
ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION des AFFAIRES CULTURELLES,
FAMILIALES ET SOCIALES
COMPTE RENDU N° 18
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mardi 10 novembre 1998
(Séance de 16 heures 15)
Présidence de M. Jean Le Garrec, président
SOMMAIRE
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- Examen du projet de loi, adopté par le Sénat, relatif à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage - n° 941 (M. Alain Néri, rapporteur)
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- Informations relatives à la commission
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La commission des affaires culturelles, familiales et sociales a examiné, sur le rapport de M. Alain Néri, le projet de loi, adopté par le Sénat, relatif à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage - n° 941.
M. Edouard Landrain a regretté que ses amendements, présentés après lexpiration du délai prévu mais néanmoins avant lexamen en commission ne puissent pas être examinés par celle-ci.
Le président Jean Le Garrec, après avoir indiqué que les amendements en cause pourront être ultérieurement soumis à la commission, a souligné limportance de ce projet de loi - dont le champ dapplication nest pas limité aux sportifs de haut niveau - qui concerne non seulement une question déthique sportive mais aussi un problème de santé publique et sest félicité de la qualité du travail préparatoire effectué par le rapporteur dans le cadre dauditions ouvertes à la presse.
M. Alain Néri, rapporteur, après avoir relevé que le projet de loi avait effectivement suscité un très large intérêt, a fait valoir que ses dispositions distinguaient de manière opportune le cas du « dopé » de celui du « dopeur ». En effet, le sportif reste un citoyen qui, comme tous les autres, doit bénéficier de la présomption dinnocence et pouvoir faire appel du premier jugement prononcé à son encontre. Par ailleurs, il serait souhaitable de mettre en place une procédure contradictoire en matière de contrôle du dopage, étant cependant souligné quil faudrait également éviter lécueil de délais de procédure dilatoires. Le projet de loi devrait contribuer à léradication dun fléau social et à faire de la France un exemple en matière de lutte contre le dopage.
M. Guy Drut sest interrogé sur les conséquences dune contre-expertise systématique, notamment en ce qui concerne la possibilité pour un athlète contrôlé positif une première fois de continuer à participer à des compétitions sportives à létranger.
Le rapporteur a fait valoir que les fédérations nationales ne sélectionnaient pas les sportifs ayant fait lobjet dun contrôle positif pour participer à des rencontres internationales.
M. Patrick Leroy a relevé que, contrairement à ce que laissait entendre son intitulé, le projet de loi comportait peu de dispositions relatives à la protection de la santé des sportifs au-delà du seul domaine de la lutte contre le dopage et a souhaité que cet aspect des choses soit mieux pris en compte dans le texte général sur le sport attendu pour lannée prochaine.
La commission est ensuite passée à lexamen des articles.
Article premier - Politique de prévention du dopage
La commission a adopté un amendement du rapporteur visant à associer les fédérations agréées à la lutte contre le dopage.
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy visant à compléter la liste des actions prévues par larticle premier par la mention dactions de soins adaptés et à préciser que ces actions étaient mises en oeuvre non seulement pour lutter contre le dopage mais aussi pour assurer la protection de la santé des sportifs.
M. Patrick Leroy a souligné que cet amendement tendait à étendre le champ dapplication du projet de loi à la préservation de la santé des sportifs.
Le rapporteur a estimé que la mention des « soins adaptés » trouverait mieux sa place dans la future loi sur le sport et sest déclaré favorable à linsertion dans larticle premier dune référence à la protection de la santé des sportifs.
M. Edouard Landrain a indiqué quil serait souhaitable dinsérer dans le cahier des charges des chaînes publiques de télévision des dispositions visant à faire participer le service public audiovisuel à la lutte contre le dopage.
Le président Jean Le Garrec a estimé que cette suggestion relevait du projet de loi sur laudiovisuel public.
La commission a adopté lamendement modifié dans le sens suggéré par le rapporteur.
La commission a adopté larticle premier ainsi modifié.
