fête nationale du 14 Juillet
Question de :
M. Philippe Meunier
Rhône (13e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 17 juillet 2013
DÉFILÉ DU 14 JUILLET
M. le président. La parole est à M. Philippe Meunier, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Philippe Meunier. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. « Fier que la chaise à mon nom reste vide au défilé de bottes des Champs-Élysées » : tels sont les propos exprimés dimanche matin par Xavier Cantat, militant actif des Verts et invité à la tribune officielle en tant que compagnon du ministre du logement Cécile Duflot. Ces propos ne sont pas acceptables.
Plusieurs députés du groupe UMP . C'est scandaleux !
M. Philippe Meunier. Monsieur le Premier ministre, vous êtes responsable de la défense nationale, votre Gouvernement dispose de la force armée et le Président de la République est le chef des armées. Il serait donc important, à l'avenir, d'inviter à la tribune officielle des personnalités qui ont la décence de respecter l'engagement de nos hommes, notamment au Mali et sur l'ensemble des théâtres d'opération extérieures au péril de leur vie. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) En 2011, déjà, Eva Joly avait clairement exprimé son désir d'abolir la fête du 14 juillet, reflet selon elle d'une « nostalgie guerrière nauséabonde ».
Nucléaire, gaz de schiste, forces armées, métropoles : les Français ont bien compris que vous n'êtes d'accord sur rien, sauf lorsqu'il s'agit de vous faire élire. Tout cela pourrait éventuellement être risible s'il ne s'agissait pas de la France et du respect dû à nos soldats au service de la République.
M. Alexis Bachelay. Minable !
M. Philippe Meunier. Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous, avec le Président de la République, remettre un peu de cohérence dans cette majorité qui n'en est plus une ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, monsieur le député Meunier, tous les membres du Gouvernement, sauf obligation internationale, étaient présents à la cérémonie et au défilé du 14 juillet. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Claude Goasguen. Encore heureux !
M. le président. Écoutez la réponse, mes chers collègues !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Je dois dire, monsieur le député, que vous ne faites pas honneur à la France par vos propos particulièrement minables et polémiques. (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP. – Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. S'il vous plaît, écoutez le Premier ministre ! Retrouvez votre calme, mes chers collègues !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Je ne commenterai pas davantage vos propos. Tous ceux qui étaient là et les millions de Français qui ont suivi à la télévision publique, pendant cinq heures, les manifestations du 14 juillet ont vu que ce qui nous rassemblait, au-dessus des polémiques et des mesquineries, c'étaient les valeurs de la France, les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et sur plusieurs bancs du groupe écologiste. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Lorsque les soldats de l'armée malienne ont défilé devant nous et devant le président par intérim Traoré (Exclamations prolongées sur les bancs du groupe UMP),…
M. Christophe Guilloteau. Mais cela n'a rien à voir !
M. le président. S'il vous plaît, écoutez la réponse !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. …nous étions fiers de nos armées et de nos soldats qui ont mené, au nom de la France, au nom de la liberté, contre le terrorisme, un combat exemplaire. Nous étions fiers que défilent aux côtés des soldats français les soldats d'Afrique et de l'armée malienne. Voilà ce que j'aurais aimé entendre, mais vous n'en avez rien dit ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et sur plusieurs bancs du groupe écologiste. – Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Alain Marty. Ce n'est pas la question !
M. Laurent Furst. Quelle tristesse !
M. le président. Mes chers collègues, cela ne sert à rien de crier !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Vous n'avez que la polémique à l'esprit. Mais moi, j'ai la France au coeur et à l'esprit, et rien d'autre, monsieur le député ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Oui, je crois que ce jour-là, les Français étaient fiers de dire : « Vive la République et vive la France ! ». (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, RRDP et sur plusieurs bancs du groupe écologiste. – Plusieurs députés du groupe SRC se lèvent. – Huées sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Philippe Meunier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Cérémonies publiques et fêtes légales
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 17 juillet 2013