Victor Dalbiez

1876 - 1954

Informations générales
  • Né le 23 juin 1876 à Corneilla-de-conflent (Pyrénées-Orientales - France)
  • Décédé le 29 avril 1954 à Pavillons-sous-bois (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 17 octobre 1909 au 31 mai 1910
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Républicains radicaux-socialistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Parti républicain radical et radical socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 9 janvier 1927
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Radical et radical-socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 9 janvier 1927 au 13 janvier 1936

Biographies

Né à Corneilla-de-Conflent (Pyrénées - Orientales) le 23 juin 1876, mort aux Pavillons-sous-Bois (Seine) le 29 avril 1954.

Député des Pyrénées-Orientales de 1909 à 1919 et de 1924 à 1927.

Sénateur des Pyrénées-Orientales de 1927 à 1935.

Ministre des Régions libérées du 14 juin 1924 au 17 avril 1925.

Issu d'une famille républicaine - son père, maire de Corneilla-de-Conflent, avait été révoqué à la suite du 16 mai- Victor Dalbiez fait ses études à Perpignan puis il entre dans l'administration des contributions indirectes. Il se prépare à la vie publique qui l'attire en rédigeant des articles politiques et économiques pour un quotidien régional, Le Petit Catalan et devient directeur de La Montagne. C'est à cette époque qu'il s'inscrit au parti républicain radical et radical-socialiste. Il est élu conseiller général du canton Est de Perpignan le 12 septembre 1909 puis, à l'occasion d'une élection partielle provoquée par le décès de M. Bourrat, député de la deuxième circonscription de Perpignan (17 octobre 1909), il est élu à ce siège par 6.445 voix sur 8.907 votants, contre 2.501 à M. Payrat, socialiste unifié. Victor Dalbiez sera réélu au deuxième tour de scrutin le 8 mai 1910 par 6.701 voix sur 13.439 votants contre 6.544 à M. Rameil, et au premier tour le 26 avril 1914 par 7.003 voix sur 11.266 votants contre 3.857 à M. Sèbe.

Inscrit au groupe radical-socialiste, le nouvel élu soutient les Ministères de gauche. Originaire d'un département producteur de vin, il s'intéresse tout naturellement à la politique viticole mais intervient aussi à propos de questions sociales ou financières. C'est ainsi qu'il défend la réintégration des cheminots révoqués pour faits de grève par les Compagnies privées (1911). Lors de l'interpellation de M. Dubois sur la politique financière du Gouvernement - Joseph Caillaux était alors Ministre des Finances - il affirme que le projet d'impôt sur le capital sera bientôt en état (27 février 1914).

A la déclaration de guerre, il est caporal au 126e régiment d'infanterie territoriale. Il sera promu sous-lieutenant le 7 février 1915.

Au cours de la onzième législature, Victor Dalbiez déploya une grande activité et se montra un patriote particulièrement intransigeant. Dans sa profession de foi, il se prononçait pour l'impôt personnel sur le revenu et sur le capital, pour le système de la nation armée et le retour à la loi de deux ans, pour l'amélioration du sort des travailleurs et s'affirmait ardent défenseur de la laïcité intégrale. Membre de la Commission des boissons, de la Commission de l'armée et de la Commission de la législation fiscale, il est l'auteur de plusieurs propositions de résolution : pour la création d'une Commission chargée d'étudier les réparations dues aux départements envahis (1915), pour faciliter l'accès au grade de sous-lieutenant des sous-officiers qui ont prouvé leur aptitude au commandement dans les formations combattantes (1916), pour inviter le Gouvernement à n'affecter les hommes de la classe 1888 dans les usines qu'après que les pères des familles les plus nombreuses y auront été appelés et à retarder, en conséquence, l'appel de la classe 1888 (1916), pour maintenir sur la liste de l'assistance obligatoire aux vieillards, infirmes et incurables, ceux qui sont admis au bénéfice de la loi du 5 août 1914 sur les allocations (1916), pour prescrire la présentation, devant la Commission de réforme, des convalescents ou permissionnaires du front susceptibles d'être réformés ou versés dans le service auxiliaire (1916), pour accorder aux mobilisés des armées de mer les mêmes avantages pour la démobilisation qu'aux mobilisés des armées de terre (1919), pour supprimer l'organisation militaire des brigades du service actif des douanes (1919).

