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ASSEMBLÉE NATIONALE

COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

COMPTE RENDU N° 34

(Application de l'article 46 du Règlement)

Mercredi 20 février 2002
(Séance de 10 heures 30)

Présidence de M. François Loncle, Président,

SOMMAIRE

 

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- Audition de M. Helmut Kohl, ancien Chancelier allemand

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Audition de M. Helmut Kohl, ancien Chancelier allemand

Le Président François Loncle a déclaré que c'était un grand honneur et un grand plaisir pour la Commission des Affaires étrangères de recevoir M. Helmut Kohl, qu'il avait invité alors que ce dernier traversait une période difficile. Il a souligné que le Chancelier Kohl sera le dernier invité de cette législature. Après avoir brièvement rappelé la carrière de son hôte, qui fut Chancelier de 1982 à 1998, il a estimé que ce dernier symbolisait l'entente franco-allemande.

Puis, le Président François Loncle a lu un extrait du livre de François Mitterrand intitulé De l'Allemagne, de la France où l'auteur confiait son affection pour le Chancelier Kohl : « on peut dire qu'il a été pour moi un compagnon de travail et d'imagination puisque le hasard historique a voulu que nous partagions douze années de responsabilité politique ».

M. Helmut Kohl a remercié le Président François Loncle pour son accueil. Il a confié qu'il avait tiré au moins une leçon de ses quarante-quatre années de mandat parlementaire qui se termineront dans quelques mois, à savoir que les députés n'aiment pas les longs discours. Il a donc simplement rappelé en introduction que tout son parcours politique avait été placé sous le signe du dialogue franco-allemand et qu'il était né du reste dans une région frontalière : le Palatinat. Il a déclaré qu'aucune question n'était de nature à l'offusquer et que la plus grande liberté devait présider à ce dialogue.

Estimant que M. Helmut Kohl faisait partie de ces hommes politiques qui sont entrés dans l'Histoire, M. Jean-Bernard Raimond s'est appuyé sur un passage de son livre intitulé Je voulais l'unité de l'Allemagne où il considère la date du 10 septembre 1989 comme une date qui mérite le qualificatif d'historique. Ce jour là, après un entretien avec le gouvernement allemand, M. Helmut Kohl a annoncé que le mur de Berlin serait partiellement levé à minuit et a demandé à Mikhaïl Gorbatchev s'il approuvait le geste des Hongrois. Par ailleurs, M. Jean-Bernard Raimond a cité une interview récente de M. Iakovliev où il annonce qu'il avait été décidé dès 1983 de détruire le système créé par Staline. Quelles réflexions ce rappel historique inspire-t-il à M. Helmut Kohl ?

M. Helmut Kohl a répondu qu'en 1983, M. Gorbatchev était loin du pouvoir. C'était l'époque de Brejnev auquel a succédé M. Andropov, puis M. Tchernenko. A cette époque, M. Gorbatchev n'avait aucune idée de la réalité de la situation économique. Sa femme, qui était professeur de marxisme-léninisme, était très marquée par cette idéologie. La prise de conscience de M. Gorbatchev a été beaucoup plus tardive. M. Kohl a fait état d'un échange téléphonique avec M. Gorbatchev sur le Premier ministre hongrois fin août-début septembre 1989 au cours duquel M. Gorbatchev a estimé que l'équipe hongroise était une bonne équipe, un jugement qui a rassuré M. Kohl.

M. Jean-Michel Boucheron a fait remarquer que l'analyse des budgets de défense des différents pays européens en proportion du PIB montrait que le budget de défense de l'Allemagne est inférieur de moitié à celui de la France, dont le budget de défense se trouve lui-même 20 % en dessous du niveau britannique. Or derrière ces distorsions se cache un grand débat qui consiste à savoir si l'UE doit exister au niveau du débat mondial et se doter de moyens lui permettant d'être à niveau de dialogue avec les Etats-Unis. Qu'en pense M. Helmut Kohl ?

M. Helmut Kohl a estimé qu'il était absurde de laisser les Américains se comporter en gendarmes du monde, les critiquer pour cela et dire en même temps qu'on ne ferait rien parce que cela coûtait trop cher.

