ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION des AFFAIRES CULTURELLES,
FAMILIALES ET SOCIALES
COMPTE RENDU N° 28
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mercredi 16 décembre 1998
(Séance de 10 heures )
Présidence de M. Jean Le Garrec, président
SOMMAIRE
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Communication de Mme Odette Grzegrzulka et de M. André Aschieri sur leur rapport au Premier ministre : Propositions pour un renforcement de la sécurité sanitaire environnementale
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Examen de la proposition de résolution de M. Dominique Paillé tendant à créer une commission denquête sur le fonctionnement du groupement mutualiste éligible aux règles fixées par le code de la mutualité (n° 1156) (M. Marcel Rogemont, rapporteur)
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Compte rendu de la mission effectuée en Guyane sur lenseignement scolaire par M. Yves Durand
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Mme Odette Grzegrzulka et M. André Aschieri ont présenté leur rapport au Premier ministre sur les propositions pour un renforcement de la sécurité sanitaire environnementale .
Mme Odette Grzegrzulka a rappelé que lenvironnement nayant pas été pris en compte dans le débat qui sest tenu au cours de lexamen de la loi renforçant la sécurité sanitaire, le Gouvernement a souhaité mettre en place une mission parlementaire sur la sécurité sanitaire environnementale pour que soit menée une réflexion sur la prévention des risques sanitaires, en vue déviter les crises majeures comme celles quon a pu connaître avec le développement des pathologies liées à lusage de lamiante.
Après avoir entendu près de quatre-vingts personnalités, la mission a établi un constat relativement sévère :
- La France manque de chercheurs et dexperts pour évaluer les risques que peuvent entraîner les produits chimiques pour lair et leau notamment, tandis que les résultats des recherches existants ne sont pas pris en compte.
- La coordination interministérielle entre santé, industrie et agriculture fait défaut ; à lopposé, le chevauchement des compétences a pour conséquence un manque de cohérence des décisions.
- Dune manière générale, on note une absence de séparation claire entre contrôleurs et contrôlés.
- Il ny a pas dénoncés des risques environnementaux ni doutils dévaluation indispensables aux prises de décisions politiques.
- Le manque de transparence a pour effet de provoquer des psychoses dans une population désinformée.
- La France est également en retard par rapport à ses partenaires européens en ce qui concerne la connaissance et lévaluation des risques environnementaux, tout comme sa participation à lélaboration des directives européennes qui sont, de ce fait, davantage subies que souhaitées.
- Léducation à la santé dès le plus jeune âge est inexistante.
- Linsuffisance des sanctions repose à la fois sur plusieurs facteurs : confusion des textes et absence dun code de lenvironnement ; chantage à lemploi de la part des industriels concernés ; trop peu de plaintes sont déposées (sauf de la part des associations) en particulier de la part des fonctionnaires des ministères concernés.
Mme Odette Grzegrzulka a ensuite rappelé les principales propositions retenues dans le rapport :
- Organisation dune veille sanitaire et mise en place dun système dalerte par la création dun Institut de veille environnementale.
- Développement de la recherche en épidémiologie et toxicologie.
- Formalisation dune coordination interministérielle par le biais dun comité de liaison interministérielle de sécurité sanitaire environnementale (CLISSE) chargé :
· de la définition dun plan national pluriannuel en santé environnement ;
· du pilotage des politiques et de la coordination des services et établissements concernés
· de la définition des priorités de gestion des risques.
- Mise en place dun échelon déconcentré dun plan ORSEC de prévention et de gestion des crises.
- Création dune agence de sécurité sanitaire et environnementale permettant de développer des outils dexpertise dévaluations objectives.
- Modification de larticle premier de la loi n° 98-535 du 1er juillet 1998, sur la sécurité sanitaire, pour que le ministre chargé de lenvironnement exerce également une tutelle sur lagence de sécurité sanitaire des aliments.
- Organisation, en amont, dun débat citoyen sur les risques sanitaires.
