
ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMISSION de la DÉFENSE NATIONALE et des FORCES ARMÉES
COMPTE RENDU N° 37
(Application de l'article 46 du Règlement)
Mardi 7 juillet 1998
(Séance de 15 heures)
Présidence de M. Paul Quilès, Président,
SOMMAIRE
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Audition de M. Alain Richard, Ministre de la Défense, sur les restructurations dans le domaine de la défense
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Audition de M. Jacques Loppion, Président Directeur Général de GIAT-Industries, sur la situation de GIAT-Industries
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La Commission de la Défense a procédé à laudition de M. Alain Richard, Ministre de la Défense, sur les restructurations dans le domaine de la défense.
M. Alain Richard a tout dabord rappelé que la réorganisation des unités tournées vers le combat, décidée pour lessentiel en 1996, était déjà en application. Il a souligné que les nouvelles décisions concernaient lensemble des structures de soutien, qui ne pouvaient rester en dehors du mouvement dadaptation, au moment où les armées devenaient plus légères et plus mobiles et où leurs effectifs diminuaient. Il a indiqué que les structures de commandement territorial, le Service de Santé ou les commissariats devaient devenir économes en moyens et être concentrés auprès des forces.
Le Ministre de la Défense a alors souligné que le plan de restructuration quil présentait supposait une gestion territoriale dans la mesure où les établissements de soutien étaient très répartis sur le territoire. Il a indiqué que sur 22 régions de métropole, la logique de regroupement et de concentration conduisait, dans 19 dentre elles, à une augmentation des effectifs professionnels, dans deux cas à une légère diminution et à une baisse sensible dans la seule Ile-de-France. Il a fait valoir que cette préoccupation daménagement du territoire conduisait à éviter de concentrer les difficultés sur un même site.
M. Alain Richard a fait observer que sur les 224 bassins demploi affectés par le plan de réorganisation, limpact des restructurations mesuré en pourcentage de la population active dépassait 1 % dans quatre sites seulement et que, dans la très grande majorité des cas, il resterait compris entre 0,1 et 0,4 %. Il a ajouté que, dans 40 bassins demploi, la réforme des armées conduirait à un volume net de créations demploi supérieur à 500.
Abordant les mesures daccompagnement économique et social, le Ministre de la Défense a souligné que les fonds consacrés à leur financement seraient reconduits à hauteur de 500 millions de francs par an. Il a précisé que la Délégation interministérielle aux restructurations (DIR) avait mis en place un délégué dans chaque bassin demploi majeur. Il a ajouté quune politique de partenariat serait mise en oeuvre entre les représentants des collectivités locales et les industriels des bassins demploi concernés. Il a également indiqué que la réorganisation concernait 32 000 agents dont le poste sera modifié (soit 17 500 postes militaires et 14 500 postes civils) et que le solde de 6 000 suppressions demplois qui résultera des restructurations au cours des années 2000 à 2002 devait être comparé aux 68 000 créations de postes prévues pour assurer la professionnalisation des forces pendant la même période.
M. Alain Richard a ensuite fait remarquer que le dispositif de formation-mobilité mis en place lors de la première étape des restructurations avait bien fonctionné et quil serait reconduit. Il a souligné quen annonçant des mesures daccompagnement dont la mise en oeuvre débuterait le 7 juillet 1998, soit dix-huit mois à deux ans avant que les restructurations ne sengagent, le ministère de la Défense permettait à lensemble des collectivités locales de préparer les adaptations nécessaires, indiquant par ailleurs que le mouvement de reclassement des agents civils se poursuivait au rythme de 2 000 chaque année dans un souci dadaptabilité des structures.
Abordant la question des restructurations industrielles, le Ministre a tout dabord souligné que les principales entreprises françaises du secteur de la défense étaient compétitives, internationalisées et duales. Il a relevé que la part du chiffre daffaires dû aux exportations, dun niveau comparable à celui observé dans les entreprises du Royaume-Uni, représentait deux à trois fois celui des sociétés américaines. Il a également indiqué que lobjectif des ensembliers de premier rang était de passer à léchelle européenne malgré des conflits majeurs dintérêts économiques et financiers entre entreprises. Rappelant quil ny avait pas encore eu, au niveau européen, de fusions industrielles pour des entreprises de cette taille, il a souligné les difficultés liées à leur valeur emblématique pour leurs pays respectifs.
Après avoir fait ressortir les atouts des industries françaises du secteur de la défense, M. Alain Richard a cependant reconnu que parmi elles, la DCN et GIAT-Industries, étaient moins engagées dans le processus de modernisation. Après avoir indiqué quaucune décision ne concernait la DCN dont le plan dévolution faisait toujours lobjet de réflexions et de concertations, il a souligné que le Gouvernement venait dapprouver le projet de plan stratégique économique et social de GIAT-Industries pour la période 1999-2002. Il a précisé que lobjectif de ce plan était de rétablir à lhorizon 2002 la compétitivité et léquilibre des comptes de lentreprise. Relevant que son accompagnement social et économique dans les bassins demploi concernés était à la charge de lEtat, il a précisé que la réorganisation de GIAT-Industries comportait un volet ambitieux de formation de ses personnels de manière à accroître son adaptabilité.
