RAPPORT N° 1224
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR LE PROJET DE loi de finances rectificative pour 1998 (n° 1210),
PAR M. DIDIER MIGAUD,
Rapporteur général,
Député
——
TOME I
EXPOSÉ GÉNÉRAL
ET EXAMEN DES ARTICLES

 

Premier document

INTRODUCTION

AIDE-MÉMOIRE

EXPOSÉ GÉNÉRAL : LES GRANDES LIGNES DU PROJET DE LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1998

I.- Une évolution normale des crédits votés
A.- Les mouvements de crédits en cours d’année
1.- Deux décrets d’avance pour une exécution budgétaire marquée par l’absence de régulation
2.- Projet de loi de finances rectificative et crédits votés
B.- Les modifications PROPOSées par le présent projet
1.- Les ouvertures de crédits supplémentaires
2.- Les annulations de crédits
3.- Les charges des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor

II.-  les ressources : un DYNAMISME D’ENSEMBLE MAINTENU
A.- Des recettes fiscales très proches des évaluations associées au projet de loi de finances pour 1999
1.- Une diminution du produit de l’impôt sur les sociétés net
2.- Des recettes faisant l’objet de faibles corrections
3.- D’importantes plus-values de recettes au titre de l’impôt sur le revenu et de la TVA
B.- Une progression moindre que prévu des recettes non fiscales

 

Le tome II.- Annexes - du présent rapport présente des observations sur les mouvements de crédits intéressant les différents ministères.

III.- UN DÉFICIT proche des prévisions initiales
A.- DES MODIFICATIONS RéDUITES DU TABLEAU D’éQUILIBRE
1.- Une amélioration modeste du solde des opérations définitives
2.- Un solde des opérations temporaires moins important que prévu
B.- Un besoin de financement des administrations publiques conforme aux prévisions initiales

EXAMEN EN COMMISSION

 

PREMIÈRE PARTIE
CONDITIONS GÉNÉRALES DE L’ÉQUILIBRE FINANCIER

Article premier : Equilibre général

 

DEUXIÈME PARTIE
MOYENS DES SERVICES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES

TITRE PREMIER
DISPOSITIONS APPLICABLES À L’ANNÉE 1998

I.- Opérations à caractère définitif

 

A.- Budget général

Article 2 : Dépenses ordinaires des services civils.— Ouvertures
Article 3 : Dépenses en capital des services civils.– Ouvertures
Article 4 : Dépenses ordinaires des services militaires.– Ouvertures

 

B.- Budgets annexes

Article 5 : Budgets annexes.— Ouvertures

 

C.- Opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale

Article 6 : Comptes d’affectation spéciale.— Ouvertures

ii.- opérations à caractère temporaire

Article 7 : Comptes de prêts.— Ouvertures
Article 8 : Comptes d’avances.— Ouvertures

iii.- autres dispositions

Article 9 : Ratification des crédits ouverts par décrets d’avance
Article 10 : Modification de la répartition du produit de la redevance afectée au financement des organismes du secteur public de la communication audiovisuelle

 

 

 

 

 

 

MESDAMES, MESSIEURS,

 

Après la correction de trajectoire qu’a imposée, à l’automne 1997, la situation de nos finances publiques, dans la perspective de la qualification de la France pour l’euro, le présent projet de loi de finances rectificative offre une physionomie plus habituelle.

 

Il s’agit, en effet, cette année, plus classiquement, de corriger les prévisions initiales, compte tenu des évolutions constatées et de procéder, s’agissant des crédits, à d’inévitables ajustements aux besoins.

 

C’est ainsi d’ailleurs que la première partie, souvent porteuse de mesures nouvelles destinées à procurer des recettes pour boucler l’exercice, est réduite cette année à sa plus simple - mais néanmoins essentielle - expression : un tableau d’équilibre retraçant l’évolution des recettes et fixant de nouveaux plafonds de charges.

 

La qualité de la conjoncture économique, ainsi que le recentrage de la croissance autour de la demande intérieure, conduisent à une progression des recettes nettes du budget général de 1,6% par rapport à la loi de finances initiale.

 

Cette situation est connue depuis le dépôt du projet de loi de finances pour 1999, car les prévisions figurant dans le présent projet de loi s’écartent peu des prévisions révisées élaborées en septembre dernier.

 

Les plus-values - 13,9 milliards de francs de recettes nettes - ne sont pas négligeables, mais elles sont loin de représenter le pactole que d’aucuns soupçonnaient le Gouvernement de dissimuler.

 

S’agissant des dépenses, les ouvertures demandées correspondent à des ajustements classiques en fin d’année.

 

Les crédits nets supplémentaires représentent 50,4 milliards de francs. Compte tenu des annulations associées au collectif (15,7 milliards de francs) et des mouvements intervenus dans le cadre de deux décrets d’avance, la progression des charges définitives par rapport à la loi de finances initiale s’établit à 33,2 milliards de francs, soit un montant du même ordre que ceux prévus par des projets de loi de finances rectificative intervenus dans des périodes comparables, tel celui de 1994, présenté un an et demi après un changement de majorité. Un examen serein et objectif du collectif qui nous est proposé ne permet donc pas de conclure à un " dérapage des dépenses ", comme certains voudraient en accréditer l’idée.

 

Au total, le déficit du budget de l’Etat est réduit de 3,3 milliards de francs et s’inscrit dans le cadre de nos engagements européens.

 

En définitive, l’année 1998 aura permis de franchir une première étape dans la concrétisation des objectifs définis par la nouvelle majorité issue des élections de mai-juin 1997 :

 

– réduire les déficits publics, impératif de bon sens plus que contrainte subie ;

 

– amorcer la décrue des prélèvements obligatoires ;

 

– financer les priorités choisies par les Français, au service de la croissance, de l’emploi et de la solidarité.

 

 

 

AIDE-MÉMOIRE DU PROJET DE COLLECTIF POUR 1998

 

(en milliards de francs)

I.- Les charges

 

A.- Mouvements associés au collectif

1.- Ouvertures demandées dans le collectif : + 50,4 de crédits nets

a) Budget général : + 33,1 de crédits nets (+ 2,1%)

dont :

·  allocation de rentrée scolaire : + 5,75

·  allégements de cotisations sociales sur bas salaires : + 5,62

·  recapitalisation de GIAT Industrie : + 2,50

·  aide à la construction navale : + 2,4

·  charge brute de la dette : + 2,26

·  participation à divers organismes et fonds internationaux : + 1,77

·  compensation de la réduction des droits de mutation : + 1,58

·  règlement d’un contentieux concernant l’EPAD : + 1,15

·  revalorisation des allocations chômage et de solidarité : + 0,96

·  recensement général de la population : + 0,98

·  revenu minimum d’insertion : + 0,90

·  dépenses militaires ordinaires : + 0,70

·  apurement de sommes dues au FEOGA : + 0,53

·  remboursement de dettes à l’égard de France Télécom : + 0,41

·  plan d’urgence en faveur des lycées : + 0,36

b) Budgets annexes : + 0,015

c) Comptes spéciaux du Trésor : + 17,25

dont :

·  compte d’affectation des produits de cession de titres, parts et droits de société : + 15,00

·  compte des prêts du Trésor à des États étrangers pour la consolidation de dettes envers la France : + 1,33

·  compte d’avances sur le montant des impositions revenant aux départements, communes, établissements et divers organismes : + 0,86

 

 

 

 

2.- Annulations associées au collectif : – 15,7 de crédits nets

Budget général : – 15,7 de crédits nets

dont :

·  dépenses ordinaires civiles : – 11,62

dont :

Ä  insertion des publics en difficulté : – 7,50

Ä  charge brute de la dette : – 0,89

Ä  financement des aides à la personne : – 0,85

Ä  subvention de l’État au BAPSA : – 0,80

·  dépenses civiles en capital : – 0,89

·  dépenses militaires : – 3,20

 

B.- Total des mouvements de crédits au cours de l’exercice
(charges définitives)

1.- Ouvertures : + 81,7 en crédits bruts ; + 54,2 en crédits nets

·  Budget général : + 66,6 en crédits bruts

+ 39,1 en crédits nets

·  Budgets annexes : + 0,015

·  Comptes d’affectation spéciale : + 15,1

2.- Annulations : – 21,1 en crédits bruts et nets

·  Budget général : – 21,1 en crédits bruts et nets

3.- Variation des crédits nets : + 33,2

·  Budget général : + 18,1

·  Budgets annexes : + 0,015

·  Comptes d’affectation spéciale : + 15,1

Charges définitives nettes (hors budgets annexes) : 1.694,6

 

 

 

 

II.- Les ressources

A.- Des modifications peu importantes par rapport à l’évaluation révisée associée au
projet de loi de finances pour 1999

·  Les recettes fiscales nettes sont pratiquement identiques à l’évaluation révisée des voies et moyens associée au projet de loi de finances pour 1999 : l’écart n’est que de - 0,66, dont
– 0,3 au titre de l’application anticipée de la suppression de la TVA sur les terrains à bâtir.

·  Ressources non fiscales : - 2,52

dont :

Ä  recettes provenant de la COFACE : – 2

Ä  recettes d’ordre : – 0,47

 

B.- Les évaluations révisées de ressources après collectif

·  Recettes fiscales nettes : 1.459,14 (+ 0,8 %)

Plus-values par rapport à la LFI : + 10,97

dont :

Ä  TVA nette : + 13,72 ;

Ä  IR : + 4,79 ;

Ä  IS net : - 8.

·  Ressources non fiscales : 163,76 (+ 5,6 %)

dont recettes d’ordre liées à la dette : 20,91 (+ 7,1 par rapport à la LFI)

Plus-values par rapport à la LFI : + 8,74.

·  Prélèvements sur recettes : 257,3 (+ 0,5 %)

dont :

Ä  collectivités locales : + 1,3 ;

Ä  Communautés européennes : 0.

·  Ressources nettes du budget général (hors recettes d’ordre) : 1.347,3 (+ 1 %)

Plus-values par rapport à la LFI : + 13,92.

 

III.- LE DÉFICIT

 

·  Le déficit général est ramené de 257,88 à 254,62 (– 3,27).

Sa part dans le PIB est ramenée de 3,1 % à 3,05 %.

·  Le solde des opérations à caractère définitif est amélioré de 2,9
(ressources : + 36, dépenses : + 33,1)

·  Le solde des opérations temporaires s’améliore légèrement : + 0,38.

 

 

 

exposé général

 

 

 

 

 

LES GRANDES LIGNES DU PROJET DE LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1998

 

 

I.- Une évolution normale des crédits votés

 

Chaque année, des ajustements sont effectués en cours et en fin d’exercice, afin d’apporter aux crédits initiaux votés par le Parlement les correctifs nécessités par les contraintes ou les marges de manœuvre imprévues qui apparaissent au fil de l’exécution de la dépense. En termes de majorations et de minorations de crédits, l’exercice 1998 se présente comme une année peu singulière, voire relativement banale.

 

 

 

A.- Les mouvements de crédits en cours d’année

Les modifications apportées aux crédits initiaux reflètent, en 1998, le calibrage globalement correct de la loi de finances initiale.

Pour autant, il s’est avéré nécessaire de recourir à deux décrets d’avance en cours d’exercice, tandis que les mouvements associés au présent projet relèvent plus d’ajustements inéluctables que de modifications volontaristes.

 

 

 

1.- Deux décrets d’avance pour une exécution budgétaire marquée par l’absence de régulation

Alors que l’année 1998, contrairement aux exercices précédents, se singularise par l’absence de régulation, elle n’a pas dérogé à la " règle " au regard de la publication de décrets d’avance en cours de gestion. En revanche, il est exceptionnel que le Gouvernement soit amené à prendre un tel décret seize jours seulement après l’ouverture de l’exercice budgétaire.

·  Le décret d’avance du 16 janvier 1998 visait à répondre à la détresse des chômeurs en grande difficulté, situation rendue plus aiguë par de nombreuses manifestations intervenues au mois de décembre 1997.

Le décret a ouvert un milliard de francs de crédits supplémentaires sur le chapitre 47-21 – Programmes d’action sociale de l’État, du budget de la Santé, de la solidarité et de la ville. Ces crédits ont été rapidement décentralisés et mis à la disposition des préfets, chargés de gérer les " missions d’urgence sociale " mises en place en décembre 1997 pour apporter un soutien spécifique à cette catégorie de chômeurs.

Les crédits nouveaux ont été intégralement gagés par des économies forfaitaires portant sur plus de 120 chapitres relevant de 24 sections budgétaires. Ont seuls été épargnés trois budgets : Anciens combattants ; Emploi ; Santé, solidarité et ville. Le budget de la Défense a été mis à contribution pour 300 millions de francs, répartis entre divers chapitres de crédits d’équipement. Le tableau ci-après récapitule les annulations opérées afin d’assurer le maintien de l’équilibre financier défini par la loi de finances initiale pour 1998.

 

 

annulations associées au décret d’avance du 16 janvier 1998
(arrêté du 16 janvier 1998)

(en millions de francs)

 

Dépenses civiles

Dépenses militaires

Total

1. Crédits de paiement      
Titre III      
Titre IV

309,27

 

309,27

Total Dépenses ordinaires

309,27

 

309,27

Titre V

208,53

300,00

508,53

Titre VI

182,20

 

182,20

Total Dépenses en capital (CP)

390,73

300,00

690,73

Total Budget général

700,00

300,00

1.000,00

2. Autorisations de programme      
Titre V

404,15

1.287,00

1.691,15

Titre VI

508,32

 

508,32

Total Dépenses en capital (AP)

912,47

1.287,00

2.199,47

·  Le décret d’avance du 21 août 1998 a ouvert 4,8 milliards de francs de crédits de dépenses ordinaires et 210 millions de francs de crédits de paiement pour dépenses en capital.

Les crédits du budget de la Défense ont été abondés à hauteur de 3,8 milliards de francs :

– la prise en compte de l’incidence de l’accord salarial dans la fonction publique, conclu en février 1998, a nécessité l’ouverture de 375 millions de francs de crédits supplémentaires, la provision de 575 millions de francs inscrite en loi de finances initiale pour 1998 au chapitre 31-94 ayant également été mobilisée ;

– la création d’une indemnité compensatrice de l’augmentation de la CSG a généré une dépense supplémentaire de 300 millions de francs. Le coût de la mesure ne pouvait pas être pris en compte dans le budget de la Défense, comme d’ailleurs dans les autres budgets, en loi de finances initiale, puisque les décisions en matière de modalités de compensation des pertes de rémunération qui peuvent découler, pour certains agents, du transfert d’une partie de la cotisation maladie vers la CSG, n’étaient pas encore arrêtées. Une circulaire du 3 mars 1998 du ministère de la fonction publique a précisé le champ d’application, l’assiette de calcul, les personnels bénéficiaires et les modalités d’application de cette indemnité. Compte tenu de l’ampleur du besoin en crédits et du caractère incontestable de la dépense, le décret d’avance constituait le vecteur quasi inéluctable de l’ouverture des crédits nécessaires ;

– le financement des opérations extérieures a mobilisé 1 milliard de francs de crédits. Les surcoûts liés aux opérations militaires extérieures sont en nette décroissance, du fait de l’inscription, dès la loi de finances initiale pour 1998, de 260 millions de francs de mesures nouvelles, qui ont ainsi contribué à la sincérité de la loi de finances, et de la réforme du régime des rémunérations à l’étranger résultant des décrets du 1er octobre 1997 ;

– le solde, soit 2,1 milliards de francs, a servi à financer des rémunérations de personnels militaires, dont des reports de charges supérieurs à 1 milliard de francs. Il convient de remarquer que le plafond autorisé pour le recrutement des volontaires en service long (VSL), qui est normalement égal à 10% de l’effectif total des appelés, a été largement dépassé par l’armée de terre et la marine. Ce dépassement s’est traduit par une insuffisance de crédits d’environ 380 millions de francs sur le chapitre 31-41 – Personnels appelés.

Par ailleurs, dans le cadre de l’accompagnement des restructurations industrielles dans le secteur de la défense, 47,4 millions de francs ont été ouverts sur le chapitre 44-10 – Fonds national d’aménagement et de développement du territoire, du budget de l’Aménagement du territoire, ouverture motivée par la situation des sous-traitants de la direction des constructions navales.

500 millions de francs ont été ouverts sur le chapitre 43-05 – Formation en alternance, du budget de l’Emploi. Il s’agit de la traduction du dispositif qui avait été retenu par le Gouvernement dans la loi de finances initiale pour 1998 : la création du chapitre 43-05, destiné à accueillir les crédits relatifs aux primes d’apprentissage, s’était accompagnée d’une réduction des crédits de 400 millions de francs, en contrepartie de la mise en œuvre d’une participation financière des fonds de l’alternance. Il était envisagé, à l’origine, que le versement de cette contribution donne lieu à l’ouverture des crédits afférents par la voie de la procédure des fonds de concours. Cependant, cette méthode s’est révélée difficile à mettre en œuvre et le Gouvernement a été amené à retenir le principe d’un prélèvement exceptionnel sur l’Association de gestion des fonds des formations en alternance (AGEFAL), abondant les ressources non fiscales de l’État, accompagné de l’ouverture des crédits correspondants par voie de décret d’avance. Le prélèvement sur l’AGEFAL a été décidé par l’article 75 de la loi n° 98-546 portant diverses dispositions d’ordre économique et financier.

Une appréciation plus fine des conséquences budgétaires de l’accord salarial dans la fonction publique de février 1998, ainsi que les besoins en crédits découlant de la mise en œuvre dynamique, par le ministère de l’Éducation nationale, du programme relatif à l’emploi des jeunes, ont motivé l’inscription de 342,6 millions de francs supplémentaires sur le budget de l’Enseignement scolaire, dont 283,6 sur le chapitre 36-71– Établissements scolaires et de formation. Dépenses pédagogiques et subventions de fonctionnement, et le chapitre 43-01 – Établissements d’enseignement privés sous contrat. Rémunérations des personnels enseignants.

Conformément aux dispositions de la circulaire du 21 février 1992 relative à la gestion du patrimoine immobilier de l’État, la vente du terrain " Beaujon " par le ministère de l’intérieur a conduit à l’ouverture de crédits à hauteur de 90% du montant de son produit au profit du ministère concerné (soit 162,9 millions de francs sur le chapitre 57-40 – Équipement immobilier du budget de l’Intérieur) et 10%, soit 16,3 millions de francs, sur le chapitre 57-05 – Équipement administratif. Acquisitions, constructions et aménagement d’immeubles nécessaires au fonctionnement des administrations et services publics de l’État, du budget des Charges communes. Les crédits inscrits sur le budget de l’Intérieur ont été engagés pour l’achat d’un immeuble situé rue de Penthièvre, à Paris.

Le budget des Affaires étrangères a bénéficié de 51,2 millions de francs au titre de la célébration du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de l’organisation de l’Année de la France au Japon, ces crédits étant répartis sur trois chapitres.

La préparation des célébrations de l’an 2000 et du quatre-vingtième anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 a motivé l’ouverture de 17,3 millions de francs sur le chapitre 43-20 – Interventions culturelles d’intérêt national, du budget de la Culture. Les premières acquisitions du Musée des arts et des civilisations ont nécessité des crédits de 19 millions de francs, sur le chapitre 43-92 – Commandes artistiques et achats d’œuvre d’art, du même budget. L’organisation des " états généraux de la santé " a nécessité l’ouverture de 34 millions de francs sur le budget de la Santé, de la solidarité et de la ville.

La rémunération des agents non titulaires au titre des vacations effectuées dans le cadre des activités liées à l’examen des demandes de régularisation des étrangers en situation irrégulière a motivé l’inscription de 13,8 millions de francs supplémentaires sur le chapitre 31-98 – Autres agents non titulaires. Rémunérations et vacations, du budget de l’Intérieur.

Enfin, diverses réimputations de crédits ont conduit à ouvrir des dotations complémentaires sur plusieurs budgets :

– 11,6 millions de francs ouverts sur le chapitre 57-02 – Équipements administratifs et techniques, ont servi à financer des travaux urgents de dépollution et de surveillance de l’ancienne mine d’or de Salsigne (Aude) ;

– certains ouvrages de protection des côtes ayant subi des dommages importants lors des tempêtes survenues du 16 au 18 décembre 1997, 10 millions de francs ont été ouverts sur le chapitre 63-30 du budget de la Mer pour financer des travaux de remise en état ;

– des travaux urgents sur la voirie nationale d’un département de montagne ont donné lieu à l’ouverture de 7 millions de francs sur le chapitre 53-43 – Voirie nationale. Investissements, du budget des Routes ;

– 500 000 francs sur le budget de la Santé, de la solidarité et de la ville ont été consacrés à diverses subventions d’équipement social.

Le financement des ouvertures de crédits effectuées par le décret du 21 août a été gagé par des annulations de crédits à hauteur de 4,4 milliards de francs et par la constatation, déjà évoquée, de recettes nouvelles à hauteur de 679 millions de francs, dont 500 millions de francs au titre du prélèvement sur les excédents de l’AGEFAL et 179,2 millions de francs au titre du produit de la vente du terrain " Beaujon ".

Parmi les annulations de crédits de dépenses civiles, il convient de noter un nouvel ajustement des crédits consacrés à la rémunération des heures supplémentaires des enseignants : 177 millions de francs ont été ainsi soustraits au montant des crédits disponibles sur le chapitre 31-95 du budget de l’Enseignement scolaire. De même, les rémunérations des personnels enseignant et chercheur voient leurs crédits diminués de 110 millions de francs. In fine, le montant total des annulations effectuées sur les budgets de l’Enseignement scolaire et de l’Enseignement supérieur s’élève à 374,3 millions de francs, soit un chiffre légèrement supérieur au montant des crédits ouverts par le décret d’avance du 21 août. L’ensemble s’assimile donc à un redéploiement interne au sein des budgets de l’Éducation nationale.