TITRE 1ER
DE LA SURVEILLANCE MÉDICALE DES SPORTIFS
Article 2 - Contrôle médical préalable à la délivrance des licences sportives
La commission a examiné un amendement de M. Denis Jacquat prévoyant que la production dun certificat médical attestant labsence de contre-indications à la pratique des activités physiques et sportives devait être exigée pour toute délivrance dune licence sportive et non pas seulement pour la première délivrance dune telle licence.
M. Denis Jacquat a justifié cet amendement par le fait que létat sanitaire dune personne pouvait évoluer dune année sur lautre. La proposition ainsi faite est distincte du problème de la gratuité de la visite médicale obligatoire et cette gratuité pourrait éventuellement rester limitée à la première visite préalable à la délivrance dune licence. En tout état de cause, il est clair que des contre-indications à la pratique des activités physiques et sportives peuvent apparaître après le premier examen médical, ce qui pose de délicats problèmes de responsabilité.
M. Bernard Outin a souligné, à linverse, quil serait trop contraignant dexiger un double examen médical pour les sportifs qui prennent deux licences, la première au titre de lactivité sportive principale, la seconde au titre dune activité connexe.
M. Alain Calmat sest déclaré favorable à lamendement, compte tenu du caractère évolutif des contre-indications à la pratique sportive.
M. Philippe Nauche a souligné quà lheure actuelle un certificat médical était exigé pour chaque renouvellement annuel dune licence sportive. La pratique consistant à délivrer ce certificat sans procéder à un nouvel examen médical de lintéressé est à lévidence contestable. Enfin, il faut souligner que lamendement ne présume pas de léventuelle gratuité de lexamen médical prévu.
M. Edouard Landrain a observé que les contre-indications médicales à la pratique du sport pouvaient varier dune discipline à lautre, ce qui constituait un argument supplémentaire en faveur de lamendement.
M. Guy Drut, après avoir estimé que la pratique actuelle de la tacite reconduction nétait pas satisfaisante, a fait valoir que le problème soulevé par M. Bernard Outin pouvait être réglé par voie réglementaire.
Le rapporteur a jugé la proposition intéressante mais difficile à mettre en oeuvre, dans la mesure où son application aux 13 000 000 de licenciés, combinée avec les dispositions prévoyant la gratuité de la visite médicale correspondante, aurait un coût très élevé. Toutefois, ladoption de cet amendement permettra douvrir un débat utile avec le Gouvernement.
La commission a adopté lamendement, modifié pour tenir compte dune précision rédactionnelle proposée par M. Alain Calmat.
La commission a examiné un amendement de M. Denis Jacquat disposant que le certificat médical doit être délivré par un médecin diplômé de médecine sportive.
Tout en convenant de la difficulté dapplication de cet amendement, M. Denis Jacquat a souligné que certaines fédérations sportives avaient émis des demandes en ce sens.
M. Edouard Landrain a fait observer que le terme « diplômé » nétait pas adapté car la formation à la médecine sportive fait uniquement lobjet dun certificat délivré après lobtention du diplôme de médecine. Il conviendrait donc de modifier lamendement en précisant que le certificat est délivré par des médecins « formés à cet usage ».
M. Philippe Nauche a considéré que lamendement était pratiquement impossible à mettre en oeuvre et que la proposition de M. Edouard Landrain semblait préférable car elle répond à lobjectif général de sensibilisation du corps médical aux conséquences des pratiques sportives, étant cependant rappelé que le certificat de médecine du sport a valeur de diplôme national.
M. Alain Calmat a considéré que la notion de formation proposée par M. Edouard Landrain était trop floue pour être acceptée par lOrdre des médecins.
M. Jean-Claude Beauchaud a constaté que le texte du projet était équilibré et que lintroduction dun recours obligatoire à un médecin du sport entraînerait de grandes difficultés dapplication.
M. Henri Nayrou a rappelé limportance du médecin de famille qui, en cas dadoption dune telle disposition, serait écarté du contrôle de lactivité sportive de ses patients habituels, ce qui nest pas souhaitable.
M. Denis Jacquat, reconnaissant les difficultés contenues dans son amendement, a proposé de le retirer et de limiter le recours obligatoire à un médecin du sport aux examens médicaux approfondis nécessaires à la pratique des disciplines jugées dangereuses.
Lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a ensuite adopté un amendement du rapporteur autorisant le médecin à écarter, dans son certificat médical, la ou les disciplines sportives dont il estime lexercice préjudiciable à la santé de son patient, alors même que celle-ci ne figure pas dans la liste des sports à risque mentionnée dans larticle.
Un amendement de M. Patrick Leroy de portée comparable a en conséquence été retiré par son auteur au profit de lamendement du rapporteur.
La commission a adopté un amendement de M. Denis Jacquat précisant que lexamen médical approfondi devant précéder lexercice des disciplines à risque doit être pratiqué par un médecin du sport.
La commission a examiné en discussion commune un amendement de M. Denis Jacquat et un amendement de M. Patrick Leroy disposant que lexamen médical préalable à la délivrance du certificat est remboursé par les caisses dassurance maladie.
M. Denis Jacquat a souligné que si, en pratique, la plupart des médecins assimilent ces actes à des consultations remboursables, en théorie, la délivrance dun certificat médical nest pas remboursable par la sécurité sociale.
Le président Jean Le Garrec a fait observer que ces deux amendements étaient contraires à larticle 40 de la Constitution et donc irrecevables. Le problème quils mettent en évidence est cependant bien réel et devra donc être abordé en séance publique.
Le rapporteur a souligné quil avait lui-même renoncé à présenter un tel amendement pour les raisons de recevabilité financière mais quil reviendrait sur cette question lors du débat en séance publique.
M. Edouard Landrain a rappelé quil avait été envisagé de faire financer la délivrance du premier certificat par le Fonds national de prévention.
M. Philippe Nauche a fait observer que la commission avait adopté un amendement au rapport annexé à larticle premier du projet de loi de financement de la sécurité sociale, demandant au Gouvernement détudier la possibilité de ce remboursement.
En application de larticle 86, alinéa 4, du Règlement, le président Jean Le Garrec a déclaré les deux amendements irrecevables.
La commission a ensuite adopté larticle 2 ainsi modifié.
Article 3 - Contrôle médical préalable aux compétitions
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy précisant que les certificats médicaux prévus par larticle sont annuels.
Le rapporteur a proposé une modification de lamendement dune part en limitant sa portée aux seuls certificats présentés par les non licenciés et dautre part en disposant que ce certificat doit dater de moins dun an, ce dispositif étant plus proche de la réalité.
M. Georges Colombier sest interrogé sur la façon dont le dispositif prévu par larticle 3 sera appliqué aux activités sportives qui ne sont pas organisées par des fédérations ou qui se déroulent en dehors des stades, comme par exemple les randonnées ou les courses organisées par des comités des fêtes ou des caisses des écoles. Les organisateurs nont pas toujours, dans ces cas, les moyens de demander à tous les participants un certificat médical.
Le rapporteur a souligné lintérêt de la question qui concerne de nombreuses manifestations et touche à la sécurité des sportifs mais a constaté quelle dépassait largement le champ de larticle 3, qui se limite aux épreuves organisées ou agréées par des fédérations sportives.
M. Edouard Landrain a constaté quil existait également des cas de manifestations sportives organisées par ou sous couvert de fédérations à lintention de non licenciés. Si, comme larticle le prévoit, lensemble des participants doit produire un certificat médical, cela risque de rendre lorganisation de ces manifestations impossible.
M. Bruno Bourg-Broc a approuvé cette position en considérant que les courses organisées par les caisses des écoles par exemple, bénéficiaient souvent de la coopération dune fédération sportive.
Le président Jean Le Garrec a considéré que la mise en place dun contrôle médical dans des manifestations sportives de masse était quasiment impossible, même si tout risque nest pas absent.
M. Christian Estrosi a rappelé que pour la grande majorité de ces pratiquants le sport était avant tout un jeu et un plaisir et quexiger un certificat médical pour pouvoir participer à nimporte quelle manifestation risquait de décourager de nombreux sportifs amateurs. Pour obtenir ses premières étoiles de ski ou pratiquer la pétanque, nul na besoin aujourdhui dêtre licencié ou de produire un certificat médical : il serait regrettable de changer cela.