Reconnaissant que létape à franchir par GIAT-Industries était douloureuse, il a fait valoir que lobjectif recherché par le Gouvernement était de réduire la dépendance de lentreprise à légard des commandes de lEtat. Observant que son adaptation était rendue particulièrement difficile par un marché qui subissait une plus forte contraction que dans les autres secteurs de larmement, il a remarqué que la conclusion dalliances industrielles dans des conditions favorables était certes délicate mais nécessaire. Après avoir remarqué que les deux ou trois années dhésitation stratégique qui avaient suivi la constitution de GIAT-Industries avaient retardé son évolution, le Ministre de la Défense a souligné quil était de la responsabilité de lEtat de soutenir cette entreprise dans un processus dadaptation qui ne pouvait plus être différé.
M. Patrice Martin-Lalande, usant de la faculté que larticle 38 du Règlement confère aux députés dassister aux réunions des commissions dont ils ne sont pas membres, a estimé que toutes les cartes favorables au maintien du site de Salbris navaient pas été jouées puisque les commandes de lEtat sétaient révélées inférieures aux objectifs affichés par la loi de programmation militaire. Il a souhaité savoir si les commandes de lEtat pourraient retrouver un niveau plus important et si les perspectives dun contrat avec lArabie saoudite permettraient denvisager une reprise de lactivité du site pour le début du troisième millénaire. Il sest également interrogé sur laide que lEtat pourrait apporter à la démilitarisation du site de Salbris de façon à permettre la reconversion des installations sur une base industrielle satisfaisante. Enfin, il a demandé sil serait possible de permettre aux sous-traitants locaux de prolonger leur activité de façon à éviter que leurs personnels se trouvent pénalisés, notamment par rapport aux salariés de GIAT-Industries qui bénéficient des mesures dâge.
M. Robert Poujade a émis le voeu que les personnels civils de lETAMAT de Dijon soient accueillis dans les unités militaires installées à proximité de cette ville.
M. Jean-Noël Kerdraon a fait part de son inquiétude quant à la reconversion dans la Marine des personnels civils en sureffectif de la DCN, en compensation de la suppression des postes dappelés. Il a, à ce propos, demandé quil puisse être pourvu aux vacances de postes actuellement constatées dans la Marine.
M. Pierre Lellouche a demandé au Ministre de la Défense des précisions sur les décisions récemment prises en matière de coopération industrielle dans le secteur de larmement par les Ministres de la Défense de plusieurs pays européens. Il la également interrogé sur la compatibilité de la logique des regroupements industriels à léchelle européenne avec le maintien de la propriété publique des entreprises darmement.
M. Jean-Claude Sandrier a fait part, au nom des députés communistes, de son total désaccord avec les mesures concernant GIAT-Industries. Il a rappelé que cette société devrait diminuer ses effectifs de 40 % en quatre ans, après les avoir réduits de 40 % en dix ans. Il a considéré quil sagissait dun aveu déchec pour tous ceux qui ont imposé un changement de statut de GIAT-Industries répondant à une logique essentiellement mercantile et financière. Il a estimé que le nouveau plan social était un plan de trop, qui mettait en cause les compétences de lentreprise et hypothéquait ses capacités à faire face à ses missions.
Devant la gravité de la situation de GIAT-Industries, dont il a rappelé que lactionnaire unique est lEtat, il a estimé légitime que le Parlement débatte, préalablement à toute décision de suppression demplois, de lavenir de la production darmement terrestre en France, de la restructuration des industries darmement et des alliances européennes dans ce secteur. Il a souligné à ce propos quen ce qui concerne GIAT-Industries la responsabilité de lEtat était totale. Jugeant quaucun des arguments invoqués à ce jour ne justifiait une telle mise en cause du potentiel de lentreprise, ni la baisse des exportations, ni la réduction du budget, ni les contraintes de la concurrence, il a considéré que les responsabilités de lEtat étaient trop lourdes pour que lon puisse prétendre les effacer en tirant un trait sur 40 % des emplois. Après avoir rappelé que lEtat sétait engagé à garantir un plan de charges suffisant pour permettre le retour à léquilibre de GIAT-Industries, il a estimé quil avait, par la suite, adopté une politique de défense aux conséquences industrielles lourdes sans conduire le réel effort de diversification qui aurait été indispensable. Il a déploré quà cette diversification ait été préféré un recentrage sur les métiers de larmement dans le cadre dalliances qui conduisent notamment au choix dun blindé répondant aux spécifications allemandes, pour des raisons déconomie de coûts dont la réalité nest pas démontrée.
