
ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION des AFFAIRES CULTURELLES,
FAMILIALES ET SOCIALES
COMPTE RENDU N° 9
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 21 octobre 1998
(Séance de 17 heures 30)
Présidence de M. Jean Le Garrec, président
SOMMAIRE
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Suite de lexamen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 (n° 1106) - examen des amendements
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La commission des affaires culturelles, familiales et sociales a poursuivi lexamen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 (n° 1106).
Le président Jean Le Garrec a indiqué quil avait été informé quil ny aurait pas damendement du Gouvernement au sujet de la compensation des exonérations de charges dues à la loi sur la réduction du temps de travail, et quil était habilité à en informer officiellement les membres de la commission.
Section II - Branche maladie
Avant larticle 15, la commission a rejeté trois amendements de M. Jean-Luc Préel visant :
- le premier à mettre en place une union nationale des caisses dassurance maladie chargée notamment de gérer lONDAM, son auteur ayant souligné la nécessité dun tel organisme qui existe au niveau régional, le rapporteur ayant jugé quun bilan des unions régionales de caisses mériterait dêtre dressé préalablement ;
- le deuxième demandant au Gouvernement détudier le financement de mesures de sécurité anesthésique et relatives à la périnatalité ;
- le troisième engageant le Gouvernement à créer une agence nationale de prévention et déducation à la santé, le rapporteur ayant indiqué que ces deux derniers amendements ne présentaient pas de caractère législatif et auraient mieux leur place dans le rapport annexé.
Article 15 (articles L. 321-1, L. 322-3, L. 615-14, L. 615-18 du code de la sécurité sociale et article L. 55 nouveau du code de la santé publique) - Dépistage organisé des maladies aux conséquences mortelles évitables
La commission a adopté quatre amendements rédactionnels présentés par M Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail.
Elle a ensuite examiné un amendement de M. Bernard Accoyer visant à instaurer le principe dune évaluation semestrielle, financière et sanitaire, des actes de dépistage organisé par lAgence nationale daccréditation et dévaluation en santé (ANAES) à partir des récapitulatifs établis par les professionnels et organismes habilités.
M. Bernard Accoyer a souligné le manque de coordination des actions actuellement menées et insisté sur limportance de dresser des bilans périodiques afin dassurer la cohérence du dépistage organisé.
Après que M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, eut indiqué que larticle 8 de la loi du 4 janvier 1993 relative aux relations entre les professions de santé et lassurance maladie confère déjà une mission dévaluation aux unions régionales de médecins, M. Bernard Accoyer a retiré son amendement.
La commission a ensuite examiné un amendement de M. Yves Bur prévoyant que la généralisation de la politique de dépistage organisé sappuiera sur les expériences en cours.
M. Jean-Luc Préel a souligné limportance de la coordination entre les acteurs pour assurer la qualité et lefficacité du dépistage.
Le président Jean le Garrec et M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ont estimé que le contenu de cet amendement ne relevait pas du domaine de la loi.
La commission a alors rejeté lamendement.
La commission a examiné un amendement de M. Jean-Pierre Foucher visant à prévoir la participation de la médecine du travail aux actions de dépistage.
M. Jean-Pierre Foucher a insisté sur la nécessité de faire participer la médecine du travail aux actions de dépistage organisé, compte tenu du lien de certains cancers avec lactivité professionnelle.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a indiqué que si les médecins du travail pouvaient participer aux actions de dépistage, il nétait pas souhaitable de donner à la médecine du travail une mission spécifique en ce domaine. En raison de leur situation particulière, les médecins du travail peuvent, en effet, dans certains cas, être soumis à des pressions rendant difficile le respect de lobligation de secret, notamment à légard des employeurs.
Mme Muguette Jacquaint a déclaré partager le point de vue du rapporteur tout en soulignant la nécessité dune meilleure mobilisation des médecins du travail en matière de dépistage.
M. Denis Jacquat sest également déclaré favorable à la position du rapporteur et a indiqué que les caisses régionales dassurance maladie (CRAM) participaient déjà au dépistage des maladies professionnelles.
