N° 2434

______

ASSEMBLÉE   NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

SEIZIÈME LÉGISLATURE

 

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 3 avril 2024

RAPPORT D’INFORMATION

DÉPOSÉ

en application de l’article 146-3, alinéa 6, du Règlement

PAR le comitÉ d’Évaluation et de contrÔle des politiques publiques

 

sur l’évaluation des politiques publiques
en faveur de la mobilité sociale des jeunes

ET PRÉSENTÉ PAR

Mmes Louise Morel et CÉcile Untermaier

Députées

——


 


SOMMAIRE

___

Pages

PROPOSITIONS DES RAPPORTEURES

SYNTHÈSE

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE : UN ÉTAT DES LIEUX DE LA MOBILITÉ SOCIALE DES JEUNES

I. UNE CERTAINE STAGNATION DEPUIS UNE VINGTAINE D’ANNÉES

A. LA MOBILITÉ SOCIALE SUR LA LONGUE DURÉE

B. MAIS L’ASCENSEUR SOCIAL S’EST ENRAYÉ

1. Cinquante ans de mobilité ou de stabilité sociale ?

2. Une trajectoire professionnelle loin d’être toujours ascendante

3. La mobilité sociale mesurée à l’aune des revenus : des constats comparables

4. Les signes d’une panne internationale de l’ascenseur social

C. LA QUESTION MAJEURE DE LA PRÉCARISATION DE LA JEUNESSE

II. DES INÉGALITÉS PERSISTANTES QUI DÉTERMINENT L’AVENIR DES JEUNES

A. LE POIDS DE L’ORIGINE SOCIALE DANS LE PARCOURS SCOLAIRE

1. Des trajectoires scolaires qui doivent peu au hasard

2. Jusque dans l’enseignement supérieur

B. LA MARQUE DE LA REPRODUCTION SOCIALE DANS L’INSERTION PROFESSIONNELLE

1. Une entrée dans la vie active socialement marquée

2. Des mobilités néanmoins diverses

C. LES DISPARITÉS TERRITORIALES

DEUXIÈME PARTIE : L’INTROUVABLE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA MOBILITÉ SOCIALE DES JEUNES

I. LA JEUNESSE COMME PRIORITÉ POLITIQUE

A. LA MOBILITÉ SOCIALE DES JEUNES, AU CŒUR DU PACTE RÉPUBLICAIN

B. UNE PRÉOCCUPATION CONSTANTE

1. Le Livre blanc de la commission Charvet

2. Le Livre vert du haut-commissariat à la jeunesse

C. DE PLAN D’ACTION EN PLAN D’ACTION

1. « Agir pour la jeunesse »

2. « Priorité jeunesse »

3. « 1 jeune 1 solution », un coup d’accélérateur au secours de la jeunesse

4. Le Conseil national de la refondation

II. UNE ACTION PUBLIQUE EN MANQUE DE COHÉRENCE ET D’EFFICACITÉ

A. DES DISPOSITIFS MULTIPLES ET DES MOYENS CONSÉQUENTS

1. Les observations récurrentes du CEC

2. Le décompte de France Stratégie

3. Des moyens conséquents

B. DES DISPOSITIFS À DÉFAUT D’UNE POLITIQUE

1. La problématique de la multiplicité des dispositifs

2. Les effets délétères de la dispersion

a. Une moindre efficacité

b. Des effets contreproductifs

3. Des mesures malgré tout utiles

4. Des changements qui tardent souvent à s’imposer

5. Des occasions manquées

III. DES ACTEURS EN MANQUE DE COORDINATION

A. ÉVANESCENCE DE L’INTERMINISTÉRIALITÉ

1. Un impératif non discuté

2. Pourtant aujourd’hui oublié

a. Les recommandations sans effet de la Cour des comptes

b. La faiblesse institutionnelle de la coordination

B. SUR LE TERRAIN, LE CHEF-DE-FILÂT CONFIÉ AUX RÉGIONS PEINE À PRENDRE SON ESSOR

1. Le dispositif en vigueur

2. Une architecture complexe

3. Des pratiques très variables

4. Les constats de vos rapporteures

a. Ce qu’en disent les collectivités territoriales

i. L’exemple de la Bretagne

ii. La région Grand-Est

b. Et leurs partenaires

TROISIÈME PARTIE : FOCUS SUR LES DISPOSITIFS EN FAVEUR DE L’ÉDUCATION ET DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE

I. LA MIXITÉ SOCIALE ET SCOLAIRE DE MOINS EN MOINS UNE RÉALITÉ

A. PROBLÉMATIQUES DE LA MIXITÉ

1. Nécessité de la mixité

2. La mixité sociale dans le système scolaire français

a. L’enquête du CNESCO

b. Les conclusions identiques du CEC

B. UNE ACTION PUBLIQUE INSUFFISANTE ET EN MANQUE DE COHÉRENCE

1. L’action du ministère de l’éducation nationale

a. Une priorité continûment affichée

b. Les moyens consacrés à la mixité

c. Des mesures intéressantes mais insuffisantes

2. Le point sur les expérimentations en cours

a. Les secteurs multi-collèges

b. Un regard sur le contexte parisien

C. LA QUESTION CENTRALE DE L’ENSEIGNEMENT PRIVÉ

1. La surreprésentation croissante des classes favorisées dans l’enseignement privé

2. Une administration sourde aux recommandations

a. Des recommandations aussi nombreuses que sans effet

b. Ingénuité de l’administration ?...

II. LES DISPOSITIFS TOURNÉS VERS L’ACCÈS À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

A. ENTRE AUTOCENSURE ET IGNORANCE, L’ORIENTATION NE REBAT TOUJOURS PAS SUFFISAMMENT LES CARTES

1. Les mêmes déterminants socioculturels à l’œuvre

2. Une politique publique de l’orientation ?

a. Un dispositif peu en accord avec les objectifs qui lui sont fixés par la loi

b. Une organisation complexe au fonctionnement peu efficace

3. Les mêmes causes produisant les mêmes effets…

B. LES EFFETS MODESTES DES MESURES DE SOUTIEN POUR L’ACCÈS À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

1. Un système de bourses à questionner

a. Le mécanisme des quotas de boursiers

i. Les modalités

ii. Un bilan modeste

b. La diminution régulière du nombre de boursiers sur critères sociaux dans l’enseignement supérieur

2. Les dispositifs en faveur de la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur

a. Une situation d’inégalités enracinée depuis des décennies

b. L’engagement fort et soutenu des établissements d’enseignement supérieur

c. Parmi les dispositifs mis en œuvre ces dernières années

i. La modulation des frais de scolarité

ii. L’accompagnement des lycéens pour réduire l’autocensure

iii. L’accompagnement vers la réussite

d. Quels bilans pour ces dispositifs ?

i. Des actions aussi nombreuses que variées

ii. Mais un impact relatif sur les inégalités d’accès

3. Le développement de l’apprentissage

C. CONFORTER LES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT

III. LES FREINS À LA MOBILITÉ DESCENDANTE : LES POLITIQUES DE LA DEUXIÈME CHANCE

A. LES POPULATIONS CONCERNÉES

1. Les sortants précoces du système scolaire

2. Les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET)

3. Les jeunes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE)

B. L’ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES EN GRANDE DIFFICULTÉ

1. Les dispositions au cœur du dispositif

a. L’obligation de formation

b. Le droit à l’accompagnement

2. De la Garantie jeunes au Contrat d’engagement jeune

a. La Garantie jeunes, une expérimentation concluante

b. Le Contrat d’engagement jeune

i. Le dispositif principal

ii. À la recherche des « invisibles »