Soulignant que les députés communistes ne demandaient pas la fabrication darmements dont la France naurait pas besoin et ne proposaient pas non plus daugmentation globale du budget de la Défense, même si des transferts internes restaient possibles et souhaitables, il sest déclaré en faveur dune politique permettant à GIAT-Industries de produire et moderniser les matériels nécessaires à nos forces, tout en lui fixant par ailleurs des objectifs contraignants de diversification au sein de ses propres établissements et avec le concours de ses bureaux détudes, lintervention des banques au niveau régional et louverture de crédits spécifiques européens pouvant contribuer au financement de cette diversification. Il sest également prononcé pour le lancement, en coopération avec les ministères de lIndustrie et de la Recherche, dune étude approfondie sur les domaines technologiques et industriels prioritaires pour le pays, de manière à définir pour GIAT-Industries des axes de développement possibles, en associant recherches et développements militaires et civils.
Dénonçant les risques que la prédominance des intérêts privés sur les industries darmement fait courir à notre souveraineté et estimant que des pressions inacceptables sexerçaient au nom des intérêts des actionnaires pour que la France renonce à des recherches et à des technologies stratégiques, il a considéré quil convenait de préserver GIAT-Industries des excès dune logique dentreprise qui se réduit souvent à une logique financière. Il a souligné à ce propos que les coopérations nécessaires ne pourraient se construire que sur la base de lintérêt respectif de chaque pays et du maintien de sa capacité de décision en matière de défense et de sécurité, dans une perspective de développement de lemploi et non de maximisation des gains prévisibles pour les actionnaires.
Il a également insisté sur le fait que les compensations sociales et économiques envisagées par le Gouvernement nétaient pas à la hauteur du coup porté à des bassins demploi durement frappés depuis plusieurs années. Enfin, estimant que le Parlement navait pas été associé aux décisions prises, quaucune concertation navait été organisée avec les représentants de toutes les parties concernées par lavenir de GIAT-Industries et des bassins demploi pour explorer toutes les solutions envisageables, que le plan proposé diminuait de manière irréversible les compétences de GIAT-Industries en laffaiblissant au regard de la concurrence et des potentialités de coopération, il a réaffirmé la totale opposition des députés communistes à ce énième plan dit « social ».
M. Christian Martin a souhaité connaître les grandes lignes des entretiens que le Ministre de la Défense avait eus récemment en Arabie saoudite. Il sest inquiété de la diminution de 50 à 60 % des effectifs du Service des programmes darmement terrestre dAngers et sest déclaré surpris des propos tenus par le Ministre de la Défense devant la Commission des Finances, selon lesquels toute nouvelle réduction importante des crédits conduirait à une nouvelle programmation militaire et à lélaboration dun nouveau Livre Blanc.
M. François Rochebloine, usant de la faculté prévue par larticle 38 du Règlement, a souligné que les différents statuts des personnels du site de Saint-Chamond conduisaient à des inégalités de traitement et a exprimé le voeu que les personnels sous convention collective bénéficient de droits équivalents à ceux des ouvriers de lEtat.
M. Yves Fromion, usant de la faculté prévue par larticle 38 du Règlement, a souhaité savoir si le plan de restructuration de GIAT-Industries sinscrivait dans une perspective dintégration ultérieure de lentreprise dans un ensemble européen, tout en exprimant sa crainte devant les dangers dune perte de compétences et de capacités qui la condamnerait à lisolement. Il a par ailleurs fait part de son inquiétude quant au devenir du pôle missilier dAérospatiale et aux répercussions de son évolution sur le bassin demploi de Bourges.
