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Document E1374
(Mise à jour : 12 décembre 2009)


Proposition de décision du Conseil autorisant les Etats membres à appliquer un taux réduit de TVA sur certains services à forte intensité de main d'oeuvre conformément à la procédure prévue à l'article 28, paragraphe 6, de la directive 77/388/CEE.


E1374 déposé le 23 décembre 1999 distribué le 5 janvier 2000 (11ème législature)
   (Référence communautaire : COM(1999) 0705 final du 17 décembre 1999, transmis au Conseil de l'Union européenne le 17 décembre 1999)

  • Travaux en Délégation

    Ce document a été examiné

  • Adoption par les instances communautaires

    Ce document a été adopté définitivement par les instances de l'Union européenne :

    Décision 2000/185/CE du Conseil, du 28 février 2000, autorisant les États membres à appliquer un taux réduit de TVA sur certains services à forte intensité de main-d'œuvre conformément à la procédure prévue à l'article 28, paragraphe 6, de la directive 77/388/CEE.
    (JO L 59 du 4 mars 2000) (Notification d'adoption publiée au JOLD du 07/03/2000 p.3579)

Base juridique :

Directive 77/388/CEE modifiée par la directive 1999/85/CE.

Avis du Conseil d’Etat :

La présente proposition de décision touche au taux d’une imposition, matière relevant de la compétence du législateur.

Motivation et objet :

A la suite de la récente directive 1999/85/CE du Conseil du 22 octobre 1999 prévoyant la possibilité d’appliquer à titre expérimental un taux de TVA réduit sur les services à forte intensité de main-d’œuvre, neuf Etats membres ont adressé à la Commission une demande d’autorisation pour recourir à ce dispositif.

Ces demandes, dont la liste figure en annexe, présentent les principales caractéristiques suivantes (cf. annexe) :

elles concernent plus de la moitié des Etats membres (9 sur 15) ;

5 d’entre elles portent sur 2 secteurs (celles de la Belgique, de l’Espagne, de la Grèce, de l’Italie et du Portugal), 3 sur 3 secteurs (celles de la France, du Luxembourg et des Pays-Bas) et une seule sur un secteur (celle du Royaume-Uni) ;

sur les 20 services mentionnés par les demandes, 7 ont trait à la rénovation et à la réparation de logements privés, 4 aux petits services de réparation (bicyclettes, chaussures et articles de cuir, vêtements et linge de maison), 4 aux soins à domicile, 3 à la coiffure et 2 au lavage de vitres et au nettoyage de logements privés ;

– selon les informations – partielles – communiquées sur les taux retenus, ils seraient compris entre 5 et 10 % ;

les demandes ne font pas apparaître a priori de difficulté au regard du respect des conditions de fond fixées par la directive (services appartenant aux cinq catégories précitées, à forte intensité de main-d’œuvre, qui soient en grande partie fournis directement aux consommateurs finaux, principalement locaux et non susceptibles de créer des distorsions de concurrence ; existence d’un lien étroit entre la baisse de prix découlant de la réduction du taux et l’augmentation prévisible de la demande et de l’emploi ; pas d’atteinte au bon fonctionnement du marché intérieur) ;

la période d’application généralement retenue est de trois ans à partir du 1er janvier 2000. Toutefois, certains Etats ne l’ont pas indiquée et l’Italie ne mentionne que l’année 2000 ;

l’évaluation budgétaire des mesures envisagées est comprise entre un coût négligeable et 200 millions d’euros.

Cependant, il serait souhaitable que le Gouvernement demande au Conseil d’obtenir que les Etats membres n’ayant pas fourni toutes les informations requises par la directive – notamment le taux retenu, la période d’application, le coût budgétaire estimé et les éléments démontrant que les mesures proposées sont pleinement conformes aux conditions de fond prévues par ce texte – se conforment au texte sans délai.

Il serait enfin intéressant de savoir si des Etats membres ont, comme la France, mis en application les réductions de taux faisant l’objet de leur demande avant même l’acceptation de celle-ci.

Conclusion :

Considérant que, selon les informations recueillies, ces demandes respectent les conditions de fond fixées par la directive, en particulier l’absence de distorsion de concurrence, la Délégation a levé la réserve d’examen parlementaire.

ANNEXE :

Liste des demandes d’autorisation pour l’application de taux réduits de TVA sur les services à forte intensité de main-d’œuvre :

Pays

Nombre de domaines concernés

Champ d’application

Taux retenu

Respect des conditions de fond fixées par la directive

Période d’application

Evaluation du coût budgétaire

Belgique

2

1/ Petits services de réparation concernant les bicyclettes, les chaussures, articles en cuir, vêtements et linge de maison

6 %

Pas de difficulté signalée

01.01.2000  01.01.2002

1 476 millions de francs belges
(soit 36,5 M€)

 

 

 

2/ Rénovation et réparation de logements privés (pour les logements de plus de 5 ans et de moins de 15 ans)

6 %

Pas de difficulté signalée

01.01.2000  01.01.2002

481 millions de francs belges
(soit 11,9 M€)

 

 

 

 

 

 

 

