Réponse publiée le 10 octobre 2006

Le risque d'émergence de foyers d'infection par le virus influenza aviaire H5N1 est pris très au sérieux dans notre pays qui, avec 1385 élevages avicoles (dont 476 000 volailles en liberté), représente à lui seul 18 % du potentiel européen. Tous les services de l'État ayant compétence en ce domaine ont été mobilisés sous l'autorité du Pr Didier Houssin, délégué interministériel pour la lutte contre la grippe aviaire, dans le cadre d'actions préventives destinées à enrayer une éventuelle épidémie. La protection physique par l'usage de masques individuels a été jugée comme le moyen de prévention le plus efficace et des mesures ont été prises pour en doter les personnels d'intervention et l'ensemble des établissements destinés à accueillir le public. Dès le 12 janvier 2006, près de cinquante millions de masques FFP2 avaient été distribués aux 272 établissements désignés par le ministère de la santé. Actuellement, ce chiffre a été plus que doublé, ce qui se traduit par des réserves importantes dans les établissements de santé. S'agissant des établissements universitaires, dix-sept millions de masques FFP2 ont été commandés. Des ateliers de production ont été installés par les fabricants dans le Nord, en Bretagne, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes, pour répondre à cette demande en forte croissance. Les masques de filtration FFP2 actuellement disponibles répondent aux normes EN149 de l'Union européenne. Ce sont des masques à usage unique, efficaces pour des particules comprises entre 0,01 et 1 micron avec un taux de 92 %. Ces masques n'offrent donc pas une protection totale et doivent être remplacés périodiquement, notamment dans le cas où la respiration deviendrait difficile du fait d'un colmatage. Des recherches visant à l'amélioration des équipements de protection face aux risques pour la santé en milieu professionnel sont aujourd'hui conduites par plusieurs organismes, en particulier l'INERIS, en relation avec l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale et au travail. Ces programmes technologiques sont généralement réalisés en collaboration avec le secteur industriel et peuvent éventuellement être financés dans le cadre des programmes partenariaux soutenus par l'Agence nationale de la recherche (programme Eco technologies et développement durable [PRECODD] ou programme Santé environnement pour les aspects plus fondamentaux).