Le Ministre de la Défense a apporté les éléments de réponse suivants :
en matière de reclassement du personnel civil de la Défense, lobjectif est de mener une politique personnalisée privilégiant les volontariats. Dans très peu de cas seulement, le salarié sera amené à quitter son département ou surtout sa région de résidence. Lexpérience de ces deux dernières années montre cependant que plus du tiers des salariés ont préféré une reconversion hors de leur département en raison de lintérêt des postes proposés. Dans le cas de Dijon, le centre régional de gestion de la Gendarmerie qui va y être ouvert entraînera la création de postes permettant la reconversion des personnels salariés en provenance de lETAMAT ;
la politique de gel des recrutements externes douvriers dEtat, aussi longtemps que la totalité des personnels occupant des postes supprimés nont pas bénéficié dune reconversion, est parfois impraticable. Dans certaines spécialités, comme les professions paramédicales ou les métiers de bouche, pour lesquelles de nombreux postes demeurent vacants du fait de la suppression du service national, il ny a pas de ressource disponible parmi les personnels dont les postes sont supprimés. Par ailleurs, la mobilité interrégionale a ses limites, de sorte que dans le quart nord-est du pays de nombreux postes restent durablement vacants. Cest pourquoi le Premier Ministre a accepté douvrir des postes au recrutement direct, pour permettre lembauche de jeunes salariés ou la reconversion dagents de droit privé, tels que des personnels relevant dentreprises sous-traitantes de la DCN ou travaillant pour les Forces françaises stationnées en Allemagne : 500 postes seront ouverts à ce titre fin 1998 ;
la diminution des effectifs du Service des programmes darmement terrestre est liée à la nécessité de regrouper certaines fonctions. En revanche, létablissement technique conservera ses capacités et sera maintenu à Angers ;
lanalyse formulée devant la Commission des Finances, aux termes de laquelle toute économie allant au-delà des 20 milliards de francs identifiés lors de la revue des programmes impliquerait des réductions de capacités ne signifie pas que des baisses supplémentaires de dotations sont actuellement envisagées ; les propos récents du Premier Ministre sont en cohérence avec la déclaration quil a faite à la fin du mois davril et une dotation de 85 milliards de francs (valeur 1998), soit 86 milliards de francs courants, sera bien inscrite aux titres V et VI du budget de la Défense pour 1999 ;
cest la société GIAT-Industries qui devra mettre en application les décisions quelle aura prises. Si un domaine de développement est identifié par lentreprise, cest elle qui devra équilibrer son compte dexploitation. Même si lEtat apporte son soutien, le nouveau développement devra être compétitif ; or le secteur de la démilitarisation comporte déjà nombre dintervenants ;
la durée dapplication des mesures dâge à cinquante-deux ans est de trois ans, quels que soient les établissements de GIAT-Industries ; si elle devait être prolongée, elle le serait partout ; limpact serait donc le même sur tous les établissements ;
sagissant des contacts avec lArabie saoudite, le choix a été fait de discussions dEtat à Etat ; la relation recherchée par les Saoudiens est une relation de confiance et de partenariat avec la France, dautant que le marché nest pas seulement de cession mais aussi de maintenance et de formation ; par ailleurs, le char Leclerc est considéré par les Saoudiens comme un très bon matériel. Cependant, la baisse des cours du pétrole a provoqué une lourde perte de recettes pour le budget de ce pays. Mais, même si le marché ne devait pas être conclu en 1998 et faire lobjet de report, la France conserve de bonnes chances de succès ;
lidée de soumettre les entreprises darmement à une logique qui ne serait pas celle du marché nest plus envisagée par quiconque pour les grandes sociétés que sont Thomson-CSF, Aérospatiale ou Dassault, dont personne ne préconise la transformation en arsenal. La stratégie de GIAT-Industries doit donc répondre à une logique dentreprise, y compris pour les diversifications qui, pour trouver des partenariats, supposent un équilibre dans la durée et donc un marché ;
lArmée de terre va renoncer à procéder elle-même aux travaux de révision et de réparation les plus lourds, dits de niveau 3, pour les confier aux industriels, à lexemple de lArmée de lair. Cela représentera pour les constructeurs un flux dactivité régulière qui aura pour effet damortir les à-coups des grands contrats ;
le secteur des missiles, qui va connaître une concentration progressive en Europe, constitue lun des points forts de la France quil faut consolider par des regroupements industriels appropriés au niveau national. Dans ce cadre, limplantation dAérospatiale à Bourges a vocation à perdurer et à faire partie dun regroupement français plus large ;
lorsque les salariés de GIAT-Industries relèvent dune convention collective, cest celle-ci qui doit être appliquée. Néanmoins, les ouvriers de lEtat relèvent dun autre statut qui leur ouvre une possibilité de départ à la retraite à cinquante-deux ans ;
sagissant de lindustrie aéronautique, une fusion globale et immédiate des entreprises européennes est peu probable. La concentration se fera dabord plutôt par métiers. Cette solution, qui paraît plus réaliste, implique de se préoccuper en premier lieu de la transformation dAirbus en société commerciale ;
la question de la participation de lEtat dans les sociétés de construction aéronautique ou darmement peut donner lieu à controverses de la part des partenaires de la France. Cependant, le fait que 57 % du capital de Thomson-CSF ait été propriété publique, nempêchait pas cette entreprise de nouer des liens avec dimportantes sociétés étrangères. De même, Aérospatiale a pu développer des relations de partenariat étendues. Le Gouvernement a néanmoins autorisé Aérospatiale à procéder à louverture de son capital et à lintroduction de son titre en Bourse de manière à accroître ses possibilités dalliances industrielles ;
il convient de relever que lexemple du rapprochement entre Alcatel et Thomson-CSF est difficile à transposer au cas dAérospatiale. Il nest en effet pas aisé de trouver, pour cette entreprise, un partenaire ayant la taille et la configuration technique et financière requises.
Le Président Paul Quilès, se faisant linterprète de ses collègues, a alors demandé au Ministre de la Défense de veiller à ce que les mesures de restructuration nentraînent pas une accumulation de difficultés dans un même bassin demploi de sorte que les nécessaires adaptations de loutil de défense se déroulent dans les meilleures conditions.
fpfp
La Commission de la Défense a ensuite procédé à laudition de M. Jacques Loppion, Président Directeur Général de GIAT-Industries, sur la situation de GIAT-Industries.