- Revalorisation du rôle du Parlement en créant en particulier une commission environnement et société et en instituant pour chaque loi une obligation de présenter une étude dimpact sur lenvironnement.
M. André Aschieri a rappelé que ce rapport résultait dune initiative de la commission puisque son principe a été arrêté par un amendement au projet de loi sur la sécurité sanitaire, adopté à lunanimité. Ce document, qui vient après de nombreuses crises, a pour objectif principal de permettre lanticipation des nouveaux problèmes sanitaires liés à lenvironnement, qui ne manqueront pas de se poser dici quelques années. Il est le résultat dun travail considérable, étayé par de nombreuses rencontres en France et à létranger et létude de tous les milieux environnementaux, quil sagisse des milieux naturels ou urbains, des lieux de vie et de travail.
Le constat est, hélas, maintenant largement connu : en matière de politique sanitaire environnementale, la France connaît un retard quil faut combler. Du côté du ministère de la santé, ce retard sexplique par labsence dune véritable politique nationale de prévention, alors que pour ce qui concerne lenvironnement, lattention sest jusquici plutôt portée sur la protection du milieu naturel, de la faune et de la flore, que sur celle des humains.
Un des principaux problèmes actuels concerne les produits chimiques. Il y a une grande méconnaissance de la façon dont ces produits agissent et des conséquences quils peuvent avoir à long terme, même par dose infime, sur lorganisme. On ne peut se contenter, pour pallier ce problème, dappliquer systématiquement un principe de précaution, ce qui nest dailleurs pas fait. La nécessité détudier la dangerosité des produits chimiques a été reconnue au niveau international et il est déplorable que la France soit totalement absente dans ce domaine. Ainsi sur les 1 800 substances importées à plus de 1 000 tonnes par an et les 110 à étudier en priorité par les pays de lUnion européenne, pas un na encore fait lobjet détude en France.
En ce qui concerne les propositions formulées par le rapport, celles-ci ont avant tout été inspirées par le refus dajouter des structures nouvelles à celles déjà existantes et par la volonté de rassembler les initiatives et de faire travailler en commun lensemble des parties prenantes. Pour combler les vides et éviter les doublons tant en matière dinitiatives publiques que de recherche, il convient donc dencourager fermement les rapprochements et les regroupements de structures au niveau politique (entre le ministère de la santé et celui de lenvironnement notamment) et au niveau scientifique (entre les différents laboratoires et organismes dexpertises et de recherche). Cette logique de regroupement pourrait également sillustrer par le rattachement de la médecine du travail au ministère de la santé, afin de développer une véritable politique de prévention dans la vie professionnelle.
Un deuxième grand objectif, qui concerne le renforcement de la transparence en matière dévaluation des produits, passe par une plus grande indépendance des organismes dévaluation, lorganisation de débats publics sur lopportunité dappliquer le principe de précaution et la publicité systématique des résultats des évaluations.
Enfin, il convient de restaurer la confiance entre les décideurs publics et les citoyens, celle-ci ayant été fortement entamée par labsence de gestion prospective qui a caractérisé les dernières crises sanitaires.
Toutes ces propositions appellent en conséquence des ajouts dans la loi du 1er juillet 1998 sur la sécurité sanitaire, sur lesquels un accord politique pourrait très vraisemblablement être trouvé. La commission des affaires culturelles, familiales et sociales ne doit donc pas relâcher son effort dans ce domaine.
Le président Jean Le Garrec, après avoir souligné le grand intérêt de ce rapport, a déclaré quil avait été personnellement frappé des retards pris dans la région Nord-Pas-de-Calais en matière de sécurité sanitaire environnementale, et tout particulièrement en ce qui concerne lamiante.