iii. Quelques éléments de bilan

c. Parmi les autres dispositifs pour les publics jeunes en grande difficulté

QUATRIÈME PARTIE : PERMETTRE AUX JEUNES DE PRENDRE LEUR DESTIN EN MAIN

I. POUR UNE APPROCHE GLOBALE FAVORISANT L’ÉMANCIPATION ET L’AUTONOMIE DES JEUNES

A. UN AXE TOUJOURS DÉFENDU, JAMAIS CONCRÉTISÉ

1. Les conditions d’une véritable autonomisation des jeunes

2. L’alternative

B. LES EFFETS DE L’ABSENCE D’AUTONOMIE

C. PLAIDOYER POUR UNE POLITIQUE EN FAVEUR DE L’AUTONOMIE

1. Les demandes initiales des jeunes

2. Une analyse partagée

D. UNE ARCHITECTURE PLUS LISIBLE ET MIEUX ÉVALUABLE

1. La possibilité d’un guichet unique

2. Des objectifs mieux évaluables

a. La question de l’évaluation budgétaire

b. La nécessité d’évaluations d’impact

II. UNE POLITIQUE POUR LES JEUNES, AVEC LES JEUNES

A. LES JEUNES, CO-ACTEURS DU CHANGEMENT

1. Conforter les instances participatives sur le terrain

2. Améliorer le fonctionnement des instances nationales de dialogue

B. PÉRENNISER LE CONSEIL D’ORIENTATION DES POLITIQUES DE JEUNESSE

EXAMEN PAR LE COMITÉ

ANNEXE N° 1 : PERSONNES ENTENDUES PAR LES RAPPORTEURES

ANNEXE N° 2 : TABLEAU DE BORD DE LA MOBILITÉ RELATIVE SUR DIFFÉRENTES DIMENSIONS

ANNEXE N° 3 : LES MULTIPLES CONDITIONS D’ÂGE DANS LA LÉGISLATION FRANÇAISE

CONTRIBUTION DE FRANCE STRATÉGIE

 


 

   PROPOSITIONS DES RAPPORTEURES

Proposition n° 1 : Appliquer les dispositions du décret n° 82-357 du 30 avril 1982 relatives à la réunion biannuelle du comité interministériel de la jeunesse.

Proposition n° 2 : Réévaluer l’intérêt du chef-de-filât des régions dans les politiques de jeunesse.

Proposition n° 3 : Systématiser les accords entre autorités académiques et établissements d’enseignement privé sous contrat et conditionner les moyens qui leur sont alloués au respect des engagements de promotion des mixités sociale et scolaire.

Proposition n° 4 : Garantir un parcours d’orientation effectif aux collégiens et lycéens, notamment en dédiant réellement les 54 heures annuelles prévues à des activités d’orientation dans tous les établissements, par leur inscription dans les emplois du temps et leur prise en compte dans la dotation horaire globale.

Proposition n° 5 : Pérenniser les financements des dispositifs de soutien à la réussite des étudiants, en particulier à l’université.

Proposition n° 6 : Engager un débat national en vue de l’adoption d’une loi de programmation des politiques de jeunesse permettant de poser le cadre des réformes à entreprendre.

Proposition n° 7 : Harmoniser les droits et prestations dont peuvent bénéficier les jeunes.

Proposition n° 8 : Expérimenter la mise en place de guichets uniques d’aides et de services pour les jeunes.

Proposition n° 9 : Donner un caractère prospectif au document de politique transversale obligatoirement annexé au projet de loi de finances annuel.

Proposition n° 10 : Réaliser des évaluations d’impact des dispositifs d’ouverture sociale et d’accompagnement à la réussite des études institués dans le cadre de la politique d’égalité des chances.

Proposition n° 11 : Conforter la représentation des jeunes dans les instances en charge des politiques les concernant et améliorer les modalités de leur participation.

Proposition n° 12 : Conférer un statut législatif au Conseil d’Orientation des politiques de jeunesse.


   SYNTHÈSE