N° 2615
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUINZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 22 janvier 2020
RAPPORT D’INFORMATION
DÉPOSÉ
en application de l’article 146-3, alinéa 6, du Règlement
PAR le comitÉ d’Évaluation et de contrÔle des politiques publiques
sur l’évaluation des coûts et bénéfices de l’immigration
en matière économique et sociale
ET PRÉSENTÉ PAR
Mme Stéphanie DO et M. Pierre‑Henri Dumont
Députés
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SOMMAIRE
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Pages
I. AMÉLIORER LE TRAITEMENT STATISTIQUE DE L’IMMIGRATION
A. LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION IMMIGRÉE EN FRANCE
b. Immigrés et descendants d’immigrés
c. Une croissance des flux modérée en comparaison internationale
2. Une concentration territoriale dans l’habitat urbain populaire
3. Des origines encore marquées par l’histoire
4. Une proportion importante d’immigrés non qualifiés
B. LE RÉGIME JURIDIQUE ENCADRANT LA RECHERCHE NE DOIT PAS CONSTITUER UN OBSTACLE À LA CONNAISSANCE
1. Un essor significatif des données depuis les années 1990‑2000
b. Un essor des enquêtes sur les descendants d’immigrés à l’exception notable du recensement
c. … et autoriser leur intégration dans les fichiers des usagers du service public
C. AMÉLIORER LES MESURES DES FLUX MIGRATOIRES ET DE L’IMMIGRATION IRRÉGULIÈRE
1. La connaissance inégale des flux d’entrée et de sortie
a. Améliorer la lisibilité des différentes mesures de flux d’entrée
ii. La mesure de l’INSEE à partir du recensement rénové : les entrées déclarées
iii. La mesure de l’OCDE : les entrées permanentes hors migrations temporaires
iv. Les écarts de flux d’entrée mesurés à partir du recensement et de l’AGDREF sont‑ils cohérents ?
b. Consolider la mesure des flux de sortie
b. Les autres moyens d’approche fournissent des données fragmentaires
II. MIEUX MESURER L’IMPACT DE L’IMMIGRATION SUR L’EMPLOI, LA CROISSANCE ET LES FINANCES PUBLIQUES
A. L’IMPACT SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL
B. L’IMPACT SUR LA CROISSANCE ET LA COMPÉTITIVITÉ
C. L’IMPACT DE L’IMMIGRATION SUR LES FINANCES PUBLIQUES
1. Un impact légèrement négatif selon les rares études disponibles
a. Des choix méthodologiques qui déterminent en partie les résultats
b. Certaines dépenses en hausse tendancielle ne sont pas prises en compte
2. La direction du budget dispose d’une vision incomplète des coûts induits par l’immigration
a. Une compétence réduite au budget de l’État
b. Une approche transversale qui présente des approximations et des incohérences
III. INSTITUER UN VÉRITABLE PILOTAGE DE L’IMMIGRATION PROFESSIONNELLE
A. MIEUX RÉPONDRE AUX BESOINS DU MARCHÉ DU TRAVAIL
1. La liste des métiers en tension : un système obsolète
2. Mieux identifier les compétences dont notre économie a besoin
3. Réformer le processus décisionnel
B. RÉFORMER PROFONDÉMENT LA PROCÉDURE ENCADRANT L’IMMIGRATION DE TRAVAIL
1. Recruter un travailleur immigré : un parcours complexe et aléatoire
2. Mettre en place un dispositif réactif, transparent et harmonisé sur l’ensemble du territoire
C. RENDRE LA FRANCE PLUS ATTRACTIVE POUR LES PLUS QUALIFIÉS
2. Renforcer la promotion du « passeport talent » auprès des employeurs et à l’étranger
a. Le « passeport talent » : un dispositif lisible et compétitif…
b. …dont il faut augmenter la visibilité
3. Faciliter l’emploi des étudiants étrangers dans les filières porteuses
a. Maintenir l’attractivité de la France auprès des étudiants étrangers
b. Simplifier la procédure d’accès à l’emploi après les études en France
c. Renforcer les dispositifs d’orientation des étudiants étrangers dans les établissements
D. LA QUESTION DES QUOTAS OU OBJECTIFS QUANTITATIFS ET DE L’IMMIGRATION À POINTS
1. Les différents modèles internationaux
2. L’adaptation des « quotas » ou objectifs quantitatifs au système français
IV. AMÉLIORER L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES IMMIGRÉS
1. Promouvoir l’activité professionnelle des femmes immigrées
a. Renforcer les dispositifs ciblant les femmes immigrées ayant une faible maîtrise du français…
b. … mais aussi protéger les femmes immigrées sur le marché du travail
2. Combler le retard en matière de formation, de reconnaissance et d’évaluation des compétences
3. Lutter contre les discriminations dans le parcours professionnel
B. POURSUIVRE LES EFFORTS ENGAGÉS DANS LE CADRE DU CONTRAT D’INTÉGRATION REPUBLICAINE
a. Le parcours actuel d’orientation et d’insertion professionnelle : du CIR à Pôle emploi
3. Élargir la mission d’information et d’orientation de l’OFII au‑delà de Pôle emploi
C. VALORISER LES DISPOSITIFS VERS L’EMPLOI AU-DELÀ DU CONTRAT D’INTÉGRATION RÉPUBLICAINE
1. Les programmes innovants à destination des réfugiés : l’exemple du programme « HOPE »
2. Renforcer les actions pour les primo‑arrivants au niveau local
3. Vers un parcours d’insertion fluide et sans rupture
ANNEXE : PERSONNES ENTENDUES PAR LES RAPPORTEURS
CONTRIBUTION DE FRANCE STRATÉGIE
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Proposition n° 1 : intégrer une question sur l’origine (lieu de naissance et nationalité) des parents dans le questionnaire du recensement.
