
ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION des AFFAIRES CULTURELLES,
FAMILIALES ET SOCIALES
COMPTE RENDU N° 8
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 21 octobre 1998
(Séance de 9 heures 30)
Présidence de M. Jean Le Garrec, président
puis de M. Jean-Paul Durieux, vice-président
SOMMAIRE
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Suite de lexamen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 (n° 1106) - examen des amendements
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La commission des affaires culturelles, familiales et sociales a poursuivi lexamen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 (n° 1106) sur les rapports de M Alfred Recours pour les recettes et léquilibre général, M. Claude Evin pour lassurance maladie et les accidents du travail, M. Denis Jacquat pour lassurance vieillesse et Mme Dominique Gillot pour la famille.
Le président Jean Le Garrec a indiqué à la commission quil avait décidé de réserver larticle premier et le rapport annexé jusquà la fin de la discussion sur les autres articles, de manière à assurer une bonne coordination entre les décisions de la commission sur les articles et celles sur le rapport annexé.
TITRE II
DISPOSITIONS RELATIVES AUX RESSOURCES
Avant larticle 2
La commission a examiné un amendement de Mme Jacqueline Fraysse prévoyant les modalités dune réforme du mode de calcul des cotisations patronales à partir du 1erjanvier 1999, afin de favoriser les entreprises à fort taux de main-duvre ainsi que les petites et moyennes entreprises (PME) et daugmenter la contribution des entreprises les plus accumulatrices de capitaux.
M. Maxime Gremetz a souligné limportance quattache son groupe à ladoption de cet amendement, rappelant lengagement pris en 1997 par le Gouvernement dexaminer cette année lélargissement de lassiette des cotisations patronales. Lamendement proposé prend en compte la diversité des entreprises, préserve et soutient lemploi, en prévoyant une cotisation moins forte pour les entreprises à forte main-duvre et pour les PME. Il garantit également lavenir de la protection sociale, le niveau des contributions devant être fixé en fonction du besoin de financement de la sécurité sociale.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a déclaré partager le souhait quune telle réforme, dont on peut discuter les modalités techniques, soit conduite, mais a rappelé que le Premier ministre avait légitimement souhaité que les partenaires sociaux soient préalablement consultés. Ces discussions venant de débuter, il est prématuré de sengager sur le contenu de la réforme. Il proposera cependant avec le président Jean Le Garrec un amendement au rapport annexé à larticle premier pour que soit fixée à la fin du premier semestre 1999 lissue des discussions en cours avec les partenaires sociaux. Dans ces conditions, il sest déclaré défavorable à lamendement même sil partage totalement les préoccupations quil exprime.
M. Bernard Accoyer a manifesté son désaccord sur lamendement qui, transférant la charge des cotisations patronales sur la valeur ajoutée, risque de conduire les entreprises à faible main-duvre à se délocaliser, menaçant ainsi directement lemploi dans notre pays, comme la montré le rapport de M. Edouard Malinvaud.
M. Maxime Gremetz a souligné quil y avait urgence à légiférer en la matière, compte tenu de lengagement ancien du Gouvernement en faveur de cette réforme et a rappelé lattachement très fort de son groupe à ladoption du présent amendement.
La commission a rejeté lamendement.
Elle a également a rejeté un autre amendement de Mme Jacqueline Fraysse proposant dinstituer une cotisation sociale sur les revenus financiers des entreprises perçue au même taux que les cotisations sociales des salariés.
La commission a ensuite examiné un amendement de Mme Jacqueline Fraysse proposant de créer un régime dassurance contre le risque de non-paiement des cotisations sociales patronales à la sécurité sociale, financé par les cotisations des employeurs et géré par une association des organisations patronales les plus représentatives.
M. Maxime Gremetz a souligné la nécessité de récupérer les dettes de cotisations patronales dues à la sécurité sociale.
Indiquant que les cotisations non recouvrées devraient sélever cette année à près de 14 milliards de francs, M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a noté que le taux de non-recouvrement cette année sest amélioré en 1998 par rapport aux années précédentes, puisquil sera inférieur à 2 %, la région Corse se distinguant notablement avec un taux de 9 %. Il a souhaité que le présent amendement puisse faire lobjet dune expertise technique afin que le taux de lassurance proposée sur les cotisations patronales nentraîne pas un coût qui savérerait supérieur à celui du non-recouvrement des cotisations.
M. Jean-Luc Préel a estimé quil fallait dabord que lEtat sengage à payer lintégralité des exonérations de charges sociales décidées, au premier rang desquelles la compensation résultant de la réduction du temps de travail à 35 heures.
M. Yves Bur après avoir, à son tour, souligné le problème de la non-compensation intégrale, a souhaité connaître la position du rapporteur sur ce sujet.
M. Alain Néri, considérant que lamendement avait le mérite de soulever un problème ancien, a souhaité quil soit réexaminé en seconde lecture et a regretté que certaines entreprises refusent de payer leurs cotisations sociales en faisant du chantage à lemploi.
M. Bernard Accoyer a préconisé que la discussion soit élargie au problème des remises de cotisations accordées à des mutuelles de la fonction publique. Des amendements seront proposés en ce sens afin de permettre aux URSSAF de recouvrir lintégralité de ces sommes.
M. Edouard Landrain sest déclaré favorable à lamendement qui pose le problème de la non-compensation intégrale des exonérations de charges sociales accordées par lEtat, soulignant que la discussion récente sur la taxe professionnelle avait soulevé parmi les élus de vives inquiétudes en la matière.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a demandé aux auteurs de lamendement de le retirer contre lengagement de son réexamen lors de la seconde lecture du présent projet.
Lamendement a alors été retiré par son auteur.
La commission a ensuite examiné un amendement présenté par Mme Jacqueline Fraysse, visant à exonérer de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) les travailleurs frontaliers, conformément à un règlement communautaire.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a indiqué que cet amendement était fondé puisque les travailleurs frontaliers sont déjà exonérés de la contribution sociale généralisée (CSG). En revanche, cet amendement risque de constituer un « cavalier social ». La CRDS étant une recette affectée à la CADES et non au régime général de la sécurité sociale, cet amendement devrait figurer dans le projet de loi de finances et non dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Lamendement a été retiré par son auteur.