Les crédits militaires ont fait l’objet d’annulations de crédits d’un montant total de 3,86 milliards de francs. Ces annulations portaient sur les crédits d’équipement, à l’exception de 7 millions de francs imputés sur un chapitre de dépenses d’entretien et achat de matériel courant.

Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, l’impact de ces annulations sur le niveau de la dépense devrait être nul en 1998, pour deux motifs : " d’une part, l’annulation de 3,856 milliards de francs d’août a été compensée, à due concurrence, par une autorisation de consommation de crédits reportés de l’exercice précédent ; d’autre part, la gestion 1998 est caractérisée par une absence totale de tension sur les besoins en paiements, qu’a soulignée le ministre de la défense lors du débat sur le projet de loi de finances pour 1999 à l’Assemblée nationale. Dans ces conditions, il apparaît que les annulations effectuées impacteront non le montant des crédits consommés mais celui des crédits reportés sur la gestion 1999 ".

Par ailleurs, le montant des autorisations de programme annulées a été supérieur au montant des crédits de paiement annulés. " Cet écart, qui est traditionnel en cas d’annulation sur les budgets civils, est, en outre, plus particulièrement justifié ici par le volume considérable d’autorisations de programme non couvertes par des crédits de paiement sur le budget de la Défense (217 milliards de francs au 1er janvier 1998, soit près de trois ans de consommation des crédits de paiement) ".

 

 

annulations associées au décret d’avance du 21 août 1998
(arrêté du 21 août 1998)

(en millions de francs)

 

 

Dépenses civiles

Dépenses militaires

Total

1. Crédits de paiement      
Titre III

368,74

6,99

375,73

Titre IV

80,90

 

80,90

Total Dépenses ordinaires

449,64

6,99

456,63

Titre V

19,00

3.739,80

3.758,80

Titre VI

32,10

110,10

142,20

Total Dépenses en capital (CP)

51,10

3.849,90

3.901,00

Total Budget général

500,74

3.856,89

4.357,63

2. Autorisations de programme      
Titre V

19,00

7.935,40

7.954,40

Titre VI

42,10

114,50

156,60

Total Dépenses en capital (AP)

61,10

8.049,90

8.111,00

 

2.- Projet de loi de finances rectificative et crédits votés

Au total, les ouvertures de crédits nets proposées dans le présent projet s’élèvent à 48,2 milliards de francs pour les charges définitives de l’État (hors budgets annexes), soit 33,1 milliards de francs pour le seul budget général et 15,1 milliards de francs pour les comptes d’affectation spéciale, dont notamment 7,3 milliards de francs associés à la réévaluation des recettes résultant de l’ouverture du capital de la Caisse nationale de prévoyance, en septembre-octobre 1998.

Ces crédits concernent, pour près de 98,5%, des dépenses civiles. Les ouvertures sur le budget de la Défense portent, pour 485 millions de francs, sur des ajustements de crédits de matériel et fonctionnement et, pour 215 millions de francs, sur un apurement de dettes vis-à-vis de l’OTAN.

80% du montant des annulations effectuées par l’arrêté du 18 novembre associé au présent projet ont porté sur les dépenses civiles.

Le tableau ci-après récapitule l’ensemble des mouvements opérés en cours d’exercice, ainsi que ceux pris en compte dans le présent projet.

 

ANALYSE DES OUVERTURES ET ANNULATIONS DE CRÉDITS INITIAUX

(en millions de francs)

 

Mouvements en cours d’exercice

Présent projet

Loi
de finances initiale

Ouvertures

(a)

Annulations associées
(b)

Variation nette des crédits

Ouvertures

Annulations associées
(c)

Variation nette des crédits

Montant final
des crédits

Budget général

w Dépenses ordinaires civiles nettes

1.290.004

2.027

759

+ 1.268

22.909

11.617

+ 11.292

1.302.564

w Dépenses civiles en capital

72.211

210

442

– 232

9.497

886

+ 8.611

80.591

w Dépenses militaires

238.267

3.800

4.157

– 357

700

3.200

– 2.500

235.410

Total des crédits nets du budget général

1.600.482

6.037

5.358

+ 679

33.106

15.703

+ 17.403

1.618.565

Pour mémoire :

w Remboursements et dégrèvements

279.237

27.469

+ 27.469

306.706

w Crédits bruts du budget général

1.879.719

6.037

5.358

+ 679

60.575

15.703

+ 44.872

1.925.270

Comptes d’affectation spéciale (dépenses définitives)

61.024

15.060

+ 15.060

76.084

Total des charges définitives nettes
(hors budgets annexes)

1.661.506

6.037

5.358

+ 679

48.166

15.703

+ 32.463

1.694.648

Budgets annexes

103.642

15

+ 15

103.657

Comptes spéciaux du Trésor

w  Charges temporaires

376.265

2.190

+ 2.190

378.455

Pour mémoire :

w  Charge nette des opérations temporaires (d)

4.561

(e)

(e)

– 380

4.181

(a) Décrets d’avance n° 98-34 du 16 janvier 1998 et n° 98-734 du 21 août 1998.

(b) Arrêtés d’annulation du 16 janvier 1998 et du 21 août 1998.

(c) Arrêté d’annulation du 18 novembre 1998.

(d) Solde de ces opérations, compté négativement, après prise en compte des mouvements affectant les ressources.

(e) La charge nette des opérations temporaires faisant intervenir les mouvements affectant les ressources, les cases " Ouvertures " et " Annulations " ne sont pas pertinentes pour cette ligne du tableau.

Avec une augmentation de 33,2 milliards de francs, l’évolution globale apportée aux crédits initiaux par le solde des mouvements pris en compte dans le présent projet ne paraît pas excessive, comparée à celles constatées à l’occasion des lois de finances rectificatives pour 1994 (31,8 milliards de francs), 1995 (79,8 milliards de francs) ou 1997 (25,5 milliards de francs).

Si l’on limite le champ de l’analyse au seul budget général, l’exercice 1998 devrait voir le retour à une évolution globale des crédits votés conforme à ce qui est traditionnellement constaté : les crédits nets seraient, en effet, majorés de 18,1 milliards de francs, alors que les exercices 1994, 1995 et 1996 avaient connu des augmentations respectives de 32,0 milliards de francs, 46,9 milliards de francs et 14,6 milliards de francs. Seule l’année 1997 fait exception, puisque les crédits votés avaient été, après intervention du collectif de fin d’année, diminués de 4 milliards de francs environ par rapport aux crédits initiaux.

 

SOLDE DES MOUVEMENTS DE CRÉDITS nets PRIS EN COMPTE
DANS LES COLLECTIFS BUDGÉTAIRES DE 1995 À 1998 (1)

 

 

1995

1996

1997

PLFR 1998

 

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

Budget général                
·  dépenses ordinaires civiles nettes

+ 52.763

+ 4,5

+ 11.096

+ 0,9

– 742

– 0,1

+ 12.560

+ 1,0

·  dépenses civiles en capital

+ 456

+ 0,5

+ 8.070

+ 9,6

– 201

– 0,3

+ 8.380

+ 11,6

·  dépenses militaires

– 6.992

– 2,9

– 4.556

– 1,9

– 3.010

– 1,2

– 2.857

– 1,2

Total du budget général

+ 46.857

+ 3,1

+ 14.610

+ 0,9

– 3.953

– 0,25

+ 18.083

+ 1,1

pour mémoire : crédits bruts

+ 50.034

+ 2,9

+ 18.996

+ 1,1

+ 14.087

+ 0,8

+ 45.551

+ 2,4

Budgets annexes

– 33

n.s.

+ 10

n.s.

+ 22

n.s.

+ 15

n.s.

Comptes d’affectation spéciale
(charges définitives)

+ 33.000

+ 119,0

+ 29.445

+ 55,3

+ 15.060

+ 24,7

Total des charges définitives

+ 79.824

+ 4,9

+ 14.620

+ 0,9

+ 25.514

+ 1,5

+ 33.157

+ 1,9

Charges temporaires

– 10.830

– 3,2

+ 703

+ 6,5

– 3.040

– 0,8

+ 2.190

+ 0,6

(1) Décrets d’avance, mouvements proposés par le collectif et annulations associées.

Sur l’exercice 1998, les crédits pour dépenses ordinaires civiles nettes auront été majorés de 12,6 milliards de francs, soit 1% des crédits initiaux. Les crédits pour dépenses civiles en capital auront été majorés de 8,4 milliards de francs, soit 11,6% des crédits initiaux. Enfin, les crédits pour dépenses militaires auront été diminués de 2,9 milliards de francs, soit 1,2 % des crédits initiaux.

L’ensemble des mouvements effectués à l’occasion du présent projet conduit donc à une légère diminution de la part des crédits militaires dans les crédits nets du budget général : 14,5% au lieu de 14,9% dans la loi de finances initiale.

Le montant total des ouvertures de crédits nets sur le budget général pris en compte dans le présent projet se révèle supérieur à celui qui avait été enregistré en 1997 : 39,1 milliards de francs, au lieu de 29,6 milliards de francs. Plutôt que de la qualifier hâtivement de " dérive de la dépense publique ", il convient d’analyser cette augmentation dans une perspective pluriannuelle. A cet égard, 1997 apparaît comme une année très spécifique, puisqu’il faut remonter à 1991 pour trouver un montant d’ouvertures plus faible : 23,2 milliards de francs. Les ouvertures effectuées au cours de l’exercice 1998 sont, en fait, nettement inférieures à celles qui ont pu être effectuées lors des exercices 1994 (44,6 milliards de francs), 1995 (79,3 milliards de francs) ou 1996 (45,6 milliards de francs).

 

TOTAL DES OUVERTURES DE CRÉDITS NETS PRISES EN COMPTE
DANS LES COLLECTIFS BUDGÉTAIRES DE 1995 À 1998 (1)

 

 

1995

1996

1997

PLFR 1998

 

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

Budget général                
·  dépenses ordinaires civiles nettes

69.363

6,0

27.975

2,3

25.050

2,0

24.936

1,9

·  dépenses civiles en capital

5.032

5,8

13.691

16,2

2.317

3,2

9.707

13,4

·  dépenses militaires

4.900

2,0

3.950

1,6

2.205

0,9

4.500

1,9

Total du budget général

79.295

5,3

45.616

2,9

29.572

1,9

39.143

2,4

pour mémoire : crédits bruts

93.122

5,4

59.202

3,3

47.712

2,6

66.611

3,5

Budgets annexes

5

n.s.

10

n.s.

22

n.s.

15

n.s.

Comptes d’affectation spéciale
(charges définitives)

33.000

119,0

5.510

12,4

29.510

55,4

15.060

24,7

Total des charges définitives

112.300

6,9

51.136

3,0

59.104

3,4

54.218

3,1

Charges temporaires

870

8,1

35

n.s.

2.190

0,6

(1) Décrets d’avance, mouvements proposés par le collectif et annulations associées.

Cette approche en termes de valeur absolue se trouve confirmée par la comparaison entre les mêmes exercices, en pourcentage des crédits initiaux. A l’exception de l’année 1997, où le montant total des ouvertures effectuées en cours d’exercice avait été limité à 1,9%, l’exercice 1998 est celui où les ouvertures sont le plus réduites : 2,4% des crédits initiaux, au lieu de 3% en 1994, 5,3% en 1995 et 2,9% en 1996.

Comme en 1996, les dépenses civiles en capital représentent, en 1998, une part inhabituellement élevée du montant total des ouvertures effectuées sur le budget général : 24,8% au lieu de 7,5% en 1997. Les ouvertures sur crédits de dépenses ordinaires civiles ne représentent que 63,7% du montant total (85% environ en 1997), alors que les ouvertures de crédits de dépenses militaires comptent pour 11,5% du total (7,5% en 1997).

Comme il semble " de règle " pour une année qui n’est pas marquée par des échéances électorales importantes, le montant des annulations de crédits effectuées au cours de l’exercice 1998 se révèle inférieur à celui qui a pu être enregistré en 1993, 1995 et 1997. Pour autant, les 21,1 milliards de francs qui ont été, au total, annulés sont nettement supérieurs aux 12,8 milliards de francs comptabilisés sur l’exercice 1994.

La répartition des annulations entre dépenses ordinaires civiles et dépenses civiles en capital montre que 1998 se situe dans la même logique que 1997.

L’effort demandé aux dépenses en capital était sensiblement déséquilibré en 1995 et 1996 : 5,3% des crédits initiaux contre 1,4% seulement pour les dépenses ordinaires dans le premier cas, 6,6% des crédits initiaux contre 1,4% dans le second. L’équilibre était quasiment atteint en 1993 puisque 2,3% des crédits initiaux avaient été annulés pour les dépenses ordinaires et 2,9% pour les dépenses en capital.

En 1998, ce sont 1% des crédits initiaux pour dépenses ordinaires et 1,8% des crédits initiaux pour dépenses en capital qui sont touchés par des annulations. En 1997, ces ratios étaient respectivement de 2% et 3,5%.

 

TOTAL DES ANNULATIONS DE CRÉDITS NETS PRISES EN COMPTE
DANS LES COLLECTIFS BUDGÉTAIRES DE 1995 À 1998 (1)

 

 

1995

1996

1997

PLFR 1998

 

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

En millions de francs

En % des crédits initiaux

Budget général                
·  dépenses ordinaires civiles nettes

16.600

1,4

16.879

1,4

25.792

2,0

12.376

1,0

·  dépenses civiles en capital

4.576

5,3

5.621

6,6

2.518

3,5

1.327

1,8

·  dépenses militaires

11.892

4,9

8.506

3,5

5.215

2,1

7.357

3,1

Total du budget général

33.068

2,2

31.006

2,0

33.525

2,1

21.060

1,3

pour mémoire : crédits bruts

43.088

2,5

40.206

2,2

33.625

1,8

21.060

1,1

Budgets annexes

38

n.s.

Comptes d’affectation spéciale
(charges définitives)

5.510

12,4

65

0,1

Total des charges définitives

33.106

2,2

36.516

2,1

33.590

1,9

21.060

1,2

Charges temporaires

10.830

3,2

168

1,6

3.075

0,9

(1) Décrets d’avance, mouvements proposés par le collectif et annulations associées.

 

 

B.- Les modifications PROPOSées
par le présent projet

Certains mouvements de crédits proposés par le présent projet méritent d’être distingués, tant en ouvertures qu’en annulations.

 

1.- Les ouvertures de crédits supplémentaires

Le tableau ci-après récapitule, par ministère et par titre, les ouvertures de crédits proposées par le présent projet au titre des dépenses civiles et militaires du budget général. Ces ouvertures concernent les dépenses ordinaires civiles (article 2 du présent projet et état B annexé), les dépenses civiles en capital (article 3 et état C annexé) et les dépenses militaires (article 4). Six budgets bénéficient d’ouvertures supérieures à 1 milliard de francs :

– les abondements proposés sur le budget des Charges communes s’élèvent à 17,2 milliards de francs en termes de crédits nets, et à près de 46,9 milliards de francs en termes de crédits bruts, les ouvertures au titre des remboursements et dégrèvements se montant à 29,7 milliards de francs ;

– 2.493 millions de francs sont prévus sur le budget de l’Industrie, principalement destinés à l’aide à la construction navale ;

– 2.182 millions de francs seraient ouverts sur le budget de l’Intérieur, dont 1.680 millions de francs au titre de la compensation aux collectivités locales de la réduction de certains droits de mutation à titre onéreux, entrée en vigueur le 1er septembre 1998 ;

– les dotations du budget de la Santé, de la solidarité et de la ville seraient majorées de 1.597 millions de francs ;

– le budget de l’Urbanisme et des services communs enregistrerait des ouvertures de crédits s’élevant au total à 1.211 millions de francs ;

– les moyens alloués aux Services financiers seraient accrus de 1.049 millions de francs.

Par ailleurs, le budget de l’Agriculture bénéficie de 905 millions de francs d’ouvertures. Le budget de l’Emploi voit ses crédits majorés de 963 millions de francs, dont 960 au bénéfice du Fonds national de chômage.

Au total, il est proposé dans le présent projet d’ouvrir 33.106 millions de francs de crédits nets sur le budget général.

 

 

 

budget général
ouvertures DE CRÉDITS NETS ASSOCIÉES AU PRÉSENT PROJET

(en millions de francs)

 

 

Titres I et II

Titre III

Titre IV

Total
DO

Titre V

Titre VI

Total
CP

Total
DO + CP

I.- Dépenses civiles :                
Affaires étrangères et coopération   4,6 105,0 109,6 178,3 0,6 178,9 288,5

I.- Affaires étrangères

  4,6 92,0 96,6 162,1 0,6 162,7 259,2

II.- Coopération

    13,0 13,0 16,3   16,3 29,3
Agriculture et pêche   120,5 769,1 889,7 14,8 0,8 15,6 905,2
Aménagement du territoire et environnement   4,8 14,7 19,5   16,2 16,2 35,6

I.- Aménagement du territoire

               

II.- Environnement

  4,8 14,7 19,5   16,2 16,2 35,6
Anciens combattants et victimes de guerre   4,7   4,7 0,5   0,5 5,2
Culture et communication   17,5 192,8 210,3       210,3
Économie, finances et industrie 2.277,9 1.718,0 11.773,1 15.769,0 2.553,2 4.649,5 7.202,7 22.971,7

I.- Charges communes

2.277,9 721,3 11.730,0 14.729,2 2.527,1 2.173,3 4.700,4 19.429,6

II.- Services financiers

  995,7 35,1 1.030,8 18,1   18,1 1.048,9

III.- Industrie

  1,0 8,0 9,0 8,0 2.476,2 2.484,2 2.493,2

IV.- PME, commerce et artisanat

               
Éducation nationale, recherche et technologie   31,3 25,0 56,3 20,4 48,5 68,9 125,1

I.- Enseignement scolaire

  30,0 25,0 55,0 20,4   20,4 75,4

II.- Enseignement supérieur

          6,3 6,3 6,3

III.- Recherche et technologie

  1,3   1,3   42,2 42,2 43,4
Emploi et solidarité   155,0 2.275,0 2.430,0 16,6 113,0 129,6 2.559,6

I.- Emploi

    960,0 960,0 2,8   2,8 962,8

II.- Santé, solidarité et ville

  155,0 1.315,0 1.470,0 13,8 113,0 126,8 1.596,8
Équipement, transports et logement   35,2 772,7 807,9 282,1 1.183,7 1.465,8 2.273,7

I.- Urbanisme et services communs

  26,5   26,5 3,3 1.181,4 1.184,7 1.211,2

II.- Transports

  0,8 300,0 300,8 277,3 2,3 279,6 580,3

1.- Transports terrestres

    300,0 300,0       300,0

2.- Routes

  0,8   0,8 277,3   277,3 278,0

3.- Sécurité routière

               

4.- Transport aérien

               

5.- Météorologie

          2,3 2,3 2,3

III.- Logement

    216,0 216,0       216,0

IV.- Mer

  8,0 256,7 264,7 1,5   1,5 266,2

V.- Tourisme

               
Intérieur et décentralisation   234,2 1.681,0 1.915,2 259,5 7,6 267,1 2.182,2
Jeunesse et sports     47,5 47,5 0,5   0,5 48,0
Justice     480,0 480,0 20,8   20,8 500,8
Outre-mer   148,2 18,8 166,9 12,8 50,0 62,8 229,7
Services du Premier ministre   2,8   2,8 67,4   67,4 70,2

I.- Services généraux

        67,4   67,4 67,4

II.- Secrétariat général de la Défense nationale

               

III.- Conseil économique et social

               

IV.- Plan

  2,8   2,8       2,8
Total des BUDGETS civils 2.277,9 2.476,7 18.154,6 22.909,3 3.426,8 6.069,8 9.496,6 32.405,9
II.- DÉFENSE   700,0   700,0       700,0
TOTAL DU BUDGET GÉNÉRAL 2.277,9 3.176,7 18.154,6 23.609,3 3.426,8 6.069,8 9.496,6 33.105,9

a) Mesures sociales

Dix mesures, représentant au total 13.892 millions de francs d’ouvertures de crédits, sont regroupées sous cet intitulé dans l’exposé général des motifs du présent projet. Quatre d’entre elles se détachent par leur ampleur.

·  Le chapitre 46-90 – Versements à divers régimes obligatoires de sécurité sociale, du budget des Charges communes, fait l’objet d’une demande d’ouverture de crédits de 5,75 milliards de francs, destinée à rembourser la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) des dépenses exposées par elle du fait de la majoration de l’allocation de rentrée scolaire (ARS) décidée par le décret n° 98-718 du 19 août 1998.

Ce montant ne comprend pas le coût du portage de la dépense par la CNAF pendant les quatre mois qui séparent le versement de l’allocation aux familles (début septembre) du remboursement par l’État (fin décembre). Près de 5,5 millions d’enfants bénéficient de l’ARS dans le cadre du régime général de sécurité sociale ; 85 000 allocations sont versées par l’État directement à ses agents (les dépenses effectuées à ce titre ne sont pas imputées sur le chapitre 46-90 précité) ; 130 000 enfants donnent lieu au versement de l’ARS dans le cadre des régimes de sécurité sociale agricole, les dépenses budgétaires étant intégrées à la subvention d’équilibre versée par l’État au BAPSA.

·  Le chapitre 44-75 – Mesures exceptionnelles en faveur de l’emploi et de la formation professionnelle, du budget des Charges communes, fait l’objet d’une demande d’ouverture de crédits de 5,62 milliards de francs.

Cette dotation est destinée à apurer la dette résiduelle de l’État vis-à-vis des différents organismes de sécurité sociale concernés, au titre de 1997 et des exercices antérieurs, le coût des dispositifs en 1998 étant couvert par les crédits ouverts en loi de finances initiale.