Proposition n° 2 : renouveler les enquêtes statistiques nécessitant des dérogations, et les inscrire dans une programmation de long terme.
Proposition n° 3 : autoriser les grands services publics (CNAM, CAF, Pôle emploi…) à enrichir leurs données de gestion par des données objectives sur la nationalité et le lieu de naissance afin de mesurer l’accès effectif des étrangers à leurs prestations.
Proposition n° 4 : publier chaque année un document synthétique détaillant les écarts entre les flux d’entrée mesurés par le ministère de l’intérieur, l’INSEE et l’OCDE.
Proposition n° 5 : instituer une procédure rigoureuse d’enregistrement des demandes d’admission exceptionnelle au séjour.
Proposition n° 6 : renouveler plus fréquemment les études scientifiques consacrées à la mesure de l’impact financier de l’immigration.
Proposition n° 7 : recenser les dépenses assumées par les collectivités territoriales au titre de l’accompagnement social de l’immigration.
Proposition n° 8 : améliorer la fiabilité technique du document de politique transversale annexé au projet de loi de finances censé récapituler les dépenses de l’État au titre de la politique de l’immigration et de l’intégration.
Proposition n° 9 : établir un recensement des métiers en tension et prévoir son actualisation annuelle, après avis d’une instance d’experts indépendants placée auprès du ministre de l’intérieur, sur le modèle du Migration Advisory Committee britannique.
Proposition n° 10 : organiser un débat annuel au Parlement sur les objectifs de recrutement de travailleurs étrangers sur la base du rapport d’une instance d’experts indépendants.
Proposition n° 11 : réformer la procédure d’autorisation de recrutement des travailleurs étrangers :
– supprimer la vérification de l’adéquation du poste aux compétences ;
– dématérialiser la procédure et raccourcir les délais de traitement ;
– harmoniser la doctrine d’instruction des dossiers sur l’ensemble du territoire.
Proposition n° 12 : lancer des campagnes d’information pour promouvoir le « passeport talent » auprès des employeurs et des principaux pays d’origine.
Proposition n° 13 : promouvoir l’accessibilité des immigrés ayant une faible maîtrise du français, en particulier des femmes, à des cours de langue en adaptant l’offre aux besoins (ateliers sociolinguistiques, cours de français langue étrangère, cours à visée professionnelle…).
Proposition n° 14 : développer les programmes consacrés à l’insertion professionnelle des femmes immigrées en offrant des possibilités de travail plus nombreuses et plus diversifiées.
Proposition n° 15 : mettre en place un réseau d’information et un accompagnement dédié aux étrangers vers des dispositifs de reconnaissance de leurs qualifications et de leur expérience.
Proposition n° 16 : étendre aux ressortissants de pays tiers les mesures prises pour faciliter l’accès aux professions réglementées des ressortissants européens.
Proposition n° 17 : adapter les savoir‑faire et l’offre de services de droit commun de Pôle emploi aux besoins spécifiques des étrangers primo‑arrivants.
Proposition n° 18 : augmenter la proportion de signataires du CIR orientés vers des dispositifs autres que Pôle emploi.
Proposition n° 19 : renforcer la formation des auditeurs de l’OFII sur les dispositifs et acteurs de l’insertion professionnelle afin d’optimiser leur mission d’orientation des primo‑arrivants.
Proposition n° 20 : favoriser l’émergence de dispositifs d’insertion professionnelle ciblant différents publics de primo‑arrivants, inspirés de certains programmes conçus en faveur des réfugiés.
Proposition n° 21 : renforcer la cohérence des parcours d’insertion professionnelle des immigrés en améliorant la mise en réseau des acteurs ainsi que la communication sur les dispositifs d’accompagnement existants.
Proposition n° 22 : étendre l’accessibilité de certains programmes dédiés aux étrangers primo‑arrivants aux immigrés présents sur le territoire depuis plus de cinq ans.