Assemblée nationale
Constitution du 4 octobre 1958
Dix-septième législature
Enregistré à la Présidence
de l’Assemblée nationale
le 16 avril 2025
N° 1285
Projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année 2024
Renvoyé à la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire,
à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du règlement
présenté
au nom de M. François BAYROU
Premier ministre
par M. Éric LOMBARD
Ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
et par Mme Amélie DE MONTCHALIN
Ministre chargée des comptes publics
TABLE DES MATIÈRES
EXPOSÉ GÉNÉRAL DES MOTIFS................................................5
Un résultat s’inscrivant dans une trajectoire de redressement des comptes publics et s’appuyant sur un pilotage renforcé de la dépense 6
1. En 2024, le déficit public s’établit à 5,8 % et le ratio de dette à 113,0 % du PIB..........9
1.1. L’économie française a été confrontée à un environnement international moins porteur qu’attendu et à une hausse de l’incertitude……………..…………………………………………9
1.2. La croissance est néanmoins restée solide………………………………………………………9
1.3. Le déficit public atteint 5,8 % du PIB………………………………………………………………10
1.4. Au travers notamment des mesures prises en LFI 2025, le Gouvernement s’est pleinement engagé dans l’objectif de redressement des comptes publics et du respect de nos engagements européens…………………………………………………………………………...12
2. Une exécution du déficit conforme aux dernières prévisions......................13
2.1. Le solde budgétaire s’établit à - 155,9 Md€………………………………………………….……13
2.2. Une amélioration du résultat patrimonial essentiellement portée par la hausse des produits régaliens nets et la baisse des charges d’intervention nettes…………………….…….….…..14
2.3. Un déficit de comptabilité nationale légèrement moins prononcé que le déficit budgétaire…20
3. Un rendement des recettes en ligne avec la dernière prévision.....................22
3.1. Les recettes fiscales nettes s’établissent à 325,7 Md€…………………………….……………22
3.2. Le niveau des recettes non fiscales s’établit à 23,2 Md€………………………….…………….23
3.3. Le solde des comptes spéciaux s’établit à -2,3 Md€…………………………………………… 25
4. Des dépenses significativement inférieures à la loi de finances initiale pour 2024......26
4.1. Un pilotage resserré depuis les annulations de crédits du mois de février jusqu’à la fin de la gestion……….………………………………………………………………………………… ……27
4.2. Un effort global de maîtrise de la dépense de l’État………………………………….………… 28
4.3. Le niveau des reports de crédits en diminution…………………………………….…………….29
4.4. Les mouvements législatifs et réglementaires……………………………………………………30
4.5. L’évolution des restes à payer, des charges à payer et des dettes fournisseurs…………….34
4.6. L’évolution de la masse salariale et des emplois…………………………………………………43
4.7. L’évolution de la dette de l’État vis-à-vis de la sécurité sociale…………………………………46
4.8. Les transferts financiers de l’État aux collectivités territoriales en 2024………………………47
4.9. L’évolution de la contribution au budget européen………………………………………………52
4.10. La performance publique en 2024…………………………………………………………………52
4.11. Présentation de l’exécution 2024 du budget de l’État cotée avec la méthodologie du « budget vert »……………………………………………………………………………………………….....53
ARTICLES DU PROJET DE LOI ET EXPOSÉ DES MOTIFS PAR ARTICLE.................60
Article liminaire Solde structurel et solde effectif de l’ensemble des administrations publiques
de l’année 2024..........................................................61
Article 1er Résultats du budget de l’année 2024....................................64
Article 2 Tableau de financement de l’année 2024...................................66
Article 3 Résultat de l’exercice 2024 Affectation au bilan et approbation du bilan et de l’annexe…………………………………………………………………………………………………………………………………….68
Article 4 Budget général – Dispositions relatives aux autorisations d’engagement
et aux crédits de paiement...................................................72
Article 5 Budgets annexes – Dispositions relatives aux autorisations d’engagement
et aux crédits de paiement...................................................83
Article 6 Comptes spéciaux – Dispositions relatives aux autorisations d’engagement, aux crédits de paiement et aux découverts autorisés. Affectation des soldes 85
Article 7 Affectation du résultat patrimonial de l’exercice 2021 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État 93
Article 8 Affectation du résultat patrimonial de l’exercice 2022 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État 94
Article 9 Affectation du résultat patrimonial de l’exercice 2023 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État 95
Article 10 Règlement du compte spécial « Participation de la France au désendettement
de la Grèce »............................................................96
PROJET DE LOI RELATIF AUX RÉSULTATS DE LA GESTION ET PORTANT APPROBATION DES COMPTES DE L’ANNÉE 2024
EXPOSÉ GÉNÉRAL DES MOTIFS
Un résultat s’inscrivant dans une trajectoire de redressement des comptes publics et s’appuyant sur un pilotage renforcé de la dépense
Le présent projet de loi et ses annexes constituent les principales sources d’information relatives aux résultats de l’exécution et à la situation patrimoniale de l’État
La loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année (LRG) arrête le montant définitif des recettes et des dépenses du budget auquel elle se rapporte, ainsi que le solde budgétaire qui en découle. Elle arrête également le montant définitif des ressources et des charges de trésorerie ayant concouru à la réalisation de l’équilibre financier de l’année correspondante, présenté dans un tableau de financement. Enfin, elle approuve le compte de résultat de l’exercice, établi à partir des ressources et des charges constatées en comptabilité générale, affecte au bilan le résultat comptable de l’exercice et approuve ce bilan ainsi que le compte général de l’État.
Cette loi comprend également un article liminaire retraçant le solde structurel et le solde effectif issus de la comptabilité nationale de l'ensemble des administrations publiques résultant de l'exécution de l'année à laquelle il se rapporte. La loi organique du 28 décembre 2021 a enrichi l’information relative à la situation des finances publiques figurant dans cet article liminaire.
Plusieurs annexes à la présente loi valorisent les données issues de la comptabilité générale des administrations publiques ainsi que ses dispositifs et méthodes de contrôle interne :
- le compte général de l’État (CGE) qui présente de manière détaillée les états financiers prévus par la LOLF (bilan, compte de résultat et annexe) et expose l’ensemble des informations permettant de donner une image fidèle du patrimoine et de la situation financière de l’État ;
- le rapport de présentation du compte général de l’État qui accompagne le CGE et a vocation à faciliter la compréhension des états financiers ;
- la plaquette de quatre pages qui synthétise l’essentiel des comptes de l’année ;
- le rapport sur le contrôle interne comptable de l’État qui illustre le souci de maîtriser les risques en matière comptable et d’en renforcer la qualité ;
- la balance générale des comptes de l’État qui retrace l’ensemble des balances d’entrée, débits, crédits et balances de sorties inscrits dans les comptes au 31 décembre de l’année à laquelle la loi se rapporte ;
Un dispositif innovant de datavisualisation des comptes de l’État est déployé depuis 2024 sur le site budget.gouv.fr pour permettre de prendre plus facilement connaissance de leur contenu. Il donne accès à une version illustrée du bilan et du compte de résultat de l’État, ainsi qu’à une lecture par mission.
Une exécution des dépenses de l’État maîtrisée en 2024 grâce à des mesures de pilotage volontaristes engagées dès le début de la gestion 2024
La gestion 2024 s’est inscrite dans un contexte économique international peu favorable associé à un ralentissement plus rapide qu’anticipé de l’inflation, qui ont conduit à une contraction des recettes. En conséquence, des décisions fortes ont été prises par les différents gouvernements pour contenir la dépense et la dégradation du solde budgétaire par rapport aux prévisions initiales.
Une action de maîtrise de la dépense de l’État a ainsi été engagée dès le début de l’année 2024. Concrètement, ce pilotage s’est traduit par une annulation de 10 Md€ de crédits en AE et en CP dès le mois de février, par la définition de plafonds de dépenses notifiés en juillet à l’ensemble des ministères par le Ministre chargé de l’économie, par un surgel des crédits en juillet afin de mettre en adéquation le niveau des ressources disponibles avec les plafonds fixés, par une loi de finances de fin de gestion portant des annulations nettes sur le périmètre des dépenses de l’État (PDE), ainsi que par un suivi et un pilotage renforcés de l’exécution des dépenses en fin de gestion. Au total, ces mesures de pilotage ont eu pour résultat de limiter l’exécution à 484,7 Md€ sur le périmètre des dépenses de l’État[1], soit un niveau inférieur de - 7,2 Md€ par rapport à la LFI (491,9 Md€).
Chiffres clés (en Md€)
- 155,9 Solde budgétaire |
|
- 123,7 Résultat patrimonial |
- 152,3 Solde en comptabilité nationale |
Le déficit public 2024 atteint 5,8 % du PIB, soit un niveau légèrement inférieur à celui de 6,0 % du PIB prévu pour 2024 en sous-jacent de la loi de finances initiales pour 2025. Ce niveau de déficit conduit à une hausse du ratio de dette qui atteint 113,0 % du PIB en 2024.
Le déficit public 2024 est supérieur de 1,4 point de PIB à celui inscrit pour 2024 dans la loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027 (LPFP 2023-2027). Cette dégradation est essentiellement imputable à la dégradation du solde structurel[2] (mesuré dans le cadre potentiel de la LPFP tel que prévu par l’article 62 de la loi organique) qui dépasse de 1,5 point de PIB celui prévu dans la LPFP 2023-2027.
Cet écart de solde structurel entre le présent projet de loi et la LPFP 2023-2027 étant supérieur à 0,5 % du PIB, l’avis du 14 avril 2025 du Haut Conseil des finances publiques constate que cet écart doit être regardé comme important au sens de l’article 62 de la loi organique n°2021-692 du 1er août 2001 (LOLF). Dès lors, en application du I et du III du même article de la LOLF, le Gouvernement :
- présente dans cet exposé général des motifs, les raisons de cet écart (cf. partie 1.3) et les mesures de corrections envisagées (cf. partie 1.4) ;
- annexera un rapport au prochain projet de loi de finances de l'année ou au prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale de l'année, qui analysera les mesures de correction envisagées et justifiera les différences apparaissant et le calendrier de ces mesures de correction.
En 2024, la demande mondiale adressée à la France a faiblement augmenté, malgré une croissance mondiale robuste. La croissance mondiale a été de 3,2 %, soutenue par la vigueur de l’économie américaine et des pays émergents, mais le commerce mondial en biens a été moins dynamique (+ 1,7 %). Le trafic maritime transitant par le canal de Suez (15 % du trafic mondial) a été fortement perturbé à partir de la fin de l’année 2023 par les attaques menées par les rebelles Houthis, alors que le trafic par le canal de Panama (5 % du trafic mondial) était affecté par la sécheresse. Du fait du faible dynamisme des économies européennes (et de l’Allemagne en particulier) et du commerce mondial, la demande mondiale en biens adressée à la France n’a que faiblement rebondi en 2024 (de + 0,6 %).
L’incertitude liée au contexte national a également pesé sur la confiance des entreprises et des ménages. Elle s’est notamment traduite dans les évolutions des climats des affaires – en particulier, celui de l’Insee s’est replié brutalement en juillet (- 5 points) atteignant alors son plus bas niveau depuis février 2021 – et, à partir de l’automne, à la confiance des ménages qui a perdu 7 points entre son pic de septembre (à 95) et le mois de décembre (88). Cela s’est traduit – une fois neutralisé l’impact positif des Jeux Olympiques et Paralympiques – par un ralentissement de l’activité à l’été, qui s’est poursuivi à l’automne.
La croissance s’est établie à + 1,1 % selon les chiffres provisoires de l’Insee publiés en février, après 0,9 % en 2023. La dynamique de l’activité a ainsi été légèrement inférieure au potentiel de croissance de l’économie française, estimé aujourd’hui à 1,2 % par an (cette estimation s’élevait à 1,35 % au moment de la LPFP). La croissance a été inférieure de 0,3 point à la prévision du PLF 2024 (+ 1,4 %). Cet écart reflète en partie l’effet de la hausse de l’incertitude économique à partir du printemps, qui a pesé sur l’investissement privé et la consommation des ménages, alors que la dégradation de l’environnement international a pénalisé les exportations.
La consommation des ménages a contribué à la croissance. Les ménages ont bénéficié de la baisse de l’inflation et de revenus dynamiques, notamment en raison de l’indexation de prestations sur l’inflation de l’année précédente : le pouvoir d’achat a ainsi progressé de + 2,5 % sur l’année. Cette progression étant supérieure à celle de la consommation (+ 0,9 %), le taux d’épargne a nettement augmenté pour s’élever à 18,2 %.
La croissance a été portée par le commerce extérieur et la demande publique. La contribution nettement positive du commerce extérieur (+ 0,9 point) reflète la chute marquée des importations (- 1,4 %), en lien, notamment, avec le recul de l’investissement, alors que les exportations ont progressé de façon modérée (+ 1,1 %). La hausse des dépenses publiques a également contribué à la croissance, à hauteur de + 0,6 point.
L’investissement privé a au contraire baissé, en raison de l’incertitude et de la transmission des hausses de taux passées. L’investissement des ménages a fortement diminué (- 6,0 %), dans un contexte de repli des mises en chantier et des transactions immobilières. L’investissement des entreprises a également diminué, dans une moindre proportion (- 1,6 %).
Le marché du travail a ralenti comme attendu en 2024. L’emploi a progressé moins rapidement que l’activité, avec 140 000 emplois salariés créés en moyenne annuelle (+ 0,5 %), soit un niveau proche de celui anticipé au PLF (135 000). La productivité apparente du travail s’est ainsi redressée de + 2,4 points entre fin 2022 et fin 2024, dont + 0,8 point depuis fin 2023. Depuis la fin 2019, l’économie française a créé plus de 1,3 million d’emplois salariés. Le taux de chômage s’établit à 7,3 % au quatrième trimestre 2024 et reste proche de son niveau le plus bas depuis 40 ans, en baisse de - 0,2 point sur un an et de - 0,9 point par rapport à fin 2019.
L’inflation a nettement reflué pour atteindre + 2,0 % en moyenne annuelle en 2024, après + 4,9 % en 2023. Ce net ralentissement des prix a concerné toutes les grandes composantes de l’inflation. Après avoir fortement augmenté en 2023, les prix alimentaires ont nettement ralenti. C’est également le cas, dans une moindre mesure, des prix de l’énergie et des produits manufacturés, ces derniers étant stables sur l’année. Les prix des services, qui dépendent en particulier des salaires, ont décéléré plus faiblement et ont été la principale composante de l’inflation en 2024. L’écart sur l’inflation totale avec la prévision du PLF 2024 (+ 2,6 %) reflète en particulier un prix du baril inférieur en 2024 à l’hypothèse du PLF (80,5 $ contre 86,1 $), et un ralentissement plus marqué des prix de services en deuxième partie de l’année, qui a surpris l’ensemble des prévisionnistes.
En 2024, le déficit de l’ensemble des administrations publiques atteint 5,8 % du PIB, après 5,4 % du PIB en 2023.