M. Edouard Landrain a indiqué que lamendement prévoyait une simple participation de la médecine du travail au dépistage et ne visait pas à donner une mission spécifique aux médecins du travail. Il est par ailleurs souhaitable de développer des efforts de sensibilisation de la population en cette matière.
La commission a rejeté lamendement.
La commission a ensuite adopté larticle 15 ainsi modifié.
Après larticle 15
La commission a examiné un amendement présenté par M. Jean-Luc Préel visant à autoriser une expérimentation temporaire pour apprécier lopportunité de la mise en oeuvre dune gestion privée du risque.
M. Jean-Luc Préel a précisé que cette expérimentation devait être strictement encadrée afin déviter toute dérive conduisant à lexclusion de certaines catégories de personnes.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, après avoir noté que cet amendement tendait à faire un premier pas vers la privatisation de la sécurité sociale, a émis un avis défavorable.
La commission a rejeté lamendement.
Article 16 (articles L. 161-28-1 nouveau à L. 161-30 du code de la sécurité sociale) - Création dun système national dinformation interrégimes de lassurance maladie et dun conseil pour la transparence des statistiques de lassurance maladie
La commission a examiné un amendement de suppression de larticle présenté par M. Germain Gengenwin.
M. Germain Gengenwin a observé que la nouvelle structure créée par le présent article navait aucune raison dêtre, étant donné quil existe depuis la loi du 4 janvier 1993 un comité national paritaire de linformation médicale, visé à larticle L. 161-30 du code de la sécurité sociale. Il paraît donc plus cohérent de mettre à profit lexpérience de lorganisme existant plutôt que de créer une structure supplémentaire.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a relevé que le Conseil pour la transparence des statistiques de lassurance maladie avait une toute autre vocation que le Comité national paritaire de linformation médicale. Cet article crée également un système national dinformation interrégimes de lassurance maladie (SNIIRAM) qui a pour objet de favoriser le recoupement et la collecte des statistiques sur les dépenses de santé.
La commission a rejeté cet amendement.
La commission a ensuite examiné un amendement du rapporteur précisant que le SNIIRAM transmet aux prestataires de soins des informations pertinentes relatives à leurs recettes et non à leur revenu, M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, faisant valoir que lobjet du SNIIRAM nest pas de connaître du revenu, notion fiscale, qui comprend notamment les charges des médecins.
M. Bernard Accoyer a constaté que cet article crée une véritable « usine à gaz » et que la confusion opérée dans le texte du Gouvernement entre le revenu des médecins et leurs recettes est particulièrement étonnante.
M. Yves Bur a estimé important de pouvoir disposer dinformations fiables sur les charges que supportent les professionnels de santé.
La commission a adopté cet amendement.
Puis elle a adopté un amendement du rapporteur visant à assurer la conformité des systèmes de traitement de données nominatives mis en place par les organismes dassurance maladie avec la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978 qui impose un avis de la CNIL.
La commission a examiné un amendement présenté par M. Bernard Accoyer visant à ce que les frais inhérents à la création et au fonctionnement du SNIIRAM soient couverts par des économies de gestion des caisses dassurance maladie.
Après que M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, eut noté que le SNIIRAM serait financé dans les conditions normales de gestion de la CNAMTS et ne requérait pas de procédures spécifiques puisquil répondait à ses missions, la commission a rejeté cet amendement.
La commission a ensuite examiné deux amendements présentés par M. Bernard Accoyer visant à étendre la compétence du Conseil pour la transparence des statistiques de lassurance maladie aux informations relatives à lhospitalisation.
M. Bernard Accoyer a considéré que le nouveau conseil institué par cet article ne pouvait négliger ce type de données, compte tenu de limportance des dépenses hospitalières.