Evoquant la construction européenne, M. Kohl a qualifié le 1er janvier 2002 et l'introduction de l'euro de moment particulièrement important. Il a souhaité que l'Europe se dote d'une capacité de défense, même si les besoins ont évolué avec les années, tout en réclamant que cette défense ne soit pas placée sous la prééminence d'un seul pays, et en particulier du Royaume-Uni.

M. Charles Ehrmann a souligné que M. Helmut Kohl était à la fois l'un des hommes que la France aime le plus et un facteur de paix. Il est aussi l'homme de l'euro dans la mesure où l'Allemagne a réalisé quelque chose d'énorme en abandonnant le Mark. C'est pourquoi il a plaidé pour que Strasbourg reste le centre, la base de l'Union européenne puisque c'est le lieu de la réconciliation franco-allemande.

M. Helmut Kohl a répondu que son ambition n'avait jamais été de rentrer dans les livres d'histoire mais de faire son devoir. Quant à défendre Strasbourg, il a toujours été pour sa part un partisan de cette ville, mais il estime que c'est d'abord à la France de se battre pour faire de la capitale alsacienne un grand centre européen.

M. Dominique Strauss-Kahn a estimé que M. Helmut Kohl faisait partie de la lignée qui a su faire que l'Europe se crée d'abord et avant tout à partir de la réconciliation franco-allemande, avant que de petits pays trouvent que cette sorte de directoire franco-allemande était trop pesant et le contestent. Cependant le repli devant cette contestation montre à tous que le moteur de la construction européenne s'est ralenti et l'on sent maintenant partout revenir ce désir d'une impulsion franco-allemande. Dans ces conditions, M. Dominique Strauss-Kahn a demandé à M. Helmut Kohl son sentiment sur la possibilité de renouer des liens plus étroits, voire institutionnels, entre la France et l'Allemagne qui font que ces deux pays constituent une avant-garde dans la construction politique de l'Europe.

M. Helmut Kohl a estimé qu'il n'existait pas de directoire franco-allemand de l'Europe. Seulement, la France et l'Allemagne ont une responsabilité et une légitimité historiques à avancer ensemble, tant la relation entre les deux pays a été mauvaise dans le passé. Il faut tout faire pour qu'il n'y ait plus de nouveaux cimetières militaires, même s'il faut saluer la mémoire des trop nombreux soldats de nos deux pays qui y sont enterrés. Il a rappelé que lui-même avait été enrôlé par l'armée allemande le 20 avril 1945 à l'âge de quinze ans. Les nouvelles générations ont du mal à se figurer que la paix est récente entre les deux peuples. En effet, les jeunes qui ont vingt ans aujourd'hui seront encore vivants en 2050, ils ne s'intéressent plus à la deuxième guerre mondiale et sont au contraire préoccupés par la place de l'Europe dans le monde de demain. D'ores et déjà, l'Europe a permis de grandes réalisations, comme l'euro qui va devenir l'autre grande monnaie du monde. La France et l'Allemagne doivent comprendre qu'elles ont une obligation de remplir leur mission. La situation est peut-être par exemple différente en Grande-Bretagne car Margaret Thatcher n'a jamais compris le sens de la construction européenne, ce qui change peut-être avec la nouvelle génération.

En ce qui concerne l'élargissement, il est crucial de ne pas laisser s'opérer une division entre grands et petits pays. Ce serait une erreur fatale pour l'Allemagne de se focaliser sur ses 80 millions d'habitants. Certes, les principes démocratiques doivent être poussés le plus loin possible en ce qui concerne la composition du Parlement européen, mais la démographie ne doit être prise en compte qu'à dose réduite. D'ailleurs la composition du Sénat américain ou du Bundesrat allemand ne répond pas à des impératifs démographiques. Beaucoup des pays candidats sont de petits pays, or l'Europe a besoin des petits pays, elle ne doit pas être synonyme d'uniformisation car c'est la diversité qui fait sa force.