Par rapport à l’année 2023, la hausse de déficit en 2024 (+ 0,4 point de PIB) s’explique à hauteur de + 0,2 point de PIB par la dégradation du solde conjoncturel (mesuré dans le cadre potentiel de la LPFP). En effet, bien que la croissance du PIB en volume ait bien résisté en 2024 (+ 1,1 %), elle évolue à un rythme inférieur à celui de la croissance potentielle de la LPFP (+ 1,35 %).
L’augmentation du déficit par rapport à 2023 s’explique également par une hausse de près de + 0,3 point de PIB potentiel du déficit structurel. Cette dégradation du solde structurel résulte d’un dynamisme des recettes des prélèvements obligatoires moindre que l’activité en valeur, après des années de dynamisme beaucoup plus marqué que l’activité, et de l’évolution des prestations vieillesse, soutenues notamment par leur revalorisation intervenue en 2024 sur la base de l’inflation 2023. Ces facteurs de dégradation sont compensés par la sortie progressive des mesures exceptionnelles prises pour protéger les ménages et les entreprises face à la hausse des prix de l’énergie en lien avec leur décélération et l’évolution des crédits des ministères, conséquence en particulier de la décision du Gouvernement d’annuler en février 2024, par décret, 10 Md€ de crédits.
Par rapport aux orientations pluriannuelles de la LPFP 2023-2027, qui correspondent également aux prévisions sous-jacentes au PLF pour 2024, le solde structurel mesuré dans le cadre potentiel de la LPFP et inscrit dans l’article liminaire du PLRG 2024 est inférieur de 1,5 point de PIB potentiel à celui figurant pour 2024 dans la LPFP 2023-2027.
Cet écart s’expliquerait tout d’abord par la reprise en base de l’écart de solde structurel sur l’année 2023 (- 0,8 point de PIB nominal). Cet écart sur le solde structurel 2023 est plus important qu’estimé au moment du PLRG 2023, malgré une révision à la baisse du déficit effectif (révisé par l’Insee de 5,5 % à 5,4 % du PIB) : cela s’explique par une révision haussière du solde conjoncturel, qui reflète la révision à la hausse de la croissance passée opérée par l’Insee fin mai 2024[3].
L’écart de solde structurel s’expliquerait ensuite par un moindre ajustement entre 2023 et 2024 (- 0,8 point), par rapport à ce qui était projeté dans la LPFP :
Ces moindres ajustements par rapport à la LPFP seraient partiellement compensés par un effort supplémentaire sur les crédits des ministères (+ 0,2 point de PIB potentiel), lié notamment à la décision du Gouvernement d’annuler par décret 10 Md€ de crédits des ministères en février 2024.
Source : INSEE. 27 mars 2025. Données au sens de la comptabilité nationale
La dette des administrations publiques au sens du Traité de Maastricht s’est établie à 113,0 % du PIB fin 2024, en augmentation par rapport à 2023 où elle s’établissait à 109,8 % du PIB.
Le Gouvernement a engagé des mesures de redressement à hauteur d’environ 50 Md€ dans la loi de finances initiale pour 2025 afin de ramener le déficit à 5,4 % en 2025. Ces mesures de redressement font porter principalement l’effort sur la maîtrise de la dépense publique.
Les principales mesures sont les suivantes :
un effort renforcé de modération des dépenses de l’État et de ses opérateurs, de plus de 20 Md€ par rapport au tendanciel ;
une maîtrise des dépenses des administrations de sécurité sociale notamment grâce à une évolution maîtrisée des dépenses de santé, dans un contexte de baisse de l’inflation, incluant une baisse des indemnités journalières ainsi qu’une réforme des allégements généraux pour maîtriser leur coût tout en favorisant la progression salariale ;
la participation des collectivités territoriales aux efforts de redressement des finances publiques, notamment dans le cadre du dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales ;
une plus grande justice sociale et fiscale permise par (i) une contribution différentielle pour les plus hauts revenus, (ii) une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des plus grandes entreprises, et (iii) une réduction de certaines niches fiscales et sociales pour lutter contre les effets d’aubaine ;
un verdissement de la fiscalité en incitant notamment à une plus grande sobriété énergétique.
Les mesures de redressement significatives engagées dès 2025 sont la première étape pour atteindre les objectifs de finances publiques que s’est fixés le Gouvernement. Ces objectifs sont de ramener le déficit public à 4,6 % en 2026 en poursuivant les efforts engagés en 2025 et en dessous de 3 % en 2029.
Ces objectifs pluriannuels fixés par le Gouvernement permettent de respecter les nouvelles règles budgétaires européennes issues de la réforme d’avril 2024. En effet, elles permettent de redresser les comptes publics et ainsi d’assurer notre crédibilité auprès de nos partenaires européens et des investisseurs, en ménageant une marge de manœuvre pour investir dans les défis structurels comme la transition écologique, la révolution numérique ou la défense. Ces règles européennes se matérialisent par une trajectoire de dépense primaire nette, indicateur autour duquel la gouvernance est centrée, entre 2025 et 2029. La trajectoire de dépense primaire nette applicable à la France a été arrêtée par le Conseil européen le 21 janvier 2025 (cf. tableau ci-dessous). Une marge de flexibilité est autorisée permettant un dépassement de 0,3 point de PIB sur un an et de 0,6 point de PIB en cumul sur la période. L’année 2024 est prise en compte dans le calcul du cumul 2024-2029. Ainsi que l’illustre le tableau ci-dessous, la France est en-deçà de l’objectif de dépense primaire nette pour 2024 et quasi en ligne pour 2025. La trajectoire présentée dans le rapport d’avancement annuel permet de respecter le critère de dépense primaire nette jusqu’en 2029.
Tableau : Comparaison entre la dépense primaire nette fixée par le Conseil
et celle exécutée ou prévue pour 2024 et 2025
* métrique du compte de contrôle (l’écart en point de PIB correspond environ à la moitié de l’écart en point de DPN)
Note : l’année 2024 n’est prise en compte que dans le cumul jusqu’à 2029 et donc ne fait pas l’objet formellement d’une recommandation annuelle.
Le solde budgétaire de l’État s’établit à - 155,9 Md€ en 2024.
Par rapport à la prévision de la loi de finances initiale, il est en dégradation de - 9,0 Md€. Cette dégradation s’explique principalement par une baisse des recettes fiscales nettes (‑ 22,8 Md€) sous le coup d’un reflux des recouvrements d’impôt sur les sociétés (- 14,6 Md€), d’impôt sur le revenu (- 5,4 Md€) et de la part État de la TVA (- 4,0 Md€). Cette dégradation est en partie atténuée par une diminution des dépenses du budget général (- 10,7 Md€), en lien notamment avec les mesures de pilotage mises en œuvre tout au long de l’exercice et avec la baisse de la charge de la dette.
Par rapport à la prévision de la loi de finances de fin de gestion, le solde budgétaire est en amélioration de + 6,5 Md€. Cette amélioration s’explique principalement, d’une part, par une diminution des dépenses du budget général (- 3,4 Md€), obtenue grâce à un pilotage resserré de la fin de gestion sur l’ensemble des programmes du budget général et un recours prudent à la réserve de précaution, et, d’autre part, par des recettes fiscales nettes un peu supérieures à la prévision (+ 2,4 Md€), avec un atterrissage dans l’épure des dernières prévisions pour l’essentiel des lignes de recettes.
Le résultat patrimonial de l'exercice 2024 s’améliore de 1,8 Md€ par rapport à l’exercice 2023 pour s’établir à - 123,7 Md€. Cette évolution s’explique essentiellement par une augmentation des produits régaliens nets (+ 7,7 Md€), qui atteignent 323,4 Md€, et par une diminution significative des charges d’intervention nettes (- 23,3 Md€). Ces deux améliorations sont partiellement compensées par une augmentation des charges de fonctionnement nettes (+ 19,1 Md€) et des charges financières nettes (+ 10,2 Md€).
Compte de résultat 2024
Les charges de fonctionnement nettes de l’État s’élèvent à 236,8 Md€ en 2024 et augmentent de 19,1 Md€ par rapport à 2023. Cette hausse résulte principalement de l’augmentation des charges de personnel (+ 10,8 Md€) en raison, notamment, de l’effet en année pleine de la hausse du point d’indice de la fonction publique, revalorisé en juillet 2023, ainsi que de la revalorisation des pensions de base intervenue au 1er janvier 2024.
Les charges d’intervention nettes de l’État diminuent de 23,3 Md€ et s’élèvent à 171,1 Md€. Cette évolution est principalement liée à la baisse des dotations aux provisions et dépréciations (- 23,1 Md€) et à l’augmentation des reprises sur provisions et dépréciation (+ 14,5 Md€), notamment sur les boucliers tarifaires, traduisant la sortie progressive des dispositifs exceptionnels déployés en réaction à la crise des prix de l’énergie, qui ont décéléré. Les transferts aux entreprises augmentent quant à eux de 15,6 Md€, essentiellement en raison de la régularisation et de la réévaluation par la commission de régulation de l’énergie des charges afférentes aux boucliers tarifaires au titre d’exercices antérieurs.
Les charges financières nettes s’établissent à 39,2 Md€. L’augmentation de 10,2 Md€ par rapport à l’exercice 2023 résulte principalement de la diminution des produits financiers (- 7,9 Md€), notamment des produits des immobilisations financières (- 3,3 Md€) dont le niveau élevé en 2023 était lié à des opérations exceptionnelles (notamment la plus-value de cession EDF et le rachat de titres par Air France KLM). Par ailleurs, la hausse des charges d’intérêt (+ 6,7 Md€) est partiellement compensée par la baisse des charges d’indexation sur l’inflation (- 3,7 Md€).
Les produits régaliens nets s’élèvent à 323,4 Md€ et augmentent de 7,7 Md€. Cette évolution s’explique notamment par :
Cette augmentation des produits régaliens nets est légèrement atténuée par une baisse du produit de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (- 0,5 Md€) et de l’impôt sur le revenu (- 0,2 Md€).
BILAN 2024
En 2024, l’actif de l’État augmente de 19,1 Md€ par rapport à l’exercice 2023. Cette augmentation est essentiellement portée par l’actif immobilisé (+ 13,5 Md€), dont les immobilisations corporelles et incorporelles (+ 6,8 Md€), sous l’effet de l’acquisition et de la valorisation de constructions, et de matériels et encours de développements militaires. L’augmentation de l’actif résulte également de la hausse de la valeur des immobilisations financières, portée par celle de la valeur d’équivalence des participations de l’État.
Les charges constatées d’avance progressent de 13,1 Md€ principalement sous l’effet de la forte hausse des décotes constatées sur les émissions d’OAT (+ 13,7 Md€).
La trésorerie active s’établit à 38 Md€ et augmente de 3,1 Md€ en 2024 en raison d’une forte hausse des créances résultant des opérations à court terme de l’État (+ 16,4 Md€). Cette augmentation est partiellement compensée par une baisse des fonds bancaires et fonds en caisse (- 12,6 Md€) qui traduisent la position du compte courant du Trésor à la Banque de France.
Le passif de l’État augmente de 137,8 Md€ sous l’effet d’une forte hausse des dettes financières (+ 171,5 Md€).
L’évolution des dettes financières résulte essentiellement de l’augmentation des titres négociables (+ 174,6 Md€), légèrement atténuée par une variation à la baisse des emprunts repris de tiers (- 2,7 Md€).
Les dettes non financières enregistrent une diminution de 4,5 Md€ principalement sous l’effet de la baisse des produits constatés d’avance (- 6,1 Md€), du fait d’une forte baisse des primes constatées sur les émissions d’obligations assimilables du Trésor. Cette évolution est partiellement atténuée par l’augmentation des dettes de fonctionnement (+ 1,2 Md€), dont les dettes à l’égard de fournisseurs.
La diminution des provisions pour risques et charges (- 24,5 Md€) s’explique essentiellement par la baisse des provisions pour transferts (- 25,8 Md€), presque intégralement portée par l’extinction graduelle des boucliers tarifaires gaz et électricité (- 25,5 Md€), traduisant l’arrêt des dispositifs concernés.
De ces évolutions de l’actif et du passif résulte une dégradation de la situation nette de l’État de 118,7 Md€, qui s’établit à - 1 987 Md€ en 2024 (dont - 142,1 Md€ de résultat au titre de 2021, - 160 Md€ de résultat au titre de 2022 et - 124,9 Md€ de résultat au titre de 2023, chacun de ces résultats étant en attente d’affectation).
La comptabilité budgétaire se fonde sur le principe d’annualité et vise à retracer les dépenses de l’État au moment où elles sont payées, et les recettes au moment où elles sont encaissées.
La comptabilité générale est une comptabilité en droits constatés qui reflète la situation patrimoniale de l’État en rattachant les charges et les produits à l’exercice qui les a vus naître, indépendamment de la date de paiement ou d’encaissement.
L’application de référentiels et de principes différents conduit à un écart entre le solde d’exécution budgétaire et le solde des opérations de l’exercice. Ainsi, pour l’exercice 2024, le résultat patrimonial s’établit à - 123,7 Md€, soit un écart de 32,2 Md€ par rapport au solde budgétaire de l’exercice qui s’élève à - 155,9 Md€.
Cet écart comporte plusieurs composantes qui sont reprises dans le tableau de passage ci-dessous. Leur analyse permet d’apporter des éclairages complémentaires sur la situation financière et patrimoniale de l’État. A cet égard, la note 4 du compte général de l’État et son rapport de présentation, tous deux annexés à la présente loi apportent des précisions complémentaires sur ces composantes.
Les éléments particulièrement significatifs sont les suivants :
Le graphique ci-dessous illustre le poids de la dette dans le passif de l’État et sa croissance continue entre 2014 et 2024. La situation nette, qui constitue la différence entre l’actif et le passif de l’État, se dégrade de 118,7 Md€ entre 2023 et 2024.
Le tableau ci-dessous illustre le poids de la dette financière de l’État dans la dette publique au sens du Traité de Maastricht. La dette financière de l’État constitue en effet l’essentiel de la dette publique, qui comprend également la dette des autres administrations publiques (ODAC, APUL et ASSO), des éléments de trésorerie passive de l’État, dont les dépôts des correspondants du Trésor, ainsi que les dettes de l’État à l’égard d’organismes tiers.
Le compte général de l’État recense les engagements hors bilan donnés par l’État, qui n’ont d’impact ni sur le bilan, ni sur le compte de résultat, mais sont des passifs éventuels, et partant, des dépenses futures potentielles qui correspondent à des obligations incombant à l’État. Ce dernier est également amené à recevoir des engagements représentant des actifs futurs potentiels.