Selon les informations fournies par le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, " s’agissant en effet des dépenses relatives à 1997 et aux exercices antérieurs, les liquidations définitives adressées à l’État par les différents organismes, à savoir pour l’essentiel l’agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) et la caisse centrale de mutualité sociale agricole (CCMSA), font apparaître un coût total supérieur à celui estimé à la fin de l’année 1997 et sur la base duquel avaient été calibrées les ouvertures de crédits en loi de finances rectificative pour 1997. "

L’ouverture proposée, complétée par des mouvements réglementaires, permet d’ajuster les crédits du chapitre 44-75 au niveau nécessaire pour assurer la couverture de ces régularisations ".

·  Le chapitre 46-71 – Fonds national de chômage, du budget de la Santé, de la solidarité et de la ville, porte la subvention de l’État à l’Association pour la structure financière (ASF), dont les crédits sont relatifs à l’aide au chômage partiel et à la subvention au Fonds de solidarité destinée au financement des allocations du régime de solidarité. La dotation du chapitre 46-71 inscrite en loi de finances initiale, égale à 9.542 millions de francs, serait majorée de 960 millions de francs en vue de permettre :

– la revalorisation des allocations des régimes de solidarité (allocation de solidarité spécifique – ASS – et allocation d’insertion – AI). En effet, l’article 131 de la loi n° 98-567 du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions a indexé ces allocations sur " l’évolution des prix " ;

– le financement de l’allocation spécifique d’attente, instituée par la loi n° 98-285 du 17 avril 1998 ouvrant le droit à une allocation spécifique aux chômeurs âgés de moins de soixante ans ayant quarante annuités de cotisations d’assurance vieillesse.

La subvention de l’État à l’ASF s’est élevée, conformément à la dotation initiale, à 708 millions de francs. Par ailleurs, l’aide publique au chômage partiel a enregistré l’effet de l’amélioration de la conjoncture économique et devrait atteindre un montant inférieur de moitié à la dotation prévue en loi de finances initiale, soit une économie d’environ 340 millions de francs.

En revanche, la loi de finances initiale pour 1998 prévoyait, sur l’année, un stock moyen mensuel de 460 000 allocataires, pour l’ASS, et de 15 000 allocataires pour l’AI. Or le nombre d’allocataires constaté s’élève, selon le statistiques arrêtés à la fin du mois de septembre, à 450 162 pour l’ASS et 17 916 pour l’AI.

Au total, selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, " la subvention versée au Fonds de solidarité, en complément du produit de la contribution de solidarité des fonctionnaires, devrait s’élever à 9,4 milliards de francs en 1998. Le dépassement par rapport à la loi de finances initiale pour 1998 serait ainsi couvert par les crédits ouverts en loi de finances rectificative et par le redéploiement consécutif à la moindre dépense constatée sur l’aide publique au chômage partiel ".

·  L’ouverture de 900 millions de francs sur le chapitre 46-21 – Revenu minimum d’insertion du budget de la Santé, de la solidarité et de la ville serait destinée à couvrir plusieurs catégories de dépenses.

En premier lieu, une régularisation de 248 millions de francs serait effectuée au profit de la CNAF, au titre des exercices 1995 à 1997. Cette régularisation correspond à la différence entre les dépenses effectives de RMI et les versements de l’État relatifs aux exercices concernés.

Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, " les opérations de régularisation, généralement effectuées en fin de gestion, sont traditionnellement opérées au vu des comptes définitifs de la CNAF et permettent d’ajuster les versements de l’État rattachés à une année aux dépenses d’allocation de la CNAF de cette même année. "

Aucune régularisation n’a été effectuée en 1996 et 1997 en raison du passage de la comptabilité des caisses en droits constatés et d’un décalage de rattachement comptable des versements de l’État, aujourd’hui rectifié. L’ampleur de la régularisation à opérer s’explique à la fois par la période couverte et par le passage d’une logique d’encaissements / décaissements à une logique de droits constatés, qui conduit à intégrer au titre de 1997 un mois d’allocation et un mois de versement de l’État de 1998 (droits constatés de décembre 1997, payés en janvier 1998) ".

En second lieu, le niveau estimé de la dépense pour 1998 a été révisé en fonction de l’évolution du nombre de bénéficiaires au premier semestre : 1 089 648 allocataires étaient recensés au 30 juin 1998, soit une progression de 3,9% sur un an. Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, " après un premier trimestre en forte croissance, l’inflexion attendue des dépenses n’est observée que depuis le milieu de l’année (stabilisation de la dépense depuis juillet), compte tenu du décalage avec lequel l’amélioration de la situation de l’emploi (réduction du chômage de longue durée depuis le début de l’année) se traduit sur les effectifs du RMI. Sous l’hypothèse de la confirmation de l’inflexion observée depuis le milieu de l’année, une insuffisance de l’ordre de 650 millions de francs devrait donc apparaître en 1998 ".

·  Diverses autres demandes de crédits portent au total sur 1.010 millions de francs environ. Parmi elles, votre Rapporteur général notera particulièrement l’ouverture de 270 millions de francs sur le chapitre 47-21 – Programmes d’action sociale de l’État, qui viennent abonder les 2 milliards de francs de crédits ouverts (après mouvements réglementaires en gestion) et seraient plus particulièrement destinés à financer des actions d’urgence pour l’hiver qui s’annonce. De même, la mise en place rapide d’un plan d’urgence pour les lycées motive l’ouverture, sur le chapitre 41-25 nouveau du budget des Charges communes, de 360 millions de francs qui correspondent au coût actualisé de la bonification d’intérêt accordée par l’État à une enveloppe de prêts accordée aux collectivités locales pour des travaux d’amélioration des infrastructures.

b) Mesures et interventions économiques

2,5 milliards de francs sont demandés sur le chapitre 54-90 du budget des Charges communes pour une nouvelle recapitalisation de GIAT Industries. La dotation de ce chapitre, constituée par le report de 2,7 milliards de francs de l’exercice 1997, a, en effet, été intégralement consommée en octobre 1998 par la recapitalisation de la Société marseillaise de crédit ().

Le chapitre 64-93 du budget de l’Industrie bénéficie d’une ouverture de crédits s’élevant à 2,4 milliards de francs en autorisations de programme et en crédits de paiement.

La dotation a pour objet d’apurer certaines des dettes de l’État envers plusieurs chantiers navals et, à titre principal, à contribuer aux dépenses occasionnées par la construction, aux Ateliers et chantiers du Havre, de trois navires de transport de produits chimiques.

La récente décision de revaloriser les péages dus à Réseau ferré de France au titre de l’utilisation du réseau ferré par la SNCF conduit à demander 300 millions de francs supplémentaires pour abonder les dotations du chapitre 45-42 du budget des Transports terrestres. Le supplément de dotation semble avoir été calibré de façon forfaitaire.

Les autres ouvertures relèvent, pour la plupart, d’ajustements habituels. C’est le cas, par exemple, de l’ouverture de 534 millions de francs sur le budget de l’Agriculture et de la pêche, au titre d’un apurement de dépenses du FEOGA, ou de l’ouverture de 203 millions de francs sur le même budget, au titre de la charge d’intérêts liée à l’emprunt porté par l’ACOFA, l’agence centrale des organismes d’intervention dans le secteur agricole.

Cet emprunt, sous forme d’un prêt-relais bancaire, est dû au décalage entre le versement des aides par l’État aux agriculteurs et les versements du FEOGA-Garantie à l’État. Compte tenu de l’incertitude des prévisions, inévitable au moment de l’élaboration de la loi de finances initiale, les dépenses correspondant à la charge d’intérêts supportée par l’État, sont traditionnellement inscrites en loi de finances rectificative.

c) Mesures diverses

1.153 millions de francs sont demandés pour couvrir, à titre principal, les conséquences pécuniaires d’une condamnation de l’Etablissement public pour l’aménagement de La Défense (EPAD) et, accessoirement, des frais divers de recours contentieux. Lors de l’examen, au printemps dernier du projet de loi portant diverses dispositions d’ordre économique et financier, l’Assemblée nationale avait adopté en nouvelle lecture un amendement d’origine parlementaire visant à valider un protocole conclu par l’EPAD avec une société de promoteurs immobiliers ainsi que les versements découlant de ce protocole. Dans sa décision n° 98-402 DC du 25 juin 1998, le Conseil constitutionnel a déclaré contraires à la Constitution les dispositions concernées, qui constituaient le dispositif de l’article 62 du texte adopté par le Parlement. Alors que le montant des condamnations éventuelles avait été estimé à 2 milliards de francs lors de la discussion du texte devant l’Assemblée nationale, le supplément de crédits demandés dans le présent projet est limité à 1.153 millions de francs, du fait de condamnations moins lourdes que prévu et de l’absence de prise en compte de la TVA sur le montant de la condamnation.

Le recensement général de la population, qui devrait être lancé en 1999, justifie l’ouverture de 981 millions de francs de crédits, dont 940,7 millions de francs sur le chapitre 37-75 du budget des Services financiers.

Le total des ouvertures de crédits demandées dans le présent projet au titre des frais de justice s’élève à 272,6 millions de francs. Ces ouvertures concernent les budgets suivants : Outre-mer (148,2 millions de francs), Santé (50 millions de francs), Enseignement scolaire (30 millions de francs), Services financiers (21 millions de francs), Agriculture (18,7 millions de francs), Anciens combattants (4,7 millions de francs).

Un effort est également réalisé en faveur de la sécurité, avec des ouvertures de près de 500 millions de francs au budget de l’Intérieur, et notamment 100 millions de francs pour le renouvellement du parc automobile de la Police nationale, 99 millions de francs pour la rénovation du parc immobilier, 90 millions de francs pour accélérer la mise en œuvre du système de communication ACROPOL, et 70 millions de francs pour les avions de la sécurité civile.

 

2.- Les annulations de crédits

L’arrêté du 18 novembre 1998 annexé au présent projet a procédé à l’annulation de 15.703 millions de francs sur le budget général en termes de crédits bruts et nets. Aucune annulation n’a été effectuée sur un budget annexe ou sur un compte spécial du Trésor. Le tableau ci-après récapitule, par ministère et par titre, les annulations de crédits associées au présent projet au titre des dépenses civiles et militaires du budget général.

Le mouvement le plus notable concerne l’annulation de 7,5 milliards de francs sur le chapitre 44-74 et de 220 millions de francs sur le chapitre 43-03 du budget de l’Emploi ().

Ces annulations sont, en fait, la traduction de la poursuite de l’amélioration de la conjoncture économique en 1998, notamment sur les dispositifs de lutte contre le chômage et d’accompagnement des restructurations.

La hausse de l’emploi salarié constatée au troisième trimestre 1998, qui porte à 298 800 le nombre de créations d’emplois dans le secteur privé depuis un an, confirme l’enrichissement de la croissance en emplois. Cette amélioration, qui s’accompagne également d’une décroissance du nombre de licenciements économiques et de plans sociaux, permet une réduction des dépenses sur les dispositifs traditionnels de lutte contre le chômage, très sensibles à la conjoncture économique.

Ainsi, les mesures de préretraite ou les contrats aidés en secteur marchand et non-marchand enregistrent une réduction des entrées ainsi que des sorties anticipées. Cette réduction des entrées ne concerne, à l’inverse, ni les emplois-jeunes, pour lesquels devrait être atteint l’objectif de 150 000 créations de postes d’ici à la fin de l’année, ni les contrats emploi-consolidé, au titre desquels 20 000 entrées complémentaires ont été prévues en 1998 dans le cadre du programme de lutte contre les exclusions.

Au total, les excédents d’exécution attendus sur certains dispositifs par rapport aux crédits ouverts en loi de finances initiale pour 1998 permettent l’annulation de 7,72 milliards de francs.

 

 

 

budget général
ANNULATIONS DE CRÉDITS NETS ASSOCIÉES AU PRÉSENT PROJET
(arrêté du 18 novembre 1998)

(en millions de francs)

 

Titre I

Titre III

Titre IV

Total
DO

Titre V

Titre VI

Total CP

Total
DO + CP

I.- Dépenses civiles :                
Affaires étrangères et coopération   16,1 2,6 18,6   139,0 139,0 157,6

I.- Affaires étrangères

  16,1 0,5 16,5       16,5

II.- Coopération

    2,1 2,1   139,0 139,0 141,1
Agriculture et pêche     891,2 891,2   14,0 14,0 905,2
Aménagement du territoire et environnement   9,6   9,6 8,5 136,0 144,5 154,1

I.- Aménagement du territoire

          136,0 136,0 136,0

II.- Environnement

  9,6   9,6 8,5   8,5 18,1
Anciens combattants et victimes de guerre   1,5 3,2 4,7       4,7
Culture et communication   2,5 13,9 16,4   2,0 2,0 18,4
Économie, finances et industrie 936,2 319,2 133,1 1.388,6   159,8 159,8 1.548,4

I.- Charges communes

936,2 298,0 127,3 1.361,6   9,3 9,3 1.370,9

II.- Services financiers

  14,0   14,0       14,0

III.- Industrie

  7,2 5,8 13,0   150,5 150,5 163,5

IV.- PME, commerce et artisanat

               
Éducation nationale, recherche et technologie   141,2 39,7 180,9 22,4 30,0 52,4 233,3

I.- Enseignement scolaire

  78,3 5,0 83,3 2,5   2,5 85,8

II.- Enseignement supérieur

    14,3 14,3 19,9 4,0 23,9 38,2

III.- Recherche et technologie

  63,0 20,4 83,4   26,0 26,0 109,4
Emploi et solidarité   16,9 7.720,0 7.736,9   0,03 0,03 7.736,9

I.- Emploi

    7.720,0 7.720,0   0,03 0,03 7.720,0

II.- Santé, solidarité et ville

  16,9   16,9       16,9
Équipement, transports et logement   11,4 1.146,0 1.157,4 7,1 359,8 366,9 1.524,3

I.- Urbanisme et services communs

  11,4   11,4 2,2   2,2 13,6

II.- Transports

               

1.- Transports terrestres

               

2.- Routes

               

3.- Sécurité routière

               

4.- Transport aérien

               

5.- Météorologie

               

III.- Logement

    846,0 846,0   307,6 307,6 1.153,6

IV.- Mer

    300,0 300,0 4,9 52,3 57,2 357,2

V.- Tourisme

               
Intérieur et décentralisation   1,5 163,6 165,1       165,1
Jeunesse et sports                
Justice   39,9   39,9       39,9
Outre-mer     1,9 1,9   6,8 6,8 8,8
Services du Premier ministre   5,8   5,8       5,8

I.- Services généraux

  1,6   1,6       1,6

II.- Secrétariat général de la Défense nationale

  2,4   2,4       2,4

III.- Conseil économique et social

               

IV.- Plan

  1,8   1,8       1,8
Total des BUDGETS civils 936,3 565,6 10.115,1 11.617,0 38,0 847,5 885,5 12.502,6
II.- DÉFENSE         3.118,6 81,4 3.200,0 3.200,0
TOTAL DU BUDGET GÉNÉRAL 936,3 565,8 10.115,1 11.617,0 3.156,6 928,9 4.085,5 15.702,6

 

 

Ces annulations concernent essentiellement le Fonds national de l’emploi (FNE), pour 7,5 milliards de francs. Les principaux excédents de gestion dégagés sur ce chapitre proviennent des contrats emplois-solidarité, qui enregistrent un volume d’entrées inférieur aux prévisions. 350 000 entrées étaient constatées à la fin du mois d’octobre 1998, alors que 500 000 étaient attendues sur l’ensemble de l’année.

Le taux de sortie anticipée est supérieur aux prévisions pour les contrats initiative-emploi. Par ailleurs, le coût du dispositif enregistre désormais pleinement les effets de la réforme de 1996 et de la baisse des volumes d’entrée observée auparavant.

Enfin, les mesures d’âge (préretraites progressives et allocation spéciale du FNE) dégagent une marge globale de plus de 2,5 milliards de francs par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale.

 

3.- Les charges des budgets annexes
et des comptes spéciaux du Trésor

Les ouvertures de crédits demandées pour les budgets annexes sont limitées à 15 millions de francs. Une présentation détaillée de ces mouvements figure dans le tome II du présent rapport.

Les ouvertures de crédits effectuées sur les comptes d’affectation spéciale, pour ce qui concerne leurs opérations définitives, s’élèvent à 15,1 milliards de francs. Une présentation détaillée en est faite infra, dans le commentaire de l’article 6 du présent projet.

Les ouvertures de crédits au titre des opérations temporaires des comptes spéciaux du Trésor s’élèvent à 2,2 milliards de francs. Le commentaire des articles 7 et 8 du présent projet apporte, sur ce point, les explications nécessaires.

Compte tenu de l’accroissement des ressources procurées par les opérations temporaires des comptes spéciaux du Trésor, la charge nette de ces opérations serait, en définitive, réduite de 380 millions de francs.

 

 

 

II.- les ressources : un DYNAMISME D’ENSEMBLE MAINTENU

 

Si l’on compare le montant des ressources figurant dans l’évaluation révisée associée au projet de loi de finances pour 1999 à celui du présent projet, force est de constater qu’ils sont fort proches. Les recettes nettes du budget général, s’élèveraient au total à 1.368,2 milliards de francs, soit une progression de 1,6% par rapport à la loi de finances initiale. On rappellera que l’évaluation révisée précédente, associée au projet de loi de finances pour 1999, prévoyait une croissance de 1,8%.

 

    •   Les recettes fiscales brutes ont été très marginalement modifiées par rapport à la première révision. Leur recul de 350 millions de francs s’explique par une coordination nécessaire avec certaines décisions d’application anticipée de mesures adoptées lors de la discussion de la première partie du projet de loi de finances pour 1999.

 

Ainsi, les recettes de TVA brute et nette diminuent de 330 millions de francs à la suite de la décision prise par le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie d’appliquer l’exonération de TVA pour les acquisitions de terrains à bâtir réalisées par les particuliers aux opérations réalisées par un acte authentique signé à compter du 22 octobre 1998.

 

Par ailleurs, les droits de consommation sur les tabacs et la taxe sur les allumettes et les briquets (ligne 81) voient leur produit réduit de 20 millions de francs pour tenir compte de la suppression de la taxe concernant les allumettes et les briquets à compter du 1er octobre 1998, à la suite de l’adoption d’un amendement proposé par votre Rapporteur général à l’article 32 du projet de loi de finances pour 1999.

 

Les remboursements et dégrèvements font, eux aussi, l’objet d’un ajustement mineur. La catégorie " autres remboursements et dégrèvements " s’alourdit de 306 millions de francs. Les prévisions de remboursements de TVA et d’impôt sur les sociétés restent, pour leur part, inchangées. La modification proposée concerne le chapitre 15-02, article 50 " Produits divers " et résulte d’une majoration des restitutions au titre des sommes versées à la France par le Fonds européen de développement régional (FEDER). Il s’agit d’un ajustement d’ordre technique.

 

Ces modifications n’affectent cependant que très peu la prévision de recettes fiscales nettes pour 1998, dont la croissance s’établirait à 3% par rapport à 1997.

 

Selon la dernière situation des recettes disponibles, retracée dans le tableau ci-après, les recettes fiscales nettes sont caractérisées par un dynamisme certain, puisqu’elles ont crû de 3,9% de septembre 1997 à septembre 1998.

 

 

LES RECETTES DU BUDGET GÉNÉRAL

(en milliards de francs)

 

1997

Situation à fin sept. 1997

LFI
1998

Situation à fin sept. 1998

Révisé 1998

Année 1997

Sept. 1998

Sept. 1997

Recettes fiscales nettes

1.416,6

1.051,7

1.448,2

1.092,4

2,2%

3,9%

dont :

           

- Impôt sur le revenu

293,5

255,7

294,7

256,2

0,4%

0,2%

- Impôt sur les sociétés net

172,1

111,3

190,0

124,9

10,4%

12,2%

- TIPP

150,8

110,1

154,9

114,2

2,7%

3,7%

- Taxe sur la valeur ajoutée nette

626,1

457,7

637,0

482,9

1,7%

5,5%

- Divers

174,1

116,9

171,6

114,2

- 1,4%

- 2,3%

Recettes non fiscales (hors FSC)

156,9

90,0

155,0

114,9

- 1,2%

27,7%

Prélèvements au profit des collectivités locales et des Communautés européennes


- 252,8


- 193,5


- 256,0


- 191,4


1,3%


- 1,1%

Recettes du budget général (hors fonds de concours)


1.320,7


948,2


1.347,2


1.015,9


2,0%


7,1%

Recettes de fonds de concours

64,5

47,2

-

42,1

n.s.

- 10,8%

Recettes du budget général

1.385,2

995,4

1.347,2

1.058,0

n.s.

6,3%

 

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

Le taux de progression à fin septembre d’une année sur l’autre s’explique en partie par des facteurs techniques et calendaires. Les deux premiers acomptes d’impôt sur les sociétés au titre de l’exercice 1998 intègrent ainsi une partie des versements de décembre 1997, liés aux dispositions de la loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier (" MURFF "), alors que les mêmes acomptes en 1997 n’en tenaient pas compte. De même, la limitation de la déductibilité de la provision pour renouvellement de concession (article 5 de la loi de finances initiale pour 1998) et la suppression des provisions pour fluctuation des cours et pour licenciement (articles 6 et 7 de la même loi) ont procuré un gain pour le budget de l’Etat dès le mois d’avril 1998, lors du versement du solde de liquidation de l’exercice 1997, alors qu’aucune recette correspondante n’avait été comptabilisée en avril 1997.

 

D’autres recettes sont caractérisées par une plus grande régularité dans les encaissements.

 

C’est principalement le cas de la TVA. Or, on peut constater que l’évaluation révisée table sur une croissance des recettes de TVA nette de 3,9%, contre 5,5% en " glissement annuel ".

 

Votre Rapporteur général a donc interrogé le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie sur les raisons du maintien d’une prévision de recettes prudente pour 1998 au regard du dynamisme des encaissements constatés en matière de TVA nette.

