André Maginot

1877 - 1932

Informations générales
  • Né le 17 février 1877 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 6 janvier 1932 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Meuse
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Meuse
Groupe
Républicains de gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Meuse
Groupe
Gauche républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Meuse
Groupe
Gauche républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 6 janvier 1932
Département
Meuse
Groupe
Action démocratique et sociale

Fonds d'archives

Un fonds André Maginot est conservé par la Bibliothèque de l’Institut de France, sous la cote Ms. Il se compose de lettres sentimentales du député André Maginot, sergent au 44e territorial d'infanterie, adressées à Renée Gautier pendant l’année 1914. Ces 53 lettres, conservées en liasse, sont décrites dans un catalogue. Elles ont été données en 1960 par Léon Bérard. Elles sont communicables sur recommandation d’un membre de l’Institut et sont soumises au règlement de la bibliothèque. De plus amples informations sont disponibles sur le site Internet de l’Institut de France.

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 17 février 1877 à Paris, mort le 6 janvier 1932 à Paris.

Député de la Meuse de 1910 à 1932.

Sous-secrétaire d'Etat à la Guerre du 9 décembre 1913 au 9 juin 1914.
Ministre des Colonies du 20 mars au 12 septembre 1917.
Ministre des Pensions du 20 janvier 1920 au 15 janvier 1922.
Ministre de la Guerre et des Pensions du 15 janvier 1922 au 14 juin 1924.
Ministre des Colonies du 11 novembre 1928 au 3 novembre 1929.
Ministre de la Guerre du 3 novembre 1929 au 6 janvier 1932.

Issu d'une famille meusienne de vieille souche lorraine, André Maginot, bien que né à Paris où s'était installée sa famille, est toujours demeuré profondément attaché à sa petite patrie. Il fait de bonnes études au lycée Condorcet à Paris, où il fréquente André Tardieu et André Citroën, puis à l'Ecole de droit et à l'Ecole des sciences politiques dont il sort premier. Il est ensuite brillamment reçu auditeur au Conseil d'Etat à 23 ans. Il est alors recommandé auprès de Jonnart, gouverneur général de l'Algérie. Maginot devient son chef de cabinet, puis directeur de l'Intérieur en Algérie et, dès cette époque, manifeste ses qualités d'administrateur et d'homme d'action.

Elu conseiller général en 1910, il se présente la même année à la députation dans le département de la Meuse, à l'instigation des républicains de gauche, contre Férette, candidat de la droite, qui jouissait jusqu'alors d'une forte position électorale. La bataille est rude. Maginot est néanmoins élu le 24 avril 1910 par 9.157 voix contre 8.577 à son adversaire. Cette élection marque le début d'une carrière politique brillante.

Il est réélu par la suite régulièrement jusqu'à sa mort : le 26 avril 1914, par 10.071 voix contre 6.701 à Férette ; le 16 novembre 1919, sur la même liste que ce dernier - la liste républicaine d'union meusienne - avec 19.789 voix ; le 11 mai 1924, sur la liste d'union républicaine et nationale - avec 31.720 voix et enfin le 22 avril 1928 avec 11.605 voix contre 3.614 à Wagner.

Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il est élu en 1912 et 1913 secrétaire de la Chambre. Il forme le groupe de l'entente démocratique et sociale. Il s'intéresse très tôt aux problèmes de la défense nationale et défend avec acharnement la loi de trois ans. A ce titre, Gaston Doumergue le choisit en 1913 pour occuper le poste de sous-secrétaire d'Etat à la Guerre.

En 1914, Maginot est mobilisé comme simple soldat. Il se bat avec courage et témérité ; nommé sergent, cité à plusieurs reprises, il reçoit la médaille militaire en novembre 1914, puis la Légion d'honneur le 12 mars 1919.

Blessé cependant très grièvement, il revient siéger à la Chambre en 1915. Il reprend sa place à la commission de l'administration générale et à la commission de l'armée dont il devient le président en 1917.

Du 19 mars au 9 septembre 1917, Maginot entre comme ministre des Colonies dans le cabinet Ribot qui succède à Briand. Rue Oudinot, il tente de faire participer l'Empire à l'effort de guerre par le ravitaillement et le recrutement indigènes. Au lendemain de la guerre, lors de la discussion à la Chambre du traité de paix, il s'élève avec vigueur contre les insuffisances du traité du point de vue de la reconstruction des régions dévastées et la protection des provinces frontières. Président de la fédération nationale des mutilés, il devient, le 20 janvier 1920, ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre dans le cabinet Millerand et organise son ministère avec efficacité et dévouement. Il poursuit sa tâche jusqu'en 1922 dans le cabinet Leygues, puis dans un 6e cabinet Briand. C'est alors qu'il réalise l'une de ses plus chères ambitions, accéder au ministère de la Guerre, dont Poincaré lui confie la direction le 15 janvier 1922. Il sera donc ministre de la Guerre et des Pensions jusqu'au 13 juin 1924, sous un 2e et 3e cabinet Poincaré, puis un cabinet François Marsal. Son œuvre rue Saint-Dominique est considérable : il réorganise l'armée, fait voter par le Parlement la loi sur le service de dix-huit mois, puis en 1924 la loi sur les pensions civiles et militaires, dirige l'occupation de la Ruhr et décide du transfert à l'Arc de triomphe du Soldat inconnu.

Réélu en 1924, Maginot devient à la Chambre le chef de la majorité poincariste et, en 1928, il est élu président de la commission de l'armée. Le 11 novembre 1928, Poincaré l'appelle au ministère des Colonies dont il assure la direction jusqu'en octobre 1929, s'efforçant de mettre sur pied un plan d'équipement et de mise en valeur de l'Empire, d'y développer l'hygiène et l'instruction publique.

Il revient ensuite au ministère de la Guerre d'octobre 1929 jusqu'en janvier 1932, sous un 1er et 2e cabinet Tardieu, puis sous un cabinet Laval.

A nouveau ministre de la Guerre, il fait passer au premier plan ses préoccupations de défense des frontières. S'il consent au service d'un an, il augmente l'armée de métier ; il se montre par ailleurs adversaire résolu de l'abandon de la Rhénanie.

Dès 1927, Maginot s'était montré favorable au plan établi par la commission de défense des frontières. En novembre 1929, grâce à une action énergique, il parvient à obtenir d'un parlement réticent un crédit de trois milliards destiné au financement de travaux de défense et de fortifications des frontières de l'Est, « la ligne Maginot », crédits qui seront reconduits en 1930 et 1931.

Son souci de sécurité le conduit par ailleurs, en juillet 1931, à adresser à la Société des nations un mémorandum où il exposait la position de la France sur la limitation des armements, position qu'il devait défendre à la conférence de Genève de janvier 1932, lorsque, brusquement, la mort le surprend. Dans les derniers jours de 1931, une affection typhoïdique l'atteint subitement et met fin à ses jours, le 6 janvier 1932, interrompant ainsi avant son terme une brillante destinée. Il avait 55 ans.

La figure de Maginot a dominé la vie politique et parlementaire entre 1920 et 1930. Sa prestance physique autant que son caractère, son patriotisme autant que ses sentiments profondément républicains, son autorité et son efficacité à la tête des différents ministères qu'il a dirigés, en même temps que ses succès dans la vie parisienne ont fait de lui un personnage aimé et estimé, même de ses adversaires politiques.