Au 31 décembre 2024, les principaux engagements hors bilan sont :
• les engagements de retraite de l’État, qui s’élèvent à 1 641 Md€, en baisse de 200 Md€ suite à la hausse du taux d’actualisation indexé sur l’inflation ;
• les engagements pris dans le cadre d’accords bien définis, qui s’élèvent à 1 559 Md€, contre 1573 Md€ en 2023, en raison de la baisse des engagements financiers de l’État (- 31,5 Md€), et de celle de l’encours de la dette garantie par l’État (- 23,7 Md€). Cette évolution est atténuée par la hausse de 48,5 Md€ de l’encours de l’épargne garantie par l’État ;
• les engagements découlant de la mission de régulateur économique et social de l’État, qui diminuent de 74,3 Md€ principalement du fait de la baisse de 48,6 Md€ de l’engagement relatif aux régimes spéciaux de retraite, dont SNCF et RATP.
Ces engagements figurent également dans le compte général de l’État. Le détail des engagements hors bilan de l’État et leur évolution figurent dans les notes 22 à 26 du compte général de l’État, annexé à la présente loi.
Le graphique ci-après présente l’évolution comparée des soldes d’exécution des lois de finances, des résultats patrimoniaux ainsi que de déficits constatés en comptabilité nationale pour les exercices 2022 à 2024.
En 2024, le solde d’exécution budgétaire s’établit à - 156,3 Md€ (hors FMI et hors budgets annexes). Le déficit de l’État en comptabilité nationale est légèrement moins prononcé, à - 152,3 Md€, soit une différence de 4,0 Md€, après 21,4 Md€ en 2023.
Le tableau ci-dessous retrace l’évolution des écarts entre comptabilité budgétaire et comptabilité nationale de 2021 à 2024 :
* Hors budgets annexes
Les opérations budgétaires enregistrées en opérations financières
L’écart entre les deux soldes recouvre tout d’abord les opérations budgétaires enregistrées en opérations financières : il s’agit de dépenses ou de recettes budgétaires qui constituent des opérations financières en comptabilité nationale et sont par conséquent sans effet sur le niveau de dépenses ou de recettes non financières, et donc sur le déficit en comptabilité nationale.
Les corrections au titre des droits constatés
Les dépenses et recettes de comptabilité nationale s’écartent des flux budgétaires aussi en raison de l’application d’une comptabilité en droits constatés. En 2024, ces corrections dégradent le déficit de comptabilité nationale en comparaison du solde d’exécution budgétaire à hauteur de 7,0 Md€.
à cet égard, les décaissements au profit des fournisseurs d’électricité au titre de la compensation pour le bouclier tarifaire électricité sont inférieurs à la dépense retenue en comptabilité nationale. L’ajustement comptable augmente donc la dépense en comptabilité nationale par rapport au décaissement budgétaire de l’année et dégrade le solde de comptabilité nationale par rapport au solde budgétaire pour 2,6 Md€ ;
de même, les décaissements relatifs aux charges de service public de l’énergie ont été plus faibles que la dépense en comptabilité nationale, l’ajustement comptable dégradant le solde de comptabilité nationale de 1,7 Md€ ;
inversement, la dépense de comptabilité nationale relative au guichet électricité a été plus faible que la dépense budgétaire à hauteur d’environ 0,9 Md€ ;
enfin, la recette de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) retenue en comptabilité nationale a été plus élevée à hauteur de 0,9 Md€.
Les intérêts courus non échus
Les comptabilités budgétaire et nationale diffèrent également dans l’enregistrement de la dépense d’intérêts. L’enregistrement de la charge d’indexation des titres indexés sur l’inflation est différent, en raison de l’utilisation de dates de référence différentes pour le glissement annuel de l’inflation. En 2024, la différence entre la charge d’indexation retenue par le budget et celle retenue par la comptabilité nationale se réduit. L’ajustement comptable sur les intérêts courus non échus passe de 15,9 Md€ en 2023 à 5,7 Md€ en 2024, en amélioration du solde comptable.
Les recettes fiscales nettes s’établissent à 325,7 Md€.
Par rapport à la prévision de la loi de finances initiale, elles sont en baisse de - 22,8 Md€. Cette diminution s’explique principalement par :
- un reflux des recouvrements d’impôt sur les sociétés, avec une baisse de - 14,6 Md€ liée à la révision à la baisse de l’hypothèse de croissance du bénéfice fiscal 2023 (de + 14 % à + 1 %) et 2024 (de + 4 % à - 3,9 %) ;
- une baisse du rendement de l’impôt sur le revenu (- 5,4 Md€), ayant pour origine une baisse des revenus réels 2023 et des plus-values mobilières moins dynamiques que prévues ;
- une baisse de la part État de la TVA (- 4,0 Md€), du fait de la reprise en base des moindres recettes de TVA constatées fin 2023 et du ralentissement de la croissance des emplois taxables, sous l’effet d’une croissance de l’activité portée par davantage par la balance commerciale que par la consommation.
Par rapport à la prévision de la loi de finances de fin de gestion, elles progressent de + 2,4 Md€ compte tenu, d’une part, de la hausse des autres recettes fiscales nettes (+ 1,7 Md€), notamment en raison de meilleurs rendements des droits de mutation à titre gratuit (+ 0,5 Md€) et, d’autre part, des recettes de la part Etat de la TVA (+ 1,1 Md€), qui s’explique principalement par des reversements aux organismes de sécurité sociale et aux collectivités locales (+ 1,2 Md€) inférieures aux hypothèses sous-jacentes à la prévision de la LFG.
Les recettes non fiscales s’établissent à 23,2 Md€.
Par rapport à la prévision de la loi de finances initiale, les recettes non fiscales sont en hausse de + 0,5 Md€. Cette progression s’explique principalement par une hausse des dividendes et recettes assimilées (+ 1,6 Md€), en raison à la fois de la plus-value des produits des participations de l’État dans des entreprises non financières (+ 0,9 Md€) et de la hausse des autres dividendes et recettes assimilées (+ 0,9 Md€), du fait du versement de l’excédent du fonds de réserve des retraites des agents de la Banque de France (+ 0,8 Md€) ; cette hausse est partiellement attenuée par de moindres produits de la vente des biens et services (- 1,1 Md€), notamment en raison de moindres recettes issues de la mise aux enchères des quotas carbone (- 0,8 Md€), en lien avec la dégradation des prix de marché.
Par rapport à la prévision de la loi de finances de fin de gestion, les recettes non fiscales sont en recul de - 0,5 Md€, en raison notamment d’une diminution des amendes, sanctions, pénalités et frais de poursuite (- 0,3 Md€), compte tenu de la diminution des produits des amendes prononcées par les autorités nationales et communautaires de la concurrence (- 0,2 Md€).
Le solde des comptes spéciaux s’est élevé à - 2,3 Md€.
Par rapport à la prévision de la loi de finances initiale, le solde des comptes spéciaux s’améliore de + 3,4 Md€. Cette évolution procède principalement d’une hausse du solde des comptes de concours financiers (CCF ; + 4,9 Md€), portée par le CCF « Avances aux collectivités territoriales » (+ 2,6 Md€), et le CCF « Prêts à des États étrangers » (+ 2,3 Md€), principalement du fait de la décision de la Grèce de rembourser par anticipation les échéances au titre du capital de prêts qui lui ont été accordés par la France. La diminution du solde des comptes d’affectation spéciale (CAS ; - 2,1 Md€), notamment du fait du CAS « Participations financières de l’État » (- 1,5 Md€), s’expliquant principalement par le financement d’opérations en capital par le solde comptable cumulatif excédentaires du compte sans nouvel abondement en recettes budgétaire au cours de l’année 2024, et du CAS « Pensions » (- 0,7 Md€) atténue ces évolutions positives.
Par rapport à la prévision de la loi de finances de fin de gestion, le solde des comptes spéciaux s’apprécie de + 1,6 Md€. Cette amélioration provient principalement du solde des CCF (+ 0,8 Md€), notamment du CCF « Prêts à des États étrangers » (+ 0,6 Md€), principalement en raison de moindres octrois de prêts, et du solde des comptes de commerce (CCO ; + 0,4 Md€), notamment du CCO « Soutien financier au commerce extérieur » (+ 0,4 Md€) du fait de recettes supérieures, notamment en raison d’un meilleur résultat de l’activité d’assurance-crédit.
L’agrégat « périmètre des dépenses de l’État » (PDE) est défini à l’article 10 de la loi n°2023‑1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027.
Il comprend :
Cette norme permet d’appréhender les dépenses sur lesquelles des arbitrages en budgétisation ou en gestion sont possibles pour respecter la trajectoire de dépenses sur laquelle s’est engagé le Gouvernement.
Le tableau ci-dessous détaille le passage des dépenses du budget général au périmètre des dépenses de l’État :
Le contexte économique international défavorable, marqué par la poursuite de chocs géopolitiques et par le net ralentissement de l’activité économique, a induit une révision à la baisse de la prévision de croissance économique début 2024 (+ 1 % au lieu de + 1,4 % en LFI 2024). Compte tenu de cette révision et des résultats 2023 constatés en début d’année 2024, entrainant mécaniquement une baisse sur la prévision de recettes, le Gouvernement a décidé, pour éviter une dégradation excessive de la trajectoire des finances publiques, d’annuler des crédits dès le début de gestion, décision qui s’est traduite par un décret d’annulation de 10 Md€ (décret n° 2024-124 du 21 février 2024).
Cette annulation a notamment porté sur des dispositifs ciblés :
Dans la continuité de cette annulation, le ministre chargé de l’économie a notifié aux ministères, en juillet 2024, des plafonds de dépenses sur le périmètre des dépenses de l’État (PDE). Cette notification s’est accompagnée d’un gel de crédits de sorte à ce que les crédits disponibles n’excèdent pas les plafonds fixés. Cette décision s’est traduite par le gel de 4,3 Md€ en AE et de 7,2 Md€ en CP sur le hors titre 2 et de 3,3 M€ en masse salariale (titre 2 HCAS), afin de sécuriser la cible globale de dépense.
Enfin, la loi de finances de fin de gestion a procédé à des annulations nettes sur les crédits budgétaires de ministères (- 0,7 Md€).
Sur la base de ces mesures de pilotage, la dépense sur le PDE a in fine été exécutée 7,2 Md€ en-deçà de la LFI 2024, en s’établissant à 484,7 Md€, en baisse également de plus de 4 Md€ par rapport à l’exécuté 2023.
Cette sous-exécution s’explique principalement par les effets de l’ensemble des mesures de régulation décrites précédemment, avec principalement :
Des dépassements de l’exécution à la LFI ont été à l’inverse générés par des besoins supplémentaires liés en particulier à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), à la situation en Nouvelle Calédonie et au contexte international, avec notamment :
Le niveau des reports de crédits poursuit sa normalisation.
Le niveau de reports sortants sur 2025 s’établit à 16,8 Md€, contre 23,5 Md€ en 2024, 29 Md€ en 2023, 29,3 Md€ en 2022 et 43,9 Md€ en 2021. Si le niveau reste élevé, il a diminué de 62 % depuis 2021.
Depuis 2021, un retour au niveau frictionnel pré-crise est engagé : l’objectif de diminution de moitié a été atteint pour les reports généraux 2025 en limitant les reports accordés aux reports de charge strictement nécessaires, sur les programmes hors dispositifs exceptionnels.
Concernant spécifiquement les reports généraux (hors fonds de concours) sur le budget général (4,4 Md€), ils sont, hors crédits spécifiques issus de la mission « Plan de Relance » (4,3 Md€) et du programme 367 « Financement des opérations patrimoniales en 2024 sur le compte d'affectation spéciale « Participations financières de l'État » » (1,8 Md€), ramenés à 2,5 Md€, et portent principalement sur :
La rationalisation des reports a également été permise pour la première fois depuis 5 ans, en amont, par la réduction du nombre de déplafonnements octroyés à la règle d’écrêtement de 3 % sur les CP prévue par la LOLF (23 programmes dérogatoires en LFI 2025, soit un retour au niveau des déplafonnements pré-crise – 24 en moyenne sur la période 2015-2020).
Au-delà des mouvements portés par le décret d’annulation de février 2024 détaillés au 4.1., les principaux mouvements sont portés par la loi n° 2024-1167 du 6 décembre 2024 de finances de fin de gestion pour 2024 : pour la deuxième année consécutive, la loi de finances de fin de gestion porte une annulation nette de crédits sur le PDE ; elle a ainsi été adoptée avec un solde d’annulations nettes sur le PDE de 0,7 Md€ en CP.
Sur ce même périmètre et sur les crédits des ministères, les annulations brutes se sont élevées à - 6,1 Md€ en AE et - 5,6 Md€ en CP, portant notamment sur les missions :
Les ouvertures brutes se sont élevées à + 3,3 Md€ en AE et + 4,2 Md€ en CP sur le PDE, principalement sur les missions :
Le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne (UE) a par ailleurs fait l’objet d’une révision à la hausse de son évaluation, à hauteur de +0,7 Md€, du fait de l’actualisation à la hausse des dépenses du budget de l’Union Européenne en cours d’année.
À ces mesures se sont ajoutées des mesures de gestion à caractère réglementaire. Celles-ci peuvent être classées en deux groupes.
Deux opérations de répartition de crédits ont été effectuées (arrêtés des 12 septembre et 6 décembre 2024) à partir de la dotation pour mesures générales en matière de rémunérations (76 M€ en AE et en CP).
Six opérations de répartition de crédits ont été effectuées à partir de la dotation pour dépenses accidentelles et imprévisibles (290 M€ en AE et 120 M€ en CP) :
Enfin, onze décrets de virement (343 M€ en AE et 413 M€ en CP) et six décrets de transfert (545 M€ en AE et 867 M€ en CP) ont modifié la répartition des crédits entre les programmes appartenant respectivement aux mêmes ministères et à des ministères différents.
Sont venus modifier le volume des crédits : les crédits reportés de 2023 vers 2024, les ouvertures de crédits et les annulations de crédits au titre des fonds de concours et des attributions de produits.
Un décret d’annulation de crédits a également diminué le volume des crédits ouverts en 2024.
Sont enfin venus diminuer le volume des crédits au titre de l’exercice 2024 les reports de crédits vers la gestion 2025 pris par arrêtés ministériels.
Les arrêtés de rattachement
68 arrêtés ont procédé à l’ouverture de crédits de fonds de concours (7,8 Md€ en AE et 7,3 Md€ en CP) ou d’attributions de produits (1,1 Md€ en AE et en CP) au titre de l’année 2024.
Les décrets d’annulation
Les décrets n° 2024-685 du 5 juillet 2024 et n° 2024-1164 du 4 décembre 2024 ont porté sur des annulations relatives aux fonds de concours non consommés. Le décret n° 2025-103 du 4 février 2025 a procédé à des annulations techniques relatives aux fonds de concours et attributions de produits ouverts en excédent. Ensemble, ils ont procédé à l’annulation de crédits de l’ordre de 0,4 Md€ en AE et en CP.
Le décret n° 2024-124 du 21 février 2024 a procédé à une annulation de crédits d’un montant de 10 Md€ en AE et 10,2 Md€ en CP.