M. Jacques Loppion a tout dabord estimé quil était excessif de parler déchec du plan de retour à léquilibre dans la mesure où GIAT-Industries avait atteint les objectifs quil sétait fixés en matière de gestion des effectifs, de rapatriement de la sous-traitance et déconomies sur son train de vie. Il a ainsi précisé que les dépenses annuelles dites externes avaient été réduites de 1,5 à 1,1 milliard de francs et que la productivité avait progressé de 40 % en trois ans. Il a fait valoir que les principales difficultés rencontrées par lentreprise provenaient de leffondrement des marchés, tant en France quà létranger, et de la nécessité daccorder aux pays acheteurs des compensations industrielles, cest-à-dire de délocaliser sur leur territoire une partie de la production, soulignant que le plan de retour à léquilibre prévoyait pour 1997 un volume de commandes de 4,7 milliards de francs qui na pas dépassé en réalité 2,7 milliards de francs. Il a indiqué que les résultats financiers, pratiquement à la hauteur du plan de retour à léquilibre sur lensemble des deux exercices 1996 et 1997, risquaient de se dégrader en 1998, notamment en raison dun déficit de commandes darmes de petit calibre et de munitions de larmée française.
Abordant la question des perspectives dactivité de GIAT-Industries et de ses possibilités de redressement, M. Jacques Loppion a fait ressortir les variations de chiffre daffaires auxquelles lentreprise était exposée par nature. Il a ainsi indiqué que la montée en cadence du programme Leclerc avait fait progresser le chiffre daffaires de lentreprise mais que la fin du contrat passé avec les Emirats Arabes Unis allait le ramener de 9,7 milliards de francs en 1999 à 5,4 milliards de francs en 2001, un redressement à 6,6 milliards de francs pouvant être envisagé pour 2002 en fonction de lexécution du contrat espéré avec lArabie Saoudite. M. Jacques Loppion a jugé quil convenait de redimensionner loutil industriel pour faire face à la contraction des marchés tout en maintenant une capacité suffisante pour assurer une bonne exécution de futurs contrats. Il a ajouté quil fallait parallèlement nouer des alliances avec des partenaires européens, ce qui se révélait impossible dans létat actuel des résultats financiers.
Indiquant que lobjectif retenu par le plan stratégique économique et social était de retrouver léquilibre financier en 2002, M. Jacques Loppion a souligné la difficulté de lexercice consistant à augmenter la productivité au moment où le chiffre daffaires baissait. Après avoir précisé que la masse salariale ne constituait pas la seule variable dajustement des charges et rappelé que GIAT-Industries avait déjà consenti un effort substantiel de réduction des dépenses externes et des achats, il a indiqué que le plan stratégique envisageait de réduire de 300 à 200 millions de francs par an les crédits détude autofinancés, le financement de lécart étant assuré par les alliances industrielles. Il a fait remarquer que les alliances industrielles pouvaient également procurer des économies significatives dans le domaine des frais commerciaux, une couverture commerciale mondiale constituant une charge particulièrement lourde. Il a par ailleurs rappelé que lentreprise mettait en oeuvre une nouvelle comptabilité, et avait réformé son organisation dans un souci de simplicité des structures et de réduction des échelons hiérarchiques. Il a ensuite insisté sur la nécessité daméliorer les méthodes de gestion industrielle et les processus de production, notamment pour en raccourcir les cycles, citant à cet égard lobjectif de réduire de trente à dix-huit mois la durée de fabrication du char Leclerc.
Abordant lévolution des effectifs, M. Jacques Loppion a fait observer que les mesures de départ en retraite à cinquante-deux ans et la succession des plans sociaux avaient tendance à faire disparaître les compétences. Dans le contexte de la réduction envisagée des effectifs de 10 450 en 1998 à 6 700 en 2002, il a mis laccent sur limportance de la formation des personnels dans les années à venir. Il a indiqué quenviron 500 personnes suivraient en permanence une formation afin de maintenir les compétences ou de les recréer. Il a par ailleurs précisé que le rétablissement de GIAT-Industries nécessitait lapport de 9 milliards de francs supplémentaires estimant que, sur ce montant, 6 milliards de francs étaient imputables à la poursuite du contrat avec les Emirats Arabes Unis.
Abordant les coopérations industrielles, M. Jacques Loppion a souligné que la totalité du secteur de larmement terrestre en Europe pouvait être qualifiée de sinistrée, en particulier pour les munitions, lartillerie et les chars de combat. Il a fait observer que, dans ce contexte, le statut de société nationale de GIAT-Industries empêchait la création de joint-ventures, et que le statut des personnels constituait une difficulté supplémentaire. Soulignant que GIAT-Industries restait la plus grande entreprise de son secteur en Europe, il a néanmoins jugé quil ne fallait pas négliger le risque de contournement de ses positions, par exemple dans le secteur des munitions, par une alliance de Rhein-Metall avec Royal Ordnance. Il a toutefois indiqué que GIAT-Industries envisageait de mener une coopération avec Vickers pour le partage des coûts damélioration à moyen terme des chars Challenger et Leclerc, et pour la définition en commun dun futur blindé lourd.