M. Alain Calmat a considéré que larticle devait être plus précis quant aux limites de son application.
Le rapporteur a déclaré que les fédérations sportives nacceptaient jamais, en compétition, de sportifs nétant pas assurés ou nétant pas couverts par un certificat médical.
M. Jean-Paul Bacquet a souhaité que larticle définisse de façon précise ce que signifient les termes « épreuves sportives ». Par le biais du certificat médical le texte organise en fait un transfert de responsabilités des organisateurs vers le corps médical. Il convient donc de fixer des limites à ce dispositif.
M. Jean-Claude Beauchaud a estimé que le terme de « compétitions » serait plus clair que celui d« épreuves » qui nest pas défini.
M. Christian Estrosi a souhaité quil soit précisé quil sagit des compétitions inscrites dans un calendrier validé par une fédération. En effet, lexpression « épreuves » recouvre un trop grand nombre de rencontres.
Le président Jean Le Garrec a estimé que le terme d« épreuves » était effectivement ambigu et quil pourrait être souhaitable de lui substituer le mot « compétitions ». Il conviendra de clarifier en séance publique avec le Gouvernement la portée de lexpression figurant dans cet article qui peut comporter des conséquences, notamment en matière de responsabilité des médecins qui délivrent le certificat médical.
La commission a adopté lamendement rectifié dans le sens proposé par le rapporteur puis larticle 3 ainsi modifié.
Article 4 - Contribution des fédérations sportives à la politique de prévention du dopage
La commission a examiné un amendement de M. Denis Jacquat disposant que le nombre des compétitions doit être limité dans lannée.
M. Denis Jacquat a indiqué quil sagissait dinscrire dans la loi le principe de la limitation du nombre de compétitions, la multiplication de celles-ci étant une des causes du dopage.
M. Henri Nayrou a estimé que la limitation du nombre de compétitions ne pouvait relever du législateur mais que la décision revenait aux fédérations sportives.
M. Jean-Claude Beauchaud a souhaité que le principe de limitation des compétitions soit inséré dans un autre texte.
Le rapporteur sest déclaré daccord avec lidée de lamendement, mais a indiqué quil était préférable dinscrire ce principe sur le sport.
Lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a examiné un amendement de M. Denis Jacquat visant à prévoir que les listes des produits dopants doivent être les mêmes pour tous les sports et pour tous les pays.
M. Denis Jacquat a indiqué que la lutte contre le dopage ne serait efficace que si elle seffectuait selon des règles identiques dans tous les pays.
M. Edouard Landrain a proposé un sous-amendement visant à compléter lamendement par la mention selon laquelle les listes des produits dopants devaient être établies en coordination avec les instances communautaires et internationales.
Le rapporteur a estimé que lharmonisation au niveau international des réglementations en matière de dopage était évidemment souhaitable mais sest opposé au sous-amendement au motif quen labsence de coordination, les listes des produits dopants risquaient de ne pouvoir être établies. Il a proposé un sous-amendement visant à supprimer la mention selon laquelle les listes des produits dopants devaient être les mêmes pour tous les pays, ce qui nest pas possible dans une loi française.
La commission a rejeté le sous-amendement de M. Edouard Landrain puis elle a adopté le sous-amendement du rapporteur et lamendement ainsi modifié.
La commission a ensuite examiné deux amendements en discussion commune :
- le premier du rapporteur, visant à intégrer dans les programmes de formation des cadres professionnels du sport un enseignement spécifique des actions de prévention contre le dopage ;
- le second de M. Patrick Leroy, ayant le même objet et prévoyant en outre, dune part que des formations spécifiques sont dispensées aux éducateurs, aux enseignants, aux entraîneurs et aux médecins du sport, dautre part quune formation optionnelle spécialisée en médecine du sport peut être dispensée au cours du troisième cycle des études médicales et quune formation post-doctorale de trois ans spécialisée en médecine du sport permet daccéder à la capacité en médecine du sport.
M. Edouard Landrain a estimé souhaitable dintroduire dans cet article le rôle de contrôle en matière de dopage des fédérations sportives.
M. Denis Jacquat a considéré que les dispositions de lamendement de M. Patrick Leroy concernant la formation des médecins en médecine du sport étaient prématurées et quelles pourraient être introduites dans le cadre de la formation médicale continue des médecins.
