Michel Zunino

1889 - 1958

Informations générales
  • Né le 12 juin 1889 à Toulon (Var - France)
  • Décédé le 26 avril 1958 à La garde (Var - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Var
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Var
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Var
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Var
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Var
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 12 juin 1889 à Toulon (Var).

Député du Var de 1936 à 1942.

Viticulteur-négociant, Michel Zunino fit la guerre de 1914-1918 qu'il termina comme capitaine d'artillerie. Il fut deux fois blessé et fit l'objet de trois citations.

Devenu maire de La Garde en 1931 et conseiller général en 1934, il se présenta d'abord, mais sans succès, au renouvellement triennal du Sénat d'octobre 1935 sur la liste S.F.I.O., accéda à la vice-présidence du Conseil général et fut enfin élu aux élections législatives de 1936 comme socialiste S.F.I.O. au second tour par 7.894 voix contre 5.861 à son principal concurrent, Chancel.

A la Chambre, membre de la commission de la marine marchande, de celle de la marine militaire et de la commission de l'agriculture, il présenta une proposition de loi tendant à accorder des crédits destinés à venir en aide aux victimes des inondations dans le département du Var. Il intervint dans la discussion du budget de l'Agriculture pour l'exercice 1938.

Il fut l'un des 80 parlementaires qui votèrent le 10 juillet 1940 contre la délégation de pouvoirs au maréchal Pétain. Il était chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.


ZUNINO (Michel, Jean, Marius)
Né le 12 juin 1889 à Toulon (Var)
Décédé le 26 avril 1958 à La Garde (Var)

Député du Var de 1936 à 1942
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Var)
Député du Var de 1946 à 1956