Le rapport a été remis au Premier ministre. Il revient donc maintenant, en premier lieu, au Gouvernement de prendre des initiatives en la matière, mais la commission doit néanmoins conserver son pouvoir dinterpellation sur ces sujets. Il serait donc souhaitable de procéder rapidement à laudition publique commune de Mme Dominique Voynet, ministre de laménagement du territoire et de lenvironnement, et de M. Bernard Kouchner, secrétaire dEtat à la santé.
M. Jean-François Mattéi sest félicité de la continuité des préoccupations de la commission et de lAssemblée nationale en matière de sécurité sanitaire environnementale depuis plusieurs années, malgré les changements de majorité. Même si certaines divergences peuvent exister en ce qui concerne les modalités pratiques daction, une unanimité se dégage clairement au sein de la commission et même de lensemble du Parlement quant aux objectifs à atteindre et à lesprit du travail à mener en la matière. Il semble donc difficile dimaginer que, face à une telle volonté parlementaire, le Gouvernement et ladministration résistent très longtemps.
Le rapport a renouvelé le constat de la carence de la France en matière de prévention des crises de santé publique. Des risques majeurs existent à lheure actuelle, comme par exemple sur leau potable. De tels problèmes invitent les parlementaires à modifier leur discours et leur action afin de travailler dans une perspective à long terme et dassumer ainsi leur pleine responsabilité par rapport aux générations à venir.
Il est désormais absolument nécessaire dafficher clairement une nouvelle priorité politique en faveur de la sécurité sanitaire. A cet effet, il convient de sortir du schéma gouvernemental classique qui relègue le ministre ou secrétaire dEtat chargé de la santé aux derniers rangs dans lordre de préséance du Gouvernement. Le ministère de la santé doit devenir un ministère plein, de premier rang, au même titre que les ministères de léducation nationale, des finances ou de lemploi. Dans le même esprit, dans le cadre dune réorganisation de lAssemblée nationale, il serait souhaitable de créer une commission permanente ayant compétence sur les questions de santé publique ou, à linstar de lorganisation de lassemblée du Conseil de lEurope, de créer au sein de la commission des affaires culturelles et sociales une sous-commission chargée de la santé.
Il faut rappeler que cest à la suite de la volonté exprimée par lensemble de la représentation nationale lors du débat sur le projet de loi relatif au renforcement de la veille sanitaire et au contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à lhomme que le Gouvernement a décidé de confier une mission à deux parlementaires pour formuler des propositions sur le renforcement de la sécurité sanitaire environnementale. Il faut se féliciter que les conclusions du rapport réaffirment notamment le souhait alors formulé de création dune agence de sécurité sanitaire.
Force est de constater la totale carence de la médecine du travail et de la médecine scolaire en matière de sécurité sanitaire. Celles-ci se cantonnent en effet trop souvent à des actions curatives et très marginalement à des actions de prévention. Comme en matière de médecine sportive, il est nécessaire dassurer lindépendance de la médecine du travail ; les médecins du travail sont en effet trop souvent soumis à des pressions de la part des employeurs et au risque de perte de leur emploi. Par ailleurs, les moyens de la médecine scolaire doivent être renforcés.
Il est nécessaire de retrouver lesprit passé de la politique dapprentissage de lhygiène en créant une véritable filière de médecine de lenvironnement. Il conviendrait aussi de fixer le principe denquêtes préalables et détudes dimpact sanitaire lors de la création déquipements importants.
Linertie française face au risque sanitaire comparée aux actions qui ont été conduites au niveau de lUnion européenne et du Conseil de lEurope, en particulier au moment de la crise de la vache folle , est regrettable. La France doit sortir de lautosatisfaction quelle montre en matière de sécurité sanitaire comme dans tous les autres domaines et retrouver un rôle moteur dans ce domaine.
Mme Odette Grzegrzulka a indiqué que la ministre de lenvironnement et de laménagement du territoire était actuellement trop accaparée par le projet de loi sur laménagement du territoire qui sera discuté en séance au début de lannée prochaine pour pouvoir définir les suites à donner au rapport.