Les reports de crédits
Les reports de crédits « entrants », reportés de 2023 vers 2024, se sont établis à 23,5 Md€ en CP dont 20,9 Md€ de crédits généraux intégrant 2 Md€ de reports sur le programme 367 « Financement des opérations patrimoniales en 2024 sur le compte d'affectation spéciale « Participations financières de l'État ». Hors mission « Plan de relance », les reports généraux du budget général se sont élevés à 7,8 Md€ en CP.
Les reports de crédits « sortants » vers 2025 se sont établis à 16,8 Md€ en CP (cf. supra).
Restes à payer, charges à payer et dettes fournisseurs
Les restes à payer, notion budgétaire, correspondent à la différence entre, d’une part, les engagements juridiques réalisés et matérialisés par une consommation d’autorisations d’engagement et, d’autre part, les paiements opérés qui se sont traduits par une consommation de crédits de paiement.
Le niveau des restes à payer est en grande partie lié à la durée des engagements souscrits. Un contrat pluriannuel donnera lieu, dès le premier exercice, à un engagement juridique pour la totalité du montant de sa tranche ferme, les crédits de paiement étant ensuite répartis sur ce premier exercice et les exercices suivants selon le rythme d’exécution du contrat.
Les charges à payer, notion de comptabilité générale, recouvrent les dépenses pour lesquelles le service fait (exécution de la prestation, livraison de marchandises) a été constaté au titre de l’exercice N, alors que la facture définitive et la mise en paiement ne sont enregistrées que postérieurement au 31 décembre N.
Les dettes fournisseurs, notion de comptabilité générale, recouvrent les dépenses pour lesquelles le service fait a été certifié et pour lesquelles la facture est parvenue, la mise en paiement n’ayant toutefois pas eu lieu avant le 31 décembre N.
L’évolution des restes à payer entre 2023 et 2024 est portée essentiellement par une baisse importante des restes à payer de la mission « Engagement financiers de l’Etat » (dont le programme 369 « Amortissement de la dette de l’Etat liée à la Covid 19 ») de - 6,5 Md€ et une hausse des restes à payer de la mission Défense de + 1,8 Md€ moins importante que pour l’exercice 2023 (+ 6,4 Md€).
Les restes à payer des autres programmes connaissent une baisse de -5,2 Md€.
Ainsi, les principales hausses se concentrent sur les missions suivantes :
« Défense » (+ 1,8 Md€)
La hausse est portée essentiellement par deux programmes :
« Écologie, développement et mobilité durables » (+ 1,7 Md€)
L’augmentation des restes à payer de + 1,7 Md€ entre 2023 et 2024 sur cette mission s’explique essentiellement par l’augmentation des restes à payer de + 1 Md€ pour le programme 380 « Fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires » du fait de la création récente de ce programme en 2023 et d’une clé de paiement des crédits de paiement (CP) très étalée (seuls 8% de crédits de paiements (CP) la 1ère année d’engagement). Ainsi en 2024, 1,6 Md€ ont été engagés pour seulement 0,6 Md€ de crédits de paiement (CP).
Sur le programme 174 « Énergies, climat et après-mines » l’augmentation de + 556 M€ des restes à payer est principalement due au dispositif « MaPrimeRénov » à hauteur de + 476 M€, le montant des restes à payer sur ce dispositif étant de 2,15 Md€.
« Justice » (+ 1 Md€)
L’augmentation des restes à payer entre 2023 et 2024 porte sur les programmes 107 « Administration pénitentiaire » (+ 888 M€) et 166 « Justice judiciaire » (+ 184 M€).
Pour le programme 107, cette hausse correspond aux autorisations d’engagements (AE) pluriannuelles engagées au titre des renouvellements des marchés de gestion déléguée du marché public multiservices relatif au fonctionnement courant d’établissements pénitentiaires.
Pour le programme 166, il s’agit de l’engagement d’opérations immobilières judiciaires et plus particulièrement de l’opération de restructuration du palais de Justice de l’île de la Cité.
« Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » (+ 0,7 Md€)
L’augmentation des restes à payer sur la mission s’explique essentiellement par l’augmentation sur les nouveaux dispositifs de la planification écologique qui concernent à la fois le programmes 149 « Compétitivité et durabilité de l'agriculture, de l'agroalimentaire, de la forêt, de la pêche et de l'aquaculture » (+ 481 M€) et le programme 206 « Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation » (+ 193 M€).
Par ailleurs sur le programme 149, la hausse sur les dispositifs de soutien aux crises agricoles (+ 191 M€) est compensée en partie par la baisse des restes à payer sur les mesures agro-environnementales régionales (- 51 M€).
« Recherche et enseignement supérieur » (+ 0,5 Md€)
L’augmentation des restes à payer sur le programme 150 « Formations supérieures et recherche universitaire » (+ 335 M€) est due à l’engagement du marché global de performance pour la construction et l’exploitation du Centre Hospitalier Grand Paris Nord sur le site de Saint Ouen. Le marché a été engagé en novembre 2024 pour un montant de 437 M€.
Concernant le programme 172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires » (+ 331 M€), l’augmentation des restes à payer relève essentiellement :
La hausse des restes à payer entre 2023 et 2024 découle de l’augmentation mécanique des appels à projets ANR (trajectoire « Loi de Programmation Recherche ») et de la « LPR équipement » qui a engagé en 2024 environ 120 M€ pour des projets d’investissements sur le long terme.
Ces augmentations sont en partie compensées par une baisse des restes à payer sur le programme 190 « Recherche dans les domaines de l'énergie, du développement et de la mobilité durables » à hauteur de - 153 M€.
À l’inverse, les principales baisses relèvent des missions suivantes :
« Engagements financiers de l’Etat » (- 6,7 Md€)
La baisse la plus important des restes à payer sur cette mission est portée par le programme 369 « Amortissement du surcroît de dette de l’État liée à la covid-19 » (-6,5 Md€). Ce programme, créé en loi de finances pour 2022, avait vocation à retracer, entre 2022 et 2042, l’amortissement du surcroît de dette de l’État né de la crise sanitaire, estimé à 165 Md€. Ce chiffre est calculé en comparant la trajectoire observée du déficit de la dette de l’État, en 2020 et 2021, à celle envisagée avant crise. Le programme a été doté en autorisation d’engagement, dès la loi de finances initiale pour 2022, du montant total de remboursements en capital attendus jusqu’en 2042, soit 165 Md€. L’abondement annuel en crédits de paiements (CP) est calculé chaque année en fonction d’une prévision de surplus de recettes entre l’année de référence et 2020 ; par défaut, le montant de crédits de paiements (CP) décaissés est celui qui permet, dans la trajectoire prévisionnelle de croissance actuelle, d’amortir 165 Md€ de principal de dette de 2022 et 2042.
En 2024, ce montant a été évalué à 6,5 Md€ (qui correspond donc aux crédits de paiements (CP) ouverts sur le programme 369 dans le PLF 2024), d’où un reste à payer de 150 Md€. Le programme 369 a été supprimé par la loi de finances 2025.
« Investir pour la France de 2030 » (- 5,6 Md€)
Les programmes du « Programme des investissements d’avenir 3 » (PIA 3) et du plan France 2030 sont caractérisés par l’ouverture de la totalité des autorisations d’engagement (AE) et l’engagement d’une grande partie d’entre elles la première année du plan. L’aspect pluriannuel des PIA explique ce niveau très élevé de restes à payer.
« Plan de relance » (- 3,5 Md€)
Les restes à payer de la mission « Plan de relance » s’élèvent à 5 Md€ au 31 décembre 2024, et sont portés à 80% par le programme 362 « Écologie ».
Les restes-à-payer de la mission ont baissé de 3,5 Md€ entre 2023 et 2024, soit un apurement du stock de restes-à-payer (fin 2023) de 40% en raison de la clôture progressive des dispositifs de relance et des travaux de nettoyage d’engagements réalisés en 2024. Le programme 364 « Cohésion » a été clôturé en loi de finance initiale 2025.
« Travail et emploi » (- 0,7 Md€)
Sur l’ensemble de la mission, les restes à payer s’élèvent à 9 Md€ à la fin de 2024, soit – 673 M€ par rapport à la fin de 2023. Cette diminution des restes à payer est principalement concentrée sur le programme 103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi » (- 760 M€ par rapport à 2023).
Sur le programme 103, malgré une baisse par rapport à 2023 les restes à payer se maintiennent à un niveau élevé (8 Md€). Ils sont liés principalement aux :
« Immigration, asile et intégration » (- 0,3 Md€)
La diminution des restes à payer entre 2023 et 2024 relève essentiellement du programme 303 « Immigration et asile » passant de 841 M€ en 2023 à 541 M€ en 2024. Cette diminution est liée au dynamisme des paiements réalisés en fin d’année 2024 sur les dispositifs d’hébergement des demandeurs d’asile dont les autorisations d’engagement sont pluriannuelles.
L’évolution de ces deux composantes des dettes non financières inscrites au passif du bilan de l’État apporte un éclairage sur la gestion des ministères. Si elles ne représentent qu’une partie des dépenses à venir, leur dynamique à la hausse ou à la baisse constitue un indicateur ainsi qu’un élément utile à la prévision et à la gestion budgétaires.
L’évolution des charges à payer et dettes fournisseur en 2024 est en hausse de 21,2 % : les charges à payer sont en hausse de 19,9 % entre 2023 et 2024 (+ 2,7 Md€) et les dettes fournisseurs sont en hausse de 25,6 % (+ 1,1 Md€).
La principale évolution concerne les charges à payer (+ 850 M€) et les dettes fournisseurs de la mission « Défense » (+ 1,05 Md€).
Les principales hausses se concentrent sur les missions suivantes :
« Défense » (+ 1,9 Md€)
En ce qui concerne le programme 146 « Équipement des forces », l’augmentation des dettes fournisseurs et des charges à payer s’explique à la fois par la poursuite de l’effort de régénération et de modernisation des capacités des armées initié par la loi de programmation militaire 2019-2025, des recomplètements liés aux matériels cédés dans le cadre du soutien à l’Ukraine ainsi qu’un volume significatif de livraisons d’équipements dans les forces.
En ce qui concerne le programme 178 « Préparation et emploi des forces », l’évolution des dettes fournisseurs et des charges à payer s’explique majoritairement par le contexte géopolitique international (flanc oriental de l’Europe, proche et Moyen-Orient, ou la déclinaison sur le territoire national) nécessitant des réorientations permanentes, particulièrement sur la fin de l’année, une disponibilité des matériels nécessaires pour assurer les fonctions stratégiques ainsi que les ouvertures de loi de fin de gestion sur le programme permettant de minorer les dettes fournisseurs.
« Écologie, développement et mobilité durables » (+ 0,6 Md€)
L’essentiel de l’augmentation sur cette mission est porté par le programme 345 « Service public de l'énergie » (+ 691 M€). Cette variation est due à l'impact des charges négatives de la contribution au service public de l’énergie (CSPE) constatées sur le programme (605 M€) et au stock de dossiers relatifs au bouclier tarifaire collectif sur le gaz liquidés (vérification de la réalité et de l’exigibilité de la créance ainsi que le calcul du montant de la dette) par l'Agence de Services et de Paiement (ASP) mais toujours en attente de paiement (86 M€).
À l’inverse le programme « 174 Énergie, climat et après-mines » est en baisse de 185 M€. Cette réduction du montant des charges à payer porte majoritairement sur le dispositif d’aide à l’achat de véhicules électriques (à hauteur de - 162 M€).
Les évolutions sur les autres programmes de la mission sont plus marginales.
« Solidarité, insertion et égalité des chances » (+ 0,4 Md€)
L’augmentation des charges à payer sur la mission entre 2023 et 2024 concerne principalement les prestations sociales des programmes 157 « Handicap et dépendance » et 304 « Inclusion sociale et protection des personnes ». Ainsi, l'augmentation des charges à payer pour la mission doit se comprendre comme une augmentation de l’écart entre les dépenses effectivement décaissées par la Sécurité sociale et le montant des crédits alloués par l’État en ce qui concerne l'Allocation aux Adultes Handicapés, la Garantie de Ressources des Travailleurs Handicapés, la prime d'activité et la prime de Noël, le Revenu de Solidarité Active (RSA) recentralisé et le RSA jeunes.
« Recherche et enseignement supérieur » (+ 0,2 Md€)
L’augmentation des charges à payer sur la mission est due principalement à celles du programme 172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires » liée au poids des charges à payer de l’Agence Nationale de la Recherche qui augmentent notamment de 271 M€ par rapport à l'année précédente.
« Cohésion des territoires » (+ 0,2 Md€)
Pour la mission l’essentiel de l’évolution est dû à l’augmentation des charges à payer du programme 109 « Aide à l'accès au logement » (+ 176 M€). Cette hausse porte sur les dispositifs d'aides aux ménages (Aide Personnalisée au Logement (APL), Allocation de Logement Familial (ALF) et Allocation de Logement Social (ALS)).
« Santé » (+ 0,2 Md€)
Pour la mission Santé, la variation entre 2023 et 2024 porte à titre principal sur le programme 183 « Protection Maladie » (+ 169 M€), montant minoré par le programme 204 « Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins » (- 5 M€). Pour le programme 183, cet accroissement des charges à payer s’explique par une augmentation de l’écart entre les dépenses d’aide médicale d’État (AME) de droit commun effectivement décaissées par la Sécurité sociale et le montant des crédits alloués en 2024. Le principal écart à la prévision dans le total de l’AME porte sur le poste « prestations hospitalières ».
« Sécurités » (+ 0,2 Md€)
L’évolution à la hausse du montant de charges à payer sur la mission relève en particulier du programme 176 « Police nationale » (+ 48 M€) en raison de la forte activité de l’année écoulée, marquée par la mission de sécurisation des Jeux Olympiques et Paralympiques pendant l’été, les violences urbaines en Nouvelle-Calédonie puis en Martinique ou encore le passage du cyclone Chido à Mayotte.
Sur le programme 161 « Sécurité civile » (+ 57 M€), il s'agit essentiellement de charges à payer, liées au marché d'acquisition des hélicoptères dont les échéances de livraison et donc de facturation sont prévues sur les prochains exercices.
« Travail et emploi » (+ 0,1 Md€)
La variation à la hausse entre 2023 à 2024 porte à titre principal sur le programme 102 « Accès et retour à l’emploi » et, dans des proportions moindres, sur le programme 103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi ». Sur le programme 102 (+ 79,6 M€), on note une augmentation des charges à payer sur les dépenses d’intervention notamment sur les contrats d’aides et d’Insertion par l’Activité Économique.
À l’inverse, les principales baisses relèvent des missions :
« Économie » (- 0,12 Md€)
La baisse constatée des charges à payer porte pour l’essentiel sur les aides aux énergo-intensifs du programme 134 « Développement des entreprises et régulations ». Le dispositif étant fermé, le montant des charges à payer a diminué.