M. François Guillaume a tout d'abord rappelé qu'à l'aube du marché commun, un accord entre Adenauer et de Gaulle avait organisé le partage des atouts entre l'Allemagne et la France, à la première l'industrie, à la seconde l'agriculture. Cet engagement initial, M. Helmut Kohl l'a respecté pendant toute la période de ces différents mandats en dépit d'oppositions intérieures de plus en plus marquées. Aujourd'hui, les choses sont moins tranchées et la position allemande est plus en faveur du maintien de bons prix agricoles assurant un revenu correct aux agriculteurs sans chercher à gagner des parts supplémentaires sur le marché mondial. Malheureusement les prix agricoles restent très faibles et doivent être abondés par des primes compensatrices qui génèrent des dépenses communautaires auxquelles l'Allemagne s'oppose allant même jusqu'à demander une renationalisation du financement de la PAC. Comment M. Helmut Kohl pense-t-il que l'UE doit se situer dans le marché agricole mondial et cette renationalisation ne porterait-elle pas une atteinte grave à l'intégration européenne ?

M. Helmut Kohl a déclaré ne pas partager le pessimisme de M. Guillaume, bien dans la tradition des organisations agricoles européennes, qui n'ont pas toujours fait que de bonnes propositions. De toute façon, l'adhésion de la Pologne, pays très agricole, à l'Union européenne obligera naturellement à modifier ce genre de discours. Cependant, l'Europe doit garder une agriculture forte et doit rester alimentairement autosuffisante, même si certains critiquent cette position. Mais, il faut bien être conscient que l'agriculture évolue profondément et est très diverse : la taille moyenne d'une exploitation est par exemple de 17 hectares en Allemagne et de 170 hectares au Royaume-Uni. Le principe doit être que les agriculteurs doivent pouvoir vivre du fruit de leur travail, mais la PAC a néanmoins conduit à une surproduction, néfaste du point de vue écologique. Il faut dire aux citoyens des villes que le respect de l'environnement a un coût, tout en maintenant une capacité alimentaire propre, comme dans le domaine de la défense.

Après une longue période d'opposition en Allemagne à l'idée de créer Europol, concurrente potentielle d'Interpol, M. Helmut Kohl a en 1991 fait changer de cap à son pays sur ce sujet, et M. Pierre Brana a souhaité savoir ce qui à l'époque faisait réellement opposition en Allemagne et ce qui a ensuite permis d'obtenir ce changement de cap.

M. Helmut Kohl a souligné que l'augmentation de la criminalité transnationale, du trafic de drogue, d'armes, organisés en réseaux internationaux est bien connu. Les activités criminelles s'exercent à l'échelle internationale, et il est bien évident que les policiers et magistrats doivent aussi pouvoir travailler à ce niveau, particulièrement dans l'Union européenne ; à défaut, les citoyens rejetteront une Europe qui n'aura pas su assurer leur sécurité intérieure. L'importance des réseaux terroristes nous montre la nature des enjeux, qui imposent aux ministères nationaux de l'intérieur de céder quelques-unes de leurs prérogatives pour renforcer les organes européens de sécurité.

M. Pierre Lellouche a souhaité connaître le jugement de M. Helmut Kohl sur la politique américaine depuis le 11 septembre 2001, qui fait l'objet de critiques féroces de la part de certains responsables européens évoquant l'unilatéralisme et le simplisme américains, critiques qu'il a lui-même qualifiées d'exagérées.

Il lui a par ailleurs demandé son évaluation de la réunification allemande douze ans plus tard dans la mesure où une certaine inquiétude se fait jour en France sur la réussite de cette réunification devant les chiffres du chômage allemand, les difficultés des nouveaux Länder ou encore la poussée du parti communiste dans l'ex-Allemagne de l'Est.

Enfin revenant sur le moteur franco-allemand, M. Pierre Lellouche a estimé que dans le domaine de l'énergie nucléaire celui-ci sera indispensable. Or la question se pose actuellement de savoir si le réacteur franco-allemand PR devra assurer ou non l'avenir du nucléaire en Europe. Quelle est la position de M. Helmut Kohl sur ce point ?

