RAPPORT N° 1224
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1)
SUR LE PROJET DE loi de finances rectificative pour 1998 (n°
1210),
PAR M. DIDIER MIGAUD,
Rapporteur général,
Député
TOME I
EXPOSÉ GÉNÉRAL
ET EXAMEN DES ARTICLES
Premier document
INTRODUCTION
AIDE-MÉMOIRE
EXPOSÉ GÉNÉRAL : LES GRANDES LIGNES DU PROJET DE
LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1998
I.- Une évolution normale des crédits votés
A.- Les mouvements de crédits en cours dannée
1.- Deux décrets davance pour une exécution budgétaire
marquée par labsence de régulation
2.- Projet de loi de finances rectificative et crédits votés
B.- Les modifications PROPOSées par le présent projet
1.- Les ouvertures de crédits supplémentaires
2.- Les annulations de crédits
3.- Les charges des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor
II.- les ressources : un DYNAMISME DENSEMBLE MAINTENU
A.- Des recettes fiscales très proches des évaluations associées
au projet de loi de finances pour 1999
1.- Une diminution du produit de limpôt sur les sociétés
net
2.- Des recettes faisant lobjet de faibles corrections
3.- Dimportantes plus-values de recettes au titre de
limpôt sur le revenu et de la TVA
B.- Une progression moindre que prévu des recettes non fiscales
Le tome II.- Annexes - du présent rapport présente des
observations sur les mouvements de crédits intéressant les différents ministères.
III.- UN DÉFICIT proche des prévisions initiales
A.- DES MODIFICATIONS RéDUITES DU TABLEAU DéQUILIBRE
1.- Une amélioration modeste du solde des
opérations définitives
2.- Un solde des opérations temporaires moins important que prévu
B.- Un besoin de financement des administrations publiques conforme aux
prévisions initiales
EXAMEN EN COMMISSION
PREMIÈRE PARTIE
CONDITIONS GÉNÉRALES DE LÉQUILIBRE FINANCIER
Article premier : Equilibre général
DEUXIÈME PARTIE
MOYENS DES SERVICES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS APPLICABLES À LANNÉE 1998
I.- Opérations à caractère définitif
A.- Budget général
Article 2 : Dépenses ordinaires des
services civils. Ouvertures
Article 3 : Dépenses en capital des services
civils. Ouvertures
Article 4 : Dépenses ordinaires des services
militaires. Ouvertures
B.- Budgets annexes
Article 5 : Budgets annexes. Ouvertures
C.- Opérations à caractère définitif des comptes
daffectation spéciale
Article 6 : Comptes daffectation
spéciale. Ouvertures
ii.- opérations à caractère temporaire
Article 7 : Comptes de prêts. Ouvertures
Article 8 : Comptes davances. Ouvertures
iii.- autres dispositions
Article 9 : Ratification des crédits ouverts par
décrets davance
Article 10 : Modification de la répartition du
produit de la redevance afectée au financement des organismes du secteur public de la
communication audiovisuelle
MESDAMES, MESSIEURS,
Après la correction de trajectoire qua imposée, à
lautomne 1997, la situation de nos finances publiques, dans la perspective de la
qualification de la France pour leuro, le présent projet de loi de finances
rectificative offre une physionomie plus habituelle.
Il sagit, en effet, cette année, plus classiquement, de corriger
les prévisions initiales, compte tenu des évolutions constatées et de procéder,
sagissant des crédits, à dinévitables ajustements aux besoins.
Cest ainsi dailleurs que la première partie, souvent
porteuse de mesures nouvelles destinées à procurer des recettes pour boucler
lexercice, est réduite cette année à sa plus simple - mais néanmoins
essentielle - expression : un tableau déquilibre retraçant
lévolution des recettes et fixant de nouveaux plafonds de charges.
La qualité de la conjoncture économique, ainsi que le recentrage de
la croissance autour de la demande intérieure, conduisent à une progression des recettes
nettes du budget général de 1,6% par rapport à la loi de finances initiale.
Cette situation est connue depuis le dépôt du projet de loi de
finances pour 1999, car les prévisions figurant dans le présent projet de loi
sécartent peu des prévisions révisées élaborées en septembre dernier.
Les plus-values - 13,9 milliards de francs de recettes
nettes - ne sont pas négligeables, mais elles sont loin de représenter le pactole
que daucuns soupçonnaient le Gouvernement de dissimuler.
Sagissant des dépenses, les ouvertures demandées correspondent
à des ajustements classiques en fin dannée.
Les crédits nets supplémentaires représentent 50,4 milliards de
francs. Compte tenu des annulations associées au collectif (15,7 milliards de francs) et
des mouvements intervenus dans le cadre de deux décrets davance, la progression des
charges définitives par rapport à la loi de finances initiale sétablit
à 33,2 milliards de francs, soit un montant du même ordre que ceux prévus par
des projets de loi de finances rectificative intervenus dans des périodes comparables,
tel celui de 1994, présenté un an et demi après un changement de majorité. Un examen
serein et objectif du collectif qui nous est proposé ne permet donc pas de conclure à un
" dérapage des dépenses ", comme certains voudraient en accréditer
lidée.
Au total, le déficit du budget de lEtat est réduit de 3,3
milliards de francs et sinscrit dans le cadre de nos engagements européens.
En définitive, lannée 1998 aura permis de franchir une
première étape dans la concrétisation des objectifs définis par la nouvelle majorité
issue des élections de mai-juin 1997 :
réduire les déficits publics, impératif de bon sens plus
que contrainte subie ;
amorcer la décrue des prélèvements obligatoires ;
financer les priorités choisies par les Français, au
service de la croissance, de lemploi et de la solidarité.
AIDE-MÉMOIRE DU PROJET DE COLLECTIF POUR
1998
(en milliards de francs) |
I.- Les charges
A.- Mouvements associés au collectif
1.- Ouvertures demandées dans le collectif : + 50,4 de crédits
nets
a) Budget général : + 33,1 de crédits nets (+ 2,1%)
dont :
· allocation de rentrée scolaire : + 5,75
· allégements de cotisations sociales sur bas salaires : + 5,62
· recapitalisation de GIAT Industrie : + 2,50
· aide à la construction navale : + 2,4
· charge brute de la dette : + 2,26
· participation à divers organismes et fonds internationaux : + 1,77
· compensation de la réduction des droits de mutation : + 1,58
· règlement dun contentieux concernant lEPAD : + 1,15
· revalorisation des allocations chômage et de solidarité : + 0,96
· recensement général de la population : + 0,98
· revenu minimum dinsertion : + 0,90
· dépenses militaires ordinaires : + 0,70
· apurement de sommes dues au FEOGA : + 0,53
· remboursement de dettes à légard de France Télécom : + 0,41
· plan durgence en faveur des lycées : + 0,36
b) Budgets annexes : + 0,015
c) Comptes spéciaux du Trésor : + 17,25
dont :
· compte daffectation des produits de cession de titres, parts et droits
de société : + 15,00
· compte des prêts du Trésor à des États étrangers pour la consolidation de
dettes envers la France : + 1,33
· compte davances sur le montant des impositions revenant aux
départements, communes, établissements et divers organismes : + 0,86
|
2.- Annulations associées au collectif : 15,7 de crédits
nets
Budget général : 15,7 de crédits nets
dont :
· dépenses ordinaires civiles : 11,62
dont :
Ä insertion des publics en difficulté : 7,50
Ä charge brute de la dette : 0,89
Ä financement des aides à la personne : 0,85
Ä subvention de lÉtat au BAPSA : 0,80
· dépenses civiles en capital : 0,89
· dépenses militaires : 3,20
B.- Total des mouvements de crédits au cours de lexercice
(charges définitives)
1.- Ouvertures : + 81,7 en crédits bruts ; + 54,2 en
crédits nets
· Budget général : + 66,6 en crédits bruts
+ 39,1 en crédits nets
· Budgets annexes : + 0,015
· Comptes daffectation spéciale : + 15,1
2.- Annulations : 21,1 en crédits bruts et nets
· Budget général : 21,1 en crédits bruts et nets
3.- Variation des crédits nets : + 33,2
· Budget général : + 18,1
· Budgets annexes : + 0,015
· Comptes daffectation spéciale : + 15,1
Charges définitives nettes (hors budgets annexes) : 1.694,6
|
II.- Les ressources
A.- Des modifications peu importantes par rapport à lévaluation révisée
associée au
projet de loi de finances pour 1999
· Les recettes fiscales nettes sont pratiquement identiques à
lévaluation révisée des voies et moyens associée au projet de loi de finances
pour 1999 : lécart nest que de - 0,66, dont
0,3 au titre de lapplication anticipée de la suppression de la TVA sur
les terrains à bâtir.
· Ressources non fiscales : - 2,52
dont :
Ä recettes provenant de la COFACE : 2
Ä recettes dordre : 0,47
B.- Les évaluations révisées de ressources après collectif
· Recettes fiscales nettes : 1.459,14 (+ 0,8 %)
Plus-values par rapport à la LFI : + 10,97
dont :
Ä TVA nette : + 13,72 ;
Ä IR : + 4,79 ;
Ä IS net : - 8.
· Ressources non fiscales : 163,76 (+ 5,6 %)
dont recettes dordre liées à la dette : 20,91 (+ 7,1 par rapport
à la LFI)
Plus-values par rapport à la LFI : + 8,74.
· Prélèvements sur recettes : 257,3 (+ 0,5 %)
dont :
Ä collectivités locales : + 1,3 ;
Ä Communautés européennes : 0.
· Ressources nettes du budget général (hors recettes dordre) :
1.347,3 (+ 1 %)
Plus-values par rapport à la LFI : + 13,92.
|
III.- LE DÉFICIT
· Le déficit général est ramené de 257,88 à 254,62 ( 3,27).
Sa part dans le PIB est ramenée de 3,1 % à 3,05 %.
· Le solde des opérations à caractère définitif est amélioré de 2,9
(ressources : + 36, dépenses : + 33,1)
· Le solde des opérations temporaires saméliore
légèrement : + 0,38.
|
exposé général
LES GRANDES LIGNES DU PROJET DE LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1998 |
I.- Une évolution normale des crédits votés
Chaque année, des ajustements sont effectués en cours et en fin
dexercice, afin dapporter aux crédits initiaux votés par le Parlement les
correctifs nécessités par les contraintes ou les marges de manuvre imprévues qui
apparaissent au fil de lexécution de la dépense. En termes de majorations et de
minorations de crédits, lexercice 1998 se présente comme une année peu
singulière, voire relativement banale.
A.- Les mouvements de crédits en cours
dannée
Les modifications apportées aux crédits initiaux reflètent, en 1998,
le calibrage globalement correct de la loi de finances initiale.
Pour autant, il sest avéré nécessaire de recourir à deux
décrets davance en cours dexercice, tandis que les mouvements associés au
présent projet relèvent plus dajustements inéluctables que de modifications
volontaristes.
1.- Deux décrets davance pour une exécution
budgétaire marquée par labsence de régulation
Alors que lannée 1998, contrairement aux exercices précédents,
se singularise par labsence de régulation, elle na pas dérogé à la
" règle " au regard de la publication de décrets davance en
cours de gestion. En revanche, il est exceptionnel que le Gouvernement soit amené à
prendre un tel décret seize jours seulement après louverture de lexercice
budgétaire.
· Le décret davance du 16 janvier 1998 visait
à répondre à la détresse des chômeurs en grande difficulté, situation rendue plus
aiguë par de nombreuses manifestations intervenues au mois de décembre 1997.
Le décret a ouvert un milliard de francs de crédits supplémentaires
sur le chapitre 47-21 Programmes daction sociale de lÉtat,
du budget de la Santé, de la solidarité et de la ville. Ces crédits ont été
rapidement décentralisés et mis à la disposition des préfets, chargés de gérer les
" missions durgence sociale " mises en place en décembre 1997
pour apporter un soutien spécifique à cette catégorie de chômeurs.
Les crédits nouveaux ont été intégralement gagés par des
économies forfaitaires portant sur plus de 120 chapitres relevant de
24 sections budgétaires. Ont seuls été épargnés trois budgets : Anciens
combattants ; Emploi ; Santé, solidarité et ville. Le budget de la Défense a
été mis à contribution pour 300 millions de francs, répartis entre divers
chapitres de crédits déquipement. Le tableau ci-après récapitule les annulations
opérées afin dassurer le maintien de léquilibre financier défini par la
loi de finances initiale pour 1998.
annulations associées au décret
davance du 16 janvier 1998
(arrêté du 16 janvier 1998)
(en millions de francs) |
|
Dépenses civiles |
Dépenses militaires |
Total |
1. Crédits de paiement |
|
|
|
Titre III |
|
|
|
Titre IV |
309,27 |
|
309,27 |
Total Dépenses ordinaires |
309,27 |
|
309,27 |
Titre V |
208,53 |
300,00 |
508,53 |
Titre VI |
182,20 |
|
182,20 |
Total Dépenses en capital (CP) |
390,73 |
300,00 |
690,73 |
Total Budget général |
700,00 |
300,00 |
1.000,00 |
2. Autorisations de programme |
|
|
|
Titre V |
404,15 |
1.287,00 |
1.691,15 |
Titre VI |
508,32 |
|
508,32 |
Total Dépenses en capital (AP) |
912,47 |
1.287,00 |
2.199,47 |
· Le décret davance du 21 août
1998 a ouvert 4,8 milliards de francs de crédits de dépenses ordinaires et
210 millions de francs de crédits de paiement pour dépenses en capital.
Les crédits du budget de la Défense ont été abondés à hauteur de
3,8 milliards de francs :
la prise en compte de lincidence de laccord
salarial dans la fonction publique, conclu en février 1998, a nécessité
louverture de 375 millions de francs de crédits supplémentaires, la provision
de 575 millions de francs inscrite en loi de finances initiale pour 1998 au chapitre
31-94 ayant également été mobilisée ;
la création dune indemnité compensatrice de
laugmentation de la CSG a généré une dépense supplémentaire de
300 millions de francs. Le coût de la mesure ne pouvait pas être pris en compte
dans le budget de la Défense, comme dailleurs dans les autres budgets, en loi de
finances initiale, puisque les décisions en matière de modalités de compensation des
pertes de rémunération qui peuvent découler, pour certains agents, du transfert
dune partie de la cotisation maladie vers la CSG, nétaient pas encore
arrêtées. Une circulaire du 3 mars 1998 du ministère de la fonction publique a
précisé le champ dapplication, lassiette de calcul, les personnels
bénéficiaires et les modalités dapplication de cette indemnité. Compte tenu de
lampleur du besoin en crédits et du caractère incontestable de la dépense, le
décret davance constituait le vecteur quasi inéluctable de louverture des
crédits nécessaires ;
le financement des opérations extérieures a mobilisé
1 milliard de francs de crédits. Les surcoûts liés aux opérations militaires
extérieures sont en nette décroissance, du fait de linscription, dès la loi de
finances initiale pour 1998, de 260 millions de francs de mesures nouvelles, qui ont
ainsi contribué à la sincérité de la loi de finances, et de la réforme du régime des
rémunérations à létranger résultant des décrets du 1er octobre
1997 ;
le solde, soit 2,1 milliards de francs, a servi à
financer des rémunérations de personnels militaires, dont des reports de charges
supérieurs à 1 milliard de francs. Il convient de remarquer que le plafond
autorisé pour le recrutement des volontaires en service long (VSL), qui est normalement
égal à 10% de leffectif total des appelés, a été largement dépassé par
larmée de terre et la marine. Ce dépassement sest traduit par une
insuffisance de crédits denviron 380 millions de francs sur le chapitre
31-41 Personnels appelés.
Par ailleurs, dans le cadre de laccompagnement des
restructurations industrielles dans le secteur de la défense, 47,4 millions de
francs ont été ouverts sur le chapitre 44-10 Fonds national
daménagement et de développement du territoire, du budget de lAménagement
du territoire, ouverture motivée par la situation des sous-traitants de la direction des
constructions navales.
500 millions de francs ont été ouverts sur le chapitre
43-05 Formation en alternance, du budget de lEmploi. Il sagit de
la traduction du dispositif qui avait été retenu par le Gouvernement dans la loi de
finances initiale pour 1998 : la création du chapitre 43-05, destiné à accueillir
les crédits relatifs aux primes dapprentissage, sétait accompagnée
dune réduction des crédits de 400 millions de francs, en contrepartie de la
mise en uvre dune participation financière des fonds de lalternance. Il
était envisagé, à lorigine, que le versement de cette contribution donne lieu à
louverture des crédits afférents par la voie de la procédure des fonds de
concours. Cependant, cette méthode sest révélée difficile à mettre en
uvre et le Gouvernement a été amené à retenir le principe dun
prélèvement exceptionnel sur lAssociation de gestion des fonds des formations en
alternance (AGEFAL), abondant les ressources non fiscales de lÉtat, accompagné de
louverture des crédits correspondants par voie de décret davance. Le
prélèvement sur lAGEFAL a été décidé par larticle 75 de la loi
n° 98-546 portant diverses dispositions dordre économique et financier.
Une appréciation plus fine des conséquences budgétaires de
laccord salarial dans la fonction publique de février 1998, ainsi que les besoins
en crédits découlant de la mise en uvre dynamique, par le ministère de
lÉducation nationale, du programme relatif à lemploi des jeunes, ont motivé
linscription de 342,6 millions de francs supplémentaires sur le budget de
lEnseignement scolaire, dont 283,6 sur le chapitre 36-71 Établissements
scolaires et de formation. Dépenses pédagogiques et subventions de fonctionnement, et le
chapitre 43-01 Établissements denseignement privés sous contrat.
Rémunérations des personnels enseignants.
Conformément aux dispositions de la circulaire du 21 février
1992 relative à la gestion du patrimoine immobilier de lÉtat, la vente du terrain
" Beaujon " par le ministère de lintérieur a conduit à
louverture de crédits à hauteur de 90% du montant de son produit au profit du
ministère concerné (soit 162,9 millions de francs sur le chapitre 57-40
Équipement immobilier du budget de lIntérieur) et 10%, soit 16,3 millions de
francs, sur le chapitre 57-05 Équipement administratif. Acquisitions,
constructions et aménagement dimmeubles nécessaires au fonctionnement des
administrations et services publics de lÉtat, du budget des Charges communes. Les
crédits inscrits sur le budget de lIntérieur ont été engagés pour lachat
dun immeuble situé rue de Penthièvre, à Paris.
Le budget des Affaires étrangères a bénéficié de
51,2 millions de francs au titre de la célébration du cinquantième anniversaire de
la Déclaration universelle des droits de lhomme et de lorganisation de
lAnnée de la France au Japon, ces crédits étant répartis sur trois chapitres.
La préparation des célébrations de lan 2000 et du
quatre-vingtième anniversaire de larmistice du 11 novembre 1918 a motivé
louverture de 17,3 millions de francs sur le chapitre 43-20
Interventions culturelles dintérêt national, du budget de la Culture. Les
premières acquisitions du Musée des arts et des civilisations ont nécessité des
crédits de 19 millions de francs, sur le chapitre 43-92 Commandes
artistiques et achats duvre dart, du même budget. Lorganisation
des " états généraux de la santé " a nécessité louverture
de 34 millions de francs sur le budget de la Santé, de la solidarité et de la
ville.
La rémunération des agents non titulaires au titre des vacations
effectuées dans le cadre des activités liées à lexamen des demandes de
régularisation des étrangers en situation irrégulière a motivé linscription de
13,8 millions de francs supplémentaires sur le chapitre 31-98
Autres agents non titulaires. Rémunérations et vacations, du budget de
lIntérieur.
Enfin, diverses réimputations de crédits ont conduit à ouvrir des
dotations complémentaires sur plusieurs budgets :
11,6 millions de francs ouverts sur le
chapitre 57-02 Équipements administratifs et techniques, ont servi à
financer des travaux urgents de dépollution et de surveillance de lancienne mine
dor de Salsigne (Aude) ;
certains ouvrages de protection des côtes ayant subi des
dommages importants lors des tempêtes survenues du 16 au 18 décembre 1997,
10 millions de francs ont été ouverts sur le chapitre 63-30 du budget de la Mer
pour financer des travaux de remise en état ;
des travaux urgents sur la voirie nationale dun
département de montagne ont donné lieu à louverture de 7 millions de francs
sur le chapitre 53-43 Voirie nationale. Investissements, du budget des
Routes ;
500 000 francs sur le budget de la Santé, de la
solidarité et de la ville ont été consacrés à diverses subventions déquipement
social.
Le financement des ouvertures de crédits effectuées par le décret du
21 août a été gagé par des annulations de crédits à hauteur de
4,4 milliards de francs et par la constatation, déjà évoquée, de recettes
nouvelles à hauteur de 679 millions de francs, dont 500 millions de francs au
titre du prélèvement sur les excédents de lAGEFAL et 179,2 millions de
francs au titre du produit de la vente du terrain " Beaujon ".
Parmi les annulations de crédits de dépenses civiles, il convient de
noter un nouvel ajustement des crédits consacrés à la rémunération des heures
supplémentaires des enseignants : 177 millions de francs ont été ainsi
soustraits au montant des crédits disponibles sur le chapitre 31-95 du budget de
lEnseignement scolaire. De même, les rémunérations des personnels enseignant et
chercheur voient leurs crédits diminués de 110 millions de francs. In fine,
le montant total des annulations effectuées sur les budgets de lEnseignement
scolaire et de lEnseignement supérieur sélève à 374,3 millions de
francs, soit un chiffre légèrement supérieur au montant des crédits ouverts par le
décret davance du 21 août. Lensemble sassimile donc à un
redéploiement interne au sein des budgets de lÉducation nationale.
Les crédits militaires ont fait lobjet dannulations de
crédits dun montant total de 3,86 milliards de francs. Ces annulations
portaient sur les crédits déquipement, à lexception de 7 millions de
francs imputés sur un chapitre de dépenses dentretien et achat de matériel
courant.
Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie,
limpact de ces annulations sur le niveau de la dépense devrait être nul en 1998,
pour deux motifs : " dune part, lannulation de
3,856 milliards de francs daoût a été compensée, à due concurrence, par
une autorisation de consommation de crédits reportés de lexercice
précédent ; dautre part, la gestion 1998 est caractérisée par une absence
totale de tension sur les besoins en paiements, qua soulignée le ministre de la
défense lors du débat sur le projet de loi de finances pour 1999 à
lAssemblée nationale. Dans ces conditions, il apparaît que les annulations
effectuées impacteront non le montant des crédits consommés mais celui des crédits
reportés sur la gestion 1999 ".
