Jacques, François Begouen

1743 - 1831

Informations générales
  • Né le 29 décembre 1743 à Petit-Goave (Saint-Domingue - Possession française)
  • Décédé le 17 octobre 1831 à Gruchet-le-Valasse (Seine-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 25 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Caen (Type : Bailliage)
Groupe
Tiers-Etat
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 4 octobre 1816 au 17 juillet 1819
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Centre

Fonds d'archives

Le fonds Begouën-Demeaux, conservé aux Archives nationales, couvre les XVIII et XIXe siècles. Les documents ont été microfilmés sur 100 bobines et sont cotés en 505 Mi. Ils sont décrits dans un inventaire analytique. Les documents sont en libre accès.
Le fonds regroupe essentiellement de la correspondance familiale, des papiers politiques, des récits de voyages, de commerce au Havre et aux Antilles, des documents de propriétés à Saint-Domingue, à la Guadeloupe et à la Martinique.
De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet desArchives nationales.

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée constituante de 1789, puis membre de la Chambre des députés de 1816 à 1819, né à Petit-Goave (Saint-Domingue, possession française), le 29 décembre 1743, mort à Gruchet-le-Valasse (Seine-Inférieure), le 17 octobre 1831, il était négociant au Havre.

Il se déclara avec modération pour les principes de la Révolution, fut élu, le 25 mars 1789, député du tiers aux Etats généraux pour le bailliage de Caux, et se fit remarquer à l'Assemblée dans plusieurs discussions spéciales sur des questions commerciales, coloniales et financières. Ses opinions étaient un curieux mélange de tendances rétrogrades et d'idées avancées. Il parla (2 avril 1790) contre le privilège de la Compagnie des Indes et observa que ce privilège avait été accordé par arrêt du conseil, rendu sur requête non communiquée, et nullement revêtu de lettres patentes enregistrées. « On n'aperçoit point ici, dit-il, de contrat synallagmatique ; tout a été accordé au nom de la nation et contre la nation ; rien n'a été stipulé pour elle. C'est donc en vain que la Compagnie des Indes regarde son privilège comme une propriété, puisqu'il n'est autre chose qu'une violation de la propriété... »

Le 28 août, il demanda qu'avant de procéder à une nouvelle émission d'assignats et de doubler le numéraire, l'Assemblée entendît les députés extraordinaires du commerce établis près d'elle. Le 1er décembre, dans le débat sur les droits de traite, il fit contre le système de la liberté commerciale une déclaration des plus catégoriques : « Je regarde comme sinistre ce système de liberté que l'on voudrait faire prévaloir. » (Il répondait à Boislandry, député de Paris). « La prohibition est la clef de voûte de la finance... » Par contre, il combattit (15 février 1791) le projet sur les patentes présenté au nom du comité des contributions publiques, par d'Allarde, député de Saint-Pierre-le-Moûtier, et dit : « Autrefois, le droit de travailler était un droit régalien ; nous pensons maintenant que c'est un droit national. Cependant, le projet tend à faire renaître le jour où l'on s'enorgueillissait de vivre sans rien faire : on appelait cela vivre noblement. Au lieu d'exiger des patentes pour travailler, il faut plutôt soumettre à en prendre ceux qui resteront oisifs. Je demande donc la question préalable sur le projet de décret. » (On murmure et on rit.)

Il fut également l'adversaire du décret sur les colonies et se fit (31 août 1791) l'écho des réclamations des armateurs et capitaines de navires du Havre qui en sollicitaient l'abrogation ; le décret en date du 15 mai admettait au droit de cité les hommes de couleur libres. Enfin, il contribua à faire conserver la caisse des vétérans de la marine, et à fixer les revenus qui devaient l'alimenter.

Son modérantisme le rendit suspect en 1793 ; il fut incarcéré, avec plusieurs habitants du Havre, au château de Noirtot, près de Bolbec.

Rendu à la liberté après le 9 thermidor, il ne s'occupa, sous le Directoire, que de son commerce ; mais il accepta de Bonaparte, après le 18 brumaire, divers titres et dignités. Nommé conseiller d'Etat, le 3 floréal an XI, chevalier de la Légion d'honneur, le 9 vendémiaire an XII, et commandeur du même ordre, le 25 prairial, il fut fait en outre (1808) chevalier et comte de l'Empire. Bégouen signa l'avis du conseil d'Etat portant que le comte Frochot, préfet du département de la Seine, avait « manqué de fermeté » dans la conspiration de Malet, en 1812. Cette attitude ne l'empêcha pas de se prononcer deux ans plus tard, le 11 avril 1814, pour la déchéance de Napoléon.

Rallié aux Bourbons, il refusa, dit-on, lors du retour de l'île d'Elbe, de se rendre aux instances de l'empereur qui le pressait de rentrer au Conseil d'Etat.

Il ne revint aux affaires qu'après les Cent-Jours, comme conseiller d'Etat, membre de la section de la marine et des colonies, puis comme président (1816) du collège électoral de la Seine-Inférieure, qui le nomma député, le 4 octobre, par 96 voix sur 191 votants et 233 inscrits. Bégouen siégea au centre. Il parut à la tribune pour demander que le budget de la marine fût porté à 48 millions, dont 6 destinés aux colonies ; pour combattre le transit, pour donner son opinion sur l'achèvement des travaux du port du Havre, etc.

En 1818, il fut chargé, comme conseiller d'Etat, de défendre à la Chambre des pairs le projet de loi sur la Banque de France, qui fut adopté.

Admis à la retraite et au titre de conseiller d'Etat honoraire en 1820, il se retira dans sa terre de Valasse, près du Havre, où il passa les dernières années de sa vie.

Date de mise à jour: juin 2015