Question écrite n° 4556 :
libération conditionnelle

12e Législature

Question de : M. Thierry Mariani
Vaucluse (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Thierry Mariani demande à M. le garde des sceaux, ministre de la justice, de bien vouloir lui indiquer d'une part, le nombre de détenus ayant bénéficié d'une libération conditionnelle ces dix dernières années, et d'autre part le nombre de libertés conditionnelles révoquées, pendant cette même période.

Réponse publiée le 16 décembre 2002

Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que, entre 1993 et la fin du premier semestre 2002, 53 327 détenus ont fait l'objet d'une libération conditionnelle. Dans près de 90 % des cas, le quantum de la peine initiale prononcée était inférieur ou égal à cinq ans. L'analyse des données statistiques indique une stabilité du nombre des admissions pour chaque année avec une fourchette allant de 5 204 à 6 374 mesures, soit une médiane qui s'établit à 5 637 mesures. Si en 2001, première année d'application de la juridictionnalisation du prononcé des mesures d'aménagement de peine, on constate une augmentation globale de 5 % par rapport à 2000, les premiers mois de 2002 ne confirment pas cette tendance. L'augmentation des libérations conditionnelles de l'année 2001 a surtout concerné les condamnés à des peines de plus de cinq ans, c'est-à-dire ceux qui semblaient, ces dernières années, de moins en moins éligibles à ces aménagements. Cette tendance pourrait donc correspondre à un simple rattrapage ponctuel. Pour la même période, 4 006 révocations ont été prononcées, soit 7,5 % de l'ensemble. Des variations sensibles peuvent apparaître certaines années comme en 1993 (les révocations correspondent à 5 % des mesures prononcées) ou 1999 (les révocations correspondent à 10 % des mesures prononcées) sans que l'on puisse expliquer ces évolutions, qui sont peu significatives, notamment du fait de la faiblesse des effectifs concernés. D'une manière générale, il faut constater que le taux moyen de révocation concernant les mesures de libérations conditionnelles prises par les juges de l'application des peines est de 7,1 %. Il est tout juste supérieur, soit 7,5 % pour les mesures décidées, jusqu'en 1990, par le garde des sceaux, qui avait compétence pour statuer sur l'aménagement des longues peines. Cette donnée n'est pas disponible pour les deux dernières années.

ADMISSIONS LC RÉVOCATIONS LC
ANNÉES JAP
GDS/JRLC

(1)
Total JAP
GDS/JRLC

(1)
Total
1993 5 469 276 5 745 267 42 309
1994 5 554 259 5 813 455 22 477
1995 5 293 199 5 491 445 15 460
1996 6 125 249 6 374 525 14 539
1997 5 034 170 5 204 471 7 478
1998 5 098 224 5 322 471 13 484
1999 5 217 155 5 371 538 10 548
2000 5 361 206 5 567 331 8 339
2001 5 680 167 5 847 268 Nd 268
1er semestre 2002 2 510 83 2 593 104 Nd 104
Total 51 341 1 988 53 327 3 875 131 4 006
(1) Il s'agit des mesures de libérations conditionnelles prises par le garde des sceaux jusqu'en 2000 et par la juridiction régionale de la libération conditionnelle à partir de 2001.

Données clés

Auteur : M. Thierry Mariani

Type de question : Question écrite

Rubrique : Droit pénal

Ministère interrogé : justice

Ministère répondant : justice

Dates :
Question publiée le 14 octobre 2002
Réponse publiée le 16 décembre 2002

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