M. François Goulard a considéré que limiter le champ du nouveau conseil à la médecine de ville signifiait accuser les seuls médecins libéraux de dérapage financier.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a rappelé que lobjectif visé par le présent article consiste à permettre la plus grande transparence possible des statistiques disponibles pour lensemble des professionnels et des établissements de santé sans exception, au travers de la création du SNIIRAM. Le Conseil pour la transparence des statistiques de lassurance maladie est toutefois limité à la médecine de ville, car il sagit dune demande expresse des syndicats médicaux et que les dépenses hospitalières sont connues au travers des dotations globales. De plus, les nomenclatures des soins hospitaliers et des soins de ville ne sont pas identiques. Ainsi la prise en compte des informations sur lhospitalisations nest-elle pas aujourdhui possible dans ce cadre.
La commission a rejeté ces deux amendements.
Puis elle a examiné un amendement présenté par le rapporteur visant à maintenir en létat le Comité national paritaire de linformation médicale, dont le présent article propose la suppression et la substitution par le Conseil pour la transparence des statistiques de lassurance maladie.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a considéré que le comité national paritaire remplit une mission spécifique relative au codage des actes et des pathologies, qui concerne à la fois le secteur ambulatoire et le secteur hospitalier. Tel nest pas lobjet principal du nouveau conseil, qui voit sa compétence limitée au demeurant à la seule médecine de ville. Une substitution entre ces deux instances nest dès lors pas souhaitable.
La commission a adopté cet amendement.
Elle a ensuite adopté un amendement présenté par le rapporteur visant à rattacher le rapport du Conseil pour la transparence des statistiques de lassurance maladie aux annexes de la loi de financement de la sécurité sociale, sans limitation de durée.
Un amendement présenté par M. Bernard Accoyer visant également à supprimer la limitation de durée pour le dépôt du rapport au Parlement a été retiré par son auteur.
La commission a ensuite rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer précisant que ce rapport comprend quatre parties distinctes relatives à lhospitalisation, aux soins ambulatoires, au secteur médico-social et à la gestion des caisses.
La commission a adopté un amendement rédactionnel présenté par le rapporteur et un amendement de conséquence du maintien du Comité paritaire de linformation médicale du même auteur.
La commission a adopté larticle 16 ainsi modifié.
Article 17 - Extension du champ de la négociation conventionnelle avec les médecins.
La commission a examiné un amendement de suppression de larticle présenté par M. Bernard Accoyer.
M. Bernard Accoyer a estimé que la mise en place du système du médecin référent relevait de la négociation et non de la loi.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a souligné que cet article ne visait pas à rendre obligatoire lancienne option conventionnelle dite du médecin référent mais à donner aux parties conventionnelles une grande latitude sur le champ de négociation des conventions médicales.
M. Bernard Accoyer a retiré son amendement.
La commission a ensuite examiné un amendement du rapporteur visant à étendre le contenu des conventions médicales à la possibilité de prévoir lextension du mécanisme du tiers-payant.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a indiqué que cet amendement tendait à ouvrir encore davantage le champ de la négociation pour améliorer le service aux assurés mais ne consistait nullement à rendre des négociations obligatoires sur ce point.
M. Yves Bur, après avoir estimé que cet amendement était dune grande importance, a noté que le développement du tiers-payant pouvait avoir un effet déresponsabilisant en incitant les patients à consommer davantage de produits de santé, ce qui se vérifie dores et déjà pour la consommation de certains produits pharmaceutiques.
M. Alfred Recours a considéré que cet amendement allait dans le bon sens dans la mesure où des personnes de conditions modestes renoncent à se soigner faute de moyens financiers lorsquils se trouvent dans lincapacité de faire lavance des frais.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a noté que largument selon lequel le tiers payant aboutissait à augmenter globalement le montant des dépenses médicales était faux au regard de la situation des pays européens où la procédure du tiers-payant a été généralisée et où lon constate que les dépenses de santé ramenées à la richesse nationale sont beaucoup plus faibles quen France.
La commission a adopté cet amendement.
Elle a ensuite examiné un amendement du rapporteur donnant la possibilité aux parties conventionnelles de valoriser les actions dévaluation des pratiques professionnelles ainsi que le préconise le rapport Stasse.
A la question de M. Yves Bur sur la forme que pourrait prendre cette valorisation, M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a répondu quil appartiendrait aux parties conventionnelles den fixer les modalités ; ce pourrait être, par exemple, des compensations financières ou des autorisations de publicité des actions dévaluation.