« Enseignement scolaire » (- 0,10 Md€)
L’essentiel de la baisse du montant des charges à payer de la mission concernent le programme 139 « Enseignement privé du premier et du second degrés » (- 218 M€). Elle s’explique par une charge à payer relative au dispositif des forfaits d’externat (232 M€) qui n’a pas pu être comptabilisée avant la date butoir de prise en compte des charges à payer.
Concernant le programme 141 « Enseignement scolaire public du second degré » (+ 72 M€) la hausse constatée provient de la nouvelle charge à payer relative au dispositif de gratification des stagiaires lycéens de la voie professionnelle et de l’augmentation des charges à payer relatives aux dépenses de personnel.
« Plan de relance » (- 0,1 Md€)
La baisse constatée s’explique principalement par la clôture du programme 364 « Cohésion » en fin de gestion 2024. Elle a fait l’objet d’un accompagnement des ordonnateurs pour réduire les restes à payer sur le programme et limiter ainsi les bascules sur les programmes supports destinataires (- 64 M€ entre 2023 et 2024). La baisse porte également sur le programme 362 « Écologie » (- 68 M€ entre 2023 et 2024) et le traitement des charges enregistrées sur le Budget Opérationnel de Programme (BOP) de la Direction de l’Immobilier de l’État (rénovation énergétique des bâtiments).
« Sport, jeunesse et vie associative » (- 0,1 Md€)
L’essentiel de l’évolution à la baisse sur cette mission relève du programme 350 « Jeux olympiques et paralympiques 2024 » suite au paiement partiel effectué à la société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO).
« Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » (- 0,1 Md€)
La baisse pour cette mission tient principalement à l'actualisation de la charge de l’État vis-à-vis des organismes de sécurité sociale. Elle concerne d'une part le dispositif d'exonérations de charges patronales TO-DE (Travailleurs Occasionnels – Demandeurs d’Emploi) sur le programme 381 « Allègements du coût du travail en agriculture (TODE-AG) » et sur le programme 149 « Compétitivité et durabilité de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt » et d'autre part l'indemnité viagère de départ (IVD) sur le programme 149 « Compétitivité et durabilité de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt ».
Par ailleurs, les charges à payer relatives aux corrections financières demandées par la Commission européenne sur les aides attribuées sont moindres en 2024 par rapport à 2023 sur le programme 149 « Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ».
Les dépenses brutes de titre 2 du budget général de l’État, y compris rattachements de fonds de concours et attributions de produits, atteignent 152,8 Md€ en 2024 dont 105,9 Md€ pour les dépenses de rémunération et 46,9 Md€ pour les contributions de l’État employeur au CAS « Pensions ».
Des dépenses en augmentation par rapport à l’exécution 2023 :
À périmètre courant, les dépenses brutes hors CAS « Pensions » du budget général sont en augmentation de +6,70 % (soit +6,65 Md€) entre 2023 et 2024.
Les dépenses de rémunération évoluent selon les composantes suivantes entre les deux années :
Une moindre consommation des dépenses brutes de rémunération à hauteur de -0,4 Md€ par rapport à la LFI 2024 :
Nettes des rattachements de fonds de concours et attributions de produit, dont le montant s’élève à 0,47 Md€, les dépenses totales de titre 2 du budget général sont inférieures aux crédits autorisés en LFI 2024 de - 0,90 Md€, dont +0,03 Md€ pour les dépenses de rémunération et - 0,93 Md€ sur les dépenses de contribution au CAS « Pensions ».
Par rapport à la LFI 2024, le dépassement des crédits de rémunération (+ 0,03 Md€) résulte de la sous-consommation des crédits pour la majeure partie des ministères (- 0,37 Md€) conjuguée à des dépassements de crédits à hauteur de + 0,40 Md€.
Les sous-consommations concernent principalement les ministères :
- du Budget et des comptes public (- 0,17 Md€) ;
- de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt (- 0,07 Md€) ;
- de la Justice (- 0,06 M€).
Les dépassements de crédits sont principalement portés par le ministère de l’Intérieur (+0,28 Md€).
Evolution des emplois :
Le plafond des autorisations d’emplois en loi de finances initiale pour 2024 s’établissait à 1 985 307 équivalents temps plein travaillés (ETPT), y compris les budgets annexes.
La consommation d’emplois constatée au cours de l’année 2024 s’établit à 1 965 630 ETPT, y compris les budgets annexes. Elle est inférieure de -19 677 ETPT au maximum autorisé par la loi de finances initiale et progresse de 41 160 ETPT par rapport à la consommation constatée en 2023, notamment en raison de l’intégration des Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans la masse salariale du ministère de l’Education nationale, ces derniers étant précédemment rémunérés sur des crédits hors titre 2 par les établissements scolaires.
La consommation d’emplois en 2024 par rapport à 2023 à périmètre courant, y compris les budgets annexes, s’explique par :
L’écart entre la consommation des emplois et le plafond d’emplois autorisé par le Parlement est analysé de façon détaillée, programme par programme, dans les rapports annuels de performances.
Le schéma d’emplois réalisé (6 728 ETP) est légèrement supérieur (+33 ETP) à celui présenté en LFI 2024 (6 695 ETP).
En 2024, la vacance sous plafond - c’est-à-dire l’écart entre les plafonds d’emplois votés par le Parlement pour chaque ministère et la consommation effective des emplois - s’établit à 1,0 % pour l’ensemble des ministères (budget général).
Le solde des transferts entre l’État et la sécurité sociale s’est inversé en 2024. Alors que l’État détenait une créance de 124 M€ à la clôture du 31 décembre 2023, il est désormais en situation de débiteur envers la sécurité sociale à hauteur de 744 M€. Les crédits exécutés au titre des versements aux régimes obligatoires de base de la sécurité sociale (ROBSS) ont atteint 53,8 Md€, pour un coût total des dispositifs estimé à 54,7 Md€. Il s’agit du premier exercice depuis 2019 à l’issue duquel l’État est en situation de dette nette vis-à-vis de la sécurité sociale.
Une des principales missions contributrices à cette inversion est la mission « Santé » (qui passe d’une créance de 273 M€ à une dette de 78 M€), en raison de la réestimation à la baisse du volume de la créance détenue au titre des dispositifs de crise de l’ancien programme 360 « Compensation à la sécurité sociale des allègements de prélèvements pour les entreprises les plus touchées par la crise sanitaire », transférée sur le programme 379 « Compensation à la Sécurité sociale du coût des dons de vaccins à des pays tiers et reversement des recettes de la Facilité pour la Relance et la Résilience (FRR) européenne au titre du volet « Ségur investissement » du plan national de relance et de résilience (PNRR) », et d’un versement compensatoire au titre de l’aide médicale d’Etat inférieur de près de 168 M€ au coût du dispositif comptablement constaté par les régimes d’assurance-maladie à la clôture.
Les missions « Cohésion des territoires » et « Solidarité, inclusion et égalité des chances » ont chacune vu leur solde créditeur se réduire sensiblement (respectivement de 238 M€ à 17 M€ et de 105 M€ à 8 M€), traduisant l’apurement au cours de l’exercice 2024 de l’excédent versé en 2023 au titre des prestations de logement et des prestations sociales.
La mission « Travail et emploi » détient, fin 2024, 203 M€ de dette à l’égard de la sécurité sociale, en hausse de 151 M€ par rapport à 2023. Cette évolution traduit, pour l’essentiel, la dynamique supérieure aux prévisions des exonérations de cotisations sociales compensées par la mission dans le dernier trimestre 2024.
La mission « Outre-Mer » porte également une part importante de la hausse de l’endettement de l’État envers la sécurité sociale (+ 83 M€), ce qui porte son stock de dette à 190 M€.
Enfin, la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » continue de porter une part importante de la dette de l’État envers la sécurité sociale (129 M€), bien qu’en réduction sur l’exercice (- 23 M€).
Évolution de la dette de l’État vis-à-vis de la Sécurité sociale depuis 2006
Les transferts financiers de l’État aux collectivités territoriales s’établissent, en 2024, à près de 152,2 Md€ en AE et 151,7 Md€ en CP. Il s’agit d’un ensemble composé principalement des concours financiers de l’État, de la fiscalité transférée, du fonds de sauvegarde des départements ainsi que des subventions versées par les différents ministères aux collectivités territoriales.
Sur le seul périmètre des concours financiers (mission « Relations avec les collectivités locales », prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales et fraction de taxe sur la valeur ajoutée affectée aux régions en substitution de la dotation globale de fonctionnement), l’exécution 2024 s’élève à 54,6 Md€ en AE et 54,5 Md€ en CP soit une progression + 0,7 Md€ par rapport à 2023.
En 2024, les dépenses de la mission « Relations avec les collectivités territoriales » s’établissent à 3 929 M€ en AE et 3 895 M€ en CP soit une diminution de - 554 M€ en AE et - 537 M€ en CP par rapport à 2023 à champ constant.
S’agissant du programme 119, l’exécution s’est élevée en 2024 à 3 563 Md€ en AE et 3 638 M€ en CP, soit un écart de - 687 Md€ en AE et - 508 Md€ en CP par rapport à l’exécution 2023. Ces évolutions entre les deux années s’expliquent par trois facteurs principaux :
S’agissant du programme 122, l’exécution s’est élevée en 2024 à 366 M€ en AE et 257 M€ en CP, soit un écart de + 134 M€ en AE et -30 M€ en CP par rapport à l’exécution 2023. Ces évolutions entre les deux années sont notamment liées à :
En 2024, les prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales s’établissent à 45,5 Md€, en augmentation de + 1,2 Md€ par rapport à 2023 à champ constant.
Cette hausse résulte de plusieurs facteurs, dont principalement :
Focus sur l’exécution définitive des deux filets de sécurité 2022 et 2023 :
La sous-exécution des filets de sécurité, en particulier le filet 2023, tient à l’évolution favorable des hypothèses macroéconomiques depuis l’élaboration du dispositif (hausse attendue largement inférieure à la donnée prévisionnelle d’évolution de l’énergie sous-jacente au dispositif pour 2023 qui était de +100 %), les ressources dynamiques dont bénéficient les collectivités et à l’amélioration générale de leur situation financière.
L’exécution 2024 de 5 172 M€ reflète le dynamisme de la taxe sur la valeur ajoutée affectée aux régions en substitution de la dotation globale de fonctionnement (+ 59 M€ par rapport à 2023).
Concours financiers de l’État aux collectivités locales en 2024 (AE, en M€)
La contribution de la France au budget européen (hors droits de douane) est retracée sous la forme d’un prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne (PSR-UE). Le PSR-UE était estimé en LFI sur la base du montant de crédits de paiement et des prévisions de recettes du projet de budget européen pour 2024. Toutefois, le PSR-UE peut varier fortement en cours d’année, notamment en fonction du niveau réel d’exécution des crédits européens et de l’évolution des autres recettes de l’UE.
L’exécution finale du PSR-UE pour 2024, quatrième année du cadre financier européen 2021-2027, s’élève à 22 276 M€, soit un montant en hausse de 0,7 Md€ par rapport au montant inscrit en LFI 2024 (21 610 M€).
La hausse constatée du PSR-UE par rapport à la LFI 2024 résulte principalement d’une baisse des droits de douane versés au budget de l’UE par rapport à la prévision inscrite dans le budget 2024 (- 4,5 Md€) et d’un niveau de dépenses de la politique de cohésion supérieur à ce qui était inscrit en budget 2024 (+ 2,9 Md€), partiellement compensés par des recettes exceptionnelles (amendes de 2,4 Md€) communiquées en fin de gestion.
La loi organique relative aux lois de finances (LOLF) prévoit un dispositif de performance destiné à évaluer la qualité de la dépense de l’État. Répartis en trois catégories, les indicateurs de performance permettent de mesurer l’atteinte des objectifs définis pour chacune des missions et chacun des programmes du budget de l’État. Les objectifs d’efficacité socio-économique (50 % du total) répondent aux attentes du citoyen, les objectifs d’efficience de la gestion (30 %) informent le contribuable tandis que les objectifs de qualité de service (20 %) intéressent l’usager.
En 2024, les indicateurs dont la cible est atteinte représentent 38 % et ceux dont la réalisation s’améliore 15 %. La proportion d’indicateurs n’ayant pas connu d’amélioration est de 27 %. Le nombre d’indicateurs dont les données ne sont pas disponibles s’établit à 20%, en diminution d’un point par rapport aux RAP 2023 et de 4 points par rapport aux RAP 2022, ce qui témoigne des efforts quant à la suppression des indicateurs systématiquement non renseignés, tout en maintenant des ambitions dont l’atteinte n’est cependant pas toujours assurée.
En outre, le dispositif d’évaluation de la qualité de la dépense s’est enrichi. Les projets annuels de performances (PAP) 2024 ont intégré de nouveaux indicateurs relatifs à la performance environnementale et à l’égalité entre les femmes et les hommes. 12,5 % des indicateurs concernent ces deux domaines importants pour la qualité de la dépense, soit une augmentation de 3 points par rapport à 2023.
Enfin, la plateforme de visualisation de données continue d’être enrichie. Elle donne accès, de manière interactive, aux grands agrégats budgétaires et aux résultats de la performance. Elle permet ainsi au Parlement et aux citoyens de s’approprier les résultats de l’action publique en amont du débat sur le projet de loi de règlement. Cette année, à l’occasion du transfert de la plateforme vers le site data.economie.gouv.fr, la datavisualisation des données de la performance sera refondue.
Cette partie présente, de manière agrégée, l’exécution des dépenses budgétaires et taxes affectées pour l’année 2024 au format de la loi de finances (LFI) pour 2024, cotées selon la méthodologie arrêtée au moment du projet de loi de finances (PLF) pour 2024 présentée dans son rapport annexé. Elle est le miroir de la première partie du rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État, annexé au PLF, qui évalue ces dépenses en budgétisation. L’analyse détaillée de l’exécution 2024 sera présentée dans le rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État, annexé au PLF 2026. Ce développement ne comprend pas l’exécution des dépenses fiscales cotées pour 2024, dont les montants seront présentés dans le tome II du Voies et moyens annexé au PLF pour 2026.
Sur le périmètre total des dépenses de l’État (PDE), soit 484,7 Md€ en exécution, 40,7 Md€ de dépenses ayant un impact sur l’environnement (favorable, défavorable et mixte) ont été exécutées (crédits budgétaires et taxes affectées). Les dépenses neutres (sans impact significatif sur l’environnement) représentent 359,3 Md€, et les dépenses non cotées (faute d’informations suffisantes) sont de 90,1 Md€.
Le volume de dépenses favorables à l’environnement (crédits budgétaires et taxes affectées) exécutées en 2024 s’élève à 35,5 Md€. Ces dépenses favorables à l’environnement ont augmenté depuis 2021[4] : 32,2 Md€ exécutées en 2021, 34,3 Md€ en 2022, 32,0 Md€ en 2023.