Après une discussion au cours de laquelle sont intervenus MM. Patrick Leroy, Jean-Paul Bacquet et Alain Calmat, le rapporteur a proposé de rectifier son amendement de manière à reprendre les dispositions de lamendement de M. Patrick Leroy concernant la mise en place de formations spécifiques dispensées aux enseignants, aux entraîneurs et aux médecins du sport, en supprimant la référence aux éducateurs, devenue inutile. Il a indiqué que les dispositions concernant la formation des médecins à la médecine du sport pourraient être insérées dans la loi de 1984.
M. Patrick Leroy a retiré son amendement et la commission a adopté lamendement rectifié du rapporteur, puis larticle 4 ainsi modifié.
Article 5 - Prescription de produits dopants
La commission a examiné en discussion commune un amendement de M. Patrick Leroy tendant à ce que le praticien consulté par un sportif linforme par écrit de lincompatibilité éventuelle de certaines substances ou procédés avec la pratique sportive pratiquée et un amendement du rapporteur précisant que cette information est mentionnée sur lordonnance.
Le rapporteur a estimé que cette information devra figurer sur lordonnance de manière à ne présenter aucune ambiguïté.
M. Jean-Paul Bacquet a estimé que cette dernière proposition mettrait en cause la responsabilité du médecin, qui est tenu au secret professionnel. Ce type dinformation ne doit pas figurer sur une ordonnance, mais sur un certificat médical dont le praticien peut le cas échéant garder un double, en cas de contestation. Ce document pourra être dévoilé, après autorisation de lordre des médecins, si un litige loppose au sportif layant consulté. La démarche proposée par le rapporteur mettrait donc en péril léthique médicale que le médecin est tenu dobserver. Il conviendrait de consulter le président du conseil de lOrdre.
M. Denis Jacquat a considéré que le problème apparaissait bien souvent lorsque des sportifs prenaient des produits certes licites, mais en quantité tellement importante quils en devenaient dopants. Le fait pour un praticien de donner une information sur la dangerosité éventuelle certaines substances par écrit lui permet de se protéger contre des accusations ultérieures dont il pourrait être lobjet.
M. Edouard Landrain a estimé que la question du document servant de support à la mention pourrait être tranchée par une consultation associant le ministère de la santé au Conseil de lordre des médecins.
Le rapporteur a retiré son amendement et la commission a adopté lamendement de M. Patrick Leroy
Le président Jean Le Garrec a estimé que la réflexion sur ce sujet nétait pas close et quelle pourrait reprendre une fois cette consultation avec le Conseil de lordre des médecins réalisée.
La commission a adopté larticle 5 ainsi modifié.
Article 6 - Suivi médical des sportifs de haut niveau
La commission a examiné un amendement présenté par M. Patrick Leroy tendant à ce que larrêté interministériel visé par larticle tienne compte, pour définir la nature et la périodicité des examens médicaux, de la diversité des disciplines sportives.
Après que le rapporteur se fut prononcé en défaveur de cet amendement, ce dernier a été retiré par son auteur.
La commission a adopté larticle 6 sans modification.
Article 7 - Livret individuel des sportifs de haut niveau
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy visant à prévoir la délivrance du livret individuel à tous les licenciés, et non pas uniquement aux sportifs de haut niveau.
Le rapporteur a considéré que cet amendement représentait une pétition de principe dans la mesure où il ne pouvait être applicable en létat. En effet, on compte en France 13 millions de licenciés. Le coût de cette disposition pourrait donc sélever au total à 65 millions de francs.
M. Denis Jacquat sest prononcé en défaveur de cet amendement qui aboutirait à ajouter un livret supplémentaire à ceux qui existent déjà et dont la manipulation pose déjà problème.
Lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a ensuite adopté un amendement présenté par le rapporteur, visant à prendre en compte la délivrance du livret aux représentants légaux des sportifs de haut niveau mineurs.
La commission a adopté larticle 7 ainsi modifié.
TITRE II
DE LA PRÉVENTION ET DE LA LUTTE CONTRE LE DOPAGE
Section 1 - Du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage
Article 8 - Conseil de prévention et de lutte contre le dopage
La commission a adopté un amendement du rapporteur, prévoyant que les membres du Conseil de prévention prêtent serment.