Par ailleurs, le montant des autorisations de programme annulées a
été supérieur au montant des crédits de paiement annulés. " Cet écart,
qui est traditionnel en cas dannulation sur les budgets civils, est, en outre, plus
particulièrement justifié ici par le volume considérable dautorisations de
programme non couvertes par des crédits de paiement sur le budget de la Défense
(217 milliards de francs au 1er janvier 1998, soit près de trois ans
de consommation des crédits de paiement) ".
annulations associées au décret davance du 21 août 1998
(arrêté du 21 août 1998)
(en millions de francs)
|
Dépenses civiles |
Dépenses militaires |
Total |
1. Crédits de paiement |
|
|
|
Titre III |
368,74 |
6,99 |
375,73 |
Titre IV |
80,90 |
|
80,90 |
Total Dépenses ordinaires |
449,64 |
6,99 |
456,63 |
Titre V |
19,00 |
3.739,80 |
3.758,80 |
Titre VI |
32,10 |
110,10 |
142,20 |
Total Dépenses en capital (CP) |
51,10 |
3.849,90 |
3.901,00 |
Total Budget général |
500,74 |
3.856,89 |
4.357,63 |
2. Autorisations de programme |
|
|
|
Titre V |
19,00 |
7.935,40 |
7.954,40 |
Titre VI |
42,10 |
114,50 |
156,60 |
Total Dépenses en capital (AP) |
61,10 |
8.049,90 |
8.111,00 |
2.- Projet de loi de finances rectificative et
crédits votés
Au total, les ouvertures de crédits nets proposées dans le
présent projet sélèvent à 48,2 milliards de francs pour les charges
définitives de lÉtat (hors budgets annexes), soit 33,1 milliards de
francs pour le seul budget général et 15,1 milliards de francs pour les comptes
daffectation spéciale, dont notamment 7,3 milliards de francs associés à la
réévaluation des recettes résultant de louverture du capital de la Caisse
nationale de prévoyance, en septembre-octobre 1998.
Ces crédits concernent, pour près de 98,5%, des dépenses civiles.
Les ouvertures sur le budget de la Défense portent, pour 485 millions de francs, sur
des ajustements de crédits de matériel et fonctionnement et, pour 215 millions de
francs, sur un apurement de dettes vis-à-vis de lOTAN.
80% du montant des annulations effectuées par larrêté du
18 novembre associé au présent projet ont porté sur les dépenses civiles.
Le tableau ci-après récapitule lensemble des mouvements
opérés en cours dexercice, ainsi que ceux pris en compte dans le présent projet.
ANALYSE DES OUVERTURES ET ANNULATIONS DE CRÉDITS INITIAUX
(en millions de francs)
|
|
Mouvements en
cours dexercice |
Présent projet |
|
|
Loi
de finances initiale |
Ouvertures
(a) |
Annulations associées
(b) |
Variation nette des crédits |
Ouvertures |
Annulations associées
(c) |
Variation nette des crédits |
Montant final
des crédits |
Budget général |
|
|
|
|
|
|
|
|
w Dépenses ordinaires civiles nettes
|
1.290.004 |
2.027 |
759 |
+ 1.268 |
22.909 |
11.617 |
+ 11.292 |
1.302.564 |
w Dépenses civiles en capital
|
72.211 |
210 |
442 |
232 |
9.497 |
886 |
+ 8.611 |
80.591 |
w Dépenses militaires
|
238.267 |
3.800 |
4.157 |
357 |
700 |
3.200 |
2.500 |
235.410 |
Total des crédits
nets du budget général |
1.600.482 |
6.037 |
5.358 |
+ 679 |
33.106 |
15.703 |
+ 17.403 |
1.618.565 |
Pour mémoire
: |
|
|
|
|
|
|
|
|
w Remboursements et dégrèvements
|
279.237 |
|
|
|
27.469 |
|
+ 27.469 |
306.706 |
w Crédits bruts du budget général
|
1.879.719 |
6.037 |
5.358 |
+ 679 |
60.575 |
15.703 |
+ 44.872 |
1.925.270 |
Comptes daffectation
spéciale (dépenses définitives) |
61.024 |
|
|
|
15.060 |
|
+ 15.060 |
76.084 |
Total des charges
définitives nettes
(hors budgets annexes) |
1.661.506 |
6.037 |
5.358 |
+ 679 |
48.166 |
15.703 |
+ 32.463 |
1.694.648 |
Budgets annexes
|
103.642 |
|
|
|
15 |
|
+ 15 |
103.657 |
Comptes spéciaux
du Trésor |
|
|
|
|
|
|
|
|
w Charges temporaires
|
376.265 |
|
|
|
2.190 |
|
+ 2.190 |
378.455 |
Pour mémoire :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
w Charge nette des opérations temporaires (d)
|
4.561 |
(e) |
|
(e) |
380 |
4.181 |
(a) Décrets davance n° 98-34 du 16 janvier 1998 et n° 98-734 du
21 août 1998.
(b) Arrêtés dannulation du 16 janvier 1998 et du 21 août 1998.
(c) Arrêté dannulation du 18 novembre 1998.
(d) Solde de ces opérations, compté négativement, après prise en compte des
mouvements affectant les ressources.
(e) La charge nette des opérations temporaires faisant intervenir les mouvements
affectant les ressources, les cases " Ouvertures " et
" Annulations " ne sont pas pertinentes pour cette ligne du tableau.
Avec une augmentation de 33,2 milliards de francs,
lévolution globale apportée aux crédits initiaux par le solde des mouvements pris
en compte dans le présent projet ne paraît pas excessive, comparée à celles
constatées à loccasion des lois de finances rectificatives pour 1994
(31,8 milliards de francs), 1995 (79,8 milliards de francs) ou 1997
(25,5 milliards de francs).
Si lon limite le champ de lanalyse au seul budget
général, lexercice 1998 devrait voir le retour à une évolution globale des
crédits votés conforme à ce qui est traditionnellement constaté : les crédits
nets seraient, en effet, majorés de 18,1 milliards de francs, alors que les
exercices 1994, 1995 et 1996 avaient connu des augmentations respectives de
32,0 milliards de francs, 46,9 milliards de francs et 14,6 milliards de
francs. Seule lannée 1997 fait exception, puisque les crédits votés avaient
été, après intervention du collectif de fin dannée, diminués de
4 milliards de francs environ par rapport aux crédits initiaux.
SOLDE DES MOUVEMENTS DE CRÉDITS nets PRIS EN COMPTE
DANS LES COLLECTIFS BUDGÉTAIRES DE 1995 À 1998 (1)
|
1995 |
1996 |
1997 |
PLFR 1998 |
|
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
Budget général |
|
|
|
|
|
|
|
|
· dépenses ordinaires civiles nettes |
+ 52.763 |
+ 4,5 |
+ 11.096 |
+ 0,9 |
742 |
0,1 |
+ 12.560 |
+ 1,0 |
· dépenses civiles en capital |
+ 456 |
+ 0,5 |
+ 8.070 |
+ 9,6 |
201 |
0,3 |
+ 8.380 |
+ 11,6 |
· dépenses militaires |
6.992 |
2,9 |
4.556 |
1,9 |
3.010 |
1,2 |
2.857 |
1,2 |
Total du budget général |
+ 46.857 |
+ 3,1 |
+ 14.610 |
+ 0,9 |
3.953 |
0,25 |
+ 18.083 |
+ 1,1 |
pour mémoire : crédits bruts |
+ 50.034 |
+ 2,9 |
+ 18.996 |
+ 1,1 |
+ 14.087 |
+ 0,8 |
+ 45.551 |
+ 2,4 |
Budgets annexes |
33 |
n.s. |
+ 10 |
n.s. |
+ 22 |
n.s. |
+ 15 |
n.s. |
Comptes daffectation spéciale
(charges définitives) |
+ 33.000 |
+ 119,0 |
|
|
+ 29.445 |
+ 55,3 |
+ 15.060 |
+ 24,7 |
Total des charges définitives |
+ 79.824 |
+ 4,9 |
+ 14.620 |
+ 0,9 |
+ 25.514 |
+ 1,5 |
+ 33.157 |
+ 1,9 |
Charges temporaires |
10.830 |
3,2 |
+ 703 |
+ 6,5 |
3.040 |
0,8 |
+ 2.190 |
+ 0,6 |
(1) Décrets davance,
mouvements proposés par le collectif et annulations associées. |
Sur lexercice 1998, les crédits pour dépenses
ordinaires civiles nettes auront été majorés de 12,6 milliards de francs, soit 1%
des crédits initiaux. Les crédits pour dépenses civiles en capital auront été
majorés de 8,4 milliards de francs, soit 11,6% des crédits initiaux. Enfin, les
crédits pour dépenses militaires auront été diminués de 2,9 milliards de francs,
soit 1,2 % des crédits initiaux.
Lensemble des mouvements effectués à loccasion du
présent projet conduit donc à une légère diminution de la part des crédits militaires
dans les crédits nets du budget général : 14,5% au lieu de 14,9% dans la loi de
finances initiale.
Le montant total des ouvertures de crédits nets sur le budget
général pris en compte dans le présent projet se révèle supérieur à celui qui avait
été enregistré en 1997 : 39,1 milliards de francs, au lieu de
29,6 milliards de francs. Plutôt que de la qualifier hâtivement de
" dérive de la dépense publique ", il convient danalyser cette
augmentation dans une perspective pluriannuelle. A cet égard, 1997 apparaît comme une
année très spécifique, puisquil faut remonter à 1991 pour trouver un montant
douvertures plus faible : 23,2 milliards de francs. Les ouvertures
effectuées au cours de lexercice 1998 sont, en fait, nettement inférieures à
celles qui ont pu être effectuées lors des exercices 1994 (44,6 milliards de
francs), 1995 (79,3 milliards de francs) ou 1996 (45,6 milliards de francs).
TOTAL DES OUVERTURES DE CRÉDITS NETS PRISES EN COMPTE
DANS LES COLLECTIFS BUDGÉTAIRES DE 1995 À 1998 (1)
|
1995 |
1996 |
1997 |
PLFR 1998 |
|
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
Budget général |
|
|
|
|
|
|
|
|
· dépenses ordinaires civiles nettes |
69.363 |
6,0 |
27.975 |
2,3 |
25.050 |
2,0 |
24.936 |
1,9 |
· dépenses civiles en capital |
5.032 |
5,8 |
13.691 |
16,2 |
2.317 |
3,2 |
9.707 |
13,4 |
· dépenses militaires |
4.900 |
2,0 |
3.950 |
1,6 |
2.205 |
0,9 |
4.500 |
1,9 |
Total du budget général |
79.295 |
5,3 |
45.616 |
2,9 |
29.572 |
1,9 |
39.143 |
2,4 |
pour mémoire : crédits bruts |
93.122 |
5,4 |
59.202 |
3,3 |
47.712 |
2,6 |
66.611 |
3,5 |
Budgets annexes |
5 |
n.s. |
10 |
n.s. |
22 |
n.s. |
15 |
n.s. |
Comptes daffectation spéciale
(charges définitives) |
33.000 |
119,0 |
5.510 |
12,4 |
29.510 |
55,4 |
15.060 |
24,7 |
Total des charges définitives |
112.300 |
6,9 |
51.136 |
3,0 |
59.104 |
3,4 |
54.218 |
3,1 |
Charges temporaires |
|
|
870 |
8,1 |
35 |
n.s. |
2.190 |
0,6 |
(1) Décrets davance,
mouvements proposés par le collectif et annulations associées. |
Cette approche en termes de valeur absolue se trouve
confirmée par la comparaison entre les mêmes exercices, en pourcentage des crédits
initiaux. A lexception de lannée 1997, où le montant total des ouvertures
effectuées en cours dexercice avait été limité à 1,9%, lexercice 1998 est
celui où les ouvertures sont le plus réduites : 2,4% des crédits initiaux, au lieu
de 3% en 1994, 5,3% en 1995 et 2,9% en 1996.
Comme en 1996, les dépenses civiles en capital représentent, en 1998,
une part inhabituellement élevée du montant total des ouvertures effectuées sur le
budget général : 24,8% au lieu de 7,5% en 1997. Les ouvertures sur crédits de
dépenses ordinaires civiles ne représentent que 63,7% du montant total (85% environ en
1997), alors que les ouvertures de crédits de dépenses militaires comptent pour 11,5% du
total (7,5% en 1997).
Comme il semble " de règle " pour une année qui
nest pas marquée par des échéances électorales importantes, le montant des
annulations de crédits effectuées au cours de lexercice 1998 se révèle
inférieur à celui qui a pu être enregistré en 1993, 1995 et 1997. Pour autant, les
21,1 milliards de francs qui ont été, au total, annulés sont nettement supérieurs
aux 12,8 milliards de francs comptabilisés sur lexercice 1994.
La répartition des annulations entre dépenses ordinaires civiles et
dépenses civiles en capital montre que 1998 se situe dans la même logique que 1997.
Leffort demandé aux dépenses en capital était sensiblement
déséquilibré en 1995 et 1996 : 5,3% des crédits initiaux contre 1,4% seulement
pour les dépenses ordinaires dans le premier cas, 6,6% des crédits initiaux contre 1,4%
dans le second. Léquilibre était quasiment atteint en 1993 puisque 2,3% des
crédits initiaux avaient été annulés pour les dépenses ordinaires et 2,9% pour les
dépenses en capital.
En 1998, ce sont 1% des crédits initiaux pour dépenses ordinaires et
1,8% des crédits initiaux pour dépenses en capital qui sont touchés par des
annulations. En 1997, ces ratios étaient respectivement de 2% et 3,5%.
TOTAL DES ANNULATIONS DE CRÉDITS NETS PRISES EN COMPTE
DANS LES COLLECTIFS BUDGÉTAIRES DE 1995 À 1998 (1)
|
1995 |
1996 |
1997 |
PLFR 1998 |
|
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
En millions de francs |
En % des crédits initiaux |
Budget général |
|
|
|
|
|
|
|
|
· dépenses ordinaires civiles nettes |
16.600 |
1,4 |
16.879 |
1,4 |
25.792 |
2,0 |
12.376 |
1,0 |
· dépenses civiles en capital |
4.576 |
5,3 |
5.621 |
6,6 |
2.518 |
3,5 |
1.327 |
1,8 |
· dépenses militaires |
11.892 |
4,9 |
8.506 |
3,5 |
5.215 |
2,1 |
7.357 |
3,1 |
Total du budget général |
33.068 |
2,2 |
31.006 |
2,0 |
33.525 |
2,1 |
21.060 |
1,3 |
pour mémoire : crédits bruts |
43.088 |
2,5 |
40.206 |
2,2 |
33.625 |
1,8 |
21.060 |
1,1 |
Budgets annexes |
38 |
n.s. |
|
|
|
|
|
|
Comptes daffectation spéciale
(charges définitives) |
|
|
5.510 |
12,4 |
65 |
0,1 |
|
|
Total des charges définitives |
33.106 |
2,2 |
36.516 |
2,1 |
33.590 |
1,9 |
21.060 |
1,2 |
Charges temporaires |
10.830 |
3,2 |
168 |
1,6 |
3.075 |
0,9 |
|
|
(1) Décrets davance,
mouvements proposés par le collectif et annulations associées. |
B.- Les modifications PROPOSées
par le présent projet
Certains mouvements de crédits proposés par le présent projet
méritent dêtre distingués, tant en ouvertures quen annulations.
1.- Les ouvertures de crédits
supplémentaires
Le tableau ci-après récapitule, par ministère et par titre, les
ouvertures de crédits proposées par le présent projet au titre des dépenses civiles et
militaires du budget général. Ces ouvertures concernent les dépenses ordinaires civiles
(article 2 du présent projet et état B annexé), les dépenses civiles en
capital (article 3 et état C annexé) et les dépenses militaires
(article 4). Six budgets bénéficient douvertures supérieures à
1 milliard de francs :
les abondements proposés sur le budget des Charges
communes sélèvent à 17,2 milliards de francs en termes de crédits nets, et
à près de 46,9 milliards de francs en termes de crédits bruts, les ouvertures au
titre des remboursements et dégrèvements se montant à 29,7 milliards de
francs ;
2.493 millions de francs sont prévus sur le budget de
lIndustrie, principalement destinés à laide à la construction navale ;
2.182 millions de francs seraient ouverts sur le
budget de lIntérieur, dont 1.680 millions de francs au titre de la
compensation aux collectivités locales de la réduction de certains droits de mutation à
titre onéreux, entrée en vigueur le 1er septembre 1998 ;
les dotations du budget de la Santé, de la solidarité et
de la ville seraient majorées de 1.597 millions de francs ;
le budget de lUrbanisme et des services communs
enregistrerait des ouvertures de crédits sélevant au total à 1.211 millions
de francs ;
les moyens alloués aux Services financiers seraient accrus
de 1.049 millions de francs.
Par ailleurs, le budget de lAgriculture bénéficie de
905 millions de francs douvertures. Le budget de lEmploi voit ses
crédits majorés de 963 millions de francs, dont 960 au bénéfice du Fonds national
de chômage.
Au total, il est proposé dans le présent projet douvrir
33.106 millions de francs de crédits nets sur le budget général.
budget général
ouvertures DE CRÉDITS NETS ASSOCIÉES AU PRÉSENT PROJET
(en millions de francs)
|
Titres I et II |
Titre III |
Titre IV |
Total
DO |
Titre V |
Titre VI |
Total
CP |
Total
DO + CP |
I.- Dépenses civiles : |
|
|
|
|
|
|
|
|
Affaires étrangères et coopération |
|
4,6 |
105,0 |
109,6 |
178,3 |
0,6 |
178,9 |
288,5 |
I.- Affaires étrangères
|
|
4,6 |
92,0 |
96,6 |
162,1 |
0,6 |
162,7 |
259,2 |
II.- Coopération
|
|
|
13,0 |
13,0 |
16,3 |
|
16,3 |
29,3 |
Agriculture et pêche |
|
120,5 |
769,1 |
889,7 |
14,8 |
0,8 |
15,6 |
905,2 |
Aménagement du territoire et environnement |
|
4,8 |
14,7 |
19,5 |
|
16,2 |
16,2 |
35,6 |
I.- Aménagement du territoire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II.- Environnement
|
|
4,8 |
14,7 |
19,5 |
|
16,2 |
16,2 |
35,6 |
Anciens combattants et victimes de guerre |
|
4,7 |
|
4,7 |
0,5 |
|
0,5 |
5,2 |
Culture et communication |
|
17,5 |
192,8 |
210,3 |
|
|
|
210,3 |
Économie, finances et industrie |
2.277,9 |
1.718,0 |
11.773,1 |
15.769,0 |
2.553,2 |
4.649,5 |
7.202,7 |
22.971,7 |
I.- Charges communes
|
2.277,9 |
721,3 |
11.730,0 |
14.729,2 |
2.527,1 |
2.173,3 |
4.700,4 |
19.429,6 |
II.- Services financiers
|
|
995,7 |
35,1 |
1.030,8 |
18,1 |
|
18,1 |
1.048,9 |
III.- Industrie
|
|
1,0 |
8,0 |
9,0 |
8,0 |
2.476,2 |
2.484,2 |
2.493,2 |
IV.- PME, commerce et artisanat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Éducation nationale, recherche et technologie |
|
31,3 |
25,0 |
56,3 |
20,4 |
48,5 |
68,9 |
125,1 |
I.- Enseignement scolaire
|
|
30,0 |
25,0 |
55,0 |
20,4 |
|
20,4 |
75,4 |
II.- Enseignement supérieur
|
|
|
|
|
|
6,3 |
6,3 |
6,3 |
III.- Recherche et technologie
|
|
1,3 |
|
1,3 |
|
42,2 |
42,2 |
43,4 |
Emploi et solidarité |
|
155,0 |
2.275,0 |
2.430,0 |
16,6 |
113,0 |
129,6 |
2.559,6 |
I.- Emploi
|
|
|
960,0 |
960,0 |
2,8 |
|
2,8 |
962,8 |
II.- Santé, solidarité et ville
|
|
155,0 |
1.315,0 |
1.470,0 |
13,8 |
113,0 |
126,8 |
1.596,8 |
Équipement, transports et logement |
|
35,2 |
772,7 |
807,9 |
282,1 |
1.183,7 |
1.465,8 |
2.273,7 |
I.- Urbanisme et services communs
|
|
26,5 |
|
26,5 |
3,3 |
1.181,4 |
1.184,7 |
1.211,2 |
II.- Transports
|
|
0,8 |
300,0 |
300,8 |
277,3 |
2,3 |
279,6 |
580,3 |
1.- Transports terrestres
|
|
|
300,0 |
300,0 |
|
|
|
300,0 |
2.- Routes
|
|
0,8 |
|
0,8 |
277,3 |
|
277,3 |
278,0 |
3.- Sécurité routière
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.- Transport aérien
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5.- Météorologie
|
|
|
|
|
|
2,3 |
2,3 |
2,3 |
III.- Logement
|
|
|
216,0 |
216,0 |
|
|
|
216,0 |
IV.- Mer
|
|
8,0 |
256,7 |
264,7 |
1,5 |
|
1,5 |
266,2 |
V.- Tourisme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intérieur et décentralisation |
|
234,2 |
1.681,0 |
1.915,2 |
259,5 |
7,6 |
267,1 |
2.182,2 |
Jeunesse et sports |
|
|
47,5 |
47,5 |
0,5 |
|
0,5 |
48,0 |
Justice |
|
|
480,0 |
480,0 |
20,8 |
|
20,8 |
500,8 |
Outre-mer |
|
148,2 |
18,8 |
166,9 |
12,8 |
50,0 |
62,8 |
229,7 |
Services du Premier ministre |
|
2,8 |
|
2,8 |
67,4 |
|
67,4 |
70,2 |
I.- Services généraux
|
|
|
|
|
67,4 |
|
67,4 |
67,4 |
II.- Secrétariat général de la Défense nationale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
III.- Conseil économique et social
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IV.- Plan
|
|
2,8 |
|
2,8 |
|
|
|
2,8 |
Total des BUDGETS civils |
2.277,9 |
2.476,7 |
18.154,6 |
22.909,3 |
3.426,8 |
6.069,8 |
9.496,6 |
32.405,9 |
II.- DÉFENSE |
|
700,0 |
|
700,0 |
|
|
|
700,0 |
TOTAL DU BUDGET GÉNÉRAL |
2.277,9 |
3.176,7 |
18.154,6 |
23.609,3 |
3.426,8 |
6.069,8 |
9.496,6 |
33.105,9 |
a) Mesures sociales
Dix mesures, représentant au total 13.892 millions de francs
douvertures de crédits, sont regroupées sous cet intitulé dans lexposé
général des motifs du présent projet. Quatre dentre elles se détachent par leur
ampleur.
· Le chapitre 46-90 Versements à divers régimes
obligatoires de sécurité sociale, du budget des Charges communes, fait lobjet
dune demande douverture de crédits de 5,75 milliards de francs,
destinée à rembourser la Caisse nationale dallocations familiales (CNAF) des
dépenses exposées par elle du fait de la majoration de lallocation de rentrée
scolaire (ARS) décidée par le décret n° 98-718 du 19 août 1998.
Ce montant ne comprend pas le coût du portage de la dépense par la
CNAF pendant les quatre mois qui séparent le versement de lallocation aux familles
(début septembre) du remboursement par lÉtat (fin décembre). Près de
5,5 millions denfants bénéficient de lARS dans le cadre du régime
général de sécurité sociale ; 85 000 allocations sont versées par
lÉtat directement à ses agents (les dépenses effectuées à ce titre ne sont pas
imputées sur le chapitre 46-90 précité) ; 130 000 enfants donnent
lieu au versement de lARS dans le cadre des régimes de sécurité sociale agricole,
les dépenses budgétaires étant intégrées à la subvention déquilibre versée
par lÉtat au BAPSA.
· Le chapitre 44-75 Mesures exceptionnelles en
faveur de lemploi et de la formation professionnelle, du budget des Charges
communes, fait lobjet dune demande douverture de crédits de 5,62 milliards
de francs.