Article 2 - Affectation des excédents de la contribution sociale de solidarité des sociétés au FSV et création au sein de cet organisme dun fonds de réserve pour les régimes dassurance vieillesse
La commission a examiné un amendement de suppression de larticle présenté par M. Bernard Accoyer.
M. Bernard Accoyer a indiqué que laffectation au fonds de réserve de lexcédent de C3S constituait un détournement de cette contribution destinée aux artisans et commerçants. De plus, la dotation de 2 milliards de francs consacrée au fond de réserve reste notoirement insuffisante eu égard aux besoins de financement des retraites par répartition.
M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, après avoir observé que le dispositif proposé pour créer un fond de réserve comportait de nombreuses zones dombre, a néanmoins jugé que lidée de la répartition provisionnée méritait dêtre débattue. Les conclusions de la mission Charpin, qui seront rendues au printemps prochain, permettront de donner à ce débat toute lampleur nécessaire. Des mesures pourraient ainsi être intégrées dans le prochain projet de loi de financement.
M. Jean-Luc Préel a souhaité connaître le montant de lexcédent de la C3S reporté sur lexercice 1999.
M. Pascal Terrasse a indiqué que la C3S était in fine supportée par lensemble des salariés. Aussi, le fait que lexcédent de cette contribution soit affecté au fonds de réserve est logique et ne pénalise pas particulièrement les artisans et commerçants.
La commission a rejeté lamendement.
La commission a ensuite successivement rejeté :
- un amendement de M. Jean-Luc Préel visant à supprimer le premier alinéa du III prévoyant un prélèvement sur le produit de la C3S au profit du BAPSA en 1999, son auteur ayant fait valoir que la C3S ne devait pas être utilisée pour compenser le désengagement de lEtat du financement du BAPSA et le rapporteur ayant souligné que le prélèvement prévu intervenait après le comblement du déficit comptable des régimes de non salariés non agricoles ;
- un amendement de M. Bernard Accoyer visant à affecter lexcédent de la C3S à la compensation intégrale par lEtat des exonérations de cotisations sociales prévues par la loi sur les 35 heures ;
- un amendement de M. Germain Gengenwin visant à supprimer le principe de laffectation des excédents de la C3S à un fonds de réserve.
La commission a adopté un amendement de M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, précisant que la première section du FSV regroupant les opérations actuelles du Fonds bénéficiera dune fraction du solde du produit de la C3S et non pas dune fraction de ce produit.
La commission a rejeté un amendement de M. François Goulard supprimant le paragraphe IV distinguant deux sections au sein du FSV, la seconde étant consacrée au fonds de réserve, son auteur ayant souligné que les missions du fonds de réserve nétaient pas définies et que ses recettes avaient un caractère conjoncturel.
La commission a examiné un amendement de M. Alfred Recours prévoyant que les recettes et les dépenses du FSV devraient être équilibrées dans les conditions prévues par les lois de financement de la sécurité sociale.
M. Alfred Recours a souligné que les dispositions en vigueur, qui imposaient au Gouvernement de présenter au Parlement les mesures nécessaires pour maintenir léquilibre du FSV, avaient un caractère soit incantatoire, soit injonctif, et quelles ne tenaient pas compte de la création des lois de financement.
M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, a suggéré de limiter le champ dapplication des dispositions proposées à la première section du FSV, puisque les comptes du fonds de réserve seraient par définition déséquilibrés pendant la phase de constitution des provisions nécessaires.
La commission a adopté lamendement modifié dans le sens souhaité par M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse.
La commission a rejeté un amendement de M. Germain Gengenwin supprimant les dispositions du paragraphe IV relatives au fonds de réserve, son auteur ayant indiqué que la faiblesse des moyens consacrés à ce nouveau fonds ne permettait pas de garantir lavenir des retraites.
La commission a ensuite adopté un amendement de conséquence de M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, précisant que le fonds de réserve bénéficiera dune fraction du solde du produit de la C3S et non pas dune fraction de ce produit.
La commission a ensuite examiné un amendement présenté par M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, visant à supprimer, dans le texte proposé pour larticle L. 135-6 du code de la sécurité sociale, les dispositions prévoyant que les recettes du fonds de réserve comprennent toute ressource nouvelle lui étant affectée par voie législative ou réglementaire.
M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, a précisé que cette disposition était redondante pour le pouvoir législatif et quelle attribuait au pouvoir réglementaire une compétence relevant du domaine exclusif de la loi. En effet, laffectation des recettes de la sécurité sociale ne dépend que du législateur, et particulier dans la loi de financement.
Le président Jean Le Garrec sest interrogé sur la portée de cette suppression, puisque, du même coup, serait supprimé le principe même de nouvelles recettes.
M. Bernard Accoyer a tenu à rappeler son opposition à la création même du fonds de réserve.
M. Pascal Terrasse a estimé que la modification proposée semblait supprimer toute possibilité dabonder le fonds.
M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, a souligné quil serait plus adéquat que les dispositions législatives créant une nouvelle recette affectée au fonds modifient directement larticle L. 135-6 précité, rendant ainsi inutile la « disposition balai » dont la suppression était proposée par lamendement. Il a néanmoins estimé quil était plus important de défendre la compétence du législateur contre les empiétements du pouvoir réglementaire et a modifié en conséquence son amendement pour ne plus supprimer que la référence aux dispositions réglementaires.
Le président Jean Le Garrec a fait part de son accord avec lamendement ainsi corrigé, que la commission a adopté.
La commission a ensuite examiné un amendement de M. Pascal Terrasse tendant à créer un conseil de surveillance au sein du fonds de réserve.
M. Pascal Terrasse a fait valoir que cette création correspondait à une nécessité et que la composition du conseil, renvoyée au pouvoir réglementaire, devait, selon lui, inclure des parlementaires et des partenaires sociaux.
M. François Goulard a indiqué que si le fonds, dont il désapprouve au demeurant le principe, devait être créé, alors la création dun tel conseil simposerait. Il a souhaité, compte tenu des déficiences constatées lors de leur contrôle sur certains établissements financiers, que les fonctionnaires du ministère des finances ne siègent pas au sein de ce conseil.