La commission a ensuite adopté larticle 8 ainsi modifié.
Article 9 - Compétences du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage
Sur avis favorable du rapporteur, la commission a adopté un amendement présenté par M. Patrick Leroy prévoyant que le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage est destinataire des procès-verbaux danalyses.
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy tendant à mettre laccent sur la veille médicale et biologique en y associant les fédérations et en créant des structures médicales adaptées.
Après que le rapporteur eut considéré que cet amendement constituait un vu pieux inapplicable, celui-ci a été retiré par son auteur.
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy visant à accorder un pouvoir dinjonction au Conseil de prévention et de lutte contre le dopage.
Après que le rapporteur se fut exprimé en faveur du principe de cet amendement et quil eut proposé une rédaction commune avec un amendement proche déposé par lui-même, M. Patrick Leroy a donné son accord à lamendement du rapporteur et a retiré le sien.
La commission a adopté un amendement du rapporteur permettant au conseil de prescrire aux fédérations de faire usage des pouvoirs de contrôle et de sanctions qui leur sont attribuées par la loi.
La commission a ensuite examiné un amendement du rapporteur, visant à ce quune fédération ne demandant pas de contrôle ou nengageant pas les procédures disciplinaires à lencontre des licenciés convaincus de dopage puisse être sanctionnée.
Le rapporteur a jugé que la crédibilité du dispositif de lutte contre le dopage repose en partie sur lefficacité de la répression, y compris à légard de fédérations trop laxistes. Lamendement confirme donc au Conseil un pouvoir de sanction à lencontre des fédérations.
M. Henri Nayrou a estimé quil serait opportun de conférer encore plus de pouvoirs au Conseil de prévention et de lutte contre le dopage et sest déclaré très sceptique sur lexercice, par les fédérations des pouvoirs que leur confère le projet.
La commission a adopté cet amendement.
La commission a examiné un amendement présenté par M. Patrick Leroy visant à préciser que le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage est consulté préalablement à tout projet de texte législatif ou réglementaire concernant le dopage.
Après que le rapporteur eut observé que la consultation était nécessairement préalable sans quil soit nécessaire de le préciser, cet amendement a été retiré par son auteur.
La commission a adopté un amendement présenté par le rapporteur, visant à ce que le Conseil soit consulté également sur tous les projets de lois relatifs au sport et pas uniquement sur ceux concernant le problème du dopage.
La commission a examiné un amendement présenté par M. Patrick Leroy visant à accroître le rôle du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage dans le domaine de la recherche médicale et biologique et à étendre le champ de la recherche aux divers aspects de la médecine du sport par le biais de la passation de conventions.
Après que le rapporteur eut observé que lamendement présenté nétait pas applicable étant donné que le Conseil ne sera pas doté de la personnalité morale, cet amendement a été retiré par son auteur.
M. Patrick Leroy a ensuite retiré un amendement confiant au Conseil la mission de vérifier la conformité de la mise en application des textes avec les objectifs de la loi.
La commission a ensuite adopté larticle 9 ainsi modifié.
La commission a adopté larticle 10 - Régime financier et moyens en personnel du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage sans modification.
Section 2 - Des agissements interdits
Article 11 - Définition et prohibition du dopage
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy ayant pour objet dassimiler au dopage les entraînements qui dépassent les normes habituelles.
Après que le rapporteur eut noté que cet amendement était susceptible daffaiblir laction menée contre le dopage, il a été retiré par son auteur.
La commission a adopté larticle 11 sans modification.
Article 12 - Interdiction de la fourniture à des sportifs de produits dopants et de lentrave aux contrôles
Après que M. Patrick Leroy eut retiré un amendement dordre rédactionnel, la commission a adopté larticle 12 sans modification.
Section 3 - du contrôle
Article 13 - Personnes habilitées à procéder et à diligenter les enquêtes et contrôles
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy visant à garantir labsolue confidentialité de la procédure de contrôle tant que la preuve du caractère positif des contrôles na pas été établie de manière irréfutable.
