Jacques Fourcade

1902 - 1959

Informations générales
  • Né le 27 avril 1902 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 5 septembre 1959 à Villechauve (Loir-et-Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 5 septembre 1959
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies


Né le 27 avril 1902 à Paris (9e)

Décédé le 5 septembre 1959 à Villechauve (Loir-et-Cher)

Député des Hautes-Pyrénées de 1951 à 1958

Fils du bâtonnier Manuel Fourcade, qui représenta les Hautes-Pyrénées au Sénat de 1927 à 1943, Jacques Fourcade, diplômé des Sciences politiques, docteur en droit, s'inscrit au barreau de Paris où il est secrétaire de la conférence du stage en 1928. Directeur du cabinet du ministre de la Justice Léon Bérard (1931-1932), il est l'auteur de recueils de poésies inspirées par les Pyrénées, ainsi que d'un essai de critique politique, La République de la province (1936). Le 17 octobre 1937, il est élu conseiller général par le canton de Vic-en-Bigorre. Pendant la guerre, il sert comme officier dans l'armée de l'air et assure devant la Cour suprême de Riom, la défense de Guy La Chambre, ancien ministre de l'Air.

Jacques Fourcade se présente, sans succès, aux élections législatives du 10 novembre 1946, dans la première circonscription de Seine-et-Oise. La liste de Coalition républicaine et d'action sociale, qu'il conduit, obtient 23 090 suffrages sur 350 779 exprimés. Le 20 novembre 1947, il est élu conseiller de l'Union française par le Conseil de la République, au titre du Parti Républicain de la liberté. Cette assemblée le porte à sa présidence le 11 janvier 1950, par 58 voix sur 87.

Aux élections législatives du 17 juin 1951, Jacques Fourcade conduit dans les Hautes-Pyrénées la liste des Indépendants, des Paysans et des Républicains nationaux apparentée avec les listes RGR, MRP et SFIO qui obtient 25,2 % des voix. Lui-même est élu avec 24 696 suffrages sur 92 980 exprimés et emporte l'un des trois sièges à pourvoir. Inscrit au groupe des Républicains indépendants, il est nommé membre de la Commission des territoires d'Outre-Mer (1951-1953), dont il est élu président le 19 juillet 1951, ainsi que de la Commission de la justice et de législation (1953-1954). Ses interventions à la tribune portent essentiellement sur les problèmes de l'Outre-Mer. Le 17 décembre 1953 il présente sa candidature au premier tour de scrutin pour l'élection du Président de la République, où il obtient 62 voix.

Durant la deuxième législature, Jacques Fourcade vote pour les lois Marie et Barangé, en faveur de l'enseignement privé (21 septembre 1951), pour la ratification du traité instituant la Communauté charbon-acier ( 13 décembre), pour l'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952) et de Joseph Laniel (26 juin 1953). Il s'abstient volontairement sur la question de confiance après Diên-Biên-Phû, le 13 mai 1954, mais vote favorablement le 12 juin suivant (chute du cabinet) et s'abstient de nouveau sur l'investiture de Pierre Mendès France et les accords de Genève (17 juin et 23 juillet). Partisan de la Communauté européenne de défense, Jacques Fourcade s'oppose à la question préalable dont l'adoption vaut rejet du projet (30 août). Il s'abstient sur les accords de Londres relatifs à la fin de l'occupation de l'Allemagne (12 octobre) et se prononce contre ceux de Paris qui autorisent son réarmement et son entrée dans l'OTAN (29 décembre). Le 4 février 1955, il refuse la confiance au gouvernement Mendès France sur l'Indochine puis l'accorde à Edgar Faure (23 février), mais lui refuse la confiance sur le mode de scrutin et la date des élections (29 novembre).

De nouveau tête de liste des Indépendants et Paysans, le 2 janvier 1956, Jacques Fourcade qui a conclu un apparentement avec le MRP, est réélu avec 23 417 suffrages sur 100 627 exprimés. Membre du groupe parlementaire des Indépendants et Paysans d'action sociale, il est reconduit à la Commission de la justice (1956), au nom de laquelle il dépose sept rapports. Il fait également partie de la Commission du suffrage universel (1956-1957). Le 28 février 1957, il est élu président de la Haute cour de justice.