Le président Jean Le Garrec a estimé quon pouvait sinterroger sur une évolution de la structure gouvernementale afin de mieux faire apparaître la priorité accordée aux problèmes de sécurité sanitaire et sur léventualité de la création dune nouvelle commission permanente. Puis il a fait part de son accord sur la nécessité de rendre les médecins du travail plus indépendants et a confirmé son intention dorganiser une audition commune des ministres chargés de la santé et de lenvironnement au début du mois de février prochain.
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La commission a ensuite examiné, sur le rapport de M. Marcel Rogemont, la proposition de résolution de M. Dominique Paillé tendant à créer une commission denquête sur le fonctionnement du groupement mutualiste éligible aux règles fixées par le code de la mutualité - n° 1156 -.
Le rapporteur a indiqué que la proposition de résolution avançait plusieurs arguments. Il est dabord rappelé que la Cour des comptes a formulé, dans son dernier rapport sur la loi de financement de la sécurité sociale pour 1998, des observations concernant la gestion de la MNEF. La commission des affaires culturelles, familiales et sociales ayant adopté récemment une proposition de résolution tendant à créer une commission denquête sur ladite mutuelle, cette question paraît aujourdhui satisfaite. La proposition de résolution indique par ailleurs que lon peut sinterroger sur le système des remises de gestion versées par la CNAM aux mutuelles, sans plus de précision. Elle indique également que certaines mutuelles ont participé à louverture du capital de la caisse nationale de prévoyance ou ont participé à la création dune société de réassurance. On observera que cela semble aller dans le sens de ce que souhaite la Commission européenne. En ce qui concerne les pratiques dindemnisation dadministrateurs de mutuelles ayant des fonctions bénévoles, des suites judiciaires pourront être apportées mais ne justifient pas en elles-mêmes la création dune commission denquête. Lensemble des arguments présentés constitue au sens mathématique du terme des données discrètes , cest-à-dire non continues qui ne peuvent justifier la création dune commission denquête.
Pour autant, la proposition de résolution met laccent sur un problème réel qui est celui de la conformité du fonctionnement des mutuelles avec les directives européennes sur les assurances. Celles-ci visent à créer un marché unique de lassurance fondé sur le principe dune licence commune pour tous les pays de lUnion européenne. La licence commune suppose notamment un provisionnement intégral des engagements, des règles prudentielles communes, un droit dinformation des affiliés. Le droit communautaire des assurances retient également le principe de spécialisation : assurance-vie et non vie, assurance et action sociale sont des domaines distincts. Lapplication de ce principe aux mutuelles pose trois problèmes.
En premier lieu, il implique la création de deux personnes morales, lune pour lassurance, lautre pour laction sociale. Pour satisfaire à cette exigence de la Commission européenne, il serait souhaitable de prévoir la possibilité deffectuer des transferts de fonds entre les deux entités spécialisées ou, plus simplement, dorganiser la séparation des comptabilités.
Le deuxième problème concerne la vente et la cession des contrats dassurances. Lorsque les opérations concernent des mutuelles, la Commission souhaite lapplication du principe de libre concurrence sans aller, semble-t-il, jusquà en faire une obligation.
Le troisième problème concerne la réassurance. Lorsque les mutuelles organisent entre elles cette activité, la Commission semble tenir à lapplication stricte du principe de libre concurrence. Etant rappelé que cest à la demande de la France que les mutuelles sont entrées dans le champ dapplication des directives européennes sur lassurance, des discussions sont en cours avec la Commission européenne sur les différents problèmes évoqués. En outre, une mission a été confiée par le Gouvernement à M. Michel Rocard afin de présenter des propositions de nature à préserver, autant que possible, la spécificité des mutuelles. Dès lors, la création dune commission denquête sur le même sujet paraît inopportune.
En conclusion, le rapporteur a donné un avis défavorable à la proposition de résolution.