M. Patrick Leroy a indiqué que son amendement visait à protéger la présomption dinnocence.
Le rapporteur a considéré que cet amendement était inopérant car la confidentialité absolue ne pouvait être garantie en pratique à tous les niveaux de la procédure du contrôle.
Lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a adopté larticle 13 sans modification.
Article 14 - Exercice des contrôles anti-dopage
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy permettant à un laboratoire agréé par le ministère de la jeunesse et des sports deffectuer une contre-expertise des examens médicaux, cliniques et biologiques à la demande des personnes incriminées.
Le rapporteur a considéré que le respect des droits de la défense était largement prévu tout au long de la procédure et que cet amendement était superflu.
M. Denis Jacquat a indiqué quun seul laboratoire français serait en pratique en mesure de réaliser une telle contre-expertise.
Lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a adopté larticle 14 sans modification.
Article 15 - Droit de perquisition
La commission a successivement adopté trois amendements du rapporteur :
- le premier précisant que le droit de perquisition concerne exclusivement la recherche du dopage et sétend aux annexes des locaux, enceintes, installations ou établissements ;
- le deuxième permettant aux médecins au cours de la visite de pratiquer des contrôles inopinés et supprimant la notion d« audition » ;
- le troisième prévoyant que le Procureur de la République peut interrompre les visites.
La commission a ensuite examiné un amendement du rapporteur étendant le contrôle du dopage à la visite des véhicules des sportifs et des soigneurs, sauf si le véhicule sert de domicile.
M. Denis Jacquat a considéré que cet amendement laissait la porte ouverte à la triche sagissant des véhicules servant de domicile.
M. Henri Nayrou a souhaité quil ny ait aucune spécificité de procédure pour le contrôle de lexistence de produits dopants dans les véhicules.
M. Patrick Leroy sest également opposé à la restriction concernant les véhicules servant de domicile.
Le rapporteur a rappelé que la perquisition au domicile relevait dune autre procédure et quil fallait au préalable consulter la chancellerie à ce sujet. Il a toutefois accepté de rectifier son amendement dans le sens ainsi proposé.
La commission a adopté lamendement ainsi rectifié, puis larticle 15 ainsi modifié.
Article 16 - Saisies
La commission a adopté successivement deux amendements du rapporteur :
- lun, précisant que le droit de saisir des objets doit être possible avec lautorisation dun magistrat du siège, cette autorisation ne portant pas sur le droit la visite qui relève du procureur de la République ;
- lautre, rédactionnel.
La commission a adopté larticle 16 ainsi modifié.
Section 4 - Des sanctions administratives
Article 17 - Exercice des compétences disciplinaires par les fédérations agréées
La commission a adopté deux amendements du rapporteur, lun prévoyant que les personnes intéressées doivent pouvoir présenter leurs observations au cours de la procédure disciplinaire, lautre, visant à réduire la durée des procédures disciplinaires exercées par les fédérations de trois à deux mois en première instance et de cinq à trois mois en appel.
La commission a adopté larticle 17 ainsi modifié.
Article 18 - Pouvoirs de sanction du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage
La commission a successivement adopté trois amendements du rapporteur, auxquels M. Jean-Claude Beauchaud a déclaré sassocier :
- le premier prévoyant la saisine doffice du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage lorsque linstance disciplinaire dappel na pas statué dans le délai qui lui est imparti ;
- le deuxième de portée rédactionnelle ;
- le troisième limitant de trois à deux mois le délai dont dispose le conseil pour prononcer une sanction, le rapporteur ayant insisté sur la nécessaire réduction de la durée des procédures.
La commission a examiné un amendement de M. Patrick Leroy prévoyant que la saisine du conseil est suspensive.
Après que le rapporteur eut indiqué quune procédure suspensive nétait pas possible dans ce cas et quelle nexistait que dans des cas où les faits sont irréversibles, comme en matière durbanisme, lamendement a été retiré par son auteur.
La commission a ensuite examiné un amendement du rapporteur permettant au Conseil de prévention et de lutte contre le dopage dinterdire aux autres personnes que les sportifs et les licenciés, reconnues coupables davoir fourni des produits dopants ou davoir tenté de le faire, de participer à lorganisation et au déroulement des mêmes compétitions et manifestations.