La commission a adopté cet amendement.
Elle a ensuite rejeté un amendement présenté par M. Bernard Accoyer visant à donner un caractère expérimental aux filières mises en place par les parties conventionnelles et à les soumettre à lévaluation du Conseil dorientation des filières et réseaux de soins expérimentaux.
M. Yves Bur a retiré un amendement supprimant la possibilité donnée aux parties conventionnelles de prévoir des modes de rémunération des praticiens autres que le paiement à lacte.
La commission a rejeté un amendement du même auteur prévoyant que le recours au médecin référent ne saurait être obligatoire, après que M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, eut rappelé la liberté des partenaires conventionnels et que M. Jean-Luc Préel eut souligné le danger de voir ce type de disposition imposée par une convention signée par un seul syndicat.
La commission a ensuite rejeté deux amendements de M. Bernard Accoyer, le premier visant à donner un caractère expérimental aux nouveaux modes de rémunération autres que le paiement à lacte et à les soumettre à une procédure dévaluation et le second écartant toute autre mode de rémunération que le paiement à lacte pour les activités curatives des médecins.
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer visant à indiquer dans le présent article que le paiement par carte bancaire offrant la possibilité dun différé de règlement constitue un mode de paiement substituable à dautres modes de rémunération.
M. Bernard Accoyer a indiqué que sa proposition répondait au problème de lavance des frais par les assurés.
M. Alfred Recours a rappelé que le paiement par carte bancaire était considéré de la même façon que tous les autres modes de paiement. Il convient de sinterroger sur la question de savoir qui paie lavance des frais que le paiement différé par carte bancaire entraîne.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, sest déclaré défavorable à cet amendement car celui-ci impliquerait que les banques soient associées à la convention médicale. Cette question, qui ne saurait être traitée dans le cadre de larticle L. 162-5 qui définit le champ des relations conventionnelles, ne relève pas, par ailleurs, du domaine de la loi.
La commission a rejeté cet amendement.
La commission a examiné un amendement de M. Yves Bur précisant que les dispositions mises en place par le I de larticle relatives à la coordination des soins ne peuvent conduire à des différences de traitement entre les assurés sociaux en ce qui concerne le remboursement des actes médicaux.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a indiqué que, même si lon peut sinterroger sur lopportunité de les maintenir, depuis de nombreuses années des différences dans les remboursement des soins médicaux existaient entre les différents régimes dassurance maladie.
Cet amendement a été retiré par son auteur.
La commission a adopté larticle 17 ainsi modifié.
Article 18 - Élargissement des missions des unions de médecins exerçant à titre libéral
La commission a adopté un amendement de M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, visant à confier à chacune des sections des médecins généralistes et des médecins spécialistes des unions régionales de médecins exerçant à titre libéral les nouvelles missions confiées aux unions par le présent article, de manière que les dépenses des généralistes soient évaluées par des généralistes et celles des spécialistes par des spécialistes.
La commission a rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer tendant à substituer à lhabilitation des médecins évaluateurs par lAgence nationale daccréditation et dévaluation en santé (ANAES) une sélection de médecins dépendants des unions selon des critères définis par lANAES et les unions.
La commission a examiné un amendement du rapporteur visant à prévoir que les médecins évaluateurs doivent parallèlement à lexercice de leur mission dévaluation poursuivre une activité médicale.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a indiqué quil sagissait déviter que ne se crée un corps de médecins évaluateurs déconnecté de la pratique médicale quotidienne.
M. Jean-Luc Préel sest interrogé sur la possibilité de contrôler leffectivité de lexercice dune activité médicale par les médecins évaluateurs.
M. Bernard Accoyer a proposé un sous-amendement visant à préciser que lactivité médicale exercée devait lêtre à titre libéral.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a indiqué quune telle limitation exclurait toute possibilité de recourir pour lévaluation à des médecins hospitaliers ou ayant des activités denseignement universitaire.
La commission a rejeté le sous-amendement et adopté lamendement du rapporteur.