Il a également rappelé que GIAT-Industries sétait associé au consortium européen Arge pour la définition du nouveau blindé léger (VBCI en France et GTK en Allemagne) et que des négociations sengageaient pour le partage du développement et de la fabrication, le Gouvernement devant se déterminer à la fin de lété sur la validité de ce choix européen. Il a à ce propos estimé indispensable que lindustrie française reçoive le tiers de la charge de travail, quil sagisse du développement ou de la fabrication. Il a également indiqué que GIAT-Industries avait conclu une alliance avec Panhard en vue dune rétrocession mutuelle de la charge de travail induite par le projet et que les deux entreprises envisageaient également de créer avant la fin de lannée une structure commune de définition des futurs véhicules blindés à roues. Il a souligné que GIAT-Industries passait ainsi dune coopération par produit à une coopération institutionnelle et structurante.
M. Jacques Loppion a ajouté que le plan de restructuration des forces armées élaboré par le Ministre de la Défense tenait compte de la situation de certains sites de GIAT-Industries, permettant ainsi à lentreprise de faire face plus aisément à des situations locales difficiles. Précisant que la mesure la plus significative prise dans ce cadre par le Ministre de la Défense consistait dans labandon par la DCMAT, au profit des industriels constructeurs, des travaux de révision et de réparation les plus importants, dits de niveau 3, il sest félicité de cette réforme qui, outre son intérêt économique, offrait aux entreprises la possibilité dun meilleur retour dexpérience.
M. Patrice Martin-Lalande a fait valoir que les effectifs du site de Salbris pouvaient être maintenus en létat jusquen 2002, à condition toutefois que lEtat tienne les engagements pris en matière de commandes, que le contrat avec lArabie Saoudite soit conclu et que les atouts dont disposait ce site pour limplantation dune unité de démilitarisation soient pleinement exploités. Sagissant de la création de cette unité de démilitarisation, il a insisté pour que létude envisagée par GIAT-Industries soit menée à son terme et a expliqué quune aide de lEtat, si elle était indispensable, pourrait se limiter au démarrage de lactivité. Il sest par ailleurs déclaré surpris que létablissement de Salbris soit astreint à procéder en deux ans aux ajustements pour lesquels dautres établissements disposaient de quatre ans et a demandé des délais dadaptation supplémentaires.
M. Yann Galut, relevant que M. Jacques Loppion navait évoqué ni la diversification, ni le programme Vextra, a demandé des précisions sur ces deux questions. Il sest ensuite interrogé sur les conséquences, pour lavenir de lentreprise, dune baisse des crédits de recherche et développement et sest étonné du traitement spécifique du site de Versailles-Satory qui semblait être le seul à ne pas subir de réduction deffectifs.
Sur ce dernier point, M. Jacques Loppion a répondu que le siège social implanté à Versailles-Satory prenait largement sa part des réductions deffectifs, puisque le nombre des postes de travail devait y être réduit à 120 personnes, si lon ne tenait pas compte des personnels commerciaux, en particulier des expatriés, qui y sont rattachés. Il a ajouté que le niveau des effectifs du site de Satory sexpliquait également par la nécessité de maintenir intactes les capacités du bureau détudes, dans la perspective du contrat avec lArabie Saoudite et du développement du programme Vextra.
M. Gérard Lindeperg, usant de la faculté prévue par larticle 38 du Règlement, a souhaité avoir des précisions sur le programme Vextra et a exprimé des critiques à légard de certaines délocalisations qui ne lui ont pas paru obéir à une logique industrielle. Il sest par ailleurs demandé si les décisions prises en matière darmes de petit calibre ne signifiaient pas que GIAT-Industries renonçait à ce secteur dactivité.
M. Jean-Claude Sandrier, après avoir demandé quel était le montant des sommes consacrées par lEtat au soutien du programme Vextra, a souhaité savoir combien dheures de travail la production du VBCI pourrait valoir à GIAT-Industries. Il sest demandé également si le plan dadaptation présenté ne signifiait pas labandon pur et simple de la production des armes de petit calibre.
M. François Rochebloine a considéré que les difficultés de GIAT-Industries étaient dabord dues au non-respect par lEtat de ses engagements. Souhaitant connaître les conséquences quauraient pour les différents sites la décision de construire le VBCI, il a ensuite rappelé son intérêt pour le programme Vextra. Constatant qualors quon débattait de la diversification depuis dix ans, aucune décision navait été prise dans ce domaine, il sest demandé sil existait une véritable volonté de la mettre en oeuvre. Après avoir souhaité savoir si les mesures dâge suffiraient à assurer les réductions deffectifs ou sil faudrait aussi recourir à des licenciements « secs », il a exprimé le voeu que la possibilité dun départ en retraite à cinquante-deux ans puisse aussi être accordée aux ouvriers sous statut privé, relevant que ceux-ci accomplissaient les mêmes tâches que les ouvriers de lEtat pour un salaire moindre. Après avoir fait remarquer que, pour trois implantations, le département de la Loire devait supporter environ 1 500 des 3 750 suppressions demplois, il sest interrogé sur le devenir des installations une fois les établissements fermés.