NB : le coût global des deux mesures représenterait 0,34 % du produit annuel des recettes de TVA

Espagne

2

1/ Coiffure

Non précisée dans la demande

Pas de difficulté signalée

Non précisée dans la demande

115 à 200 M€ selon une première estimation

 

 

2/ Travaux de maçonnerie pour la réparation de logements privés (à l’exclusion des matériaux représentant une part importante de la valeur du service fourni)

Non précisée dans la demande

Pas de difficulté signalée

Non précisée dans la demande

 

Pays

Nombre de domaines concernés

Champ d’application

Taux retenu

Respect des conditions de fond fixées par la directive

Période d’application

Evaluation du coût budgétaire

France

3

1/ Rénovation et réparation des logements privés (ensemble des travaux de nature immobilière, à l’exclusion des travaux de construction, dans les habitations achevées depuis plus de deux ans, en ce qui concerne les prestations de main-d’œuvre et, le cas échéant, les matières premières et les fournitures indispensables à la réalisation des travaux. Il s’agit de travaux réalisés par des entreprises)

5,5 %

Pas de difficulté signalée

Non précisée dans la demande

21 millions de francs

(soit 3,2 M€)

 

 

2/ Services de soins à domicile

5,5 %

Les catégories 2 et 3 sont présentées dans le cadre d’une seule demande (la France estime que celles-ci sont étroitement liées)

Non précisée dans la demande

Coût estimé entre 50 et 100 millions de francs
(soit 7,6 et 15,2 M€)

 

 

3/ Lavage de vitres et nettoyage de logements privés

5,5 %

Non précisée dans la demande

Grèce

2

1/ Réparation de vêtements et de linge de maison

Non précisé dans la demande

Pas de difficulté signalée

01.01.2000   31.12.2003

non communiquée

 

 

2/ Services de soins à domicile (destinés aux enfants, aux personnes âgées, aux malades ou aux handicapés)

Non précisé dans la demande

Pas de difficulté signalée

01.01.2000   31.12.2003

non communiquée

Italie

2

1/ Travaux de rénovation, de réparation et de maintenance d’immeubles privés à vocation essentiellement résidentielle

10 %

Pas de difficulté signalée

01.01.2000   31.12.2000

1,834 milliard de lires (soit 0,9 M€)

 

 

2/ Services de soins à domicile (au bénéfice des personnes âgées)

10 %

Pas de difficulté signalée

01.01.2000 31.12.2000

10 milliards de lires (soit 5,1 M€)

 

Pays

Nombre de domaines concernés

Champ d’application

Taux retenu

Respect des conditions de fond fixées par la directive

Période d’application

Evaluation du coût budgétaire

Luxembourg

3

1/ Petits services de réparation de bicyclettes, de chaussures, articles de cuir, vêtements et linge de maison

6 %

Pas de difficulté signalée

01.01.2000 31.12.2003

30 millions de francs (soit 0,7 M€)

(soit 0,07 % du produit annuel de la TVA)

 

 

2/ Coiffure

6 %

Pas de difficulté signalée

01.01.2000 31.12.2003

70 millions de francs (soit 1,7 M€)

(soit 0,44 % du produit annuel de la TVA)

 

 

3/ A titre exceptionnel, lavage de vitres et nettoyage de logements privés

6 %

Il s’agit, selon le Luxembourg, d’un cas exceptionnel dans la mesure où le poids économique de cette catégorie de services est « d’une importance mineure »

01.01.2000 31.12.2003

Pas d’évaluation fournie (le coût budgétaire est considéré comme insignifiant)

Pays-Bas

3

1/ Petits services de réparation pour bicyclettes, chaussures et vêtements

Non précisé dans la demande

Le recours à trois mesures est, selon les Pays-Bas, justifié par un double caractère exceptionnel : le poids économique et l’impact budgétaire minimes de ces mesures et le fait que la troisième catégorie est très restrictive

01.01.2000 01.01.2003

24 millions de florins
 (soit 10,8 M€)

 

 

2/ Coiffure

Non précisé dans la demande

01.01.2000 01.01.2003

162 millions de florins
 (soit 73,5 M€)

 

 

3/ Rénovation et réparation de logements privés (uniquement les travaux de peinture et de plâtrage des logements de plus de 15 ans)

Non précisé dans la demande

01.01.2000 01.01.2003

86 millions de florins
 (soit 39 M€)

N.B. : le coût des 3 mesures représente 272 millions de florins, soit 0,45 % des produits annuels de la TVA


 

Pays

Nombre de domaines concernés

Champ d’application

Taux retenu

Respect des conditions de fond fixées par la directive

Période d’application

Evaluation du coût budgétaire

Portugal

2

1/ Rénovation et réparation de logements privés

Non précisé dans la demande

Pas de difficulté signalée

Non précisée dans la demande

non communiquée

 

 

2/ Services de soins à domicile

Non précisé dans la demande

Pas de difficulté signalée

Non précisée dans la demande

non communiquée

Royaume-Uni

1

Rénovation et réparation de logements privés dans l’île de Man

5 %

Pas de difficulté signalée

Dès le début de 2000

Coût budgétaire considéré a priori comme minime