André Salardaine

1908 - 1985

Informations générales
  • Né le 8 juin 1908 à Charron (Charente-Inférieure - France)
  • Décédé le 2 juin 1985 à Puilboreau (Charente-Maritime - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Charente-Maritime
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Charente-Maritime
Groupe
Union démocratique pour la V° République

Biographies

Biographie de la Ve République

SALARDAINE (André, Armand, Joseph)
Né le 9 juin 1908 à Charron (Charente-Maritime)
Décédé le 2 juin 1985 à Puilboreau (Charente-Maritime)

Député de la Charente-Maritime de 1962 à 1968

C’est à Charron, à quelques kilomètres de La Rochelle, qu’André Salardaine voit le jour en 1908. Son acte de naissance précise que son père travaille alors comme boucholeur : ce terme désigne un mytiliculteur spécialisé dans l’élevage des moules sur bouchots. André Salardaine se destine très vite à la carrière militaire. Capacitaire en droit, il entre à l’école de gendarmerie de Melun et en sort en 1930. Il devait passer vingt-huit années dans la gendarmerie. Il est mobilisé en septembre 1939 ; son attitude pendant la campagne de France lui vaut d’être décoré de la croix de guerre 1939-1945. Après la Libération, un nouveau front s’ouvre en Indochine en 1947. André Salardaine connaît alors une première expérience outre-mer dans le cadre d’une guerre de décolonisation. Décoré de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures (TOE), il sert ensuite en Algérie, avant le retour du général de Gaulle au pouvoir. Capitaine de gendarmerie, André Salardaine est en outre titulaire de la Légion d’honneur et de la médaille militaire au moment de sa retraite en 1958. Un an plus tard, il devient maire de La Rochelle et succède à l’armateur Edouard Morch dans cette fonction. Membre de l’Union pour la nouvelle République (UNR), André Salardaine est en outre élu conseiller général du canton de La Rochelle-Ouest en 1961. Il s’impose comme une des principales personnalités du gaullisme en Charente-Maritime au début des années 1960. En novembre 1962, c’est au maire de La Rochelle qu’il revient de porter les couleurs de l’UNR dans la première circonscription de la Charente-Maritime, contre le sortant Alain de Lacoste-Lareymondie, membre du Centre national des indépendants (CNI) et partisan de l’Algérie française. Dans sa profession de foi, André Salardaine se réclame de l’action conduite « sous l’impulsion du général de Gaulle et la direction éclairée de Michel Debré et Georges Pompidou » et se définit comme un « gaulliste de toujours ». Ses documents électoraux reprennent pour l’essentiel les thèmes de campagne portés par l’UNR au niveau national : reconnaissance à de Gaulle pour l’action entreprise depuis 1958, nécessité de poursuivre l’effort de redressement national, rejet des partis présentés comme nostalgiques de la IVème République (SFIO, MRP, CNI), confirmation du vote émis lors du référendum du 28 octobre précédent. Il a pour suppléant le conseiller général de La Rochelle-Est Michel Noël, ancien membre du RPF et candidat des gaullistes aux élections générales des 23 et 30 novembre 1958, puis à l’élection partielle des 22 février et 1er mars 1959. Ce tandem très rochelais traduit l’équilibre démographique de la première circonscription de la Charente-Maritime. Les deux cantons de La Rochelle comptent en effet 46137 inscrits à eux seuls, ce qui représente 75% des inscrits de la circonscription. André Salardaine arrive largement en tête du premier tour de scrutin avec 47,7% des voix, contre 21,2% pour le communiste Léon Belly, 17,5% pour le député sortant Alain de Lacoste-Lareymondie et 13,7% pour l’ancien parlementaire Roger Faraud, candidat de la gauche modérée. Le 30 novembre 1962, André Salardaine est élu député de la Charente-Maritime grâce au soutien de 65,5% des électeurs.
Il s’inscrit au groupe de l’Union pour la Nouvelle République et de l’Union démocratique du Travail (UNR-UDT) et siège à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale sous la deuxième législature de la Vème République. Il s’intéresse surtout aux problèmes de la mer et de la pêche dans les années 1960 : ses huit interventions en séances publiques portent toutes sur ces sujets entre 1962 et 1967. Le 16 janvier 1963, le député rochelais réclame ainsi la suppression de la taxe spécifique sur les carburants que paient les armateurs à la pêche français. Cette taxe, destinée à l’établissement national des invalides de la marine, place, d’après André Salardaine, les armateurs français en situation défavorable par rapport aux autres pays du Marché commun. Les débats sur la politique française d’aménagement du territoire lui offrent l’occasion de défendre les intérêts de son département d’élection au Palais-Bourbon. Le 27 novembre 1963, il souligne « les grandes possibilités qu’offre l’axe routier Océan-Suisse qui, à travers la France du Centre, relierait l’Atlantique à Genève, à Bâle, à l’Europe centrale ». Moins de deux ans plus tard, il s’inquiète du « grave danger qui pèsera sur l’économie des ports moyens et provoquera leur étouffement et, finalement, leur disparition (…) si le projet de réforme administrative et financière des six grands ports autonomes français n’est pas