Le Président Paul Quilès a alors observé que plusieurs des questions qui venaient dêtre évoquées, et notamment les difficultés des bassins demploi où étaient implantés des établissements de GIAT-Industries, étaient traitées dans le rapport dinformation sur la diversification des industries de défense, établi récemment au nom de la Commission par Mme Martine Lignières-Cassou.
M. Jean-Pierre Dupont, usant de la faculté prévue par larticle 38 du Règlement, sest inquiété de lavenir du site de Tulle. Rappelant quil nassurait que pour 15 % seulement des productions civiles, lessentiel de son activité étant consacré au canon de moyen calibre ainsi quau char Leclerc et à ses obus-flèches, il a souligné que ses effectifs étaient passés au cours des dernières années de 2 000 à 828. Il sest donc inquiété des risques quune nouvelle diminution deffectif de 828 à 500 personnes, jointe au départ des services commerciaux et informatiques et du bureau détudes, faisait courir à lexistence du site et a souhaité savoir sil pourrait bénéficier dune part substantielle de la production du VBCI.
M. Christian Martin a demandé si Gouvernement allait poursuivre son soutien aux exportations darmement terrestre vers le sud-est asiatique et le Moyen-Orient, et si une présence commerciale pourrait être maintenue, notamment en Malaisie et à Abu Dhabi.
Relevant que le plan de retour à léquilibre supposait un engagement ferme de lEtat de passer les commandes prévues, M. Yves Fromion a souhaité savoir comment cet engagement serait formalisé. Il a ensuite demandé si, après 2002, le retour à léquilibre obtenu, des changements pourraient être envisagés dans la structure du capital social et dans le statut des personnels, pour adapter lentreprise aux nouvelles conditions des marchés.
Relevant que M. Jacques Loppion avait annoncé un budget de recherche-développement réduit de moitié, quil avait expliqué que le statut de GIAT-Industries ne lui permettait pas de nouer des alliances et quil avait présenté une politique de formation de grande ampleur destinée à maintenir et améliorer la compétence du personnel, Mme Martine Lignières-Cassou a estimé que lexpérience montrait que les programmes menés en coopération ninduisaient pas forcément déconomies sur les dépenses de recherche-développement, les partenaires ajoutant leurs spécifications les unes aux autres. Elle a également rappelé que le Parlement avait récemment voté une disposition permettant à la SNPE, dont le statut était comparable à celui de GIAT-Industries, de céder des actifs dans le cadre dune alliance avec une entreprise étrangère, et considéré que le personnel manquait peut-être moins de compétences que despoir à la suite de la multiplication des plans sociaux.
M. Jacques Loppion a apporté les éléments de réponse suivants :
le point clé de ladaptation de GIAT-Industries est lamélioration des processus de production qui implique un effort particulier de maintien et de développement des compétences. Sagissant des difficultés entraînées par le statut de lentreprise, des solutions du type de celle adoptée pour la SNPE peuvent y remédier dans une certaine mesure et il est, par exemple, envisageable dy avoir recours pour faciliter ladaptation de létablissement de Rennes ;
la coopération européenne induit des coûts spécifiques de recherche et de développement, eu égard à la vigueur avec laquelle les spécificités nationales sont défendues par les Etats, comme le montre lexemple du VBCI ;
la charge de travail à espérer de la construction du VBCI pour GIAT-Industries reste limitée dans la mesure où ce véhicule est construit à base de composants civils, généralement allemands ; en aucun cas, elle ne pourra être comparée avec celle dun programme tel que le char Leclerc ;
sagissant du programme Vextra, il convient de rappeler que GIAT-Industries avait dabord entrepris délaborer pour lEtat français un véhicule blindé modulable, capable dêtre transformé pour remplir une large gamme de fonctions allant du simple transport de troupes au véhicule blindé de combat muni dune tourelle. La coopération européenne qui sest engagée en vue de produire en commun un blindé répondant à des besoins analogues a révélé tant de difficultés que les Anglais et les Allemands se sont mis daccord pour produire le GTK qui correspond à la version la plus légère. Quoique la société GIAT-Industries ait in extremis réussi a être partie prenante de ce programme, elle nabandonnera pas le Vextra, dans la mesure où il sagit dun véhicule plus lourd, pour lequel existe un marché et dont elle fait la promotion auprès de clients potentiels, notamment les pays du Golfe, le Canada et lAfrique du Sud ;
une nouvelle version du VAB, dont la puissance a été portée à 300 ch, permettra de prolonger ce véhicule pour une seconde carrière, le Vextra correspondant à un matériel dune gamme plus puissante de 25 à 30 tonnes ;