M. Bernard Accoyer et M. Jean-Luc Préel se sont opposés à lamendement en estimant quil relevait de limprovisation et ne répondait pas aux problèmes posés par lavenir des retraites.
Après que M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, eut rappelé quil existait un comité de surveillance au FSV et sen soit remis à la sagesse de la commission, lamendement a été adopté.
La commission a ensuite examiné un amendement de M. Bernard Accoyer étendant le bénéfice des exonérations fiscales prévues par larticle 83-1bis du code général des impôts aux régimes de retraite complémentaires institués au profit des salariés, des commerçants et artisans et des exploitants et salariés agricoles.
M. Bernard Accoyer a rappelé les difficultés auxquelles serait confronté au cours des prochaines années le financement des retraites. Il est donc nécessaire de ménager, à côté du système de répartition, auquel il convient dêtre toujours très attaché, des systèmes complémentaires. A lheure actuelle, les fonctionnaires bénéficient, en application du code général des impôts, dun avantage fiscal simple et efficace leur permettant de cotiser à des systèmes complémentaires. Lextension dune telle possibilité aux autres catégories dactifs paraît justifiée en termes déquité.
M. Pascal Terrasse a rappelé que des systèmes spécifiques aux salariés du privé fonctionnent déjà sur la base de larticle 83 du code général des impôts. Si le problème est important, et le débat largement ouvert suite aux travaux du commissariat général du plan, un amendement au projet de loi de financement pour 1999 ne constitue pas un cadre adéquat pour laborder.
M. Yves Bur a jugé que les systèmes applicables aux fonctionnaires étaient parfaitement équitables, parce que bénéficiant à tous les niveaux de revenus et que leur réussite prouvait lintérêt détendre le droit à déduction intégrale des cotisations dont bénéficient leurs ressortissants. Il a rappelé que ces organismes complémentaires, comme la Préfon, ne posaient pas de problèmes de gestion.
M. François Goulard a jugé que cet amendement mettait en lumière lévidente nécessité de créer des systèmes complémentaires de retraite par capitalisation. Les dispositions de larticle 83 du code général des impôts applicables aux salariés du secteur privé sont particulièrement complexes et ce système, comme dautres, ne connaît que très peu dapplications contrairement à celui de la Préfon, qui, géré par la Caisse des dépôts et consignations, donne de très bons résultats.
M. Alfred Recours a souligné que cet amendement aboutissait à morceler une question de fond alors quil convenait, au contraire, de laborder dans sa globalité. La retraite complémentaire dans la fonction publique est en fait indirectement financée par lemployeur, cest-à-dire par lEtat. En revanche, il existe dautres mécanismes réservés aux salariés du secteur privé, comme les plans dépargne entreprise. Il convient avant tout de pérenniser la retraite par répartition. Enfin, on ne peut ignorer le coût que représenterait un tel amendement pour les finances publiques.
M. Claude Evin et le président Jean Le Garrec ont estimé que le dispositif proposé constituait un cavalier social, la loi organique excluant quun dispositif de nature exclusivement fiscale figure en loi de financement.
M. Germain Gengenwin sest demandé sil était raisonnable, comme le propose le gage de lamendement, de financer les retraites par le verre de bière ou le paquet de cigarettes.
M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, a estimé quen termes de procédure, lamendement proposé paraissait se situer hors du champ de compétence des lois de financement de la sécurité sociale. Il y a également un débat de fond, les sommes versées à la Préfon étant intégralement déductibles, alors que le mécanisme applicable au secteur privé ne retient quune déductibilité partielle des cotisations des salariés et de labondement de lemployeur.
La commission a rejeté lamendement.
La commission a adopté larticle 2 ainsi modifié.
Après larticle 2
La commission a rejeté un amendement présenté par M. François Goulard visant à permettre la création de plans dépargne retraite, après que M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, eut jugé ce dispositif intéressant.
La commission a examiné un amendement présenté par M. Jean-Luc Préel demandant au Gouvernement dinformer le Parlement des modalités de mise en uvre dune caisse de retraite des fonctionnaires.
M. Jean-Luc Préel a jugé souhaitable de créer une caisse autonome pour les fonctionnaires afin de clarifier la situation du financement des retraites des fonctionnaires.
M. François Goulard a regretté labsence de transparence sur le coût des retraites, qui a pu se manifester lors de la transformation de La Poste en établissement public, ce qui a entraîné des difficultés pour constituer le bilan du nouvel établissement.
M. Bernard Accoyer a rappelé que les collectivités locales doivent désormais mettre en place une comptabilité analytique et patrimoniale mais quun très grand flou subsiste sur les montants affectés aux retraites des fonctionnaires. A cet égard, on peut se demander comment ont été utilisés les fonds transférés au budget de lEtat lors de la privatisation de France Telecom.
M. Germain Gengenwin a estimé nécessaire douvrir le débat sur le coût réel des agents de lEtat.
Après que M. Denis Jacquat, rapporteur pour lassurance vieillesse, eut estimé que cet amendement permettrait plus de transparence sur la question des retraites, la commission la rejeté.
Article 3 - Versement forfaitaire du FSV à la CNAVTS au titre des chômeurs des départements doutre-mer non pris en compte pour les exercices 1994, 1995 et 1996,
Un amendement de précision rédactionnelle présenté par M. François Goulard a été retiré par son auteur.
La commission a adopté larticle 3 sans modification.
Article additionnel après larticle 3 (article L. 241-10 du code de la sécurité sociale) - Exonération de cotisations patronales pour les associations prestataires employant des aides à domicile
La commission a examiné, en discussion commune, un amendement présenté par M. Pascal Terrasse visant à accorder aux associations prestataires employant des aides à domicile lexonération à 100 % de cotisations patronales dont bénéficient déjà les associations mandataires et les particuliers employeurs ainsi quun amendement de M Germain Gengenwin ayant la même portée mais dépourvu de gage.