Cette dotation est destinée à apurer la dette résiduelle de
lÉtat vis-à-vis des différents organismes de sécurité sociale concernés, au
titre de 1997 et des exercices antérieurs, le coût des dispositifs en 1998 étant
couvert par les crédits ouverts en loi de finances initiale.
Selon les informations fournies par le ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie, " sagissant en effet des dépenses
relatives à 1997 et aux exercices antérieurs, les liquidations définitives adressées
à lÉtat par les différents organismes, à savoir pour lessentiel
lagence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) et la caisse centrale
de mutualité sociale agricole (CCMSA), font apparaître un coût total supérieur à
celui estimé à la fin de lannée 1997 et sur la base duquel avaient été
calibrées les ouvertures de crédits en loi de finances rectificative pour 1997. "
" Louverture proposée, complétée par des
mouvements réglementaires, permet dajuster les crédits du chapitre 44-75 au
niveau nécessaire pour assurer la couverture de ces régularisations ".
· Le chapitre 46-71 Fonds national de chômage,
du budget de la Santé, de la solidarité et de la ville, porte la subvention de
lÉtat à lAssociation pour la structure financière (ASF), dont les crédits
sont relatifs à laide au chômage partiel et à la subvention au Fonds de
solidarité destinée au financement des allocations du régime de solidarité. La
dotation du chapitre 46-71 inscrite en loi de finances initiale, égale à
9.542 millions de francs, serait majorée de 960 millions de francs en
vue de permettre :
la revalorisation des allocations des régimes de
solidarité (allocation de solidarité spécifique ASS et
allocation dinsertion AI). En effet, larticle 131 de la loi
n° 98-567 du 29 juillet 1998 dorientation relative à la lutte contre les
exclusions a indexé ces allocations sur " lévolution des prix " ;
le financement de lallocation spécifique
dattente, instituée par la loi n° 98-285 du 17 avril 1998 ouvrant le droit à
une allocation spécifique aux chômeurs âgés de moins de soixante ans ayant quarante
annuités de cotisations dassurance vieillesse.
La subvention de lÉtat à lASF sest élevée,
conformément à la dotation initiale, à 708 millions de francs. Par ailleurs,
laide publique au chômage partiel a enregistré leffet de
lamélioration de la conjoncture économique et devrait atteindre un montant
inférieur de moitié à la dotation prévue en loi de finances initiale, soit une
économie denviron 340 millions de francs.
En revanche, la loi de finances initiale pour 1998 prévoyait, sur
lannée, un stock moyen mensuel de 460 000 allocataires, pour lASS,
et de 15 000 allocataires pour lAI. Or le nombre dallocataires
constaté sélève, selon le statistiques arrêtés à la fin du mois de septembre,
à 450 162 pour lASS et 17 916 pour lAI.
Au total, selon le ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie, " la subvention versée au Fonds de solidarité, en complément
du produit de la contribution de solidarité des fonctionnaires, devrait sélever à
9,4 milliards de francs en 1998. Le dépassement par rapport à la loi de finances
initiale pour 1998 serait ainsi couvert par les crédits ouverts en loi de finances
rectificative et par le redéploiement consécutif à la moindre dépense constatée sur
laide publique au chômage partiel ".
· Louverture de 900 millions de francs sur le
chapitre 46-21 Revenu minimum dinsertion du budget de la
Santé, de la solidarité et de la ville serait destinée à couvrir plusieurs catégories
de dépenses.
En premier lieu, une régularisation de 248 millions de francs
serait effectuée au profit de la CNAF, au titre des exercices 1995 à 1997. Cette
régularisation correspond à la différence entre les dépenses effectives de RMI et les
versements de lÉtat relatifs aux exercices concernés.
Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie,
" les opérations de régularisation, généralement effectuées en fin de
gestion, sont traditionnellement opérées au vu des comptes définitifs de la CNAF et
permettent dajuster les versements de lÉtat rattachés à une année aux
dépenses dallocation de la CNAF de cette même année. "
" Aucune régularisation na été effectuée en 1996
et 1997 en raison du passage de la comptabilité des caisses en droits constatés et
dun décalage de rattachement comptable des versements de lÉtat,
aujourdhui rectifié. Lampleur de la régularisation à opérer
sexplique à la fois par la période couverte et par le passage dune logique
dencaissements / décaissements à une logique de droits constatés, qui
conduit à intégrer au titre de 1997 un mois dallocation et un mois de versement de
lÉtat de 1998 (droits constatés de décembre 1997, payés en janvier 1998) ".
En second lieu, le niveau estimé de la dépense pour 1998 a été
révisé en fonction de lévolution du nombre de bénéficiaires au premier
semestre : 1 089 648 allocataires étaient recensés au 30 juin
1998, soit une progression de 3,9% sur un an. Selon le ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie, " après un premier trimestre en forte
croissance, linflexion attendue des dépenses nest observée que depuis le
milieu de lannée (stabilisation de la dépense depuis juillet), compte tenu du
décalage avec lequel lamélioration de la situation de lemploi (réduction du
chômage de longue durée depuis le début de lannée) se traduit sur les effectifs
du RMI. Sous lhypothèse de la confirmation de linflexion observée depuis le
milieu de lannée, une insuffisance de lordre de 650 millions de francs
devrait donc apparaître en 1998 ".
· Diverses autres demandes de crédits portent au total sur
1.010 millions de francs environ. Parmi elles, votre Rapporteur général notera
particulièrement louverture de 270 millions de francs sur le
chapitre 47-21 Programmes daction sociale de lÉtat, qui
viennent abonder les 2 milliards de francs de crédits ouverts (après mouvements
réglementaires en gestion) et seraient plus particulièrement destinés à financer des actions
durgence pour lhiver qui sannonce. De même, la mise en place rapide
dun plan durgence pour les lycées motive louverture, sur le
chapitre 41-25 nouveau du budget des Charges communes, de 360 millions de francs
qui correspondent au coût actualisé de la bonification dintérêt accordée par
lÉtat à une enveloppe de prêts accordée aux collectivités locales pour des
travaux damélioration des infrastructures.
b) Mesures et interventions économiques
2,5 milliards de francs sont demandés sur le chapitre 54-90
du budget des Charges communes pour une nouvelle recapitalisation de GIAT Industries. La
dotation de ce chapitre, constituée par le report de 2,7 milliards de francs de
lexercice 1997, a, en effet, été intégralement consommée en octobre 1998 par la
recapitalisation de la Société marseillaise de crédit ().
Le chapitre 64-93 du budget de lIndustrie bénéficie dune
ouverture de crédits sélevant à 2,4 milliards de francs en autorisations de
programme et en crédits de paiement.
La dotation a pour objet dapurer certaines des dettes de
lÉtat envers plusieurs chantiers navals et, à titre principal, à contribuer aux
dépenses occasionnées par la construction, aux Ateliers et chantiers du Havre, de trois
navires de transport de produits chimiques.
La récente décision de revaloriser les péages dus à Réseau ferré
de France au titre de lutilisation du réseau ferré par la SNCF conduit à demander
300 millions de francs supplémentaires pour abonder les dotations du
chapitre 45-42 du budget des Transports terrestres. Le supplément de dotation semble
avoir été calibré de façon forfaitaire.
Les autres ouvertures relèvent, pour la plupart, dajustements
habituels. Cest le cas, par exemple, de louverture de 534 millions de
francs sur le budget de lAgriculture et de la pêche, au titre dun apurement
de dépenses du FEOGA, ou de louverture de 203 millions de francs sur le même
budget, au titre de la charge dintérêts liée à lemprunt porté par
lACOFA, lagence centrale des organismes dintervention dans le secteur
agricole.
Cet emprunt, sous forme dun prêt-relais bancaire, est dû au
décalage entre le versement des aides par lÉtat aux agriculteurs et les versements
du FEOGA-Garantie à lÉtat. Compte tenu de lincertitude des prévisions,
inévitable au moment de lélaboration de la loi de finances initiale, les dépenses
correspondant à la charge dintérêts supportée par lÉtat, sont
traditionnellement inscrites en loi de finances rectificative.
c) Mesures diverses
1.153 millions de francs sont demandés pour couvrir, à titre
principal, les conséquences pécuniaires dune condamnation de lEtablissement
public pour laménagement de La Défense (EPAD) et, accessoirement, des frais
divers de recours contentieux. Lors de lexamen, au printemps dernier du projet de
loi portant diverses dispositions dordre économique et financier, lAssemblée
nationale avait adopté en nouvelle lecture un amendement dorigine parlementaire
visant à valider un protocole conclu par lEPAD avec une société de promoteurs
immobiliers ainsi que les versements découlant de ce protocole. Dans sa décision
n° 98-402 DC du 25 juin 1998, le Conseil constitutionnel a déclaré
contraires à la Constitution les dispositions concernées, qui constituaient le
dispositif de larticle 62 du texte adopté par le Parlement. Alors que le
montant des condamnations éventuelles avait été estimé à 2 milliards de francs
lors de la discussion du texte devant lAssemblée nationale, le supplément de
crédits demandés dans le présent projet est limité à 1.153 millions de francs,
du fait de condamnations moins lourdes que prévu et de labsence de prise en compte
de la TVA sur le montant de la condamnation.
Le recensement général de la population, qui devrait être
lancé en 1999, justifie louverture de 981 millions de francs de crédits, dont
940,7 millions de francs sur le chapitre 37-75 du budget des Services financiers.
Le total des ouvertures de crédits demandées dans le présent projet
au titre des frais de justice sélève à 272,6 millions de francs. Ces
ouvertures concernent les budgets suivants : Outre-mer (148,2 millions de
francs), Santé (50 millions de francs), Enseignement scolaire (30 millions de
francs), Services financiers (21 millions de francs), Agriculture (18,7 millions
de francs), Anciens combattants (4,7 millions de francs).
Un effort est également réalisé en faveur de la sécurité, avec
des ouvertures de près de 500 millions de francs au budget de lIntérieur, et
notamment 100 millions de francs pour le renouvellement du parc automobile de la
Police nationale, 99 millions de francs pour la rénovation du parc immobilier,
90 millions de francs pour accélérer la mise en uvre du système de
communication ACROPOL, et 70 millions de francs pour les avions de la sécurité
civile.
2.- Les annulations de crédits
Larrêté du 18 novembre 1998 annexé au présent projet a
procédé à lannulation de 15.703 millions de francs sur le budget général
en termes de crédits bruts et nets. Aucune annulation na été effectuée sur un
budget annexe ou sur un compte spécial du Trésor. Le tableau ci-après récapitule, par
ministère et par titre, les annulations de crédits associées au présent projet au
titre des dépenses civiles et militaires du budget général.
Le mouvement le plus notable concerne lannulation de
7,5 milliards de francs sur le chapitre 44-74 et de 220 millions de francs sur
le chapitre 43-03 du budget de lEmploi ().
Ces annulations sont, en fait, la traduction de la poursuite de
lamélioration de la conjoncture économique en 1998, notamment sur les dispositifs
de lutte contre le chômage et daccompagnement des restructurations.
La hausse de lemploi salarié constatée au troisième trimestre
1998, qui porte à 298 800 le nombre de créations demplois dans le secteur
privé depuis un an, confirme lenrichissement de la croissance en emplois. Cette
amélioration, qui saccompagne également dune décroissance du nombre de
licenciements économiques et de plans sociaux, permet une réduction des dépenses sur
les dispositifs traditionnels de lutte contre le chômage, très sensibles à la
conjoncture économique.
Ainsi, les mesures de préretraite ou les contrats aidés en secteur
marchand et non-marchand enregistrent une réduction des entrées ainsi que des sorties
anticipées. Cette réduction des entrées ne concerne, à linverse, ni les
emplois-jeunes, pour lesquels devrait être atteint lobjectif de
150 000 créations de postes dici à la fin de lannée, ni les
contrats emploi-consolidé, au titre desquels 20 000 entrées complémentaires
ont été prévues en 1998 dans le cadre du programme de lutte contre les exclusions.
Au total, les excédents dexécution attendus sur certains
dispositifs par rapport aux crédits ouverts en loi de finances initiale pour 1998
permettent lannulation de 7,72 milliards de francs.
budget général
ANNULATIONS DE CRÉDITS NETS ASSOCIÉES AU PRÉSENT PROJET
(arrêté du 18 novembre 1998)
(en millions de francs) |
|
Titre I |
Titre III |
Titre IV |
Total
DO |
Titre V |
Titre VI |
Total CP |
Total
DO + CP |
I.- Dépenses civiles : |
|
|
|
|
|
|
|
|
Affaires étrangères et coopération |
|
16,1 |
2,6 |
18,6 |
|
139,0 |
139,0 |
157,6 |
I.- Affaires étrangères
|
|
16,1 |
0,5 |
16,5 |
|
|
|
16,5 |
II.- Coopération
|
|
|
2,1 |
2,1 |
|
139,0 |
139,0 |
141,1 |
Agriculture et pêche |
|
|
891,2 |
891,2 |
|
14,0 |
14,0 |
905,2 |
Aménagement du territoire et environnement |
|
9,6 |
|
9,6 |
8,5 |
136,0 |
144,5 |
154,1 |
I.- Aménagement du territoire
|
|
|
|
|
|
136,0 |
136,0 |
136,0 |
II.- Environnement
|
|
9,6 |
|
9,6 |
8,5 |
|
8,5 |
18,1 |
Anciens combattants et victimes de guerre |
|
1,5 |
3,2 |
4,7 |
|
|
|
4,7 |
Culture et communication |
|
2,5 |
13,9 |
16,4 |
|
2,0 |
2,0 |
18,4 |
Économie, finances et industrie |
936,2 |
319,2 |
133,1 |
1.388,6 |
|
159,8 |
159,8 |
1.548,4 |
I.- Charges communes
|
936,2 |
298,0 |
127,3 |
1.361,6 |
|
9,3 |
9,3 |
1.370,9 |
II.- Services financiers
|
|
14,0 |
|
14,0 |
|
|
|
14,0 |
III.- Industrie
|
|
7,2 |
5,8 |
13,0 |
|
150,5 |
150,5 |
163,5 |
IV.- PME, commerce et artisanat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Éducation nationale, recherche et technologie |
|
141,2 |
39,7 |
180,9 |
22,4 |
30,0 |
52,4 |
233,3 |
I.- Enseignement scolaire
|
|
78,3 |
5,0 |
83,3 |
2,5 |
|
2,5 |
85,8 |
II.- Enseignement supérieur
|
|
|
14,3 |
14,3 |
19,9 |
4,0 |
23,9 |
38,2 |
III.- Recherche et technologie
|
|
63,0 |
20,4 |
83,4 |
|
26,0 |
26,0 |
109,4 |
Emploi et solidarité |
|
16,9 |
7.720,0 |
7.736,9 |
|
0,03 |
0,03 |
7.736,9 |
I.- Emploi
|
|
|
7.720,0 |
7.720,0 |
|
0,03 |
0,03 |
7.720,0 |
II.- Santé, solidarité et ville
|
|
16,9 |
|
16,9 |
|
|
|
16,9 |
Équipement, transports et logement |
|
11,4 |
1.146,0 |
1.157,4 |
7,1 |
359,8 |
366,9 |
1.524,3 |
I.- Urbanisme et services communs
|
|
11,4 |
|
11,4 |
2,2 |
|
2,2 |
13,6 |
II.- Transports
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1.- Transports terrestres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.- Routes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.- Sécurité routière
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.- Transport aérien
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5.- Météorologie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
III.- Logement
|
|
|
846,0 |
846,0 |
|
307,6 |
307,6 |
1.153,6 |
IV.- Mer
|
|
|
300,0 |
300,0 |
4,9 |
52,3 |
57,2 |
357,2 |
V.- Tourisme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intérieur et décentralisation |
|
1,5 |
163,6 |
165,1 |
|
|
|
165,1 |
Jeunesse et sports |
|
|
|
|
|
|
|
|
Justice |
|
39,9 |
|
39,9 |
|
|
|
39,9 |
Outre-mer |
|
|
1,9 |
1,9 |
|
6,8 |
6,8 |
8,8 |
Services du Premier ministre |
|
5,8 |
|
5,8 |
|
|
|
5,8 |
I.- Services généraux
|
|
1,6 |
|
1,6 |
|
|
|
1,6 |
II.- Secrétariat général de la Défense nationale
|
|
2,4 |
|
2,4 |
|
|
|
2,4 |
III.- Conseil économique et social
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IV.- Plan
|
|
1,8 |
|
1,8 |
|
|
|
1,8 |
Total des BUDGETS civils |
936,3 |
565,6 |
10.115,1 |
11.617,0 |
38,0 |
847,5 |
885,5 |
12.502,6 |
II.- DÉFENSE |
|
|
|
|
3.118,6 |
81,4 |
3.200,0 |
3.200,0 |
TOTAL DU BUDGET GÉNÉRAL |
936,3 |
565,8 |
10.115,1 |
11.617,0 |
3.156,6 |
928,9 |
4.085,5 |
15.702,6 |
Ces annulations concernent essentiellement le Fonds national de
lemploi (FNE), pour 7,5 milliards de francs. Les principaux excédents de
gestion dégagés sur ce chapitre proviennent des contrats emplois-solidarité, qui
enregistrent un volume dentrées inférieur aux prévisions.
350 000 entrées étaient constatées à la fin du mois doctobre 1998,
alors que 500 000 étaient attendues sur lensemble de lannée.
Le taux de sortie anticipée est supérieur aux prévisions pour les
contrats initiative-emploi. Par ailleurs, le coût du dispositif enregistre désormais
pleinement les effets de la réforme de 1996 et de la baisse des volumes dentrée
observée auparavant.
Enfin, les mesures dâge (préretraites progressives et
allocation spéciale du FNE) dégagent une marge globale de plus de 2,5 milliards de
francs par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale.
3.- Les charges des budgets annexes
et des comptes spéciaux du Trésor
Les ouvertures de crédits demandées pour les budgets annexes
sont limitées à 15 millions de francs. Une présentation détaillée de ces
mouvements figure dans le tome II du présent rapport.
Les ouvertures de crédits effectuées sur les comptes
daffectation spéciale, pour ce qui concerne leurs opérations définitives,
sélèvent à 15,1 milliards de francs. Une présentation détaillée en est
faite infra, dans le commentaire de larticle 6 du présent projet.
Les ouvertures de crédits au titre des opérations temporaires des
comptes spéciaux du Trésor sélèvent à 2,2 milliards de francs. Le
commentaire des articles 7 et 8 du présent projet apporte, sur ce point, les
explications nécessaires.
Compte tenu de laccroissement des ressources procurées par les
opérations temporaires des comptes spéciaux du Trésor, la charge nette de ces
opérations serait, en définitive, réduite de 380 millions de francs.
II.- les ressources : un DYNAMISME
DENSEMBLE MAINTENU
Si lon compare le montant des ressources figurant dans
lévaluation révisée associée au projet de loi de finances pour 1999 à celui du
présent projet, force est de constater quils sont fort proches. Les recettes nettes
du budget général, sélèveraient au total à 1.368,2 milliards de francs, soit
une progression de 1,6% par rapport à la loi de finances initiale. On rappellera que
lévaluation révisée précédente, associée au projet de loi de finances pour
1999, prévoyait une croissance de 1,8%.
- Les recettes fiscales brutes ont été très marginalement modifiées par
rapport à la première révision. Leur recul de 350 millions de francs
sexplique par une coordination nécessaire avec certaines décisions
dapplication anticipée de mesures adoptées lors de la discussion de la première
partie du projet de loi de finances pour 1999.
Ainsi, les recettes de TVA brute et nette diminuent de 330 millions de
francs à la suite de la décision prise par le ministre de léconomie, des finances
et de lindustrie dappliquer lexonération de TVA pour les acquisitions
de terrains à bâtir réalisées par les particuliers aux opérations réalisées par un
acte authentique signé à compter du 22 octobre 1998.
Par ailleurs, les droits de consommation sur les tabacs et la taxe sur
les allumettes et les briquets (ligne 81) voient leur produit réduit de 20 millions
de francs pour tenir compte de la suppression de la taxe concernant les allumettes et les
briquets à compter du 1er octobre 1998, à la suite de ladoption
dun amendement proposé par votre Rapporteur général à larticle 32 du
projet de loi de finances pour 1999.
Les remboursements et dégrèvements font, eux aussi, lobjet
dun ajustement mineur. La catégorie " autres remboursements et
dégrèvements " salourdit de 306 millions de francs. Les prévisions
de remboursements de TVA et dimpôt sur les sociétés restent, pour leur part,
inchangées. La modification proposée concerne le chapitre 15-02, article 50
" Produits divers " et résulte dune majoration des restitutions
au titre des sommes versées à la France par le Fonds européen de développement
régional (FEDER). Il sagit dun ajustement dordre technique.
Ces modifications naffectent cependant que très peu la
prévision de recettes fiscales nettes pour 1998, dont la croissance sétablirait à
3% par rapport à 1997.
Selon la dernière situation des recettes disponibles, retracée dans
le tableau ci-après, les recettes fiscales nettes sont caractérisées par un dynamisme
certain, puisquelles ont crû de 3,9% de septembre 1997 à septembre 1998.
LES RECETTES DU BUDGET GÉNÉRAL |
(en milliards de francs) |
|
1997 |
Situation à fin sept. 1997 |
LFI
1998 |
Situation à fin sept. 1998 |
Révisé 1998
Année 1997 |
Sept. 1998
Sept. 1997 |
Recettes fiscales nettes |
1.416,6 |
1.051,7 |
1.448,2 |
1.092,4 |
2,2% |
3,9% |
dont : |
|
|
|
|
|
|
- Impôt sur le revenu
|
293,5 |
255,7 |
294,7 |
256,2 |
0,4% |
0,2% |
- Impôt sur les sociétés net
|
172,1 |
111,3 |
190,0 |
124,9 |
10,4% |
12,2% |
- TIPP
|
150,8 |
110,1 |
154,9 |
114,2 |
2,7% |
3,7% |
- Taxe sur la valeur ajoutée nette
|
626,1 |
457,7 |
637,0 |
482,9 |
1,7% |
5,5% |
- Divers
|
174,1 |
116,9 |
171,6 |
114,2 |
- 1,4% |
- 2,3% |
Recettes non fiscales (hors FSC) |
156,9 |
90,0 |
155,0 |
114,9 |
- 1,2% |
27,7% |
Prélèvements au profit des
collectivités locales et des Communautés européennes |
- 252,8
|
- 193,5
|
- 256,0
|
- 191,4
|
1,3%
|
- 1,1%
|
Recettes du budget général (hors
fonds de concours) |
1.320,7
|
948,2
|
1.347,2
|
1.015,9
|
2,0%
|
7,1%
|
Recettes de fonds de concours |
64,5 |
47,2 |
- |
42,1 |
n.s. |
- 10,8% |
Recettes du budget général |
1.385,2 |
995,4 |
1.347,2 |
1.058,0 |
n.s. |
6,3% |
|
Source : Ministère de
léconomie, des finances et de lindustrie. |
Le taux de progression à fin septembre dune année sur
lautre sexplique en partie par des facteurs techniques et calendaires. Les
deux premiers acomptes dimpôt sur les sociétés au titre de lexercice 1998
intègrent ainsi une partie des versements de décembre 1997, liés aux dispositions de la
loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier
(" MURFF "), alors que les mêmes acomptes en 1997 nen tenaient
pas compte. De même, la limitation de la déductibilité de la provision pour
renouvellement de concession (article 5 de la loi de finances initiale pour 1998) et
la suppression des provisions pour fluctuation des cours et pour licenciement (articles 6
et 7 de la même loi) ont procuré un gain pour le budget de lEtat dès le mois
davril 1998, lors du versement du solde de liquidation de lexercice 1997,
alors quaucune recette correspondante navait été comptabilisée en avril
1997.