depuis plusieurs mois, la direction commerciale de GIAT-Industries a été réorganisée. La représentation de lentreprise en Malaisie est récente et a permis de regrouper les implantations de Singapour et de Kuala Lumpur. En raison dune crise économique qui ne semble pas terminée, le marché du sud-est asiatique paraît fermé à court terme pour larmement terrestre mais il est nécessaire de raisonner à long terme et de maintenir les implantations commerciales ;
GIAT-Industries ne peut que constater la quasi-disparition du marché pour les armes de petit calibre dont le secteur doit être géré avec précaution. Le groupe sest séparé de FN-Herstall et continuera à honorer les éventuelles commandes de Famas. Le service de recherche de Bourges réfléchit sur des concepts futuristes darmes de nouvelle génération ;
les armes de moyen calibre constituent depuis longtemps une spécialité de létablissement de Tulle mais les commandes actuelles sont en deçà de ses capacités. Il est regrettable que la compétence des personnels de cet établissement nait pu trouver à semployer avec le succès espéré dans la réparation des machines-outils qui exige une disponibilité de tous les instants ;
la diversification aurait pû être engagée dans les années 60 ou 70. Il paraît aujourdhui trop tard pour que GIAT-Industries pénètre des marchés concurrentiels déjà encombrés dans des activités où il pourrait encourir le reproche de bénéficier daides publiques et faire même lobjet, pour cette raison, de contentieux. Cest pourquoi il paraît nécessaire de concentrer les efforts de diversification sur des opérations dans lesquelles lentreprise apporterait de réelles innovations techniques. La direction de GIAT-Industries a préféré le terme de développement pour qualifier ces opérations afin de faire référence aux savoir-faire internes. Les pyromécanismes pour les véhicules et les suspensions pour matériel ferroviaire constituent des exemples de diversification à long terme. Mais lentreprise, qui craint de cumuler les risques industriels, financiers et commerciaux, souhaite faire appel à des partenaires extérieurs, spécialisés dans le capital-développement, pour gérer les participations et les partenariats ;
lessaimage de compétences à partir de lentreprise pour revitaliser les bassins demploi est favorisé par des dispositifs internes à GIAT-Industries et par les aides de la société de reconversion SOFRED quil serait souhaitable de recapitaliser de 300 millions de francs ;
dans certains sites, GIAT-Industries dispose demprises étendues, parfois éloignées des centres urbains en raison des dangers de la pyrotechnie, mais qui pourraient être utilisées par les collectivités locales. Lentreprise recherche à cet effet un accord avec le Crédit Local de France dans le cadre dopérations prévoyant des créations demploi. Mais comme les terrains possédés par lentreprise ont été valorisés à un prix élevé au moment de sa transformation en société nationale, leur vente est parfois difficile, GIAT-Industries ne souhaitant pas être pénalisé financièrement. Dautres formules peuvent néanmoins être envisagées ;
le plan de restructuration a été établi sur la base des contrats conclus avec la DGA, pour lesquels la marge dincertitude est moindre que dans le cadre du plan de retour à léquilibre de 1996. Mais il repose aussi, pour une partie, sur des prévisions relatives aux exportations qui demeurent aléatoires ;
il était envisagé dinstaller à Salbris une unité de démilitarisation de munitions obsolètes mais létat-major de lArmée de Terre nenvisage, dans un premier temps, que le stockage et non la destruction des stocks. De plus, les négociations avec lArabie Saoudite ne portent que sur la fabrication de munitions dexercices qui ne concerne pas le site de Salbris. De manière générale, il est impossible de réduire significativement les coûts sans fermeture de sites ;
GIAT-Industries ne sest jamais posé la question de lélargissement de son actionnariat car il sagit dune décision qui relève de lEtat actionnaire.
A une question complémentaire de M. Patrice Martin-Lalande, sur le désavantage créé pour létablissement de Salbris par la durée plus courte de son plan social, M. Jacques Loppion a répondu que les personnels de cet établissement pourraient trouver un nouvel emploi soit sur le site de La Chapelle, soit sur la base aérienne de Prunier, soit à létablissement de lETAMAT et quil nétait pas prévu de mesures spécifiques pour les sites à fermer, à lexception des mesures daccompagnement ou de mobilité.
A M. François Rochebloine qui linterrogeait à nouveau sur les différences de situation des personnels au regard des mesures dâge et sur léventualité de licenciements « secs » dans les sites de la Loire, M. Jacques Loppion a répondu que létablissement de Saint-Chamond connaissait des difficultés particulières en raison de la grande différence de statut de ses personnels. Il a souligné que les départs liés aux mesures dâge étaient coûteux, quil serait donc préférable que GIAT-Industries nen assure pas la charge et quil était impossible denvisager un système aussi favorable pour les personnels sous convention collective.
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