M. Pascal Terrasse a estimé nécessaire de mettre à parité les associations prestataires, qui ne disposent que dune exonération à 30 %, et les associations mandataires et les particuliers, qui bénéficient dune exonération totale de cotisations patronales.
M. Germain Gengenwin a déclaré se rallier à la rédaction proposée par M. Pascal Terrasse
M. Bernard Accoyer sest déclaré défavorable à cet amendement car il compromettait le financement de la sécurité sociale en exonérant de cotisations patronales un secteur dactivité appelé à créer de nombreux emplois.
M. Claude Evin a constaté quil était incohérent de préconiser la baisse des charges pour les entreprises en général et de refuser cet amendement au seul motif quil était proposé par la majorité.
Après que MM. Yves Bur et François Goulard se sont exprimés en faveur dun amendement permettant de mettre à égalité les différentes formules daide à domicile, la commission la adopté.
Article 4 - Prorogation pendant trois ans et plafonnement du dispositif dexonération de cotisations patronales de sécurité sociale pour lembauche du « premier salarié »
La commission a examiné trois amendements de suppression du I de cet article présentés par MM. Germain Gengenwin, François Goulard et Bernard Accoyer.
M. Yves Bur a estimé quil ne fallait pas remettre en cause de nombreux projets dembauche dans les entreprises artisanales qui sont de véritables gisements demplois.
M. François Goulard a considéré que ces amendements sinscrivent dans le cadre plus général du débat sur la baisse des charges sociales.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a rappelé que le dispositif dexonération des charges patronales pour lembauche dun premier salarié existe depuis 1989 et quil a permis la création de 70 000 emplois par an pour un coût relativement peu élevé (2,7 milliards de francs en 1997). Cette exonération arrivant à expiration au 31 décembre 1998, il convient de prolonger le dispositif en le ciblant prioritairement sur les bas salaires par un plafonnement au niveau du SMIC.
M. Germain Gengenwin a estimé préférable de conserver le dispositif antérieur, qui constituait un véritable encouragement à lembauche dun premier salarié par de petites entreprises artisanales.
M. Bernard Accoyer a considéré que cette mesure allait surtout pénaliser le niveau de salaire des jeunes qualifiés.
La commission a rejeté ces amendements.
Elle a ensuite examiné un amendement présenté par M. Bernard Accoyer prévoyant lallégement des cotisations sociales pour lembauche dun premier salarié aux rémunérations allant jusquà deux fois le niveau du SMIC.
M. Bernard Accoyer a précisé quil sagissait datténuer leffet néfaste du présent article sur lemploi en mettant en oeuvre les propositions du rapport Malinvaud. Il faut, en effet, insuffler un nouveau souffle pour le recrutement de jeunes salariés dans les entreprises nouvelles.
Après que M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a rappelé que le rapport Malinvaud permettait douvrir un débat qui ne sera pas tranché à très brève échéance, la commission a rejeté cet amendement.
La commission a ensuite examiné un amendement présenté par M. Bernard Accoyer autorisant le cumul de lexonération de charges pour lembauche dun premier salarié avec dautres exonérations totales ou partielles de cotisations patronales.
M. Bernard Accoyer a considéré que le Gouvernement navait pas maîtrisé le problème du chômage des jeunes et du chômage de longue durée et quil fallait en conséquence favoriser cette lutte par la mise en place dexonérations de charges sociales plus importantes.
M. Germain Gengenwin a souligné quil existait des abus dans les cumuls dexonérations, notamment dans les grandes surfaces, dans lesquelles des jeunes sont parfois embauchés à mi-temps pour bénéficier de lexonération de 30 % de charges patronales.
La commission a rejeté cet amendement, puis un amendement de M. Bernard Accoyer accordant une exonération totale de charges patronales pour les emplois à domicile en faveur des personnes âgées dépendantes créés par les centres daction sociale et les associations agréées à but non lucratif.
La commission a adopté larticle 4 sans modification.
Après larticle 4
La commission a examiné, en discussion commune, deux amendements, lun de M. Bernard Accoyer, lautre de M. Yves Nicolin, visant à renforcer lallégement des charges sur les bas salaires dans la limite de 1,4 fois le SMIC, en prenant en compte les proportions de salariés à bas salaire et de travailleurs manuels ou douvriers employés dans lentreprise.
M. Bernard Accoyer a indiqué quil sagissait de reprendre une proposition de loi déjà déposée à lAssemblée nationale, la même proposition ayant fait lobjet dune adoption en première lecture au Sénat, visant à renforcer lallégement des charges sociales sur les bas salaires, comme la proposé le rapport de M. Malinvaud.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a estimé nécessaire que la réflexion sur lallégement des charges sur les bas salaires se poursuive.
La commission a rejeté les deux amendements.
La commission a rejeté un amendement de M. Yves Nicolin visant à étendre lexonération de charges patronales de sécurité sociale à toutes les personnes handicapées accueillies à titre onéreux chez un particulier.
Article 5 (articles L. 131-6 et L. 242-1 nouveaux du code de la sécurité sociale) -Possibilité de requalification en revenus professionnels des revenus tirés de la location-gérance dun fonds de commerce par un travailleur indépendant et basculement dans le champ fiscal du recouvrement de contributions sociales sur certains types de revenus
La commission a examiné un amendement de suppression de larticle de M. Bernard Accoyer.
M. Bernard Accoyer a estimé que cet article, qui vise à apporter une réponse à certaines délocalisations qui ont fait lobjet dune forte médiatisation dans la période récente tout en restant rarissimes, avait une portée excessive.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a estimé, au contraire, que larticle avait une portée générale allant au-delà des quelques cas ayant fait lobjet dune couverture médiatique et visait à lutter contre les délocalisations, qui semblent se multiplier, pour échapper aux prélèvements obligatoires, notamment les cotisations sociales. Il sagit simplement de lutter contre les fraudes et les abus de droit en permettant la requalification de loyers perçus par des locataires-gérants de fonds de commerce en revenus dactivité. Il faut, en outre, souligner que les sociétés civiles immobilières (SCI) ne sont pas concernées par larticle.
La commission a rejeté cet amendement.