 

Les informations suivantes ont été fournies en réponse :

 

La révision à la hausse de la prévision de recettes de TVA pour 1998, soit + 13,7 milliards de francs par rapport à la loi de finances initiale pour 1998, s’appuie sur des encaissements bruts plus importants au cours des premiers mois de l’année 1998, après une année 1997 moins dynamique. En outre, certains remboursements et dégrèvements importants attendus ne sont pas encore intervenus et devraient réduire la progression observée jusqu’à présent de la TVA nette. Par ailleurs, la baisse notable des importations de marchandises en provenance de pays tiers induit mécaniquement une baisse de la TVA correspondante. Ce phénomène a été constaté sur les recouvrements de septembre, mais devrait avoir également des incidences importantes jusqu’à la fin de l’année ".

 

    •   Comme il est d’usage, les principaux ajustements de recettes par rapport à la précédente évaluation révisée concernent les recettes non fiscales. Toutefois, alors que les collectifs de fin d’année proposent généralement une majoration de cette catégorie de recettes, le présent projet prévoit une diminution limitée. Elles seraient réduites de 2,52 milliards de francs, dont 2 milliards du fait d’une baisse des reversements de la COFACE. Au total, les recettes non fiscales progresseraient de 5,6% par rapport aux prévisions initiales, contre +7,3% prévus dans l’évaluation révisée associée au projet de loi de finances pour 1999.

 

L’évaluation des prélèvements sur recettes a été très légèrement modifiée. Le prélèvement au titre des Communautés européennes reste inchangé, avec 91,5 milliards de francs. Le prélèvement sur recettes au profit des collectivités locales est, quant à lui, légèrement accru de 64 millions de francs par rapport à la précédente évaluation révisée, ce qui le porte à 163,19 milliards de francs.

Cette différence résulte d’un nouveau chiffrage effectué fin septembre 1998 au titre du solde de la compensation aux départements et aux régions de la réduction de 35% des droits de mutations sur l’habitation, prévue par la loi de finances rectificative du 4 août 1995. Ce nouveau chiffrage a fait apparaître un besoin de crédits à cet effet de 536 millions de francs contre 472 millions de francs initialement prévus.

 

 

Au total, les recettes nettes du budget général progressent de 1,6% par rapport à la loi de finances initiale. Si l’on raisonne hors recettes d’ordre, cette croissance est de 1%, soit une plus-value de 13,92 milliards de francs.

 

 

 

RESSOURCES DU BUDGET GÉNÉRAL EN 1998 :
DE LA LOI DE FINANCES INITIALE AU PRÉSENT PROJET

(en millions de francs)

 

A.
Loi de finances initiale

B.
Révision associée au PLF 1998

C. Modifications du présent projet

D.
Écart total
(B + C)

E.
Nouvelles évaluations
(A + D)

F.
Variation en %
(E/A)

Recettes fiscales brutes :

Impôt sur le revenu

Autres impôts d’Etat sur rôles

Impôt sur les sociétés

(pour mémoire : impôt sur les sociétés net)

Autres impôts directs

TIPP

Taxe sur la valeur ajoutée

(pour mémoire : TVA nette)

Enregistrement, timbre et autres impôts indirects

294.709

48.000

222.000

(190.000)

82.225

154.878

777.480

(636.950)

148.118

+ 4.791

-

+ 1.000

(- 8.000)

+ 675

+ 522

+ 30.520

(+ 14.050)

+ 1.282

-

-

-

-

-

-

- 330

(- 330)

- 20

+ 4.791

-

+ 1.000

(- 8.000)

+ 675

+ 522

+ 30.190

(+ 13.720)

+ 1.262

299.500

48.000

223.000

(182.000)

82.900

155.400

807.670

(650.670)

149.380

+ 1,6

0

+ 0,4

(- 4,2)

+ 0,8

+ 0,3

+ 3,9

(+ 2,1)

+ 0,8

Total des recettes fiscales brutes

(pour mémoire : recettes fiscales nettes)

1.727.410

(1.448.173)

+ 38.790

(+ 11.627)

- 350

(- 656)

+ 38.440

(+ 10.971)

1.765.850

(1.459.144)

+ 2,2

(+ 0,8)

Ressources non fiscales

dont :

recettes d’ordre

autres

155.020

13.813

141.207

+ 11.264

+ 7.572

+ 3.692

- 2.521

- 471

- 2.050

+ 8.743

+ 7.101

+ 1.642

163.763

20.914

142.849

+ 5,6

+ 51,4

+ 1,2

Prélèvements sur recettes de l’Etat

dont :

Collectivités locales

Communautés européennes

- 255.993

- 164.473

- 91.500

+ 1.368

+ 1.368

-

- 64

- 64

-

+ 1.304

+ 1.304

-

- 257.297

- 163.189

- 91.500

+ 0,5

- 0,8

0

Total des ressources brutes

1.626.437

+ 51.422

- 2.935

+ 48.487

1.674.924

+ 3

Remboursements et dégrèvements

dont :

TVA

Impôt sur les sociétés

Autres

- 279.237

- 140.530

- 32.000

- 106.707

- 27.163

- 16.470

- 9.000

- 1.693

- 306

-

-

- 306

- 27.469

- 16.470

- 9.000

- 1.999

- 306.706

- 157.000

- 41.000

- 108.706

+ 9,8

+ 11,7

+ 28,1

+ 1,9

Total des ressources nettes du budget

général

(pour mémoire : hors recettes d’ordre)

1.347.200

(1.333.387)

+ 24.259

(+ 16.687)

- 3.241

(- 2.770)

21.018

(+13.917)

1.368.218

(1.347.304)

+ 1,6

+ 1

 

 

A.- Des recettes fiscales très proches des évaluations associées au projet de loi de finances pour 1999

 

Les prévisions de recettes fiscales nettes prévues dans le présent projet ont été peu modifiées par rapport à celles figurant dans les évaluations révisées associées au projet de loi de finances pour 1999. Malgré une légère diminution, dont les raisons ont déjà été évoquées, elles s’inscrivent en hausse de 3% par rapport aux résultats de l’exercice 1997. Les principales évolutions conduisant à ces estimations ont déjà fait l’objet de développements dans un de ses précédents rapports () et votre Rapporteur général n’y reviendra qu’assez brièvement. De fait, seul le produit de l’impôt sur les sociétés net connaît une diminution par rapport aux prévisions initiales, les autres catégories de recettes progressant toutes, selon des rythmes différents.

 

 

 

1.- Une diminution du produit de l’impôt sur les sociétés net

 

Au total, l’évaluation de l’impôt sur les sociétés net en 1998 s’élève à 182 milliards de francs, soit une diminution de 4,2% par rapport aux prévisions initiales, en partie liée à des régularisations liées aux versements d’acomptes prévus par la loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier (MURFF).

 

Les encaissements bruts avaient été correctement estimés et ne font pas l’objet d’une modification significative. Ils s’élèveraient à 223 milliards de francs, soit un milliard de plus que prévu. La progression de l’excédent brut d’exploitation des entreprises ainsi que l’atténuation du poids des déficits fiscaux reportés, très fort au début des années 1990, sont donc confirmées. L’importance de la réévaluation de l’impôt sur les sociétés net témoigne de la difficulté persistante de l’évaluation résultant des distorsions entre résultat fiscal et résultat comptable.

 

Ainsi, l’évolution des remboursements d’impôt sur les sociétés a dû être sensiblement revue à la hausse, ceux-ci passant de 32 milliards de francs à 41 milliards de francs (+ 28,1%). Cette réévaluation découle des constatations des montants reversés sur le premier semestre de l’année. Elle pourrait s’expliquer en partie par une progression un peu moindre que prévu des résultats fiscaux des entreprises, entraînant davantage de remboursements pour trop-perçus par rapport aux acomptes versés. Il faut sans doute surtout y voir l’effet retard des importants versements d’acomptes encaissés fin 1997 au titre des mesures de la loi " MURFF ".

 

La progression du produit net de l’impôt sur les sociétés par rapport à 1997 en est mécaniquement affectée : elle est ramenée de 10,3% en loi de finances initiale à 5,7% dans l’évaluation révisée pour 1998.

 

 

 

2.- Des recettes faisant l’objet de faibles corrections

 

    •   Les autres impôts directs et taxes assimilées atteindraient 82,9 milliards de francs en 1998, soit une croissance de 0,8% par rapport aux prévisions initiales.

 

Cette catégorie est caractérisée par sa grande hétérogénéité et dégager une tendance d’ensemble n’est guère aisé.

 

Ainsi, le produit des retenues à la source et des prélèvements sur les revenus des capitaux et les bons anonymes diminue. L’évaluation révisée est en recul de 12,4% par rapport aux prévisions initiales, avec un montant de 14 milliards de francs au lieu de 15,98 milliards de francs. Sur les premiers mois de l’année, les produits déclarés au titre des obligations et des bons sont en forte baisse, alors qu’ils représentent une bonne partie des recettes de la ligne 5. Il semble que la baisse du taux d’intérêt détourne les épargnants de ces placements, devenus moins rémunérateurs.

 

Cette moins-value est compensée par les évolutions de la taxe sur les salaires, qui continue à représenter plus de la moitié du produit de la catégorie, avec 48,8 milliards de francs prévus pour 1999 (+ 3,2%). L’évaluation révisée pour 1998 a, en effet, été revue en hausse (47,3 milliards de francs, contre 46,2 milliards de francs initialement prévus) en raison d’une meilleure croissance de la masse salariale.

 

Par ailleurs, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) voit son produit progresser de 210 millions de francs (+ 1,9%) par rapport aux prévisions initiales, ce qui porte sa croissance par rapport à 1997 à 12,3%. Cette évolution s’explique par la situation très favorable des marchés financiers au 1er janvier 1997, date de référence pour la fixation des bases taxables.

 

    •   Les recettes tirées des droits d’enregistrement, de timbre et des autres impôts indirects progressent elles aussi de 0,8% par rapport à la loi de finances initiale. Là encore, compte tenu de la diversité des lignes composant cette catégorie, ce résultat est le solde de mouvements divergents. Pour l’essentiel, la progression résulte des mutations à titre gratuit entre vifs, qui progressent de 1,25 milliard de francs, compte tenu d’un effet de " rebasage ". Les prévisions initiales avaient en effet été établies à partir des encaissements constatés à la fin de juillet 1997. Or, ceux-ci ont été en définitive plus importants que prévus.

 

    •   Pour 1998, l’évaluation révisée de la TIPP est, somme toute, assez proche de l’évaluation initiale, avec 155,4 milliards de francs contre 154,9 milliards de francs (+ 0,3%), portant ainsi à 3,1% l’évolution par rapport aux montants effectivement encaissés en 1997.

 

Les consommations de carburants sont légèrement supérieures à celles initialement prévues, même si le mouvement de déformation de la structure de la consommation continue à se poursuivre au profit du gazole. Le facteur primordial de la progression des encaissements, résulte donc de la majoration de 8 centimes par litre de carburant prévue par la loi de finances pour 1998. L’effet de cette mesure est évalué à 4 milliards de francs, contre 3,89 milliards de francs dans le projet de loi de finances pour 1998, en raison du relatif dynamisme des consommations.

 

 

 

3.- D’importantes plus-values de recettes au titre de l’impôt sur le revenu et de la TVA

 

    •   Alors que les recettes tirées de l’impôt sur le revenu pour 1998 avaient été évaluées à 297,71 milliards de francs, les évaluations révisées font état d’une progression assez sensible, puisque les montants encaissés s’élèveraient au total à 299,5 milliards de francs, soit une croissance de 0,6% par rapport à l’évaluation initiale, portant à 2% l’augmentation par rapport à 1997, ce qui reste en deçà de l’évolution du PIB.

 

Outre le maintien à un niveau soutenu du rythme de traitement des déclarations fiscales, cette révision traduit avant tout le dynamisme plus élevé que prévu des revenus perçus en 1997, ainsi que l’effet de la réévaluation de l’incidence de certaines des mesures fiscales adoptées antérieurement.

 

Si les estimations initiales tablaient sur une progression de 2,4% des salaires nets de la déductibilité d’une fraction de la CSG, cette dernière s’élèverait en fait à 3,1%. Cette évolution est pour partie imputable aux mesures prises dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1998 portant à 5,1 points la déduction admise sur le taux de la CSG, elle-même portée à 7,5%.

 

Par ailleurs, l’impact de certaines mesures tendant à majorer le produit de l’impôt a été réévalué en hausse. Ainsi, l’abaissement du plafond de dépenses au titre des emplois à domicile, prévu par l’article 21 de la loi de finances pour 1998, a été revu à la hausse, soit 700 millions de francs contre 650 millions de francs.

 

    •   L’essentiel des plus-values sur l’exercice 1998 provient de la TVA.

 

Les encaissements de TVA brute progressent très fortement par rapport aux évaluations initiales : ils représentent 808 milliards de francs en loi de finances initiale (+ 3,9%). Au total, par rapport aux encaissements constatés en 1997, la progression est de 6,9%.

 

La croissance des remboursements et dégrèvements étant nettement plus rapide (+ 22%), le produit net de la TVA ne croît pas à la même vitesse que le produit brut. Avec + 3,5%, ce sont tout de même un peu plus de 14 milliards de francs de recettes supplémentaires par rapport aux évaluations initiales.

 

Cette croissance repose avant tout sur une meilleure orientation des agrégats taxables, composés notamment de la consommation finale des ménages et de la FBCF des ménages et des administrations. Ces agrégats progresseraient au total de 3,9%, contre 3,4% initialement prévus. La croissance économique davantage tirée par la consommation que par les exportations a donc un impact direct sur le niveau des recettes de l’Etat.

 

 

 

B.- Une progression moindre que prévu des recettes non fiscales

 

Par rapport à la loi de finances initiales pour 1998, les recettes non fiscales progressent de 5,6% et atteignent 163,76 milliards de francs.

 

Ce dynamisme doit toutefois être nuancé, dans la mesure où il doit beaucoup aux évolutions très significatives des recettes d’ordre. Ces dernières progressent en effet de 51,4% par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.

 

Si l’on raisonne hors recettes d’ordre, la progression est donc beaucoup plus modérée (+ 1,2%), et ce d’autant plus que les évaluations associées au présent projet prévoient une diminution de 2,05 milliards de francs des recettes non fiscales hors recettes d’ordre par rapport à l’évaluation révisée associée au projet de loi de finances pour 1999.

 

Le tableau ci-après détaille les différents mouvements de révision en cours d’année.

 

 

SITUATION DES RECETTES NON FISCALES APRÈS LE PRÉSENT PROJET

(en millions de francs)



A.
LFI 98

B.
Evaluations révisées associées au PLF 1999

C.
Ecarts

(B - A)

D.
Modifications du présent projet

E.
Total des écarts

F.
Evaluations du présent projet

Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier
16.880

19.977

+ 3.097

-

+ 3.097

19.977
Produits et revenus du domaine de l’Etat 2.264 2.034 - 230 - - 230 2.034
Taxes, redevances et recettes assimilées 25.437 26.160,1 + 723,1 - + 723,1 26.160,1
Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital
6.460,5

6.622,2

+ 161,7

+ 15

+ 176,7

6.637,2
Retenues et cotisations sociales au profit de l’Etat
36.313,9

36.600,9

+ 287

-

+ 287

36.600,9
Recettes provenant de l’extérieur 1.493 1.493 - - - 1.493
Opérations entre administrations et services publics
495,6

495,6

-

-

-

495,6
Divers 65.675,8 72.901 + 7.225,2 - 2.536 + 4.689,2 70.365
Total brut 155.019,8 166.283,8 + 11.264 - 2.521 + 8.743 163.762,8
Dont recettes d’ordre 13.813 21.385 + 7.572 - 471 + 7.101 20.914
Total hors recettes d’ordre 141.206,8 144.898,8 + 3.692 - 2.050 + 1.642 142.848,8

 

 

Les modifications associées au présent projet diminuent de 2,52 milliards de francs les recettes non fiscales.

 

Elles sont d’inégale importance.

 

    •  S’agissant des recettes d’ordre liées à la dette, celles-ci augmentent de 471 millions de francs par rapport aux prévisions révisées associées au projet de loi de finances pour 1999.

 

Le tableau ci-après récapitule l’évolution des prévisions au cours de l’exercice 1998

 

 

 

RECETTES EN ATTÉNUATION DES CHARGES DE LA DETTE
ET DES FRAIS DE TRÉSORERIE

(ligne 806 des recettes non fiscales)

(en millions de francs)

 

1998

(LFI)

1998

(révisé)

1998

(PLFR)

Rémunération du compte du Trésor à la Banque de France et des pensions sur titre d’Etat



1.393



3.000



2.700

Recettes sur coupons courus lors d’émissions d’OAT


8.094


9.877


10.048

Recettes sur coupons courus lors d’émissions de BTAN


4.305


8.118


7.221

Autres

21

250

790

Total

13.813

21.245

20.759

Source : Ministère de l’économie , des finances et de l’industrie.

 

 

S’agissant des recettes de coupons courus, les modifications intervenues par rapport à l’évaluation révisée associée au projet de loi de finances pour 1999 tiennent à un ajustement des prévisions d’émission d’OAT et de BTAN sur la fin de l’année. Ces recettes sont très sensibles au choix des lignes sur lesquelles on émet.

 

Pour les autres recettes, la révision à la hausse tient principalement à la modalité d’émission de la première tranche d’OAT indexée sur l’inflation. Cette tranche de 24 milliards de francs a été émise par syndication, ce qui se traduit par une double écriture comptable des 480 millions de francs de commissions (enregistrement en dépenses sur le chapitre 13–03 des Charges communes et en recettes sur la ligne 806 des recettes non fiscales).

 

    •   Les recettes non fiscales diverses retracées par la ligne 899 diminueraient légèrement par rapport à l’évaluation révisée. Ce mouvement d’ensemble de seulement 50 millions de francs recouvre toutefois des évolutions divergentes, ainsi que l’indique le tableau ci-après.

 

 

 

DÉCOMPOSITION DES RECETTES NON FISCALES DIVERSES (ligne 899)

(en millions de francs)

         

1998

 
 

1994

1995

1996

1997

LFI

Révisé
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999 1998

Présent
projet

Remboursements par Autoroutes de France 5.003 5 - - - - -
Remboursements d’avances au titre de programmes aéronautiques
2.353

1.038

1.055

1.661,7

1.950

1.744

1.744
Dévolution à l’Etat des avoirs de trésorerie des réserves d’épargne logement de la CNE
-

-

6.800

3.500

1.400

1.400

0
Versements de l’Assemblée nationale   19 (a) - - - - -
Prélèvement sur le FRFL 13.400 (b) 2.800 - - - - -
Prélèvements sur l’ORGANIC - 680 300 - - - -
Emploi des provisions afférentes au droit à prime du PEP
256

232

266

-

-

-

-
Prélèvement sur le compte de bonification du Crédit foncier
1.000

1.304

2.240

1.200

1.200

-

-
Prélèvement sur le FREP (fonds de réserve de l’épargne populaire)
-

2.000

4.600

-

-

-

-
Ecrêtement des fonds de la DDR - 100 - - - - -
Versement du fonds de soutien des rentes - - 1.000 - 1.000 - -
Excédent des subventions versées par l’Etat dans le cadre de la gestion des prêts HLM
-

15.000

-

-

-

-

-
Prélèvement sur l’INPI - 215 - 120 - - -
Crédit national - Virement du fonds spécial de financement
-

122

-

-

-

-

-
Remboursement de prêts par Usinor-Sacilor - 717 - - - - -
Remboursement d’avance par le tunnel du Fréjus
-

-

122

122,6

108

-

-
Débits de tabac (c) 268 494 498 580,3 600 600 600
Prélèvement sur l’OMI - - 150 - - - -
Prélèvement sur le FNIC - - 200 - - - -
CCI Calais - - 100 - - - 50
Prélèvement sur la CGLS - - - 2.000 - - -
Prélèvement ville nouvelle St Quentin en Yvelines
-

-

-

150

-

-

-
Remboursement des aides accordées par le FSH. - - - - - - -
Prélèvement ADEME - - - - - - -
Prélèvement sur le FCRG et le FSM - - - - - - -
Reversements de la Banque européenne d’investissement
-

-

-

-

-

-

1.172
Divers 1.359 774 815 934,8 1.036 795 923
TOTAL 23.651 25.500 18.146 10.269,4 7.294 4.539 4.489

(a) Déconsignation de titres versés en 1993.

(b) Dont 4.800 millions de francs au titre de l’exercice 1993.

(c) Excédent du compte du produit de la redevance sur les débits de tabac.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

Ainsi, les prévisions de résultat du Fonds de réserve des livrets d’épargne populaire ainsi que l’évolution des encours conduisent à proposer de ne pas effectuer le prélèvement de 1,4 milliard de francs prévu pour 1998 sur les fonds d’épargne.

 

Cette moins-value est partiellement compensée par une recette supplémentaire de 1,17 milliard de francs en provenance de la Banque européenne d’investissement (BEI). A la suite de la décision de son conseil des gouverneurs, la BEI a réparti entre ses membres, à la date du 3 novembre, un versement exceptionnel de 1 milliard d’écus prélevé sur l’excédent d’exploitation des exercices 1996 et 1997. La somme perçue à ce titre par la France, proportionnelle à sa contribution statutaire au capital, s’élève à 177,7 millions d’écus.

 

Par ailleurs, des recettes supplémentaires diverses de 178 millions de francs sont envisagées, composées de 128 millions de francs provenant d’offices agricoles et de 50 millions de francs prélevés sur la Chambre de commerce et d’industrie de Calais.

 

    •   L’essentiel des modifications résulte de la diminution des reversements de la COFACE (ligne 812). Prévus à hauteur de 6 milliards de francs dans la loi de finances initiale, ils seraient ramenés à 4 milliards de francs. Cette réduction résulte de provisions constituées pour faire face à des risques probables, dont le détail figure dans l’encadré ci-après.