M. Denis Jacquat a considéré quil fallait isoler complètement les médecins, soigneurs, organisateurs et autres conseillers techniques ayant fourni des produits dopants, en leur interdisant laccès à toutes les compétitions et non à une seule catégorie de compétitions.
M. Jean-Paul Bacquet a noté lintérêt relatif de cet amendement car il ne concerne pas toutes les activités sportives.
Le rapporteur a indiqué que des amendements spécifiques seraient proposés pour les pharmaciens et les médecins au titre de la réunion que la commission tiendra en application de larticle 88 du Règlement et a accepté de rectifier son amendement pour viser toutes les compétitions visées à larticle 11 du présent projet de loi, cest à dire organisées sous lautorité des fédérations agréées.
La commission a adopté lamendement ainsi rectifié, puis larticle 18 ainsi modifié.
Section 5 - Des sanctions pénales
Article 19 - Sanctions pénales
La commission a adopté un amendement du rapporteur visant à ne pas pénaliser le médecin qui prescrit un produit sans savoir que le patient est un sportif, puis larticle 19 ainsi modifié.
Article 20 - Exercice par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et les fédérations des droits reconnus à la partie civile
La commission a adopté cet article sans modification.
TITRE III
DISPOSITIONS DIVERSES
Article 21 - Modalités dapplication
Après avoir adopté un amendement de portée rédactionnelle du rapporteur, la commission a adopté larticle 21, ainsi modifié.
Article 22 - Restriction du champ dapplication de la loi du 28 juin 1989 à la lutte contre le dopage des animaux
La commission a adopté un amendement du rapporteur ayant pour objet détendre le droit daccès des vétérinaires et agents habilités à effectuer des contrôles sur les animaux par référence au dispositif de larticle 15.
La commission a ensuite adopté deux autres amendements du rapporteur punissant des mêmes mesures dinterdiction temporaire ou définitive la tentative de commettre lun des délits punis par le même article.
La commission a adopté larticle 22 ainsi modifié.
Article 23 - Abrogation du second alinéa de larticle 35 de la loi n°84-610 du 16 juillet 1984 relative à lorganisation et à la promotion des activités physiques et sportives
La commission a adopté un amendement du rapporteur visant à supprimer le rétablissement par le Sénat de lattribution du livret à chaque licencié, M. Denis Jacquat sétant déclaré favorable à lamendement.
La commission a adopté larticle 23 ainsi modifié.
Article 24 (nouveau) - Déclaration préalable à lorganisation dune manifestation publique à lautorité administrative et pouvoir de cette dernière dinterdire la manifestation
La commission a adopté un amendement du rapporteur proposant une nouvelle rédaction du premier alinéa afin que soient soumises à déclaration préalable, non seulement les manifestations publiques dans des disciplines de sport de combat ou darts martiaux ne relevant pas dune fédération agréée mais aussi, les manifestations publiques non organisées ou non agréées par une fédération sportive dans ces mêmes disciplines.
La commission a adopté larticle 24 ainsi modifié.
La commission a adopté lensemble du projet de loi ainsi modifié.
Informations relatives à la commission
La commission a désigné les membres dune commission mixte paritaire éventuelle sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999.
Titulaires
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Suppléants
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M. Jean Le Garrec
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M. Jérôme Cahuzac
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M. Alfred Recours
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Mme Dominique Gillot
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M. Claude Evin
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M. Pascal Terrasse
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M. Bernard Accoyer
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M. Jean Bardet
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M. Denis Jacquat
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M. Patrick Delnatte
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Mme Jacqueline Fraysse
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M. Jean-Luc Préel
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M. Bernard Charles
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M. Jean-Pierre Foucher
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La commission a désigné les membres de la mission dinformation sur les musées.
Président et rapporteur : M. Alfred Recours
Membres : M. André Aschieri
M. Bruno Bourg-Broc
M. Jean-Paul Bret
Mme Catherine Génisson
M. Michel Herbillon
Mme Muguette Jacquaint
M. Christian Kert
M. Patrice Martin-Lalande
M. Marcel Rogemont
© Assemblée nationale
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