La commission a examiné trois amendements identiques, le premier de M. François Goulard, le deuxième de M. Germain Gengenwin et le troisième de M. Bernard Accoyer, visant à limiter la possibilité de requalifier les loyers de location-gérance en revenus professionnels au seul cas où les locataires-gérants ne perçoivent aucune autre rémunération que celles quils retirent de la mise en location-gérance de leur fonds.
M. François Goulard a estimé que les délocalisations faisaient apparaître les différences de prélèvement socio-fiscal entre les différents pays qui, dans une économie ouverte, sont en concurrence, et prendre conscience des excès de la France en matière de prélèvements obligatoires.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, sest opposé à ces amendements, qui reprennent dailleurs une proposition de lUnion professionnelle des artisans (UPA), et tendent à favoriser les délocalisations et lévasion sociale et fiscale.
M. Germain Gengenwin a indiqué quil convenait effectivement de lutter contre la fraude et a souligné que son amendement avait simplement pour objet de limiter la portée excessive du présent article.
M. Bernard Accoyer sest interrogé sur la constitutionnalité de larticle qui na en réalité pour objet que de lutter contre quelques cas de fraude.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, ayant estimé quil était inacceptable de prôner la mise en concurrence entre les Etats, a estimé quil convenait de lutter contre les délocalisations, le travail dissimulé et les phénomènes dévasion en matière de cotisations sociales.
M. François Goulard a considéré que les cas dévasion sociale que larticle visait à combattre étaient limités et que celui-ci risquait daccroître encore le sentiment chez les professions indépendantes selon lequel le poids des charges sociales et fiscales est excessif.
La commission a rejeté les trois amendements.
La commission a examiné un amendement du rapporteur visant à supprimer la possibilité, pour les services fiscaux qui recouvrent les contributions sociales sur les revenus du patrimoine, de retenir des frais dassiette et de perception à ce titre.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général a précisé quil convenait déviter que les services fiscaux chargés du recouvrement ne réduisent le produit de certaines contributions sociales en prélevant des frais.
La commission a adopté lamendement.
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer visant à exclure la possibilité de requalification lorsque lensemble des revenus du travailleur indépendant nest pas supérieur au SMIC.
M. Bernard Accoyer a indiqué que de nombreux travailleurs indépendants percevaient de très faibles revenus.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général a estimé que la lutte contre la fraude en cette matière ne pouvait supporter la fixation dun seuil.
La commission a rejeté lamendement.
Elle a rejeté deux amendements de M. Bernard Accoyer, le premier visant à exclure la possibilité de requalification lorsque le propriétaire du fonds de commerce est dans limpossibilité matérielle ou physique de lexploiter lui-même, le second visant à exclure la possibilité de requalification pour les veuves et ayants-droit dun travailleur indépendant, M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général ayant indiqué que tous les propriétaires de fonds de commerce nétant pas en mesure dexploiter leurs fonds ne seraient pas concernés par larticle.
La commission a adopté larticle 5 ainsi modifié.
Article 6 - Obligation pour les entreprises redevables de plus de 6 millions de francs de cotisations de régler les sommes dues par virement
La commission a rejeté un amendement de suppression de larticle de M. Bernard Accoyer, après que celui-ci eut indiqué que le système proposé entraînerait une augmentation des charges pour les entreprises qui devraient supporter les jours de date de valeur et que M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, eut estimé lamendement infondé.
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer prévoyant que le règlement par virement repousse la date limite de règlement des cotisations, contributions et taxes, de cinq jours ouvrables.
M. Bernard Accoyer a indiqué que les entreprises navaient pas à supporter de charges supplémentaires en raison de la nouvelle obligation de paiement par virement.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a estimé que le paiement par virement ne créerait pas de charges supplémentaires pour les entreprises, larticle prévoyant seulement que les entreprises sont débitées le jour où elles doivent payer, et a rappelé que ce système ne concernerait quenviron 5 000 grandes entreprises.
M. François Goulard a, au contraire, estimé que le paiement par virement seffectue plus rapidement que le paiement par chèque. Les entreprises se voyant imposer le nouveau système de paiement par virement supporteront donc une charge supplémentaire.
La commission a rejeté lamendement.
La commission a adopté larticle 6 sans modification.
Article 7 - Suppression de la déductibilité des dépenses de recherche de lassiette de prélèvements à la charge de lindustrie pharmaceutique
La commission a examiné deux amendements de suppression de larticle, de M. Bernard Accoyer et de M. François Goulard.
M. Bernard Accoyer a rappelé que larticle visait à prévenir le risque dannulation par le Conseil dEtat, suite à une procédure engagée par des laboratoires pharmaceutiques étrangers, dune disposition prévoyant le paiement dune contribution exceptionnelle par les laboratoires pharmaceutiques, puis il a exprimé sa préoccupation de voir affaiblis les laboratoires français confrontés à une forte concurrence internationale.
M. François Goulard a estimé que la contribution exceptionnelle allait pénaliser les laboratoires pharmaceutiques français et risquait de réduire leurs efforts de recherche.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a rappelé que larticle visait à prévenir une éventuelle annulation par le Conseil dEtat ou la Cour de justice des Communautés européennes dune mesure prise par le Gouvernement de M. Alain Juppé en mettant en conformité les dispositions concernant le prélèvement exceptionnel sur les laboratoires avec le droit communautaire. Lannulation de la disposition en cause entraînerait une perte de ressources de 1,2 milliard de francs.
La commission a rejeté les deux amendements.
La commission a rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer visant à supprimer lapplication rétroactive de la mesure, son auteur ayant fait part de son opposition au principe de rétroactivité de la loi et M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ayant indiqué que dans ce domaine la rétroactivité de la loi était possible.
La commission a adopté larticle 7 sans modification.
La commission a adopté larticle 8 - Incidence de la suppression du droit de fabrication applicable aux produits de parfumerie et à certains alcools - sans modification.
