Emile, Auguste, Etienne Deschanel

1819 - 1904

Informations générales
  • Né le 19 novembre 1819 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 26 janvier 1904 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 5 mars 1876 au 25 juin 1877
Département
Seine
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 31 janvier 1881
Département
Seine
Groupe
Centre gauche

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 23 juin 1881 au 26 janvier 1904

Biographies

Député de 1876 à 1881 et membre du Sénat depuis 1881, né à Paris le 19 novembre 1819, il fit ses études au lycée Louis-le-Grand, fut treize fois lauréat au concours général, entra à l'Ecole normale en 1839, et, à sa sortie, fut nommé (1842) professeur de rhétorique à Bourges, puis à Paris, successivement à Charlemagne, à Bonaparte et à Louis-le-Grand. Maître de conférences à l'Ecole normale pour la littérature grecque (1845), il collabora à la Revue des deux Mondes (1847), à la Revue indépendante (1843), au National (1849) etc...

Ayant publié, en février 1850, dans la Liberté de penser, un article sous le titre « Catholicisme et socialisme », il fut suspendu de ses fonctions à Louis-le-Grand et à l'Ecole normale par une décision du Conseil de l'instruction publique. Etant entré dans la presse républicaine militante, il fut arrêté au 2 décembre 1851, puis expulsé, et se réfugia à Bruxelles, où il fit des cours publics dont le succès lui fit refuser l'offre d'une chaire de littérature française à Lausanne. Il rentra en France à l'amnistie de 1859, prit, au Journal des Débats, la place d'Hippolyte Rigault qui venait de mourir et qui l'avait remplacé dans la chaire de rhétorique de Louis-le-Grand en 1851, contribua à fonder, en 1860, les conférences de la rue de la Paix, et passa au National en 1872.

À l'élection partielle de la Seine, du 2 juillet 1871, où il s'agissait de pourvoir au remplacement de 21 représentants démissionnaires ou ayant opté pour d'autres départements, M. Deschanel fut porté sur la liste républicaine, et échoua avec 79 265 voix sur 290 823 votants.

Il fut plus heureux aux élections de 1876, ayant été élu, au 2e tour de scrutin, le 5 mars, député de la 3e circonscription de Saint-Denis (Seine) par 3 911 voix sur 6 339 votants, et 9 636 inscrits, contre 2 006 voix à M. Lesage. Il prit place à gauche et fut du nombre des 363 députés qui votèrent contre le ministère de Broglie.

Il fut réélu comme tel, le 14 octobre 1877, par 6 227 voix sur 8 430 votants et 10 576 inscrits contre 2 098 voix au candidat officiel M. Ferdinand Barrot, ancien député.

Ayant été élu, le 25 janvier 1881, professeur de littérature française moderne au collège de France, il donna sa démission de député. Les électeurs de Saint-Denis furent convoqués le 27 février 1881 pour lui nommer un successeur : s'étant représenté, il échoua avec 3 262 voix contre 3 504 données à M. Roque de Filhol, élu.

Le 23 juin suivant, le Sénat élut M. Deschanel sénateur inamovible ; il siégea à la gauche républicaine soutint les ministères qui se succédèrent au pouvoir, et vota l'expulsion des princes (juin 1886). En dernier lieu il s'est prononcé :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté illimitée de la presse,
- pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat (affaire du général Boulanger).

Outre de nombreux articles de journaux et de revues, on a de lui
Les courtisanes grecques, publiées premièrement dans la Revue des deux Mondes en 1847, secondement en un volume (1854) ;
- une série de curieuses anthologies sur le Bien et le mal qu'on a dit des femmes, de l'Amour, des Enfants (1855-1858) ;
- une Histoire de la conversation (1858) ;
- La vie des comédiens (1860) ;
- À pied et en wagon (1862) ;
- Etudes sur Aristophane (1867) ;
- À bâtons rompus (1868),
- six volumes in-12, intitulés : le Romantisme des Classiques, série d'études sur Corneille, Molière, Racine, Boileau, Pascal, Bossuet, et le Théâtre de Voltaire (1882-1886).
- Le peuple et la bourgeoisie (1881);
- Observations physiologiques sur les écrivains et les artistes ;
- Christophe Colomb ;
- Benjamin Franklin.

Son cours au Collège de France n'a cessé d'attirer un nombreux auditoire.


Né le 19 novembre 1819 à Paris, mort le 26 janvier 1904 à Paris.

Député de la Seine de 1876 à 1881

Sénateur inamovible de 1885 à 1904.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 350).

Ce professeur au Collège de France, cet auteur de nombreuses études - dont une sur Lamartine en 1893 - ne se contenta pas de ses activités intellectuelles puisque, si son activité en séance - où il siégeait avec la gauche républicaine - était minime, il fut membre de diverses commissions spéciales jusqu'à l'avant-dernière année de sa vie : c'est avec raison qu'à sa mort, le 26 janvier 1904 à Paris, le futur Président de la République Fallières, qui dirigeait alors les séances du Sénat, put constater, après avoir adressé ses condoléances à un autre futur Président de la République, le fils du défunt, que se trouvaient en deuil à la fois le monde des lettres et celui de la politique et que, si Emile Deschanel avait atteint 84 ans, « ses convictions n'avaient rien perdu de leur énergie première, l'âge n'avait pas non plus affaibli ses ardeurs et son idéal n'était pas descendu des hauteurs où sa conscience l'avait placé ».