Originaires de Gênes (Italie), les parents de Michel Zunino font d’abord le commerce du vin à Toulon, puis en 1894, s’installent à La Garde (Var), où ils exploitent une petite propriété. Aîné de cinq enfants, Michel Zunino fait ses études à l’école secondaire de Rouvière à Toulon, puis à l’école primaire supérieure de Bandol. Mais à la mort de son père en 1906, il doit quitter cet établissement pour reprendre l’activité familiale. Après son service militaire, il acquiert un magasin de vins à la Seyne et se marie en 1912. Mobilisé en août 1914, il est blessé deux fois, reçoit la croix de guerre avec trois citations et termine la guerre comme capitaine d’artillerie. Démobilisé, il fait le commerce du vin à Marseille, puis devient propriétaire d’une exploitation à La Garde et d’une affaire de courtage à Toulon. Après la crise économique de 1929, il se reconvertit en créant un établissement spécialisé dans les huiles industrielles, qu’il exploite jusqu’à la guerre.
En 1929, il est élu conseiller municipal républicain socialiste de La Garde, puis maire en 1931. Dès lors, membre de la SFIO, il est élu à son comité fédéral et devient secrétaire de la fédération des élus socialistes du Var après la scission néo-socialiste de 1933. L’année suivante, il est désigné comme responsable fédéral de la propagande. Il est également franc-maçon, à la Grande Loge de France, et membre de la Ligue des Droits de l’Homme. Michel Zunino bénéficie alors d’une réelle implantation locale, en présidant le bureau de bienfaisance, la caisse du crédit agricole, la coopérative vinicole et le Sou des écoles de La Garde. Et il anime, dans la région, le Rassemblement populaire, créé au lendemain du 6 février 1934. Il est donc élu au Conseil général dans le quatrième canton de Toulon en octobre 1934 – en devient le vice-président. Il est réélu maire en mai 1935. En revanche, il est battu aux sénatoriales au mois d’octobre suivant. Mais aux législatives de juin 1936, il est élu dans la troisième circonscription de Toulon, au second tour, grâce à un désistement du Front populaire. A partir de 1937, alors que les tensions entre socialistes et communistes ne cessent de croître, il affirme son attachement à l’unité d’action en plusieurs occasions. Après les accords de Munich, il se démarque de la tendance pacifiste de la SFIO, animée par son secrétaire général Paul Faure, et soutient Léon Blum, partisan d’une politique de fermeté face à Hitler. Aussi, le 10 juillet 1940, est-il l’un des 80 parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Sous le régime de Vichy, le maire de La Garde pratique dans un premier temps une politique de présence. Il dissout l’Association d’anciens combattants dont il est vice-président, adhère personnellement à la Légion française des combattants, et débaptise quelques rues. Puis il démissionne avec toute son équipe le 9 avril 1941. Il entre ensuite en contact avec le Front national, d’obédience communiste, et en devient l’un des responsables militaires.
Le Comité départemental de Libération le désigne comme président de la délégation municipale provisoire de La Garde. Il dirige alors le Front national dans le Var et appartient à son comité directeur. Alors qu’il est maintenu au parti socialiste lors de son épuration, il préfère en démissionner, afin de ne pas s’opposer à ses camarades communistes de Résistance. En novembre 1944, il est délégué à l’Assemblée consultative provisoire de Paris, au titre du Front national. Il siège à la commission des prisonniers et déportés et des pensions, à celle de l’agriculture et du ravitaillement, à celle du règlement, et à la commission permanente de coordination. Le 14 mars 1945, il prononce un vibrant plaidoyer pour la paysannerie française, en dénonçant avec vigueur la politique de Vichy dans les campagnes. Il réclame le blocage des prix, l’échange direct entre producteurs et consommateurs par le canal de coopératives de vente et de groupements d’achat de petits commerçants, pour contrer « les trusts » des grossistes. Il demande au gouvernement d’envoyer de toute urgence du soufre aux viticulteurs du Midi contre l’oïdium, et une accélération des travaux d’électrification.
Aux municipales d’avril 1945, Michel Zunino est réélu maire de La Garde, à la tête d’une liste d’Union patriotique, composée de membres du Front national et de la Confédération générale du travail (CGT). En revanche, il est battu aux cantonales de septembre, dans le quatrième canton de Toulon, par le candidat présenté par la SFIO. Désormais en conflit ouvert avec les socialistes varois, il décide d’adhérer au parti communiste. Atypique parmi les militants socialistes, il est ainsi le seul ancien parlementaire socialiste à rejoindre le PCF.
En octobre 1945, aux élections à l’Assemblée nationale constituante, il est donc second sur la liste communiste d’Union républicaine et résistante dans le Var, derrière l’ancien député et maire de Toulon, Jean Bartolini. Avec 61 523 voix, soit 38,4 % des suffrages exprimés, leur liste arrive derrière celle des socialistes Franck Arnal et Jean Charlot (43,5 %), mais emporte néanmoins deux sièges, Zunino étant élu à la plus forte moyenne, devant le député démocrate-chrétien Jean Labrosse (15,4 %). Il retourne à la commission de l’agriculture et du ravitaillement. Il est également nommé juré à la Haute Cour de Justice. Au nom de sa commission, il dépose deux rapports sur des textes d’initiative gouvernementale, invitant le gouvernement à intensifier la production nationale d’engrais et sa distribution, et à organiser démocratiquement le droit de chasse pour tous les citoyens. Il dépose également une proposition de loi relative au statut de la coopération agricole. En séance, il prend la parole lors de la discussion du budget du ministère de l’agriculture et vote avec l’ensemble du groupe communiste les nationalisations de la Banque de France (décembre 1945), du gaz et de l’électricité (mars 1946) et de certaines sociétés d’assurance (avril 1946).