Dautres recettes sont caractérisées par une plus grande
régularité dans les encaissements.
Cest principalement le cas de la TVA. Or, on peut constater que
lévaluation révisée table sur une croissance des recettes de TVA nette de 3,9%,
contre 5,5% en " glissement annuel ".
Votre Rapporteur général a donc interrogé le ministère de
léconomie, des finances et de lindustrie sur les raisons du maintien
dune prévision de recettes prudente pour 1998 au regard du dynamisme des
encaissements constatés en matière de TVA nette.
Les informations suivantes ont été fournies en réponse :
" La révision à la hausse de la prévision de recettes
de TVA pour 1998, soit + 13,7 milliards de francs par rapport à la loi de
finances initiale pour 1998, sappuie sur des encaissements bruts plus importants au
cours des premiers mois de lannée 1998, après une année 1997 moins dynamique. En
outre, certains remboursements et dégrèvements importants attendus ne sont pas encore
intervenus et devraient réduire la progression observée jusquà présent de la TVA
nette. Par ailleurs, la baisse notable des importations de marchandises en provenance de
pays tiers induit mécaniquement une baisse de la TVA correspondante. Ce phénomène a
été constaté sur les recouvrements de septembre, mais devrait avoir également des
incidences importantes jusquà la fin de lannée ".
- Comme il est dusage, les principaux ajustements de recettes par
rapport à la précédente évaluation révisée concernent les recettes non fiscales.
Toutefois, alors que les collectifs de fin dannée proposent généralement une
majoration de cette catégorie de recettes, le présent projet prévoit une diminution
limitée. Elles seraient réduites de 2,52 milliards de francs, dont 2 milliards
du fait dune baisse des reversements de la COFACE. Au total, les recettes non
fiscales progresseraient de 5,6% par rapport aux prévisions initiales, contre +7,3%
prévus dans lévaluation révisée associée au projet de loi de finances pour
1999.
Lévaluation des prélèvements sur recettes a été très
légèrement modifiée. Le prélèvement au titre des Communautés européennes reste
inchangé, avec 91,5 milliards de francs. Le prélèvement sur recettes au profit des
collectivités locales est, quant à lui, légèrement accru de 64 millions de francs
par rapport à la précédente évaluation révisée, ce qui le porte à
163,19 milliards de francs.
Cette différence résulte dun nouveau chiffrage effectué fin
septembre 1998 au titre du solde de la compensation aux départements et aux régions de
la réduction de 35% des droits de mutations sur lhabitation, prévue par la loi de
finances rectificative du 4 août 1995. Ce nouveau chiffrage a fait apparaître
un besoin de crédits à cet effet de 536 millions de francs contre 472 millions
de francs initialement prévus.
Au total, les recettes nettes du budget général progressent de
1,6% par rapport à la loi de finances initiale. Si lon raisonne hors recettes
dordre, cette croissance est de 1%, soit une plus-value de 13,92 milliards de
francs.
RESSOURCES DU BUDGET GÉNÉRAL EN 1998 :
DE LA LOI DE FINANCES INITIALE AU PRÉSENT PROJET
(en millions de francs) |
|
A.
Loi de finances initiale |
B.
Révision associée au PLF 1998 |
C. Modifications du présent projet |
D.
Écart total
(B + C) |
E.
Nouvelles évaluations
(A + D) |
F.
Variation en %
(E/A) |
Recettes fiscales brutes : Impôt
sur le revenu
Autres impôts dEtat sur rôles
Impôt sur les sociétés
(pour mémoire : impôt sur les sociétés net)
Autres impôts directs
TIPP
Taxe sur la valeur ajoutée
(pour mémoire : TVA nette)
Enregistrement, timbre et autres impôts indirects |
294.709
48.000
222.000
(190.000)
82.225
154.878
777.480
(636.950)
148.118 |
+ 4.791
-
+ 1.000
(- 8.000)
+ 675
+ 522
+ 30.520
(+ 14.050)
+ 1.282 |
-
-
-
-
-
-
- 330
(- 330)
- 20 |
+ 4.791
-
+ 1.000
(- 8.000)
+ 675
+ 522
+ 30.190
(+ 13.720)
+ 1.262 |
299.500
48.000
223.000
(182.000)
82.900
155.400
807.670
(650.670)
149.380 |
+ 1,6 0
+ 0,4
(- 4,2)
+ 0,8
+ 0,3
+ 3,9
(+ 2,1)
+ 0,8 |
Total des recettes fiscales brutes
(pour mémoire : recettes fiscales nettes) |
1.727.410
(1.448.173) |
+ 38.790
(+ 11.627) |
- 350
(- 656) |
+ 38.440
(+ 10.971) |
1.765.850
(1.459.144) |
+ 2,2 (+ 0,8) |
Ressources non fiscales
dont :
recettes dordre
autres |
155.020
13.813
141.207 |
+ 11.264
+ 7.572
+ 3.692 |
- 2.521
- 471
- 2.050 |
+ 8.743
+ 7.101
+ 1.642 |
163.763
20.914
142.849 |
+ 5,6 + 51,4
+ 1,2 |
Prélèvements sur recettes de lEtat
dont :
Collectivités locales
Communautés européennes |
- 255.993
- 164.473
- 91.500 |
+ 1.368
+ 1.368
- |
- 64
- 64
- |
+ 1.304
+ 1.304
- |
- 257.297
- 163.189
- 91.500 |
+ 0,5 - 0,8
0 |
Total des ressources brutes
|
1.626.437 |
+ 51.422 |
- 2.935 |
+ 48.487 |
1.674.924 |
+ 3 |
Remboursements et dégrèvements
dont :
TVA
Impôt sur les sociétés
Autres |
- 279.237
- 140.530
- 32.000
- 106.707 |
- 27.163
- 16.470
- 9.000
- 1.693 |
- 306
-
-
- 306 |
- 27.469
- 16.470
- 9.000
- 1.999 |
- 306.706
- 157.000
- 41.000
- 108.706 |
+ 9,8 + 11,7
+ 28,1
+ 1,9 |
Total des ressources nettes du budget
général
(pour mémoire : hors recettes dordre)
|
1.347.200
(1.333.387) |
+ 24.259
(+ 16.687) |
- 3.241
(- 2.770) |
21.018
(+13.917) |
1.368.218
(1.347.304) |
+ 1,6 + 1 |
|
A.- Des recettes fiscales très proches des
évaluations associées au projet de loi de finances pour 1999
Les prévisions de recettes fiscales nettes prévues dans le présent
projet ont été peu modifiées par rapport à celles figurant dans les évaluations
révisées associées au projet de loi de finances pour 1999. Malgré une légère
diminution, dont les raisons ont déjà été évoquées, elles sinscrivent en
hausse de 3% par rapport aux résultats de lexercice 1997. Les principales
évolutions conduisant à ces estimations ont déjà fait lobjet de développements
dans un de ses précédents rapports () et votre Rapporteur général
ny reviendra quassez brièvement. De fait, seul le produit de limpôt
sur les sociétés net connaît une diminution par rapport aux prévisions initiales, les
autres catégories de recettes progressant toutes, selon des rythmes différents.
1.- Une diminution du produit de
limpôt sur les sociétés net
Au total, lévaluation de limpôt sur les sociétés net en
1998 sélève à 182 milliards de francs, soit une diminution de 4,2% par
rapport aux prévisions initiales, en partie liée à des régularisations liées aux
versements dacomptes prévus par la loi portant mesures urgentes à caractère
fiscal et financier (MURFF).
Les encaissements bruts avaient été correctement estimés et ne font
pas lobjet dune modification significative. Ils sélèveraient à
223 milliards de francs, soit un milliard de plus que prévu. La progression de
lexcédent brut dexploitation des entreprises ainsi que latténuation du
poids des déficits fiscaux reportés, très fort au début des années 1990, sont donc
confirmées. Limportance de la réévaluation de limpôt sur les sociétés
net témoigne de la difficulté persistante de lévaluation résultant des
distorsions entre résultat fiscal et résultat comptable.
Ainsi, lévolution des remboursements dimpôt sur les
sociétés a dû être sensiblement revue à la hausse, ceux-ci passant de
32 milliards de francs à 41 milliards de francs (+ 28,1%). Cette
réévaluation découle des constatations des montants reversés sur le premier semestre
de lannée. Elle pourrait sexpliquer en partie par une progression un peu
moindre que prévu des résultats fiscaux des entreprises, entraînant davantage de
remboursements pour trop-perçus par rapport aux acomptes versés. Il faut sans doute
surtout y voir leffet retard des importants versements dacomptes encaissés
fin 1997 au titre des mesures de la loi " MURFF ".
La progression du produit net de limpôt sur les sociétés par
rapport à 1997 en est mécaniquement affectée : elle est ramenée de 10,3% en loi
de finances initiale à 5,7% dans lévaluation révisée pour 1998.
2.- Des recettes faisant lobjet de
faibles corrections
- Les autres impôts directs et taxes assimilées atteindraient
82,9 milliards de francs en 1998, soit une croissance de 0,8% par rapport aux
prévisions initiales.
Cette catégorie est caractérisée par sa grande hétérogénéité et
dégager une tendance densemble nest guère aisé.
Ainsi, le produit des retenues à la source et des prélèvements sur
les revenus des capitaux et les bons anonymes diminue. Lévaluation révisée est en
recul de 12,4% par rapport aux prévisions initiales, avec un montant de 14 milliards
de francs au lieu de 15,98 milliards de francs. Sur les premiers mois de
lannée, les produits déclarés au titre des obligations et des bons sont en forte
baisse, alors quils représentent une bonne partie des recettes de la ligne 5.
Il semble que la baisse du taux dintérêt détourne les épargnants de ces
placements, devenus moins rémunérateurs.
Cette moins-value est compensée par les évolutions de la taxe sur les
salaires, qui continue à représenter plus de la moitié du produit de la catégorie,
avec 48,8 milliards de francs prévus pour 1999 (+ 3,2%). Lévaluation
révisée pour 1998 a, en effet, été revue en hausse (47,3 milliards de francs,
contre 46,2 milliards de francs initialement prévus) en raison dune meilleure
croissance de la masse salariale.
Par ailleurs, limpôt de solidarité sur la fortune (ISF) voit
son produit progresser de 210 millions de francs (+ 1,9%) par rapport aux prévisions
initiales, ce qui porte sa croissance par rapport à 1997 à 12,3%. Cette évolution
sexplique par la situation très favorable des marchés financiers au
1er janvier 1997, date de référence pour la fixation des bases taxables.
- Les recettes tirées des droits denregistrement, de timbre et
des autres impôts indirects progressent elles aussi de 0,8% par rapport à la loi de
finances initiale. Là encore, compte tenu de la diversité des lignes composant cette
catégorie, ce résultat est le solde de mouvements divergents. Pour lessentiel, la
progression résulte des mutations à titre gratuit entre vifs, qui progressent de
1,25 milliard de francs, compte tenu dun effet de
" rebasage ". Les prévisions initiales avaient en effet été
établies à partir des encaissements constatés à la fin de juillet 1997. Or,
ceux-ci ont été en définitive plus importants que prévus.
- Pour 1998, lévaluation révisée de la TIPP est, somme toute,
assez proche de lévaluation initiale, avec 155,4 milliards de francs contre
154,9 milliards de francs (+ 0,3%), portant ainsi à 3,1% lévolution par
rapport aux montants effectivement encaissés en 1997.
Les consommations de carburants sont légèrement supérieures à
celles initialement prévues, même si le mouvement de déformation de la structure de la
consommation continue à se poursuivre au profit du gazole. Le facteur primordial de la
progression des encaissements, résulte donc de la majoration de 8 centimes par litre
de carburant prévue par la loi de finances pour 1998. Leffet de cette mesure est
évalué à 4 milliards de francs, contre 3,89 milliards de francs dans le
projet de loi de finances pour 1998, en raison du relatif dynamisme des consommations.
3.- Dimportantes plus-values de
recettes au titre de limpôt sur le revenu et de la TVA
- Alors que les recettes tirées de limpôt sur le revenu pour
1998 avaient été évaluées à 297,71 milliards de francs, les évaluations
révisées font état dune progression assez sensible, puisque les montants
encaissés sélèveraient au total à 299,5 milliards de francs, soit une
croissance de 0,6% par rapport à lévaluation initiale, portant à 2%
laugmentation par rapport à 1997, ce qui reste en deçà de lévolution du
PIB.
Outre le maintien à un niveau soutenu du rythme de traitement des
déclarations fiscales, cette révision traduit avant tout le dynamisme plus élevé que
prévu des revenus perçus en 1997, ainsi que leffet de la réévaluation de
lincidence de certaines des mesures fiscales adoptées antérieurement.
Si les estimations initiales tablaient sur une progression de 2,4% des
salaires nets de la déductibilité dune fraction de la CSG, cette dernière
sélèverait en fait à 3,1%. Cette évolution est pour partie imputable aux mesures
prises dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1998 portant
à 5,1 points la déduction admise sur le taux de la CSG, elle-même portée à 7,5%.
Par ailleurs, limpact de certaines mesures tendant à majorer le
produit de limpôt a été réévalué en hausse. Ainsi, labaissement du
plafond de dépenses au titre des emplois à domicile, prévu par larticle 21
de la loi de finances pour 1998, a été revu à la hausse, soit 700 millions de
francs contre 650 millions de francs.
- Lessentiel des plus-values sur lexercice 1998 provient de la
TVA.
Les encaissements de TVA brute progressent très fortement par rapport
aux évaluations initiales : ils représentent 808 milliards de francs en loi de
finances initiale (+ 3,9%). Au total, par rapport aux encaissements constatés en
1997, la progression est de 6,9%.
La croissance des remboursements et dégrèvements étant nettement
plus rapide (+ 22%), le produit net de la TVA ne croît pas à la même vitesse que
le produit brut. Avec + 3,5%, ce sont tout de même un peu plus de 14 milliards
de francs de recettes supplémentaires par rapport aux évaluations initiales.
Cette croissance repose avant tout sur une meilleure orientation des
agrégats taxables, composés notamment de la consommation finale des ménages et de la
FBCF des ménages et des administrations. Ces agrégats progresseraient au total de 3,9%,
contre 3,4% initialement prévus. La croissance économique davantage tirée par la
consommation que par les exportations a donc un impact direct sur le niveau des recettes
de lEtat.
B.- Une progression moindre que prévu des
recettes non fiscales
Par rapport à la loi de finances initiales pour 1998, les recettes non
fiscales progressent de 5,6% et atteignent 163,76 milliards de francs.
Ce dynamisme doit toutefois être nuancé, dans la mesure où il doit
beaucoup aux évolutions très significatives des recettes dordre. Ces dernières
progressent en effet de 51,4% par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.
Si lon raisonne hors recettes dordre, la progression est
donc beaucoup plus modérée (+ 1,2%), et ce dautant plus que les évaluations
associées au présent projet prévoient une diminution de 2,05 milliards de francs
des recettes non fiscales hors recettes dordre par rapport à lévaluation
révisée associée au projet de loi de finances pour 1999.
Le tableau ci-après détaille les différents mouvements de révision
en cours dannée.
SITUATION DES RECETTES NON FISCALES
APRÈS LE PRÉSENT PROJET |
(en millions de francs) |
|
A.
LFI 98 |
B.
Evaluations révisées associées au PLF 1999 |
C.
Ecarts
(B - A) |
D.
Modifications du présent projet |
E.
Total des écarts |
F.
Evaluations du présent projet |
Exploitations industrielles et commerciales et
établissements publics à caractère financier |
16.880 |
19.977 |
+ 3.097 |
- |
+ 3.097 |
19.977 |
Produits et revenus du domaine de lEtat |
2.264 |
2.034 |
- 230 |
- |
- 230 |
2.034 |
Taxes, redevances et recettes assimilées |
25.437 |
26.160,1 |
+ 723,1 |
- |
+ 723,1 |
26.160,1 |
Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital |
6.460,5 |
6.622,2 |
+ 161,7 |
+ 15 |
+ 176,7 |
6.637,2 |
Retenues et cotisations sociales au profit de lEtat |
36.313,9 |
36.600,9 |
+ 287 |
- |
+ 287 |
36.600,9 |
Recettes provenant de lextérieur |
1.493 |
1.493 |
- |
- |
- |
1.493 |
Opérations entre administrations et services publics |
495,6 |
495,6 |
- |
- |
- |
495,6 |
Divers |
65.675,8 |
72.901 |
+ 7.225,2 |
- 2.536 |
+ 4.689,2 |
70.365 |
Total brut |
155.019,8 |
166.283,8 |
+ 11.264 |
- 2.521 |
+ 8.743 |
163.762,8 |
Dont recettes dordre |
13.813 |
21.385 |
+ 7.572 |
- 471 |
+ 7.101 |
20.914 |
Total hors recettes dordre |
141.206,8 |
144.898,8 |
+ 3.692 |
- 2.050 |
+ 1.642 |
142.848,8 |
Les modifications associées au présent projet diminuent de
2,52 milliards de francs les recettes non fiscales.
Elles sont dinégale importance.
- Sagissant des recettes dordre liées à la dette, celles-ci augmentent
de 471 millions de francs par rapport aux prévisions révisées associées au projet
de loi de finances pour 1999.
Le tableau ci-après récapitule lévolution des prévisions au
cours de lexercice 1998
RECETTES EN ATTÉNUATION DES CHARGES DE
LA DETTE
ET DES FRAIS DE TRÉSORERIE
(ligne 806 des recettes non fiscales)
(en millions de francs) |
|
1998
(LFI) |
1998
(révisé) |
1998
(PLFR) |
Rémunération du compte du Trésor à la
Banque de France et des pensions sur titre dEtat |
1.393
|
3.000
|
2.700
|
Recettes sur coupons courus lors
démissions dOAT |
8.094
|
9.877
|
10.048
|
Recettes sur coupons courus lors
démissions de BTAN |
4.305
|
8.118
|
7.221
|
Autres |
21 |
250 |
790 |
Total |
13.813 |
21.245 |
20.759 |
Source : Ministère de léconomie
, des finances et de lindustrie. |
Sagissant des recettes de coupons courus, les modifications
intervenues par rapport à lévaluation révisée associée au projet de loi de
finances pour 1999 tiennent à un ajustement des prévisions démission dOAT
et de BTAN sur la fin de lannée. Ces recettes sont très sensibles au choix des
lignes sur lesquelles on émet.
Pour les autres recettes, la révision à la hausse tient
principalement à la modalité démission de la première tranche dOAT
indexée sur linflation. Cette tranche de 24 milliards de francs a été émise
par syndication, ce qui se traduit par une double écriture comptable des
480 millions de francs de commissions (enregistrement en dépenses sur le chapitre
1303 des Charges communes et en recettes sur la ligne 806 des recettes non
fiscales).
- Les recettes non fiscales diverses retracées par la ligne 899 diminueraient
légèrement par rapport à lévaluation révisée. Ce mouvement densemble de
seulement 50 millions de francs recouvre toutefois des évolutions divergentes, ainsi
que lindique le tableau ci-après.
DÉCOMPOSITION DES RECETTES NON FISCALES DIVERSES (ligne 899)
(en millions de francs) |
|
|
|
|
|
1998 |
|
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
LFI |
Révisé
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999 1998 |
Présent
projet |
Remboursements par Autoroutes de France |
5.003 |
5 |
- |
- |
- |
- |
- |
Remboursements davances au titre de programmes
aéronautiques |
2.353 |
1.038 |
1.055 |
1.661,7 |
1.950 |
1.744 |
1.744 |
Dévolution à lEtat des avoirs de trésorerie des
réserves dépargne logement de la CNE |
- |
- |
6.800 |
3.500 |
1.400 |
1.400 |
0 |
Versements de lAssemblée nationale |
|
19 (a) |
- |
- |
- |
- |
- |
Prélèvement sur le FRFL |
13.400 (b) |
2.800 |
- |
- |
- |
- |
- |
Prélèvements sur lORGANIC |
- |
680 |
300 |
- |
- |
- |
- |
Emploi des provisions afférentes au droit à prime du PEP |
256 |
232 |
266 |
- |
- |
- |
- |
Prélèvement sur le compte de bonification du Crédit
foncier |
1.000 |
1.304 |
2.240 |
1.200 |
1.200 |
- |
- |
Prélèvement sur le FREP (fonds de réserve de
lépargne populaire) |
- |
2.000 |
4.600 |
- |
- |
- |
- |
Ecrêtement des fonds de la DDR |
- |
100 |
- |
- |
- |
- |
- |
Versement du fonds de soutien des rentes |
- |
- |
1.000 |
- |
1.000 |
- |
- |
Excédent des subventions versées par lEtat dans le
cadre de la gestion des prêts HLM |
- |
15.000 |
- |
- |
- |
- |
- |
Prélèvement sur lINPI |
- |
215 |
- |
120 |
- |
- |
- |
Crédit national - Virement du fonds spécial de financement |
- |
122 |
- |
- |
- |
- |
- |
Remboursement de prêts par Usinor-Sacilor |
- |
717 |
- |
- |
- |
- |
- |
Remboursement davance par le tunnel du Fréjus |
- |
- |
122 |
122,6 |
108 |
- |
- |
Débits de tabac (c) |
268 |
494 |
498 |
580,3 |
600 |
600 |
600 |
Prélèvement sur lOMI |
- |
- |
150 |
- |
- |
- |
- |
Prélèvement sur le FNIC |
- |
- |
200 |
- |
- |
- |
- |
CCI Calais |
- |
- |
100 |
- |
- |
- |
50 |
Prélèvement sur la CGLS |
- |
- |
- |
2.000 |
- |
- |
- |
Prélèvement ville nouvelle St Quentin en Yvelines |
- |
- |
- |
150 |
- |
- |
- |
Remboursement des aides accordées par le FSH. |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Prélèvement ADEME |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Prélèvement sur le FCRG et le FSM |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Reversements de la Banque européenne dinvestissement |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1.172 |
Divers |
1.359 |
774 |
815 |
934,8 |
1.036 |
795 |
923 |
TOTAL |
23.651 |
25.500 |
18.146 |
10.269,4 |
7.294 |
4.539 |
4.489 |
(a) Déconsignation de titres versés en 1993.
(b) Dont 4.800 millions de francs au titre de lexercice 1993.
(c) Excédent du compte du produit de la redevance sur les débits de tabac.
Source : Ministère de léconomie, des finances et de
lindustrie. |
Ainsi, les prévisions de résultat du Fonds de réserve des livrets
dépargne populaire ainsi que lévolution des encours conduisent à proposer
de ne pas effectuer le prélèvement de 1,4 milliard de francs prévu pour 1998 sur
les fonds dépargne.
Cette moins-value est partiellement compensée par une recette
supplémentaire de 1,17 milliard de francs en provenance de la Banque européenne
dinvestissement (BEI). A la suite de la décision de son conseil des gouverneurs, la
BEI a réparti entre ses membres, à la date du 3 novembre, un versement exceptionnel
de 1 milliard décus prélevé sur lexcédent dexploitation des
exercices 1996 et 1997. La somme perçue à ce titre par la France, proportionnelle à sa
contribution statutaire au capital, sélève à 177,7 millions décus.