 

 

 

 

 

 

 

Lors de la période complémentaire 1997, deux provisions ont été constituées à la COFACE pour des indemnisations jugées probables.

L’une, de 230 millions de francs, concernait la compagnie AIR AFRIQUE. Les AIRBUS qu’exploitait cette compagnie ont été effectivement repossédés et se trouvent actuellement en France sur l’aéroport de Châteauroux. La provision de 230 millions de francs est destinée à couvrir la différence entre l’indemnisation à verser par les banques et le prix de vente des appareils. Les actionnaires de la compagnie AIR AFRIQUE disposent, bien entendu, toujours de la possibilité de mettre en œuvre le plan de restructuration accepté par la France en attendant la revente de ces appareils.

Une autre provision de 2,3 milliards de francs avait été constituée pour couvrir les retombées de la crise asiatique. Cette provision correspond approximativement aux indemnisations générées par le passage en Club de Paris de l’Indonésie.

Compte tenu du contexte international, en particulier en Asie, un certain nombre de difficultés sont venues s’ajouter à la défaillance de l’Indonésie :

– la Russie connaît des arriérés dont une partie concerne ce qu’elle devait au titre de la consolidation des créances de l’ex-URSS ;

– l’Iran, compte tenu des prix extrêmement bas du pétrole, traverse une crise de trésorerie. Les impayés sur l’accord bilatéral que ce pays a signé avec la France devraient être couverts en 1998 ;

– la compagnie aérienne Philippine Airlines (PAL) a déposé son bilan au début de l’été. Sept gros porteurs (A330 et A340) ont fait l’objet d’une repossession à l’amiable et devraient pouvoir être revendus mais avec une certaine décote. Le reste des appareils devrait être absorbé dans le plan de reprise sous l’égide de CATHAY PACIFIC, actuellement examiné par les autorités philippines ;

– la compagnie GARUDA présente elle aussi une situation très détériorée en cours d’examen.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’Industrie.

 

 

 

 

III.- UN DÉFICIT proche des prévisions initiales

 

Pour la seconde année consécutive, le déficit budgétaire prévu dans le projet de loi de finances rectificative de fin d’année est proche de l’équilibre défini par la loi de finances initiale.

 

En 1997, c’est une amélioration de 0,2 point de PIB qui a été constatée, en définitive, par rapport aux prévisions initiales. Pour 1998, l’amélioration s’établit à 3,27 milliards de francs, soit 0,04 point de PIB. Le déficit est donc très proche de ce qui avait été escompté lors de l’élaboration de la loi de finances.

 

Comme l’indique le tableau ci-après, ces deux améliorations successives en cours d’exécution contrastent en outre fortement avec les dégradations presque systématiquement constatées en cours d’exercice depuis le début des années 1990. Durant cette période, seule l’année 1994 a fait exception à cette tendance.

 

 

ÉVOLUTION DU SOLDE GÉNÉRAL EN COURS D’EXÉCUTION

(en millions de francs)

 

Loi de

Loi de finances

Exécution (a)

Écart entre loi de finances initiale et exécution

 

finances

initiale

rectificative de fin d’année

Montant

Part dans le PIB

(en %)

Montant

En points de PIB

1986

- 145.342 - 143.623 - 141.089 2,78 + 4.253 + 0,09

1987

- 129.289 - 129.224 - 120.058 2,25 + 9.231 + 0,18

1988

- 114.983 - 114.915 - 114.696 2 + 287 NS

1989

- 100.541 - 100.491 - 100.388 1,63 + 153 NS

1990

- 90.169 - 90.204 - 93.151 1,43 - 2.982 - 0,05

1991

- 80.691 - 100.187 - 131.747 1,95 - 51.056 - 0,75

1992

- 89.936 - 188.761 - 226.310 3,24 - 136.374 - 1,95

1993

- 165.417 (b) - 317.626 - 315.649 4,45 - 150.232 - 2,15

1994

- 301.362 - 301.203 - 299.083 4,05 + 2.279 + 0,03

1995

- 275.107 (c) - 321.859 (d) - 322.956 4,21 - 47.849 - 0,61

1996

- 287.807 - 287.986 - 295.421 3,76 - 7.614 - 0,10

1997

- 284.820 - 270.705 - 267.711 3,15 + 17.109 +0,2

1998

- 257.882 - 254.616 - 3 (e) + 3.266 (e) + 0,04
(a) Hors Fonds monétaire international et fonds de stabilisation des changes.

(b) La loi de finances rectificative du 22 juin 1993 prévoyait un solde de -317.576 millions de francs.

(c) La loi de finances rectificative du 4 août 1995 prévoyait un solde de -321.600 millions de francs, soit 4,19% du PIB.

(d) Écart de -1.356 millions de francs par rapport à loi de finances rectificative du 4 août, soit moins de 0,02 point de PIB.

(e) Présent projet.

 

 

 

 

A.- DES MODIFICATIONS RéDUITES DU TABLEAU D’éQUILIBRE

 

Le tableau d’équilibre figurant à l’article premier du présent projet récapitule l’incidence nette des modifications à apporter au tableau d’équilibre de l’article 48 de la loi de finances initiale.

 

Il prend en compte l’ensemble des mouvements de crédits et des annulations et majorations de recettes assurant l’équilibre des décrets d’avance du 16 janvier et 21 août derniers, ainsi que les ouvertures de crédits proposées par les articles 2 à 8 du présent projet, les annulations réalisées par l’arrêté du 18 novembre et la révision globale des recettes.

 

Le tableau suivant détaille le passage de l’équilibre initial à l’équilibre rectifié. Comme c’est souvent l’usage, les principales modifications concernent les opérations à caractère définitif, les opérations temporaires ne connaissant que des ajustements somme toute mineurs.

 

 

ÉQUILIBRE DES LOIS DE FINANCES POUR 1998

(en millions de francs)

 

 

Loi de

Solde des

mouvements

Solde des

mouvements


Variation totale

 

Loi de

 

finances initiale

associés aux décrets
d’avance

associés au présent projet

Montants

En %

finances rectifiée

I- Opérations définitives (a) :

A.- Crédits nets :

1. Budget général

2. Comptes d’affectation spéciale

Total hors budgets annexes

3. Budgets annexes

 

1.600.482

61.024

1.661.506

103.642

 

+ 679

-

+ 679

-

 

+ 17.403

+ 15.060

+ 32.463

+ 15

 

+ 18.083

+ 15.060

+ 33.142

+ 15

 

+ 1,1

+ 24,7

+ 2,0

+ 0,0

 

1.618.565

76.083

1.694.648

103.657

B.- Ressources nettes :

1. Budget général

2. Comptes d’affectation spéciale

Total hors budgets annexes

3. Budgets annexes

1.347.200

60.985

1.408.185

103.642

+ 679

+ 679

-

+ 20.340

+ 15.009

+ 35.348

+ 15

+ 21.019

+ 15.009

+ 36.028

+ 15

+ 1,6

+ 24,6

+ 2,6

+ 0,0

1.368.219

75.994

1.444.213

103.657

C.- Soldes :

1. Budget général

2. Comptes d’affectation spéciale

Solde des opérations définitives

- 253.282

- 39

- 253.321

0

-

0

+ 2.936

- 51

+ 2.886

+ 2.936

- 51

+ 2.886

+ 1,2

+ 130,9

+ 1,1

- 250.346

-90

- 250.435

II- Opérations temporaires :

A.- Charges

B.- Ressources

C.- Solde des opérations temporaires

376.265

371.704

- 4.561

-

-

-

+ 2.190

+ 2.570

+ 380

+ 2.190

+ 2.570

+ 380

+ 0,6

+ 0,7

+ 8,3

378.455

374.274

- 4.181

III.- Solde général - 257.882 0 + 3.266 + 3.266 + 1,3 - 254.616
(a) Crédits et ressources nets de remboursements et dégrèvements.

 

 

1.- Une amélioration modeste du solde des opérations définitives

 

Le solde des opérations définitives de l’Etat serait, au total, négatif à hauteur de 250,43 milliards de francs, soit une réduction de 2,88 milliards de francs, cette amélioration représentant 1,1% du déficit initial.

 

Si les mouvements concernant les comptes d’affectation spéciale modifient de façon considérable les masses de leurs recettes et de leurs dépenses, leur solde n’est affecté que de façon très marginale. En effet, les recettes et les crédits progressent respectivement de 24,6% et 24,7%, entraînant une très légère dégradation de 51 millions de francs du solde des opérations définitives des comptes d’affectation spéciale. La croissance des recettes et des charges de ces comptes résulte très largement des évolutions du compte n° 902-24 " Compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ", dont ressources et dépenses augmentent de 53,6% en raison d’une réévaluation à la hausse des recettes de cessions de titres anticipées pour l’exercice 1998 ().

 

Comme en 1997, l’amélioration du solde des opérations définitives de l’Etat résulte donc presque totalement de celle du solde du budget général, fixé par le présent projet à 250,35 milliards de francs.

 

Ainsi que l’indique le tableau ci-après, la progression des ressources nettes du budget de l’Etat s’établit à 2,4%, soit un rythme légèrement en retrait par rapport au collectif de fin d’année 1997. Les charges connaissent, quant à elles, une croissance de 1,9%. S’agissant des dépenses du budget général, les dépenses militaires sont en recul de 1,2%, soit une situation identique à celle observée en 1997 et un recul très sensiblement inférieur à celui observé les autres années.

 

 

 

 

 

 

DES LOIS DE FINANCES INITIALES AUX LOIS DE FINANCES RECTIFIÉES (a)

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

1998

 

Loi de

finances

initiale

(A)

Loi de

finances

rectifiée

(B)

Écart

en %

(B/A)

Loi de

finances

initiale

(C)

Loi de

finances

rectifiée

(D)

Écart

en %

(D/C)

Loi de

finances

initiale

(E)

Loi de

finances

rectifiée

(F)

Écart

en %

(F/E)

Loi de

finances

initiale

(G)

 

PLFR

(H)

Écart

en %

(H/G)

I.- Opérations définitives :                        
Charges nettes du budget général :                        
Dépenses ordinaires civiles nettes 1.157.926 1.209.889 + 4,5 1.232.311 1.243.407 + 0,9 1.266.717 1.265.975

- 0,06

1.290.004 1.302.564 + 9,7
Dépenses civiles en capital 86.172 86.128 - 0,05 84.429 92.499 + 9,6 71.937 71.736

- 0,3

72.211 80.590 + 11,6
Dépenses militaires 243.456 236.464 - 2,9 241.449 236.893 - 1,9 243.344 240.334

- 1,2

238.267 235.410 - 1,2

Charges définitives des comptes d’affectation spéciale


27.716

60.716

+ 119,1

44.565

44.565

-

53.291

82.736


+ 55,3


61.023

76.083

+ 24,7

Charges des budgets annexes

100.590 100.522 - 0,04 100.946 100.956 + 0,01 101.267 101.289

+ 0,02

103.641 103.656 n.s.

A.- Total des charges nettes

1.615.860 1.693.749 + 4,8 1.703.700 1.718.320 + 0,9 1.736.556 1.762.070

+ 1,5

1.765.146 1.798.303 + 1,9

B.- Ressources nettes

1.356.647 1.384.096 + 2,0 1.426.612 1.434.206 + 0,5 1.454.503 1.494.492

+ 2,7

1.511.826 1.547.869 + 2,4

Solde des opérations définitives (A-B)

- 259.212 - 309.653 - 19,5 - 277.088 - 284.114 - 2,5 - 282.053 - 267.578

+ 5,1

- 253.321 - 250.435 + 1,1
II.- Opérations temporaires :                        

C.- Charges

337.884 327.054 - 3,2 342.820 343.523 + 0,2 360.173 357.133

- 0,8

376.265 378.455 + 0,6

D.- Ressources

321.990 315.148 - 2,1 332.101 339.651 + 2,3 357.406 354.006

- 1

371.704 374.274 + 0,7

Solde des opérations temporaires (C-D)

- 15.894 - 11.906 + 25,1 - 10.719 - 3.872 + 63,9 - 2.767 - 3.127

- 13

- 4.561 - 4.181 - 8,3
III.- Solde général - 275.107 - 321.559 - 16,9 - 287.807 - 287.986 - 0,06 - 284.820 - 270.705

+ 5

- 257.882 - 254.616 - 1,3
(a) Montants rectifiés en fin d’année tenant compte des mouvements opérés en collectifs, des actes réglementaires ratifiés (décrets d’avance), et des annulations de crédits initiaux prises en compte par les collectifs.

 

 

 

2.- Un solde des opérations temporaires moins important que prévu

 

Le déficit au titre des opérations temporaires passe de 4,56 milliards de francs à 4,18 milliards de francs, soit une amélioration de 8,3% par rapport aux prévisions initiales.

 

Cette modification résulte, pour l’essentiel, de l’article 7 du présent projet, qui propose d’ajuster les crédits du compte n° 903-17 " Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France " à hauteur de 1,33 milliard de francs. Un supplément de recettes de 1,63 milliards de francs étant anticipé dans le même temps, la charge nette du compte est améliorée de 300 millions de francs.

 

Par ailleurs, 80 millions de francs d’amélioration du solde temporaire résultent de la révision de la prévision de solde du compte d’avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54), cette évaluation révisée étant identique à celle associée au projet de loi de finances pour 1999. L’article 8 du présent projet a pour objet d’ouvrir les crédits correspondants à la révision des recettes.

 

Le tableau ci-après récapitule l’évolution des prévisions concernant le compte n° 903-54.

 

 

 

COMPTE d’AVANCES SUR LE MONTANT DES IMPOSITIONS LOCALES

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

LFI 1998

Révisé 1998

PLF 1999

Emissions d’impôts directs sociaux (dépenses) 303.498 324.951 340.566 353.960 354.820 358.180
Recouvrements d’impôts locaux (recettes) 288.190 326.888 340.718 351.260 352.200 358.180
Charge nette 15.308 (-) 1.937 (-) 152 2.700 2.620 0
Charge nette recettes (en %) 5,3 (-) 0,6 (-) 0,04 0,8 0,7 0

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

La loi de finances initiale pour 1998 prévoyait une charge nette du compte d’avances aux collectivités locales à hauteur de 2,7 milliards de francs, après deux années 1996 et 1997 atypiques, puisqu’elles faisaient apparaître pour la première fois depuis de nombreuses années une charge nette négative, soit un excédent de respectivement 1,94 milliard de francs et de 152 millions de francs. La révision pour 1998 est de faible ampleur, avec une charge nette désormais évaluée à 2,62 milliards de francs. Les émissions au titre des impôts locaux augmentent d’environ + 4,2% en 1998, alors que les recouvrements progressent moins vite (+ 3,4%). L’estimation s’appuie sur une hypothèse de maintien du rythme de traitement et des taux de recouvrement observés lors des exercices précédents, sans nouvelle accélération.

 

 

 

B.- Un besoin de financement des administrations publiques conforme aux prévisions initiales

 

Compte tenu des mesures proposées dans le présent projet, l’objectif d’un besoin de financement des administrations publiques au sens du traité de Maastricht ramené à 2,9% ne devrait pas être sensiblement modifié.

 

Comme l’indique le tableau ci-après, l’amélioration du besoin de financement de l’Etat, traduite dans le projet de collectif, ainsi que des prévisions plus favorables pour les collectivités locales permettent de compenser la légère dégradation des comptes sociaux et d’améliorer le résultat global.

 

 

 

CAPACITÉ (+) OU BESOIN (-) DE FINANCEMENT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES AU SENS DU TRAITÉ DE MAASTRICHT

(en millions de francs)

 


1997

1998
(LFI)

1998
(PLF 1999 et PLFR)


PLF 1999

Etat – 3,3 – 3,1 – 3,05 – 2,7
Organismes divers d’administrations centrales 0,7 0,15 0,15 0,1
Administrations publiques locales 0,2 0,05 0,15 0,15
Administrations de sécurité sociale – 0,6 – 0,1 – 0,15 – 0,15
Total – 3,0 – 3,0 – 2,9 – 2,3

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

 

De fait, la réduction du déficit public est moins rapide que les années précédentes. Toutefois, votre Rapporteur général considère que la réduction des déficits publics doit être la résultante d’une politique équilibrée. Les efforts consentis afin de permettre à la France de participer à la mise en place de l’euro ont porté leurs fruits. Imposer un rythme trop rapide de diminution des déficits publics pourrait être incompatible avec la volonté de financer un certain nombre d’actions prioritaires et de diminuer également les prélèvements obligatoires.

 

La Commission européenne fait d’ailleurs, pour l’ensemble des Etats membres de l’Union, le même constat dans ses prévisions économiques d’automne, parues le 21 octobre dernier. Le déficit moyen serait de 2,3% du PIB en 1997 et de 1,8% en 1998. La Commission note que " les déficits du secteur public continuent à diminuer au cours de la période [...], mais à un rythme moins rapide après les efforts impressionnants de consolidation de 1996 à 1997 ".

 

La Commission indique par ailleurs que, dans bien des cas, les résultats de 1998 devraient être meilleurs que ceux prévus dans le cadre des prévisions de printemps (Belgique, Danemark, Espagne, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Finlande, Suède et Royaume-Uni). Dans certains pays, au contraire, une légère dégradation peut être observée (Allemagne, Grèce, Italie, Portugal). En France, les résultats devraient être conformes aux prévisions de printemps.

 

S’agissant de la dette publique, comme l’indique le tableau ci-après, la tendance à la décroissance s’accélère, notamment en raison de l’évolution des taux d’intérêt. Le nombre d’Etats respectant strictement le critère de dette publique inférieure à 60% du PIB passerait de quatre en 1997 à sept en 1998, tandis que l’endettement moyen des administrations publiques serait ramené à 70,3%.

 

 

 

 

SITUATION FINANCIÈRE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
DES ETATS MEMBRES DE L’UNION EUROPÉENNE

 

Besoin (-) ou capacité (+) de financement des administrations publiques

Dette brute
des administrations publiques

 

1996

1997

Estimations 1998

Prévisions
1999

1996

1997

Estimations 1998

Prévisions
1999

Belgique

Danemark

Allemagne (1)

Grèce

Espagne

France

Irlande

Italie

Luxembourg

Pays-Bas

Autriche

Portugal

Finlande

Suède

Royaume-Uni

- 3,2

- 0,7

- 3,4

- 7,5

- 4,7

- 4,1

- 0,4

- 6,7

2,9

- 2,2

- 3,7

- 3,3

- 3,5

- 3,5

- 4,7

- 2,0

0,5

- 2,7

- 4,0

- 2,6

- 3,0

0,9

- 2,7

3,0

- 0,9

- 1,9

- 2,5

- 1,1

- 0,8

- 2,1

- 1,3

1,2

- 2,6

- 2,4

- 2,1

- 2,9

2,1

- 2,6

2,2

- 1,4

- 2,2

- 2,3

0,7

0,9

- 0,1

- 1,2

2,6

- 2,2

- 2,1

- 1,6

- 2,3

3,4

- 2,3

2,0

- 1,4

- 2,1

- 2,0

1,8

1,4

0,1

126,8

68,4

60,4

112,2

70,2

55,7

71,4

124,0

6,6

77,1

69,6

64,9

57,8

77,2

54,7

121,9

64,1

61,2

109,5

68,9

58,1

63,4

121,6

6,7

71,4

64,3

61,5

55,1

76,9

53,5

117,2

58,8

61,3

108,7

67,7

58,3

53,3

118,8

7,1

68,6

64,0

57,4

52,9

74,0

51,5

113,7

54,3

61,0

107,0

66,0

58,6

44,1

115,3

7,5

66,6

63,6

55,3

50,2

69,5

49,9

CE - 4,2 - 2,3 - 1,8 - 1,4 72,9 71,9 70,3 69,0
EUR–11 - 4,1 - 2,5 - 2,3 - 1,9 75,2 75,0 73,8 72,5
(1) Hors reprises de dettes et d’actifs liées à l’unification par le Gouvernement fédéral en 1995 (Treuhand, sociétés immobilières est-allemandes et Deutsche Kredit Bank), représentant un total de 229 milliards de DM.

Source : Commission des Communautés européennes.

 

 

 

 

 

EXAMEN EN COMMISSION

PREMIÈRE PARTIE

 

 

CONDITIONS GÉNÉRALES DE L’ÉQUILIBRE FINANCIER

 

 

 

Avant l’article premier

 

La Commission a rejeté un amendement de M. Charles de Courson, défendu par M. Pierre Méhaignerie, visant à relever le montant de l’exonération de taxe intérieure sur les produits pétroliers dont bénéficient les esters d’huile végétale incorporés au fioul domestique et au gazole, après que votre Rapporteur général eut signalé une difficulté provenant de la date d’entrée en vigueur de la disposition proposée, ainsi que les distorsions qu’elle risquait d’introduire entre les esters et le bioéthanol.

 

 

*

* *

 

 

 

Article premier

 

Equilibre général.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

L’ajustement des recettes tel qu’il résulte des évaluations révisées figurant à l’état A annexé à la présente loi et le supplément de charges du budget de l’Etat pour 1998 sont fixés ainsi qu’il suit :

 

 

 

 

(en millions de francs)

 

Ressources

 

Dépenses ordinaires civiles

Dépenses civiles en capital

Dépenses militaires

Total des dépenses à caractère définitif

Plafond des charges à caractère temporaire

Solde

A. Opérations à caractère définitif.

Budget général

               
Ressources brutes

48.488

Dépenses brutes

40.029

         
A déduire :

Remboursements et dégrèvements d’impôts

 


27.469

A déduire :

Remboursements et dégrè-vements d’impôts

 


27.469

         
Ressources nettes

21.019

Dépenses nettes

12.560

8.379

- 2.857

18.082

   
Comptes d’affectation spéciale

15.009

 

60

15.000

"

15.060

   
Totaux du budget général et des comptes d’affectation spéciale


36.028



12.620


23.379


- 2.857


33.142

   

Budgets annexes

               
Aviation civile

Journaux officiels

Légion d’honneur

Ordre de la Libération

Monnaies et médailles

Prestations sociales agricoles

"

"

15

"

"

"

 

"

"

"

"

"

"

"

"

15

"

"

"

..............