Elles se décomposent comme suit :
Les dépenses mixtes s’établissent à 2,0 Md€ en 2024, soit un niveau stable par rapport à l’exécution 2023. Elles sont principalement composées de taxes affectées à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (0,9 Md€) et la Société des Grands Projets (0,9 Md€) pour les nouvelles infrastructures ferroviaires et fluviales.
Les dépenses défavorables à l’environnement atteignent 3,3 Md€ en 2024, en diminution de 17,3 Md€ par rapport à l’exécution 2023, principalement sous l’effet d’extinction des mesures de soutien aux consommateurs d’énergie. Néanmoins, y compris hors mesures exceptionnelles, les dépenses défavorables sont en baisse de - 1,5 Md€. Cela s’explique notamment par une baisse des prix du pétrole, générant de moindres coûts pour le mécanisme de solidarité avec les zones non-interconnectées.
Graphique : répartition des dépenses favorables, mixtes et défavorables à l’environnement du périmètre des dépenses de l’État (au format 2024 et hors dépenses fiscales) en exécution 2022, 2023 et 2024
PROJET DE LOI RELATIF AUX RÉSULTATS DE LA GESTION ET PORTANT APPROBATION DES COMPTES DE L’ANNÉE 2024
ARTICLES DU PROJET DE LOI ET EXPOSÉ DES MOTIFS PAR ARTICLE
DISPOSITIONS DE LA LOI ORGANIQUE
RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES DU 1er AOÛT 2001
La loi organique n° 2012-1403 du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques, la loi organique n° 2013-906 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique et la loi organique n° 2021-1836 du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des finances publiques ont modifié les dispositions de la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001 concernant la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année dans ses articles 17, 37, 46, 54 et 58.
Calendrier du dépôt du projet de loi :
Selon les dispositions de l’article 46, le projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année, y compris les documents prévus à l’article 54 et aux 4° et 5° de l’article 58, est déposé et distribué avant le 1er mai de l’année suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte.
Articles du projet de loi :
Conformément à l’article 37 modifié de la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001, la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année :
- I A. – comprend l’article liminaire mentionné à l'article 1er I. Celui-ci présente un tableau de synthèse retraçant, pour l’année à laquelle il se rapporte :
1° Le solde structurel et le solde effectif de l’ensemble des administrations publiques résultant de l’exécution ;
2° Les dépenses des administrations publiques résultant de l’exécution, exprimées en milliards d’euros courants, ainsi que l’évolution des dépenses publiques sur l’année, exprimée en volume ;
3° Les prélèvements obligatoires, les dépenses et l’endettement de l’ensemble des administrations publiques résultant de l’exécution, exprimés en pourcentage du produit intérieur brut ;
- L’article liminaire présente également, pour l’année en question, les principales dépenses des administrations publiques considérées comme des dépenses d’investissement au sens du dernier alinéa de l’article 1er A et du 2° de l’article 1er E.
- Le cas échéant, l’écart par rapport aux prévisions de soldes de la loi de finances de l’année et de la loi de programmation des finances publiques est indiqué. Il est également indiqué, dans l’exposé des motifs du projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année, si les hypothèses ayant permis de calcul du solde structurel sont les mêmes que celles ayant permis de le calculer, pour cette même année, dans le cadre de la loi de finances de l’année et dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques.
- I – […] arrête le montant définitif des recettes et des dépenses du budget auquel elle se rapporte, ainsi que le résultat budgétaire qui en découle : article 1er.
- II – […] arrête le montant définitif des ressources et des charges de trésorerie ayant concouru à la réalisation de l’équilibre financier de l’année correspondante, présenté dans un tableau de financement : article 2.
- III – […] approuve le compte de résultat de l’exercice, établi à partir des ressources et des charges constatées dans les conditions prévues par l’article 30. Elle affecte au bilan le résultat comptable de l’exercice et approuve le bilan après affectation ainsi que ses annexes : articles 3, 7, 8 et 9.
- IV – Le cas échéant, la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année :
1° Ratifie les modifications apportées par décret d’avance aux crédits ouverts par la dernière loi de finances afférente à cette année : sans objet cette année ;
2° Ouvre, pour chaque programme ou dotation concerné, les crédits nécessaires pour régulariser les dépassements constatés résultant de circonstances de force majeure dûment justifiées et procède à l’annulation des crédits n’ayant été ni consommés ni reportés : articles 4 (budget général), 5 (budgets annexes), 6 (comptes spéciaux - comptes à crédits) ;
3° Majore, pour chaque compte spécial concerné, le montant du découvert autorisé au niveau du découvert constaté : article 6 (comptes spéciaux non dotés de crédits – comptes à découverts) ;
4° Arrête les soldes des comptes spéciaux non reportés sur l’exercice suivant : articles 6 et 10 ;
5° Apure les profits et pertes survenus sur chaque compte spécial : articles 6 et 10 ;
- V – […] peut également comporter toutes dispositions relatives à l’information et au contrôle du Parlement sur la gestion des finances publiques, ainsi qu’à la comptabilité de l’État et au régime de la responsabilité pécuniaire des agents des services publics : sans objet cette année.
Annexes au projet de loi :
L’article 54 de la LOLF modifiée établit la liste des annexes au projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année :
- 1er – Le développement des recettes du budget général et le montant des dépenses fiscales ;
- 2 – Des annexes explicatives, développant, par programme ou par dotation, le montant définitif des crédits ouverts et des dépenses constatées, en indiquant les écarts avec la présentation par titre des crédits ouverts, et les modifications de crédits demandées. Elles présentent également l’écart entre les estimations et les réalisations au titre des fonds de concours : développement des crédits ouverts et des dépenses constatées au budget général ;
- 3 – Une annexe explicative présentant les recettes et les dépenses effectives du budget de l’État selon les conventions prévues au 3° de l’article 51 et comportant pour chaque programme, les justifications des circonstances ayant conduit à ne pas engager les dépenses correspondant aux crédits destinés à financer les dépenses visées au 5° du I de l’article 5 : recettes et dépenses du budget de l’État par section ;
- 4 – Les rapports annuels de performances, faisant connaître, par programme, en mettant en évidence les écarts avec les prévisions des lois de finances de l’année considérée, ainsi qu’avec les réalisations constatées dans la dernière loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année :
a) les objectifs, les résultats attendus et obtenus, les indicateurs et les coûts associés ;
b) la justification, pour chaque titre, des mouvements de crédits et des dépenses constatées, en précisant, le cas échéant, l’origine des dépassements de crédits exceptionnellement constatés pour cause de force majeure ;
c) la gestion des autorisations d’emplois, en précisant, d’une part, la répartition des emplois effectifs selon les modalités prévues au e du 5° de l’article 51, ainsi que les coûts correspondants et, d’autre part, les mesures justifiant la variation du nombre des emplois présentés selon les mêmes modalités ainsi que les coûts associés à ces mesures ;
d) La présentation des emplois effectivement rémunérés par les organismes bénéficiaires d'une subvention pour charges de service public prévue au II de l'article 5 ;
e) Le montant des dépenses fiscales ;
- 5 – Des annexes explicatives développant, par programme ou par dotation, pour chaque compte spécial, le montant définitif des recettes et des dépenses constatées, des crédits ouverts ou du découvert autorisé, ainsi que les modifications de crédits ou de découvert demandées. Ces annexes sont accompagnées du rapport annuel de performances de chacun d'entre eux, dans les conditions prévues au 4 : développement des opérations constatées aux comptes spéciaux et aux budgets annexes ;
- 5 bis – Des annexes explicatives développant, pour chaque budget annexe, d'une part, le montant définitif des recettes et, d'autre part, des dépenses constatées par programme et des crédits ouverts, ainsi que les modifications de crédits demandées. Elles sont accompagnées du rapport annuel de performances de chaque programme, dans les conditions prévues au 4°, en justifiant les réalisations de recettes. Ce rapport présente la réalisation de l'équilibre financier ainsi que la dette nette de l'année correspondante, présentées dans un tableau de financement : développement des opérations constatées aux comptes spéciaux et aux budgets annexes ;
- 6 – Des annexes explicatives présentant les résultats de la comptabilité selon les dispositions prévues au deuxième alinéa de l’article 27 : rapports annuels de performances ;
- 7 – Le compte général de l’État, qui comprend la balance générale des comptes, le compte de résultat, le bilan et ses annexes, parmi lesquelles la présentation du traitement comptable des opérations mentionnées au deuxième alinéa de l’article 8, une évaluation des engagements hors bilan de l’État ainsi que la liste des contrats de partenariat et des baux emphytéotiques avec leurs montants et leurs dates d’échéance. Il est accompagné d’un rapport de présentation, qui indique notamment les changements des méthodes et des règles comptables appliqués au cours de l’exercice ;
8 – L'avis du Haut Conseil des finances publiques mentionné au I de l’article 62 ;
Les données chiffrées mentionnées aux 1° à 7° sont publiées sous forme électronique, dans un standard ouvert aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé.
L’article 17 de la LOLF modifiée dispose en outre que les ressources et les charges des budgets annexes comprennent les ressources et les charges budgétaires ainsi que les ressources et les charges de trésorerie, définies selon les règles établies aux articles 3,5 et 25. La dette nette de chaque budget annexe fait l’objet d’un suivi spécifique : développement des opérations constatées aux comptes spéciaux et aux budgets annexes ;
Mission d’assistance du Parlement confiée à la Cour des comptes :
Selon les dispositions de l’article 58 de la LOLF modifiée, la mission d’assistance du Parlement confiée à la Cour des comptes par le premier alinéa de l’article 47-2 de la Constitution comporte deux mesures en lien avec l’examen du projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année :
- Le dépôt d’un rapport conjoint au dépôt du projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année, relatif aux résultats de l’exécution de l’exercice antérieur et aux comptes associés, qui, en particulier, analyse par mission et par programme l’exécution des crédits ;
- La certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité des comptes de l’État au regard des règles mentionnées à l’article 30. Cette certification est annexée au projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année et accompagnée du compte rendu des vérifications opérées.
PROJET DE LOI
RELATIf AUX RÉSULTATS DE LA GESTION
ET PORTANT APPROBATION DES COMPTES
DE L’ANNÉE 2024
____
Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique et de la ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des comptes publics,
Vu l’article 39 de la Constitution ;
Décrète :
Le présent projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année 2024, délibéré en Conseil des ministres après avis du Conseil d'État, sera présenté à l'Assemblée nationale par le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique et la ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée des comptes publics, qui seront chargés d'en exposer les motifs et d'en soutenir la discussion.
Fait le 16 avril 2025
Par le Premier ministre :
Le ministre de l’économie, des finances |
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Par le Premier ministre :
La ministre chargée des comptes publics, |
Le solde structurel et le solde effectif de l'ensemble des administrations publiques résultant de l’exécution, les dépenses des administrations publiques résultant de l'exécution exprimées en milliards d'euros courants, l'évolution des dépenses publiques résultant de l'exécution sur l'année exprimée en volume, les prélèvements obligatoires, les dépenses et l'endettement de l'ensemble des administrations publiques résultant de l'exécution et les principales dépenses des administrations publiques pour 2024 considérées comme des dépenses d'investissement au sens du dernier alinéa de l'article 1er A et du 2° de l'article 1er E de la Loi organique n° 2001-692 du 1 août 2001 relative aux lois de finances, ainsi que ces mêmes agrégats inscrits en loi de finances initiales pour 2024 et pour l’année 2024 dans la loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 s'établissent comme suit :
Exposé des motifs :
Le présent article met en œuvre la disposition prévue dans l’article 1 l de la loi organique n° 2001-692 du 1 août 2001 relative aux lois de finances, en comparant l’écart des soldes effectifs et structurels résultant de l’exécution pour l’année 2024 fondés sur les conventions de la comptabilité nationale entre, d’une part, ceux prévus par la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024 et d’autre part, les soldes pour l’année 2024 définis dans la loi n° 2023-1195 du 18 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027.
L’Insee a publié le 27 mars 2025 les premiers résultats des comptes nationaux des administrations publiques (cf. tableau). Le déficit public est évalué à 5,8 % du PIB en 2024, après 5,4 % en 2023, et contre - 6,1 % prévu dans la loi de fin de gestion pour 2024 et 4,4 % dans la loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 (LPFP 2023-2027).
La décomposition structurelle du solde public 2024 présentée dans l’article liminaire repose sur les hypothèses de croissance potentielle de la LPFP 2023-2027. Pour l’exercice de la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année (PLRG 2024), la croissance potentielle de la programmation demeure en effet la référence ainsi qu’en dispose l’article 62 de la loi organique relative aux lois de finances.
Par rapport à l’année 2023, la hausse de déficit en 2024 (+ 0,4 point de PIB) s’explique à hauteur de + 0,2 point de PIB par la dégradation du solde conjoncturel, mesuré dans le cadre potentiel de la LPFP. En effet, bien que la croissance du PIB en volume ait bien résisté en 2024 (+ 1,1 %), elle évolue à un rythme inférieur à celui de la croissance potentielle de la LPFP (+ 1,35 %).
L’augmentation du déficit par rapport à 2023 s’explique également par une hausse de près de +0,3 point de PIB potentiel du déficit structurel, le solde structurel passant à - 5,2 points de PIB potentiel en 2024. Cette dégradation résulte principalement :
Ces impacts ont été pour partie importante compensés par :
Par rapport aux orientations pluriannuelles de la LPFP 2023-2027, qui correspondent également aux prévisions sous-jacentes au PLF pour 2024, le solde structurel mesuré dans le cadre potentiel de la LPFP inscrit dans l’article liminaire du PLRG 2024 est inférieur de 1,5 point de PIB potentiel à celui figurant pour 2024 dans la LPFP 2023-2027.
Cet écart s’expliquerait tout d’abord par la reprise en base de l’écart de solde structurel sur l’année 2023 (- 0,8 point de PIB nominal). Cet écart sur le solde structurel 2023 est plus important qu’estimé au moment du PLRG 2023, malgré une révision à la baisse du déficit effectif (révisé par l’Insee de 5,5 % à 5,4 % du PIB) : cela s’explique par une révision haussière du solde conjoncturel, qui reflète la révision haussière de la croissance passée opérée par l’Insee fin mai 2024[5]. Ainsi, l’écart de production en 2023 (mesuré dans le cadre potentiel de la LPFP) est estimé à - 0,7 point, contre ‑1,2 point dans la LPFP.
L’écart de solde structurel s’expliquerait ensuite par un moindre ajustement entre 2023 et 2024 (-0,8 point), par rapport à ce qui était projeté dans la LPFP :
Ces moindres ajustements par rapport à la LPFP seraient partiellement compensés par un effort supplémentaire sur les crédits des ministères (+ 0,2 point de PIB potentiel), lié notamment à la décision du Gouvernement d’annuler par décret 10 Md€ de crédits des ministères en février 2024.