Par ailleurs, des recettes supplémentaires diverses de
178 millions de francs sont envisagées, composées de 128 millions de francs
provenant doffices agricoles et de 50 millions de francs prélevés sur la
Chambre de commerce et dindustrie de Calais.
- Lessentiel des modifications résulte de la diminution des
reversements de la COFACE (ligne 812). Prévus à hauteur de 6 milliards de francs
dans la loi de finances initiale, ils seraient ramenés à 4 milliards de francs.
Cette réduction résulte de provisions constituées pour faire face à des risques
probables, dont le détail figure dans lencadré ci-après.
Lors de la période complémentaire 1997, deux provisions ont été
constituées à la COFACE pour des indemnisations jugées probables.
Lune, de 230 millions de francs, concernait la compagnie AIR
AFRIQUE. Les AIRBUS quexploitait cette compagnie ont été effectivement
repossédés et se trouvent actuellement en France sur laéroport de Châteauroux.
La provision de 230 millions de francs est destinée à couvrir la différence entre
lindemnisation à verser par les banques et le prix de vente des appareils. Les
actionnaires de la compagnie AIR AFRIQUE disposent, bien entendu, toujours de la
possibilité de mettre en uvre le plan de restructuration accepté par la France en
attendant la revente de ces appareils.
Une autre provision de 2,3 milliards de francs avait été
constituée pour couvrir les retombées de la crise asiatique. Cette provision correspond
approximativement aux indemnisations générées par le passage en Club de Paris de
lIndonésie.
Compte tenu du contexte international, en particulier en Asie, un
certain nombre de difficultés sont venues sajouter à la défaillance de
lIndonésie :
la Russie connaît des arriérés dont une partie concerne
ce quelle devait au titre de la consolidation des créances de lex-URSS ;
lIran, compte tenu des prix extrêmement bas du
pétrole, traverse une crise de trésorerie. Les impayés sur laccord bilatéral que
ce pays a signé avec la France devraient être couverts en 1998 ;
la compagnie aérienne Philippine Airlines (PAL) a déposé
son bilan au début de lété. Sept gros porteurs (A330 et A340) ont fait
lobjet dune repossession à lamiable et devraient pouvoir être revendus
mais avec une certaine décote. Le reste des appareils devrait être absorbé dans le plan
de reprise sous légide de CATHAY PACIFIC, actuellement examiné par les autorités
philippines ;
la compagnie GARUDA présente elle aussi une situation
très détériorée en cours dexamen. |
Source : Ministère de léconomie, des
finances et de lIndustrie. |
III.- UN DÉFICIT proche des prévisions initiales
Pour la seconde année consécutive, le déficit budgétaire prévu
dans le projet de loi de finances rectificative de fin dannée est proche de
léquilibre défini par la loi de finances initiale.
En 1997, cest une amélioration de 0,2 point de PIB qui a
été constatée, en définitive, par rapport aux prévisions initiales. Pour 1998,
lamélioration sétablit à 3,27 milliards de francs, soit
0,04 point de PIB. Le déficit est donc très proche de ce qui avait été escompté
lors de lélaboration de la loi de finances.
Comme lindique le tableau ci-après, ces deux améliorations
successives en cours dexécution contrastent en outre fortement avec les
dégradations presque systématiquement constatées en cours dexercice depuis le
début des années 1990. Durant cette période, seule lannée 1994 a fait exception
à cette tendance.
ÉVOLUTION DU SOLDE GÉNÉRAL EN COURS
DEXÉCUTION
(en millions de francs) |
|
Loi de |
Loi de finances |
Exécution (a) |
Écart entre loi de finances
initiale et exécution |
|
finances
initiale |
rectificative de fin dannée |
Montant |
Part dans le PIB
(en %) |
Montant |
En points de PIB |
1986 |
- 145.342 |
- 143.623 |
- 141.089 |
2,78 |
+ 4.253 |
+ 0,09 |
1987 |
- 129.289 |
- 129.224 |
- 120.058 |
2,25 |
+ 9.231 |
+ 0,18 |
1988 |
- 114.983 |
- 114.915 |
- 114.696 |
2 |
+ 287 |
NS |
1989 |
- 100.541 |
- 100.491 |
- 100.388 |
1,63 |
+ 153 |
NS |
1990 |
- 90.169 |
- 90.204 |
- 93.151 |
1,43 |
- 2.982 |
- 0,05 |
1991 |
- 80.691 |
- 100.187 |
- 131.747 |
1,95 |
- 51.056 |
- 0,75 |
1992 |
- 89.936 |
- 188.761 |
- 226.310 |
3,24 |
- 136.374 |
- 1,95 |
1993 |
- 165.417 (b) |
- 317.626 |
- 315.649 |
4,45 |
- 150.232 |
- 2,15 |
1994 |
- 301.362 |
- 301.203 |
- 299.083 |
4,05 |
+ 2.279 |
+ 0,03 |
1995 |
- 275.107 (c) |
- 321.859 (d) |
- 322.956 |
4,21 |
- 47.849 |
- 0,61 |
1996 |
- 287.807 |
- 287.986 |
- 295.421 |
3,76 |
- 7.614 |
- 0,10 |
1997 |
- 284.820 |
- 270.705 |
- 267.711 |
3,15 |
+ 17.109 |
+0,2 |
1998 |
- 257.882 |
- 254.616 |
- |
3 (e) |
+ 3.266 (e) |
+ 0,04 |
(a) Hors Fonds monétaire international et fonds de
stabilisation des changes. (b) La loi de finances rectificative du 22 juin 1993
prévoyait un solde de -317.576 millions de francs.
(c) La loi de finances rectificative du 4 août 1995 prévoyait un solde de
-321.600 millions de francs, soit 4,19% du PIB.
(d) Écart de -1.356 millions de francs par rapport à loi de finances
rectificative du 4 août, soit moins de 0,02 point de PIB.
(e) Présent projet. |
A.- DES MODIFICATIONS RéDUITES DU TABLEAU
DéQUILIBRE
Le tableau déquilibre figurant à larticle premier du
présent projet récapitule lincidence nette des modifications à apporter au
tableau déquilibre de larticle 48 de la loi de finances initiale.
Il prend en compte lensemble des mouvements de crédits et des
annulations et majorations de recettes assurant léquilibre des décrets
davance du 16 janvier et 21 août derniers, ainsi que les ouvertures de
crédits proposées par les articles 2 à 8 du présent projet, les annulations
réalisées par larrêté du 18 novembre et la révision globale des recettes.
Le tableau suivant détaille le passage de léquilibre initial à
léquilibre rectifié. Comme cest souvent lusage, les principales
modifications concernent les opérations à caractère définitif, les opérations
temporaires ne connaissant que des ajustements somme toute mineurs.
ÉQUILIBRE DES LOIS DE FINANCES POUR
1998
(en millions de francs) |
|
Loi de |
Solde des
mouvements |
Solde des
mouvements |
Variation totale
|
Loi de |
|
finances initiale |
associés aux décrets
davance |
associés au présent projet |
Montants |
En % |
finances rectifiée |
I- Opérations définitives (a) : A.-
Crédits nets :
1. Budget général
2. Comptes daffectation spéciale
Total hors budgets annexes
3. Budgets annexes |
1.600.482
61.024
1.661.506
103.642 |
+ 679
-
+ 679
- |
+ 17.403
+ 15.060
+ 32.463
+ 15 |
+ 18.083
+ 15.060
+ 33.142
+ 15 |
+ 1,1
+ 24,7
+ 2,0
+ 0,0 |
1.618.565
76.083
1.694.648
103.657 |
B.- Ressources nettes : 1. Budget général
2. Comptes daffectation spéciale
Total hors budgets annexes
3. Budgets annexes |
1.347.200 60.985
1.408.185
103.642 |
+ 679 + 679
- |
+ 20.340 + 15.009
+ 35.348
+ 15 |
+ 21.019 + 15.009
+ 36.028
+ 15 |
+ 1,6 + 24,6
+ 2,6
+ 0,0 |
1.368.219 75.994
1.444.213
103.657 |
C.- Soldes : 1. Budget général
2. Comptes daffectation spéciale
Solde des opérations définitives |
- 253.282 - 39
- 253.321 |
0 -
0 |
+ 2.936 - 51
+ 2.886 |
+ 2.936 - 51
+ 2.886 |
+ 1,2 + 130,9
+ 1,1 |
- 250.346 -90
- 250.435 |
II- Opérations temporaires : A.- Charges
B.- Ressources
C.- Solde des opérations temporaires |
376.265 371.704
- 4.561 |
- -
- |
+ 2.190 + 2.570
+ 380 |
+ 2.190 + 2.570
+ 380 |
+ 0,6 + 0,7
+ 8,3 |
378.455 374.274
- 4.181 |
III.- Solde général |
- 257.882 |
0 |
+ 3.266 |
+ 3.266 |
+ 1,3 |
- 254.616 |
(a) Crédits et ressources nets de remboursements et
dégrèvements. |
1.- Une amélioration modeste du solde des opérations définitives
Le solde des opérations définitives de lEtat serait, au total,
négatif à hauteur de 250,43 milliards de francs, soit une réduction de
2,88 milliards de francs, cette amélioration représentant 1,1% du déficit initial.
Si les mouvements concernant les comptes daffectation spéciale
modifient de façon considérable les masses de leurs recettes et de leurs dépenses, leur
solde nest affecté que de façon très marginale. En effet, les recettes et les
crédits progressent respectivement de 24,6% et 24,7%, entraînant une très légère
dégradation de 51 millions de francs du solde des opérations définitives des
comptes daffectation spéciale. La croissance des recettes et des charges de ces
comptes résulte très largement des évolutions du compte n° 902-24
" Compte daffectation des produits de cessions de titres, parts et droits
de sociétés ", dont ressources et dépenses augmentent de 53,6% en raison
dune réévaluation à la hausse des recettes de cessions de titres anticipées pour
lexercice 1998 ().
Comme en 1997, lamélioration du solde des opérations
définitives de lEtat résulte donc presque totalement de celle du solde du budget
général, fixé par le présent projet à 250,35 milliards de francs.
Ainsi que lindique le tableau ci-après, la progression des
ressources nettes du budget de lEtat sétablit à 2,4%, soit un rythme
légèrement en retrait par rapport au collectif de fin dannée 1997. Les charges
connaissent, quant à elles, une croissance de 1,9%. Sagissant des dépenses du
budget général, les dépenses militaires sont en recul de 1,2%, soit une situation
identique à celle observée en 1997 et un recul très sensiblement inférieur à celui
observé les autres années.
DES LOIS DE FINANCES INITIALES AUX LOIS DE FINANCES RECTIFIÉES (a)
(en millions de francs) |
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|
Loi de
finances
initiale
(A) |
Loi de
finances
rectifiée
(B) |
Écart
en %
(B/A) |
Loi de
finances
initiale
(C) |
Loi de
finances
rectifiée
(D) |
Écart
en %
(D/C) |
Loi de
finances
initiale
(E) |
Loi de
finances
rectifiée
(F) |
Écart
en %
(F/E) |
Loi de
finances
initiale
(G) |
PLFR
(H) |
Écart
en %
(H/G) |
I.- Opérations définitives
: |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Charges nettes du budget général
: |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses ordinaires civiles
nettes |
1.157.926 |
1.209.889 |
+ 4,5 |
1.232.311 |
1.243.407 |
+ 0,9 |
1.266.717 |
1.265.975 |
- 0,06 |
1.290.004 |
1.302.564 |
+ 9,7 |
Dépenses civiles en capital
|
86.172 |
86.128 |
- 0,05 |
84.429 |
92.499 |
+ 9,6 |
71.937 |
71.736 |
- 0,3 |
72.211 |
80.590 |
+ 11,6 |
Dépenses militaires |
243.456 |
236.464 |
- 2,9 |
241.449 |
236.893 |
- 1,9 |
243.344 |
240.334 |
- 1,2 |
238.267 |
235.410 |
- 1,2 |
Charges définitives des comptes daffectation spéciale
|
27.716 |
60.716 |
+ 119,1 |
44.565 |
44.565 |
- |
53.291 |
82.736 |
+ 55,3
|
61.023 |
76.083 |
+ 24,7 |
Charges des budgets annexes
|
100.590 |
100.522 |
- 0,04 |
100.946 |
100.956 |
+ 0,01 |
101.267 |
101.289 |
+ 0,02 |
103.641 |
103.656 |
n.s. |
A.- Total des charges nettes
|
1.615.860 |
1.693.749 |
+ 4,8 |
1.703.700 |
1.718.320 |
+ 0,9 |
1.736.556 |
1.762.070 |
+ 1,5 |
1.765.146 |
1.798.303 |
+ 1,9 |
B.- Ressources nettes
|
1.356.647 |
1.384.096 |
+ 2,0 |
1.426.612 |
1.434.206 |
+ 0,5 |
1.454.503 |
1.494.492 |
+ 2,7 |
1.511.826 |
1.547.869 |
+ 2,4 |
Solde des opérations définitives (A-B)
|
- 259.212 |
- 309.653 |
- 19,5 |
- 277.088 |
- 284.114 |
- 2,5 |
- 282.053 |
- 267.578 |
+ 5,1 |
- 253.321 |
- 250.435 |
+ 1,1 |
II.- Opérations temporaires
: |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C.- Charges
|
337.884 |
327.054 |
- 3,2 |
342.820 |
343.523 |
+ 0,2 |
360.173 |
357.133 |
- 0,8 |
376.265 |
378.455 |
+ 0,6 |
D.- Ressources
|
321.990 |
315.148 |
- 2,1 |
332.101 |
339.651 |
+ 2,3 |
357.406 |
354.006 |
- 1 |
371.704 |
374.274 |
+ 0,7 |
Solde des opérations temporaires (C-D)
|
- 15.894 |
- 11.906 |
+ 25,1 |
- 10.719 |
- 3.872 |
+ 63,9 |
- 2.767 |
- 3.127 |
- 13 |
- 4.561 |
- 4.181 |
- 8,3 |
III.- Solde général |
- 275.107 |
- 321.559 |
- 16,9 |
- 287.807 |
- 287.986 |
- 0,06 |
- 284.820 |
- 270.705 |
+ 5 |
- 257.882 |
- 254.616 |
- 1,3 |
(a) Montants rectifiés en fin dannée tenant compte
des mouvements opérés en collectifs, des actes réglementaires ratifiés (décrets
davance), et des annulations de crédits initiaux prises en compte par les
collectifs. |
2.- Un solde des opérations temporaires moins
important que prévu
Le déficit au titre des opérations temporaires passe de
4,56 milliards de francs à 4,18 milliards de francs, soit une amélioration de
8,3% par rapport aux prévisions initiales.
Cette modification résulte, pour lessentiel, de
larticle 7 du présent projet, qui propose dajuster les crédits du
compte n° 903-17 " Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la
consolidation de dettes envers la France " à hauteur de 1,33 milliard de
francs. Un supplément de recettes de 1,63 milliards de francs étant anticipé dans
le même temps, la charge nette du compte est améliorée de 300 millions de francs.
Par ailleurs, 80 millions de francs damélioration du solde
temporaire résultent de la révision de la prévision de solde du compte davances
sur le montant des impositions locales (n° 903-54), cette évaluation révisée
étant identique à celle associée au projet de loi de finances pour 1999. Larticle
8 du présent projet a pour objet douvrir les crédits correspondants à la
révision des recettes.
Le tableau ci-après récapitule lévolution des prévisions
concernant le compte n° 903-54.
COMPTE dAVANCES SUR LE MONTANT DES
IMPOSITIONS LOCALES
(en millions de francs) |
|
1995 |
1996 |
1997 |
LFI 1998 |
Révisé 1998 |
PLF 1999 |
Emissions dimpôts directs sociaux (dépenses) |
303.498 |
324.951 |
340.566 |
353.960 |
354.820 |
358.180 |
Recouvrements dimpôts locaux (recettes) |
288.190 |
326.888 |
340.718 |
351.260 |
352.200 |
358.180 |
Charge nette |
15.308 |
(-) 1.937 |
(-) 152 |
2.700 |
2.620 |
0 |
Charge nette recettes (en %) |
5,3 |
(-) 0,6 |
(-) 0,04 |
0,8 |
0,7 |
0 |
Source : Ministère de léconomie,
des finances et de lindustrie. |
La loi de finances initiale pour 1998 prévoyait une charge nette du
compte davances aux collectivités locales à hauteur de 2,7 milliards de
francs, après deux années 1996 et 1997 atypiques, puisquelles faisaient
apparaître pour la première fois depuis de nombreuses années une charge nette
négative, soit un excédent de respectivement 1,94 milliard de francs et de
152 millions de francs. La révision pour 1998 est de faible ampleur, avec une charge
nette désormais évaluée à 2,62 milliards de francs. Les émissions au titre des
impôts locaux augmentent denviron + 4,2% en 1998, alors que les recouvrements
progressent moins vite (+ 3,4%). Lestimation sappuie sur une hypothèse
de maintien du rythme de traitement et des taux de recouvrement observés lors des
exercices précédents, sans nouvelle accélération.
B.- Un besoin de financement des administrations
publiques conforme aux prévisions initiales
Compte tenu des mesures proposées dans le présent projet,
lobjectif dun besoin de financement des administrations publiques au sens du
traité de Maastricht ramené à 2,9% ne devrait pas être sensiblement modifié.
Comme lindique le tableau ci-après, lamélioration du
besoin de financement de lEtat, traduite dans le projet de collectif, ainsi que des
prévisions plus favorables pour les collectivités locales permettent de compenser la
légère dégradation des comptes sociaux et daméliorer le résultat global.
CAPACITÉ (+) OU BESOIN (-) DE
FINANCEMENT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES AU SENS DU TRAITÉ DE MAASTRICHT
(en millions de francs) |
|
1997
|
1998
(LFI) |
1998
(PLF 1999 et PLFR) |
PLF 1999
|
Etat |
3,3 |
3,1 |
3,05 |
2,7 |
Organismes divers dadministrations centrales |
0,7 |
0,15 |
0,15 |
0,1 |
Administrations publiques locales |
0,2 |
0,05 |
0,15 |
0,15 |
Administrations de sécurité sociale |
0,6 |
0,1 |
0,15 |
0,15 |
Total |
3,0 |
3,0 |
2,9 |
2,3 |
Source : Ministère de léconomie,
des finances et de lindustrie. |
De fait, la réduction du déficit public est moins rapide que les
années précédentes. Toutefois, votre Rapporteur général considère que la réduction
des déficits publics doit être la résultante dune politique équilibrée. Les
efforts consentis afin de permettre à la France de participer à la mise en place de
leuro ont porté leurs fruits. Imposer un rythme trop rapide de diminution des
déficits publics pourrait être incompatible avec la volonté de financer un certain
nombre dactions prioritaires et de diminuer également les prélèvements
obligatoires.
La Commission européenne fait dailleurs, pour lensemble
des Etats membres de lUnion, le même constat dans ses prévisions économiques
dautomne, parues le 21 octobre dernier. Le déficit moyen serait de 2,3% du PIB
en 1997 et de 1,8% en 1998. La Commission note que " les déficits du secteur
public continuent à diminuer au cours de la période [...], mais à un rythme moins
rapide après les efforts impressionnants de consolidation de 1996 à 1997 ".
La Commission indique par ailleurs que, dans bien des cas, les
résultats de 1998 devraient être meilleurs que ceux prévus dans le cadre des
prévisions de printemps (Belgique, Danemark, Espagne, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas,
Autriche, Finlande, Suède et Royaume-Uni). Dans certains pays, au contraire, une légère
dégradation peut être observée (Allemagne, Grèce, Italie, Portugal). En France, les
résultats devraient être conformes aux prévisions de printemps.
Sagissant de la dette publique, comme lindique le tableau
ci-après, la tendance à la décroissance saccélère, notamment en raison de
lévolution des taux dintérêt. Le nombre dEtats respectant strictement
le critère de dette publique inférieure à 60% du PIB passerait de quatre en 1997 à
sept en 1998, tandis que lendettement moyen des administrations publiques serait
ramené à 70,3%.
SITUATION FINANCIÈRE DES
ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
DES ETATS MEMBRES DE LUNION EUROPÉENNE |
|
Besoin (-) ou capacité (+)
de financement des administrations publiques |
Dette brute
des administrations publiques |
|
1996 |
1997 |
Estimations 1998 |
Prévisions
1999 |
1996 |
1997 |
Estimations 1998 |
Prévisions
1999 |
Belgique Danemark
Allemagne (1)
Grèce
Espagne
France
Irlande
Italie
Luxembourg
Pays-Bas
Autriche
Portugal
Finlande
Suède
Royaume-Uni |
- 3,2 - 0,7
- 3,4
- 7,5
- 4,7
- 4,1
- 0,4
- 6,7
2,9
- 2,2
- 3,7
- 3,3
- 3,5
- 3,5
- 4,7 |
- 2,0 0,5
- 2,7
- 4,0
- 2,6
- 3,0
0,9
- 2,7
3,0
- 0,9
- 1,9
- 2,5
- 1,1
- 0,8
- 2,1 |
- 1,3 1,2
- 2,6
- 2,4
- 2,1
- 2,9
2,1
- 2,6
2,2
- 1,4
- 2,2
- 2,3
0,7
0,9
- 0,1 |
- 1,2 2,6
- 2,2
- 2,1
- 1,6
- 2,3
3,4
- 2,3
2,0
- 1,4
- 2,1
- 2,0
1,8
1,4
0,1 |
126,8 68,4
60,4
112,2
70,2
55,7
71,4
124,0
6,6
77,1
69,6
64,9
57,8
77,2
54,7 |
121,9 64,1
61,2
109,5
68,9
58,1
63,4
121,6
6,7
71,4
64,3
61,5
55,1
76,9
53,5 |
117,2 58,8
61,3
108,7
67,7
58,3
53,3
118,8
7,1
68,6
64,0
57,4
52,9
74,0
51,5 |
113,7 54,3
61,0
107,0
66,0
58,6
44,1
115,3
7,5
66,6
63,6
55,3
50,2
69,5
49,9 |
CE |
- 4,2 |
- 2,3 |
- 1,8 |
- 1,4 |
72,9 |
71,9 |
70,3 |
69,0 |
EUR11 |
- 4,1 |
- 2,5 |
- 2,3 |
- 1,9 |
75,2 |
75,0 |
73,8 |
72,5 |
(1) Hors reprises de dettes et dactifs liées à
lunification par le Gouvernement fédéral en 1995 (Treuhand, sociétés
immobilières est-allemandes et Deutsche Kredit Bank), représentant un total de
229 milliards de DM. Source : Commission des Communautés
européennes. |
EXAMEN EN COMMISSION
PREMIÈRE PARTIE
CONDITIONS GÉNÉRALES DE LÉQUILIBRE FINANCIER
Avant larticle premier
La Commission a rejeté un amendement de M. Charles de Courson, défendu
par M. Pierre Méhaignerie, visant à relever le montant de
lexonération de taxe intérieure sur les produits pétroliers dont bénéficient
les esters dhuile végétale incorporés au fioul domestique et au gazole, après
que votre Rapporteur général eut signalé une difficulté provenant de la
date dentrée en vigueur de la disposition proposée, ainsi que les distorsions
quelle risquait dintroduire entre les esters et le bioéthanol.