M. Helmut Kohl a estimé que l'idéologie actuelle consistant à rejeter l'énergie nucléaire n'est pas viable. Un futur gouvernement devra nécessairement prendre une décision contraire à celle qui a prévalu récemment, peut-être y aura-t-il une évolution au sein de l'actuelle majorité. Il faut être réaliste et considérer différents éléments : l'absence de gaz en Europe, la situation au Moyen-Orient, par exemple.

Certaines personnalités affirment aujourd'hui que la réunification de l'Allemagne est un succès : M. Gregor Gysi, responsable du PDS, par exemple. Les graves problèmes initiaux ont connu des améliorations, mais le facteur temps est primordial, et il faudra une génération pour résorber les dernières difficultés. M. Helmut Kohl s'est dit fier de beaucoup de réalisations accomplies pendant ces quelques années, même si des erreurs ont été commises, comme par exemple de passer sur le fait que les Allemands de l'Est, où la presque totalité de la population avait un emploi professionnel et où des structures sociales favorisaient le travail des femmes, considéraient le travail de façon différente des Allemands de l'Ouest. Or aujourd'hui, les nouvelles implantations industrielles très performantes n'emploient que 20% des salariés qui auraient été présents dans un établissement équivalent autrefois.

Néanmoins, la différence entre quartiers ouest et est est presque totalement effacée à Berlin, ce qui est une préfiguration à échelle réduite de ce qui se passera entre l'Europe de l'ouest et celle de l'est. Les traces psychologiques de la séparation existent encore.

Le Chancelier Kohl a dénoncé une vaste hypocrisie en ce qui concerne l'appréciation de la politique extérieure américaine. Les Etats-Unis ne pouvaient réagir autrement qu'il l'ont fait après le 11 septembre. C'est la seule puissance mondiale ; elle doit néanmoins comprendre que l'unilatéralisme doit laisser place au multilatéralisme. Cela lui est difficile, d'autant plus que le monde entier attend une réponse américaine lorsqu'une région connaît une crise grave. Une évolution favorable en ex-Yougoslavie n'aurait pu avoir lieu en l'absence d'intervention américaine. Le multilatéralisme signifie que les Etats-Unis ne doivent pas prendre les Européens pour des valets, mais pour des partenaires.

M. Lionnel Luca a souhaité savoir ce qui avait motivé la décision allemande de reconnaître la Croatie et la Slovénie en 1991 et demandé à M. Helmut Kohl comment il voyait le rôle diplomatique de l'Allemagne en Asie et plus particulièrement en Afghanistan.

M. Helmut Kohl a estimé que dans les événements internationaux, il convenait de laisser faire les pays le mieux à même d'apporter une solution. Dans le cas du processus de paix et de reconstruction en Afghanistan, l'Allemagne avait des atouts pour favoriser le compromis, les relations bilatérales ayant été bonnes depuis Guillaume II.

En ce qui concerne l'indépendance rapide de la Croatie et de la Slovénie, il a souligné que le temps a montré que c'était la bonne solution et a communiqué sa fierté d'avoir été suivi dans son analyse par le Président François Mitterrand. La Slovénie est aujourd'hui aux avant-postes de l'intégration au sein de l'Union européenne, étant même dans une situation économique meilleure que certaines régions autrichiennes.

M. Jacques Baumel a noté que les Américains avaient noué une vaste coalition de très grands pays européens, proche-orientaux et asiatiques, dont le Pakistan, après le 11 septembre 2001 et que de graves fissures apparaissaient dans cette coalition à la suite des déclarations de George W. Bush sur « l'axe du mal » et la volonté suspectée chez les Américains d'attaquer d'autres pays, notamment l'Irak. Il a alors demandé à M. Helmut Kohl comment et pourquoi les Américains se lançaient dans une telle politique absolutiste et comment l'on pouvait améliorer les futures relations entre l'Union européenne et les Etats-Unis.