En 1915, il déposera trois propositions de loi. Les deux premières tendent : à réprimer l'exportation frauduleuse de produits ou objets dont la sortie a été prohibée comme contraire aux intérêts de la défense nationale ; à venir en aide aux habitants du département des Pyrénées-Orientales victimes de l'inondation. La troisième est passée à la postérité sous le nom de loi « Dalbiez » et avait pour objet d'assurer une juste répartition et une meilleure utilisation des hommes mobilisés ou mobilisables. La discussion d'urgence, demandée par la Commission de l'armée, commença le 4 juin 1915 et se termina le 26 juin. La proposition fut adoptée à l'unanimité des 488 votants. Comme le rappelait son auteur dans une intervention en cours de discussion, « la collaboration (du Parlement) que nous estimions nécessaire... nous est venue spontanément, non seulement de la Commission de l'armée, mais du pays tout entier, sous la forme de milliers de lettres ». L'opinion publique donnait à cette loi un sens précis : la révision sérieuse de la situation militaire de tous ceux qui, pour des raisons diverses, avaient été dispensés de se rendre au front ou même n'avaient pas quitté leurs foyers, et qui étaient désignés globalement par le terme d' « embusqués ». En 1918, Victor Dalbiez dépose également trois propositions de loi : tendant à ordonner la levée de l'état de siège sur tout le territoire français ; tendant à abroger la loi du 5 août 1914 réprimant les indiscrétions de la presse en temps de guerre ; tendant à assurer la démobilisation des armées de terre et de mer. La fin des hostilités le montre particulièrement préoccupé d'assurer au plus vite la reprise de l'activité économique dans le pays. Il intervient en ce sens à la tribune. Il est également soucieux de restaurer les conditions d'une vie politique normale dans le pays. « Nous demandons instamment la restitution des libertés publiques », déclare-t-il lors de la discussion de diverses propositions de loi relatives à la levée de l'état de siège et à l'abrogation de la censure (8 juillet 1919). La discussion de son interpellation sur la nécessité de hâter la démobilisation de toutes les classes de la réserve afin de procéder sans retard aux élections est renvoyée sine die à la demande du Gouvernement. Battu, Victor Dalbiez s'écrie : « Ils ne veulent pas faire les élections ». En 1918, il avait été nommé secrétaire de la « coalition républicaine » destinée à regrouper tous les militants des partis de gauche. Aux élections générales du 16 novembre 1919 qui se déroulèrent au scrutin de liste, Victor Dalbiez ne fut pas réélu. Il eut 40 voix de moins que son second de liste M. Rameil, qui fut élu au quotient électoral avec 15.068 voix sur 37.410 votants et fut seul à représenter l'Union des groupes républicains de gauche tandis que la liste d'Union républicaine nationale pour l'ordre et la prospérité du pays obtenait trois sièges. Mais il retrouve son siège aux élections du 11 mai 1924 et la liste du Cartel des gauches qu'il conduit enlève les trois sièges à la majorité absolue. La formule « rendre la République aux Républicains », employée par le Cartel, avait été adoptée par les électeurs du Roussillon. Victor Dalbiez, tête de liste, obtient 25.816 voix sur 48.484 votants. Au lendemain de l'élection de Gaston Doumergue à la Présidence de la République, Edouard Herriot est appelé pour la première fois à la Présidence du Conseil (14 juin 1924). Il donne à Victor Dalbiez le portefeuille des Régions libérées que ce dernier gardera jusqu'à la chute du Cabinet le 17 avril 1925.