Au cours de la dernière législature de la IVe République, Jacques Fourcade vote contre l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956) auquel il refuse la confiance sur l'Afrique du Nord les 12 mars et 5 juin, mais la lui accorde le 25 octobre. Favorable à l'investiture de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957), il se prononce pour la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom (9 juillet) et contre les projets relatifs aux institutions de l'Algérie (novembre 1957, janvier 1958). Il s'oppose à l'investiture de Pierre Pflimlin et à l'instauration de l'état d'urgence (13 et 16 mai), et vote pour la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (1er et 2 juin).

Le 22 juillet 1958, il est désigné par la Commission du suffrage universel pour représenter l'Assemblée nationale au sein du Comité consultatif constitutionnel.

Sous la Ve République, aux élections de novembre 1958, Jacques Fourcade est réélu député dans la 2e circonscription des Hautes-Pyrénées.



FOURCADE (Jacques, Marie, Joseph, Manuel)
Né le 27 avril 1902 à Paris
Décédé le 5 septembre 1959 à Villechauve (Loir-et-Cher)

Conseiller de l’Union française de 1947 à 1951
Député de Hautes-Pyrénées de 1951 à 1958 puis de 1958 à 1959

Fils du bâtonnier Manuel Fourcade, sénateur des Hautes-Pyrénées de 1927 à 1940, et vice-président du Sénat à la veille de la guerre, Jacques Fourcade est né en 1902 à Paris. Il fit de brillantes études littéraires (il publia d’ailleurs deux recueils de poèmes, Distances et Contre cœur, tous deux couronnés par l’Académie française) et juridiques. Diplômé de l’Ecole libre des sciences politiques, docteur en droit, il s’inscrivit au barreau de Paris où il fut secrétaire de la conférence du stage en 1928-1929. Dans la mouvance politique de l’Alliance démocratique républicaine, membre de différents cabinets ministériels, directeur du cabinet de Léon Bérard, garde des sceaux en 1931-1932, il s’engagea plus directement dans la vie politique pour combattre le Front populaire. A l’automne 1937, il fut élu conseiller général du canton de Vic-en-Bigorre, où sa famille possédait une propriété ainsi qu’un domaine agricole. Grand sportif, pratiquant notamment le tennis, il s’était initié aussi à l’aéronautique, dans une région, la Bigorre, qui possédait alors une industrie de l’aviation assez importante. Ce fut en tant qu’officier de l’armée de l’air qu’il fut mobilisé le 2 septembre 1939.
Dès juin 1940, il renonça à toute activité politique, à l’image de son père qui, après avoir voté les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain, le 10 juillet 1940, se retira dans les Pyrénées où il décéda en décembre 1943. Jacques Fourcade n’en exerça pas moins son métier d’avocat de façon courageuse. Il fut notamment le défenseur du ministre de l’air du Front populaire, Guy La Chambre, lors du procès de Riom.
Après la Libération, il reprit ses engagements politiques, dans le cadre du Parti républicain de la liberté. Candidat du PRL à la tête d’une liste d’union des droites dans la 1ère circonscription de Seine-et-Oise le 10 novembre 1946, il ne fut toutefois pas élu. L’année suivante, en novembre 1947, il devint conseiller de l’Union française, désigné par le PRL sur le quota des sièges pourvus par le Conseil de la République. Membre du groupe UMOM (Union Métropole-Outre-mer) qui intégra le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) lors de sa création en décembre 1948, il fut élu, dès la première session, au bureau de l’Assemblée de l’Union française. Le 11 janvier 1950, il en devint le président de cette assemblée et accomplit, à ce titre, plusieurs voyages officiels en Afrique (fêtes du cinquantenaire du Gabon, inauguration du port d’Abidjan, etc.).