M. Helmut Kohl a estimé qu'il était difficile de critiquer la position des Etats-Unis avant que celle-ci ne se soit traduite en actes concrets. Après le 11 septembre, il était couramment annoncé que le Président Bush allait réagir brutalement, tel un cow-boy. Or ce n'est pas du tout ce qui s'est produit, la réaction américaine ayant été modérée. Il est vrai que le Président Bush affectionne les discours quelque peu pompeux, mais n'oublions pas qu'il y aura bientôt des élections aux Etats-Unis... De plus, des expressions comme celle « d'empire du mal » utilisée par Ronald Reagan à propos de l'Union soviétique ne sont que des formules, qui traduisent parfois une détermination, qui a permis la chute du mur de Berlin.

Nous sommes des partenaires des Etats-Unis, et non des vassaux, nous devons donc tout faire pour favoriser un dialogue avec eux. Mais nous devons aussi comprendre que les Américains sont très inquiets, car c'est la première fois qu'ils ont été attaqués directement au c_ur de leur pays, et qu'ils ont un patriotisme beaucoup plus démonstratif que celui des Français ou des Allemands par exemple.

M. Jacques Myard a demandé à M. Helmut Kohl à quel moment, lorsqu'il était Chancelier, il avait eu le sentiment que Moscou avait interdit à la République démocratique allemande de réprimer les manifestations populaires qui montaient en puissance dans le pays. A-t-il craint une répression et dans l'hypothèse où elle aurait eu lieu quelle aurait été la réaction de la République fédérale d'Allemagne ?

Par ailleurs, s'il est clair que l'Union européenne est en crise aujourd'hui du fait du centralisme à la soviétique organisé sous la houlette de la technocratie, l'élargissement qui est politiquement nécessaire est l'occasion de tout remettre à plat. C'est pourquoi il a demandé à M. Helmut Kohl s'il ne pensait pas que l'on va vers un nouveau système européen et que l'on appliquera enfin le principe de la subsidiarité.

M. Helmut Kohl a estimé qu'il n'existait pas d'alternative à ce qui existe aujourd'hui. La notion d'Etats-Unis d'Europe est mauvaise car elle renvoie aux Etats-Unis d'Amérique. Le modèle est celui de l'Europe des patries de Charles de Gaulle. Chacun se sent chez soi dans un endroit particulier - le Palatinat pour Helmut Kohl -, là où on parle sa langue maternelle, qui peut être au demeurant un patois ou un dialecte.

Les décisions politiques doivent être prises au plus près des citoyens. Etre moderne aujourd'hui, c'est d'abord renforcer l'échelon communal. Cela doit être le cas par exemple en matière d'environnement. Les débats qui agitent aujourd'hui l'Union européenne ont pour origine la peur du coût de l'élargissement à des pays plus pauvres. Ce débat sur le coût de l'élargissement rappelle celui qu'a connu l'Allemagne, en 1990, lors de la réunification. De fait, un des problèmes réglés par le traité de l'unification allemande fut le devenir de l'excédent de la RDA qui fut affecté à un fonds spécial.

Il est faux de croire que l'on pouvait avant 1987 prédire l'évolution des pays communistes. Ce n'est qu'en 1988 que les choses ont évolué. En 1985, M. Gorbatchev avait dit à Honecker que l'URSS n'avait plus d'argent pour la RDA. La RFA a donc accordé un crédit contre la promesse d'une plus large ouverture des frontières. En 1984, 30 000 Allemands de l'Est sont venus en visite à l'Ouest. Ils furent plus de 3 millions en 1988. Dès lors, aucune propagande n'était plus possible et tout a basculé. M. Kohl l'a physiquement ressenti lors de son discours devant l'église de Dresde.

Lorsque le mur de Berlin est tombé, nombreux furent ceux qui ont conseillé à M. Gorbatchev d'envoyer les chars. Une telle décision aurait été catastrophique. Lors d'un échange téléphonique, M. Kohl a assuré à M. Gorbatchev que les événements étaient pacifiques et le resteraient. M. Gorbatchev a alors estimé que c'était aux Allemands de savoir ce qu'ils voulaient. Cette décision fut historique.

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