Charles Gras dit Charles-Gras

1850 - 1927

Informations générales
  • Né le 4 octobre 1850 à Montpellier (Hérault - France)
  • Décédé le 21 mars 1927 à Montpellier (Hérault - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Seine
Groupe
Républicain socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 4 octobre 1850 à Montpellier (Hérault), mort le 20 mars 1927 à Montpellier.

Député de la Seine de 1898 à 1902.

Né à Montpellier, Charles Gras passa son enfance et accomplit ses études dans sa ville natale. Il y fit ses débuts de journaliste et de publiciste en collaborant à La Liberté de l'Hérault et en fondant, en 1869, un journal satirique, Le Babillard, que le gouvernement impérial poursuivit avec rigueur en raison de son inspiration républicaine.

En 1870, il participa comme engagé volontaire à la guerre franco-allemande. Artiste lithographe à Paris, il s'attacha aux problèmes de l'application industrielle de ce mode de gravure et passa aux yeux de ses contemporains, pour « l'un des vulgarisateurs de l'impression en couleurs à bon marché ». Il aborda réellement la carrière politique en 1896. Administrateur du bureau de bienfaisance puis adjoint au maire du Ve arrondissement, il fut élu, cette année-là, conseiller municipal de Paris (quartier du Jardin des Plantes). Il s'inscrivit au groupe socialiste et se consacra essentiellement aux questions d'assistance et de travaux publics.

Aux élections législatives de mai 1898, il fut candidat socialiste dans la 2e circonscription du Ve arrondissement de Paris.

Il fut élu député le 22 mai 1898 au deuxième tour de scrutin, obtenant 5.512 voix contre 3.842 à M. Trélat, député sortant républicain, sur 9.329 votants. Inscrit au groupe socialiste, il appartint à la commission du suffrage universel et à la commission de l'impôt sur le revenu. Son activité parlementaire, au cours des cinq années de son mandat, reflète des préoccupations de trois ordres différents : des préoccupations législatives qui laissent transparaître son orientation politique, un certain goût pour les problèmes pratiques de caractère social, enfin l'intérêt qu'il portait à l'organisation des travaux parlementaires.

Dans l'ordre des préoccupations politiques, Charles Gras intervint, à plusieurs reprises, sur le problème du droit d'association. En 1898 il déposa une proposition de loi en ce sens et demanda la constitution d'une commission spéciale chargée de l'examen de propositions analogues ; les travaux de cette commission devaient, selon lui, « préparer une réforme non moins importante, celle de la dénonciation du Concordat, de la séparation du budget des cultes et de la séparation des Eglises et de l'Etat ». En 1901, il prit à nouveau la parole dans la discussion du projet de loi et des propositions de loi concernant le contrat et le droit d'association. Un autre problème touchant aux libertés publiques retint son attention, celui de l'abrogation du conseil de révision militaire, haute juridiction pour les conseils de guerre. Il déposa, en outre, une proposition de loi tendant à admettre en temps de paix les justiciables des tribunaux militaires à se pourvoir devant la Cour de cassation. Mais il fut également sensible aux humbles difficultés quotidiennes de certains de ses concitoyens. Il intervint en faveur des petits salariés et en faveur des usagers des services publics.

Il eut enfin le souci de participer à l'amélioration des conditions de travail parlementaire. En 1898, à l'occasion de la discussion d'une proposition de résolution concernant le Règlement de la Chambre, il se déclara partisan d'une disposition permettant aux députés de choisir librement, en fonction de leurs compétences particulières, la grande commission permanente à laquelle ils pouvaient appartenir. En 1899, il appuya une proposition de résolution tendant à remédier à l'absentéisme parlementaire par l'institution de feuilles de présence. Au renouvellement de 1902, il eut pour concurrent Flourens, progressiste, ancien ministre, et Bauny, socialiste révolutionnaire. Il fut battu le 27 avril au premier tour, obtenant 5.060 suffrages contre 5.719 à Flourens sur 11.485 votants. Il se retira de la vie publique et mourut le 20 mars 1927 à Montpellier.