*
* *
Article premier
Equilibre général.
Texte du projet de loi :
Lajustement des recettes tel quil résulte des évaluations
révisées figurant à létat A annexé à la présente loi et le supplément de
charges du budget de lEtat pour 1998 sont fixés ainsi quil suit :
(en millions de francs) |
|
Ressources |
|
Dépenses ordinaires civiles |
Dépenses civiles en capital |
Dépenses militaires |
Total des dépenses à caractère
définitif |
Plafond des charges à caractère
temporaire |
Solde |
A. Opérations à caractère définitif.
Budget général |
|
|
|
|
|
|
|
|
Ressources brutes |
48.488 |
Dépenses brutes |
40.029 |
|
|
|
|
|
A déduire : Remboursements et dégrèvements
dimpôts |
27.469
|
A déduire : Remboursements et dégrè-vements
dimpôts |
27.469
|
|
|
|
|
|
Ressources nettes |
21.019 |
Dépenses nettes |
12.560 |
8.379 |
- 2.857 |
18.082 |
|
|
Comptes daffectation spéciale |
15.009 |
|
60 |
15.000 |
" |
15.060 |
|
|
Totaux du budget général et des comptes daffectation
spéciale |
36.028
|
|
12.620
|
23.379
|
- 2.857
|
33.142
|
|
|
Budgets annexes |
|
|
|
|
|
|
|
|
Aviation civile Journaux officiels
Légion dhonneur
Ordre de la Libération
Monnaies et médailles
Prestations sociales agricoles |
"
"
15
"
"
" |
|
"
"
"
"
"
" |
"
"
15
"
"
" |
..............
..............
..............
..............
..............
.............. |
"
"
15
"
"
" |
|
|
Totaux des budgets annexes |
15 |
|
" |
15 |
.............. |
15 |
|
|
Solde des opérations définitives de lEtat (A) |
..................
|
|
.................
|
..............
|
..............
|
................
|
.................
|
2.886
|
B. Opérations à caractère temporaire
Comptes spéciaux du Trésor |
|
|
|
|
|
|
|
|
Comptes daffectation spéciale Comptes de prêts
Comptes davances
Comptes de commerce (solde)
Comptes dopérations monétaires (solde)
Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers (solde) |
"
1.630
940
"
"
"
|
|
.................
.................
.................
.................
.................
.................
|
..............
..............
..............
..............
..............
..............
|
..............
..............
..............
..............
..............
..............
|
................
................
................
................
................
................
|
"
1.330
860
"
"
" |
|
Totaux (B) |
2.570 |
|
................. |
.............. |
.............. |
................ |
2.190 |
|
Solde des opérations temporaires de lEtat (B) |
..................
|
|
.................
|
..............
|
..............
|
................
|
.................
|
380
|
Solde général (A + B) |
.................. |
|
................. |
.............. |
.............. |
................ |
................. |
3.266 |
Exposé des motifs du projet de loi :
Le présent article traduit lincidence sur léquilibre
prévisionnel du budget de 1998 des dispositions des textes réglementaires affectant
l'équilibre et figurant en annexe du présent projet de loi et de l'arrêté d'annulation
du 18 novembre 1998.
Le tableau ci-après présente la situation du budget de 1998 après
intervention de ces textes :
(en millions de francs) |
|
|
|
Modifications liées au
collectif |
|
|
|
Loi de finances initiale |
Annulations et décrets davance |
Ouvertures |
Annulations |
Net |
Total des mouvements |
Situation après collectif |
Opérations définitives |
|
|
|
|
|
|
|
Charges : Dépenses ordinaires civiles (nettes de
remboursements)
Dépenses civiles en capital
Dépenses militaires
Dépenses des budgets annexes
Solde des comptes d'affectation spéciale |
1.290.004
72.211
238.267
103.641
39
|
1.268
232
357
" |
22.909
9.497
700
15
51
|
11.617
886
3.200
"
"
|
11.292
8.611
2.500
15
51
|
12.560
8.379
2.857
15
51
|
1.302.564
80.590
235.410
103.656
0
|
Total des charges |
1.704.162 |
679 |
33.172 |
15.703 |
17.469 |
18.148 |
1.722.310 |
Ressources nettes |
1.450.841 |
679 |
................... |
................... |
20.355 |
21.034 |
1.471.875 |
Solde des opérations définitives |
253.321 |
" |
................... |
................... |
2.886 |
2.886 |
250.435 |
Opérations temporaires |
|
|
|
|
|
|
|
Charges |
376.265 |
" |
2.190 |
" |
2.190 |
2.190 |
378.455 |
Ressources |
371.704 |
" |
................... |
................... |
2.570 |
2.570 |
374.274 |
Solde des opérations temporaires |
4.561 |
" |
................... |
................... |
380 |
380 |
4.181 |
Solde général |
257.882 |
" |
................... |
................... |
3.266 |
3.266 |
254.616 |
Observations et décision de la Commission :
La Commission a rejeté un amendement de suppression de M. Gilbert Gantier,
puis a adopté sans modification larticle premier et létat A annexé.
Elle a ensuite adopté la première partie du projet de loi de finances
rectificative pour 1998.
*
* *
DEUXIÈME PARTIE
MOYENS DES SERVICES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS APPLICABLES À LANNÉE 1998
I.- opérations à caractère définitif
A.- Budget général
Article 2
Dépenses ordinaires des services civils.- Ouvertures.
Texte du projet de loi :
Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses ordinaires des
services civils pour 1998, des crédits supplémentaires sélevant à la somme
totale de 50.377.926.430 F, conformément à la répartition par titre et par
ministère qui en est donnée à létat B annexé à la présente loi.
Exposé des motifs du projet de loi :
Les ajustements proposés au titre des dépenses ordinaires des
services civils, dont lanalyse par grandes masses est donnée dans lexposé
général des motifs et le détail en partie D du présent projet, entraînent une
augmentation de dépenses de 50.377.926.430 F.
La décomposition de cette augmentation, par titre et par ministère,
est la suivante :
(en millions de francs) |
Ministères ou services |
Titre I |
Titre II |
Titre III |
Titre IV |
Totaux |
Affaires étrangères et coopération |
|
|
|
|
|
I. Affaires étrangères |
" |
" |
4.560.000 |
91.990.000 |
96.550.000 |
II. Coopération |
" |
" |
" |
13.000.000 |
13.000.000 |
Agriculture et pêche |
" |
" |
120.539.930 |
769.110.000 |
889.649.930 |
Aménagement du territoire et environnement |
|
|
|
|
|
I. Aménagement du territoire |
" |
" |
" |
" |
" |
II. Environnement |
" |
" |
4.800.000 |
14.680.000 |
19.480.000 |
Total |
" |
" |
4.800.000 |
14.680.000 |
19.480.000 |
Anciens combattants |
" |
" |
4.725.000 |
" |
4.725.000 |
Culture et communication |
" |
" |
17.458.334 |
192.825.000 |
210.283.334 |
Economie, finances et industrie |
|
|
|
|
|
I. Charges communes |
29.723.591.518 |
23.000.000 |
721.250.000 |
11.730.000.000 |
42.197.841.518 |
II. Services financiers |
" |
" |
995.700.000 |
35.077.000 |
1.030.777.000 |
III. Industrie |
" |
" |
1.030.000 |
8.000.000 |
9.030.000 |
IV. Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat
|
"
|
"
|
"
|
"
|
"
|
Education nationale, recherche et technologie |
|
|
|
|
|
I. Enseignement scolaire |
" |
" |
30.000.000 |
25.000.000 |
55.000.000 |
II. Enseignement supérieur |
" |
" |
" |
" |
" |
III. Recherche et technologie |
" |
" |
1.250.070 |
" |
1.250.070 |
Emploi et solidarité |
|
|
|
|
|
I. Emploi |
" |
" |
" |
960.000.000 |
960.000.000 |
II. Santé, solidarité et ville |
" |
" |
155.017.161 |
1.315.000.000 |
1.470.017.161 |
Total |
" |
" |
155.017.161 |
2.275.000.000 |
2.430.017.161 |
Equipement, transports et logement |
|
|
|
|
|
I. Urbanisme et services communs |
" |
" |
26.495.000 |
" |
26.495.000 |
II. Transports |
|
|
|
|
|
1. Transports terrestres |
" |
" |
" |
300.000.000 |
300.000.000 |
2. Routes |
" |
" |
751.156 |
" |
751.156 |
3. Sécurité routière |
" |
" |
" |
" |
" |
4. Transport aérien |
" |
" |
" |
" |
" |
5. Météorologie |
" |
" |
" |
" |
" |
Sous-total |
" |
" |
751.156 |
300.000.000 |
300.751.156 |
III. Logement |
" |
" |
" |
216.000.000 |
216.000.000 |
IV. Mer |
" |
" |
8.000.000 |
256.696.476 |
264.696.476 |
V. Tourisme |
" |
" |
" |
" |
" |
Total |
" |
" |
35.246.156 |
772.696.476 |
807.942.632 |
Intérieur et décentralisation |
" |
" |
234.181.000 |
1.680.970.512 |
1.915.151.512 |
Jeunesse et sports |
" |
" |
" |
47.500.000 |
47.500.000 |
Justice |
" |
" |
" |
480.000.000 |
480.000.000 |
Outre-mer |
" |
" |
148.162.000 |
18.766.273 |
166.928.273 |
Service du Premier ministre |
|
|
|
|
|
I. Services généraux |
" |
" |
" |
" |
" |
II. Secrétariat général de la défense nationale |
" |
" |
" |
" |
" |
III. Conseil économique et social |
" |
" |
" |
" |
" |
IV. Plan |
" |
" |
2.800.000 |
" |
2.800.000 |
Total général |
29.723.591.518 |
23.000.000 |
2.476.719.651 |
18.154.615.261 |
50.377.926.430 |
Observations et décision de la Commission :
La Commission a adopté sans modification larticle 2.
Article 3
Dépenses en capital des services civils. Ouvertures.
Texte du projet de loi :
Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses en capital des
services civils pour 1998, des autorisations de programme et des crédits de paiement
supplémentaires sélevant respectivement aux sommes de 10.345.706.166 F et de
9.496.615.302 F, conformément à la répartition par titre et par ministère qui en
est donnée à létat C annexé à la présente loi.
Exposé des motifs du projet de loi :
Les ajustements proposés au titre des dépenses en capital des services civils, dont
lanalyse par grandes masses est donnée dans lexposé général des motifs et
le détail en partie D, ont pour effet daccroître de 10.345.706.166 F les
autorisations de programme et de 9.496.615.302 F les crédits de paiement.
La décomposition de ces augmentations se présente, par titre et par
ministère, ainsi quil suit :
Ministères ou services |
Titre V |
|
AP |
CP |
Affaires étrangères et coopération |
|
|
I.- Affaires étrangères |
263.550.000 |
162.050.000 |
II.- Coopération |
16.292.000 |
16.292.000 |
Agriculture et pêche |
14.815.864 |
14.815.864 |
Aménagement du territoire et environnement |
|
|
I.- Aménagement du territoire |
" |
" |
II.- Environnement |
" |
" |
total |
" |
" |
Anciens combattants |
474.041 |
474.041 |
Culture et communication |
" |
" |
Economie, finances et industrie |
|
|
I.- Charges communes |
2.527.124.287 |
2.527.124.287 |
II.- Services financiers |
18.076.898 |
18.076.898 |
III.- Industrie |
8.000.000 |
8.000.000 |
IV.- Petites et moyennes entreprises, commerce et
artisanat |
" |
" |
Éducation nationale, recherche et technologie |
|
|
I.- Enseignement scolaire |
20.381.524 |
20.381.524 |
II.- Enseignement supérieur |
" |
" |
III.- Recherche et technologie |
" |
" |
Emploi et solidarité |
|
|
I.- Emploi |
2.839.000 |
2.839.000 |
II.- Santé, solidarité et ville |
28.750.000 |
13.750.000 |
total |
31.589.000 |
16.589.000 |
Équipement, transports et logement |
|
|
I.- Urbanisme et services communs |
3.294.000 |
3.294.000 |
II.- Transports |
|
|
1. Transports terrestres |
" |
" |
2. Routes |
60.000.000 |
277.271.136 |
3. Sécurité routière |
" |
" |
4. Transport aérien |
" |
" |
5. Météorologie |
" |
" |
sous-total |
60.000.000 |
277.271.136 |
III.- Logement |
" |
" |
IV.- Mer |
1.498.900 |
1.498.900 |
V.- Tourisme |
" |
" |
total |
64.792.900 |
282.064.036 |
Intérieur et décentralisation |
129.677.651 |
259.477.651 |
Jeunesse et sports |
540.000 |
540.000 |
Justice |
26.809.350 |
20.809.350 |
Outre-mer |
12.750.000 |
12.750.000 |
Services du Premier ministre |
|
|
I.- Services généraux |
15.400.000 |
67.400.000 |
II.- Secrétariat général de la Défense nationale |
" |
" |
III.- Conseil économique et social |
" |
" |
IV.- Plan |
" |
" |
Total général |
3.150.273.515 |
3.426.844.651 |
Titre VI |
Titre VII |
Totaux |
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
|
|
|
|
|
600.000 |
600.000 |
|
|
264.150.000 |
162.650.000 |
" |
" |
|
|
16.292.000 |
16.292.000 |
757.366 |
757.366 |
|
|
15.573.230 |
15.573.230 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
" |
" |
16.160.935 |
16.160.935 |
|
|
16.160.935 |
16.160.935 |
16.160.935 |
16.160.935 |
|
|
16.160.935 |
16.160.935 |
" |
" |
|
|
474.041 |
474.041 |
" |
" |
|
|
" |
" |
|
|
|
|
|
|
3.500.000.000 |
2.173.290.000 |
|
|
6.027.124.287 |
4.700.414.287 |
" |
" |
|
|
18.076.898 |
18.076.898 |
2.471.000.000 |
2.476.182.000 |
|
|
2.479.000.000 |
2.484.182.000 |
" |
" |
|
|
" |
" |
|
|
|
|
|
|
" |
" |
|
|
20.381.524 |
20.381.524 |
6.300.000 |
6.300.000 |
|
|
6.300.000 |
6.300.000 |
42.185.028 |
42.185.028 |
|
|
42.185.028 |
42.185.028 |
|
|
|
|
|
|
" |
" |
|
|
2.839.000 |
2.839.000 |
" |
113.000.000 |
|
|
28.750.000 |
126.750.000 |
" |
113.000.000 |
|
|
31.589.000 |
129.589.000 |
|
|
|
|
|
|
1.148.550.000 |
1.181.416.000 |
" |
" |
1.151.844.000 |
1.184.710.000 |
|
|
|
|
|
|
" |
" |
|
|
" |
" |
" |
" |
|
|
60.000.000 |
277.271.136 |
" |
" |
|
|
" |
" |
" |
" |
|
|
" |
" |
2.279.322 |
2.279.322 |
|
|
2.279.322 |
2.279.322 |
2.279.322 |
2.279.322 |
" |
" |
62.279.322 |
279.550.458 |
" |
" |
|
|
" |
" |
" |
" |
|
|
1.498.900 |
1.498.900 |
" |
" |
|
|
" |
" |
1.150.829.322 |
1.183.695.322 |
" |
" |
1.215.622.222 |
1.465.759.358 |
7.600.000 |
7.600.000 |
|
|
137.277.651 |
267.077.651 |
" |
" |
|
|
540.000 |
540.000 |
" |
" |
|
|
26.809.350 |
20.809.350 |
" |
50.000.000 |
|
|
12.750.000 |
62.750.000 |
|
|
|
|
|
|
" |
" |
|
|
15.400.000 |
67.400.000 |
" |
" |
|
|
" |
" |
" |
" |
|
|
" |
" |
" |
" |
|
|
" |
" |
7.195.432.651 |
6.069.770.651 |
" |
" |
10.345.706.166 |
9.496.615.302 |
Observations et décision de la Commission :
La Commission a adopté sans modification larticle 3 et létat C
annexé.
*
* *
Article 4
Dépenses ordinaires des services militaires. Ouvertures.
Texte du projet de loi :
Il est ouvert au ministre de la défense, au titre des dépenses
ordinaires des services militaires pour 1998, des crédits supplémentaires s'élevant à
la somme de 700.000.000 F.
Exposé des motifs du projet de loi :
Les ajustements proposés portent sur les crédits de fonctionnement
des armées de l'air et de terre, de la gendarmerie, ainsi que sur les crédits
d'alimentation.
Les crédits ouverts au chapitre 36-01 sont destinés à l'OTAN.
Observations et décision de la Commission :
La Commission a adopté larticle 4 sans modification.
*
* *
B.- Budgets annexes
Article 5
Budgets annexes. Ouvertures.
Texte du projet de loi :
Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses des budgets annexes
pour 1998, des autorisations de programme et des crédits de paiement supplémentaires
s'élevant respectivement aux sommes de 16.780.000 F et de 15.130.000 F ainsi
réparties :
Budgets annexes |
Autorisations
de programme |
Crédits
de paiement |
Légion d'honneur |
15.000.000 |
15.000.000 |
Ordre de la Libération |
1.780.000 |
130.000 |
Totaux |
16.780.000 |
15.130.000 |
Exposé des motifs du projet de loi :
Légion d'honneur :
Ces crédits sont destinés à la poursuite des travaux de rénovation
du cloître de la maison d'éducation de Saint-Denis.
Ordre de la Libération :
Ces crédits sont destinés au financement de travaux de réfection de
l'installation électrique des locaux de l'Ordre.
Observations et décision de la Commission :
La Commission a adopté larticle 5 sans modification.
*
* *
C.- Opérations à caractère définitif des comptes daffectation
spéciale
Article 6
Comptes daffectation spéciale.- Ouvertures.
Texte du projet de loi :
Il est ouvert au ministre de léconomie, des finances et de
lindustrie, au titre des comptes daffectation spéciale pour 1998, des
autorisations de programme supplémentaires sélevant à la somme de
15.000.000.000 F et des crédits de paiement supplémentaires sélevant à la
somme de 15.059.750.000 F ainsi répartie :
Dépenses ordinaires |
59.750.000 |
Dépenses en capital |
15.000.000.000 |
Total |
15.059.750.000 |
Exposé des motifs :
Les ajustements proposés correspondent à :
- 15 milliards de francs (AP = CP) de dotations en capital
sur le compte n° 902-24 " Compte daffectation des produits de
cessions de titres, parts et droits de sociétés " ;
- 51,05 millions de francs de crédits de fonctionnement sur
le compte n° 902-15 " Compte demploi de la taxe parafiscale
affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et
de la télévision " ;
- 8,7 millions de francs de crédits de fonctionnement sur le
compte n° 902-16 " Fonds national du livre ".
Observations et décision de la Commission :
Le présent article a pour objet d'autoriser l'ouverture de
15,06 milliards de francs de crédits sur trois comptes d'affectation spéciale.
L'importance des ouvertures en question est extrêmement inégale selon les comptes.
- Deux comptes bénéficient de 59,75 millions de francs
supplémentaires.
Ainsi, 8,7 millions de francs de crédits de fonctionnement sont
prévus pour le chapitre 01 " Subventions au centre national du
livre " du compte n° 902-16 " Fonds national du
livre ". Cet abondement est rendu possible par un excédent de 2 millions
de francs au titre de la redevance sur lédition des ouvrages de librairie et de
6,7 millions de francs au titre de la redevance sur lemploi de la reprographie,
soit une augmentation, par rapport aux prévisions initiales, de respectivement 7,4% et
8,6%.
Par ailleurs, 51,05 millions de francs de crédits
supplémentaires sont prévus pour le chapitre 01 " Versements aux
organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision "
du compte demploi de la redevance (n° 902-15). Larticle 10 du
présent projet complète cette disposition en modifiant la répartition du produit de la
redevance, afin daffecter 50 millions de francs à la société France 3.
Cette mesure vise à compenser pour partie la faiblesse des recettes publicitaires de la
chaîne.
- Cependant, lessentiel des ouvertures demandées concerne très
largement le compte n° 902-24 " Compte daffectation des produits de
cessions de titres, parts et droits de sociétés ". Ce sont 15 milliards
de francs de crédits de paiement de dépenses en capital qui sont demandés, afin
dabonder le chapitre 01 du compte relatif aux dotations en capital.
On rappellera que la loi de finances initiale pour 1998 avait prévu
27,3 milliards de francs au titre de ces dépenses (sur un montant total de dépenses
sur ce compte de 28 milliards de francs).
Ces majorations sont traditionnelles en loi de finances rectificative
et visent à ajuster le montant de dépenses prévu au rythme constaté ou anticipé
dencaissement des recettes. Ainsi, en 1997, ce sont 29,1 milliards de francs
qui avaient été ouverts sur le compte n° 902-24.
Au 2 novembre 1998, les recettes du compte se sont élevées à
16,93 milliards de francs.
La principale ressource résulte de louverture du capital de la
Caisse nationale de prévoyance (CNP), opérée en septembre et octobre dernier, et ayant
pour but, tout en maintenant létablissement dans le secteur public,
dorganiser son capital autour dactionnaires-partenaires et de lui donner les
moyens de son développement. Larrêté du 23 septembre 1998, pris après avis
de la Commission des participations et des transferts, a prévu les modalités du
transfert au secteur privé dune participation minoritaire de lEtat. Environ
22% du capital du premier assureur-vie de France ont été cédés.
Au terme de cette introduction en bourse et de la recomposition du
capital, la part du secteur public dans le capital de la CNP devrait être au minimum de
61% et sa nouvelle composition serait ainsi ventilée : Caisse des dépôts et
consignations 40%, public 22,5%, La Poste 20% et groupe Caisse dépargne 12,5%.
Au total, le produit de lopération sélève à
7,28 milliards de francs.
Parmi les autres recettes de cessions, on notera la cession de titres
Péchiney, pour 2,37 milliards de francs, de titres Total, pour un montant de
829 millions de francs, et de titres SEITA, pour 746 millions de francs. Le
remboursement effectué par la SFP au titre dun trop versé sélève, quant à
lui, à 1,3 milliard de francs.
Par ailleurs, le compte a enregistré 372,8 millions de francs de
recettes au titre des souscriptions différées des salariés. Enfin, 2,7 milliards
de francs de crédits provenant du chapitre 54-90 du budget des Charges communes ont
été versés sur la ligne 3 de recettes du compte, afin de financer lessentiel
de lultime dotation en capital, dun montant de 2,9 milliards de francs,
accordée à la Société marseillaise de crédit ().
Une opération importante est en cours et permet danticiper
dimportantes recettes sur lexercice 1998.
On rappellera, en effet, quaprès lannonce le
20 juillet dernier, de la cession de 5% du capital de France Télécom détenus par
lEtat, ainsi que la vente de 2% de son capital à Deutsche Telekom, le Gouvernement
avait décidé de nengager lopération que lorsque linstabilité des
marchés financiers ne remettrait plus en question les intérêts patrimoniaux de
lEtat. Après une interruption, la reprise du processus a pu être annoncée le
7 novembre dernier.