Article 9 - Taxation des boissons dites « Premix »
La commission a examiné, en discussion commune, quatre amendements, lun de M. Alain Bocquet, le deuxième de MM. Yves Bur, le troisième de M. Denis Jacquat et le quatrième de M. André Schneider, tendant à exclure de la notion de « Premix » et de lassujettissement à la taxe prévue au présent article les boissons de moins de 1,2° dalcool
Mme Jacqueline Fraysse a indiqué que le décret du 31 mars 1992 ne semblait pas considérer ces produits comme des boissons alcoolisées dans la mesure où elles présentent un titre alcoométrique inférieur ou égal à 1,2 % en volume. Il serait paradoxal de leur appliquer une taxation visant les mélanges dalcool fort.
M. Yves Bur a noté que la taxation sappliquant depuis deux ans aux boissons « Premix » grâce à la commission a atteint le but recherché, puisque leur consommation a connu une très forte baisse depuis lors. Il ne convient pas en revanche dinclure les panachés, qui sont faiblement alcoolisés, dans la taxation exceptionnelle relative aux « Premix ».
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, sest félicité de la baisse de consommation enregistrée pour les boissons « Premix » au cours des deux années passées. Les effets bénéfiques de la taxation apparaissent indéniables. Du point de vue de la santé publique, ce dispositif a sans doute permis que se développe une forme de concurrence avec dautres types de produits. Il convient donc dinclure les boissons panachées dans le cadre de cette taxation. Un amendement a été prévu en ce sens par le rapporteur afin de fixer une taxe de 15 centimes par degré de boisson alcoolique incorporée au mélange et non de la quantité de boisson. En effet, les textes communautaires imposent que les droits perçus sur lalcool soient établis en fonction du degré dalcool et non pas au litre. La taxation des panachés serait, ainsi, plus faible.
M. Jean Bardet a rappelé que les discussions parlementaires sur le problème de la taxation avaient fait lobjet dune large couverture médiatique il y a deux ans. Le problème est de savoir quelle population il faut chercher à préserver. Il est prouvé que plus on boit jeune, plus on a statistiquement de chances de souffrir ensuite des problèmes de lalcoolisme. Il est essentiel de ne pas étendre la possibilité ou les opportunités laissées aux jeunes générations de se procurer aisément des boissons alcoolisées. En outre, il convient de sinterroger sur la cohérence des textes communautaires taxant en fonction de la quantité dalcool et non de la quantité de boisson.
M. Germain Gengenwin a noté que lors des débats qui se sont déroulés à ce sujet il y a deux ans, le phénomène des boissons « Premix » était encore relativement peu connu. Ainsi des parents achetaient-ils ces produits pour leurs enfants sans en connaître la nature exacte. Le fait davoir fortement taxé ces boissons a provoqué leffondrement du marché. Il est indispensable dadopter une politique volontaire de lutte contre lalcoolisme et de combattre les phénomènes daccoutumance. Pour autant, la taxation nest pas faite pour viser les panachés, qui ne font pas partie des « Premix ».
M. Yves Bur a mis en garde contre tout système qui aboutirait à rendre certains produits plus attractifs que dautres en fonction du régime de taxation sy appliquant et non en fonction du danger quils présentent pour la santé publique. La tendance va, de plus en plus, dans le sens de la consommation par les jeunes de bières fortes. Il convient de réfléchir de façon très sérieuse aux moyens dadopter un dispositif adéquat pour lutter efficacement contre lalcoolisme des jeunes. En outre, il nest pas certain que lamendement du rapporteur éviterait une forte taxation des panachés et il serait paradoxal que ceux-ci soient plus taxés que les bières fortes.
Mme Hélène Mignon a indiqué que, lors de la présentation de son rapport sur lalcool et la santé, elle avait déjà souligné la baisse de la consommation des « Premix » qui suivit ladoption dune taxation forte. Il convient de faire preuve de prudence afin de ne pas modifier dans le mauvais sens les habitudes prises. Lamendement présenté par le rapporteur paraît opportun dans son principe, même sil nest sans doute pas encore assez dissuasif.
M. André Schneider a observé quune fois ouverte, une bouteille de jus dorange pouvait comporter environ 0,8 à 1 degré dalcool. Il sest opposé à la taxation des panachés.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, après avoir relevé des problèmes de cohérence dans la rédaction des amendements présentés par Mme Fraysse et M. Yves Bur, qui aboutissent à ce quil ny ait plus de taxation des Prémix puisquils excluraient toutes les boissons de moins de 1,2 %, a noté que la législation européenne ne devait pas avoir pour effet dempêcher le Parlement de se saisir de cette question importante pour la santé publique. Il a ensuite suggéré de retirer les amendements afin de revenir sur ce point lors dune réunion ultérieure au titre de larticle 88.
Les quatre amendements ont alors été retirés ainsi que lamendement du rapporteur visant à taxer les Premix en fonction du degré dalcool.
La commission a ensuite examiné un amendement du rapporteur visant à compléter la liste des redevables de la taxe en y incluant le négociant établi dans un autre Etat membre de lUnion européenne et réalisant des livraisons taxables en France auprès de particuliers, tels que les vendeurs sur catalogue ou les clubs dachats gastronomiques.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a relevé que cet amendement répondait au souci de toucher également par la taxation les importateurs vendant directement ces boissons, par catalogue par exemple.
La commission a adopté cet amendement.
La commission a examiné un amendement présenté par M. Jean-Luc Préel visant à supprimer le paragraphe V de larticle.
M. Jean-Luc Préel a noté que, dans sa rédaction actuelle, le V du présent article prévoyait le versement du produit de la taxe à lAgence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS). Au lieu de ce dispositif, il serait préférable daffecter ce produit à des actions de prévention de lalcoolisme chez les jeunes, principales cibles et victimes de ces produits.
La commission a rejeté cet amendement, le rapporteur ayant souligné que cet amendement rendait impossible toute affectation.
Elle a ensuite examiné un amendement du rapporteur visant à empêcher les services des douanes de percevoir, pour le produit de cette taxe, une retenue pour frais dassiette et de perception.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a observé quil nétait pas normal que ladministration des douanes fasse ainsi rémunérer ses services de perception, dautant plus que la taxe sur les boissons « Premix » a été instituée dans un but de santé publique.
La commission a adopté cet amendement. Puis elle a adopté larticle 9 ainsi modifié.