M. Dominique Paillé a indiqué que, à la veille dune transformation juridique dampleur et de la possible mise à jour de faits délictueux concernant la gestion de mutuelles, la proposition de résolution avait pour objet de prendre date. La proposition de résolution a également pour objet dévoquer les risques résultant de lapplication du droit communautaire pesant sur les mutuelles. En tout état de cause, il est souhaitable dêtre attentif à lévolution de cette question.
Le président Jean Le Garrec a estimé nécessaire dattendre la publication du rapport de M. Michel Rocard et considéré que la création dune commission denquête ne constituait pas une solution adaptée pour répondre aux problèmes posés. En tout état de cause, le Parlement sera appelé à se prononcer, vraisemblablement lannée prochaine, lors de lexamen du projet de loi portant transposition des directives européennes.
Conformément aux conclusions du rapporteur, la commission a rejeté la proposition de résolution.
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La commission a ensuite examiné le compte-rendu de la mission en Guyane sur le système scolaire fait par M. Yves Durand.
M. Yves Durand a indiqué quune mission dinformation et de contrôle budgétaire, composée des deux rapporteurs du budget de léducation nationale pour la commission des finances et pour la commission des affaires culturelles, sest rendue dans le département de la Guyane du 30 novembre au 3 décembre 1998, et notamment à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. Elle a rencontré les autorités politiques et administratives locales et les acteurs du système éducatif. Elle a également procédé à des visites détablissements, en milieu urbain et en milieu rural.
Cette mission avait pour objet de vérifier sur place comment sest effectuée la création du rectorat et de lacadémie de plein exercice séparée des Antilles, suite aux manifestations lycéennes de novembre 1996, et comment sont affectés et utilisés les moyens supplémentaires attribués par lEtat au département : plan de rattrapage pour les constructions scolaires, indemnités spéciales, 350 postes supplémentaires denseignants et dATOS en 1997 et 346 postes en 1998.
Il est apparu nécessaire de mieux prendre en compte les spécificités du département, qui sont tout à fait particulières. Il ne suffit pas dattribuer des moyens supplémentaires si ceux-ci ne sont pas adaptés à la nature des problèmes qui se posent. La Guyane se caractérise en effet par une très forte croissance démographique. La population est estimée à 70 000 habitants et la population scolaire à 50 000 élèves, avec 5 000 élèves de plus entre 1996 et 1998, en raison du taux de natalité et de limmigration. Il faut notamment souligner limportance du nombre denfants étrangers non francophones à alphabétiser plutôt quà scolariser, ainsi que la pluriethnicité et la diversité des cultures à assimiler (Haïtiens, Brésiliens, Surinamais, Amérindiens, Noirs-Marrons, Chinois,...). Sagissant plus particulièrement de lenseignement, les conditions de vie et de travail des enseignants sont très difficiles sur le fleuve Maroni (isolement, transport en pirogue, logement,...) et il faut constater une trop forte instabilité et un manque de formation spéciale du corps enseignant souvent trop jeune et inexpérimenté, avec des demandes de mutation hors de la Guyane après seulement deux ou trois ans.
La mission fera, en conséquence, les propositions suivantes au ministre :
- mettre en place une gestion des personnels véritablement déconcentrée, pour ne pas dire personnalisée, en revoyant notamment le mouvement des enseignants outre-mer et dans les établissements français à létranger ;
- créer une filière de formation denseignants dans le département, en rénovant luniversité (par un renforcement des liens avec le centre spatial) et en incitant les Guyanais à rester dans leur département ;
- développer des filières technologiques et professionnelles plus adaptées à lavenir économique de la Guyane (travail du bois, pêche maritime, travaux publics,...) ;
- et revoir les critères dattribution des dotations financières pour les constructions scolaires par les collectivités locales, qui sont calculées sur des bases déconnectées des réalités.
Puis la commission a décidé, en application de larticle 145 du Règlement, le dépôt dun rapport commun avec la commission des finances, sous réserve de laccord de celle-ci, en vue de sa publication.
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