La commission a rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer visant à prévoir, dune part que lanalyse trimestrielle de lévolution des dépenses médicales par les unions est réalisée avec la concours de lUnion régionale des caisses dassurance maladie (URCAM), dautre part que les résultats de cette analyse sont communiqués aux syndicats médicaux représentatifs, le rapporteur ayant indiqué que la préoccupation de lauteur de lamendement était satisfaite, les syndicats médicaux représentatifs étant dores et déjà présents au sein des unions.
La commission a examiné un amendement du rapporteur tendant à confier à lEtat la responsabilité détablir et de diffuser une synthèse nationale des analyses réalisées par les unions de médecins sur lévolution des dépenses médicales.
M. Jean-Luc Préel a estimé que lamendement montrait la volonté détatisation de la santé et indiqué quil serait préférable de confier cette mission à une union nationale des caisses dassurance maladie quun amendement précédent quil a présenté propose de créer.
La commission a adopté lamendement.
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer tendant à prévoir linformation des unions de médecins libéraux sur lévolution des dépenses régionales dhospitalisation et les transferts dactes et de dépenses dhospitalisation vers la médecine de ville et réciproquement.
M. Bernard Accoyer a estimé quil était souhaitable dassurer la transparence des transferts dactes et de dépenses entre la médecine de ville et la médecine hospitalière.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a indiqué quil proposerait un amendement sur le rapport annexé à larticle premier pour introduire davantage de transparence en ce qui concerne les transferts entre les deux secteurs.
La commission a rejeté lamendement.
La commission a rejeté un amendement de M. Jean-Luc Préel visant à donner au dispositif dévaluation prévu par larticle un caractère expérimental limité à une durée dun an et prévoyant quun rapport dévaluation serait remis au Parlement à lissue de cette année.
La commission a adopté larticle 18 ainsi modifié.
Article 19 - Critères dattribution de lallocation de remplacement en cas de cessation dactivité des médecins et des aides à leur reconversion
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer tendant à repousser au 1er janvier 2000 lapplication de la possibilité de moduler, selon les zones géographiques dexercice ou les spécialités, lallocation dincitation à la cessation de lactivité des médecins (MICA).
M. Bernard Accoyer sest déclaré en accord avec le principe de modulation du MICA mais a estimé souhaitable de repousser de six mois son entrée en vigueur afin de prendre en compte les difficultés de certains praticiens qui avaient programmé leur retraite anticipée.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a estimé quil fallait agir sans tarder pour réguler la démographie médicale et sest déclaré réservé sur lopportunité dun report de la date dapplication du système de modulation proposé par larticle.
Le président Jean Le Garrec, ayant estimé que le report de six mois pourrait permettre déviter certaines difficultés, la commission a adopté lamendement.
La commission a adopté un amendement de M. Bernard Accoyer reportant au 1er janvier 2000, en conséquence de ladoption dun amendement précédent, le recours à un décret en labsence daccord conventionnel sur les modalités de modulation du MICA.
La commission a adopté un amendement de M. Yves Bur tendant à prévoir quun rapport dévaluation du nouveau MICA serait annexé au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2001.
La commission a adopté larticle 19 ainsi modifié.
Article 20 - Création dun fonds daide à la qualité des soins de ville
La commission a rejeté un amendement de suppression de larticle de M. Bernard Accoyer, son auteur ayant précisé que la dotation de 500 millions de francs du fonds serait inutile si les outils de la maîtrise médicalisée étaient bien utilisés.
La commission a examiné un amendement de M. Jean-Luc Préel visant à prévoir que le fonds daide à la qualité des soins de ville est créé à titre expérimental et non pas pour une durée de cinq ans.
M. Jean-Luc Préel a estimé que si lexpérimentation savérait positive, il ne serait pas opportun de limiter lexistence du fonds à cinq ans.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a indiqué que la durée de cinq ans était la même que celle qui avait été fixée pour le fonds de modernisation des hôpitaux dans la loi du financement de la sécurité sociale pour 1998.
