Stanislas, Jean de Boufflers

1738 - 1815

Informations générales
  • Né le 31 mai 1738 à Nancy ( - Duché de Lorraine - Généralité de Nancy)
  • Décédé le 18 janvier 1815 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 6 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Nancy (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député aux états généraux de 1789, né à Nancy (Duché de Lorraine, généralité de Nancy), le 31 mai 1738, mort à Paris (Seine), le 18 janvier 1815, il était le fils cadet de la célèbre marquise de Boufflers, dont Voltaire a célébré l'esprit et la grâce, et qui fit les délices de la cour de Stanislas, roi de Pologne retiré à Nancy. Il fut élevé par l'abbé Poriquet, et destiné à l'état ecclésiastique. Il publia, à peine entré à Saint-Sulpice, le conte galant d'Aline, reine de Golconde, refusa de se faire prêtre, mais, en qualité de chevalier de Malte, fut pourvu d'un bénéfice de l'ordre du Temple, et, avide de plaisirs, embrassa le métier des armes; il débuta comme capitaine de hussards, prit part à la guerre de Sept-ans, et se battit courageusement à Amembourg. Envoyé, comme gouverneur à Saint-Louis, au Sénégal, à la suite d'une chanson sur la reine Marie-Antoinette, il n'y resta pas longtemps, et, de retour en France, s'adonna à la poésie facile et légère; l'amitié de Voltaire le mit en réputation.

Elu, le 6 avril 1789, député de la noblesse aux états généraux par le bailliage de Nancy, il prit au sérieux son nouveau rôle politique, fonda, avec MM. de La Rochefoucault, Malouet et de Virieu, le club des Impartiaux (1791), fit décréter la propriété des brevets des inventions et des découvertes, et demanda des encouragements pour les arts et les sciences.

Il émigra à Berlin après la journée du 10 août 1792, fut nommé membre de l'Académie de cette ville, et y épousa Mme de Sabran ; le roi Frédéric-Guillaume lui donna de vastes domaines en Pologne dans le but d'y établir une colonie d'émigrés, projet qui n'aboutit pas.

Rayé de la liste des émigrés en 1800, Boufflers rentra en France, reprit ses occupations littéraires, et se lia avec Lucien Bonaparte ; mais l'exil avait éteint ou alourdi sa verve, et ses œuvres d'alors sont empreintes de la prétentieuse métaphysique d'outre-Rhin.

Le 4 nivôse an X, il réclamait au premier consul la restitution des sommes « qui lui étaient dues et qui avaient été versées dans les coffres de la République. » Ses relations avec la famille du premier consul, et les compliments flatteurs que les événements lui inspiraient ne purent lui faire obtenir la préfecture qu'il demandait, mais lui valurent le grade de maréchal de camp honoraire et la croix de la Légion d'honneur (26 frimaire an XII).

Il fut admis à l'Institut en 1804, publia, dans des recueils périodiques, des contes aimables et enjoués, et resta, jusqu'à sa mort, étranger à la politique.

Ses Œuvres complètes, en huit volumes, ont paru l'année même de sa mort.

Sur sa tombe, placée auprès de celle de Delille, on a gravé ce vers de lui : « Mes amis, je crois que je dors. »