Charles Kroepflé

1913 - 1989

Informations générales
  • Né le 13 mars 1913 à Saint-Louis ( - District de Haute Alsace - Empire allemand)
  • Décédé le 1er octobre 1989 à Bollwiller (Haut-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 18 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Haut-Rhin
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT

Biographies

Biographie de la Ve République

KROEPFLE (Charles, Germain)
Né le 13 mars 1913 à Saint-Louis (District de Haute-Alsace, Empire allemand)
Décédé le 1er octobre 1989 à Bollwiller (Haut-Rhin)

Député du Haut-Rhin de 1962 à 1967

Né dans une famille dont l’origine alsacienne date de 1660, Charles Kroepflé est l’un des fils d’un artisan de Saint-Louis, commune du Haut-Rhin. Après des études primaires à l’école primaire de sa ville natale, il est admis à étudier dans l’établissement d’enseignement supérieur de la commune, avant de rejoindre l’école technique de Bâle (Suisse). Il en ressort diplômé d’un brevet de maîtrise. A cette suite, il entre aux Ateliers mécaniques de Saint-Louis. C’est au sein de la société de construction S.H.E.M. qu’il accomplit l’ensemble de sa carrière, jusqu’en 1967 : il en devient même le président-directeur-général. Après avoir effectué un service militaire de 15 mois, il épouse Madeleine Schwob, le 26 juin 1936, union de laquelle naissent deux enfants.
Charles Kroepflé est mobilisé en septembre 1939, pour neuf mois. Il entre en politique avec l’après-guerre. Proche du mouvement gaulliste, il est élu conseiller municipal de Saint-Louis. Il est réélu en 1948 et en 1953. En 1954, il devient adjoint au maire et, en 1957, est le premier magistrat de sa commune. Président de la Musique municipale, membre du Lion’s Club, il siège également dans le conseil d’administration de l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Membre du Conseil des prud’hommes et du comité de la corporation des métiers, il est aussi président de l’Office municipal H.L.M. de Saint-Louis et de l’association des maires du canton. Fort de cet enracinement local et de cette implantation politique, par ailleurs président départemental du parti gaulliste, il est candidat aux élections législatives partielles des 22 février et 1er mars 1959, alors que la Cinquième République vient de naître. Cette partie du territoire départemental regroupe les cantons de Habsheim, Huningue, Sierentz et Wittenheim. Charles Kroepflé est investi par l’Union pour la nouvelle République (U.N.R.) et choisit pour suppléant Paul Kieny, maire de la petite commune de Riedisheim. Bien qu’ayant rassemblé près de 9 500 voix, sur plus de 30 000 suffrages exprimés, les deux hommes ne parviennent pas à battre le député démocrate-chrétien sortant, Henri Ulrich, par ailleurs conseiller général et homme fort du Mouvement républicain populaire (M.R.P.) dans le département. Ce dernier obtient 15 617 voix ; il est élu dès le premier tour.
Le maire de Saint-Louis tente sa chance à nouveau, en 1962, alors que le général de Gaulle vient de dissoudre l’Assemblée nationale. Le député sortant, Henri Ulrich, qui a voté la censure au gouvernement de Georges Pompidou, fraîchement nommé à Matignon, est victime de ce choix en large partie dicté aux démocrates-chrétiens par Georges Bidault, le président de leur mouvement. Cette fois-ci, Charles Kroepflé, toujours accompagné de Paul Kieny et investi par l’UNR-Union démocratique du travail (UDT), obtient la majorité absolue face aux trois autres candidats en lice au premier tour, en rassemblant 21 024 des 40 244 suffrages exprimés. Dès le premier tour, le 18 novembre 1962, Charles Kroepflé est élu député.
Sa campagne électorale a été toute entière fondée sur le rejet des partis politiques nés sous les Républiques précédentes, en montrant qu’il n’y avait que deux camps : les partisans de la politique du général de Gaulle et ses adversaires. Fondée sur le bilan du gaullisme, depuis son retour au pouvoir en 1958, sa profession de foi est celle d’un partisan farouche de l’Homme du 18 juin. C’est pour lui l’unique solution permettant à la France de s’adapter au rythme du monde moderne, en transformant ses structures, pour aller « vers plus de paix et de bonheur ». C’est l’« instinct de conservation qui le crie », selon l’élu alsacien. « C’est le oui d’un peuple que de Gaulle a remis debout et qui a choisi de ne pas mourir », conclut-il.
Charles Kroepflé rejoint le Palais-Bourbon où il s’inscrit au groupe de l’UNR-UDT. Industriel, il choisit la Commission de la production et des échanges, et y est nommé le 12 décembre 1962. Il y siège durant toute la législature. En revanche, au cours des cinq années de son mandat, le député de la cinquième circonscription du Haut-Rhin ne dépose aucune proposition de loi ou de résolution, et n’intervient pas en séance publique. Par ses votes, il réaffirme son soutien à la politique voulue par le général de Gaulle et mise en œuvre par le premier ministre Georges Pompidou. Ainsi, vote-t-il en faveur de la ratification du traité franco-allemand du 13 juin 1963, dit Traité de l’Elysée, fondement de la réconciliation franco-allemande. Le 26 juillet suivant, il approuve l’ensemble du projet de loi relatif à certaines modalités de la grève dans les services publics. Il ne prend pas part au vote du projet de loi constitutionnelle portant modification des dispositions de l’article 28 de la Constitution, alors que le Parlement, réuni en congrès à Versailles, le 20 décembre 1963, approuve la ratification à sa presque unanimité. Le député gaulliste du Haut-Rhin soutient la réforme électorale municipale, relative à l’élection des conseillers municipaux, et vote pour l’ensemble du projet de loi, le 21 mai 1964, en première lecture. Il fait de même, le 17 juin suivant, lorsque l’Assemblée nationale effectue une deuxième lecture du projet de loi amendé entre-temps par le Sénat. Enfin, il approuve la réforme du service militaire, le 26 mai 1965, texte d’initiative gouvernementale défendu par Pierre Messmer, ministre des armées. Charles Kroepflé fait valoir, avec succès, auprès du ministre de l’intérieur Roger Frey, qu’il est intolérable que les Alsaciens – même nés après 1918 – dussent nécessairement présenter leur carte de réintégration pour obtenir une carte d’identité française.
Au scrutin législatif du printemps 1967, Charles Kroepflé n’est pas candidat au renouvellement de son mandat de député. C’est un autre gaulliste Raymond Scholer, dont le suppléant reste Paul Kieny, qui succède au maire de Saint-Louis dès le 12 mars 1967, à l’issue du premier tour.
Avec son départ de l’Assemblée nationale, Charles Kroepflé, qui n’est plus maire de Saint-Louis depuis 1965, abandonne progressivement la vie politique. Il disparaît le 1er octobre 1989 à Bollwiller (Haut-Rhin), à l’âge de 76 ans.