Le 17 juin 1951, il fut élu député des Hautes-Pyrénées à la tête d’une liste investie par le CNIP. Commença dès lors une active carrière parlementaire (il présida notamment la Commission des Territoires d’Outre-mer de juillet 1951 à janvier 1953), sans pour autant renoncer à ses activités professionnelles (avocat à la Cour d’Appel de Paris, président de l’association des juristes internationaux). Le 27 février 1957, il fut élu président de la Haute-cour de justice. Sans être directement engagé dans les instances dirigeantes du CNIP, il était un partisan fidèle de la direction du parti. En décembre 1953, suivant la volonté d’Antoine Pinay et de Roger Duchet d’empêcher à tout prix Joseph Laniel de succéder à Vincent Auriol, il se présenta au premier tour du scrutin et recueillit 62 suffrages. Pendant la crise du 13-Mai, il suivit encore fidèlement la ligne de conduite des chefs de son parti : refus de la confiance au gouvernement de Félix Gaillard, aucun soutien à celui de Pierre Pflimlin, votes successifs en faveur du retour de Charles de Gaulle au pouvoir. Le 22 juillet, il fut désigné par la Commission du suffrage universel pour représenter l’Assemblée nationale au Comité consultatif constitutionnel, présidé par Paul Reynaud.
Aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, Jacques Fourcade fut, comme lors des deux scrutins précédents, investi par le CNIP. La représentation des Hautes-Pyrénées était passée de trois à deux députés. Il se présenta dans la 2e circonscription où il affronta, au premier tour, cinq autres candidats. Quatre de gauche : Paul Chastellain (PCF, 6 536 voix), Marcel Billières (SFIO, 6 543 voix), le député sortant Pierre Mailhe (radical, 8 235 voix) et Roland Cazenave (investi par le Centre de la réforme républicaine, petit groupement de gaullistes de gauche, parmi lesquels on comptait Pierre Clostermann, député mendésiste sortant, ex-RPF ; 2 448 voix) ; un de droite : Jacques Catherineau (candidat sous l’étiquette de Renouveau et Fidélité, un petit groupe de gaullistes très favorables à l’Algérie française, restés hors de l’UNR ; 3 683 voix). Jacques Fourcade avait choisi comme suppléant le docteur Pierre Pétrus, conseiller municipal et conseiller général d’Argelès-Gazost – celui-ci, déjà deuxième de la liste du CNIP en 1951 et 1956, avait reçu en 1958 le soutien officiel de l’UNR. Il recueillit 20 681 suffrages, améliorant de plus de 40% son score de 1956. Au second tour, quatre candidats restèrent en lice : face au communiste (6 149 voix), au socialiste (12 429), et au candidat de Renouveau et fidélité (3 107), le candidat du CNIP l’emporta largement avec 24 571 suffrages. Il s’inscrivit au groupe des IPAS présidé par Antoine Pinay puis, dès janvier 1959, celui-ci étant devenu ministre des Finances, par Henry Bergasse.
Après l’échec de Paul Reynaud, candidat du CNIP à la présidence de l’Assemblée nationale face à Jacques Chaban-Delmas, Jacques Fourcade fut élu premier vice-président le 10 décembre 1958. A ce titre, il présida les séances des 28 janvier, 15 et 27 mai, 5, 25 et 27 juin, 21 et 27 juillet 1959. Il fut nommé membre de la commission des affaires étrangères en janvier 1959, membre du Sénat de la Communauté et juge titulaire à la Haute Cour de justice en juillet. Il n’eut l’occasion d’intervenir à la tribune qu’une seule fois, en juillet 1959, à propos du règlement définitif de l’Assemblée nationale. Il décéda le 5 septembre 1959, victime d’un accident de la route, sa Mercedes ayant percuté un arbre sur la route de Villechauve, au Sud de Vendôme.
Aux élections municipales de mars 1959, il avait remporté une brillante victoire en conduisant la liste du CNIP à Tarbes, enlevant la mairie du chef-lieu départemental au socialiste Marcel Billières.
Il était chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de diverses décorations étrangères. Outre les deux recueils de poésie déjà signalés, il avait écrit plusieurs ouvrages : La République de la province. Origines des partis, fresques et silhouettes, Grasset, 1936 ; Hautes-Pyrénées, Bigorre, Bordeaux, Delmas, 1950 (ouvrage écrit avec E. Orliac, F. Ducor et le général M. Weygand) ; La France d’Outre-mer, sa situation actuelle, Plon, 1953 (écrit avec diverses personnalités liées d’une façon ou d’une autre à l’Union française : Noël Bernard, Maurice Bichon, Robert Delavignette, Luc Durand-Reville, Edmond Giscard d’Estaing et Albert Sarraut).