En juin 1946, il se représente à la seconde Assemblée nationale constituante dans le Var, toujours sur la liste communiste d’Union républicaine et résistante de Jean Bartolini. Alors que le MRP monte en puissance avec 22,5 % des suffrages exprimés, leur liste devance celle des socialistes Franck Arnal et Jean Charlot (31,5 %), et Michel Zunino est réélu avec 59 547 voix, soit 36,8 %. Il retrouve la commission de l’agriculture, et entre aussi à la commission supérieure des allocations agricoles. Il est à nouveau juré à la Haute Cour de Justice. Il dépose un rapport sur une proposition de résolution invitant le gouvernement à lutter contre les incendies de forêts dans le Sud-Est. Le 28 septembre 1946, avec le groupe communiste, il vote le projet de Constitution. Il intervient à deux reprises en séance publique, en défendant notamment deux amendements au projet et aux propositions de loi sur les dommages de guerre.
Lors des élections législatives de novembre 1946, il est à nouveau candidat sur la liste communiste d’Union républicaine et résistante, menée par Jean Bartolini. Avec 60 209 voix, soit 39,1 % des suffrages exprimés, les communistes confirment leur position face à leurs adversaires socialistes qui cèdent du terrain avec 28,1 %, et au MRP qui fléchit avec 19,4 %. Michel Zunino retourne à la commission de l’agriculture où il demeure durant toute la législature ; il siège aussi à celle des moyens de communication (1946-1947 ; 1949-1951). Il est membre de la commission spéciale chargée d’enquêter sur le scandale du vin en février 1947. Son activité législative, très importante, est essentiellement axée sur la défense des viticulteurs et agriculteurs. Il dépose vingt-cinq textes, dont neuf propositions de résolution et trois propositions de loi. Il signe également treize rapports. Deux d’entre eux concernent un projet de loi : le 3 juin 1948, sur le projet de loi concernant l’incendie volontaire en forêt ; le 9 mars 1949, sur l’avis donné par le Conseil de la République sur le projet de loi précité, adopté par l’Assemblée nationale. Ses initiatives parlementaires concernent également un projet d’indemnisation pour les viticulteurs qui ont connu une récolte déficitaire en 1946 (mai 1947), un autre pour les exempter du timbre d’apport de vendange dans les coopératives (juin 1947) et un troisième pour diminuer les frais de transport à la SNCF pour les vins (avril 1949). Il argue que la reconstitution des vignobles n’est pas encore achevée, et que la France risque de perdre son indépendance face aux vins étrangers (22 décembre 1947). Plutôt que d’agiter « le spectre de la surproduction », il appelle à mettre en œuvre une véritable politique d’exportation, afin que la France retrouve son rang sur le marché mondial des vins (25 novembre 1948). D’autre part, il invite le gouvernement à fournir des engrais aux agriculteurs de l’Est spoliés par le système WOL de l’occupant (mai 1947). Il propose la vaccination gratuite et obligatoire des animaux contaminés par la fièvre de Malte dans le Sud-est (juin 1948). Il demande une avance exceptionnelle de la Caisse nationale de crédit agricole pour les producteurs de fleurs et plants à parfum (juillet 1948). Par ailleurs, il réclame une réforme pour réparer « les injustices fiscales » dont sont victimes les agriculteurs ardéchois (octobre 1950). Il intervient aussi à plusieurs reprises en faveur des sinistrés de sa région, victimes des incendies (mars 1947), des inondations (janvier 1948), d’une tornade (septembre 1948) et de la grêle (juin 1950). En séance, avec le groupe communiste, il accorde l’investiture au secrétaire général du PCF, Maurice Thorez (4 décembre 1946), vote blanc pour celle du MRP Georges Bidault le lendemain, et investit le gouvernement de Léon Blum (12 décembre). Il s’oppose au départ des ministres communistes du gouvernement Ramadier (4 mai 1947), s’abstient sur le statut de l’Algérie (août 1947) et refuse un statut particulier aux écoles privées des houillères nationalisées (mai 1948). Il ne ratifie ni le plan Marshall (juillet 1948), ni la création du Conseil de l’Europe (juillet 1949), ni le Pacte de l’Atlantique (juillet 1949). Au cours de cette première législature de la Quatrième République, le député communiste du Var intervient à neuf reprises, en défendant notamment deux sous-amendements et un amendement. Il dépose aussi une demande d’interpellation sur « l’injuste mode de fixation » de l’impôt en matière de bénéfices agricoles. Le 7 juillet 1948, il est rapporteur de la proposition de résolution accordant une avance de la Caisse nationale de crédit agricole aux producteurs de fleurs.
Michel Zunino continue d’administrer la fédération varoise des caves coopératives. En 1947, il est réélu maire de La Garde, et en mars 1949, conseiller général. Il à nouveau candidat sur la liste communiste de Jean Bartolini aux législatives de juin 1951. Face à la percée du RPF Louis Puy, élu avec 20 % des suffrages exprimés, leur liste connaît un léger fléchissement, mais obtient néanmoins 59 394 voix (36,4 %) et deux députés, et devance toujours les socialistes, Charlot et Arnal, élus avec 25,2 % seulement. Michel Zunino siège alors à la commission des boissons durant toute la législature. Son activité ralentit, mais reste au service des viticulteurs et agriculteurs, en particulier ceux de sa région. Il dépose ainsi une proposition de loi et six propositions de résolution. Il demande une indemnité pour les agriculteurs des Alpes-Maritimes, victimes de la grêle (juillet 1951), puis des incendies (octobre 1952). Il dépose un projet de plan de protection contre l’incendie des forêts méditerranéennes (octobre 1952). Il réclame aussi une dérogation à la réglementation fixant à 9,5 C° le degré minimum exigé pour la commercialisation des vins courants dans le Var (novembre 1953). Au cours de cette législature, il n’intervient pas en séance publique. Avec l’ensemble du groupe communiste, il s’oppose à la loi Marie-Barangé favorable à l’enseignement privé (septembre 1951), désapprouve le projet de la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (CECA, décembre 1951) et investit le gouvernement de Pierre Mendès France (17 juin 1954). Le parti communiste étant hostile au projet de Communauté européenne de défense (CED), il contribue à son rejet le 30 août 1954.
En 1953, Michel Zunino est réélu maire de La Garde à la tête d’une liste d’Union comprenant des communistes, des progressistes et des démocrates, face à une liste socialiste. Mais malade, il ne se représente pas aux législatives de janvier 1956 et quitte la scène politique nationale. Il décède le 26 avril 1958.