S’agissant de la comparaison des chiffres entre le PLRG 2024 et la LPFP 2023-2027 présentée dans l’article liminaire, il convient également de rappeler que les comptes nationaux 2023 sont marqués par un « changement de base » de l’Insee (passage de la base 2014 à la base 2020). Les ajustements méthodologiques ont été intégrés pour la première fois dans les comptes publics lors du compte provisoire des administrations publiques pour 2023 réalisé par l’Insee, publié le 26 mars 2024. Par conséquent, la comparaison des écarts entre la prévision au moment de la réalisation des prévisions LPFP (base 2014) et les exécutions 2023 et 2024 (base 2020) comporte des limites liées à ce changement méthodologique.
Le passage aux comptes nationaux en base 2020 a un impact sur le solde public et explique sa dégradation pour environ - 4 Md€ en 2023 par rapport à la LPFP, du fait du classement de l’Etablissement de Retraite additionnelle de la Fonction Publique (ERAFP) en dehors du champ des administrations publiques. Ce changement de base a induit d’importants changements dans le partage dépenses / recettes du fait de (i) l’intégration du compte complet de SNCF Réseau pour 10 Md€ environ de hausse des recettes hors PO et des dépenses, et (ii) un nouveau traitement des corrections R&D pour 4 Md€ environ de hausse des recettes hors PO et des dépenses. Enfin, le passage des comptes nationaux en base 2020 a conduit l’Insee fin mai 2024 à publier une chronique révisée de la croissance du PIB sur les années passées, entrainant une réévaluation de l’écart de production et du partage entre solde conjoncturel et solde structurel.
Au total, le tableau présenté dans l’article liminaire fait mention d’un écart à la LPFP 2023-2017 de - 1,4 point sur le solde public 2024 en point de PIB, +1,1 point sur la dépense publique hors crédits d’impôts en points de PIB, et - 1,3 point sur le taux de prélèvements obligatoires. Cela tient principalement au fait que le montant des recettes hors prélèvements obligatoires s’est élevé à 8,0 % du PIB en 2024 contre 7,0 % en sous-jacent de la LPFP 2023-2027, en raison (i) des effets du changement de base des comptes nationaux mentionnés supra, (ii) d’une surprise en hausse sur les recettes hors prélèvements obligatoires en 2023 concernant les recettes marchandes et non marchandes des administrations locales et hospitalières, plus allantes que les hypothèses retenues dans les textes financiers, (iii) d’autres facteurs ayant des impacts neutres ou faibles sur le solde public.
Article 1er
Résultats du budget de l’année 2024
I – Le résultat budgétaire de l’État en 2024, hors opérations avec le Fonds monétaire international, est arrêté à la somme de - 155 929 972 365,40 €.
II – Le montant définitif des recettes et des dépenses du budget de l’année 2024 est arrêté aux sommes mentionnées dans le tableau ci-après :
Exposé des motifs :
Le solde budgétaire de l’exercice 2024 s’établit à - 155,9 Md€, soit une amélioration de 6,5 Md€ par rapport à la prévision de la loi de fin de gestion pour 2024 (- 162,4 Md€) mais une dégradation de 9,0 Md€ par rapport au déficit prévu par la loi de finances initiale (- 146,9 Md€). Cette dégradation s’explique principalement par une baisse des recettes fiscales nettes sous le coup d’un moindre recouvrement d’impôt sur les sociétés, d’impôt sur le revenu et d’une moindre part État de la TVA. Cette dégradation est en partie atténuée par une diminution des dépenses du budget général, en lien notamment avec les mesures de pilotage mises en œuvre tout au long de l’exercice.
Les recettes nettes du budget général s’établissent à 289,5 Md€ (281,2 Md€ hors fonds de concours), soit une diminution de 22,5 Md€ par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale pour 2024. Cette dégradation provient essentiellement d’une forte diminution des recettes fiscales nettes (- 22,8 Md€), en particulier l’impôt sur les sociétés (- 14,6 Md€), compte tenu de la plus faible croissance du bénéfice fiscal en 2023 et de sa baisse en 2024, ainsi que des moindres recettes d’impôt sur le revenu (- 5,4 Md€) en raison d’une baisse des revenus réels 2023 et d’une baisse de la part État de la TVA (- 4,0 Md€), du fait de la reprise en base des moindres recettes de TVA constatées fin 2023 et du ralentissement de la croissance des emplois taxables.
Les dépenses nettes du budget général s’établissent à 443,4 Md€ (435,1 Md€ hors fonds de concours), traduisant une consommation moindre de 9,8 Md€ par rapport à la loi de finances initiale. Sur le périmètre des dépenses de l’État (PDE), norme de suivi des dépenses les plus pilotables, l’exécution s’établit à 484,7 Md€ soit 7,2 Md€ en dessous de la prévision en LFI 2024. Cette sous-consommation s’explique par un pilotage resserré de l’ensemble de la gestion sur les programmes du budget général, par une utilisation prudente de la réserve de précaution et par des sous-exécutions identifiées sur plusieurs missions. La diminution des dépenses nettes du budget général est atténuée par une plus forte mobilisation du prélèvement sur recettes en faveur des collectivités territoriales (+ 0,5 Md€ par rapport à la prévision de la loi de finances initiale), notamment du fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA).
La charge de la dette, qui est hors périmètre des dépenses de l’État, a diminué par rapport à la prévision de fin de gestion (- 0,8 Md€), en lien avec l’inflation constatée.
Le montant définitif des ressources et des charges de trésorerie ayant concouru à la réalisation de l’équilibre financier de l’année 2024 est arrêté aux sommes présentées dans le tableau de financement ci-après :
Exposé des motifs :
Le tableau de financement évalue le besoin de financement de l’État et les ressources mobilisées pour y répondre. Il retrace les flux de trésorerie ayant concouru à l'équilibre financier de l'État et non son équilibre comptable, tel qu'il ressort de la comptabilité générale et budgétaire de l'État.
Le besoin de financement de l’État s’établit in fine à 305,7 Md€ en 2024. Il est supérieur de 8,5 Md€ à celui projeté en loi de finances initiale pour 2024 (LFI). Le déficit à financer a atteint 155,9 Md€, soit une dégradation de 9,0 Md€ par rapport à la LFI. Les amortissements de titres d’État à moyen et long terme ont été de 155,1 Md€, dont 151,1 Md€ en valeur nominale et 4,0 Md€ de suppléments d’indexation du capital des titres indexés sur l’inflation arrivés à échéance en 2024.
Les autres besoins de trésorerie ont été de - 8,1 Md€, contre - 7,7 Md€ anticipé en LFI. Ce montant est négatif car il inclut notamment la neutralisation de la provision annuelle pour indexation du capital des titres indexés, inscrite en dépense dans le déficit budgétaire à financer alors qu’elle ne génère pas de besoin en trésorerie. Cette dépense s’est élevée à 7,0 Md€ en 2024, elle correspond à une provision qui ne sera décaissée que lors du remboursement de chaque titre indexé sur l’inflation.
Les ressources de financement comprennent en premier lieu 285,0 Md€ d’émissions de titres à moyen et long terme, nettes des rachats, conformément au programme d’émission prévu en LFI. L’endettement de court terme a augmenté de 31,9 Md€, contre une hausse de 5,2 Md€ envisagée en LFI.
La trésorerie disponible en fin d’année a légèrement augmenté, si bien que la contribution du compte du Trésor à la Banque de France est négative (- 3,4 Md€), contre une contribution nulle anticipée en LFI.
Les fonds déposés au Trésor par les correspondants ont diminué de 5,9 Md€ par rapport à fin 2023, contre une stabilisation anticipée en LFI. Ces dépôts incluent notamment l’essentiel des trésoreries des collectivités locales et des établissements publics, centralisées au Trésor. Les entités déposantes étant nombreuses et autonomes, il n’est généralement pas possible d’anticiper avec précision les variations de cette ressource en trésorerie.
Parmi les « autres ressources » figurent essentiellement, d’une part les suppléments d'indexation perçus à l’émission et, d’autre part, les primes et décotes à l’émission. Les suppléments d’indexation sont perçus lors de la réémission sur une souche de titre indexé sur l’inflation : l’investisseur paie à l’Etat la valeur de l’indexation constituée depuis la première émission. Ces suppléments représentent une ressource de trésorerie de + 5,1 Md€ en 2024. La hausse des taux d’intérêt au cours de l’année 2024 a conduit à constater également au sein des « autres ressources » - 13,6 Md€ de décotes nettes lors de l'émission des titres à moyen et long terme. En effet, afin d’assurer une liquidité maximale sur les différentes souches d’obligations et ainsi de minimiser le coût de financement, les émissions de l’État reposent sur le principe de l’assimilation des souches, c’est-à-dire que l’État réémet régulièrement des titres à partir de souches obligataires créées antérieurement, dont les caractéristiques comme le coupon sont figées, tandis que les taux d’intérêt fluctuent en permanence sur les marchés. Les primes et décotes à l’émission des titres compensent la différence, sur la durée de vie des titres, entre le montant des coupons qui seront versés et le taux de marché à l’émission. Si un titre émis comporte un coupon d’intérêt inférieur au taux de marché en vigueur, alors le prix est inférieur au pair et l’État reçoit moins que la valeur faciale du titre : une décote à l’émission est alors enregistrée en trésorerie. Dans le cas contraire, lorsque le taux de coupon est supérieur au taux de marché, les investisseurs sont disposés, pour obtenir le titre, à payer une prime et le prix est supérieur à la valeur faciale. Sur l’ensemble des émissions de moyen et long terme, le taux moyen à l’émission s’est établi à 2,91 %. Or après une longue période de taux négatifs, de nombreuses souches portent un coupon très faible, voire nul. En conséquence, en 2024, les taux de coupon des titres émis étaient régulièrement plus faibles que les taux de marché à l’émission, occasionnant le décaissement de décotes à l’émission. Les primes et décotes affectent la trésorerie de l’État mais sont en revanche neutres sur le budget de l’État.
Par ailleurs, la dotation de la Caisse de la dette publique consacrée à l’amortissement de dette Covid s’élève à 6,5 Md€. Cette dotation affecte le budget de l’État mais est neutre en trésorerie.
La variation nette de la dette négociable de l’État d’une durée supérieure à un an s’établit à 133,9 Md€ en valeur faciale sur l’année 2024, soit un niveau conforme au plafond fixé par la LFI.
I. – Le compte de résultat de l’exercice 2024 est approuvé tel que présenté dans le tableau ci-après. Le résultat comptable de l’exercice 2024 s’établit à - 123 703 947 751,28 € :
Tableau des charges nettes :
Tableau des produits régaliens nets :
Tableau de détermination du solde des opérations de l’exercice :
II. – Le résultat comptable de l’exercice 2024 est affecté au bilan à la ligne « report des exercices antérieurs ».
III - Le bilan, après affectation du résultat comptable, s’établit comme suit :
IV – L’annexe du compte général de l’État de l’exercice 2024 est approuvée.
Exposé des motifs :
Le résultat patrimonial de l’exercice 2024 s’établit à - 123,7 Md€, soit une amélioration de 1,8 Md€ par rapport à l’exercice 2023.
- S’agissant de la variation des charges nettes (+ 6 Md€), les charges financières nettes enregistrent une augmentation de 10,2 Md€ par rapport à 2023, qui résulte à titre principal de la diminution des produits financiers (- 7,9 Md€) sous l’effet notamment d’une baisse des produits des immobilisations financières (- 3,3 Md€), et à titre secondaire de l’augmentation des charges financières (+ 2,3 Md€). Les charges de fonctionnement nettes sont en hausse de 19,1 Md€ par rapport à 2023, principalement en raison de la hausse des charges de personnel (+ 10,8 Md€) et, dans une moindre mesure, des dotations aux amortissements, aux provisions et aux dépréciations (+ 4,1 Md€). Les charges d’intervention nettes diminuent de 23,3 Md€, en raison de la fin des dispositifs exceptionnels déployés lors de la crise des prix de l’énergie (boucliers tarifaires gaz et électricité).
- S’agissant des produits régaliens nets, ils s’élèvent à 323,4 Md€ en 2024 et enregistrent une augmentation de 7,7 Md€ par rapport à 2023. Cette augmentation est principalement portée par celle des produits fiscaux nets, dont celle des enregistrements, timbres autres contributions et taxes indirectes (+ 4,5 Md€) en raison de l’augmentation du produit de l’accise sur l’électricité et sur le gaz naturel. L’augmentation des produits fiscaux nets est portée par celle la TVA (+ 1,2 Md€) et de l’impôt sur les sociétés (+ 0,3 Md€). L’augmentation des produits régaliens nets résulte également, d’une part, de l’augmentation du produit des amendes, prélèvements divers et autres pénalités (+ 1,9 Md€), et d’autre part, de moindres prélèvements sur recettes de l’État au profit de l’Union européenne (- 1,6 Md€).
- Au bilan, les comptes de l’État pour 2024 attestent un maintien de la croissance de actifs nets de l’État (+ 19,1 Md€). Celle-ci résulte principalement d’une forte hausse de l’actif immobilisé (+ 13,5 Md€) en raison de l’augmentation de la valeur des immobilisations financières (+ 6,7 Md€) et, dans une moindre mesure, des immobilisations incorporelles (+ 3,4 Md€) et corporelles (+ 3,4 Md€). L’actif circulant augmente quant à lui de 2,5 Md€ du fait d’une augmentation des charges constatées d’avance de 13,1 Md€, en raison de l’augmentation des décotes sur les émissions d’OAT, pour partie atténuée par une baisse des créances liées aux boucliers tarifaires. Enfin, la trésorerie active augmente de 3,1 Md€ pour atteindre 38 Md€.
- Le passif de l’État augmente de 137,8 Md€. Cette hausse est essentiellement portée par les dettes financières qui augmentent de 171,5 Md€ par rapport à fin 2023 pour atteindre 2 648,4 Md€ au 31 décembre 2024. Les dettes non financières enregistrent une diminution de 4,5 Md€ par rapport à fin 2023, principalement sous l’effet de la baisse des produits constatés d’avance (- 6,1 Md€). Enfin, les provisions pour risques et charges diminuent fortement par rapport à 2023 (- 24,5 Md€), essentiellement en raison de la baisse des provisions pour charges comptabilisées au titre des boucliers tarifaires gaz et électricité.
Le passif de l’État augmentant plus vite que l’actif, il en résulte une détérioration de 118,7 Md€ de la situation nette de l’État, qui s’établit à - 1 987,2 Md€, contre -1 868,5 Md€ fin 2023.
I. Le montant des autorisations d’engagement consommées sur le budget général au titre de l’année 2024 est arrêté par mission et programme aux sommes mentionnées dans le tableau ci-après. Les autorisations d’engagement ouvertes sont modifiées comme indiqué dans ce tableau.
II. Le montant des dépenses relatives au budget général au titre de l’année 2024 est arrêté par mission et programme aux sommes mentionnées dans le tableau ci-après. Les crédits de paiement ouverts sont modifiés comme indiqué dans ce tableau.