..............

..............

..............

..............

..............

"

"

15

"

"

"

   
Totaux des budgets annexes

15

 

"

15

..............

15

   
Solde des opérations définitives de l’Etat (A)


..................



.................


..............


..............


................


.................


2.886

B. Opérations à caractère temporaire

Comptes spéciaux du Trésor

               
Comptes d’affectation spéciale

Comptes de prêts

Comptes d’avances

Comptes de commerce (solde)

Comptes d’opérations monétaires (solde)

Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers (solde)

"

1.630

940

"

"


"


.................

.................

.................

.................

.................


.................

..............

..............

..............

..............

..............


..............

..............

..............

..............

..............

..............


..............

................

................

................

................

................


................

"

1.330

860

"

"

 

"

 
Totaux (B)

2.570

 

.................

..............

..............

................

2.190

 
Solde des opérations temporaires de l’Etat (B)


..................



.................


..............


..............


................


.................


380

Solde général (A + B)

..................

 

.................

..............

..............

................

.................

3.266

 

 

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

 

Le présent article traduit l’incidence sur l’équilibre prévisionnel du budget de 1998 des dispositions des textes réglementaires affectant l'équilibre et figurant en annexe du présent projet de loi et de l'arrêté d'annulation du 18 novembre 1998.

 

 

Le tableau ci-après présente la situation du budget de 1998 après intervention de ces textes :

 

 

(en millions de francs)

     

Modifications liées au collectif

   
 

Loi de finances initiale

Annulations et décrets d’avance

Ouvertures

Annulations

Net

Total des mouvements

Situation après collectif

Opérations définitives

             
Charges :

Dépenses ordinaires civiles (nettes de remboursements)

Dépenses civiles en capital

Dépenses militaires

Dépenses des budgets annexes

Solde des comptes d'affectation spéciale

 

 

1.290.004

72.211

238.267

103.641


39

 

 

1.268

– 232

– 357


"

 

 

22.909

9.497

700

15


51

 

 

11.617

886

3.200

"


"

 

 

11.292

8.611

– 2.500

15


51

 

 

12.560

8.379

– 2.857

15


51

 

 

1.302.564

80.590

235.410

103.656


0

Total des charges

1.704.162

679

33.172

15.703

17.469

18.148

1.722.310

Ressources nettes

1.450.841

679

...................

...................

20.355

21.034

1.471.875

Solde des opérations définitives

– 253.321

"

...................

...................

2.886

2.886

– 250.435

Opérations temporaires

             
Charges

376.265

"

2.190

"

2.190

2.190

378.455

Ressources

371.704

"

...................

...................

2.570

2.570

374.274

Solde des opérations temporaires

– 4.561

"

...................

...................

380

380

– 4.181

Solde général

– 257.882

"

...................

...................

3.266

3.266

– 254.616

 

 

 

Observations et décision de la Commission :

La Commission a rejeté un amendement de suppression de M. Gilbert Gantier, puis a adopté sans modification l’article premier et l’état A annexé.

Elle a ensuite adopté la première partie du projet de loi de finances rectificative pour 1998.

*

* *

 

DEUXIÈME PARTIE

 

 

MOYENS DES SERVICES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES

 

 

 

TITRE PREMIER

 

 

DISPOSITIONS APPLICABLES À L’ANNÉE 1998

 

I.- opérations à caractère définitif

 

 

A.- Budget général

 

 

 

Article 2

 

Dépenses ordinaires des services civils.- Ouvertures.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses ordinaires des services civils pour 1998, des crédits supplémentaires s’élevant à la somme totale de 50.377.926.430 F, conformément à la répartition par titre et par ministère qui en est donnée à l’état B annexé à la présente loi.

 

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

 

Les ajustements proposés au titre des dépenses ordinaires des services civils, dont l’analyse par grandes masses est donnée dans l’exposé général des motifs et le détail en partie D du présent projet, entraînent une augmentation de dépenses de 50.377.926.430 F.

 

 

La décomposition de cette augmentation, par titre et par ministère, est la suivante :

 

(en millions de francs)

Ministères ou services

Titre I

Titre II

Titre III

Titre IV

Totaux

Affaires étrangères et coopération          
I. Affaires étrangères

"

"

4.560.000

91.990.000

96.550.000

II. Coopération

"

"

"

13.000.000

13.000.000

Agriculture et pêche

"

"

120.539.930

769.110.000

889.649.930

Aménagement du territoire et environnement          
I. Aménagement du territoire

"

"

"

"

"

II. Environnement

"

"

4.800.000

14.680.000

19.480.000

Total

"

"

4.800.000

14.680.000

19.480.000

Anciens combattants

"

"

4.725.000

"

4.725.000

Culture et communication

"

"

17.458.334

192.825.000

210.283.334

Economie, finances et industrie          
I. Charges communes

29.723.591.518

23.000.000

721.250.000

11.730.000.000

42.197.841.518

II. Services financiers

"

"

995.700.000

35.077.000

1.030.777.000

III. Industrie

"

"

1.030.000

8.000.000

9.030.000

IV. Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat


"


"


"


"


"

Education nationale, recherche et technologie          
I. Enseignement scolaire

"

"

30.000.000

25.000.000

55.000.000

II. Enseignement supérieur

"

"

"

"

"

III. Recherche et technologie

"

"

1.250.070

"

1.250.070

Emploi et solidarité          
I. Emploi

"

"

"

960.000.000

960.000.000

II. Santé, solidarité et ville

"

"

155.017.161

1.315.000.000

1.470.017.161

Total

"

"

155.017.161

2.275.000.000

2.430.017.161

Equipement, transports et logement          
I. Urbanisme et services communs

"

"

26.495.000

"

26.495.000

II. Transports          
1. Transports terrestres

"

"

"

300.000.000

300.000.000

2. Routes

"

"

751.156

"

751.156

3. Sécurité routière

"

"

"

"

"

4. Transport aérien

"

"

"

"

"

5. Météorologie

"

"

"

"

"

Sous-total

"

"

751.156

300.000.000

300.751.156

III. Logement

"

"

"

216.000.000

216.000.000

IV. Mer

"

"

8.000.000

256.696.476

264.696.476

V. Tourisme

"

"

"

"

"

Total

"

"

35.246.156

772.696.476

807.942.632

Intérieur et décentralisation

"

"

234.181.000

1.680.970.512

1.915.151.512

Jeunesse et sports

"

"

"

47.500.000

47.500.000

Justice

"

"

"

480.000.000

480.000.000

Outre-mer

"

"

148.162.000

18.766.273

166.928.273

Service du Premier ministre          
I. Services généraux

"

"

"

"

"

II. Secrétariat général de la défense nationale

"

"

"

"

"

III. Conseil économique et social

"

"

"

"

"

IV. Plan

"

"

2.800.000

"

2.800.000

Total général

29.723.591.518

23.000.000

2.476.719.651

18.154.615.261

50.377.926.430

 

 

 

Observations et décision de la Commission :

La Commission a adopté sans modification l’article 2.

 

 

 

Article 3

 

Dépenses en capital des services civils.– Ouvertures.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses en capital des services civils pour 1998, des autorisations de programme et des crédits de paiement supplémentaires s’élevant respectivement aux sommes de 10.345.706.166 F et de 9.496.615.302 F, conformément à la répartition par titre et par ministère qui en est donnée à l’état C annexé à la présente loi.

 

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

 

Les ajustements proposés au titre des dépenses en capital des services civils, dont l’analyse par grandes masses est donnée dans l’exposé général des motifs et le détail en partie D, ont pour effet d’accroître de 10.345.706.166 F les autorisations de programme et de 9.496.615.302 F les crédits de paiement.

 

La décomposition de ces augmentations se présente, par titre et par ministère, ainsi qu’il suit :

 

 

 

 

Ministères ou services

Titre V

 

AP

CP

Affaires étrangères et coopération    
I.- Affaires étrangères 263.550.000 162.050.000
II.- Coopération 16.292.000 16.292.000
Agriculture et pêche 14.815.864 14.815.864
Aménagement du territoire et environnement    
I.- Aménagement du territoire " "
II.- Environnement " "
total " "
Anciens combattants 474.041 474.041
Culture et communication " "
Economie, finances et industrie    
I.-  Charges communes 2.527.124.287 2.527.124.287
II.-  Services financiers 18.076.898 18.076.898
III.- Industrie 8.000.000 8.000.000
IV.- Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat
"

"
Éducation nationale, recherche et technologie    
I.- Enseignement scolaire 20.381.524 20.381.524
II.- Enseignement supérieur " "
III.- Recherche et technologie " "
Emploi et solidarité    
I.-  Emploi 2.839.000 2.839.000
II.- Santé, solidarité et ville 28.750.000 13.750.000
total 31.589.000 16.589.000
Équipement, transports et logement    
I.- Urbanisme et services communs 3.294.000 3.294.000
II.- Transports    
1. Transports terrestres " "
2. Routes 60.000.000 277.271.136
3. Sécurité routière " "
4. Transport aérien " "
5. Météorologie " "
sous-total 60.000.000 277.271.136
III.- Logement " "
IV.- Mer 1.498.900 1.498.900
V.- Tourisme " "
total 64.792.900 282.064.036
Intérieur et décentralisation 129.677.651 259.477.651
Jeunesse et sports 540.000 540.000
Justice 26.809.350 20.809.350
Outre-mer 12.750.000 12.750.000
Services du Premier ministre    
I.- Services généraux 15.400.000 67.400.000
II.- Secrétariat général de la Défense nationale " "
III.- Conseil économique et social " "
IV.- Plan " "
Total général 3.150.273.515 3.426.844.651

 

 

 

Titre VI

Titre VII

Totaux

AP

CP

AP

CP

AP

CP

           
600.000 600.000     264.150.000 162.650.000
" "     16.292.000 16.292.000
757.366 757.366     15.573.230 15.573.230
           
        " "
16.160.935 16.160.935     16.160.935 16.160.935
16.160.935 16.160.935     16.160.935 16.160.935
" "     474.041 474.041
" "     " "
           
3.500.000.000 2.173.290.000     6.027.124.287 4.700.414.287
" "     18.076.898 18.076.898
2.471.000.000 2.476.182.000     2.479.000.000 2.484.182.000

"

"



"

"
           
" "     20.381.524 20.381.524
6.300.000 6.300.000     6.300.000 6.300.000
42.185.028 42.185.028     42.185.028 42.185.028
           
" "     2.839.000 2.839.000
" 113.000.000     28.750.000 126.750.000
" 113.000.000     31.589.000 129.589.000
           
1.148.550.000 1.181.416.000 " " 1.151.844.000 1.184.710.000
           
" "     " "
" "     60.000.000 277.271.136
" "     " "
" "     " "
2.279.322 2.279.322     2.279.322 2.279.322
2.279.322 2.279.322 " " 62.279.322 279.550.458
" "     " "
" "     1.498.900 1.498.900
" "     " "
1.150.829.322 1.183.695.322 " " 1.215.622.222 1.465.759.358
7.600.000 7.600.000     137.277.651 267.077.651
" "     540.000 540.000
" "     26.809.350 20.809.350
" 50.000.000     12.750.000 62.750.000
           
" "     15.400.000 67.400.000
" "     " "
" "     " "
" "     " "
7.195.432.651 6.069.770.651 " " 10.345.706.166 9.496.615.302

 

 

 

 

 

Observations et décision de la Commission :

La Commission a adopté sans modification l’article 3 et l’état C annexé.

 

 

*

* *

 

 

 

Article 4

 

 

Dépenses ordinaires des services militaires.— Ouvertures.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Il est ouvert au ministre de la défense, au titre des dépenses ordinaires des services militaires pour 1998, des crédits supplémentaires s'élevant à la somme de 700.000.000 F.

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

Les ajustements proposés portent sur les crédits de fonctionnement des armées de l'air et de terre, de la gendarmerie, ainsi que sur les crédits d'alimentation.

 

Les crédits ouverts au chapitre 36-01 sont destinés à l'OTAN.

 

 

Observations et décision de la Commission :

La Commission a adopté l’article 4 sans modification.

 

 

*

* *

 

 

B.- Budgets annexes

 

 

 

Article 5

 

 

Budgets annexes.— Ouvertures.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Il est ouvert aux ministres, au titre des dépenses des budgets annexes pour 1998, des autorisations de programme et des crédits de paiement supplémentaires s'élevant respectivement aux sommes de 16.780.000 F et de 15.130.000 F ainsi réparties :

 

 

Budgets annexes

Autorisations
de programme

Crédits
de paiement

Légion d'honneur

15.000.000

15.000.000

Ordre de la Libération

1.780.000

130.000

Totaux

16.780.000

15.130.000

 

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

 

Légion d'honneur :

 

Ces crédits sont destinés à la poursuite des travaux de rénovation du cloître de la maison d'éducation de Saint-Denis.

 

 

Ordre de la Libération :

 

Ces crédits sont destinés au financement de travaux de réfection de l'installation électrique des locaux de l'Ordre.

 

 

Observations et décision de la Commission :

La Commission a adopté l’article 5 sans modification.

 

 

*

* *

 

 

C.- Opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale

 

 

Article 6

 

Comptes d’affectation spéciale.- Ouvertures.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Il est ouvert au ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, au titre des comptes d’affectation spéciale pour 1998, des autorisations de programme supplémentaires s’élevant à la somme de 15.000.000.000 F et des crédits de paiement supplémentaires s’élevant à la somme de 15.059.750.000 F ainsi répartie :

 

 

Dépenses ordinaires

59.750.000

Dépenses en capital

15.000.000.000

Total

15.059.750.000

 

 

 

Exposé des motifs :

 

Les ajustements proposés correspondent à :

 

- 15 milliards de francs (AP = CP) de dotations en capital sur le compte n° 902-24 " Compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés " ;

 

- 51,05 millions de francs de crédits de fonctionnement sur le compte n° 902-15 " Compte d’emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision " ;

 

- 8,7 millions de francs de crédits de fonctionnement sur le compte n° 902-16 " Fonds national du livre ".

 

 

Observations et décision de la Commission :

 

Le présent article a pour objet d'autoriser l'ouverture de 15,06 milliards de francs de crédits sur trois comptes d'affectation spéciale. L'importance des ouvertures en question est extrêmement inégale selon les comptes.

 

    •   Deux comptes bénéficient de 59,75 millions de francs supplémentaires.

 

Ainsi, 8,7 millions de francs de crédits de fonctionnement sont prévus pour le chapitre 01 " Subventions au centre national du livre " du compte n° 902-16 " Fonds national du livre ". Cet abondement est rendu possible par un excédent de 2 millions de francs au titre de la redevance sur l’édition des ouvrages de librairie et de 6,7 millions de francs au titre de la redevance sur l’emploi de la reprographie, soit une augmentation, par rapport aux prévisions initiales, de respectivement 7,4% et 8,6%.

 

Par ailleurs, 51,05 millions de francs de crédits supplémentaires sont prévus pour le chapitre 01 " Versements aux organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision " du compte d’emploi de la redevance (n° 902-15). L’article 10 du présent projet complète cette disposition en modifiant la répartition du produit de la redevance, afin d’affecter 50 millions de francs à la société France 3. Cette mesure vise à compenser pour partie la faiblesse des recettes publicitaires de la chaîne.

 

    •   Cependant, l’essentiel des ouvertures demandées concerne très largement le compte n° 902-24 " Compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ". Ce sont 15 milliards de francs de crédits de paiement de dépenses en capital qui sont demandés, afin d’abonder le chapitre 01 du compte relatif aux dotations en capital.

 

On rappellera que la loi de finances initiale pour 1998 avait prévu 27,3 milliards de francs au titre de ces dépenses (sur un montant total de dépenses sur ce compte de 28 milliards de francs).

 

Ces majorations sont traditionnelles en loi de finances rectificative et visent à ajuster le montant de dépenses prévu au rythme constaté ou anticipé d’encaissement des recettes. Ainsi, en 1997, ce sont 29,1 milliards de francs qui avaient été ouverts sur le compte n° 902-24.

 

Au 2 novembre 1998, les recettes du compte se sont élevées à 16,93 milliards de francs.

 

La principale ressource résulte de l’ouverture du capital de la Caisse nationale de prévoyance (CNP), opérée en septembre et octobre dernier, et ayant pour but, tout en maintenant l’établissement dans le secteur public, d’organiser son capital autour d’actionnaires-partenaires et de lui donner les moyens de son développement. L’arrêté du 23 septembre 1998, pris après avis de la Commission des participations et des transferts, a prévu les modalités du transfert au secteur privé d’une participation minoritaire de l’Etat. Environ 22% du capital du premier assureur-vie de France ont été cédés.

Au terme de cette introduction en bourse et de la recomposition du capital, la part du secteur public dans le capital de la CNP devrait être au minimum de 61% et sa nouvelle composition serait ainsi ventilée : Caisse des dépôts et consignations 40%, public 22,5%, La Poste 20% et groupe Caisse d’épargne 12,5%.

 

Au total, le produit de l’opération s’élève à 7,28 milliards de francs.

 

Parmi les autres recettes de cessions, on notera la cession de titres Péchiney, pour 2,37 milliards de francs, de titres Total, pour un montant de 829 millions de francs, et de titres SEITA, pour 746 millions de francs. Le remboursement effectué par la SFP au titre d’un trop versé s’élève, quant à lui, à 1,3 milliard de francs.

 

Par ailleurs, le compte a enregistré 372,8 millions de francs de recettes au titre des souscriptions différées des salariés. Enfin, 2,7 milliards de francs de crédits provenant du chapitre 54-90 du budget des Charges communes ont été versés sur la ligne 3 de recettes du compte, afin de financer l’essentiel de l’ultime dotation en capital, d’un montant de 2,9 milliards de francs, accordée à la Société marseillaise de crédit ().

 

Une opération importante est en cours et permet d’anticiper d’importantes recettes sur l’exercice 1998.

 

On rappellera, en effet, qu’après l’annonce le 20 juillet dernier, de la cession de 5% du capital de France Télécom détenus par l’Etat, ainsi que la vente de 2% de son capital à Deutsche Telekom, le Gouvernement avait décidé de n’engager l’opération que lorsque l’instabilité des marchés financiers ne remettrait plus en question les intérêts patrimoniaux de l’Etat. Après une interruption, la reprise du processus a pu être annoncée le 7 novembre dernier.

 

L’opération comporte trois volets. Tout d’abord, 51 millions d’actions détenues par l’Etat sont mises sur le marché. Selon le succès de l’opération, ce nombre pourrait être accru, de sorte que la part de capital cédée peut varier de 5 à 7%. Ensuite, l’Etat procédera à une vente de gré à gré de 2% du capital de France Télécom à Deutsche Telekom. L’échange de participation entre ces deux entreprises se fera simultanément. Enfin, France Télécom réalisera une augmentation de 5% de son capital. A l’issue de cette opération, la part de l’Etat dans l’opérateur français devait être ramenée de 75% à 62%.

 

Les recettes supplémentaires prévues permettront d’augmenter les crédits en faveur des dotations en capital aux entreprises publiques.

 

Début novembre 1998, les dépenses du compte n° 902-24 atteignent 10,64 milliards de francs, dont :

 

- 4,45 milliards de francs au titre de l’opération de rachat des titres GAN détenus par des actionnaires minoritaires ;

 

- 2,9 milliards de francs d’apport à la Société marseillaise de crédit ;

 

- 2,15 milliards de francs d’avance d’actionnaire à la SFP ;

 

- 300 millions de francs d’apport à la Caisse des dépôts et consignations pour le financement du fonds public capital-risque ;

 

- 240 millions de francs à la SOFARIS ;

 

- 221 millions de francs de dépenses afférentes aux ventes de titres.

 

Les besoins des entreprises publiques pour les exercices 1998 et 1999 ont déjà été présentés lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1999. Ils ont été rappelés par le secrétaire d’Etat au budget en ces termes :

 

Réseau ferré de France serait affectataire de 23 milliards de francs, les structures de défaisance de 22 milliards de francs, le secteur minier de 5,5 milliards de francs, le rachat de participations minoritaires au sein du GAN 4,5 milliards de francs, la Société marseillaise de crédit de 2,9 milliards de francs, pour solde de tout compte [...]. Je mentionnerai aussi d’autres apports divers pour 4 milliards de francs et des frais et commissions pour 2 milliards de francs[...]. Le total représente bien les 64 milliards de francs annoncés pour 1998 et 1999. " () 

 

On notera qu’une ouverture de crédits de 2,5 milliards de francs est proposée dans le présent projet au chapitre 54-90 du budget des Charges communes, afin de procéder à un apport en faveur de GIAT Industries.

 

*

* *

 

La Commission a adopté l’article 6 sans modification.

 

II.- opérations à caractère temporaire

 

 

 

Article 7

 

 

Comptes de prêts.— Ouvertures.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Il est ouvert au ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, pour 1998, au titre des comptes de prêts, des crédits de paiement supplémentaires s’élevant à la somme de 1.330.000.000 F.

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

L’ajustement proposé concerne le compte n° 903-17 " Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France ".

 

 

Observations et décision de la Commission :

 

Le présent article a pour objet d’autoriser l’ouverture de 1,33 milliard de francs de crédits supplémentaires sur le compte n° 903-17 " Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France ".

 

    •   Ce compte retrace les prêts consentis dans le cadre d’accords de consolidation, en vue du refinancement des prêts du Trésor, des prêts de la Caisse française de développement (CFD) et des échéances de prêts dues au titre de refinancements antérieurs, soit sur ressources de l’ex-Banque française du commerce extérieur (BFCE), soit du Trésor.