Article 10 (article L. 213-1 du code des assurances) - Assujettissement des personnes qui acquittent la contribution sociale généralisée sur un revenu dactivité ou de remplacement à la cotisation dassurance maladie sur les primes dassurance automobile
La commission a examiné un amendement de suppression de larticle présenté par M. Bernard Accoyer.
M. Bernard Accoyer a souligné que cet article présentait le double inconvénient de créer une cotisation rétroactive au 1erjanvier 1998 et daugmenter le coût des primes dassurance.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a souligné quil sagissait en fait de corriger une conséquence du basculement des cotisations dassurance maladie sur la CSG décidé par la loi de financement pour 1998. Le maintien en létat des dispositions que larticle propose de modifier entraînerait une inégalité devant une charge publique. Dautre part, cette disposition nest pas rétroactive dans les faits, puisque les compagnies dassurance ont continué à faire payer la cotisation en cause par les personnes qui cessaient, en droit, dy être assujetties. Larticle vise simplement, pour 1998, à consolider une recette de deux milliards de francs déjà perçue par lassurance maladie et, pour lavenir, à préserver la ressource.
La commission a rejeté lamendement.
La commission a ensuite successivement :
- adopté un amendement du rapporteur visant à corriger une erreur matérielle ;
- rejeté deux amendements présentés par M. François Goulard et M. Bernard Accoyer visant à supprimer leffet rétroactif de larticle en fixant la date dapplication au 1er janvier 1999, le rapporteur ayant rappelé que les personnes concernées par la mesure avaient, en fait, continué dacquitter la cotisation en 1998.
- rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer visant à affecter le produit de ladite cotisation à la prévention des accidents de la circulation dus à la consommation dalcool ou de stupéfiants, le rapporteur ayant estimé quil nétait pas possible daffecter la totalité des six milliards de francs que rapporte annuellement cette cotisation à ce seul objet.
La commission a adopté larticle 10 ainsi modifié.
Article 11 - Application dérogatoire dune comptabilité de caisse pour la répartition, au titre de lexercice 1998, de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) ainsi que de la CSG et des droits sur les alcools affectés à lassurance maladie
La commission a adopté un amendement du rapporteur visant à étendre le champ dapplication de cet article à lexercice 1999, puis larticle 11 ainsi modifié.
Après larticle 11
La commission a examiné un amendement de M. Jean-Claude Guibal visant à exonérer du paiement de la CSG et de la CRDS les personnes résidant en France mais exerçant leur activité dans un Etat de lUnion européenne ou en Principauté de Monaco.
M. Bernard Accoyer a fait valoir que cet amendement tirait les leçons du contentieux entre la France et lUnion européenne en ce qui concerne lassujettissement à la CSG des travailleurs frontaliers.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, après avoir souligné que ce débat avait déjà eu lieu, a estimé que les personnes travaillant à Monaco ne pouvaient sans doute pas être considérées comme des travailleurs frontaliers.
La commission a rejeté lamendement.
Elle a examiné un amendement de M. Germain Gengenwin prévoyant que les pertes de recettes causées à la sécurité sociale par lapplication de la loi sur les 35 heures seraient intégralement compensées par lEtat.
M. Germain Gengenwin a souligné que le projet de loi de financement ne comportait aucune disposition visant à compenser le coût des 35 heures pour la sécurité sociale, contrairement à ce qui avait été annoncé lors de la discussion de la loi précitée.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a rappelé que le principe dune telle compensation était prévu et quil était maintenant nécessaire de déterminer la fraction des pertes de recettes qui ferait lobjet de cette compensation.
La commission a rejeté lamendement.
Article 12 - Prévisions de recettes par catégories
La commission a examiné un amendement de suppression de larticle présenté par M. Jean-Luc Préel.
M. Jean-Luc Préel a souligné que les prévisions de recettes figurant dans larticle 12 étaient trop optimistes et quelles ne tenaient pas compte des sommes que devrait verser lEtat pour compenser le coût des exonérations de sécurité sociale quil avait par ailleurs accordées.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a estimé que rien ne permettait de considérer les prévisions en cause comme trop optimistes et que lexpérience récente montrait au contraire la crédibilité des prévisions établies par ce Gouvernement. Par ailleurs, la suppression dun tel article équivaudrait à priver dobjet le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
La commission a rejeté lamendement.
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer visant à compléter la liste des recettes de la sécurité sociale par une ligne intitulée : « compensation des exonérations de cotisations sociales » et dotée de trois milliards de francs.
M. Bernard Accoyer a estimé que lamendement visait à tenir lengagement pris par lEtat de compenser le coût pour la sécurité sociale des 35 heures et quil permettrait dintroduire une marge de manuvre permettant de faire face aux dépenses que provoquera la commercialisation de nouvelles molécules, telles le Viagra ou le Xénical, qui, même si elles ne sont pas remboursées, ont un coût du fait des visites médicales que leur prescription entraîne.
La commission a rejeté lamendement. Puis elle a adopté larticle 12 sans modification.
Après larticle 12
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer prévoyant que le rapport annuel de la Cour des comptes sur la sécurité sociale devait certifier la conformité des comptes établie par la Commission des comptes de la sécurité sociale avec ceux établis par les agents comptables des caisses de sécurité sociale.
M. Bernard Accoyer a souligné que cet amendement devait permettre de mieux contrôler lapplication de la loi de financement de la sécurité sociale par la Cour des comptes.
M. Alfred Recours, rapporteur pour les recettes et léquilibre général, a rappelé que le premier président de la Cour des comptes avait, sur ce point, renvoyé le Parlement à ses propres responsabilités. En effet, la Cour des comptes nest pas lorgane de certification des éléments présentés par la Commission des comptes de la sécurité sociale.
M. Bernard Accoyer a, au contraire, estimé que la certification des comptes était au cur de la mission de la Cour des comptes et que le Parlement nétait pas armé pour procéder à une telle opération.
La commission a rejeté lamendement.
TITRE III
DISPOSITIONS RELATIVES AUX DÉPENSES ET A LA TRÉSORERIE
Section I - Branche famille
Avant larticle 13
La commission a examiné un amendement présenté par M. Yves Bur prévoyant que les allocations familiales seraient revalorisées dans les mêmes conditions que les retraites.