M. Yves Bur a demandé si le fonds daide à la qualité des soins de ville pourrait être mobilisé pour participer au financement des réseaux de soins palliatifs.
Le rapporteur a indiqué que le fonds créé était réservé à lamélioration de la qualité des soins de ville mais que lamendement suivant quil propose a pour objet détendre le bénéfice du fonds aux réseaux « ville-hôpital ».
Lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a adopté un amendement du rapporteur visant à préciser que le fonds peut financer des réseaux de soins liant des professionnels de santé exerçant en ville à des établissements de santé.
La commission a rejeté un amendement de M. Germain Gengenwin visant à supprimer le paragraphe III de larticle prévoyant le financement du fonds par les régimes obligatoires dassurance maladie.
La commission a adopté larticle 20 ainsi modifié.
Article 21 - Clause de sauvegarde applicable aux dépenses médicales
La commission a examiné trois amendements de suppression de larticle de MM. Bernard Accoyer, François Goulard et Jean-Luc Préel.
M. Bernard Accoyer sest déclaré opposé à linstauration dun système de sanctions conventionnelles collectives qui va contre la nécessaire évaluation et responsabilisation individuelle des praticiens.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ayant souligné le caractère indispensable dun mécanisme de régulation, la commission a rejeté les trois amendements.
La commission a examiné un amendement de M. Bernard Accoyer proposant une nouvelle rédaction de larticle pour prévoir quune contribution conventionnelle, appelée auprès des médecins conventionnés dont les honoraires et prescriptions remboursés ont augmenté plus vite que lONDAM, ne peut être exigée quaprès une évaluation individuelle médicalisée de bonne pratique et une évaluation générale des contraintes sanitaires.
M. Claude Evin, rapporteur, sest opposé à ce système dévaluation individuelle en considérant quil était beaucoup trop complexe à mettre en place.
M. Denis Jacquat, après avoir rappelé quil sétait toujours opposé au principe du reversement collectif, a considéré que, au regard des progrès de linformatique qui permettent notamment à chaque médecin de recevoir des relevés individuels dactivité précis, il devrait être possible de mettre en place un système individualisé qui éviterait de sanctionner les médecins vertueux.
Le rapporteur a souligné que le mécanisme de régulation proposé permettait justement une individualisation du reversement puisquil est proportionnel au revenu. Aller plus loin reviendrait à encadrer totalement lactivité de chaque médecin, ce qui nest pas souhaitable. Un système dévaluation individuelle nécessiterait de décliner lONDAM par médecin et de définir un niveau dactivité autorisé pour chacun, selon des critères qui restent à définir. Il est préférable de sen tenir à une responsabilité collective de la profession.
M. Denis Jacquat a rappelé que des syndicats de médecins avaient cependant fait des propositions dans ce sens et quil serait intéressant de les examiner.
La commission a rejeté lamendement, ainsi que deux amendements de M. Jean-Luc Préel proposant la suppression lun, des trois premiers paragraphes de larticle relatifs au mécanisme de régulation économique et lautre la suppression du seul système de modification temporaire des lettres-clés des tarifs des praticiens.
Article L. 162-5-2 du code de la sécurité sociale
La commission a rejeté trois amendements de M. Bernard Accoyer, sur avis défavorable du rapporteur :
- un amendement supprimant la possibilité donnée aux parties conventionnelles de modifier les lettres-clés en cours dannée ;
- un amendement limitant à lajustement des lettres-clés les mesures que peuvent prendre les partenaires conventionnels pour assurer le respect de lONDAM ;
- un amendement précisant quil sagit de respecter les objectifs « prévisionnels dévolution des dépenses ».
La commission a ensuite examiné un amendement de M. Bernard Accoyer disposant que seules les dépenses médicales remboursées sont prises en compte pour le calcul du respect de lobjectif des dépenses médicales.
M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, a signalé que cette précision figurait déjà dans larticle.
M. Bernard Accoyer, après avoir considéré que le texte recélait un problème de terminologie et souhaité que ce point soit éclairci dici lexamen en séance, a retiré son amendement.