 

Le compte est débité des versements effectués par le Gouvernement français au titre des accords de consolidation dans le cadre des refinancements. Il est crédité par les remboursements en capital effectués par les pays débiteurs. Les remboursements en intérêts sont enregistrés sur la ligne 409 " Intérêts des prêts du Trésor " de recettes non-fiscales du budget général.

 

A l’arrivée à maturité des échéances à refinancer, les versements sont effectués sur un compte de l’Etat débiteur ouvert à la Banque de France et débités simultanément pour être reversés au créancier concerné, qui peut être la CFD ou NATEXIS, banque qui a repris les procédures précédemment gérées par la BFCE pour le compte de l’Etat. Pour les échéances dues au Trésor, le montant du refinancement revient en recettes sur le compte n° 903-17 pour la part en principal et sur la ligne 409 précitée pour la part en intérêts.

 

Les consolidations des prêts du Trésor et des crédits de la CFD, de même que les nouvelles consolidations d’échéances dues au titre de refinancements antérieurs (y compris les consolidations de crédits commerciaux garantis effectuées précédemment par des refinancements sur ressources de l’ex-BFCE) sont effectuées par l’engagement d’une procédure de refinancement sur les ressources du compte 903-17.

 

    •   Pour 1998, le montant des dépenses autorisées par la loi de finances a été fixé à 4 milliards de francs, auquel il convient d’ajouter le report de crédits non consommés en 1997, soit 267 millions de francs. Au total, les crédits disponibles en 1998 atteignent ainsi 4.267 millions de francs. Compte tenu des accords en cours de refinancement (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Conakry, Jordanie, Madagascar, Mauritanie et Pérou) et des accords à signer d’ici la fin de l’année (Nicaragua, Côte d’Ivoire, Sénégal et probablement Bosnie-Herzégovine), une inscription en loi de finances rectificative est nécessaire pour couvrir les besoins.

 

Les ouvertures demandées s’élèvent à 1.330 millions de francs. Elles sont destinées à faire face aux besoins identifiés pour la Côte-d’Ivoire (700 millions de francs), le Sénégal (690 millions de francs). Le passage de l’Indonésie en Club de Paris conduit, quant à lui, à une dépense supplémentaire de près de 145 millions de francs. Inversement, s’agissant du Cameroun et du Gabon, les besoins seraient inférieurs d’environ 200 millions de francs aux prévisions initiales.

 

    •   On notera que les recettes du compte sont réévaluées dans le même temps de 1.630 millions de francs, de sorte que la charge nette du compte est améliorée de 300 millions de francs. Elle passerait ainsi à 1,3 milliard de francs.

 

Cette révision tient à deux facteurs :

 

D’une part, les recettes de refinancement augmentent de 1,39 milliard de francs. L’assiette des dettes du Sénégal et de la Côte-d’Ivoire traitée en Club de Paris correspond en totalité à des créances déjà refinancées par le compte. Le rééchelonnement de ces dettes à des conditions de taux et d’amortissement plus favorables se traduit par l’octroi par l’Etat d’un nouveau prêt au profit du bénéficiaire, retracé en dépenses du compte, et par le remboursement, par l’Etat bénéficiaire, de l’ancien prêt, retracé en recettes.

 

Le traitement par le Club de Paris d’échéances déjà refinancées est donc neutre sur la charge nette du compte : la dépense correspondant au nouveau prêt, à des conditions plus favorables, est entièrement compensée par le remboursement simultané de l’ancien prêt.

 

Le surcroît de dépenses correspondant au Cameroun et à la Côte-d’Ivoire permet donc de réviser l’évaluation des recettes à due concurrence, soit 1,39 milliard de francs.

 

D’autre part, les recettes directes s’accroissent de 240 millions de francs. Le compte n° 903-17 reçoit également en recettes les remboursements directs des Etats qui ont bénéficié par le passé de mesures de rééchelonnement ou de refinancement sur les crédits du compte spécial. Ce sont principalement ces recettes qui ont fait l’objet d’encaissements sur le compte depuis le début de l’année. Compte tenu du niveau déjà encaissé, la prévision de recettes directes peut être réévaluée.

 

 

*

* *

 

 

La Commission a examiné un amendement de suppression présenté par M. Philippe Auberger.

 

M. Philippe Auberger s’est étonné du nombre de dispositions législatives relatives aux relations financières entre la France et l’étranger qui sont, traditionnellement, présentées en projet de loi de finances rectificative, comme les articles 7 et 18 du présent projet et la révision du versement de la COFACE au budget général. Il a estimé que les problèmes sous-jacents à ces ajustements n’étaient pas examinés dans des conditions convenables par le Parlement. Il a relevé, à cet égard, que le Congrès américain avait débattu plusieurs mois avant d’approuver l’augmentation des quotes-parts au FMI proposée, pour ce qui concerne la France, par l’article 18 du présent projet. Il a souhaité que le contrôle parlementaire puisse s’exercer de façon plus approfondie, et a déploré l’indigence de l’exposé des motifs associé à l’article 7.

 

Votre Rapporteur général a remarqué que, de façon générale, les exposés des motifs des articles contenus dans les projets de loi de finances pourraient être plus complets. Il a indiqué que les ouvertures de crédits demandées par l’article 7 concernaient des consolidations de prêts accordés à la Côte d’Ivoire (700 millions de francs), au Sénégal (690 millions de francs) et à l’Indonésie (145 millions de francs), étant précisé que ces besoins supplémentaires étaient en partie compensés par des dépenses moindres que prévu au profit du Gabon et du Cameroun (environ 200 millions de francs).

 

Mme Nicole Bricq s’est déclarée en accord avec l’opinion exprimée par M. Philippe Auberger, tout en notant que le Gouvernement avait dûment informé la représentation nationale des remises de dettes qu’il envisageait de consentir aux pays d’Amérique centrale frappés par le cyclone Mitch. Elle s’est interrogée sur la possibilité d’employer une procédure qui réserverait davantage d’espace à l’initiative parlementaire.

 

Votre Rapporteur général a estimé qu’il n’y avait pas, en la matière, de méthode plus régulière que celle consistant à demander des crédits supplémentaires dans la plus prochaine loi de finances. Au demeurant, il s’est déclaré convaincu que les votes de la Commission des finances ne devaient pas être des actes purement formels, mais avaient vocation à tirer les conclusions politiques de débats largement ouverts.

 

M. Raymond Douyère, tout en exprimant son accord avec votre Rapporteur général, a remarqué que la méthode gouvernementale conduisait à demander au Parlement de ratifier une décision déjà annoncée. Il a jugé que le Gouvernement aurait dû informer préalablement le Parlement.

 

Le Président Augustin Bonrepaux s’est réjoui que le Gouvernement ait informé l’Assemblée nationale des dispositions qu’il comptait prendre en faveur des pays sinistrés au cours d’une récente séance publique. Il a rappelé que nos règles constitutionnelles imposaient que les crédits supplémentaires soient proposés par le Gouvernement et lui seul.

 

M. Philippe Auberger a jugé que les informations apportées par votre Rapporteur général répondaient aux préoccupations exprimées par son amendement. Cependant, il a regretté que le Rapporteur spécial des crédits de la coopération ne puisse pas, en loi de finances rectificative, donner son point de vue sur les modifications de crédits proposées par le Gouvernement. Il a, par ailleurs, dénoncé l’absence d’explications apportées à l’appui de la révision à la baisse du versement de la COFACE au budget général, de même que l’inscription dans un simple collectif budgétaire d’un article aussi important que l’article 18, qui vise à autoriser la participation de la France à l’augmentation des quotes-parts au FMI. Il a estimé que le projet de loi de finances pour 1999 aurait, en l’espèce, fourni un cadre mieux adapté pour un débat plus approfondi. Il a indiqué qu’il convenait, par exemple, d’examiner les méthodes d’intervention du FMI et que, si le Parlement français était le seul endroit où l’on ne contestait pas ces méthodes, c’était bien parce qu’il n’avait pas le loisir d’en débattre.

 

M. Gérard Saumade a regretté que l’information des parlementaires se fasse trop souvent par l’intermédiaire de la presse et non des instances officielles.

 

Votre Rapporteur général a rappelé que le groupe de travail sur le contrôle de la dépense publique, mis en place et présidé par le Président Laurent Fabius, avait vocation à traiter de l’information préalable et de la concertation avec le Parlement et, éventuellement, à proposer les évolutions nécessaires. Il a ensuite donné des précisions factuelles, notamment sur l’accroissement des risques affectant certaines créances, expliquant la révision du versement de la COFACE.

 

Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que les rapporteurs spéciaux disposaient de pouvoirs d’investigation très étendus et qu’il appartenait à chacun d’entre eux de les exercer pleinement. Il a remarqué que, dans une période récente, certains rapporteurs avaient fait usage de ces pouvoirs, d’autres ayant travaillé dans le cadre de rapports d’information. Il s’est réjoui que, légitimement, certaines conclusions des rapporteurs aient pu trouver très rapidement une suite législative ou réglementaire, ou tout au moins, un écho important dans les milieux concernés. Il a affirmé qu’il revenait à chaque commissaire de prendre toute sa part à l’exercice résolu des compétences qui sont dévolues aux parlementaires.

La Commission a rejeté l’amendement de suppression, puis adopté l’article 7 sans modification.

 

 

*

* *

 

 

Article 8

 

 

Comptes d’avances.— Ouvertures.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Il est ouvert au ministre de l’économie et des finances, au titre des comptes d’avances du Trésor, pour 1998, des crédits de paiement supplémentaires s’élevant à la somme de 860.000.000 F.

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

Cette ouverture correspond à la majoration des dépenses du compte n° 903-54 " Avances sur le montant des impositions revenant aux départements, communes, établissements et divers organismes " qui, compte tenu de la révision simultanée des recettes, a pour effet de réduire de 80 millions de francs la charge nette de ce compte.

 

 

Observations et décision de la Commission :

 

Le présent article a pour objet d’autoriser l’ouverture de 860 millions de francs de crédits supplémentaires pour le compte d’avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54). Cette majoration des dépenses porte celles-ci au niveau figurant dans l’évaluation révisée associée au projet de loi de finances pour 1999. Elle est de faible ampleur, puisqu’elle ne représente que 0,24% des prévisions initiales. Il s’agit donc d’un simple ajustement par rapport au rythme d’émission des impôts directs locaux sur les premiers mois de l’année.

 

On notera que la prévision des recettes du compte a, quant à elle, été réévaluée de 940 millions de francs ; la charge nette du compte connaît donc une amélioration très marginale de 80 millions de francs, atteignant ainsi 2,62 milliards de francs au total.

 

 

*

* *

 

 

La Commission a adopté l’article 8 sans modification.

 

 

*

* *

 

III.- autres dispositions

 

 

Article 9

 

Ratification des crédits ouverts par décrets d’avance.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Sont ratifiés les crédits ouverts par les décrets n° 98-34 du 16 janvier 1998 et n° 98-734 du 21 août 1998 portant ouverture de crédits à titre d’avance.

 

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

 

Conformément aux dispositions de l’article 11-2° de l’ordonnance organique n° 59-2 du 2 janvier 1959 relative aux lois de finances, il est demandé au Parlement de ratifier les décrets d’avance des 16 janvier et 21 août 1998.

 

 

 

Observations et décision de la Commission :

 

Cet article a pour objet la ratification des décrets d’avance du 16 janvier et du 21 août 1998, qui ont ouvert un montant total de crédits de 6.036,8 millions de francs, soit 0,38% des crédits initiaux nets du budget général.

 

Leur ratification est demandée en application de l’article 11, alinéa 2, de l’ordonnance organique du 2 janvier 1959 relative aux lois de finances. Celui-ci dispose : " en cas d’urgence, s’il est établi, par rapport du ministre des finances au Premier ministre, que l’équilibre financier prévu à la dernière loi de finances n’est pas affecté, des crédits supplémentaires peuvent être ouverts par décrets d’avances pris sur avis du Conseil d’Etat. La ratification de ces crédits est demandée au Parlement dans la plus prochaine loi de finances ".

 

En conformité avec les dispositions précitées de l’ordonnance organique, la ratification des décrets d’avance est, traditionnellement, demandée dans le collectif de fin d’année. Applicable, dès sa publication, à l’exercice budgétaire courant, celui-ci constitue bien la " plus prochaine " loi de finances. Fort logiquement, les modifications apportées au cours de l’année à la loi de finances initiale se trouvent ainsi rassemblées dans un seul texte.

 

I.- Le respect des conditions fixées par l’ordonnance organique

 

La procédure du décret d’avance est progressivement devenue un élément classique de la gestion budgétaire, alors qu’elle était conçue, à l’origine, comme d’un usage exceptionnel.

 

 

 

BUDGET GÉNÉRAL : ÉVOLUTION DES OUVERTURES PAR DÉCRETS D’AVANCE

ET DES ANNULATIONS ASSOCIÉES


Nombre de

Montants
(en millions de francs)

Part dans les crédits initiaux nets
(en %)

décrets d’avance

Ouvertures

Annulations
associées

Solde

Ouvertures

Annulations

Solde

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

2

2

1

2

1

3

2

2

2

1

2

1

2

1

2

2

2

3.496

285

2.150

3.780

630

7.284

4.362

5.073

2.803

1.500

14.781

5.000

7.245

600

17.731

12.836

6.037

610

250

2.781

530

5.219

2.733

6.573

3.743

(a)

4.781

5.000

7.170 (c)

600

14.851 (d)

12.781

5.358

2.886

285

1.900

999

100

2.065

1.629

– 1.500

– 940

1.500

10.000 (b)

0

75 (c)

0

2.880 (e)

55 (f)

679 (g)

0,67

0,05

0,27

0,4

0,06

0,69

0,40

0,44

0,23

0,12

1,12

0,36

0,50

0,04

1,14

0,81

0,38

0,12

0,03

0,3

0,05

0,5

0,25

0,57

0,31

0,36

0,36

0,49

0,04

0,95

0,81

0,33

0,55

0,05

0,24

0,1

0,01

0,19

0,15

– 0,13

0,08

0,12

0,76

0,00

0,01

0,00

0,19

0,00

0,04

(a) Indépendamment de l’ouverture de crédits militaires par décret d’avance le 23 août, au titre de l’opération Daguet, un arrêté du 9 mars 1991 a annulé 10.069 millions de francs, soit 0,79% des crédits initiaux.

(b) L’équilibre du décret d’avance du 2 septembre 1992 a été assuré par les recettes de privatisation tirées de la cession de 2,3 % du capital d’Elf-Aquitaine par l’ERAP (1,6 milliard de francs) et de 21,7 % du capital de Total par l’Etat (8,4 milliards de francs).

(c) L’équilibre du décret d’avance du 29 septembre 1994 a en outre été assuré par l’annulation de 75 millions de francs de crédits sur le compte de prêts du FDES.

(d) Arrêtés d’annulation des 10 et 12 avril et du 26 septembre 1996.

(e) L’équilibre des décrets d’avance a en outre été assuré par respectivement 2 milliards de francs et 870,04 millions de francs de ressources non fiscales.

(f) L’équilibre des décrets d’avance a en outre été assuré par une annulation de 55 millions de francs sur le compte de prêts du FDES.

(g) L’équilibre du décret d’avance du 21 août 1998 a en outre été assuré par 679,2 millions de francs de ressources non fiscales.

 

La procédure parlementaire, jugée – à tort ou à raison – trop lourde, est traditionnellement réservée à l’ajustement de fin d’année ou à la traduction budgétaire de changements politiques, sans d’ailleurs que ce soit systématique dans ce dernier cas. Les décrets d’avance sont ainsi utilisés pour procéder aux mouvements qui ne peuvent attendre la promulgation du collectif de fin d’année, dans les tout derniers jours de décembre.

 

Qu’il soit d’ampleur limitée ou conséquente, un décret d’avance apparaît toujours comme une intrusion de l’exécutif dans le domaine de compétence essentiel du Parlement. On a ainsi vu parfois des décrets d’avance majorer des dotations qui avaient été jugées insuffisantes lors de la discussion de la loi de finances initiale, démonstration par l’absurde qui rendait d’autant plus évidente l’atteinte portée au pouvoir du Parlement en matière financière.

 

Le recours à cette procédure doit donc, aux yeux de votre Rapporteur général, être strictement limité et entouré de la plus grande transparence.

 

Naguère, les décrets d’avance, modifications réglementaires des crédits adoptés en loi de finances, intervenaient généralement à la veille des sessions du Parlement.

 

L’instauration de la session unique a conduit à ce que le " décret de printemps " soit publié, par la force des choses, pendant que le Parlement est réuni en session. C’était le cas du décret du 10 avril 1996. En 1997, le changement de gouvernement a repoussé au 9 juillet la publication d’un décret d’avance visant à mettre en œuvre les premières mesures d’une nouvelle politique économique et sociale. En 1998, seize jours seulement ont séparé la date d’ouverture de l’exercice budgétaire et la signature du premier décret d’avance de l’année.

 

Alors qu’en 1997, le " décret d’automne " avait été publié le 17 octobre, l’année 1998 a connu un " décret d’automne " plus précoce, puisque daté du 21 août.

 

On observera qu’à la demande de votre Rapporteur général, qui est désormais informé de ces textes avant leur publication, le secrétaire d’Etat au budget a présenté ces décrets d’avances dans les meilleurs délais à la Commission des finances ().

 

C’est dans cette perspective qu’il convient d’apprécier, pour les deux décrets d’avance de 1998, le respect des conditions de fond requises pour l’ouverture de crédits selon cette procédure.

 

 

 

A.- L’urgence

 

Le décret d’avance du 16 janvier 1998 portait sur une section budgétaire, celui du 21 août sur quatorze sections.

 

La plupart des ouvertures avaient pour objet de faire face à des besoins imprévus, résultant soit d’une évaluation insuffisante des dotations initiales, soit de décisions du Gouvernement, soit d’événements nouveaux.

 

Toujours difficile à cerner, l’urgence de l’ouverture à titre d’avance peut alors se présumer, sous réserve d’une appréciation au cas par cas des possibilités de redéploiement des crédits au sein des chapitres concernés.

 

Il est clair, pour prendre seulement quelques exemples, que les ouvertures demandées pour des crédits de rémunération ou pour le financement des actions décidées en tout début d’année en faveur des chômeurs de longue durée, relevaient de l’urgence.

 

Le degré d’urgence de l’ouverture de crédits effectuée, par le décret d’avance du 21 août 1998, sur le chapitre 44-10 " Fonds national d’aménagement du territoire " (FNADT) du budget de l’Aménagement du territoire, pour un montant de 47,4 millions de francs, apparaît plus difficile à cerner. Selon les informations recueillies par votre Rapporteur général, ces crédits supplémentaires sont destinés à financer l’accompagnement de la restructuration industrielle de la direction des constructions navales en Bretagne.

 

La dotation initiale de 294,93 millions de francs a été réduite de 4,73 millions de francs, afin de contribuer à gager le décret d’avance du 16 janvier 1998, puis abondée à hauteur de 30,44 millions de francs par deux arrêtés de report de l’exercice 1997 vers l’exercice 1998. D’autres mouvements réglementaires (fonds de concours, répartition, transfert) ont réduit les crédits de 5,56 millions de francs au total. Avant prise en compte du décret d’avance du 21 août 1998, le montant des crédits ouverts s’élevait donc à 315,08 millions de francs. Après prise en compte du décret d’avance du 21 août 1998, le montant des crédits ouverts est de 362,47 millions de francs au 15 novembre 1998.

 

Or, à la date du 30 septembre, les dépenses effectives s’élèvent à 91,35 millions de francs, soit un taux de consommation de 25,2%. Certes, le profil des dépenses du FNADT n’est pas linéaire : celles-ci sont essentiellement concentrées sur le dernier trimestre. Il est cependant permis de s’interroger sur la nécessité de l’ouverture effectuée par voie de décret d’avance : la Commission des finances ne dispose d’aucun élément d’information permettant de penser à ce jour que les crédits disponibles auparavant étaient insuffisants pour faire face aux prévisions de dépenses.

 

D’ailleurs, les résultats d’exécution définitifs de l’exercice 1997 suggèrent que la dotation du FNADT en crédits de dépenses ordinaires (chapitre 44-10) n’est peut-être pas calibrée avec toute la finesse souhaitable. La dotation initiale pour 1997 était de 294,37 millions de francs. Elle a été abondée de 29,4 millions de francs par report depuis l’exercice 1996, de 10 millions de francs par le décret d’avance du 17 octobre 1997 et encore de 1 million de francs par la loi de finances rectificative du 29 décembre 1997. D’autres mouvements réglementaires ont ramené le montant total des crédits ouverts à 330,16 millions de francs.

 

Or, les dépenses effectives se sont élevées à 266,65 millions de francs seulement, autorisant le report de 30,44 millions de francs vers l’exercice 1998 et laissant un solde de crédits non utilisés de 33,08 millions de francs, qu’il conviendra d’annuler en loi de règlement. Rétrospectivement, le Parlement doit constater que les dotations supplémentaires ouvertes par le décret d’avance du 17 octobre 1997 et par la loi de finances rectificative du 29 décembre 1997 étaient inutiles.

 

C’est pourquoi la ratification des crédits ouverts à titre d’avance par le décret du 21 août 1998 sur le chapitre 44-10 du budget de l’Aménagement du territoire ne peut relever que d’un consentement résigné, plutôt que d’une adhésion convaincue.

 

 

 

 

B.- Le respect de l’équilibre financier défini par la loi de finances

 

Le respect de l’équilibre financier défini lors de la dernière loi de finances peut être assuré soit par des annulations de crédits, soit par la constatation de recettes supplémentaires.

 

A l’évidence, seul le premier moyen était envisageable pour le décret du 16 janvier 1998 : sa proximité du début de l’exercice interdisait naturellement que fussent constatées, dès cette date, des recettes supplémentaires par rapport à celles qui avaient été évaluées, quelques semaines auparavant, au moment de la discussion du projet de loi de finances pour 1998.

