René Levasseur

1747 - 1834

Informations générales
  • Né le 27 mai 1747 à Sainte-Croix ( - Généralité de Tours - France)
  • Décédé le 18 septembre 1834 à Le Mans (Sarthe - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 6 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Sarthe
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Sainte-Croix (Généralité de Tours, France) le 27 mai 1747, mort au Mans (Sarthe) le 18 septembre 1834, il était chirurgien-accoucheur au Mans, et avait acquis dans sa profession une certaine renommée.

Partisan de la Révolution, il fut nommé, en 1791, administrateur du district du Mans, et fut élu, le 6 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Sarthe, le 6e sur 10, à la pluralité des voix sur 525 votants ; il siégea à la Montagne, donna son opinion sur les subsistances, et vota pour la mort de Louis XVI, sans appel ni sursis.

Ardent jacobin, il se montra l'adversaire implacable du parti girondin, proposa, le 9 mars 1793, l'établissement, qui fut voté, d'un tribunal extraordinaire chargé de juger les prévenus sans appel ni recours ; fit décréter la peine de mort contre quiconque proposerait la loi agraire ; dit, à propos de l'assassinat de Lepelletier, qu'il fallait raser la maison où un attentat serait commis contre un député ; appuya le maintien du décret qui cassait la commission des Douze ; annonça une trahison à l'armée des Pyrénées-Orientales ; discuta le projet de Constitution, et dénonça plusieurs de ses collègues qu'il suspectait de modérantisme.

Levasseur fut secrétaire de la Convention. Il prit une part active aux délibérations de l'Assemblée, fut envoyé en mission à Gonesse, y ordonna plusieurs arrestations, et, de retour à son siège de député, provoqua les sévérités de la majorité contre Defermon et Coustard opposants au 31 mai, et contre les habitants de Sedan, qui, après le 10 août, avaient fait arrêter des représentants par ordre de La Fayette. René Levasseur embrassa le parti de Robespierre et le défendit contre Philippeaux et autres. Envoyé en mission dans l'Oise en novembre 1793, il fit mettre « à un régime paternel et commun » les suspects détenus dans le château de Chantilly : « Ces messieurs écrivait-il, craignant de ne pas vivre assez longtemps, accaparaient tous les œufs, le beurre, le sucre et le café que l'on trouvait à 3 ou 4 lieues à la ronde. » La Convention décréta la mise en vigueur générale de son arrêté, et imposa, dans les maisons d'arrêt, «une nourriture frugale et la même pour tous, le riche payant pour le pauvre ». Dévoué sans réserve aux idées de la Révolution, Levasseur prononça, le 18 décembre 1793, aux Jacobins, l'éloge de Marat, à qui il attribua une part dans la victoire de Toulon. Il appuya la mise en liberté de Vincent et de Ronsin, fit décréter l'abolition de l'esclavage, défendit Chasles, inculpa Westermann, et se joignit énergiquement aux accusateurs de Danton. Du Nord, où il avait été envoyé, il adressa, sur les opérations de nos armées, diverses communications importantes à la Convention.

Après le 9 thermidor, René Levasseur resta fidèle aux opinions qu'il avait précédemment soutenues. En septembre 1794, il s'éleva aux Jacobins contre la mise en liberté des aristocrates, et dénonça Lecointre, Tallien et leurs amis, « Ce n'est pas, dit-il, pour l'amour de la liberté que certains personnages ont attaqué le tyran ; c'était pour lui succéder. » Il opina pour la déportation des prêtres et des nobles, jura guerre à mort aux ennemis du patriotisme, repoussa le projet de réglementer les sociétés populaires, et attaqua les Vendéens, les restes de la Gironde et tous les « modérés », Impliqué dans les événements de germinal an III, il fut décrété d'arrestation, et l'assemblée lui enjoignit de se constituer prisonnier dans les vingt-quatre heures, sous peine d'être déporté. Il obéit, et bénéficia de l'amnistie du 4 brumaire suivant. Il retourna alors au Mans et y reprit sa profession de chirurgien.

En août 1815, les Prussiens, qui passaient par là sous les ordres de Blücher, l'arrêtèrent et l'envoyèrent à Paris, puis à Coblentz, où, après être resté quelque temps détenu, on lui rendit la liberté.

S'étant alors fixé dans les Pays-Bas, il y exerça son art avec succès et fut reçu en 1819 membre de l'université de Louvain.

La Révolution de 1830 lui permit de revenir en France : il y pratiqua encore la chirurgie et mourut au Mans en 1834.

On a publié sous son nom les Mémoires de René Levasseur (de la Sarthe), ex-conventionnel (1829). Cet ouvrage fut poursuivi et condamné comme outrageant « les principes de la monarchie et la religion ». Il fut reconnu au procès que l'auteur en était Achille Roche, ancien secrétaire de Benjamin Constant. Personnellement, René Levasseur publia à Bruxelles, en 1822, une Dissertation sur la nymphytéotomie et sur l'enclavement.