Lopération comporte trois volets. Tout dabord,
51 millions dactions détenues par lEtat sont mises sur le marché. Selon
le succès de lopération, ce nombre pourrait être accru, de sorte que la part de
capital cédée peut varier de 5 à 7%. Ensuite, lEtat procédera à une vente de
gré à gré de 2% du capital de France Télécom à Deutsche Telekom. Léchange de
participation entre ces deux entreprises se fera simultanément. Enfin, France Télécom
réalisera une augmentation de 5% de son capital. A lissue de cette opération, la
part de lEtat dans lopérateur français devait être ramenée de 75% à 62%.
Les recettes supplémentaires prévues permettront daugmenter les
crédits en faveur des dotations en capital aux entreprises publiques.
Début novembre 1998, les dépenses du compte n° 902-24
atteignent 10,64 milliards de francs, dont :
- 4,45 milliards de francs au titre de lopération de
rachat des titres GAN détenus par des actionnaires minoritaires ;
- 2,9 milliards de francs dapport à la Société
marseillaise de crédit ;
- 2,15 milliards de francs davance dactionnaire
à la SFP ;
- 300 millions de francs dapport à la Caisse des
dépôts et consignations pour le financement du fonds public capital-risque ;
- 240 millions de francs à la SOFARIS ;
- 221 millions de francs de dépenses afférentes aux ventes
de titres.
Les besoins des entreprises publiques pour les exercices 1998 et 1999
ont déjà été présentés lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1999.
Ils ont été rappelés par le secrétaire dEtat au budget en ces termes :
" Réseau ferré de France serait affectataire de
23 milliards de francs, les structures de défaisance de 22 milliards de francs,
le secteur minier de 5,5 milliards de francs, le rachat de participations
minoritaires au sein du GAN 4,5 milliards de francs, la Société marseillaise de
crédit de 2,9 milliards de francs, pour solde de tout compte [...]. Je mentionnerai
aussi dautres apports divers pour 4 milliards de francs et des frais et
commissions pour 2 milliards de francs[...]. Le total représente bien les
64 milliards de francs annoncés pour 1998 et 1999. " ()
On notera quune ouverture de crédits de 2,5 milliards de francs
est proposée dans le présent projet au chapitre 54-90 du budget des Charges communes,
afin de procéder à un apport en faveur de GIAT Industries.
*
* *
La Commission a adopté larticle 6 sans modification.
II.- opérations à caractère temporaire
Article 7
Comptes de prêts. Ouvertures.
Texte du projet de loi :
Il est ouvert au ministre de léconomie, des finances et de
lindustrie, pour 1998, au titre des comptes de prêts, des crédits de paiement
supplémentaires sélevant à la somme de 1.330.000.000 F.
Exposé des motifs du projet de loi :
Lajustement proposé concerne le compte n° 903-17
" Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes
envers la France ".
Observations et décision de la Commission :
Le présent article a pour objet dautoriser louverture de
1,33 milliard de francs de crédits supplémentaires sur le compte n° 903-17
" Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes
envers la France ".
- Ce compte retrace les prêts consentis dans le cadre daccords de
consolidation, en vue du refinancement des prêts du Trésor, des prêts de la Caisse
française de développement (CFD) et des échéances de prêts dues au titre de
refinancements antérieurs, soit sur ressources de lex-Banque française du commerce
extérieur (BFCE), soit du Trésor.
Le compte est débité des versements effectués par le Gouvernement
français au titre des accords de consolidation dans le cadre des refinancements. Il est
crédité par les remboursements en capital effectués par les pays débiteurs. Les
remboursements en intérêts sont enregistrés sur la ligne 409 " Intérêts des
prêts du Trésor " de recettes non-fiscales du budget général.
A larrivée à maturité des échéances à refinancer, les
versements sont effectués sur un compte de lEtat débiteur ouvert à la Banque de
France et débités simultanément pour être reversés au créancier concerné, qui peut
être la CFD ou NATEXIS, banque qui a repris les procédures précédemment gérées par
la BFCE pour le compte de lEtat. Pour les échéances dues au Trésor, le montant du
refinancement revient en recettes sur le compte n° 903-17 pour la part en principal
et sur la ligne 409 précitée pour la part en intérêts.
Les consolidations des prêts du Trésor et des crédits de la CFD, de
même que les nouvelles consolidations déchéances dues au titre de refinancements
antérieurs (y compris les consolidations de crédits commerciaux garantis effectuées
précédemment par des refinancements sur ressources de lex-BFCE) sont effectuées
par lengagement dune procédure de refinancement sur les ressources du compte
903-17.
- Pour 1998, le montant des dépenses autorisées par la loi de finances a
été fixé à 4 milliards de francs, auquel il convient dajouter le report de
crédits non consommés en 1997, soit 267 millions de francs. Au total, les crédits
disponibles en 1998 atteignent ainsi 4.267 millions de francs. Compte tenu des
accords en cours de refinancement (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Conakry, Jordanie,
Madagascar, Mauritanie et Pérou) et des accords à signer dici la fin de
lannée (Nicaragua, Côte dIvoire, Sénégal et probablement
Bosnie-Herzégovine), une inscription en loi de finances rectificative est nécessaire
pour couvrir les besoins.
Les ouvertures demandées sélèvent à 1.330 millions de
francs. Elles sont destinées à faire face aux besoins identifiés pour la
Côte-dIvoire (700 millions de francs), le Sénégal (690 millions de
francs). Le passage de lIndonésie en Club de Paris conduit, quant à lui, à une
dépense supplémentaire de près de 145 millions de francs. Inversement,
sagissant du Cameroun et du Gabon, les besoins seraient inférieurs denviron
200 millions de francs aux prévisions initiales.
- On notera que les recettes du compte sont réévaluées dans le même temps
de 1.630 millions de francs, de sorte que la charge nette du compte est améliorée
de 300 millions de francs. Elle passerait ainsi à 1,3 milliard de francs.
Cette révision tient à deux facteurs :
Dune part, les recettes de refinancement augmentent de
1,39 milliard de francs. Lassiette des dettes du Sénégal et de la
Côte-dIvoire traitée en Club de Paris correspond en totalité à des créances
déjà refinancées par le compte. Le rééchelonnement de ces dettes à des conditions de
taux et damortissement plus favorables se traduit par loctroi par lEtat
dun nouveau prêt au profit du bénéficiaire, retracé en dépenses du compte, et
par le remboursement, par lEtat bénéficiaire, de lancien prêt, retracé en
recettes.
Le traitement par le Club de Paris déchéances déjà
refinancées est donc neutre sur la charge nette du compte : la dépense
correspondant au nouveau prêt, à des conditions plus favorables, est entièrement
compensée par le remboursement simultané de lancien prêt.
Le surcroît de dépenses correspondant au Cameroun et à la
Côte-dIvoire permet donc de réviser lévaluation des recettes à due
concurrence, soit 1,39 milliard de francs.
Dautre part, les recettes directes saccroissent de
240 millions de francs. Le compte n° 903-17 reçoit également en recettes les
remboursements directs des Etats qui ont bénéficié par le passé de mesures de
rééchelonnement ou de refinancement sur les crédits du compte spécial. Ce sont
principalement ces recettes qui ont fait lobjet dencaissements sur le compte
depuis le début de lannée. Compte tenu du niveau déjà encaissé, la prévision
de recettes directes peut être réévaluée.
*
* *
La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par M. Philippe
Auberger.
M. Philippe Auberger sest étonné du nombre de dispositions législatives
relatives aux relations financières entre la France et létranger qui sont,
traditionnellement, présentées en projet de loi de finances rectificative, comme les
articles 7 et 18 du présent projet et la révision du versement de la COFACE au budget
général. Il a estimé que les problèmes sous-jacents à ces ajustements nétaient
pas examinés dans des conditions convenables par le Parlement. Il a relevé, à cet
égard, que le Congrès américain avait débattu plusieurs mois avant dapprouver
laugmentation des quotes-parts au FMI proposée, pour ce qui concerne la France, par
larticle 18 du présent projet. Il a souhaité que le contrôle parlementaire
puisse sexercer de façon plus approfondie, et a déploré lindigence de
lexposé des motifs associé à larticle 7.
Votre Rapporteur général a remarqué que, de façon générale, les exposés
des motifs des articles contenus dans les projets de loi de finances pourraient être plus
complets. Il a indiqué que les ouvertures de crédits demandées par
larticle 7 concernaient des consolidations de prêts accordés à la Côte
dIvoire (700 millions de francs), au Sénégal (690 millions de francs) et
à lIndonésie (145 millions de francs), étant précisé que ces besoins
supplémentaires étaient en partie compensés par des dépenses moindres que prévu au
profit du Gabon et du Cameroun (environ 200 millions de francs).
Mme Nicole Bricq sest déclarée en accord avec lopinion exprimée
par M. Philippe Auberger, tout en notant que le Gouvernement avait dûment informé la
représentation nationale des remises de dettes quil envisageait de consentir aux
pays dAmérique centrale frappés par le cyclone Mitch. Elle sest interrogée
sur la possibilité demployer une procédure qui réserverait davantage
despace à linitiative parlementaire.
Votre Rapporteur général a estimé quil ny avait pas, en la
matière, de méthode plus régulière que celle consistant à demander des crédits
supplémentaires dans la plus prochaine loi de finances. Au demeurant, il sest
déclaré convaincu que les votes de la Commission des finances ne devaient pas être des
actes purement formels, mais avaient vocation à tirer les conclusions politiques de
débats largement ouverts.
M. Raymond Douyère, tout en exprimant son accord avec votre Rapporteur
général, a remarqué que la méthode gouvernementale conduisait à demander au Parlement
de ratifier une décision déjà annoncée. Il a jugé que le Gouvernement aurait dû
informer préalablement le Parlement.
Le Président Augustin Bonrepaux sest réjoui que le Gouvernement ait
informé lAssemblée nationale des dispositions quil comptait prendre en
faveur des pays sinistrés au cours dune récente séance publique. Il a rappelé
que nos règles constitutionnelles imposaient que les crédits supplémentaires soient
proposés par le Gouvernement et lui seul.
M. Philippe Auberger a jugé que les informations apportées par votre
Rapporteur général répondaient aux préoccupations exprimées par son amendement.
Cependant, il a regretté que le Rapporteur spécial des crédits de la coopération ne
puisse pas, en loi de finances rectificative, donner son point de vue sur les
modifications de crédits proposées par le Gouvernement. Il a, par ailleurs, dénoncé
labsence dexplications apportées à lappui de la révision à la baisse
du versement de la COFACE au budget général, de même que linscription dans un
simple collectif budgétaire dun article aussi important que larticle 18, qui
vise à autoriser la participation de la France à laugmentation des quotes-parts au
FMI. Il a estimé que le projet de loi de finances pour 1999 aurait, en lespèce,
fourni un cadre mieux adapté pour un débat plus approfondi. Il a indiqué quil
convenait, par exemple, dexaminer les méthodes dintervention du FMI et que,
si le Parlement français était le seul endroit où lon ne contestait pas ces
méthodes, cétait bien parce quil navait pas le loisir den
débattre.
M. Gérard Saumade a regretté que linformation des parlementaires se
fasse trop souvent par lintermédiaire de la presse et non des instances
officielles.
Votre Rapporteur général a rappelé que le groupe de travail sur le contrôle
de la dépense publique, mis en place et présidé par le Président Laurent Fabius, avait
vocation à traiter de linformation préalable et de la concertation avec le
Parlement et, éventuellement, à proposer les évolutions nécessaires. Il a ensuite
donné des précisions factuelles, notamment sur laccroissement des risques
affectant certaines créances, expliquant la révision du versement de la COFACE.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que les rapporteurs spéciaux
disposaient de pouvoirs dinvestigation très étendus et quil appartenait à
chacun dentre eux de les exercer pleinement. Il a remarqué que, dans une période
récente, certains rapporteurs avaient fait usage de ces pouvoirs, dautres ayant
travaillé dans le cadre de rapports dinformation. Il sest réjoui que,
légitimement, certaines conclusions des rapporteurs aient pu trouver très rapidement une
suite législative ou réglementaire, ou tout au moins, un écho important dans les
milieux concernés. Il a affirmé quil revenait à chaque commissaire de prendre
toute sa part à lexercice résolu des compétences qui sont dévolues aux
parlementaires.
La Commission a rejeté lamendement de suppression, puis adopté
larticle 7 sans modification.
*
* *
Article 8
Comptes davances. Ouvertures.
Texte du projet de loi :
Il est ouvert au ministre de léconomie et des finances, au titre
des comptes davances du Trésor, pour 1998, des crédits de paiement
supplémentaires sélevant à la somme de 860.000.000 F.
Exposé des motifs du projet de loi :
Cette ouverture correspond à la majoration des dépenses du compte
n° 903-54 " Avances sur le montant des impositions revenant aux
départements, communes, établissements et divers organismes " qui, compte tenu
de la révision simultanée des recettes, a pour effet de réduire de 80 millions de
francs la charge nette de ce compte.
Observations et décision de la Commission :
Le présent article a pour objet dautoriser louverture de
860 millions de francs de crédits supplémentaires pour le compte davances sur
le montant des impositions locales (n° 903-54). Cette majoration des dépenses porte
celles-ci au niveau figurant dans lévaluation révisée associée au projet de loi
de finances pour 1999. Elle est de faible ampleur, puisquelle ne représente que
0,24% des prévisions initiales. Il sagit donc dun simple ajustement par
rapport au rythme démission des impôts directs locaux sur les premiers mois de
lannée.
On notera que la prévision des recettes du compte a, quant à elle,
été réévaluée de 940 millions de francs ; la charge nette du compte
connaît donc une amélioration très marginale de 80 millions de francs, atteignant
ainsi 2,62 milliards de francs au total.
*
* *
La Commission a adopté larticle 8 sans modification.
*
* *
III.- autres dispositions
Article 9
Ratification des crédits ouverts par décrets davance.
Texte du projet de loi :
Sont ratifiés les crédits ouverts par les décrets n° 98-34 du
16 janvier 1998 et n° 98-734 du 21 août 1998 portant ouverture de
crédits à titre davance.
Exposé des motifs du projet de loi :
Conformément aux dispositions de larticle 11-2° de
lordonnance organique n° 59-2 du 2 janvier 1959 relative aux lois de
finances, il est demandé au Parlement de ratifier les décrets davance des
16 janvier et 21 août 1998.
Observations et décision de la Commission :
Cet article a pour objet la ratification des décrets davance
du 16 janvier et du 21 août 1998, qui ont ouvert un montant total de
crédits de 6.036,8 millions de francs, soit 0,38% des crédits initiaux nets
du budget général.
Leur ratification est demandée en application de
larticle 11, alinéa 2, de lordonnance organique du
2 janvier 1959 relative aux lois de finances. Celui-ci dispose : " en
cas durgence, sil est établi, par rapport du ministre des finances au Premier
ministre, que léquilibre financier prévu à la dernière loi de finances
nest pas affecté, des crédits supplémentaires peuvent être ouverts par décrets
davances pris sur avis du Conseil dEtat. La ratification de ces crédits est
demandée au Parlement dans la plus prochaine loi de finances ".
En conformité avec les dispositions précitées de lordonnance
organique, la ratification des décrets davance est, traditionnellement, demandée
dans le collectif de fin dannée. Applicable, dès sa publication, à
lexercice budgétaire courant, celui-ci constitue bien la " plus
prochaine " loi de finances. Fort logiquement, les modifications apportées
au cours de lannée à la loi de finances initiale se trouvent ainsi rassemblées
dans un seul texte.
I.- Le respect des conditions fixées par lordonnance
organique
La procédure du décret davance est progressivement devenue un
élément classique de la gestion budgétaire, alors quelle était conçue, à
lorigine, comme dun usage exceptionnel.
BUDGET GÉNÉRAL : ÉVOLUTION DES
OUVERTURES PAR DÉCRETS DAVANCE
ET DES ANNULATIONS ASSOCIÉES |
|
Nombre de
|
Montants
(en millions de francs) |
Part dans les
crédits initiaux nets
(en %) |
|
décrets davance |
Ouvertures |
Annulations
associées |
Solde |
Ouvertures |
Annulations |
Solde |
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998 |
2
2
1
2
1
3
2
2
2
1
2
1
2
1
2
2
2 |
3.496 285
2.150
3.780
630
7.284
4.362
5.073
2.803
1.500
14.781
5.000
7.245
600
17.731
12.836
6.037 |
610
250
2.781
530
5.219
2.733
6.573
3.743
(a)
4.781
5.000
7.170 (c)
600
14.851 (d)
12.781
5.358 |
2.886 285
1.900
999
100
2.065
1.629
1.500
940
1.500
10.000 (b)
0
75 (c)
0
2.880 (e)
55 (f)
679 (g) |
0,67 0,05
0,27
0,4
0,06
0,69
0,40
0,44
0,23
0,12
1,12
0,36
0,50
0,04
1,14
0,81
0,38 |
0,12
0,03
0,3
0,05
0,5
0,25
0,57
0,31
0,36
0,36
0,49
0,04
0,95
0,81
0,33 |
0,55 0,05
0,24
0,1
0,01
0,19
0,15
0,13
0,08
0,12
0,76
0,00
0,01
0,00
0,19
0,00
0,04 |
(a) Indépendamment de
louverture de crédits militaires par décret davance le 23 août, au titre de
lopération Daguet, un arrêté du 9 mars 1991 a annulé 10.069 millions de francs,
soit 0,79% des crédits initiaux.
(b) Léquilibre du décret davance du 2 septembre 1992
a été assuré par les recettes de privatisation tirées de la cession de 2,3 % du
capital dElf-Aquitaine par lERAP (1,6 milliard de francs) et de
21,7 % du capital de Total par lEtat (8,4 milliards de francs).
(c) Léquilibre du décret davance du 29 septembre
1994 a en outre été assuré par lannulation de 75 millions de francs de
crédits sur le compte de prêts du FDES.
(d) Arrêtés dannulation des 10 et 12 avril et du 26 septembre
1996.
(e) Léquilibre des décrets davance a en outre été
assuré par respectivement 2 milliards de francs et 870,04 millions de francs de
ressources non fiscales.
(f) Léquilibre des décrets davance a en outre été
assuré par une annulation de 55 millions de francs sur le compte de prêts du FDES.
(g) Léquilibre du décret davance du 21 août 1998 a
en outre été assuré par 679,2 millions de francs de ressources non fiscales. |
La procédure parlementaire, jugée à tort ou à
raison trop lourde, est traditionnellement réservée à lajustement de
fin dannée ou à la traduction budgétaire de changements politiques, sans
dailleurs que ce soit systématique dans ce dernier cas. Les décrets davance
sont ainsi utilisés pour procéder aux mouvements qui ne peuvent attendre la promulgation
du collectif de fin dannée, dans les tout derniers jours de décembre.
Quil soit dampleur limitée ou conséquente, un décret
davance apparaît toujours comme une intrusion de lexécutif dans le domaine
de compétence essentiel du Parlement. On a ainsi vu parfois des décrets davance
majorer des dotations qui avaient été jugées insuffisantes lors de la discussion de la
loi de finances initiale, démonstration par labsurde qui rendait dautant plus
évidente latteinte portée au pouvoir du Parlement en matière financière.
Le recours à cette procédure doit donc, aux yeux de votre Rapporteur
général, être strictement limité et entouré de la plus grande transparence.
Naguère, les décrets davance, modifications réglementaires des
crédits adoptés en loi de finances, intervenaient généralement à la veille des
sessions du Parlement.
Linstauration de la session unique a conduit à ce que le
" décret de printemps " soit publié, par la force des choses,
pendant que le Parlement est réuni en session. Cétait le cas du décret du
10 avril 1996. En 1997, le changement de gouvernement a repoussé au 9 juillet
la publication dun décret davance visant à mettre en uvre les
premières mesures dune nouvelle politique économique et sociale. En 1998, seize
jours seulement ont séparé la date douverture de lexercice budgétaire et la
signature du premier décret davance de lannée.
Alors quen 1997, le " décret
dautomne " avait été publié le 17 octobre, lannée 1998 a
connu un " décret dautomne " plus précoce, puisque daté du
21 août.
On observera quà la demande de votre Rapporteur général, qui
est désormais informé de ces textes avant leur publication, le secrétaire dEtat
au budget a présenté ces décrets davances dans les meilleurs délais à la
Commission des finances ().
Cest dans cette perspective quil convient
dapprécier, pour les deux décrets davance de 1998, le respect des conditions
de fond requises pour louverture de crédits selon cette procédure.
A.- Lurgence
Le décret davance du 16 janvier 1998 portait sur une
section budgétaire, celui du 21 août sur quatorze sections.
La plupart des ouvertures avaient pour objet de faire face à des
besoins imprévus, résultant soit dune évaluation insuffisante des dotations
initiales, soit de décisions du Gouvernement, soit dévénements nouveaux.
Toujours difficile à cerner, lurgence de louverture à
titre davance peut alors se présumer, sous réserve dune appréciation au cas
par cas des possibilités de redéploiement des crédits au sein des chapitres concernés.
Il est clair, pour prendre seulement quelques exemples, que les
ouvertures demandées pour des crédits de rémunération ou pour le financement des
actions décidées en tout début dannée en faveur des chômeurs de longue durée,
relevaient de lurgence.
Le degré durgence de louverture de crédits effectuée,
par le décret davance du 21 août 1998, sur le chapitre 44-10
" Fonds national daménagement du territoire " (FNADT) du
budget de lAménagement du territoire, pour un montant de 47,4 millions de
francs, apparaît plus difficile à cerner. Selon les informations recueillies par votre
Rapporteur général, ces crédits supplémentaires sont destinés à financer
laccompagnement de la restructuration industrielle de la direction des constructions
navales en Bretagne.
La dotation initiale de 294,93 millions de francs a été réduite
de 4,73 millions de francs, afin de contribuer à gager le décret davance du
16 janvier 1998, puis abondée à hauteur de 30,44 millions de francs par deux
arrêtés de report de lexercice 1997 vers lexercice 1998. Dautres
mouvements réglementaires (fonds de concours, répartition, transfert) ont réduit les
crédits de 5,56 millions de francs au total. Avant prise en compte du décret
davance du 21 août 1998, le montant des crédits ouverts sélevait donc
à 315,08 millions de francs. Après prise en compte du décret davance du
21 août 1998, le montant des crédits ouverts est de 362,47 millions de francs
au 15 novembre 1998.
Or, à la date du 30 septembre, les dépenses effectives
sélèvent à 91,35 millions de francs, soit un taux de consommation de 25,2%.
Certes, le profil des dépenses du FNADT nest pas linéaire : celles-ci sont
essentiellement concentrées sur le dernier trimestre. Il est cependant permis de
sinterroger sur la nécessité de louverture effectuée par voie de décret
davance : la Commission des finances ne dispose daucun élément
dinformation permettant de penser à ce jour que les crédits disponibles auparavant
étaient insuffisants pour faire face aux prévisions de dépenses.
Dailleurs, les résultats dexécution définitifs de
lexercice 1997 suggèrent que la dotation du FNADT en crédits de dépenses
ordinaires (chapitre 44-10) nest peut-être pas calibrée avec toute la finesse
souhaitable. La dotation initiale pour 1997 était de 294,37 millions de francs. Elle
a été abondée de 29,4 millions de francs par report depuis lexercice 1996,
de 10 millions de francs par le décret davance du 17 octobre 1997 et
encore de 1 million de francs par la loi de finances rectificative du
29 décembre 1997. Dautres mouvements réglementaires ont ramené le montant
total des crédits ouverts à 330,16 millions de francs.
