquerait de remettre en cause l'efficacité de la douane. Ces bureaux de douane permettant aux PME-PMI d'accéder au commerce international ont en charge la gestion de réglementations nécessitant des services publics de proximité : viticulture, transporteurs, répartition de la TIPP... Il semble difficilement envisageable de demander à ces usagers de la douane de s'adresser, à l'avenir, à des services distants de plusieurs centaines de kilomètres et de mettre ainsi fin à tout contact de proximité. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui donner davantage d'informations sur ce projet de réorganisation des services déconcentrés de la DGDDI et de lui indiquer combien de suppressions de postes il engendrera réellement.
Réponse publiée le 26 décembre 2006
Depuis plusieurs années, la direction générale des Douanes et droits indirects s'est engagée dans une importante démarche de modernisation afin de renforcer son efficacité, d'améliorer la qualité du service rendu à l'usager et de développer sa capacité de lutte contre les grandes fraudes, en préservant une présence adaptée de ses services sur l'ensemble du territoire. Amorcé en 2002, ce processus, qui participe de la réforme de l'Etat, a concerné tous' les secteurs d'activité de la douane : contributions indirectes, surveillance terrestre et maritime, renseignement et' administration générale. La réforme du dédouanement vient parachever ce mouvement. Chaque réorganisation importante initiée au sein du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie est menée selon une méthodologie éprouvée : tout d'abord, une consultation de l'ensemble des acteurs concernés, très souvent suivie d'une expérimentation puis d'une évaluation, et enfin seulement, d'une généralisation, si les résultats sont concluants. Depuis plus d'un an, une réflexion a été engagée avec les agents et les principaux opérateurs économiques et fédérations professionnelles concernés afin d'envisager les adaptations à apporter au dédouanement français, placé de fait dans une situation de concurrence avec ses homologues européens et contraint de prendre en compte la dématérialisation des formalités prônée par la Commission. La situation n'est en effet pas favorable pour la France : un audit mené récemment sur le traitement douanier des grands opérateurs du commerce international (dont les conclusions sont consultables sur le site internet www.performance-publique.gouv.fr) montre une augmentation du dédouanement à l'étranger pour des produits destinés à la France. Dans ces conditions, la reconquête de ces flux est un impératif stratégique pour promouvoir l'attractivité des plates-formes portuaires et aéroportuaires françaises et permettre ainsi d'y maintenir et développer des activités logistiques en France, sources importantes d'emplois. Ce diagnostic posé, la réflexion se prolonge par l'ouverture d'une phase d'expérimentation menée dans plusieurs régions représentatives de ce secteur d'activité. La direction régionale des douanes et droits indirects dont relève le Bas-Rhin n'est pas concernée par cette expérimentation et poursuivra donc son activité dans un cadre organisationnel inchangé. Un premier bilan des expérimentations sera établi à l'automne 2007, en concertation avec les organisations syndicales. Les modalités de généralisation de la réforme seront alors examinées et des ajustements pourront être réalisés en fonction des résultats observés. Cette réforme n'a pas pour objectif de supprimer des postes. Pour autant, la douane participe, comme toutes les autres administrations financières, à l'effort d'amélioration de la productivité qui se traduit dans le contrat pluriannuel de performance souscrit pour la période 2006-2008 par le non-remplacement de 638 départs à la retraite. Dans ce cadre, chaque direction, expérimentatrice ou non, participera proportionnellement à l'effort collectif en fonction de l'évolution de sa charge de travail.
Auteur : M. Armand Jung
Type de question : Question écrite
Rubrique : Ministères et secrétariats d'état
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 26 septembre 2006
Réponse publiée le 26 décembre 2006