étendu à d’autres ports importants ». Le texte en question, maintes fois remanié, date de juin 1961 et vise à créer six ports autonomes définis comme établissements publics de l’Etat, dotés de l’autonomie financière et placés sous l’autorité du ministre des travaux publics. Aux deux ports maritimes autonomes de Bordeaux et du Havre, qui fonctionnent sous le régime de la loi du 12 juin 1920, l’exécutif souhaite ajouter ceux de Dunkerque, de Rouen, de Nantes-Saint-Nazaire et de Marseille. André Salardaine observe que « la supériorité technique du port de La Rochelle-La Pallice » est reconnue par tous et juge qu’il devrait en conséquence pouvoir bénéficier du statut de port autonome. Le député socialiste Jeannil Dumortier réagit aux propos du maire de La Rochelle : il rappelle qu’un rapport parlementaire a relevé l’intérêt du port de La Rochelle-La Pallice, en particulier pour les grands pétroliers, mais que le gouvernement a choisi de ne pas en tenir compte (séance du 8 avril 1965).
Le principal dossier sur lequel s’illustre André Salardaine est celui de la retraite des « travailleurs de la mer ». Membre de l’établissement national des invalides de la marine depuis février 1963, il défend en qualité de rapporteur un projet de loi abrogeant la clause de prescription après cinq ans des droits à pension des salariés de la marine (mai 1966), puis un texte sur la retraite des marins conchyliculteurs (juin 1966).
Les votes du maire de La Rochelle sont conformes à ceux du groupe UNR-UDT entre 1962 et 1967. Il autorise la ratification du traité de l’Elysée (13 juin 1963) et approuve l’encadrement du droit de grève dans les services publics (26 juillet 1963). André Salardaine se prononce en faveur de la réforme du mode d’élection des conseillers municipaux (17 juin 1964).
Réélu maire de La Rochelle en 1965, l’ancien officier de gendarmerie sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire à l’occasion des législatives de mars 1967. La première circonscription de la Charente-Maritime a voté moins massivement en faveur du général de Gaulle que la moyenne nationale, lors des élections présidentielles de décembre 1965 (52,2% contre 55,2% dans l’ensemble du territoire). En mars 1967, André Salardaine affronte au premier tour l’avocat Michel Crépeau, membre du Parti radical et candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), ainsi que Léon Belly pour le Parti communiste, André Toumit pour le Centre démocrate et Marc Bouscasse pour le PSU. André Salardaine rassemble 46,97% des suffrages exprimés au premier tour et jusqu’à 53,2% dans le canton d’Ars-en-Ré. Entre le 5 et 12 mars 1967, le député sortant dénonce dans ses documents électoraux « l’apport de nombreuses voix de l’extrême droite » au candidat de la gauche modérée Michel Crépeau. C’est contre ce dernier qu’André Salardaine est réélu le 12 mars 1967 avec 50,5% des voix seulement.
Membre du groupe de l’UD-Vème République, André Salardaine retrouve la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales en 1967-1968. Il dépose une proposition de loi tendant à modifier le régime de retraite des marins français en novembre 1967 et rédige lui-même un rapport sur cette proposition de loi (déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale le 24 avril 1968). Le député de la Charente-Maritime ne prend pas la parole dans l’hémicycle sous la troisième législature. Il ne vote pas la motion de censure contre les pouvoirs spéciaux en matière économique et sociale, le 9 juin 1967.
Le maire de La Rochelle a perdu son siège à l’Assemblée départementale en 1967 et semble en difficulté face à Michel Crépeau, jeune avocat talentueux et dynamique, à la fin des années 1960. Les gaullistes lui préfèrent Philippe Dechartre, gaulliste de gauche entré depuis peu au gouvernement, pour défendre la majorité dans la première circonscription de la Charente-Maritime lors des législatives des 23 et 30 juin 1968. Ce « parachutage » devrait idéalement permettre à Philippe Dechartre de succéder à André Salardaine à la mairie de La Rochelle lors des élections municipales de 1971. Vainqueur de Michel Crépeau grâce au soutien de 51,8% des électeurs, Philippe Dechartre demeure au gouvernement après les législatives. Son suppléant Albert Dehen siège à sa place au Palais-Bourbon jusqu’en 1973. En 1971, Michel Crépeau apporte la mairie de La Rochelle à l’opposition et succède à André Salardaine comme premier magistrat.
Amer, l’ancien parlementaire se présente en « candidat libéral d’union républicaine » aux élections législatives de mars 1973 dans la première circonscription de la Charente-Maritime. L’investiture de l’Union des républicains de progrès a été accordée au centriste François Blaizot, directeur de l’Aménagement rural. Au premier tour, André Salardaine obtient 19% des suffrages exprimés, contre 21,9% pour François Blaizot. Le total des voix de gauche s’élève à 58,9% des voix au premier tour. C’est avec un résultat encore amélioré (59,3%) que Michel Crépeau s’impose comme député le 11 mars 1973.
André Salardaine se retire alors de la vie publique. Il se marie pour la troisième fois en février 1977, à La Rochelle, et meurt huit ans plus tard, quelques jours avant son soixante dix-septième anniversaire.