Marx Dormoy

1888 - 1941

Informations générales
  • Né le 1er août 1888 à Montluçon (Allier - France)
  • Décédé le 26 juillet 1941 à Montélimar (Vaucluse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 novembre 1931 au 31 mai 1932
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 23 octobre 1938
Département
Allier
Groupe
Socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1939 au 1er janvier 1941

Fonds d'archives

Les archives de Marx Dormoy sont conservées aux Archives départementales de l’Allier sous la cote 64 J. Donné en 1991, ce fonds de 6 mètres linéaires est constitué de correspondance, de photographies et de notes manuscrites relatives à Marx Dormoy et, pour une moindre part, à sa sœur Jeanne et à leur père Jean. Ces archives décrites dans un instrument de recherche provisoire sont communicables pour les archives antérieures à 1939. Quant aux documents postérieurs à 1939, ils seront communicables après un délai de soixante-dix ans. De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet des Archives départementales de l’Allier.

Biographies

Né à Montluçon (Allier) le 1er août 1888, mort le 27 juillet 1941 à Montélimar (Drôme).

Député de l'Allier de 1931 à 1938. Sénateur de l'Allier de 1938 à 1941. Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil en 1936. Ministre de l'Intérieur de 1936 à 1938.

Comme son père, qui fut conseiller municipal puis maire de Montluçon, Marx Dormoy milite de bonne heure pour la cause socialiste : d'abord dans les rangs des jeunesses socialistes, ensuite au sein de la Fédération socialiste de l'Allier dont il devient le secrétaire en 1924 - un secrétaire actif qui fit de celle-ci une des fédérations les plus influentes du parti au moment de la scission des partis ouvriers.

Employé à la mairie de Montluçon, puis représentant de commerce, il est publiciste quand survient la guerre et il part comme sapeur-mineur au 4e régiment du Génie. Il participe aux combats de Lorraine, aux batailles de la Marne et de Verdun (notamment Avocourt et Côte 304).

Revenu à la vie civile, après un échec aux élections générales législatives du 16 novembre 1919, il devient conseiller d'arrondissement de Montluçon.

Un nouvel échec lors du renouvellement législatif du 11 mai 1924 ne le décourage pas, et il fait ses débuts dans la vie publique en entrant, en 1925, au conseil municipal de sa ville, qui le nomme maire le 9 mai de la même année.

La ville de Montluçon lui doit de nombreuses réalisations dans le domaine de l'urbanisme (adductions d'eau, voirie, égouts), de l'enseignement (trois groupes scolaires, une bibliothèque, une école de musique), de l'hygiène sociale (nouvel hôpital, installations sportives), etc.

Entre temps, il avait été élu conseiller général du canton de Montluçon-est, le 26 juillet 1925. Rapporteur du budget départemental, réélu en 1931, il succède à Paul Constans à la présidence du Conseil général le 28 octobre de la même année.

Une élection législative partielle, provoquée par le décès de Paul Constans, lui permet d'entrer à la Chambre des Députés, élu de la deuxième circonscription de Montluçon le 22 novembre 1931, au premier tour de scrutin, avec 8.406 voix contre 4.386 à M. Humoine, communiste, sur 15.448 votants. Il est réélu lors du renouvellement général de 1932, au premier tour, le 1er mai 1932, par 10.708 voix contre 4.735 à M. Humoine, communiste, sur 16.543 votants - et du renouvellement général de 1936, au premier tour, le 16 avril, par 8.212 voix contre 7.664 à M. Jardon, communiste, sur 20.822 votants.

Inscrit au groupe socialiste S.F.I.O., il fait successivement partie de la Commission des comptes définitifs et des économies, ainsi que de la Commission des travaux publics et moyens de communications (1932) ; de la Commission de l'armée (1934) et de la Commission spéciale d'enquête sur l'affaire Stavisky (1934).

Il intervient dès 1932, lors d'un débat sur les baux à ferme et la même année, lors de la discussion du budget, sur le chômage ; en 1933, il prend part à la discussion du budget de l'année en cours à propos de la situation des agriculteurs, de l'enseignement technique, du chômage encore ; il intervient dans un débat sur l'organisation et la défense du marché du blé ; en 1934, il demande à interpeller le Gouvernement « sur les mesures qu'il compte prendre pour faire respecter la loi du 10 juillet 1933 et assurer le ravitaillement en farine des populations de l'Allier à la suite de la décision de 92 minotiers du département qui veulent fermer leurs moulins à partir du 23 juin » ; le débat budgétaire de 1935 le voit intervenir sur l'enseignement technique et la nationalisation d'écoles pratiques et on l'entend le 15 mars 1935 dans la discussion d'une interpellation sur la politique militaire du Gouvernement. Sa dernière intervention comme député a lieu le 5 mars 1936 lorsqu'il pose, au nom de ses collègues socialistes, la question préalable à la discussion de plusieurs propositions relatives à la réforme électorale.