 

En revanche, le prélèvement de 500 millions de francs sur les excédents de trésorerie de l’Association de gestion du fonds des formations en alternance (AGEFAL), décidé par l’article 75 de la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d’ordre économique et financier, constituait bien une recette nouvelle. Il a donc pu utilement contribuer à la préservation de l’équilibre financier à l’occasion du décret d’avance du 21 août, en étant formellement affecté au financement des dépenses de formation professionnelle.

 

Par ailleurs, le produit de la vente, par le ministère de l’Intérieur, du terrain " Beaujon ", soit 179,2 millions de francs, a été affecté en partie au financement d’une acquisition immobilière, rue de Penthièvre, pour 162,9 millions de francs.

 

Enfin, votre Rapporteur général observe que certains chapitres, qui avaient fait l’objet d’annulations le 16 janvier 1998, dans le cadre de la préservation de l’équilibre financier associée au décret d’avance daté du même jour, ont reçu des dotations supplémentaires par le décret d’avance du 21 août 1998.

 

Mouvements contradictoires enregistrés
entre les deux décrets d’avance de 1998

(en millions de francs)

 

Chapitre (Budget)

16 janvier

21 août

44-10 Fonds national d’aménagement du territoire (Aménagement du territoire)

– 4,73 + 47,40

43-20 Interventions culturelles d’intérêt national (Culture)

– 20,50 + 17,30

43-92 Commandes artistiques et achats d’œuvres d’art (Culture)

– 3,15 + 19,00

57-05 Équipement administratif. Acquisitions, constructions et aménagement d’immeubles nécessaires au fonctionnement des administrations et services publics de l’État (Charges communes)

– 3,38 + 16,30

53-43 Voirie nationale. Investissements (Routes)

– 5,00 + 7,00

53-30 Ports maritimes et protection du littoral (Mer)

– 1,40 + 10,00

57-40 Équipement immobilier du ministère de l’Intérieur (Intérieur)

– 8,94 + 162,90

57-51 Conseil d’État. Cours administratives d’appel et tribunaux administratifs. Travaux de modernisation (Justice)

– 1,05 + 2,00

 

Ces mouvements contradictoires, qui pourraient être considérés comme le signe d’une gestion approximative, voire erratique, de l’autorisation parlementaire en matière budgétaire, ne sont en fait que la conséquence quasi inévitable du caractère forfaitaire, et nécessairement quelque peu " aveugle ", des annulations opérées le 16 janvier 1998, en tout début d’exercice, alors qu’aucun élément d’information relatif aux conditions d’exécution de la dépense ne pouvait être espéré à ce stade.

 

 

II.- Les mesures les plus significatives financées
par les crédits ouverts

 

L’analyse des ouvertures opérées par les décrets d’avance étant présentée dans le chapitre introductif du présent rapport, on se bornera à rappeler ici les grandes lignes des principales ouvertures.

 

·  Le décret d’avance du 16 janvier 1998 a ouvert 1 milliard de francs sur le chapitre 47-21 " Programmes d’action sociale de l’État ", afin de financer des actions d’urgence à destination des chômeurs en situation difficile.

 

·  Le décret d’avance du 21 août a donné lieu à des ouvertures principalement consacrées à des rémunérations de personnel :

 

– 3,1 milliards de francs pour la rémunération des personnels militaires des armées et de la gendarmerie ;

 

– 738 millions de francs pour la rémunération des personnels appelés ;

 

– 500 millions de francs pour le financement de l’indemnité compensatrice forfaitaire versée par l’État au titre de l’apprentissage ;

 

– 342,6 millions de francs pour la rémunération des personnels de l’enseignement public et privé.

 

 

*

* *

 

 

La Commission a adopté l’article 9 sans modification.

 

 

Article 10

 

 

Modification de la répartition du produit de la redevance affectée au financement des organismes du secteur public de la communication audiovisuelle.

 

 

 

Texte du projet de loi :

 

 

Pour l’exercice 1998, le produit, hors taxe sur la valeur ajoutée, de la taxe dénommée " redevance pour droits d’usage des appareils récepteurs de télévision " est réparti entre les organismes du secteur public de la communication audiovisuelle de la manière suivante :

 

en millions de francs

Institut national de l’audiovisuel 383,4

France 2 2.364,5

France 3 3.345,0

Société nationale de radiodiffusion et de télévision d’outre-mer 1.132,6

Radio France 2.544,0

Radio France International 294,6

Société européenne de programmes de télévision : la SEPT-ARTE 956,5

Société de télévision du savoir, de la formation et de l’emploi : La Cinquième 710,9

___________

Total 11.731,5

___________

 

 

Exposé des motifs du projet de loi :

 

Cet article a pour objet de modifier la répartition du produit de la redevance entre les organismes du secteur public de la communication audiovisuelle en affectant à la société France 3, pour un montant de 50 millions F, une partie de l’excédent de redevance audiovisuelle encaissé au cours de l’année 1997, qui s’élève à 121,5 millions  F hors TVA.

 

L’excédent de redevance audiovisuelle 1997 non affecté dans le cadre de la présente loi (71,5 millions F) sera reporté en recettes non affectées du compte spécial du Trésor n° 902-15 " Compte d’emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision ".

 

La répartition de la redevance entre les autres sociétés de l’audiovisuel public n’est, quant à elle, pas modifiée.

 

 

 

Observations et décision de la Commission :

 

Chaque année, la loi de finances rectificative opère un ajustement de la répartition de la redevance entre les différents organismes du secteur public de la communication audiovisuelle, car la loi de finances initiale établit un partage des montants attendus en volume, et non en pourcentage des montants effectifs. En cas d’excédent, il convient donc de prévoir un dispositif complémentaire.

 

L’originalité de la mesure proposée cette année est de n’envisager qu’une affectation partielle des excédents (50 millions de francs sur 121,5 millions de francs), le solde constituant une épargne de précaution sur le compte d’affectation spéciale de la redevance.

 

 

 

I.- Des excédents de redevance pour un montant important

 

Les écarts entre les prévisions et les encaissements constatés ont évolué comme suit au cours de la période récente :

 

 

RECOUVREMENT DE LA REDEVANCE

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Redevance prévue (LFI)

9.328,6

10.070,0

10.914,6

11.449,2

11.638,4

12.415,2

Redevance encaissée

9.617,8

10.091,5

10.918,5

11.527,1

11.762,3

-

Taux de réalisation des prévisions d’encaissements


103,10


100,21


100,04


100,68


101,06


-

Excédents

136,4

21,5

3,9

77,9

123,9

-

Source : Service de la redevance.

 

 

Les excédents à répartir dans le cadre du présent projet résultent du recouvrement de la redevance opéré en 1997. Leur montant est assez important (123,9 millions de francs) au regard des années précédentes. La progression, supérieure aux prévisions, des comptes payants tient pour l’essentiel aux résultats des opérations de recherche de postes non déclarés. Le rapprochement des fichiers de la taxe d’habitation et de la redevance, autorisé par la loi n° 96-314 du 12 avril 1996, a produit ses pleins effets, 239.200 ouvertures de comptes ayant été réalisées en 1997, soit 41.800 de plus qu’en 1996.

 

Cette nouvelle procédure de contrôle a permis une progression du nombre moyen de régularisations obtenues par jour et par agent de 16 comptes en 1996 à 18 en 1997.

 

Les résultats du premier semestre 1998 ont confirmé l’importance de la généralisation du recours à la procédure de rapprochement de fichiers, puisque les résultats sont supérieurs de 30% à ceux du premier semestre de l’année précédente, alors que le pourcentage du temps de travail consacré à la recherche des postes non déclarés est resté stable.

 

Ces bons résultats n’étaient que partiellement anticipés dans les prévisions de la loi de finances initiale. Il est probable que le même phénomène se reproduira en 1998 pour les mêmes raisons. Au 30 juin 1998, le montant des encaissements était de 6.813 millions de francs, supérieur de 88 millions de francs aux estimations initiales figurant dans le tableau prévisionnel du service de la redevance. Celui-ci confirme donc, sur l’année 1998, la prévision de 12.415,2 millions de francs inscrite en loi de finances, ainsi que la perspective d’un excédent de collecte en l’absence de circonstances exceptionnelles, même s’il n’est pas encore possible d’en chiffrer le montant à ce moment de l’année.

 

 

 

II.- Une affectation partielle des excédents

 

Pour la première fois cette année, le projet de loi de finances rectificative n’affecte pas la totalité des excédents de redevance de la gestion de l’année précédente. En effet, 50 millions de francs sont attribués à France 3 et le solde (71,5 millions de francs) est porté en recettes non affectées du compte d’affectation spéciale du produit de la redevance.

 

La dotation consacrée à France 3 ne prête guère à critique. L’équilibre financier de la société a été particulièrement fragilisé par le conflit social de décembre 1997 (perte de recettes publicitaires) et par la baisse de son audience en 1998, sa part de marché étant passée de 18,3% en janvier à 16,7% en octobre et atteignant une moyenne de 17,4% sur le premier semestre de 1998, contre 17,5% sur le premier semestre de 1997. Corrélativement, France 3 ne parviendra pas à atteindre son objectif de recettes publicitaires pour 1998, fixé à 1.744 millions de francs par la loi de finances initiale. Les estimations du manque à gagner oscillent entre 115 millions de francs et 77 millions de francs. L’abondement de redevance de 50 millions de francs (pour un budget de 5.643 millions de francs) contribuera à réduire, dans une proportion d’ailleurs insuffisante, le déficit prévisionnel de la société en 1998.

 

En revanche, la non-affectation du reliquat des excédents (71,5 millions de francs) est plus contestable, d’une part, pour une raison d’opportunité et, d’autre part, pour une raison de principe.

 

En opportunité, il est patent que d’autres sociétés de l’audiovisuel public ont des besoins de financement, en raison notamment des effets des budgets d’austérité votés pour 1996 et 1997, effets que le budget pour 1998 n’a pu totalement effacer.

 

Comme France 3, France 2 n’atteindra pas, en 1998, son objectif de recettes publicitaires, fixé à 2.514 millions de francs, en raison notamment de la baisse de son audience (23,8% de part de marché au premier semestre de 1997 contre 22,9% au premier semestre de 1998). Les évaluations du manque à gagner oscillent entre 100 millions de francs et
70 millions de francs. Ceci ne sera pas sans conséquence sur le résultat budgétaire de la société en fin d’année.

 

De même, RFO doit poursuivre son programme de rénovation des infrastructures immobilières. Les stations de Guadeloupe et de Guyane doivent ainsi faire l’objet d’une réhabilitation d’envergure et un financement complémentaire, comme en 1997 et 1996, aurait été justifié.

 

Au-delà des considérations d’opportunité, la constitution par l’Etat d’une épargne de précaution à partir de la perception de la redevance des téléspectateurs pose un problème de principe. Les téléspectateurs ont acquitté leur redevance en 1997 pour financer l’activité courante de l’audiovisuel public, et non pas pour permettre à l’Etat d’alimenter des réserves financières mobilisables à la date qui lui convient, alors que des besoins de financement sont actuellement constatés. Si ces fonds ne sont pas répartis dans le présent projet, il faudra, en effet, attendre la prochaine loi de finances initiale ou la prochaine loi de finances rectificative, puisque la répartition de la redevance ne peut se faire qu’en loi de finances.

 

Ces différents éléments ont conduit votre Rapporteur général à proposer une répartition complémentaire de l’excédent de 71,5 millions de francs non affectés par le présent article.

– 30 millions de francs pourraient être affectés à France 2. La société souffre d’un déficit de rentrées publicitaires et d’un dépassement des dépenses en matière d’investissement de programmes (50 millions de francs sur un budget de 2,4 milliards de francs). La prévision de déficit budgétaire est de l’ordre de 170 millions de francs et la trésorerie se dégrade fortement (– 600 millions de francs en fin d’année 1998), ce qui générera des frais financiers ;

– 21,5 millions de francs pourraient être affectés à RFO. Le coût global de la relocalisation des stations de Guadeloupe et de Guyane s’élève à 170 millions de francs, dont 50 millions de francs restent à financer. Le financement de la tranche de 1999 (37 millions de francs) aurait dû être inscrit dans le présent collectif. A défaut, la situation de trésorerie de l’entreprise la contraindrait à emprunter jusqu’à la prochaine loi de finances, ce qui renchérira le coût de l’opération ;

– enfin, 20 millions de francs pourraient être affectés à France 3, en sus des 50 millions de francs déjà prévus, compte tenu des perspectives de rentrées publicitaires de la société et du coût de son plan de développement des éditions locales et de proximité prévoyant la création d’une vingtaine de journaux nouveaux en trois ans.

 

*

* *

 

 

La Commission a examiné un amendement présenté par votre Rapporteur général et M. Jean-Marie Le Guen, visant à affecter à France 2, pour 30 millions de francs, à France 3, pour 20 millions de francs, et à la Société nationale de radiodiffusion et de télévision d’outre-mer, pour 21,5 millions de francs, l’excédent de redevance non affecté dans le dispositif proposé par le Gouvernement.

 

Votre Rapporteur général a rappelé que la constatation en loi de finances rectificative d’un supplément de redevance par rapport à l’évaluation de la loi de finances initiale était traditionnelle. Il a observé, en revanche, que, pour la première fois, le Gouvernement ne proposait pas d’affectation pour une partie de ce supplément.

Se fondant sur les dispositions de l’article 92 du Règlement de l’Assemblée nationale, M. Michel Inchauspé a invoqué l’article 40 de la Constitution à l’encontre de cet amendement. Il a estimé que les développements contenus dans le rapport d’information (n° 1273) du 25 mai 1994 de M. Jacques Barrot sur la recevabilité financière des amendements justifiaient, en l’espèce, l’application des dispositions de l’article 40, notamment parce que l’amendement proposait une affectation nouvelle d’une recette existante.

 

Le Président Augustin Bonrepaux s’est déclaré sensible à toute contribution susceptible de l’aider dans la tâche délicate que constitue la bonne application des dispositions de l’article 40 de la Constitution.

Citant les développements consacrés à ce sujet par M. Jacques Barrot à la page 202 de son rapport, il a rappelé qu’une jurisprudence constante des présidents successifs de la Commission des finances jugeait recevables les amendements portant sur les modalités d’affectation de la redevance. En conséquence, il a confirmé la recevabilité de cet amendement.

 

M. Charles de Courson s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le Gouvernement proposait de ne pas affecter 71,5 millions de francs et sur la possibilité, pour l’exécutif, de modifier la répartition de la redevance par voie réglementaire.

 

Votre Rapporteur général a indiqué que son amendement visait précisément à remédier à l’absence de réponse du Gouvernement sur les motivations de cet inhabituel défaut d’affectation. Il a précisé que le montant de la redevance télévision ne pouvait être affecté que par une disposition d’une loi de finances.

 

M. Philippe Auberger s’est étonné de l’interprétation retenue par le Président de la Commission pour l’application des dispositions de l’article 40 de la Constitution à l’amendement présenté par votre Rapporteur général.

 

Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé qu’il appliquait strictement la jurisprudence de ses prédécesseurs et que seule l’instauration, sans raison valable, d’une règle nouvelle, voire contraire à cette jurisprudence, aurait pu apparaître critiquable.

Relevant le fait que la redevance télévision était une taxe parafiscale, et non une redevance au sens strict, M. Charles de Courson a demandé quel était le fondement juridique de la répartition de son produit par les lois de finances.

 

Votre Rapporteur général a précisé que la redevance était une taxe parafiscale à statut spécifique et que le Gouvernement devait proposer au Parlement la répartition de son produit en vertu des dispositions de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, qui ne faisaient d’ailleurs que confirmer la loi du 7 août 1974. Il a indiqué que la fraction éventuellement non affectée du produit de la redevance serait " réservée " jusqu’à ce que le Parlement en décide autrement.

 

M. Charles de Courson s’est interrogé sur la constitutionnalité de l’article de la loi de 1986 servant de fondement juridique à la répartition de la redevance.

 

Votre Rapporteur général a rappelé que le Conseil constitutionnel, saisi en son temps de la constitutionnalité de ce vote annuel du Parlement sur la répartition du produit de la redevance, n’avait soulevé, en l’espèce, aucune objection.

 

M. Michel Inchauspé a estimé que la jurisprudence du Président de la Commission concernant l’article 40 de la Constitution avait connu des inflexions notables la semaine passée, à l’occasion de la discussion de la proposition de loi instituant un Médiateur des enfants et de la deuxième lecture du projet de loi sur l’élection et le fonctionnement des conseils régionaux. Il a souhaité une meilleure information des auteurs des amendements jugés irrecevables.

Après avoir indiqué que les services de la Commission étaient à la disposition des parlementaires pour s’efforcer de rendre compatible, dans la mesure du possible, la rédaction de leurs amendements avec les dispositions de l’article 40 de la Constitution, le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que la récente proposition de loi (n° 1144) instituant un Médiateur des enfants n’était pas de nature à entraîner un accroissement de l’activité des administrations d’une ampleur telle qu’il ne pourrait, à l’évidence, y être fait face par la mobilisation des moyens courants déjà mis à la disposition des services. Il a indiqué qu’il avait jugé, en revanche, irrecevable un amendement du groupe communiste proposant la création d’un budget pour ce médiateur. Il a noté que le récent amendement présenté par M. Michel Inchauspé dans le cadre de la deuxième lecture du projet de loi sur l’élection et le fonctionnement des conseils régionaux, visant à créer deux régions et un département nouveaux, était de nature à entraîner des charges importantes, compte tenu de la création d’assemblées délibérantes, de leurs services et de postes de préfet. Il a rappelé qu’il s’efforçait de rester dans le cadre de la jurisprudence établie par ses prédécesseurs et rappelée dans le rapport d’information précité de M. Jacques Barrot (page 90).

 

M. Michel Inchauspé a observé qu’il n’avait appris que tardivement l’irrecevabilité de son amendement et qu’en raison du nombre important de préfets en position hors cadre, il ne lui était pas apparu que cette proposition créerait des charges supplémentaires. Il a relevé que le dépôt d’une proposition de loi (n° 1015) tendant à créer une région de Savoie avait été accepté en juin dernier.

 

Le Président Augustin Bonrepaux a rappelé que les propositions de loi étaient, avant leur dépôt, examinées par une délégation du Bureau de l’Assemblée nationale, dont la jurisprudence était, à ce stade, sensiblement plus libérale que celles du président et du Bureau de la Commission des finances, appelés, pour leur part, à se prononcer le plus souvent sur des initiatives ayant vocation à être effectivement examinées en séance publique. Il a fait valoir que la proposition visant à instituer un Médiateur des enfants n’avait pas été soumise à l’appréciation du Bureau de la Commission des finances et a rappelé que celui-ci avait déclaré irrecevable, en octobre dernier, un article des conclusions du rapport (n° 1097) de la Commission des lois sur les propositions de loi relatives au pacte civil de solidarité.

 

M. Jean-Louis Idiart a marqué son accord avec l’amendement de votre Rapporteur général relatif à la répartition du produit de la redevance entre les organismes du secteur public de l’audiovisuel.

 

M. Pierre Forgues a considéré que certains commissaires avaient un goût marqué pour les discussions surréalistes. Il a jugé que le Parlement avait le pouvoir d’affecter le produit de la redevance télévision et que l’amendement proposé était recevable au regard d’une jurisprudence constante. Revenant sur l’article 40 de la Constitution, il a estimé qu’il constituait un carcan limitant trop fortement l’initiative des parlementaires et qu’il devrait, en conséquence, être plutôt invoqué par le Gouvernement que par les parlementaires eux-mêmes. Il a fait valoir qu’il ne fallait pas faire preuve d’un juridisme exacerbé et que l’application de l’article 40 devrait davantage s’abstraire des préoccupations gouvernementales.

 

Le président Augustin Bonrepaux a rappelé qu’il s’en tenait rigoureusement aux dispositions constitutionnelles et, approuvé par M. Pierre Méhaignerie, a estimé que le libéralisme inhérent à la procédure mise en œuvre par le Sénat sur cette question n’était sans doute pas un exemple à suivre. Il a jugé qu’il était inutile d’engager des conflits stériles avec le Gouvernement, dans la mesure où la Constitution déterminait par avance leur issue, et a fait valoir qu’il était toujours possible aux députés de trouver un moyen pour exposer leurs préoccupations.

 

M. Jean-Marie Le Guen, rappelant que la Commission s’était saisie pour avis du projet de loi portant réforme de l’audiovisuel public, a noté que les dispositions proposées dans ce texte ne permettraient plus, à l’avenir, au Parlement de procéder à la répartition du produit de la redevance. Tout en jugeant cette modification inévitable, afin de responsabiliser le président de la future holding, il a estimé nécessaire de réfléchir aux moyens de maintenir le nécessaire contrôle du Parlement.

 

M. Michel Inchauspé s’est interrogé sur les critères de répartition ayant guidé le choix de votre Rapporteur général s’agissant de l’affectation de recettes supplémentaires à telle ou telle société.

 

Votre Rapporteur général a indiqué qu’il avait pris conseil auprès du Rapporteur spécial, M. Jean-Marie Le Guen, et du Rapporteur pour avis de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, M. Didier Mathus. Il a déclaré que le choix de privilégier France 3 visait à renforcer les stations régionales et locales, afin de tenir compte de l’intérêt manifesté par les citoyens pour cette télévision de proximité. S’agissant de RFO, il a noté que la dotation supplémentaire permettrait contribuer à la relocalisation des stations de Guadeloupe et de Guyane.

 

M. Jean-Marie Le Guen a considéré que l’affectation proposée évitait l’écueil d’une intervention simplement motivée par le souci de faire face à des difficultés financières et visait avant tout à faciliter des projets de développement, notamment en matière de télévision locale.

La Commission a adopté cet amendement (amendement n° 6) ainsi que l’article 10 ainsi amendé.

 

 

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