Mme Dominique Gillot, rapporteur pour la famille, a observé que les conditions de revalorisation de la base mensuelle de calcul des allocations familiales étaient fixées par une loi de 1994 comportant notamment une référence à la hausse des prix coût.
M. Jean-Luc Préel a jugé que le « coup de pouce » donné par le projet de loi de financement aux retraites devait être également appliqué dans la branche famille.
M. Bernard Accoyer a souligné la nécessité de ne pas pénaliser les familles par rapport à dautres catégories de la population, dautant quen dernière analyse, ce sont bien les familles qui financent les retraites.
Mme Dominique Gillot, rapporteur pour la famille, a rappelé que le projet de loi comportait par ailleurs de nombreuses dispositions favorables aux familles et quil convenait également de tenir compte de labondement, à hauteur de un milliard de francs, des crédits du fonds national daction sociale de la branche famille, soit une augmentation sans précédent de 8 % de ces crédits.
La commission a rejeté cet amendement.
Article 13 - Rétablissement de luniversalité des allocations familiales
La commission a examiné, en discussion commune, deux amendements, lun de Mme Jacqueline Fraysse, lautre de M. Germain Gengenwin, tendant à accorder le versement des allocations familiales dès le premier enfant.
Mme Jacqueline Fraysse a souligné que le débat sur cette question, déjà ancien, sinscrit dans le réexamen de lensemble de la politique familiale annoncé par le Gouvernement et correspond à une demande de nombreuses associations familiales ainsi que de parlementaires, y compris socialistes.
M. Germain Gengenwin a fait remarquer que cette mesure était de nature à améliorer la politique conduite par lactuel Gouvernement à légard des familles.
M. Bernard Accoyer a considéré que lamendement prenait acte de la réduction générale du nombre denfants par famille.
M. Claude Evin, après avoir rappelé quil sagissait dune revendication justifiée, a noté que le Gouvernement avait engagé, dans le cadre de la Conférence sur la famille, une discussion densemble sur ces questions qui a dores et déjà conduit à se préoccuper des jeunes adultes sans emploi à la charge de leurs parents. Lobjet de lamendement pourrait donc être inscrit à lordre du jour de la prochaine conférence.
Mme Dominique Gillot, rapporteur pour la famille, après avoir rappelé son accord avec lobjet de lamendement, a souligné que la situation financière de la branche famille ne permettait pas encore dy satisfaire. Cependant, le versement des allocations familiales est, dores et déjà, étendu pour les jeunes adultes à charge jusquà lâge de 20 ans, et lAPJE sera cumulable avec le RMI. Enfin, lallocation de rentrée scolaire sera versée dès le premier enfant, ce qui constitue un premier pas vers la reconnaissance du premier enfant.
La commission a rejeté les deux amendements.
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer visant à suspendre le versement de tout ou partie des allocations familiales sur décision de justice, après une étude sociale et familiale approfondie.
M. Jean Bardet a défendu lamendement en soulignant quil sagissait de responsabiliser les parents denfants délinquants.
Mme Dominique Gillot, rapporteur pour la famille, sest déclarée très hostile à lamendement, dune part, parce que la suspension du versement des allocations familiales est dores et déjà possible lorsquelles sont détournées de leur objet, à savoir lentretien des enfants, dautre part, parce quelle déqualifierait, davantage encore, les familles en difficultés. Une telle mesure de rétorsion financière aurait ainsi un effet contraire à son objet déclaré.
Le président Jean Le Garrec a tenu à marquer son accord complet avec le rapporteur.
La commission a rejeté lamendement puis a adopté larticle 13 sans modification, après que M. Maxime Gremetz a fait part de lopposition du groupe communiste à cet article.
Article 14 - Extension de lallocation de rentrée scolaire aux familles de un enfant
La commission a examiné deux amendements du rapporteur, lun visant à mettre en place un système dallocation différentielle afin de lisser les effets de seuil en matière dattribution de lallocation de rentrée scolaire, lautre à moduler le montant de cette allocation en fonction de lâge des enfants à charge.
Le président Jean Le Garrec sest demandé si la complexité du système proposé par le rapporteur, dans ces deux amendements, ne devait pas conduire à un approfondissement de la réflexion sur ces points et à une consultation des associations familiales dans le cadre de la prochaine conférence de la famille. M. Claude Evin a souligné la difficulté technique que soulèverait lapplication des amendements.
Mme Dominique Gillot, rapporteur pour la famille, a rappelé le caractère précaire de lactuel système dallocation de rentrée scolaire puisquà une base attribuée par la Caisse nationale des allocations familiales sajoute une majoration décidée annuellement par lEtat et financée par le budget de lEtat.
M. Jean Bardet sest étonné que des arguments techniques soient seuls opposés au lissage des seuils. Il a donc déclaré le soutien du groupe RPR aux amendements du rapporteur.
Considérant que lessentiel était damorcer un débat, le rapporteur a retiré les deux amendements. Toutefois, le second qui a alors été repris par M. Maxime Gremetz a été rejeté par la commission.
La commission a examiné un amendement présenté par M. Jean-Luc Préel tendant à supprimer la mention dans la loi selon laquelle lentrée en vigueur du versement de lallocation de rentrée scolaire pour le premier enfant est prévue à compter de la rentrée 1999.
M. Jean-Luc Préel a indiqué que cette disposition était inutile dès lors quelle avait déjà été annoncée lors de la conférence de la famille de juin dernier et que lextension de lallocation était instituée dans les deux paragraphes précédents de larticle, lensemble de la loi étant applicable dès le 1erjanvier 1999.
Mme Dominique Gillot, rapporteur pour la famille, ayant précisé quau contraire, il était nécessaire de viser la prochaine rentrée scolaire, la commission a rejeté lamendement.
La commission a adopté larticle 14 sans modification.
Après larticle 14
La commission a ensuite rejeté un amendement portant article additionnel présenté par Mme Jacqueline Fraysse et tendant à ce que lallocation pour jeune enfant soit attribuée sans conditions de ressources.
© Assemblée nationale
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