Pour cette même raison, deux amendements de M. Bernard Accoyer précisant que seuls les frais accessoires de médecins « remboursés » et les orientations relatives au médicament « remboursé » étaient pris en compte pour la fixation de lobjectif des dépenses médicales ont été retirés par son auteur.
La commission a ensuite adopté un amendement du rapporteur disposant que lannexe annuelle à la convention médicale peut également prévoir dadapter lobjectif prévisionnel des dépenses médicales des médecins spécialistes par spécialité médicale afin dassurer une meilleure régulation de ces dépenses, le rapporteur ayant signalé que cet amendement pourrait nécessiter des précisions supplémentaires qui seraient examinées ultérieurement.
La commission a rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer supprimant des dispositions de larticle relatif au fonds de régulation, le rapporteur ayant donné un avis défavorable.
La commission a ensuite adopté un amendement de cohérence du rapporteur substituant à la fin du paragraphe IV aux termes : « à due concurrence de la provision » les termes : « dans la limite du montant de la provision prévue au II ».
Article L. 162-5-3 du code de la sécurité sociale
La commission a rejeté deux amendements de M. Bernard Accoyer :
- le premier supprimant les dispositions de cet article qui mettent en place un système de modification temporaire des lettres-clés des tarifs des praticiens ;
- le second substituant au dispositif proposé un mécanisme dévaluation et de sanction individualisées des dépassements de lobjectif national par le biais de contrats locaux dobjectifs et de moyens, M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ayant jugé inopérationnel et trop complexe le système proposé.
La commission a ensuite adopté un amendement du rapporteur au paragraphe I, visant à garantir les niveaux de prise en charge des dépenses de soins par lassurance maladie en cas de modification transitoire des tarifs des honoraires.
La commission a rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer supprimant les dispositions relatives aux modalités de calcul de la contribution conventionnelle due par les médecins conventionnés en cas de non-respect de lobjectif prévisionnel des dépenses médicales, M. Bernard Accoyer ayant considéré que cette contribution devait être discutée et établie dans le cadre conventionnel et M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ayant rappelé que le système précédent de reversement avait été précisé par décret.
La commission a ensuite adopté deux amendements rédactionnels du rapporteur au paragraphe II.
La commission a ensuite rejeté, sur avis défavorable du rapporteur, cinq amendements de M. Bernard Accoyer :
- le premier disposant que la contribution ne peut être exigée quaprès que les caisses de la sécurité sociale ont présenté des éléments dexplication à la hausse des dépenses dassurance maladie tels que le vieillissement de la population ou les nouvelles techniques ;
- le deuxième précisant que la contribution ne peut être exigée lorsque les frais de gestion des caisses de sécurité sociale augmentent plus rapidement que le taux dinflation ;
- le troisième prévoyant le versement de la contribution conventionnelle par les seuls médecins conventionnés ayant dépassé le taux de lONDAM au vu dune évaluation médicalisée des causes individuelles de ce dépassement.
- le quatrième disposant que les caisses de sécurité sociale et les organismes complémentaires sont également redevables, en cas de dépassement de lobjectif des dépenses médicales, dune contribution dont les modalités de calcul sont déterminées par décret en Conseil dEtat, M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ayant considéré que les caisses nétaient pas responsables des prescriptions et donc des dépassements ;
- le cinquième précisant que les médecins conventionnés dont le montant des honoraires remboursés na pas augmenté au 31 décembre de lannée pour laquelle le dépassement de lONDAM est constaté ne sont pas redevables de la contribution conventionnelle, M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ayant signalé que cela revenait à un système dindividualisation quil avait précédemment jugé ingérable.
Article L. 162-5-4 du code de la sécurité sociale
La commission a rejeté un amendement de M. Bernard Accoyer supprimant le dispositif de cet article qui prévoit un mécanisme de pénalité en cas de non-paiement de la contribution conventionnelle, M. Claude Evin, rapporteur pour lassurance maladie et les accidents du travail, ayant fait remarquer quil semblait difficile de faire respecter une loi en labsence de toute sanction.
La commission a ensuite adopté larticle 21 ainsi modifié.
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