La tâche est difficile au moment où se pose avec acuité la question des dommages de guerre et des réparations en nature. A l'occasion de la discussion d'un projet de loi portant ouverture des crédits provisoires au titre du Budget spécial des dépenses recouvrables (28 juin 1924) le Ministre des Régions libérées répond aux défenseurs des petits et moyens sinistrés et réaffirme la volonté du Gouvernement de « poursuivre une politique des réparations en nature aussi efficace que possible ». Il soutient avec succès le budget de son Ministère pour l'exercice 1925, budget qui fait désormais partie intégrante du budget général.

Le premier Cabinet Herriot ayant été renversé le 17 avril 1925, Victor Dalbiez reprend son siège de député. Lors de la discussion d'interpellations relatives à la Syrie - Aristide Briand est Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères - il apporte les voix de son groupe à l'ordre du jour favorable au Gouvernement. Mais, en juillet 1926, alors qu'Aristide Briand est pour la dixième fois - et la troisième fois consécutive - Président du Conseil, Victor Dalbiez vote contre l'ordre du jour accepté par le Gouvernement et qui clôt les interpellations sur la politique financière - Aristide Briand avait fait entrer dans son Cabinet comme vice-Président et Ministre des Finances, Joseph Caillaux. A la fin de l'année, Victor Dalbiez sollicite et obtient un congé.

Maire de Perpignan et président du Conseil général, il est élu sénateur des Pyrénées-Orientales au premier tour de scrutin le 9 janvier 1927 par 252 voix sur 488 votants et se démet de son mandat de député. Il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique de la Haute Assemblée.

Membre de la Commission de l'armée, il dépose deux rapports, le premier portant approbation de la cession amiable à la commune de Collioures des glacis du château déclassé de cette place, le second autorisant la suppression de l'hôpital militaire de Perpignan (2 juin 1931). Cette même année, il intervient lors de la discussion du budget de l'exercice 1931-1932, sur l'agriculture et la marine marchande. A partir de 1932, il fait partie également de la Commission des affaires étrangères. Il dépose (30 novembre 1932), avec plusieurs de ses collègues, une proposition de loi tendant à donner certaines garanties aux communes dans leurs relations avec les Caisses départementales d'aménagement des lotissements défectueux. En 1934, il intervient notamment lors de la discussion du projet de loi relatif aux droits de douane sur les vins de Porto et de Madère et dépose plusieurs amendements au projet de loi sur l'assainissement du marché du vin. En 1935, il fait partie d'une troisième commission, la Commission de comptabilité.

Lors du renouvellement triennal du 20 octobre 1935, Victor Dalbiez n'est pas réélu. Les deux nouveaux sénateurs des Pyrénées-Orientales appartiennent au parti socialiste S.F.I.O. Ils ont été élus au deuxième tour de scrutin, Jean Payra avec 270 voix, Georges Pezières avec 263 voix, contre 101 voix à Victor Dalbiez sur 505 votants. Jean Payra avait d'ailleurs remplacé Victor Dalbiez à la Mairie de Perpignan et à la présidence du Conseil général.

Victor Dalbiez est mort aux Pavillons-sous-Bois (Seine) le 29 avril 1954, âgé de 78 ans.




Né le 23 juin 1876 à Corneilla-de-Conflent (Pyrénées-Orientales)
Décédé le 29 avril 1954 aux Pavillons-sous-Bois (Seine)

Député des Pyrénées-Orientales de 1909 à 1919, puis de 1924 à 1927
Sénateur des Pyrénées-Orientales de 1927 à 1935
Ministre des Régions libérées du 14 juin 1924 au 17 avril 1925

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1216 à 1218)

Après son échec aux sénatoriales du 20 octobre 1935, qui avait été précédé par son éviction du conseil général des Pyrénées-Orientales, Victor Dalbiez se retire de la vie politique.

Il s'installe alors dans la région parisienne, et meurt en 1954.