Exposé des motifs :
Les dépenses brutes du budget général ont atteint en exécution 585 Md€ et sont en baisse de 6,9 Md€ par rapport à 2023. Hors remboursements et dégrèvements, le solde de la loi de fin de gestion pour 2024 a diminué les crédits ouverts initialement de 3,3 Md€ en autorisations d’engagement et de 1,9 Md€ en crédits de paiement, en raison d’une moindre consommation sur les crédits des ministères. En loi de fin de gestion, la prévision totale de dépenses nettes, c’est-à-dire hors remboursements et dégrèvements d’impôts, atteignait 445,9 Md€, cependant les dépenses constatées ont été maintenues à un niveau inférieur à celui-ci, soit 443,4 Md€.
L’analyse de l’exécution 2024 montre que les principales missions portant les dépenses sont les suivantes (contributions aux pensions comprises) :
- « Enseignement scolaire » : 86,4 Md€ ;
- « Engagements financiers de l’État » : 58,8 Md€ ;
- « Défense » : 58,4 Md€ ;
- « Solidarité, insertion et égalité des chances » : 31,0 Md€ ;
- « Recherche et enseignement supérieur » : 31,0 Md€ ;
- « Sécurités » : 25,5 Md€ ;
- « Écologie, développement et mobilité durables » : 24,2 Md€ ;
- « Travail et emploi » : 21,4 Md€ ;
- « Cohésion des territoires » : 18,5 Md€ ;
- « Justice » : 11,8 Md€.
Le résultat de l’exécution budgétaire 2024 par mission et programme illustre en particulier :
- une diminution significative des dépenses de la mission « Ecologie, développement et mobilités durables », essentiellement supportée par le programme « Service public de l’énergie », en raison de la sortie progressive des dispositifs de soutien mis en place lors de la crise énergétique (boucliers tarifaires gaz et électricité, chèque énergie, etc.) ;
- l’augmentation des dépenses sur la mission « Enseignement scolaire », traduisant notamment la revalorisation des rémunérations des professeurs et le déploiement du « Pacte enseignants », destiné à accroître la rémunération des enseignants qui souhaitent s’engager, sur la base du volontariat, dans de nouvelles missions d’enseignement ou à caractère pédagogique ;
- le renforcement des effectifs, sur les missions régaliennes « Sécurités », « Justice » et « Défense » ;
- la diminution de la charge de la dette par rapport à l’exercice 2023 sur la mission « Engagements financiers de l'État » en raison d’une baisse de l’inflation en 2024, conduisant à une réduction de la charge d’indexation ;
- la poursuite des investissements sur la mission « Défense » dans le cadre de la loi de programmation militaire 2024-2030 pour permettre à la France de faire face aux nouvelles menaces notamment liées au retour d’un conflit de haute intensité en Europe dans un contexte de crise du multilatéralisme.
I. Le montant des autorisations d’engagement consommées sur les budgets annexes au titre de l’année 2024 est arrêté par mission et programme aux sommes mentionnées dans le tableau ci-après. Les autorisations d’engagement ouvertes sont modifiées comme indiqué dans ce tableau.
II. Les résultats relatifs aux budgets annexes au titre de l’année 2024 sont arrêtés par mission et programme aux sommes mentionnées dans le tableau ci-après. Les crédits ouverts sont modifiés comme indiqué dans ce tableau.
Exposé des motifs :
Le solde du budget annexe « Contrôle et exploitation aériens » (BACEA) ressort à 310,5 M€ en 2024, soit une amélioration de 98,2 M€ par rapport à la loi de fin de gestion pour 2024. Les recettes d’activité se sont établies à 2 531,5 M€ et sont composées principalement de redevances de route (1 592,9 M€), de la part de la taxe sur le transport aérien de marchandises et de la taxe sur le transport aérien de passagers (542,7 M€) ainsi que de redevances pour services terminaux de la circulation aérienne pour la métropole (248,3 M€). Les dépenses liées à l’activité courante se sont élevées à 2 221 M€ et comprennent principalement des dépenses de personnel (1 316,9 M€), de fonctionnement (657,1 M€) et d’investissement (224,7 M€). L’exercice 2024 s’inscrit dans un contexte de forte reprise du trafic aérien, marqué par la poursuite des efforts en matière d’innovation et de transition écologique de l’aviation civile.
Le solde du budget annexe « Publications officielles et information administrative » (BAPOIA) ressort à 55,9 M€ en 2024, soit une amélioration de 25,2 M€ par rapport à la prévision rectifiée inscrite en loi de fin de gestion pour 2024. Ses recettes s’élèvent à 194,6 M€ et ses dépenses à 138,7 M€.
Au total, les budgets annexes améliorent le solde budgétaire de l’État à hauteur de 366,4 M€.
I. Le montant des autorisations d’engagement consommées sur les comptes spéciaux est arrêté, au 31 décembre 2024, par mission et programme aux sommes mentionnées dans le tableau ci-après. Les autorisations d’engagement ouvertes sont modifiées comme indiqué dans ce tableau.
II. Les résultats des comptes spéciaux sont arrêtés, au 31 décembre 2024, par mission et programme aux sommes mentionnées dans les tableaux ci-après. Les crédits de paiement ouverts et les découverts autorisés sont modifiés comme indiqué dans ces tableaux.
III. Les soldes des comptes spéciaux dont les opérations se poursuivent en 2025 sont arrêtés, à la date du 31 décembre 2024, aux sommes ci-après :
IV. Les soldes arrêtés au III sont reportés à la gestion 2025 à l’exception :
Exposé des motifs :
Le solde des comptes spéciaux (hors FMI) s’est amélioré de 1,6 Md€ par rapport à la prévision établie en loi de fin de gestion pour 2024 pour s’établir à - 2,3 Md€.
Cette amélioration du solde des comptes spéciaux est principalement portée par le solde des comptes de concours financiers (CCF ; + 0,8 Md€), et plus singulièrement le compte « Prêts à des États étrangers », dont le solde s’améliore de 0,6 Md€ en raison de moindres octrois à des prêts à des États étrangers. L’amélioration du solde des comptes spéciaux s’explique, de manière subsidiaire, par celle des comptes de commerce (CCO ; + 0,4 Md€) et des comptes d’affectation spéciale (CAS : + 0,3 Md€), dont le CAS Pensions.
Par ailleurs, le compte d’opérations monétaires « Opérations avec le FMI » retrace la variation annuelle du montant de la créance de la France sur le FMI. Conformément à l'article 23 de la loi organique relative aux lois de finances, les opérations de ce compte d’opérations monétaires ont un caractère indicatif. Voté sans découvert autorisé en loi de finances initiale, son solde est ajusté, en loi relative aux résultats de la gestion, au montant du découvert effectivement constaté pendant l'année. Ainsi, en 2024, la balance d’entrée du compte est débitrice de 17,24 Md€, correspondant à la quote-part de la France au capital du FMI et des prêts effectués dans le cadre de cet organisme. L'évolution du solde budgétaire de ce compte entre 2023 et 2024 (- 0,77 Md€) s’explique principalement par les remboursements sur la quote-part française (+ 977 M€), par l’ajustement annuel des avoirs en euros du FMI ainsi que par l’octroi de prêts sur la quote-part française au FMI. Le détail de ces remboursements figure dans la note 14 du compte général de l’État, annexé à la présente loi.
Au total, le découvert complémentaire demandé dans la présente loi relative aux résultats de la gestion, correspond à la balance de sortie du compte, débitrice à hauteur de 18,02 Md€. Les montants sont détaillés ci-dessous :
La loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année procède au report du solde des comptes spéciaux, à l’exception des comptes mentionnés ci-dessous :
Sur le compte de concours financiers « Prêts à des États étrangers », un montant de 377 697 624,95 € au débit n’est pas reporté. Il correspond au montant des échéances en capital relatives aux années 2021 à 2024 au titre des remises de dettes aux pays étrangers. La présentation de ces remises de dettes, détaillées par pays, en capital, en intérêts capitalisés, et en intérêts, figure dans l’annexe relative au développement des opérations constatées aux comptes spéciaux jointe à la présente loi.
Sur le compte de concours financiers « Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés », un montant de 24 000 000,00 € au débit n’est pas reporté. Il correspond à un abandon de créances sur le programme « Prêts pour le développement économique et social ».
Sur le compte de commerce « Opérations commerciales des domaines », un montant de 271 913 642,84 € au crédit est proposé à l’annulation.
Sur le compte d’opérations monétaires « Émission des monnaies métalliques », il est proposé de ne pas reprendre le solde créditeur de 395 297 288,65 € en balance d’entrée 2025 dans la mesure où ce solde n’a guère de signification puisqu’il mêle des opérations budgétaires classiques (droits de seigneuriage en recettes, frais de fabrication en dépenses) et des opérations de bilan (variation de la circulation monétaire).
Sur le compte d’opérations monétaires « Pertes et bénéfices de change », le solde débiteur de 141 111 720,71 € n’est pas repris en balance d’entrée 2025. Il est soldé au 31 décembre de chaque année en application de l’article 20 de la loi n°49-310 du 8 mars 1949 relative aux comptes spéciaux du Trésor.
Par ailleurs, s’agissant des comptes spéciaux et conformément au 5° de l’article 54 de la loi organique n°2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances, « le montant définitif des recettes et des dépenses constatées, des crédits ouverts, ainsi que les modifications de crédits demandés » font l’objet de l’annexe explicative jointe à la présente loi.
Le résultat patrimonial de l’exercice 2021, qui s’élève à - 142,1 Md€ est affecté au report des exercices antérieurs du bilan de l’État.
Exposé des motifs :
À la suite du rejet par le Parlement du projet de loi de règlement pour 2021, une procédure particulière a été mise en œuvre : le résultat patrimonial non approuvé de l’exercice 2021, qui s’élève à - 142,1 Md€, a été enregistré sur un compte ad hoc et imputé sur une ligne spécialement créée à cet effet, « Soldes des opérations d’exercices antérieurs en attente d’affectation », de la situation nette du bilan, en lieu et place d’une affectation à la ligne « Report des exercices antérieurs ».
Afin d’améliorer la lisibilité des comptes de l’État, le présent article affecte de manière définitive le résultat patrimonial de 2021 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État.
Dans l’hypothèse où l’article 3 du présent projet de loi serait adopté, l’affectation définitive du résultat 2021, qui résulterait de l’adoption du présent article, permettrait de décomposer la situation nette du bilan de l’État au 31 décembre 2024 comme suit :
Article 8
Affectation du résultat patrimonial de l’exercice 2022 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État
Le résultat patrimonial de l’exercice 2022, qui s’élève à - 160,0 Md€, est affecté au report des exercices antérieurs du bilan de l’État.
Exposé des motifs :
En conséquence du rejet du projet de loi de règlement au titre de 2022, le résultat de l’exercice 2022, qui s’élève à - 160,0 Md€, a été affecté à la ligne « Soldes des opérations d’exercices antérieurs en attente d’affectation ».
Afin d’améliorer la lisibilité des comptes de l’État, le présent article affecte de manière définitive le résultat patrimonial de 2022 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État.
Dans l’hypothèse où les articles 3 et 7 du présent projet de loi seraient adoptés l’affectation définitive du résultat 2022, qui résulterait de l’adoption du présent article, permettrait de décomposer la situation nette du bilan de l’État au 31 décembre 2024 comme suit :
Article 9
Affectation du résultat patrimonial de l’exercice 2023 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État
Le résultat patrimonial de l’exercice 2023, qui s’élève à - 124,9 Md€, est affecté au report des exercices antérieurs du bilan de l’État.
Exposé des motifs :
En conséquence du rejet du projet de loi de relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année 2023, le résultat de l’exercice 2023, qui s’élève à - 124,9 Md€, a été affecté à la ligne « Soldes des opérations d’exercices antérieurs en attente d’affectation ».
Afin d’améliorer la lisibilité des comptes de l’État, le présent article affecte de manière définitive le résultat patrimonial de 2023 au report des exercices antérieurs du bilan de l’État.
Dans l’hypothèse où les articles 3, 7 et 8 du présent projet de loi seraient adoptés, l’affectation définitive du résultat 2023, qui résulterait de l’adoption du présent article, permettrait de décomposer la situation nette du bilan de l’État au 31 décembre 2024 comme suit :
Article 10
Règlement du compte spécial
« Participation de la France au désendettement de la Grèce »
Le solde créditeur du compte spécial « Participation de la France au désendettement de la Grèce » clos au 1er janvier 2023 est arrêté au montant de 799 800 000,00 €.
Exposé des motifs :
En raison du rejet du projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année 2023, il n’a pas été possible d’arrêter le solde du compte spécial « Participation de la France au désendettement de la Grèce », ni de l’apurer. Par conséquent, et en application des dispositions du 4° du IV de l’article 37 de la loi organique relative aux lois de finances, le présent article propose de réaliser ces deux opérations.
Créé par l’article 21 de la loi n° 2012-958 du 16 août 2012 de finances rectificative pour 2012, le compte d’affectation spéciale « Participation de la France au désendettement de la Grèce » constitue le véhicule budgétaire permettant de transférer à l’État grec les revenus d’intérêts perçus par la Banque de France sur les obligations souveraines grecques qu’elle détient, conformément au plan de désendettement de la Grèce. Ce compte retrace, en recettes, le produit de la contribution spéciale versée par la Banque de France à l’État au titre de la restitution des revenus qu’elle a perçus sur les titres grecs. Il retrace, en dépenses, les versements de la France à la Grèce au titre de la restitution à cet État des revenus perçus sur les titres grecs ainsi que des rétrocessions de trop-perçus à la Banque de France.
Le compte d’affectation spéciale « Participation de la France au désendettement de la Grèce » a été clôturé au 1er janvier 2023 en application de l’article 21 de la loi n° 2012-958 du 16 août 2012 de finances rectificative pour 2012. A cette date, le solde des opérations antérieurement enregistrées sur ce compte est affecté au budget général de l’État.
Le solde créditeur du compte d’affectation spéciale « Participation de la France au désendettement de la Grèce » est arrêté à un montant de 799 800 000,00 €, apuré par la présente loi.
Fait à Paris, le
M. François BAYROU
Par le Premier ministre :
Le Ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
M. Éric LOMBARD
La Ministre chargée des comptes publics
Mme Amélie DE MONTCHALIN
[1] L’agrégat « Périmètre des dépenses de l’État » (PDE) est défini à l’article 10 de la loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027.
[2] Le solde structurel représente la part de solde public indépendant des effets de la conjoncture économique et des mesures temporaires et exceptionnelles.
[3] Voir document de travail de la DG Trésor n°2025/1 « comment sont réalisées les prévisions de finances publiques et quelles sont les incertitudes qui les entourent ? », mars 2025
[4] Les chiffres sont présentés au format de LFI 2024 afin d’être comparables. Les mouvements de transfert et de périmètres pouvant intervenir d’une année sur l’autre sont ainsi neutralisés.
[5] Voir document de travail de la DG Trésor n°2025/1 « comment sont réalisées les prévisions de finances publiques et quelles sont les incertitudes qui les entourent ? », mars 2025