Or, les dépenses effectives se sont élevées à 266,65 millions
de francs seulement, autorisant le report de 30,44 millions de francs vers
lexercice 1998 et laissant un solde de crédits non utilisés de 33,08 millions
de francs, quil conviendra dannuler en loi de règlement. Rétrospectivement,
le Parlement doit constater que les dotations supplémentaires ouvertes par le décret
davance du 17 octobre 1997 et par la loi de finances rectificative du
29 décembre 1997 étaient inutiles.
Cest pourquoi la ratification des crédits ouverts à titre
davance par le décret du 21 août 1998 sur le chapitre 44-10 du budget de
lAménagement du territoire ne peut relever que dun consentement résigné,
plutôt que dune adhésion convaincue.
B.- Le respect de léquilibre financier défini par la loi
de finances
Le respect de léquilibre financier défini lors de la dernière
loi de finances peut être assuré soit par des annulations de crédits, soit par la
constatation de recettes supplémentaires.
A lévidence, seul le premier moyen était envisageable pour le
décret du 16 janvier 1998 : sa proximité du début de lexercice
interdisait naturellement que fussent constatées, dès cette date, des recettes
supplémentaires par rapport à celles qui avaient été évaluées, quelques semaines
auparavant, au moment de la discussion du projet de loi de finances pour 1998.
En revanche, le prélèvement de 500 millions de francs sur les
excédents de trésorerie de lAssociation de gestion du fonds des formations en
alternance (AGEFAL), décidé par larticle 75 de la loi n° 98-546 du
2 juillet 1998 portant diverses dispositions dordre économique et financier,
constituait bien une recette nouvelle. Il a donc pu utilement contribuer à la
préservation de léquilibre financier à loccasion du décret davance
du 21 août, en étant formellement affecté au financement des dépenses de
formation professionnelle.
Par ailleurs, le produit de la vente, par le ministère de
lIntérieur, du terrain " Beaujon ", soit 179,2 millions de
francs, a été affecté en partie au financement dune acquisition immobilière, rue
de Penthièvre, pour 162,9 millions de francs.
Enfin, votre Rapporteur général observe que certains chapitres, qui
avaient fait lobjet dannulations le 16 janvier 1998, dans le cadre de la
préservation de léquilibre financier associée au décret davance daté du
même jour, ont reçu des dotations supplémentaires par le décret davance du
21 août 1998.
Mouvements contradictoires enregistrés
entre les deux décrets davance de 1998
(en millions de francs)
Chapitre (Budget) |
16 janvier |
21 août |
44-10 Fonds national daménagement du territoire (Aménagement du territoire)
|
4,73 |
+ 47,40 |
43-20 Interventions culturelles dintérêt national (Culture)
|
20,50 |
+ 17,30 |
43-92 Commandes artistiques et achats duvres dart (Culture)
|
3,15 |
+ 19,00 |
57-05 Équipement administratif. Acquisitions, constructions et aménagement
dimmeubles nécessaires au fonctionnement des administrations et services publics de
lÉtat (Charges communes)
|
3,38 |
+ 16,30 |
53-43 Voirie nationale. Investissements (Routes)
|
5,00 |
+ 7,00 |
53-30 Ports maritimes et protection du littoral (Mer)
|
1,40 |
+ 10,00 |
57-40 Équipement immobilier du ministère de lIntérieur (Intérieur)
|
8,94 |
+ 162,90 |
57-51 Conseil dÉtat. Cours administratives dappel et tribunaux
administratifs. Travaux de modernisation (Justice)
|
1,05 |
+ 2,00 |
Ces mouvements contradictoires, qui pourraient être considérés comme
le signe dune gestion approximative, voire erratique, de lautorisation
parlementaire en matière budgétaire, ne sont en fait que la conséquence quasi
inévitable du caractère forfaitaire, et nécessairement quelque peu
" aveugle ", des annulations opérées le 16 janvier 1998, en
tout début dexercice, alors quaucun élément dinformation relatif aux
conditions dexécution de la dépense ne pouvait être espéré à ce stade.
II.- Les mesures les plus significatives financées
par les crédits ouverts
Lanalyse des ouvertures opérées par les décrets davance
étant présentée dans le chapitre introductif du présent rapport, on se bornera à
rappeler ici les grandes lignes des principales ouvertures.
· Le décret davance du 16 janvier 1998 a ouvert
1 milliard de francs sur le chapitre 47-21 " Programmes daction
sociale de lÉtat ", afin de financer des actions durgence à
destination des chômeurs en situation difficile.
· Le décret davance du 21 août a donné lieu à des
ouvertures principalement consacrées à des rémunérations de personnel :
3,1 milliards de francs pour la rémunération des
personnels militaires des armées et de la gendarmerie ;
738 millions de francs pour la rémunération des
personnels appelés ;
500 millions de francs pour le financement de
lindemnité compensatrice forfaitaire versée par lÉtat au titre de lapprentissage ;
342,6 millions de francs pour la rémunération des
personnels de lenseignement public et privé.
*
* *
La Commission a adopté larticle 9 sans modification.
Article 10
Modification de la répartition du produit de la redevance affectée
au financement des organismes du secteur public de la communication audiovisuelle.
Texte du projet de loi :
Pour lexercice 1998, le produit, hors taxe sur la valeur
ajoutée, de la taxe dénommée " redevance pour droits dusage des
appareils récepteurs de télévision " est réparti entre les organismes du
secteur public de la communication audiovisuelle de la manière suivante :
en millions de francs
Institut national de laudiovisuel 383,4
France 2 2.364,5
France 3 3.345,0
Société nationale de radiodiffusion et de télévision
doutre-mer 1.132,6
Radio France 2.544,0
Radio France International 294,6
Société européenne de programmes de télévision : la SEPT-ARTE
956,5
Société de télévision du savoir, de la formation et de
lemploi : La Cinquième 710,9
___________
Total 11.731,5
___________
Exposé des motifs du projet de loi :
Cet article a pour objet de modifier la répartition du produit de la
redevance entre les organismes du secteur public de la communication audiovisuelle en
affectant à la société France 3, pour un montant de 50 millions F, une partie de
lexcédent de redevance audiovisuelle encaissé au cours de lannée 1997, qui
sélève à 121,5 millions F hors TVA.
Lexcédent de redevance audiovisuelle 1997 non affecté dans le
cadre de la présente loi (71,5 millions F) sera reporté en recettes non
affectées du compte spécial du Trésor n° 902-15 " Compte demploi
de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la
radiodiffusion sonore et de la télévision ".
La répartition de la redevance entre les autres sociétés de
laudiovisuel public nest, quant à elle, pas modifiée.
Observations et décision de la Commission :
Chaque année, la loi de finances rectificative opère un ajustement de
la répartition de la redevance entre les différents organismes du secteur public de la
communication audiovisuelle, car la loi de finances initiale établit un partage des
montants attendus en volume, et non en pourcentage des montants effectifs. En cas
dexcédent, il convient donc de prévoir un dispositif complémentaire.
Loriginalité de la mesure proposée cette année est de
nenvisager quune affectation partielle des excédents (50 millions
de francs sur 121,5 millions de francs), le solde constituant une épargne de
précaution sur le compte daffectation spéciale de la redevance.
I.- Des excédents de redevance pour un montant important
Les écarts entre les prévisions et les encaissements constatés ont
évolué comme suit au cours de la période récente :
RECOUVREMENT DE LA REDEVANCE |
(en millions de francs) |
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Redevance prévue (LFI) |
9.328,6 |
10.070,0 |
10.914,6 |
11.449,2 |
11.638,4 |
12.415,2 |
Redevance encaissée |
9.617,8 |
10.091,5 |
10.918,5 |
11.527,1 |
11.762,3 |
- |
Taux de réalisation des prévisions dencaissements |
103,10
|
100,21
|
100,04
|
100,68
|
101,06
|
-
|
Excédents |
136,4 |
21,5 |
3,9 |
77,9 |
123,9 |
- |
Source : Service de la redevance. |
Les excédents à répartir dans le cadre du présent projet résultent
du recouvrement de la redevance opéré en 1997. Leur montant est assez important
(123,9 millions de francs) au regard des années précédentes. La progression,
supérieure aux prévisions, des comptes payants tient pour lessentiel aux
résultats des opérations de recherche de postes non déclarés. Le rapprochement
des fichiers de la taxe dhabitation et de la redevance, autorisé par la loi
n° 96-314 du 12 avril 1996, a produit ses pleins effets,
239.200 ouvertures de comptes ayant été réalisées en 1997, soit 41.800 de plus
quen 1996.
Cette nouvelle procédure de contrôle a permis une progression du
nombre moyen de régularisations obtenues par jour et par agent de 16 comptes en 1996
à 18 en 1997.
Les résultats du premier semestre 1998 ont confirmé limportance
de la généralisation du recours à la procédure de rapprochement de fichiers, puisque
les résultats sont supérieurs de 30% à ceux du premier semestre de lannée
précédente, alors que le pourcentage du temps de travail consacré à la recherche des
postes non déclarés est resté stable.
Ces bons résultats nétaient que partiellement anticipés dans
les prévisions de la loi de finances initiale. Il est probable que le même phénomène
se reproduira en 1998 pour les mêmes raisons. Au 30 juin 1998, le montant des
encaissements était de 6.813 millions de francs, supérieur de 88 millions de
francs aux estimations initiales figurant dans le tableau prévisionnel du service de la
redevance. Celui-ci confirme donc, sur lannée 1998, la prévision de
12.415,2 millions de francs inscrite en loi de finances, ainsi que la perspective
dun excédent de collecte en labsence de circonstances exceptionnelles, même
sil nest pas encore possible den chiffrer le montant à ce moment de
lannée.
II.- Une affectation partielle des excédents
Pour la première fois cette année, le projet de loi de finances
rectificative naffecte pas la totalité des excédents de redevance de la gestion de
lannée précédente. En effet, 50 millions de francs sont attribués à
France 3 et le solde (71,5 millions de francs) est porté en recettes non
affectées du compte daffectation spéciale du produit de la redevance.
La dotation consacrée à France 3 ne prête guère à critique.
Léquilibre financier de la société a été particulièrement fragilisé par le
conflit social de décembre 1997 (perte de recettes publicitaires) et par la baisse de son
audience en 1998, sa part de marché étant passée de 18,3% en janvier à 16,7% en
octobre et atteignant une moyenne de 17,4% sur le premier semestre de 1998, contre 17,5%
sur le premier semestre de 1997. Corrélativement, France 3 ne parviendra pas à
atteindre son objectif de recettes publicitaires pour 1998, fixé à 1.744 millions
de francs par la loi de finances initiale. Les estimations du manque à gagner oscillent
entre 115 millions de francs et 77 millions de francs. Labondement de
redevance de 50 millions de francs (pour un budget de 5.643 millions de francs)
contribuera à réduire, dans une proportion dailleurs insuffisante, le déficit
prévisionnel de la société en 1998.
En revanche, la non-affectation du reliquat des excédents
(71,5 millions de francs) est plus contestable, dune part, pour une raison
dopportunité et, dautre part, pour une raison de principe.
En opportunité, il est patent que dautres sociétés de
laudiovisuel public ont des besoins de financement, en raison notamment des
effets des budgets daustérité votés pour 1996 et 1997, effets que le budget pour
1998 na pu totalement effacer.
Comme France 3, France 2 natteindra pas, en
1998, son objectif de recettes publicitaires, fixé à 2.514 millions de francs, en
raison notamment de la baisse de son audience (23,8% de part de marché au premier
semestre de 1997 contre 22,9% au premier semestre de 1998). Les évaluations du manque à
gagner oscillent entre 100 millions de francs et
70 millions de francs. Ceci ne sera pas sans conséquence sur le résultat
budgétaire de la société en fin dannée.
De même, RFO doit poursuivre son programme de rénovation des
infrastructures immobilières. Les stations de Guadeloupe et de Guyane doivent ainsi faire
lobjet dune réhabilitation denvergure et un financement
complémentaire, comme en 1997 et 1996, aurait été justifié.
Au-delà des considérations dopportunité, la constitution par
lEtat dune épargne de précaution à partir de la perception de la redevance
des téléspectateurs pose un problème de principe. Les téléspectateurs ont
acquitté leur redevance en 1997 pour financer lactivité courante de
laudiovisuel public, et non pas pour permettre à lEtat dalimenter des
réserves financières mobilisables à la date qui lui convient, alors que des besoins de
financement sont actuellement constatés. Si ces fonds ne sont pas répartis dans le
présent projet, il faudra, en effet, attendre la prochaine loi de finances initiale ou la
prochaine loi de finances rectificative, puisque la répartition de la redevance ne peut
se faire quen loi de finances.
Ces différents éléments ont conduit votre Rapporteur général à proposer une
répartition complémentaire de lexcédent de 71,5 millions de francs non affectés
par le présent article.
30 millions de francs pourraient être affectés à France 2.
La société souffre dun déficit de rentrées publicitaires et dun
dépassement des dépenses en matière dinvestissement de programmes
(50 millions de francs sur un budget de 2,4 milliards de francs). La prévision
de déficit budgétaire est de lordre de 170 millions de francs et la
trésorerie se dégrade fortement ( 600 millions de francs en fin
dannée 1998), ce qui générera des frais financiers ;
21,5 millions de francs pourraient être affectés à RFO. Le coût
global de la relocalisation des stations de Guadeloupe et de Guyane sélève à
170 millions de francs, dont 50 millions de francs restent à financer. Le
financement de la tranche de 1999 (37 millions de francs) aurait dû être inscrit
dans le présent collectif. A défaut, la situation de trésorerie de lentreprise la
contraindrait à emprunter jusquà la prochaine loi de finances, ce qui renchérira
le coût de lopération ;
enfin, 20 millions de francs pourraient être affectés à France
3, en sus des 50 millions de francs déjà prévus, compte tenu des perspectives
de rentrées publicitaires de la société et du coût de son plan de développement des
éditions locales et de proximité prévoyant la création dune vingtaine de
journaux nouveaux en trois ans.
*
* *
La Commission a examiné un amendement présenté par votre Rapporteur général et
M. Jean-Marie Le Guen, visant à affecter à France 2, pour 30 millions de
francs, à France 3, pour 20 millions de francs, et à la Société nationale de
radiodiffusion et de télévision doutre-mer, pour 21,5 millions de francs,
lexcédent de redevance non affecté dans le dispositif proposé par le
Gouvernement.
Votre Rapporteur général a rappelé que la constatation en loi de finances
rectificative dun supplément de redevance par rapport à lévaluation de la
loi de finances initiale était traditionnelle. Il a observé, en revanche, que, pour la
première fois, le Gouvernement ne proposait pas daffectation pour une partie de ce
supplément.
Se fondant sur les dispositions de larticle 92 du Règlement de
lAssemblée nationale, M. Michel Inchauspé a invoqué larticle 40 de
la Constitution à lencontre de cet amendement. Il a estimé que les développements
contenus dans le rapport dinformation (n° 1273) du 25 mai 1994 de M. Jacques
Barrot sur la recevabilité financière des amendements justifiaient, en lespèce,
lapplication des dispositions de larticle 40, notamment parce que
lamendement proposait une affectation nouvelle dune recette existante.
Le Président Augustin Bonrepaux sest déclaré sensible à toute
contribution susceptible de laider dans la tâche délicate que constitue la bonne
application des dispositions de larticle 40 de la Constitution.
Citant les développements consacrés à ce sujet par M. Jacques Barrot à la page 202
de son rapport, il a rappelé quune jurisprudence constante des présidents
successifs de la Commission des finances jugeait recevables les amendements portant sur
les modalités daffectation de la redevance. En conséquence, il a confirmé la
recevabilité de cet amendement.
M. Charles de Courson sest interrogé sur les raisons pour lesquelles le
Gouvernement proposait de ne pas affecter 71,5 millions de francs et sur la
possibilité, pour lexécutif, de modifier la répartition de la redevance par voie
réglementaire.
Votre Rapporteur général a indiqué que son amendement visait précisément à
remédier à labsence de réponse du Gouvernement sur les motivations de cet
inhabituel défaut daffectation. Il a précisé que le montant de la redevance
télévision ne pouvait être affecté que par une disposition dune loi de finances.
M. Philippe Auberger sest étonné de linterprétation retenue par
le Président de la Commission pour lapplication des dispositions de larticle
40 de la Constitution à lamendement présenté par votre Rapporteur général.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé quil appliquait strictement la
jurisprudence de ses prédécesseurs et que seule linstauration, sans raison
valable, dune règle nouvelle, voire contraire à cette jurisprudence, aurait pu
apparaître critiquable.
Relevant le fait que la redevance télévision était une taxe parafiscale, et non une
redevance au sens strict, M. Charles de Courson a demandé quel était le fondement
juridique de la répartition de son produit par les lois de finances.
Votre Rapporteur général a précisé que la redevance était une taxe
parafiscale à statut spécifique et que le Gouvernement devait proposer au Parlement la
répartition de son produit en vertu des dispositions de la loi n° 86-1067 du
30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, qui ne faisaient
dailleurs que confirmer la loi du 7 août 1974. Il a indiqué que la fraction
éventuellement non affectée du produit de la redevance serait
" réservée " jusquà ce que le Parlement en décide autrement.
M. Charles de Courson sest interrogé sur la constitutionnalité de
larticle de la loi de 1986 servant de fondement juridique à la répartition de la
redevance.
Votre Rapporteur général a rappelé que le Conseil constitutionnel, saisi en
son temps de la constitutionnalité de ce vote annuel du Parlement sur la répartition du
produit de la redevance, navait soulevé, en lespèce, aucune objection.
M. Michel Inchauspé a estimé que la jurisprudence du Président de la
Commission concernant larticle 40 de la Constitution avait connu des inflexions
notables la semaine passée, à loccasion de la discussion de la proposition de loi
instituant un Médiateur des enfants et de la deuxième lecture du projet de loi sur
lélection et le fonctionnement des conseils régionaux. Il a souhaité une
meilleure information des auteurs des amendements jugés irrecevables.
Après avoir indiqué que les services de la Commission étaient à la disposition des
parlementaires pour sefforcer de rendre compatible, dans la mesure du possible, la
rédaction de leurs amendements avec les dispositions de larticle 40 de la
Constitution, le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que la récente
proposition de loi (n° 1144) instituant un Médiateur des enfants nétait pas
de nature à entraîner un accroissement de lactivité des administrations
dune ampleur telle quil ne pourrait, à lévidence, y être fait face
par la mobilisation des moyens courants déjà mis à la disposition des services. Il a
indiqué quil avait jugé, en revanche, irrecevable un amendement du groupe
communiste proposant la création dun budget pour ce médiateur. Il a noté que le
récent amendement présenté par M. Michel Inchauspé dans le cadre de la deuxième
lecture du projet de loi sur lélection et le fonctionnement des conseils
régionaux, visant à créer deux régions et un département nouveaux, était de nature
à entraîner des charges importantes, compte tenu de la création dassemblées
délibérantes, de leurs services et de postes de préfet. Il a rappelé quil
sefforçait de rester dans le cadre de la jurisprudence établie par ses
prédécesseurs et rappelée dans le rapport dinformation précité de
M. Jacques Barrot (page 90).
M. Michel Inchauspé a observé quil navait appris que tardivement
lirrecevabilité de son amendement et quen raison du nombre important de
préfets en position hors cadre, il ne lui était pas apparu que cette proposition
créerait des charges supplémentaires. Il a relevé que le dépôt dune proposition
de loi (n° 1015) tendant à créer une région de Savoie avait été accepté en
juin dernier.
Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que les propositions de loi
étaient, avant leur dépôt, examinées par une délégation du Bureau de
lAssemblée nationale, dont la jurisprudence était, à ce stade, sensiblement plus
libérale que celles du président et du Bureau de la Commission des finances, appelés,
pour leur part, à se prononcer le plus souvent sur des initiatives ayant vocation à
être effectivement examinées en séance publique. Il a fait valoir que la proposition
visant à instituer un Médiateur des enfants navait pas été soumise à
lappréciation du Bureau de la Commission des finances et a rappelé que celui-ci
avait déclaré irrecevable, en octobre dernier, un article des conclusions du rapport
(n° 1097) de la Commission des lois sur les propositions de loi relatives au pacte
civil de solidarité.
M. Jean-Louis Idiart a marqué son accord avec lamendement de votre
Rapporteur général relatif à la répartition du produit de la redevance entre les
organismes du secteur public de laudiovisuel.
M. Pierre Forgues a considéré que certains commissaires avaient un goût
marqué pour les discussions surréalistes. Il a jugé que le Parlement avait le pouvoir
daffecter le produit de la redevance télévision et que lamendement proposé
était recevable au regard dune jurisprudence constante. Revenant sur larticle
40 de la Constitution, il a estimé quil constituait un carcan limitant trop
fortement linitiative des parlementaires et quil devrait, en conséquence,
être plutôt invoqué par le Gouvernement que par les parlementaires eux-mêmes. Il a
fait valoir quil ne fallait pas faire preuve dun juridisme exacerbé et que
lapplication de larticle 40 devrait davantage sabstraire des
préoccupations gouvernementales.
Le président Augustin Bonrepaux a rappelé quil sen tenait
rigoureusement aux dispositions constitutionnelles et, approuvé par M. Pierre
Méhaignerie, a estimé que le libéralisme inhérent à la procédure mise en
uvre par le Sénat sur cette question nétait sans doute pas un exemple à
suivre. Il a jugé quil était inutile dengager des conflits stériles avec le
Gouvernement, dans la mesure où la Constitution déterminait par avance leur issue, et a
fait valoir quil était toujours possible aux députés de trouver un moyen pour
exposer leurs préoccupations.
M. Jean-Marie Le Guen, rappelant que la Commission sétait saisie pour
avis du projet de loi portant réforme de laudiovisuel public, a noté que les
dispositions proposées dans ce texte ne permettraient plus, à lavenir, au
Parlement de procéder à la répartition du produit de la redevance. Tout en jugeant
cette modification inévitable, afin de responsabiliser le président de la future
holding, il a estimé nécessaire de réfléchir aux moyens de maintenir le nécessaire
contrôle du Parlement.
M. Michel Inchauspé sest interrogé sur les critères de répartition
ayant guidé le choix de votre Rapporteur général sagissant de laffectation
de recettes supplémentaires à telle ou telle société.
Votre Rapporteur général a indiqué quil avait pris conseil auprès du
Rapporteur spécial, M. Jean-Marie Le Guen, et du Rapporteur pour avis de la
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, M. Didier Mathus. Il a
déclaré que le choix de privilégier France 3 visait à renforcer les stations
régionales et locales, afin de tenir compte de lintérêt manifesté par les
citoyens pour cette télévision de proximité. Sagissant de RFO, il a noté que la
dotation supplémentaire permettrait contribuer à la relocalisation des stations de
Guadeloupe et de Guyane.
M. Jean-Marie Le Guen a considéré que laffectation proposée évitait
lécueil dune intervention simplement motivée par le souci de faire face à
des difficultés financières et visait avant tout à faciliter des projets de
développement, notamment en matière de télévision locale.
La Commission a adopté cet amendement (amendement n° 6)
ainsi que larticle 10 ainsi amendé.
*
* *
© Assemblée nationale
|