C'est alors qu'il est appelé par Léon Blum, chargé, au lendemain des élections générales dites « de front populaire » de 1936, de former le Cabinet, à le seconder comme Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, le 4 juin 1936. Nommé Ministre de l'Intérieur le 25 novembre de la même année, après la mort de Roger Salengro, il conservera cette fonction jusqu'au 21 juin 1937 (premier Cabinet Blum), puis du 22 juin 1937 au 14 janvier 1938 (troisième Cabinet Chautemps), enfin du 13 mars au 8 avril de la même année (second Cabinet Blum renversé par le Sénat).

Son passage au Gouvernement est surtout marqué par la découverte du complot dit « de la Cagoule », monté contre le régime républicain, complot dont la répression fut par la suite abandonnée, et par quelques interventions au Parlement, notamment à la Chambre des Députés : lors de la discussion des crédits budgétaires relevant de son département ministériel, en réponse à un discours de M. Louis Marin sur les « fonds secrets » (4 décembre 1937), en réponse à M. Frédéric-Dupont, rapporteur sur la défense passive (même jour), etc... ; au Sénat : dans la discussion d'un projet de loi relatif aux conflits collectifs du travail (décembre 1936), dans le débat ouvert sur la proposition de loi concernant les halles centrales (décembre 1937), lors de l'examen des crédits de son ministère (décembre 1937), dans la discussion du projet de loi portant ouverture d'un crédit aux victimes de calamités publiques (même année).

Rentré dans le rang à la suite de la chute du Cabinet Blum, il se porte candidat du « rassemblement populaire » au renouvellement partiel du Sénat (département de l'Allier), le 23 octobre 1938, et il est élu au second tour de scrutin par 431 voix contre 378 à Marcel Régnier, sénateur, radical-socialiste sortant, sur 825 votants. Inscrit au groupe socialiste, il fait partie de la Commission de législation civile et criminelle en 1939 et en 1940, de la Commission de l'air.

Il devait, dans la première année de la seconde guerre mondiale, qui provoquait un ralentissement de l'activité parlementaire, intervenir au Sénat dans le grand débat ouvert par le projet de loi portant déchéance de certains élus- des parlementaires communistes - d'abord lors de la discussion générale (séance du 19 janvier 1940 pour déclarer approuver, avec de -sérieuses réserves de principe, la mesure proposée - qu'il devait finalement voter avec la plupart de ses amis - ensuite, au moment des explications de vote (séance du 29 février), pour dire que les propos de son collègue socialiste Bachelet affirmant conserver son estime au sénateur communiste Marcel Cachin n'engageaient que leur auteur.

La défaite et l'armistice étant survenus, il prend part à la séance de l'Assemblée Nationale réunie à Vichy le 10 juillet 1940 et vote contre la délégation de pouvoirs constituants au Gouvernement du maréchal Pétain.

Son activité de militant - il était redevenu en 1939 secrétaire de la Fédération socialiste de l'Allier - sa fidélité à Léon Blum et son hostilité au nouveau régime lui valent les rigueurs administratives : suspendu, avec tout le Conseil municipal de Montluçon, par décret du 20 septembre 1940, il est interné à Pellevoisin (Indre) le 26 septembre, puis transféré et incarcéré le 31 décembre à Vals-les-Bains. Placé, après six mois de captivité, en résidence surveillée à Montélimar, il est victime, le 26 juillet 1941, d'un attentat mortel : une bombe à retardement cachée sous son lit explose pendant son sommeil, le tuant sur le coup. Les obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité familiale, le 29 juillet, à Montluçon. Ce crime, d'inspiration politique, souleva la réprobation générale.

Le 9 décembre 1945 eurent lieu à Montluçon, les funérailles solennelles, et le 25 juillet 1948 fut inauguré un monument à la mémoire du défunt, que le Gouvernement citait à l'ordre de la Nation, en lui conférant la Légion d'honneur à titre posthume.





Né 1er août 1888 à Montluçon (Allier)
Décédé le 26 juillet 1941 à Montélimar (Drôme)

Député de l'Allier de 1931 à 1938
Sénateur de l'Allier de 1938 à 1941
Sous-Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil en 1936
Ministre de l'Intérieur de 1936 à 1938

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome IV, p. 1470 et 1471.)

Après son vote hostile à la révision constitutionnelle du 10 juillet 1940, Marx Dormoy est suspendu de ses fonctions de conseiller municipal de Montluçon, le 20 septembre 1940. Puis il est incarcéré à Vals-les-Bains durant six mois.

Placé ensuite en résidence surveillée à Montélimar, il y est victime, le 26 juillet 1941, d'un attentat.

Des funérailles solennelles furent organisées en son honneur à Montluçon le 9 décembre 1945.